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Harry Styles:
[8 p.m. 10] "Le bonheur en partant, m'a dit qu'il reviendrait. " Jacques Prévert

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Je suis encore seul chez moi. Louis vient de m'envoyer un message pour me dire qu'il arriverait dans quelques minutes. Il pleut dehors. Je suis assis sur le rebord de la fenêtre de ma chambre, je fume une cigarette. Je pense. Comme chaque soir. La nuit est tombée et je suis tombé en même temps qu'elle. L'espace est de retour. Encore. Il prend possession de mon esprit comme du ciel. Il me murmure des choses que je ne veux pas entendre, me montre des souvenirs que je ne veux plus voir. Je me demande, c'est à partir de combien de larmes qu'on arrête d'être triste? Honnêtement, il serait temps que ça s'arrête. Je suis épuisé. Mes silences hurlent à m'en déchirer le cœur. J'aimerais parfois savoir, si je n'y arrive plus, on ne m'en voudra pas? Parce que, dans tout les cas, évidemment que ça finit mal, sinon ça ne finira jamais. Mise à part ça, j'appréhende. J'espère que Louis ne tentera rien. Je ne le connais pas bien, je ne sais pas de quoi il est capable. De plus, ma mère fait encore des horaires de nuit, elle rentrera vers deux heures du matin. Ma sœur est sortie avec ses amis, comme on est samedi soir. A mon avis, elle ne reviendra pas avant demain. Ce qui signifie que je serais qu'avec lui. Juste tout les deux, chez moi. J'angoisse. J'angoisse alors je vais chercher mes médicaments et j'en prends trois. Je n'ai le droit qu'à un part jours, mais peu importe. Ils sont sensé réduire mon stresse, un ne marche pas, alors peut être que trois si. Ce qui est sur c'est qu'ils endorment complètement. Ils me donnent sommeil. Ça n'a pas d'importance, je préfère avoir sommeil et être tranquille qu'être bien éveillé et stressé. J'entends une voiture et quelques secondes après, la sonnette retenti, me faisant frémir d'appréhension. Je viens de prendre une douche, mes boucles courtes sont encore mouillés, elles me tombent sur le front. Je porte un jogging noir et un t-shirt blanc. Je descends les escaliers lentement puis une fois dans le Hall, j'ouvre la porte. C'est bien lui. Il me sourit de toutes ses dents.

-Re-salut! Dit-il enthousiaste.

-Entre. Je me décale pour lui laisser la place et il n'hésite pas. Va t'asseoir là où on était la dernière fois, je vais chercher mon cahier.

Il hoche la tête puis part s'installer sans broncher, ni ajouter de commentaire sur la dernière fois. Ça m'étonne un peu mais je ne dit rien et prends mes affaires. La soirée s'annonce pas trop mal. Niall m'a bien spécifié de ne pas boire, ni de, je cite, ''faire de baragouinage avec ce voyou''. J'ai ris quand il m'a dit ça avec l'attitude la plus mignonne du monde. Il ressemble vraiment à un Farfadet.

J'arrive dans le salon et m'installe à côté du ''voyou''. Il mâchouille son stylo en lisant ce que l'on a déjà écrit. Ses sourcils sont froncés de concentration, je le trouve vraiment beau quand il est sérieux. Il sens mon regard puisqu'il tourne la tête vers moi. Il souffle.

-Je comprends vraiment rien à ce que j'ai marqué, c'est normal ?

Je pouffe puis prends sa feuille pour lire à mon tour. J'explose de rire en voyant les premiers mots. Ça n'a vraiment aucun sens. Il ne parle absolument pas du sujet mais de nourriture et la plupart des phrases ne veulent rien dire.

-Ça se voit que tu avais bu.

-Ha! Tout s'explique! S'exclame-t-il comme si il venait de comprendre un cour de maths.

Ça me fait penser que je n'ai pas dîné ce soir.

-Tu as mangé? Demandais-je.

Il secoue la tête.

-Non, pas encore. Je suis sorti des cours, je suis allé boire un coup avec Calum et Liam, puis ils m'ont emmené chez toi direct après. Répondit il.

-Tu veux qu'on se fasse un truc?

-Je sais pas cuisiner...

-Ben, on avance le devoir et après, je t'apprend à faire des pâtes?

Il me sourit, c'est fou comme il a l'air innocent ce soir.

-D'accord!

[9 p.m. 03] " Je me disait qu'un étoile filante, c'était une étoile qui pouvait être belle mais qui avait peur de briller et qui s'enfuyait le plus loin possible. Un peu comme toi. " Joël Dicker

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-Ça sent le cram-HA! Mais Louis! Je t'ai dit de mettre de l'eau!! Criais je affolé en éteignant le gaz.

-Mais j'ai mis de l'eau!

Je regarde dans la casserole, les pâtes sont complètement brulés, il n'y a pas une goutte d'un quelconque liquide.

-Elle est où alors? Elle a disparue? Je pars au toilettes deux minutes et tu fous le feu!

-Je te dis que je les ai mouillé tes pâtes !

Je le regarde hébété. Il les a mouillé... Tout s'explique. J'éclate de rire. Il fronce les sourcils.

-J-je... Non. On me l'avais jamais faite celle là.

-Mais quoi à la fin?!

Il s'énerve, je trouve ça vraiment mignon. Louis n'est pas très futé en matière de cuisine, ce qui le rend d'autant plus craquant, je connais au moins un de ses défauts. Bien qu'à mes yeux, c'est loin d'en être un. Faire à manger ça s'apprend, ce n'est pas inné. Et ça me donne une excuse pour passer plus de temps avec lui. Même si je sais que plus il reste, plus je m'attache, plus il me fera mal, je ne peux m'empêcher de le vouloir avec moi. Proche de moi.

-Rien, je t'apprendrai la prochaine fois. On commande une pizza?

-Ok... Souffle t-il déçu.

-Si tu veux, on peut se mettre un film?

Je ne veux pas qu'il pense que je lui propose des choses bizarres. C'est simplement en attendant le livreur. Mes médicaments commencent à faire effet, je suis fatigué. Il a failli faire flamber ma cuisine, même s'il avait l'air heureux d'apprendre à faire des pâtes, j'ai pas la force de lui montrer. On rigole bien depuis tout à l'heure. On a fait notre travail, évidemment, on a pas encore fini. Il faut ajouter des photos et encore un peu de texte. Ce soir tout s'est très bien passé, il n'a rien fait d'étrange ou de osé. Il n'a pas l'air d'y penser ou d'en avoir envie. Il ne répond pas à ma question et part allumer la télévision. J'appelle le livreur, commande une pizza margarita. La plus simple, ma préférée. Pourtant, je choisis rarement les chemins pavés de facilité. J'aime bien ce qui n'est pas compliqué, probablement parce que ma vie l'est déjà trop.

Je rejoins Louis dans le salon. Il est assis sur un côté du canapé, je m'assois de l'autre côté. Il zappe. Sur Cartoon Networks, il y a des dessins animés absurde mais il rit, c'est si mélodieux que je ne suis pas les histoires, j'écoute sa voix. Il se lève pour éteindre la lumière et il revient mais il se met plus proche de moi. Seule la télé nous éclaire. Il ne fait rien, cependant, mon cœur s'emballe. J'observe les petits personnages dessinés qui courent après un sorte de dragon. Néanmoins, les yeux bleus posés sur moi m'empêchent de me concentrer alors pour savoir ce qu'il me veut, je tourne la tête vers lui. Son regard planté dans le miens est si intense qu'il réduit mon être en cendre. Une drôle de chaleur s'empare de moi. Mon air se bloque et les mots restent coincé dans ma gorge. Je ne sais pas si c'est la fatigue. Aucun de nous deux ne bouge, ça briserait le lien, le moment, le silence. Ce silence qui me pousse à détailler ses lèvres et qui me hurle de lui sauter dessus. Ce silence qui en dit long, qui en dévoile beaucoup trop sur ce dont on a tout les deux envie. Besoin peut-être. Malheureusement ou heureusement, rien est éternel, la sonnette nous le prouve. Je me lève, ouvre, paye le livreur et retourne m'asseoir avec Louis. On mange sans bruit, sauf celui de nos mastication. Personne ne parle, le son du téléviseur emplit la pièce. Il est tard. Tomlinson n'est pas encore parti. Il pleut beaucoup dehors, il fait nuit. Il ne peut pas rentrer chez lui à pied.

-Tu comptes rentrer comment? Demandais-je subtilement.

Il réfléchit. Je vois dans ses prunelles, habituellement vides, des émotions, beaucoup d'émotions. J'y lis de la tristesse, pourtant son visage reste aussi impassible que de la glace. On dit souvent que le temps guérit toutes les blessures. Je ne suis pas d'accord, il ne l'est pas non plus, visiblement. Les blessures demeurent intactes. Mais avec le temps, notre esprit afin de mieux se protéger, les recouvre de bandages et la douleur diminue. Mais elle ne disparaît jamais. Il soupire. Je trouve ce spectacle déchirant. De quoi a t-il si peur ? Qu'est-ce qu'il cache ?

-J-je ne veux pas rentrer chez moi. Finit-il par dire la tête baissé. Il la relève brusquement et tente de se rattraper. J'veux dire, il pleut puis je suis à pied. J'vais choper la crève, il fait trop froid, aucun de mes potes ne peut venir me chercher.

-Tu veux dormir ici? Demandais-je sans arrières pensées.

-Ouais, si ça ne dérange pas toi et ta famille. Dit-il gêné.

-Pas de problèmes, puis demain on a pas cours. Et ça ne dérangera pas ma mère, étant donné qu'elle travail cette nuit.

Il hoche la tête et souri. Il n'a pas fait d'allusions étrange. Il n'a rien tenté. Peut-être qu'il s'est rendu compte que l'on pouvait juste être ami. Peut-être qu'il a abandonné l'idée de ce défi stupide.

-D'ailleur, la fille qui nous a interrompu l'autre jour, c'était ta copine?

''Nous a interrompu''...  Mes joues rougissent. À l'évocation de ce jour, mon cœur rate un battement. Je repense à ses lèvres contre ma peau, ces sensations exquises. J'aimerais qu'il recommence, mais sans pari. Je me demande en quoi ''qui est Gemma'' l'intéresse.

-Non, loin de là. C'était ma sœur.

Quand j'ai fini de prononcer ma phrase, il se fige légèrement, puis reprend:

-Et Horan? C'est qui pour toi?

Mais qu'est-ce qu'il a avec son interrogatoire? Toutes ses questions me perturbent, ma vie ne le concerne pas. Il compte juste me sauter, comme il le fait avec tout les autres. Il n'y a rien d'intéressant à dire. Mais une idée me viens en tête. Peut être pas la meilleur mais je n'ai rien à perdre. Pourquoi pas le rendre jaloux? Enfin, essayer. Je ne dirais rien à Niall, il va m'engueuler si je lui dit que je me serre de lui pour jouer avec Louis. Et je m'étais promis de le déstabiliser, alors, je le regarde dans les yeux puis murmure:

-Un ami proche, très proche...

En soit, je ne mens pas, nous somme très proche. Il est comme un frère pour moi.

-Ok... Chuchote t-il

Je ne sais pas si j'ai atteint mon but, mais il a l'air de ne pas s'être préparé à cette réponse. Il fronce les sourcils. On fini les pizzas, j'apporte une bière à Louis, il s'allonge sur le dos, prenant toute la place du canapé. Ses pieds arrivent à côté de mes cuisses. Il ne se gène pas visiblement. Diable, qu'il est sexy, son bras passe derrière sa tête. Je me demande qu'est-ce que j'ai fait pour mériter une tel torture. Je ramène mes genoux à ma poitrine. Un film pour enfant débute mais je sens mes yeux se fermer doucement, les médicaments font bien effets. Sans même m'en rendre compte, je tombe dans les bras de Morphée et m'endors.

[1 a.m. 30]" Je ne sais plus comment avancer. Mais je sais qu'ici, dans l'impasse, rien ne m'attire. Et j'ai peur sans tes bras. Les murs autour ont tes yeux, ton regard, mais eux sont froids, ternes, nocturnes." Anonyme

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Ma tête est bercée par un doux mouvement. Une odeur d'épices et de vanille envahit mes poumons. Je sens une chaleur entourant ma taille. J'entends une respiration lente et régulière. J'entrouvre mes paupières, je suis allongé sur Louis, toujours dans le canapé, mes jambes entre les siennes. Ma tête est dans son cou, ses bras me retiennent contre lui. Mes mains sont derrière son dos il dort, la télé est éteinte. Je ne peux plus bouger. Mes organes se retournent, mon cœur s'accélère, mon sang pulse dans mes veines. Intérieurement, je commence à paniquer. Qu'est-ce que je dois faire ? Comment on a atterri dans cette position ? Les cachets sont plus efficace que prévu. J'essaie de remuer pour sortir de là, mais il resserre son emprise, mes boucles chatouillent sa mâchoire, il grogne. Il faut que je le réveil. Même si je suis bien, ma mère peut rentrer d'une minute à l'autre. Il faut qu'on aille dormir en haut, moi dans mon lit, lui dans la chambre d'amis. Je m'autorise à quelques secondes de bonheur. Je ferme les yeux et inspire son odeur, je ressens, je me laisse ressentir. Je m'imprègne de la forme de son corps, de sa chaleur, je caresse ses cheveux doucement. Après ça, je fais une première tentative.

-Louis... Murmurais-je dans sa nuque.

Mon souffle s'abat contre celle-ci, je le sens frissonner sous moi. Il ne se réveille pas pour autant. J'essaie à nouveau de l'appeler, mais rien ne le réveille et je peux toujours pas faire ne serait-ce qu'un seul geste. D'un coup, une idée me vient en tête, comme une pulsion et c'est bien trop dur de résister. En temps normal, je n'aurais jamais fait ça, mais mon esprit est embrumé par la fatigue. Je suis près de celui qui me tue autant qu'il m'a fait vivre. Sans réfléchir plus, je pose mes lèvres sur sa gorge. J'y laisse plusieurs baisers papillons. J'aime tellement faire ça. Des courants électriques passent dans mes lèvres et brûlent tout mon corps, laissant une étrange sensation dans mon bassin. Voyant que ça ne le réveille pas, je mordille sa chair, il lâche un grognement rauque avant de gigoter. Ce bruit consume mes tympans, mon estomac, j'ai mal au ventre tellement c'est bon. J'ouvre et ferme ma bouche contre son cou, il soupire.

-Harry, arrêtes tes conneries... Susurre t-il.

Je souris contre sa peau douce. Je peux entendre les battements de mon cœur résonner dans mon crâne. Je suis sûr qu'il les sens, qu'il les entend. Je me trouve stupide d'avoir fait ça, j'ai agis comme un adolescent plein d'hormones. C'est peut-être ce que je suis mais j'ai tellement l'habitude du vide, de ne rien ressentir que je ne peux pas résister à ce qu'il provoque en moi. C'est dangereux. Pour moi, ça l'est. Il n'est là que pour me baiser. Rien d'autre. Et tout ce que je trouve à faire c'est l'aguicher encore plus. Mais il va me blesser, si je lui montre que je m'accroche, il me brisera plus que je le suis déjà. Plus que je ne peux le supporter. Je ne me relèverai pas. Je ne survivrais pas. Je lui en veux de ne pas pouvoir m'offrir ce dont j'ai besoin. Je lui en veux d'être un connard. Je lui en veux d'avoir fait ce pari. Je lui en veux de me plaire. Je lui en veux de faire battre mon cœur, de retourner mon estomac, de court-circuiter ma tête. Mais c'est comme ça, et c'est trop fort pour que je m'en lasse, alors je m'en délecte. Je profite de ce coup d'espoir pour m'agripper encore un peu à la vie, même si je finirai au sol. Je ne veux plus survivre, je veux vivre. Peut-être que si il me tue, je ressusciterai... Je tente le tout pour le tout.
Soudain, mes doutes disparaissent, je sens sa poitrine trembler irrégulièrement sous la mienne. Je le déstabilise. J'ai réussi. Je l'ai troublé. Je ne vais pas laisser passer ma chance, je vais jouer sur ça. Je vais m'en amuser, comme il le fait habituellement, je vais inverser les rôles, je vais me venger, il va comprendre ce que c'est d'être sans voix. J'avance un peu de façon à ce que mes lèvres soit contre sa tempe, près de son oreille lorsque je réalise ce mouvement, mon corps se frotte contre le sien, ses jambes s'entremêlent aux miennes. Nos hanches se cognent sans brutalité. Ce claquement est doux, tout mon bassin s'électrise mais c'est encore plus plaisant de le sentir se cambrer légèrement sous moi. Ma bouche s'entrouvre de désir. Je ne perd pas mon objectif de vu, même si je n'ai plus de contrôle, je ne connaît pas la suite des événements et à vrai dire je m'en fiche pas mal, là, tout de suite.

-Quelles conneries? Murmurais-je.

Lorsque ma respiration s'abat dans ses cheveux, la sienne se coupe. Je sais qu'il ne comprend pas ce qu'il se passe, parce que moi même je suis perdu. Mais j'aime ça. J'aime ça autant que je le déteste. Il n'y a pas de bruit, juste les froissements de nos vêtements, nos inspiration, nos expiration et la pluie.

-D'embrasser mon cou si innocemment... Souffle t-il. De t'endormir alors que je suis là... Qu'est-ce que tu veux de moi? Pourquoi tu te soucis de moi? Que demande-tu? Pourquoi tu n'as pas peur? Il marque un temps de pause. Tu devrais fuir, je ne suis pas bon pour toi. Pour personne...

Sa voix rocailleuse, fatiguée me fait tressaillir. Oui. Je devrai courir loin, le mettre à la porte. Seulement c'est trop tentant, il ne me repousse pas. Bien-sûr, il veux gagner son pari. Mais qu'est ce qu'il me cache ? Pourquoi est-il différent ce soir? Qu'est ce qui l'a tant blessé ? Je veux le savoir, alors, je ne lâcherai pas prise, j'attendrais. Je compte bien gagner cette bataille. Puis, ce qu'il dit me touche, si il me demande de lui échapper, c'est qu'il cherche à me protéger. Il ne veux pas me faire mal.

-Dis moi, Louis, il se passera quoi si je ne m'enfuis pas ? Chuchotais-je la voix plus éraillée que je ne l'aurais voulu, tremblante.

Une de ses mains passe lentement dans mon dos, l'autre sur ma cuisse, il brûle ma peau de ses doigts. Je sais qu'il ne veux pas que je parte. Ses lèvres touchent ma joue, mon ventre se retourne de sensation, j'ai comme un mélange de flammes et de papillons dans le bas de celui-ci, accompagné de vertige.

-D'abord, je t'essoufflerais, j'arracherai tes vêtements, je te ferais hurler pour moi. Tout mon être prend feu, mon âme avec. Il fait noir mais j'ai l'impression de voir trouble. Il embrasse doucement mes pommettes et d'un coup il se stoppe. Ses mains aussi s'arrête. Je me sens vide, il manque quelque chose sans ses mouvements. Puis... Je te briserai en petit morceaux, comme je sais si bien le faire.

Sa voix est pleine de regrets. Il s'en veut pour quelques chose et même si ce qu'il a dit me fait mal, je sais qu'il souffre plus que moi, alors, j'ai encore une pulsion. Je relève la tête , je le regarde dans les yeux, les siens sont d'un bleu exquis noirci par la nuit, on pourrait dire, couleur galaxie, vide et plein. Vide de bonheur, de candeur, plein de tristesse, de colère. Il n'a jamais voulu ça. Il n'a jamais vraiment voulu me blesser, se blesser, les blesser.

-Désolé... Prononçais-je avant de le serrer dans mes bras.

Ce mot était adressé à ce qu'il cache, à cette douleur au fond de ses pupilles, à l'enfant que j'y vois qui a été forcé de grandir trop vite. Il était pour le connard, pour casser sa façade, infiltrer ses sensations. Il était pour toutes ces choses qu'il pense, qu'il ne dit pas. Pour le reflet détruit de ce qu'il a autrefois espéré. Pour tout ce qu'il a perdu et qu'il perdra. Je veux qu'il sache que je ne lui en veux pas, que la vie ne lui en veut pas, que le bonheur le pardonne. Que ses prière seront entendue, que les étoiles brilleront éternellement, qu'il lui reste une chance et même un million. Je veux le rassurer. Lui faire part de la personne merveilleuse qu'il peut être même si il n'en a pas conscience. Il ne dit rien, il me rend mon étreinte, hésitant. Il ne veux pas que je trouve ses faiblesses, que je découvre, mais c'est trop tard, j'en sais trop.

-Allons dormir.

Il hoche simplement la tête. Je me lève du canapé et tire sa main pour l'aider à faire de même, il se laisse faire, comme si son corps s'était éteint, comme si il était en mode off, pilote automatique. J'ai touché un point sensible. Je le fais monter les escaliers dans le noir en faisant une en sorte qu'il ne se fasse pas mal, j'en prends soin, comme d'une poupée de papier. Il avait l'air si fragile... Une fois dans la chambre d'amis, je l'ai assis sur le lit, il s'est allongé seul, j'ai éteint la lumière et en sortant de la pièce j'ai entendu un faible:

-Restes...

Ce mot me fait plaisir autant qu'il me brise. Je rentre à nouveau, je me couche à côté de lui, il passe ses bras autour de mes épaules et les miens sur sa taille. Je m'attache encore plus à lui, c'est d'une stupidité. Je me blesse, je m'emprisonne, je m'empoisonne. Ça ne se finira pas bien parce qu'il n'est là que pour son pari, quitte à m'en faire tomber amoureux. C'est triste mais ce qui l'est encore plus, c'est sa main qui serre fortement mon pull et son souffle saccadé qui s'échoue sur les draps. Il retient ses larmes et je peux entendre mon cœur se briser, il tombe en petit morceaux, il s'écrase contre le sol en un grondement assourdissant. J'ai négligé l'impact, mon parachute est dysfonctionnel. Louis sait si bien briser probablement parce qu'il l'est plus que ce qu'il nous le montre. Ça fait mal quand quelqu'un de cassé, casse à son tour. Quand je ferme les yeux, lentement, je l'entends, ce ''merci'' à peine audible.

Louis Tomlinson:

J'ai appris à vivre avec la présence de ton absence. J'ai appris à faire semblant de sourire grâce à d'autres personnes. Je vis en me disant que tu veilles sur moi, où que je sois. Mais depuis que tu n'es plus là je ne suis plus vraiment moi... Je voudrais que tu sois ici, F. Que tu me réveilles, tu me dirais, ''lèves toi! Devine ce que j'apporte! ''Et tu m'apporterais toi.
Je pleure souvent ta disparition, je tape dans les murs, je cris. Mais je crois que le pire, c'est quand je me rappelle que tu ne reviendra plus et que tout ça est de ma faute. Tu me manques beaucoup, peut-être même trop, pourtant, cet imbécile, plus naïf que bouclé me fait vraiment oublier pendant ne serait-ce que quelques secondes que je n'ai pas su doser. Il pousse mes barrières au sol, il les piétine. J'ai peur, F, je suis terrifié.

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