Chapitre 6 : S K I D O F F
Chose promise chose due, je vous poste ce chapitre aujourd'hui et jen profité pour vous souhaiter un joyeux premier mai 🌱(<~ ceci est du muguet mdrr il faut juste faire un petit effort d'imagination ^^) même si je vais passer le mien à préparer les oraux d'anglais que je passe demain 🙊 et mon dossier d'EAT pour lundi... 😿
Bon je vous laisse avec le chapitre ^^
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"Éos ? C'est toi ?"
Je me retourne faisant tomber le fromage de chèvre que je m'apprêtais à prendre, et je vois Clotilde de l'autre côté du rayon.
"Hey mec y'a Éos, amènes toi." Scande la jeune fille en attrapant la main de son ami qui regarde la pochette d'un jeu vidéo sans trop se soucier de ce qu'elle semble dire.
Elle s'approche jusque moi en souriant, et l'espace d'un instant, je pense à m'enfuir, prendre mes jambes à mon cou pour m'enfouir une fois de plus dans la montagne de ma solitude habituelle. Et je regrette d'ailleurs de ne pas avoir suivi cet instinct, quand le soir venu, je me retrouve au bras de la jeune femme dans une soirée bien moins minable que celles où j'ai l'habitude d'aller.
Ici, chaque personne semble jouer un rôle, et c'est typiquement le genre d'atmosphère qui me répugne. Tout est faux, les gens font semblant de s'amuser, semblant d'être heureux, semblant de vivre en somme... Et malgré moi, je suis on ne peut plus comme eux.
Et au milieu de ce foutoir, une seule personne, Clotilde. Clotilde qui danse, Clotilde qui rit, Clotilde qui vit.
Une fois de plus je vois le châtain à travers elle. Mon châtain.
Andrea...
Je retourne les yeux et tombe dans le regard de Mathilde, une fille que Clotilde m'a présenté un peu plus tôt. Cette dernière me fixe à s'en brûler les yeux, dansant de manière aguicheuse avec un sourire charmeur aux lèvres.
Et je crois que c'est cela -cela et l'alcool- qui me pousse, à la rejoindre, sur la piste de dance, sous le regard suspicieux d'Eliott.
Le jeune femme, elle aussi alcoolisée, se colle directement à moi avec un immense sourire, comme si rien n'aurait pu la rendre plus heureuse. Et peu à peu, je sens que je perds le contrôle, j'imagine à sa place le garçon que j'aime, comme si les tragiques événements d'il y a un an n'avaient jamais eu lieu, comme s'il était encore auprès de moi, et quand elle se met sur la pointe des pieds pour m'embrasser, je la laisse faire, m'imaginant mon châtain tout contre moi. En mon fort intérieur je sais que c'est une connerie de la laisser m'embrasser, de lui répondre et de lui offrir de faux espoirs, peut-être la pire connerie de ma vie, après bien-sûr le fait d'avoir laissé Andrea m'approcher, jusqu'à s'en brûler les ailes.
Je sens ma main glisser jusqu'à ses hanches sans réellement en avoir conscience et la laisse approfondir le baisser. Je sens toujours le regard d'Eliott me brûler la nuque, mais je fais en sorte de l'ignorer. Je veux tout oublier ce soir, jusqu'à mon nom. Et quand Mathilde me demande, soufflant contre mon oreille, si je veux qu'on s'isole un moment tous les deux, je ne réfléchis pas, j'attrape un nouveau verre que je bois cul-sec avant de la suivre, trop heureux qu'elle me propose de pouvoir me perdre et m'abandonner dans la chaleur de ses bras. Et si en faisant cela je suis un connard, qu'il en soit ainsi, je ne peux juste plus supporter de ressasser sans cesse le passé, de voir son sourire dès que je ferme les yeux, puis le sang, son sang, et son corps, sur le brancard de l'ambulance qui l'emmenait loin de moi, sans que je sache que ce serait la dernière fois que je le verrais, sans que je ne puisse au moins lui dire au revoir convenablement...
Avec empressement, alors que Mathilde ferme la porte de la cabine de toilettes, je défais ma ceinture et la jeune femme descend la fermeture éclaire de sa jupe avec la même rapidité, mais sans doute pas pour les mêmes raisons...
Mais qu'importe, le résultat reste le même, nous avons couché ensemble, ou plutôt baisé parce que pour ma part ça n'incluait aucun sentiment, rien. Et c'était brouillon et à peine plaisant, et si je regrette à présent ? Ouais, j'crois qu'ouais. Surtout quand je sens mon téléphone vibrer à plusieurs reprises dans ma poche et que je sais que c'est elle, Mathilde.
Et bordel j'ai même pas souvenir de lui avoir filé mon numéro, sans doute l'a-t-elle pris d'elle même -exactement comme lui l'avait fait-, à ce moment où Clothilde a insisté pour faire une photo de nous, pour se souvenir, elle a dit. Mais se souvenir de quoi exactement ? De moi ? Pourquoi quelqu'un voudrait se souvenir de moi ? Je ne suis qu'un sombre connard après tout. La preuve en est, cela fait presque trois jours que son amie Mathilde tente de me joindre et que je l'ignore tout bonnement, comme le parfait enculé qui s'évanouis dans la nature après avoir tiré son coup. Un minable. De toute façon, les souvenir ne sont que des nuisances, des infections qui nous empêchent de cicatriser correctement. Moi, je donnerais tout pour effacer les miens. Et paradoxalement, j'ai toujours cette petite clef autour du cou, celle-ci qu'il avait lui même appelé la clef de son cœur, et chaque jours que dieu fait, je la sens me peser, mais je ne peux me résoudre à m'en séparer, comme si je cherchais moi-même à garder mes blessures ouvertes, peut-être pour me faire souffrir autant que j'ai dû le faire souffrir. Parce que je l'ai fait souffrir, n'est-ce pas ? Sinon, il serait toujours là, à mes côtés, à soigner tous mes maux d'un simple sourire enjôleur.
Et à nouveau je me retrouve à ressasser le passé, ce à quoi je ne peux plus rien changer... Depuis trois jours, je tourne en rond dans mon appartement, je déteste cela ! Mais mon employeur à refusé de me faire travailler, il dit que c'est trop dangereux pour lui, que j'ai trop la tête ailleurs et que sur les chantiers les accidents sont vite arrivés. Je ne peux pas lui en vouloir... Et puis il a peut-être raison, je devrais peut-être songer à consulter un psychologue, il doit vraiment y avoir quelque chose de détraqué là-haut, dans ma tête. Mais ce n'est pas nouveau. J'ai toujours été un garçon étrange. Mon père me le répétait assez souvent pour que ça imprime : qu'il aurait préféré avoir un fils semblable aux autres petits garçons, pas un espèce d'être inerte dans mon genre. Un fils qui soit au moins capable de pleurer à l'enterrement de sa mère... Et je ne sais même pas pourquoi je pense à cela tout d'un coup, ces vieilles histoires sans intérêt de mon enfance. Définitivement, il y a quelque chose qui ne va pas avec moi...
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Kisu ❣
Avec amour et dévotion,
ParadoxalementParadoxale.
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