Chapitre 32 : A L C O O L


Je m'arrête pour prendre un verre au bar que je fini cul-sec et j'en commende un deuxième pour rejoindre Andrea. Quand je le retrouve, je bloque un instant. Il rit aux éclats, assis sur un canapé, son verre à la main, assis à côté d'un personnage que je ne connais que trop bien. Phillibert.

Et même si je sais que ce dernier est réglo, le voir à côté d'Andrea ne me plait pas beaucoup.

« Hey ! Éos ! Regarde sur qui je suis tombé. C'est pas le p'tit gars avec qui tu traînais tout le temps il y a un an ? »

J'ignore comment il sait ça, mais pour la première fois depuis que je le connais, sa présence me met mal à l'aise. Parce que le milieu dans lequel évolue Phil est mauvais, et bien trop sombre, toxique et je ne veux rien qu'Andrea ait à y faire. Ce n'est pas parce que je trempe occasionnellement dedans que je dois y entraîner le châtain.

« Bah alors, on croirait que t'as vu la vierge. T'as pas reçu mon texto, j'te disais que j'étais dans le coin. J'devais me fournir en MD. »

« Nan. J'ai rien reçut. »

« Bon bah, c'est pas grave, de toute façon on est quand même en boîte ensemble. C'est le destin. »

« Ouais... Le destin. » Soupiré-je.

« Aller, aller, viens t'asseoir. »

Et alors qu'il me faisait une place à sa droite, je choisi de m'installer à sa gauche entre lui et Andrea.

« Et donc, vous êtes venus ensemble, ou pure coïncidence, genre le destin là aussi ? »

« On est venu ensemble. En faite je passe le week-end chez Éos. » Sourit Andrea.

« Oh alors les deux petits tourtereaux sont de nouveau ensemble ? Ça me fait plaisir. Faut pas s'entre déchirer à votre âge. Ce serait con. »

« Et le revoilà à faire le moralisateur... Laisse-les un peu vivre non ? »

Je reconnais tout de suite la voix de Frantz, et ça ne m'étonne pas. Partout où va Phil, Frantz va aussi. Et inversement.

Frantz pose ses béquilles et s'assoit à côté de Philibert tendant sa jambe droite sur laquelle est accrochée une attelle au niveau du genoux.

« Et vous, ça va comment entre vous ? » Demandé-je pour détourner l'attention.

« Bah la routine, on va chercher des cargaisons et on revend. On se fait une petite marge et on recommence. »

« Tu as oublié la partie où tu t'enfile la moitié de la cargaison et que dois réparer les pots cassés. » Le réprimande Phil en soupirant doucement.

« Ouais, ça m'arrive d'avoir de mauvaises passes. Comme tout le monde. » Rit Frantz, faisant lever les yeux au ciel à Phil. « Et puis c'est moi qui me suis fais démonter la gueule et qui ai le genou en vrac non ? Alors j'les paye aussi les pots que je casse. »

« Bon, nous on va vous laisser, on doit rejoindre des amis. »

« Laisse-moi deviner, c'est Clotilde que tu rejoins ? »

Je baisse les yeux en soupirant parce que je sais que maintenant qu'il sait ça, rien ne pourra l'empêcher de passer la soirée à nous coller, lui et Frantz.

« Bon, bah je vais aussi passer lui faire un petit coucou. »

D'ailleurs, quand on parle du loup... La jeune fille aux cheveux châtains arrive vers nous, portant un pantalon noir à pinces et un petit top jaune à volants et à fleurs.

« Hey Éos, comment ça va ? Ça fait un petit moment. »

« Ouais. Un moment. Ça va, ça va... J'te présente Andrea. »

La jeune fille sourit en se tournant vers Andrea, se rappelant de sa rencontre avec Éos, quand il l'avait pris pour cette personne, mais son sourire s'éteint quand elle pose ses yeux sur lui.

« Attends, Andrea est un garçon ? C'est pas ta petite amie ? »

« T'as un problème avec ça ? » Interroge Frantz un peu trop abruptement, lançant un regard noir à la jeune fille.

La discussion est coupée par l'éclat de rire de Phil. Rire qu'il tente de réprimer pour dire :

« Elle... Cette meuf est... » Son rire avale le reste de sa phrase. « Elle est aussi gouine que toi tu es accro à la Méth' »

« Phil ! On dit pas gouine, je te l'ai déjà dit. » S'exclame la petite châtaine.

« Ouais 'fin t'as compris l'idée. » Se justifie Phil.

Clotilde se tourne vers Andrea qui était en retrait depuis un moment. Elle le détaille un peu avant de me dire :

« Ouais j'te l'accorde, on se ressemble pas mal. »

Et Andrea fronce les sourcils en me regardant et je comprends immédiatement qu'il a interprété les paroles de Clotilde de travers, mais la jeune fille ne me laisse pas le temps de diluer le malentendu et continue :

« Oh en plus regarde, on est habillés quasiment pareil, haut jaune et bas noir ! On croirait presque qu'on est frère et sœur, c'est chou. »

Je vois Andrea s'obliger à lui sourire puis il se lève :

« Bon, moi je vais me rechercher un verre. » Dit-il avant de disparaître dans la foule.

« Je vais aller m'en chercher un moi aussi. » Soupiré-je en le suivant.

Je le rattrape en quelques enjambées.

« Hey, Andrea, attends-moi. »

Comme il ne m'écoute pas, je l'attrape par le poignet et il se retourne vivement, un regard noir.

« Quoi encore ? »

« Bah, j'en sais rien, à toi de me le dire, depuis que Clotilde est arrivée, je vois bien que tu fais la gueule. »

« Je pense avoir quelques raisons, tu ne penses pas ? »

« J'en sais trop rien. Expliques-moi. »

Il reprend son chemin jusqu'au bar.

« Tu te fous de ma gueule ? »

« Non, vraiment, expliques-moi. »

Il s'accoude au bar et commende une bière alors que moi je demande une vodka Red que je bois cul-sec. Il porte un regard mauvais à mon verre vide puis dit :

« Le fait que tu ais baisé une fille qui, comme de par hasard me ressemble ne devrait pas m'énerver peut-être ? »

« Quoi ? Mais tu as entendu Phil, elle est lesbienne. »

« A la bonne heure ! Et le fait que toi tu sois gay, ça ne t'a pas empêché de coucher avec Judy, puis avec elle. »

« Quoi ? Non je ne suis pas gay c'est juste que... »

« Oh oui, et si tu n'es pas gay, moi je suis quoi, ton plan-cul ? Et dans la douche tout à l'heure, on n'a pas joué au scrabble je crois. »

« Ne dis pas ça ! Andrea, la question ce n'est pas ce que je suis, je suis peut-être gay, j'en sais rien. Parce que je n'ai jamais réussi à mettre de mots sur ce que j'ai au fond de moi. Et je n'ai jamais couché avec Clotilde pour t'oublier. Ni avec personne d'autre. Je l'ai juste pris pour toi une fois en soirée, j'étais défoncé et je l'ai vue de dos et je l'ai prise pour toi... »

« Et comment je suis supposé te croire ? »

« Parce que je t'aime. Et que je ne veux pas te perdre encore une fois... » Soupiré-je en m'enfilant un nouveau verre d'alcool trop dosé, ayant une irrépressible envie de pleurer que je ne peux qu'essayer de repousser au mieux.

« Arrête. »

« De quoi ? »

« De boire. Depuis ce soir tu ne fais que ça, tu vas te rendre malade. J'te reconnais pas quand tu fais ça. »

Je croise un instant son regard et baisse immédiatement les yeux, honteux qu'il découvre cette partie de moi.

« Je suis désolé. C'est juste... trop de pression. »

Il pose ses doigts fins sur ma nuque et y exerce une faible pression, fraiche, agréable. Je n'avais pas même remarqué à quel point ma peau est brûlante avant qu'il ne pose ses doigts froids dessus.

« Ouais... Je suis désolé. Moi aussi ça me fout la pression. Je n'aurais pas dû péter un câble pour rien comme ça. »

« Deux beau idiots que vous faites. »

D'un même mouvement, Andrea et moi nous retournons pour voir Eliott. Il tend ensuite sa main à Andrea.

« Eliott, enchanté. »

« Andrea. »

-

Je voulais pas poster tard, mais j'ai regardé une série et un épisode en entraînant un autre, il est 22h15.

Zut.

Avec amour et dévotion,

ParadoxalementParadoxale.

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