Chapitre 3 : T A L K I N G
Alors que sa mère essayait toujours désespérément de lui parler, Andrea regardait le paysage défiler par les vitres de la voiture. Il aurait aimé être seul, mais comme après chaque séance chez le psy, sa mère l'attendait déjà en bas de l'immeuble. Et son attitude, faire comme si rien n'avait jamais eut lieu, horipilait le châtain au plus haut point.
"Tu sais Andrea, tu ne pourras pas m'ignorer indéfiniment. Je ne compte pas te brusquer, de tout façon tes médecins sont unamines à ce sujet, ça ne ferait que renforcer ton blocage..."
Le châtain soupira vivement.
Mais de quel putain de blocage elle parlait !
Il ne voulait pas lui adresser la parole parce qu'il était plein de ressentiment à son égard. Il lui en voulait d'essayer de contrôler sa vie, tout, ses moindres faits et gestes. Et il bouillonnait tellement, interieurement, parce qu'il se retenait, à grand mal, de lui répondre quoi que ce soit. Il ne lui ferait pas ce plaisir là. Il avait déjà craqué devant sa psychologue tantôt, pas question de réitérer la chose avec sa mère. Surtout pas avec sa mère. D'un geste machinal, il chercha son téléphone dans sa poche, puis il soupira en se rappelant qu'il n'en avait plus, pour éviter qu'il ne retombe dans ''la spirale de la dépression" comme ils disaient. Alors il étendit son bras pour allumer la rabio. Panic at the disco ! This is Gospel. Parfait. Il augmenta le volume alors que le refrain commençait. Et ce refrain collait tellement à son état d'esprit, surtout le "if you love me let me go !" Il laissa sa tête retomber sur l'appuie-tête, fermant les yeux en quête de l'apaisement. Puis rapidement, sa mère coupa le son en soupirant a son tour, comme si tous les problèmes venait entièrement de lui.
"Mon Chéri, je ne veux pas que tu t'enfermes ainsi, ce n'est pas bon pour toi."
D'un coup de dents dans sa lèvre inférieure, le châtain s'empêcha in extremis de se révolter à l'entente de l'appellation "mon chéri". Et s'ils n'avaient pas étés sur l'autoroute, pour sur, il serait immédiatement sorti de la voiture, au risque de devoir dormir dehors cette nuit, tant qu'il n'aurait plus a suporter les discours moralisateurs de sa mère. Mais il n'en fit rien. Il préféra se murrer dans le silence. Encore une fois.
Une fois arrivé chez eux, le châtain sort rapidement de la voiture pour échapper à la tension qui y régnait, et il monte directement s'enfermer dans sa chambre. Enfin s'enfermer est un bien grand mot étant donné que sa mère avait choisi de démonter quasiment toutes les portes de la maison pour éviter qu'un autre "accident" ne survienne. Et ça aussi, ça dégoute pas mal le châtain. Au moment de sa vie où par dessus tout, il aimerait être un peu seul, on lui refusse la moindre intimité de manière forcée... Il se laisse tomber sur son lit et ferme les yeux. C'est tout ce qu'il peut faire de toute façon.
Quelques coups sont frappés sur l'encadrement de bois, là où devrait se trouver la porte.
"Hey frangin..."
Andrea se redresse directement en entendant la voix de son frère, un immense sourire aux lèvres.
"Ab' t'es là !"
Son frère était le seul à encore pouvoir le faire sourire. Parce que lui au moins, il n'allait pas le trahir, ou l'envoyer constamment voir des médecins et des psy pour bien qu'il se rappelle ce qu'il avait essayé de faire.
"Ouais... Je suis désolé de ne pas être passé la semaine dernière, j'avais pas mal de chose à faire..."
"T'inquiètes, c'est pas grave. Et puis je n'ai pas non plus besoin qu'on veilles sur moi en permanence, j'ai d'jà assez de maman pour cela."
"Ouais, en parlant de ça, ça va mieux entre elle et toi ?"
"Qu'est-ce que tu veux que je répondes à ça ? Elle m'oblige toujours à aller voir les psy, m'interdit de regarder des films qu'elle n'a pas vu et approuvé avant, ne me laisse voir mes amis que certains jours et uniquement à la maison... Alors non, ça ne va pas mieux... Mais on fait avec hein, de toute façon on n'a pas le choix."
Abraham s'assois à côté de son frère, le poussant pour qu'il lui fasse un peu de place sur le lit.
"Et avec papa ?"
"J'en sais trop rien... On parles pas beaucoup et il rentre tard... Je crois que pour lui la pillule n'est pas encore tout à fait passée..."
"Tu sais, c'est vraiment passé pour personne... 'Fin, j'dis pas ça pour que tu culpabilise, mais t'es mon p'tit frère, et j'arrive pas à croire que t'ai essayé d'en finir... Franchement, j'ai l'impression d'avoir échoué quelque part, parce que te protéger c'est aussi mon rôle. Et j'aurais pensé que... J'sais pas trop, que tu te serais tourné vers moi si ça allait si mal..."
C'est la première fois depuis que le châtain est sorti de l'hôpital que son frère lui parle si honnêtement, à cœur-ouvert. Et Andrea se rend bien compte à pressent que son acte était totalement disproportionné par rapport à la situation, et qu'il n'aurait jamais dû en arriver à de telles extrémités, mais qu'il était faible psychologiquement à ce moment-là et qu'il ne gèrait plus rien.
"Je sais ouais... Et j'suis désolé. Juste, j'en sais rien, mais j'allais pas bien à ce moment-là, sans réellement saisir pourquoi, et j'en avais un peu honte. Je sais que c'était idiot, et que j'aurais dû t'en parler, au moins à toi parce que t'es mon frère, et je sais que tu ne me jugeras jamais mais j'pouvais juste pas... Ma tête et mon coeur étaient un mess total."
"J'aurais dû être là... A côté de toi, pas de l'autre côté de l'atlantique."
"Enfin bref, j'suis toujours là, alors pas la peine de s'épencher plus que cela sur le sujet, tâchons juste d'agir mieux à l'avenir, ok ?"
"T'as raison p'tite tête. Tu viens, j't'emmenèes manger une pizza ?"
"Sérieux ?" S'enthousiasme le châtain avant de se reprendre "Et Maman, elle veux bien ?"
"Hé, depuis quand tu te préoccupes de ça ? Tu l'as dit toi-même, elle te surprotège. Et puis de toute façon je ne lui ai pas demandé."
"C'est vrai que tu ne lui parles plus. A cause de moi..."
"Hey, dit pas ça, c'est pas de ta faute. J'ai juste pas aimé sa façon d'agir."
"Tu penses qu'elle est responsable de ce que j'ai fait ?"
"En partie... Mais ça ne veux pas dire que tu dois lui en vouloir aussi, juste je pense que tu devrais lui parler, je pense qu'elle ne t'as pas tout dit, et peut-être que quand tu sauras tout tu seras furieux, mais je pense que ce n'est pas à moi de te raconter. Tu sais, je pense que c'est nul de faire éclater toute notre famille comme ça, et je sais bien que je suis en grande partie responsable puisque c'est moi qui ai quitté la maison et qui refuse toujours de parler à Maman, mais je n'arrive pas à passer au dessus pour l'instant..."
"T'inquiètes je comprends et puis sans mentir, c'est moi qui ai la plus grande part de responsabilité dans tout ça."
"Bon on va la manger cette pizza et on parle d'autre chose ?"
"Ouais, t'as raison. T'as prévenu la bande si on sortait ?"
"Non, ce soir c'est juste toi et moi ! Enfin à moins que tu veuilles vraiment les voir, comme tu m'as dit que maman ne te laissait pas trop, je peux toujours les appeler."
"Non. Entre frère, comme à l'ancienne c'est super."
"Alors prend ta veste et en route !"
Le châtain avait retrouvé un peu de son sourire alors qu'ils se mettent en route pour la pizzeria du coin, un vieil air de rock à la radio.
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Je vous poste le chapitre tout de suite au lieu de demain parce que j'ai une soirée et je risque de finir en pls demain matin et d'oublier de poster mdrr
Avec amour et dévotion,
ParadoxalementParadoxale.
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