Deux jours s'écoulèrent, Eli n'avait pas eu l'occasion de rêvasser pour seule cause : qu'elle avait pris des responsabilités ; bien pesantes à son goût.

Au sien de la famille Kamisato, des règles étaient établies, différentes étaient pour les femmes et les hommes.

Pour élever leur dignité et leur estime ; se protéger du regard des autres était un devoir.

Eli s'appliquait à certaines d'entre elles en rôle de fiancée d'Ayato, les nouvelles sorties du domaine affirmaient qu'il l'avait choisi pour une tout autre raison.

Mais tendre son oreille à ce genre de rumeurs remués aux mensonges ne fera qu'élargir son regret. D'avoir accepté.

De toute façon, la "fiancée" ne jouera pas long avant de se replier. S'affirmait-elle à chaque fois qu'elle bouclait ce sujet angoissant.

Ayaka avait rendu visite régulièrement à sa mère, qui montrait une satisfaction mentale face aux visites chaleureuses.

La petite sœur lui parlait de ses aventures, de ses moments passés avec Eli et plein de choses qui réjouissait sa mère comblée par le bonheur de sa fille.

Voltigeant dans ses pensées, elle attendait qu'Ayaka l'accompagne en dehors de sa chambre.

Ayaka avait tardé, comptant plus que 20 minutes d'attentes...

L'idée de sortir seule vagabonda ; par ci par là avant de se faire ignorer.

Ayato m'a déconseillé de me balader seule dans le domaine, il doit sûrement y avoir une bonne raison.

Pendant qu'elle attendait la fin du retard, notre lectrice lisait comme à son habitude.

Assise sur son lit, elle regarda sa fenêtre arrosée et le ciel assombrit, un jour de pluie s'était perdu dans la saison.

À son avantage elle adorait lire accompagnée de pluie cette atmosphère si calme, si douce la maintenait sur pied malgré les fragments d'inquiétude sur l'absence d'Ayaka.

Ce jour, le ciel n'était pas le seul à pleurer. Les choses sérieuses commençaient enfin.

Seule dans sa chambre, Eli leva la tête d'un regard lointain.

Devrait-elle vraiment rester prisonnière ici ?

Si elle sortait elle pourrait bien se cacher derrière l'excuse de l'inquiétude et puis elle non plus n'était pas sereine.

Mais Eli résistait, elle devait pas sortir sans être accompagnée c'est la règle ; si elle ne veut pas avoir affaire à Ayato.

Plongée dans cette situation, et si quelque se passait pendant qu'elle se maintenait ici ?

Petit à petit cédant à ses pensées l'embarras s'emparait d'elle, je veux sortir ! Décida-t-elle.

Fermant son livre elle se leva enfin, devant la porte sa main ne voulait pas ouvrir la poignée ; fuyant cette issue.

Ce qu'elle s'apprêtait à faire n'était pas si grave que ça pourtant l'affolement y trouvait place.

Mais à sa sortie, derrière la porte rien de bien choquant se cachait.

Quoique...

Si, la cour était désertée même les gardes ne faisaient absent.

Trottinant cherchant dans les pièces voisines une personne, qui pourra lui donner des réponses.

Plus elle avançait, plus l'incompréhension la rongeait. Il n'y avait absolument personne.

Pas une deuxième fois ! S'écria-t-elle.

Ce manque de réponses était fatal pour son petit cœur ; elle se sentait encore une fois abandonnée.

Mais où est ce qu'ils étaient tous ?!

Une voix arriva à son oreille.

Lointaine, mais elle l'avait entendu, elle essuya son désespoir et suivait la direction du bruit.

Tiens j'ai déjà pris ce chemin...

Des gens groupés attirèrent sont attention, pourquoi sont-ils tous présents ici ?

En s'avançant vers eux ils s'écartèrent lui cédant le passage, ce n'était que des gardes et des serveuses.

Tous baissaient leur regard, ce n'était pas du respect mais autre chose de plus, profond.

Leur expressions...

Elle traversa la foule perplexe, jusqu'à arriver à une porte entre ouverte, qu'elle reconnaissait.

N'osant pas ouvrir, s'incruster, elle restait là planquée.

Pourtant face à toutes les autres personnes elle en avait le droit mais sans connaître ce qui se passe réellement dans cette chambre. Ce qui a affolé le domaine entier, rien ne la rassurait.

Et si Ayaka et Ayato étaient à l'intérieur ? Devina-t-elle.

Hésitant à demander ce qui se passe, elle y renonça et toqua à la porte ; plusieurs secondes passèrent.

Aucune réponse...

Pourquoi j'ai cette impression, cette impression inhabituelle ce mauvais pressentiment.

Elle ouvrit la porte, emportée par sa curiosité dévastatrice.

...

Ses pupilles rétrécirent de douleur, toutes les constrictions d'hypothèse qu'elle avait montées se sont effondrées.

Dos à elle, Ayato, Ayaka... Et Kayo étaient présents.

C'était bel et bien la chambre de Kayo qu'elle avait reconnue, mais après avoir compris la situation...

Elle aurait préféré ne pas assister à un tel moment.

Pourquoi ? Qu'est ce qui se passe, le retard de Ayaka le domaine déserté et la chambre mystérieuse ; une phrase expliquerait tout.

Demain ce sera... Les funérailles de Kayo.

Eli qui pourtant ne fait pas partie d'eux, sentait et éprouvait le chagrin du reste de la famille.

Ayato qui était orné d'un masque d'émotions cédait, tandis que Ayaka était ravagée par le cadavre de sa mère encore allongé sur le lit ; par ce sourire satisfait sur le visage de Kayo.

Une deuxième fois Ayaka avait perdu un être cher, mais toute mère chaleureuse aurait souhaité voir sa fille avant de s'en aller.

Une chose avait changé, une chose changera dans le domaine il faudrait du temps pour s'en remettre d'un tel évènement ; à présent orphelins.

Eli s'approcha, une tristesse plaquée au visage et enlaça Ayaka effondrée au sol, elle n'avait rien à lui dire pour la rassurer.

Un liquide chaud transversa sa joue, elle pleurait elle aussi.

Eli même était surprise de ses larmes évadés. Vidé du reste de ses émotions la tristesse s'empara d'elle.

Ce jour n'avait aucun gout, le midi, la nuit, la valeur du temps n'existais plus.

Même ses livres ne lui enlevaient pas cette tristesse venant de ce qu'éprouvait sa meilleure amie.

Eli aussi se sentait embrassée, de la phase que traversait Ayato et Ayaka ; dévastatrice, elle se mettait à leur place.

Et si elle aussi venait à perdre un être cher ? Elle perdra le gout de la vie !

C'est affreux de se dire, qu'à peine hier elle avait rendu visite à Kayo un sourire dessiné sur le visage.

Et aujourd'hui elle n'est plus parmi nous.

Assise accompagnée d'Ayaka, bien silencieuse, un mouchoir à la main elle s'apprêtait enfin à parler.

Ayaka -Je n'ai pas de regret, j'ai passé un maximum de temps à ses côtés ; au fond, je savais que tout sera pareil qu'avec père... Exprima-t-elle en sanglotant avant de refermer ses yeux.

Se remémorant ses souvenirs les plus enfantin, chaque phase de sa vie assistée par sa tendre mère.

La voyant larmoyer ainsi, ses yeux plongés dans le désespoir.

Tout ce désastre dans sa tête ses souvenirs les plus heureux défiler, sa mère était partie pour de bon.

Elle ne pouvait plus s'excuser de ses précédents mensonges à son égard, malgré ce qu'elle a dit... La culpabilité la rongeait.

"Je t'aime maman" Chuchota-t-elle, du moins Eli avait entendu.

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Alors, dites-moi ce que vous resentez.