Dans les ruelles, et sous les lampadaires (Nalia)


  

Je m'en voulait un peu, c'est vrai. Je nous avais fait sortir de ce jardin magnifique. Mais j'ai eu peur, vraiment. C'était comme un instinct, je savais que cet homme était mauvais. Mais Arthur semblait être compréhensif. Il n'avait pas trop insisté pour rester, et m'avait entraîné dans les rues, loin de cet individu.

Nous marchions dans les grandes rues, et sous les quelques flocons de neiges, nous décidions de ralentir l'allure. Arthur ne disait rien, et je comptais en faire autant. Puis, je m'aperçus qu'il plissait des yeux, et qu'il sourit. Je regardai dans la direction où ses yeux portaient et voit un e jeune adolescente arriver vers nous. Elle portait un bonnet d'hiver, dont sortait une tresse de couleur jais, portant délicatement quelques flocons. Ses yeux verts ressortaient à merveille, et elle lança joyeusement à Arthur:

-Salut! Qu'est ce que tu fait ici?

Elle me jeta un regard et et me sourit amicalement:

-On ne se connaît pas, mais j'ai hâte de savoir qui tu es. Et de faire connaissance.

Je remarquai alors qu'Arthur me tenait la main depuis quelques temps, qu'il s'empressa de lâcher délicatement avant de déclarer à la fille:

-Voici Nalia. Alors c'est une longue histoire. Et Nalia, je te présente Victoire. C'est une camarade de classe et une très bonne amie. Vous allez sûrement très bien vous entendre.

La dénommée Victoire acquiesça, et proposa alors:

-Que diriez-vous d'en parler dans un café? Il y en a un assez sympa pas très loin d'ici, et pour ma part, je ne suis pas pressée.

Arthur me regarda, et il répondit:

-Pourquoi pas... ça te va?

Je fut d'abord surprise qu'il me demande cela puis, j'acquiesçai. Victoire sourit, puis nous guida:

-C'est à deux rues d'ici.

Elle commença à marcher sur le trottoir assez large, et me demanda:

-Depuis combien de temps vous vous connaissez?

J'hésitai un instant avant de répondre:

-Et bien... Hier.

Elle écarquilla les yeux de surprise, et s'apprêta a me questionner à nouveau, que. Arthur intervint:

-On te racontera tout arrivés au café.

Elle haussa les épaules, n'insistant pas plus. Elle me sourit:

-De toute façon, je t'ai demandé ça pour vérifier si tu parlais!

Voyant qu'Arthur souriait, je compris que c'était une plaisanterie, et souris alors à mon tour.

***

Lorsque nous franchîmes la porte du café, l'air chaud nous envahit, laissant l'hiver derrière cette vitre de verre. Victoire nous guida, Arthur et moi, vers une table libre. Je m'étonnai comment une légère musique chantonnant dans la salle, et quelques bavardages parvenaient à créer cette ambiance chaleureuse.

Nous nous assîmes, et j'enlevai mon écharpe et mon manteau encombrant. J'étais tellement concentrée sur les détails de cette salle que je ne m'aperçut presque pas que Victoire commandait nos chocolats chauds...ni même le regard que me portait Arthur.

Je me força alors à détacher le regard de la pièce, quand Victoire nous questionna:

-Alors...cette histoire?

Arthur me lança un regard avant de commencer:

-Et bien...Nalia est amnésique.

Victoire me regarda avec des yeux ronds. Elle murmura:

-Amnésique? Mais...complètement? Tu ne te souviens de rien?

Je secouai la tête, et Arthur poursuivit:

-Je l'ai rencontrée hier soir. Elle ne savait pas comment elle s'appelait, ni d'où elle venait, donc ma mère était d'accord pour l'héberger. On attends de voir si ses parents se manifestent, ou alors on avisera.

Nous ne nous parlions plus pendant qu'on nous servait les boissons, puis Victoire chuchota:

-Mais...si tu ne savais pas comment tu t'appelais...

Nous échangeâmes un regard avec Arthur, qui lui éclaira:

-On allait pas attendre qu'elle retrouve sa mémoire pour l'appeler par un nom! Ce n'est pas son vrai prénom, mais en attendant...elle s'appèlera Nalia.

Victoire mélangea son chocolat chaud en réfléchissant. Elle demanda pas très fort:

-Avez vous appelé la Mairie? Ou la police?

-Ma mère l'a fait hier. Ils n'ont pas de réponse pour l'instant. Mais ils doivent nous rappeler des qu'il auront un indice pour retrouver tes parents...me dit Arthur. Ou bien te faire retrouver ta mémoire.

Je bus une gorgée brûlante de la boisson, puis l'amie d'Arthur s'intéressa:

-Et si...ça n'avance pas?

-Elle restera avec nous...

En vérité, il semblait en douter, mais il ne développa pas plus ses pensées.

Je voulu alors changer notre discussion:

-Et...vous? Comment vous vous connaissiez?

Victoire sourit:

-On s'est connu en sixième. On est assez vite devenus amis. Et on est aujourd'hui dans le même lycée.

Arthur rajouta:

-Et nos parents également se connaissent depuis pas mal de temps.

Puis, il eut une vibration. Arthur s'empressa de sortir son téléphone, et décrocha. Il ne parla pas beaucoup, et lorsque l'appel pris fin, il déclara:

-Nalia...la police a rappelé. Il faut rentrer.

***

Nous sortîmes du métro, et, nous nous engagions dans la rue guidant vers l'immeuble. On avait que très peu parlé, et le cœur battant, j'angoissais, pour une raison inconnue. Je devrais être heureuse, ma famille a dû contacter la police. Mais cette famille, était comme une famille fantôme. J'ignorais si elle existait, et je craignais, par dessus tout, de ne pas la reconnaître.

Nous grimpions les escaliers, en courant et un peu essoufflés. La main d'Arthur tremblante sortit son trousseau de clé, et débloqua la serrure. Il ouvrit la porte, et nous entrâmes dans son appartement.

La mère d'Arthur arriva aussitôt, et me déclara:

-Nalia...la police a rappelé. C'est...ton père qui les a contacté. Il est en route.

Je sentis mains trembler, ne réalisant pas encore l'annonce. Arthur me pris la main, et me souffla:

-Allons dans ma chambre.

J'acquiesçai, et la mère d'Arthur me dit tendrement:

-Et selon la police, tu t'appelles Emma Passy. 

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