Chapitre 80 : Q U A R A N T I N E

Je sors de l'avion, de nouveau sur l'a sol français, et j'ai l'impression d'être parti depuis une éternité. Ce vol m'a parut insoutenable. Andrea était loin de moi, d'au moins trois ou quatre rangées de sièges, et à côté de moi, il y avait une petite vieille qui ne faisait que de marmonner dans une langue qui ressemblait fort à du russe, ou du polonais peut-être. Dans tout les cas, c'était fort insupportable. Elle était grincheuse et sentait l'eau de Cologne bon marché. Ça me rendrait presque malade.

Je cherche Andrea du regard une fois dans l'aéroport, il est sorti de l'avion avant moi et c'est lui qui a nos passeports.

« On est de retour à la maison. » Me murmure Andrea en s'élevant contre moi.

« Oui. On est de retour. »

On passe tous les contrôles de sécurités, puis on récupère notre bagage, et enfin, nous nous dirigeons vers le service spécial animaux, pour récupérer Roquette. On avait été contraint de la faire voyager en soute, alors qu'une des passagère du même vol que nous avait eut la permission de prendre son horrible et insupportable roquet avec elle...

J'ai hâte de retrouver ma petite tortue, et delà ramener à la maison, qu'elle fasse la connaissance de Pimousse et Ganesh.

Est-ce que je suis devenu complètement gaga en quelques jours ? Probablement, oui.

« Je suis désolé, mais nous allons devoir garder votre animal en quarantaine. »

Je relève vivement les yeux vers la femme au guichet qui vient de prononcer ces mots, comme pour m'assurer d'avoir bien entendu.

« Pardon ? »

« La quarantaine est d'une durée d'un mois. Il y a ce formulaire à remplir, avec tous vos coordonnés. » Dit-elle mécaniquement en passant une feuille sur le bois du guichet.

« Non mais il y a un truc que vous comprenez pas, un putain de papelard on en a déjà rempli un, avant de partir. Voilà, il est là. »

Je sors un duplicata du papier que l'on a déjà dû remplir avant le départ.

« Tout est en règle. Regardez. Elle a été vue par un vétérinaire assermenté, et n'a aucune maladie, c'est écrit là ! Donc vous pouvez me rendre Roquette, ce serait aimable. Non mais franchement, pourquoi vous allez pas faire chier l'autre pouffe avec son chient de merde qui a passé toute le vol à aboyer ! »

« Je vais vous demander de vous calmer Monsieur. Ce n'est pas moi qui fait les protocoles. »

Andrea, sans doute alerté par mes cris, s'approche et m'interroge doucement :

« Qu'est-ce qu'il se passe ? »

« Il se passent qu'ils ne veulent pas me rendre Roquette. »

J'avoue, j'ai l'air un peu puéril. Mais je suis fatigué, le vol a été très long et exténuant, et je n'ai qu'une envie, pouvoir dormir dans le lit de la chambre d'Andrea, avec sa couette à fleurs et son oreiller trop petit pour nous deux. Mais il est hors de question que je rentre sans la petite tortue qu'il m'a offert, quitte à faire un scandale. A l'aéroport Américain, ils nous ont assuré qu'il n'y aurait pas de problèmes si nous remplissions le papier spécial pour les reptiles, rongeurs, amphibiens ou poissons domestiques.

« Je suis désolé, mais là quarantaine est en vigueur pour tous les reptiles. Ils peuvent être porteurs de parasites et/ou de maladies que nous ne pouvons nous permettre de faire entrer librement sur le territoire. Une quarantaine n'est qu'une formalité à laquelle on est parfois obligés de se plier quand on importe des animaux depuis un territoire étranger. »

« Oui, je comprends. Excusez-le, c'est juste qu'il tient beaucoup à sa tortue. »

Il remplit rapidement le formulaire qu'elle avait sortit et me tire par le bras, vers l'extérieur de l'aéroport.

« Mais... On ne va pas partir sans... »

« Éos, c'est juste une quarantaine. Il ne va rien lui arriver. Et puis comme ça, on aura un peu de temps devant nous pour nous trouver un appartement, ça évitera de lui faire subir un nouveau changement d'habitat. Tu ne penses pas ? »

« Hum... » Maronné-je seulement, parce que je boude toujours un peu.

« Tu es beaucoup trop adorable, vraiment. » Susurre Andrea en déposant un baiser sur ma joue une fois sortis de l'aéroport.

J'allais demander comment on rentrait jusque chez les grands-parents d'Andrea, s'il fallait appeler un taxi, quand je vis Alix nous faire des grands signes de mains depuis le parking, adossé à une petite voiture verte.

Tout sourire, il s'avance vers nous, dans sa grosse doudoune multicolore, un gros bonnet enfoncé sur sa tête, laissant seulement quelques mèches bleues en dépasser.

« Joyeux Noël ! » Nous crie-t-il, s'attirant les regards amusés de certains voyageurs.

« On est le 31 Alix, un peu tard pour fêter Noël, tu ne crois pas ? » Lui fais-je remarquer.

« Oui, mais c'est aussi trop tôt pour la bonne année, et j'allais pas vous accueillir avec un simple ''salut'' tout sec même pas salé. »

« Comment tu as su qu'on revenait aujourd'hui ? » Se renseigne Andrea alors que l'on monte dans la voiture.

« Snapchat chéri, il faut vivre avec son temps, je vous ai vu en avion sur la map de Snap. »

« Ouais, tu nous espionnais quoi. » Résumé-je.

« Et sans aucune honte en plus. » Renchérit mon châtain.

« Heu cessez ces allégations, elles sont fausses, archi fausses, et puis je pourrais très bien vous laisser sur le parking comme des pauvres. Vous n'êtes même pas content que je vous ai fait la surprise de vous récupérer... »

« Oh, mais si Lixouille on est heureux, hein Éos on est heureux ? »

« Transportés de joie même. »

« C'est ça, fouttez vous de ma gueule. » Rit le bleu alors qu'il met le contact.

« Comment ça se fait que tu n'es pas avec Élias ? »

A cette question, Alix se crispe et ressert les mains sur le volant.

« Quoi, quelque chose ne va pas entre tous les deux ? » S'inquiète immédiatement Andrea.

« Si, si tout va bien. C'est juste qu'il a voulu passer le soir du nouvel an chez ses parents, je ne ses pas pourquoi. Son père à tours été horrible avec lui, et sa mère n'a jamais rien fait pour le défendre, je ne comprends pas pourquoi il est retourné les voir pour les fêtes... »

« Et bien parfois, il faut remettre un pied dans le passé pour réussir à s'en défaire. » Explique doucement Andrea. « Il doit savoir ce qu'il fait. Tu n'as pas à t'en faire. »

« Bien sûr qu'il sait ce qu'il fait, c'est Élias. Il sait toujours ce qu'il fait. Mais j'y peux rien, je me sens obligé de m'inquiéter... »

Et comme s'il ne voulait pas que l'on rebondisse là-dessus, il enchaîna directement :

« Enfin BREF, sinon, annonce importante, je fais une petite soirée avec pas trop de monde chez moi pour Nouvel an, vous êtes les bienvenus si ça vous dit évidement. »

« Et pas trop de monde, ça signifie la moitié de la ville, non ? On commence à te connaître Alix. »

« Oh ça va, c'est une petite ville. » Se justifie-t-il en riant.

Il nous dépose devant chez Andrea, pour que l'on se repose avant sa soirée. Il a évidemment décidé que son invitation se transformait en obligation, et il nous a sommé de dormir pour ne pas être claqués à cause du décalage horaire. Et c'est ce que l'on fait. A peine dans la chambre du petit châtain, sans même prendre le temps de défaire nos manteaux, nous nous laissons tomber sur le lit, déjà à moitié endormis.

Au bout d'un moment, je demande :

« Andrea, tu dors ? »

« Non, pas encore. » Marmonne-t-il d'une voix ensommeillés qui laisse présager du contraire.

« Tu sais, j'arrête pas de repenser à ce que tu m'as dit, qu'on a tous les deux découvert avoir moi un frère, toi une sœur sur la même période de temps. Puis à propos du fait que tu ne pourras jamais connaître ta sœur. Je veux pas paraître méchant en disant ça, ni te faire de peine, mais je moi, j'ai cette possibilité, de connaître mon frère, et je me sentirais bête de la laisser passer, je sais que tôt ou tard je finirais par m'en vouloir... »

« Ça n'a rien de méchant, et il n'y a pas lieu ace que j'ai de la peine, je suis même heureux que tu aies enfin fait ton choix, et je pense que c'est le bon. Tu n'es pas responsable du fait que je n'ai jamais connu ma sœur. Et si cette histoire malheureuse te permet de ne pas passer à côté de la possibilité de compter pour ton petit frère, alors je suis content. D'autant plus que je suis sûr que tu ferais un merveilleux grand-frère. »

Il baille à s'en décrocher la mâchoire.

« Une dernière chose, après promis je te laisse dormir. La soirée d'Alix ce soir... »

« Ouais, je sais. T'en fais pas, si tu ne veux pas y aller c'est pas grave. »

« Tu es sûr ? Et toi, tu peux y aller toi. C'est pas parce que... »

« Non. Moi je vais rester avec toi. Et puis il y a de fortes chances que je m'endorme avant minuit ce soir alors vraiment, ça ne me manquera pas. »

« J'aurais voulu y aller, vraiment. J'aimerais pouvoir prétendre que je peux recommencer les soirées arrosées sans retomber aussitôt dans mes vieux travers, mais c'est si dur... Au début, je sais que je t'ai dit que je ne voulais pas arrêter totalement de boire, que je voulais continuer à le faire, pendant les soirées et les occasions qui s'y prêtent, juste me défaire du côté addictif, mais je crois que je n'avais pas mesuré l'ampleur de la difficulté de la chose. Comme un vieux démon qui cherche à me rattraper sans cesse... »

« Tu n'as pas à te justifier. Et je suis content que tu n'essayes pas de précipiter les choses. Si tu ne te sens pas prêt, c'est pas grave, je sais que tu es fort, et si tu le veux vraiment, un jour tu réussiras à oublier totalement cette addiction. Que tu sois totalement abstinent ou non n'a vraiment pas d'importance, l'important c'est que tu ailles bien. Que tu sois en phase avec toi-même. Et moi je serais là. Pour t'épauler. »

« Merci d'être qui tu es. »

« C'est toi qui m'a fait devenir celui que je suis, c'est à moi de te remercier. Maintenant dors. Ce soir si tu veux, on pourra Commencer à chercher des annonces pour trouver un appart. »

_

Et voilà, on y est.
Le dernier chapitre avant l'épilogue 😱 Je sais qu'il n'est pas grandiose comme un dernier chapitre devrait l'être, mais dans la vie cest ainsi, parfois les choses finissent dans faire trop de bruit, et on est juste soulagé, libéré. (Et puis ne vous en faites pas, je laisserais tout mon côté too much ressortir pour l'épilogue haha)
Il me reste aussi deux ou trois bonus, des chapitres que j'ai choisi de ne pas insérer dans l'histoire à proprement parler, soit parce que je n'en ai pas eut l'occasion, ou parce que la temporalité ne convenait pas, je pense notamment au week-end que nos deux petits choux vont passer à Disneyland, évidemment que je l'ai écrit, ce sera plein de guimauve, de petits cœurs et de tendresse (promis plus de larmes, sauf peut-être des larmes de joie) mais je ne voyais pas l'intérêt de l'intégrer directement dans l'histoire, au début je voulais que ce voyage soit le dernier chapitre, mais je ne sais pas, j'étais pas tant convaincue par l'idée haha, je trouve que le format d'un bonus convient beaucoup mieux. BREF, si on met les bonus de côté, l'histoire sera bel et bien finie demain avec la publication de l'épilogue, je suis contente que vous l'ayez suivi jusqu'à bout, ça fait déjà deux ans que je suis dessous, deux ans que vous me soutenez et je trouve ça formidable, je ne vais pas m'attarder maintenant, je vous préparerais un vrai 'mot de la fin' après l'épilogue, mais je voulais quand même vous dire merci ♡

Beaucoup, beaucoup d'amour,

Paradoxalementparadoxale.

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