𝐕 | 𝐈𝐧𝐧𝐞𝐫 𝐝𝐞𝐦𝐨𝐧𝐬
Perchée du côté est de l'école, la salle d'étude se lovait entre les bâtiments administratifs et les archives.
Immense et baignée de lumière, elle s'ouvrait sur les jardins fleuris, offrant un havre de calme pour une quarantaine d'élèves. Contrairement aux autres salles de classe, ici, aucun enseignement n'était dispensé ; c'était un sanctuaire où chacun venait s'adonner à ses devoirs, à la lecture ou aux révisions. Les lèvres bougeaient en silence, tandis que le doux froissement du papier était le seul murmure autorisé.
À travers la grande baie qui offrait une vue digne d'une toile de maître, se dressait au loin le palais de la régente Munjeong Wanghu*, une forteresse d'élégance posée sur les collines comme un joyau secret. Les toits effilés s'élançaient avec grâce vers le ciel, leurs tuiles vernissées scintillant sous la lumière dans un éclat doré. Léger et discret, le vent portait jusqu'à eux des effluves de pin et de terre humide, tandis que le doux murmure des feuilles accompagnait la vision lointaine de ce domaine presque irréel, à une heure de galop.
Cette vision lointaine ajoutait une dimension de rêve à l'atmosphère studieuse qui régnait dans la salle, inspirant les étudiants en ravivant leurs ambitions ancrées dans la grandeur de leur héritage. Cela les motivait à travailler sans relâche, nourrissant l'espoir qu'un jour, ils passeraient ces mêmes portes, non plus en tant qu'élèves, mais en tant que dignitaires du royaume.
Namjoon s'était installé à une table sous les rayons dorés d'une après-midi ensoleillée, la salle presque déserte autour de lui. À sa droite, Taehyung réprima un bâillement de lassitude, tandis qu'en face, Hoseok – son seonbae au même titre que Taehyung – s'immergeait dans la transcription d'un traité de philosophie préconfucéenne.
Il déroula un long parchemin noirci par des exercices d'arithmétique signés par maître Hong Ji Su. Ces lignes rigoureusement tracées n'étaient qu'un prolongement des leçons quotidiennes, destinées à aiguiser un esprit déjà éveillé.
Dès les premiers signes de son talent et de sa passion pour les mathématiques, le professeur avait pris Namjoon sous son aile – comme l'avait fait maître Kangdae avec Hoseok, cet autre prodige, passionné de poésie et doué en calligraphie.
Grâce à lui, Namjoon pouvait plonger plus avant dans les mystères des chiffres, au-delà du programme habituel, pour son plus grand bonheur.
La tête inclinée sur les chiffres et les équations qui valsaient sur le papier, il resta un moment figé, cherchant vainement l'inspiration et la concentration. En levant les yeux, il se sentit aussi motivé qu'un poète forcé d'écrire sur les joies de l'apprentissage, son esprit vagabondant vers des pensées fugitives.
Où était donc passé Jungkook ?
Peut-être s'entraînait-il sur un terrain lointain ?
Ou savourait-il une sieste méritée à l'ombre d'un arbre ?
Ou encore errait-il dans les rues en quête d'un divertissement éphémère ?
Il secoua la tête pour chasser ses pensées indésirables et tenta de se concentrer sur ses exercices. Ce n'était pas le moment de laisser son esprit vagabonder vers Jungkook !
Cette obsession avait trop duré ; il devait impérativement se ressaisir.
Le Jeon était désormais un ami, plus que cela peut-être, mais la nature de leur relation échappait aux mots. Son cœur épris depuis cinq ans connaissait bien la vérité, mais pour Jungkook, les choses étaient différentes.
Sous l'insistance de Namjoon, ils s'ignoraient pendant la journée, mais aux alentours du milieu de la nuit, Jungkook se glissait régulièrement dans sa chambre. Les révisions avaient depuis longtemps cédé la place à des moments où Namjoon, tiraillé entre désir et frustration, perdait tout contrôle.
Cinq ans.
C'était un temps bien étiré, même pour la patience immense de Namjoon.
Cinq ans depuis que Jeon Jungkook était apparu à Sungkyunkwan, comme un cyclone déchaîné, perturbant l'ordre minutieux des lieux et éveillant en Namjoon un trouble profond, inédit et déstabilisant.
Au départ, seule l'exaspération l'habitait. Avec sa voix forte, ses rires constants et ses manières débridées, Jungkook détonnait au milieu de l'élégance feutrée de Sungkyunkwan, défiant sans vergogne les codes de cette communauté élitiste. Bien que leurs chemins ne se croisaient que rarement, sa sérénité fut ébranlée dès l'instant où la bourrasque Jeon fit irruption dans son monde.
Dans un effort désespéré, il avait tenté de l'ignorer, les premiers temps.
Ce qui n'était d'abord qu'un vague sentiment d'agacement s'était rapidement transformé en une fascination.
Parmi une foule d'hommes au port altier exagéré, il était impossible de ne pas être attiré par sa démarche nonchalante et tranquille, qui détonnait par son indolence. Son regard sombre et parsemé d'éclats mystérieux capturait l'attention comme un ciel étoilé. Les muscles sous sa peau d'ivoire marqués par la vie au grand air, semblaient palpiter avec chaque mouvement. Sa voix, à la fois forte et profonde, mélodieuse et veloutée, pouvait se faire douce comme un chant au crépuscule.
Son rire résonnait comme un air entêtant, et son sourire, à la fois ravageur et lumineux, démentait la grâce attendue pour offrir une séduction brute.
Même la manière dont il bougeait, loin des conventions de l'élégance, avait fasciné Namjoon, l'aspirant dans une contemplation charmée.
Namjoon s'était surpris à le fixer plus longtemps qu'il ne l'aurait voulu, et, honteux lorsqu'il avait réalisé sa transe, détournait le regard avec angoisse, redoutant d'avoir été découvert dans cette contemplation interdite.
Interdite.
Le problème était là, impérieux et implacable.
Il vivait caché.
Une part de lui était tapie dans l'ombre, invisible au monde.
Lui et Taehyung, tout comme tant d'autres hommes, dissimulaient leurs idylles sous le poids écrasant de la peur. Une peur viscérale d'être découverts, dénoncés, et de risquer l'exil, ou pire encore, une exécution publique. Namjoon portait en lui une haine silencieuse envers certains préceptes du confucianisme pour cette raison.
Qui était-il, ce Confucius, pour décréter que chacun devait suivre ses enseignements à la lettre, sans tolérer la moindre déviation ?
Qui était-il pour interdire à deux hommes de s'aimer, pour les contraindre à renier leur propre identité ?
En Namjoon grondait une révolte sourde, celle qui naît de l'injustice contre ces lois oppressives qui les condamnaient à l'ombre, les enchaînant dans leur amour. L'idée d'être dépossédé d'une liberté qu'il tenait pour inaliénable lui était insupportable. Lui plus que quiconque subissait les mystères du cœur, ces secrets impénétrables que même la raison la plus sage ne saurait déchiffrer.
Lorsqu'un cœur s'éprend, s'embrase, nul ne peut le dompter.
Lorsque deux âmes s'unissent, c'est une puissance irréversible.
Alors, pourquoi leur interdire d'aimer, sous prétexte que cet amour se portait vers un homme ?
Maudite soit cette société qui, au nom de l'harmonie et de l'ordre, étouffait ce qui constituait l'essence même de l'humanité : la liberté.
La liberté d'aimer.
Mais ce n'était pas ce qui le tourmentait le plus.
Au fond de lui, c'était une peur plus profonde qui le hantait. Celle d'aimer à nouveau et de risquer de perdre une personne précieuse à son cœur.
Replié sur lui-même plus encore qu'à son arrivée à Sungkyunkwan, il avait choisi de masquer ses émotions et d'étouffer dans l'œuf une attirance qu'il peinait à accepter. Cette attirance, comme une ombre insidieuse, menaçait de détourner ses pensées de ses ambitions initiales : obtenir son diplôme, servir le yangban à la cour du palais, puis affronter sa mère et venger l'honneur de son père...
Telles étaient les lignes directrices de son existence. Il dut coûte que coûte extirper Jungkook de son esprit pour ne pas briser ce fil fragile.
Son attitude froide et hautaine s'était aiguisée au fil de sa solitude qui l'enveloppait comme une brume glaciale. Les élèves le surnommaient désormais « le sombre seigneur dépressif et arrogant ». Ce sobriquet n'altéra guère ses relations avec les autres ; l'histoire de sa famille le précédait, et peu d'étudiants étaient enclins à se lier d'amitié avec le fils d'un traître.
Arriva le jour où Jungkook, en compagnie de Kim Seokjin, décida d'inviter Namjoon à rejoindre leur cercle d'amis restreint, composé de Yoongi et Mingyu. Seokjin, en tant que membre du même clan, avait tenté de plaider pour une réconciliation, espérant que leur lien clanique jouerait en leur faveur.
Erreur.
Leur espoir s'était éteint comme une flamme dans le vent lorsque Namjoon leur avait soufflé une menace méprisante.
La peur s'était emparée de lui, le poussant à se renfermer, à refuser cette invitation pourtant intimement et profondément espérée, et à doubler les répercussions de ses mots acerbes et violents sur Jungkook et Seokjin.
Pourtant, Dieu seul savait à quel point il en rêvait. D'être aux côtés de Jungkook et lui adresser la parole. De l'écouter babiller. Le voir resplendir, respirer la vie, illuminer son entourage.
Mais ses traumatismes et ses démons intérieurs l'avaient enchaîné, silencieux, mais puissants, bridant chaque élan de son cœur.
Ils revinrent l'année suivante, animés par un espoir tenace. Cette fois, Namjoon frappa Seokjin, bien que ce fût Jungkook son interlocuteur.
La douleur était plus profonde qu'un simple coup ; elle venait de son incapacité de blesser physiquement celui que son cœur avait malheureusement choisi de chérir.
Dans ce geste violent, injuste et cruel envers Seokjin, Namjoon révélait sa propre tragédie : il était bien plus aisé de blesser celui qui lui était indifférent que de faire du mal à celui qui était devenu l'objet de son amour interdit.
Une fois de plus, la peur l'avait saisi face à cette nouvelle tentative. Le violent coup de poing s'était échappé comme par instinct, dans l'espoir désespéré de les détourner à jamais de leur désir de le sortir des griffes de la solitude qu'il avait pourtant adoptée malgré lui.
Depuis ce jour, chaque fois qu'il surprenait le regard de Jungkook posé sur lui, Jungkook découvrait avec une peine muette que son visage pensif se transformait aussitôt en une froideur méprisante.
Et ce mépris, bien qu'achevant son cœur, avait pourtant éloigné toute tentation.
La tension s'était lentement dissipée. Namjoon avait appris, aux prix de souffrances indicibles, à imposer la raison à son cœur et à son âme en les laissant mornes et affligés. Orphelin de ses propres désirs, son cœur battait désormais au rythme d'une résignation amère. Quant à son âme, dépouillée de ses élans les plus précieux, elle errait, perdue dans un désert de solitude infinie, implorant désespérément la clémence à la raison de ne plus la priver de l'âme convoitée.
Celle de Jungkook.
Mais il demeura inflexible. Douloureusement inflexible.
Puis, cinq ans plus tard, Jungkook surgit pour la troisième fois, lui présentant un vil chantage. Comment avait-il pu égarer son trésor le plus cher, le dernier vestige de son père ?
Et pire encore, comment ce bien précieux avait-il pu se retrouver entre les mains du Jeon ?
Il ne sut si c'était une bénédiction ou une malédiction. Dans l'intimité feutrée de sa chambre baignée par la lueur vacillante de lampes à huile, la présence de Jungkook avait ravivé ses sentiments longtemps refoulés.
Ils avaient déferlé sur lui comme une houle implacable.
Telles des vagues tumultueuses, tout son être avait frémi à chaque mot de Jungkook, à chaque regard, à chaque sourire, à chaque geste, attisant colère, amour, peur et désir.
La raison ? Qu'un fragile rempart face à la furie de son cœur et de son âme. Elle avait vacillé. Il avait cédé. Honteusement.
Cédé à l'irrésistible appel de celui qu'il aimait.
Dans un baiser volé, il avait méprisé sa propre faiblesse, jurant de ne plus jamais approcher Jungkook, tout en sachant que cette promesse était déjà brisée.
Pourtant, le lendemain, il avait à nouveau perdu la bataille lorsque Jungkook se présenta à sa porte.
Il n'aurait jamais imaginé que leur relation prendrait une telle tournure. La présence de cet être insaisissable, à la fois irritante et irrésistible, était devenue une source inépuisable de trouble.
Au fil des heures passées à réviser, ses défenses s'étaient réduites, se désagrégeant peu à peu. Peut-être, pensa-t-il, méritait-il lui aussi une étreinte de chaleur humaine, d'autant plus que Jungkook lui avait semblé prêt à lui offrir une ouverture qu'il n'aurait jamais crue possible.
Là, dans sa chambre, ils s'étaient trouvés enlacés, les lèvres fusionnées, leurs corps mêlés.
Namjoon soupira.
Là, dans la salle d'étude, assis aux côtés de Taehyung et Hoseok, son esprit lui refusait le répit. Vaincu, Namjoon s'égara plus profondément dans ses souvenirs.
Des mains puissantes et déterminées se posent sur ses épaules, le contraignant à s'étendre sur les couvertures dans l'intimité de sa chambre. Des yeux sombres, brûlants de fièvre, le scrutent avec une intensité dévorante. Ils sondaient les abîmes de son âme. Des cuisses se pressent autour de lui. Leur chaleur s'infiltra dans son bas-ventre à travers les hanboks encore en place. Joueur, il tente de se dérober, mais Jungkook resserre son emprise, le clouant au sol. Il se penche et capture sa lèvre inférieure entre ses dents taquines. Alors Namjoon se sent à la fois vulnérable et désespérément attiré par celui qui exerce sur lui un pouvoir irrésistible.
Le souvenir se métamorphosa.
La foule nocturne éméchée, taverniers, courtisanes et jeunes éphèbes chantent et clament à la débauche insoucieuse. Namjoon bouillonne de colère.
Jungkook a voulu passer la soirée au Jardin des Lys, et la rage de Namjoon s'est cristallisée en poings serrés, ongles enfoncés dans la chair. Alors que Jungkook flirte avec une courtisane, Namjoon, à bout de nerfs, fait volte-face pour s'éloigner.
Ils sont légèrement alcoolisés. Ils passaient la soirée ensemble, et Jungkook avait tout gâché.
Ce dernier le suit, le rattrape, sa voix se brise en cris face au mutisme de Namjoon. Celui-ci l'écarte brusquement, le presse contre le mur. Jungkook est piégé contre son corps brûlant et écrasé contre la pierre froide dans une ruelle sombre, la lueur de la pleine lune effleurant ses traits. Namjoon lui dérobe un baiser brusque, brûlant. La surprise de Jungkook se voile derrière une plaisanterie acerbe, son désir de rivaliser se fait aigu. Namjoon enfouit son visage dans son cou, ses lèvres effleurent la peau délicate.
Il inhale son parfum, s'enivre au camphre et au musc, ferme les yeux et, lentement, mord.
Il veut laisser sa trace.
La jalousie ardente l'incite à mordre avec une intensité redoublée, mais modérée.
Jungkook gémit et se débat timidement contre lui, un juron s'échappant de ses lèvres.
« Je déteste sincèrement ces moments où tu m'échappes... Où tu n'es pas mien. Il m'est désagréable de ne pas t'avoir près de moi, Jungkook. »
Un raclement de gorge le fit sursauter, et Namjoon émergea de ses souvenirs, découvrant que son front reposait sur la feuille d'exercice. Il se redressa vivement, surpris, la tête encore embrumée de pensées égarées.
Face à lui, Hoseok avait abandonné sa plume et leva des yeux brillants de curiosité et de malice. Il se retenait de rire. À sa droite, Taehyung le fixait avec un amusement palpable, les yeux mi-clos et un sourire espiègle aux lèvres.
« Ce sont les équations de Hong seonsaeng qui te mettent dans cet état ? demanda Taehyung avec un sourire en coin.
— Quel état ? grogna Namjoon, perplexe.
— Oh, rien de bien alarmant, ironisa-t-il. Tu te tortilles sans cesse sur ton coussin, pousses des soupirs, grognes, et te cognes la tête contre la table...
— Je me quoi ? Absolument pas, je n'ai pas... », commença Namjoon avant de se pincer les lèvres.
Il sut qu'il était vain de protester et choisit de ne pas ajouter à son humiliation.
« Oh, et puis merde, Taehyung. Tu m'énerves, ajouta-t-il, agacé, provoquant le petit ricanement goguenard de ce dernier.
— Par contre, tu devrais te nettoyer, Joon », intervient Hoseok, le timbre amusé, en montrant son propre front.
Namjoon effleura sa peau, frottant l'encre encore humide qui teignit le bout de ses doigts. Un râle mécontent lui échappa, tandis que ses joues rougissaient d'embarras. Il baissa la tête et cacha le chaos qu'il redoutait sous une frange qu'il ajusta d'un geste brusque et nerveux.
« Te voir embarrassé est si rare », plaisanta Taehyung.
Namjoon releva la tête, ses sourcils légèrement froncés, mais ne trouva rien à répondre sur le moment. Il détestait être pris au dépourvu, et encore plus par Taehyung, dont la vivacité d'esprit le laissait parfois sans voix. Au lieu de répondre, il se contenta de grommeler, espérant mettre un terme à cette conversation qui commençait à le mettre mal à l'aise.
« Tais-toi », grommela-t-il.
Habitué et loin d'être outré par le manque d'honorifique, Taehyung se tourna vers Hoseok, son complice de toujours, un sourire mutin. Il savait que Namjoon n'appréciait pas ces moments de vulnérabilité, mais il ne pouvait s'empêcher de le taquiner – en plus d'assurer son rôle de hyung avec sérieux lorsque Namjoon en ressentait le besoin. C'était leur manière de briser la glace avec Namjoon, dont la réserve naturelle et la froideur apparente les avaient d'abord tenus à distance.
Hoseok, lui, ne se fit pas prier pour ajouter une couche à la plaisanterie.
« Si tu as du mal avec tes exercices, n'hésite pas à demander notre aide, » lança-t-il d'un ton faussement sérieux, ses yeux brillant de malice.
Il savait que Namjoon était plus que capable de résoudre n'importe quel problème mathématique par lui-même, mais l'idée de l'imaginer en difficulté suffisait à l'amuser.
Namjoon le fusilla du regard, l'indignation se peignant sur ses traits. Qu'on lui propose de l'aide, à lui, qui était réputé pour son intelligence et son excellence, lui semblait presque insultant.
« Je te demande pardon ? Non, merci », répliqua-t-il, outré, le ton froid, et son regard lançant des éclairs.
Taehyung ne put se retenir plus longtemps et éclata de rire. Sans perdre une seconde, il tendit la main vers Hoseok pour un tope-là, que celui-ci accepta avec un enthousiasme contagieux, leurs paumes se frappant avec un bruit sec. C'était un geste de victoire, un signe que, pour eux, taquiner Namjoon avec succès était un petit triomphe en soi.
Cependant, Namjoon ne partageait pas leur amusement. Ses yeux lançaient des éclairs, les frappant d'un regard acéré, ses lèvres se serrant en une ligne fine. Bien qu'il fût souvent en retrait, préférant l'observation silencieuse aux échanges vifs de ses seonbaes, il n'aimait pas être la cible de leurs plaisanteries.
Pourtant, au fond de lui, il savait que cette camaraderie, bien qu'irritante par moments, était un signe que Hoseok et Taehyung l'appréciaient à sa juste valeur.
Il enviait néanmoins leur amitié.
L'histoire de Taehyung et Hoseok remontait à des années, lorsque, encore enfants, ils avaient partagé des après-midi entiers à courir dans les jardins fleuris de la cour du palais. Taehyung, avec son sourire éclatant, était celui qui guidait leurs aventures, tandis que Hoseok, toujours un peu en retrait, s'émerveillait de tout ce que la nature offrait à leurs jeunes yeux. Ils étaient inséparables, ces deux âmes complémentaires, semblables à deux branches d'un même arbre, grandissant côte à côte.
Le temps n'avait fait qu'affermir leur lien.
Adolescents, ils s'étaient soutenus mutuellement à travers les méandres de l'école, se murmurant des secrets à l'abri des regards, ou échangeant de longs silences apaisants, compréhensifs. Taehyung trouvait en Hoseok un frère, un confident, un refuge où se déposer les jours de gros temps, de solitude quant à son identité cachée aux yeux du monde. Quant à Hoseok, il voyait aussi en Taehyung son unique confident, une lumière douce qui illuminait ses jours de grisaille.
Ainsi, il n'était guère surprenant de les voir aujourd'hui encore, côte à côte, s'épanouissant dans cette complicité qui les unissait depuis toujours, tout en s'abandonnant, à l'occasion, à une spontanéité enfantine qui ne les avait jamais quittés.
Certes, Namjoon les avait connus depuis ses premiers pas, tout comme il connaissait le père de Taehyung. Il gardait des bribes de souvenirs de son enfance heureuse, avant que tout bascule. Pourtant, le destin avait tracé des chemins divergents, éloignant Namjoon de ceux qui auraient pu être ses compagnons les plus chers.
La vie l'avait contraint à grandir dans une solitude que lui seul pouvait comprendre.
Il lui arrivait parfois, dans le secret de sa chambre et à l'abri des regards, de laisser l'émotion l'effleurer. Un sourire discret naissait sur ses lèvres à la pensée de Taehyung et Hoseok, toujours présents à ses côtés dans cette école. Ils ne l'abandonnaient pas. Ils avaient été ainsi pendant toute leur scolarité jusqu'à Sungkyunkwan.
Ils avaient, certes, saisi son besoin de solitude, mais s'arrangeaient toujours pour croiser son chemin, ne serait-ce que pour quelques instants, lui offrant leur compagnie parfois silencieuse, parfois bruyante qu'il chérissait secrètement.
Une vague de reconnaissance et d'affection le traversait alors, et il les respectait profondément pour leur patience, même si ses démons internes ne manquaient jamais une occasion de lui souffler de sombres pensées.
Il craignait qu'ils disparaissent de sa vie.
Qu'ils l'abandonnent.
Qu'ils le perçoivent comme le fils d'un traître, plutôt que simplement comme Namjoon.
Les traumatismes étaient tenaces.
« Bien. Je m'en vais », dit Namjoon en se relevant, ses gestes mesurés trahissant une pointe d'agacement.
Hoseok, qui ne manquait jamais une occasion de taquiner, se pencha vers Taehyung avec un sourire en coin.
« On a froissé sa majesté ! », chuchota-t-il suffisamment fort pour que Namjoon l'entende.
Ce dernier releva promptement la tête et lui jeta un regard glacial, mais avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, Taehyung, toujours prompt à surenchérir, enchaîna avec une fausse gravité.
« Vite, prosternons-nous avant qu'il ordonne notre exécution ! »
Taehyung et Hoseok se mirent à esquisser des gestes exagérés de prosternation, se courbant ridiculement vers le sol, un sourire moqueur sur les lèvres. Namjoon soupira, ses yeux passant de l'un à l'autre avec une lueur de résignation.
« Des gamins. Vous ne méritez même pas votre titre de seonbaes », grommela-t-il en rassemblant ses affaires avec une hâte pressante.
Ses gestes devenaient plus brusques sous le coup de la vexation.
Taehyung arqua un sourcil, se redressant de sa posture exagérée.
« Oh, allez, Namjoon, tu sais bien qu'on plaisante, dit-il en lui adressant un sourire ravageur et désarmant. Tu es bien trop sérieux. »
Namjoon ne répondit pas, préférant ignorer la remarque. Il rangea rapidement ses parchemins, le visage fermé, se murant dans un silence qui contrastait avec l'effervescence qui l'entourait.
Ne voulant pas laisser partir Namjoon sans une dernière boutade, Hoseok fit un pas en avant, levant la main dans un salut théâtral.
« Bonne fin d'après-midi, Votre Altesse, » lança-t-il, son ton mi-plaisantin, mi-sérieux.
Les yeux de Namjoon le percèrent avec une froide intensité, ses lèvres se serrant un peu plus, mais ne se laissa pas entraîner dans leur jeu. D'un mouvement sec, il rabattit ses affaires contre sa poitrine et quitta la salle d'étude, ses pas résonnant sur le sol en pierre.
Les rires de Hoseok et Taehyung le suivirent jusqu'à la porte, éclats de bonne humeur qui le firent sourire malgré lui.
Insupportables.
Pourtant, il ne pouvait dompter le petit sourire qui le trahissait. Son cœur d'ordinaire plus lourd était à présent un peu plus léger.
Alors qu'il disparaissait dans le couloir, Taehyung se tourna vers Hoseok.
« Tu crois qu'on est allés trop loin ? »
Hoseok secoua la tête, fixant la porte par laquelle Namjoon avait disparu, une moue facétieuse.
« Namjoon ? Ne t'inquiète pas, il en faut bien plus pour l'atteindre. Il joue la comédie. Il reviendra nous jeter un regard noir demain, comme d'habitude, alors qu'au fond, il est heureux que nous lui tenions un peu compagnie. »
Taehyung acquiesça, un petit sourire adoucissant ses traits.
« C'est ce qui fait son charme, après tout.
— Tu m'étonnes que tu y succombes, chuchota Hoseok en lui donnant un léger coup de coude, malicieux.
— Oui, mais tu sais bien qu'il n'est pas celui qui fait battre mon cœur.
— Le fils du ministre de la Justice, n'est-ce pas... Les choses avancent ?
— Il se donne des airs, mais il est séduit. Tu devrais voir ses joues rougir quand je le flatte, même s'il s'efforce de rester impassible. Cela le rend encore plus attirant, s'il savait...
— On dirait bien que tu es vraiment épris, sourit Hoseok. Faites attention, d'accord ? ajouta-t-il, la mine soucieuse.
— Ne t'en fais pas. J'ai le soutien de mon père s'il devait m'arriver quelque chose.
— Chose que je peine toujours à croire. Ton père est exceptionnel.
— Je peine à le croire aussi. Bien, dit-il en montrant la sortie d'un geste de la tête. On le rattrape ? »
Ils échangèrent un regard complice avant de reprendre leurs propres affaires, le rire dans leurs voix témoignant de l'affection sincère qu'ils avaient pour leur ami, malgré leurs taquineries incessantes.
☾
Le ciel resplendissait, mais les jardins étaient envahis par des groupes d'étudiants : certains absorbés dans leurs devoirs, d'autres se prélassant au soleil, échangeant des mots et des éclats de rire. Namjoon hésita un instant à se réfugier dans les archives, ce sanctuaire réservé aux professeurs et à quelques élèves d'exception – dont lui –, avant de renoncer.
Finalement, il se dirigea vers le dortoir des cinquièmes années, conscient que c'était là qu'il trouverait un peu de tranquillité.
Soudain, un bras s'enroula autour de ses épaules. Namjoon se figea, une tension prête à jaillir, ses instincts prêts à repousser l'audacieux intrus qui osait troubler la frontière de son espace vital.
« Ce n'est que moi », se hâta de dire Taehyung, pouffant au soupir las de Namjoon.
Il ne retira pas son bras. Au contraire, il guida Namjoon dans une direction opposée, tout en jetant d'un œil furtif la silhouette de Hoseok qui les suivait.
« Où vous m'emmenez ? demanda Namjoon, sceptique, sans chercher à se dégager.
— On doit avoir une conversation importante », répondit Taehyung avec une gravité soudaine.
Les trois hommes glissèrent silencieusement devant la salle d'étude désormais déserte, accélérant leur marche le long du bâtiment. Contournant les dortoirs, ils se retrouvèrent enfin devant le petit temple dédié aux maîtres disparus de Sungkyunkwan.
Ce lieu à la réputation mystérieuse et isolée offrait le cadre idéal pour les conciliabules secrets, niché dans un repli discret du campus.
Vestige d'un autre temps, le temple était un édifice modeste. Ses pierres anciennes couvertes de lichen s'effaçaient presque sous l'ombre d'un chêne séculaire, dont les branches tordues semblaient se tendre pour protéger le lieu. Le toit en ardoise usé par les ans était presque entièrement recouvert de mousse, rendant cet endroit encore plus mythique.
Les vitraux, filtres de lumière autrefois éclatante, étaient maintenant ternis par le passage des décennies, diffusant une lumière tamisée qui se frayait un chemin à travers des fissures fines comme des veines. À l'intérieur, l'air était imprégné d'un parfum de bois ancien et de cire fondue, comme si le temps s'était figé entre le passé et le présent.
Ils entrèrent. Taehyung s'effondra sur l'herbe quelques pas après l'entrée de l'édifice, étendant ses jambes devant lui comme une invitation à la détente. Namjoon s'installa face à lui, s'asseyant avec aisance sur un rocher lisse. Hoseok s'allongea, sa tête posée sur la cuisse de Taehyung, partageant le silence complice du moment.
Namjoon vit ce dernier ouvrir la bouche, s'attendant à ce que les raisons de la réunion se dévoilent enfin. Mais, avec frustration, il observa les premières paroles de Taehyung se transformer en un doux chantonnement.
« Comme les fleurs d'azalée dans le vent », chanta-t-il d'une voix forte, rauque et fausse, savourant avec amusement l'écho que l'acoustique du temple offrait à son chant.
Hoseok pouffa.
« Ton amour berce mon âme en silence, chaque pétale, un doux serm... »
Une veine palpita sur la tempe de Namjoon.
« Taehyung, si ton intention est simplement de me faire perdre mon temps, je préfère m'en aller, rétorqua-t-il d'un ton sombre et menaçant.
— Mais non, voyons ! Je ne suis pas si imprudent ! », répondit-il avec une voix joviale, teintée d'un léger sarcasme, provoquant de nouveau le rire de Hoseok.
Namjoon se renfrogna.
« Bon. Je t'écoute », soupira-t-il d'un ton qui disait tout le contraire.
Taehyung riva son regard dans celui de Namjoon avec intensité, le visage grave.
« Tu sais que mon père est ministre de la Guerre et général de l'armée royale, n'est-ce pas ? »
Question rhétorique. Il voulait simplement amorcer le sujet avec douceur.
Namjoon fronça les sourcils et hocha la tête avec réserve, ses yeux trahissant la méfiance.
« Je suppose que tu es informé de la nomination de ta mère en tant que commandante des armées de mon père... »
Son cœur bondit à l'évocation de sa mère.
« Où tu veux en venir ? répliqua-t-il avec un air faussement désinvolte.
— Eh bien, reprit Taehyung d'une voix plus basse, lors de mon dernier retour à la cour royale, j'ai découvert certaines informations intéressantes.
— Les commérages de la cour me laissent indifférent, soupira Namjoon en feignant de se relever.
— Hé, je n'ai pas terminé ! Je ne fais pas allusion à des rumeurs, mais à des informations confidentielles susceptibles de t'intéresser.
— Et pourquoi ces informations m'intéresseraient-elles ?
— Ça concerne ta famille. »
Son souffle se coupa de manière presque imperceptible.
Il les dévisagea. Taehyung aux aguets, et Hoseok attentif, mais visiblement au courant, semblant saisir l'essence des mots de son ami.
« Je préfère ne pas évoquer ma famille en sa présence », dit-il en désignant Hoseok d'un geste vif du menton.
Hoseok afficha une moue vexée.
« Hé. Tout ce que Tae sait, je le sais aussi. Sinon je ne serais pas là. Tu devrais nous être reconnaissant de...
— Allons, Hoseok, le coupa doucement Taehyung en posant une main sur sa bouche. Excuse-le, tu sais qu'il a toujours du mal avec les convenances, plaisanta Taehyung avant de s'esclaffer. Aïe ! Mais ! s'écria-t-il en plaquant sa main sur son torse pour échapper à la morsure de son ami qui lui tira la langue.
— Je ne suis pas votre ami, rétorqua immédiatement Namjoon dans un grognement mécontent, sans réellement croire ses propos.
— Soit, c'était une présomption de ma part, ironisa Taehyung avant de lever les yeux au ciel, amusé. Bien que ça puisse te sembler surprenant, sache que Hoseok et moi n'avons aucun intérêt à te nuire. »
Namjoon les fixa un instant. Taehyung était sérieux, tandis que Hoseok lui offrit un petit sourire, toute once de vexation envolée. Namjoon soupira avant de détourner le regard, légèrement honteux.
« Permets-moi maintenant de te révéler ce que j'ai appris directement de mon père. »
Sa voix s'était faite plus basse, et sans s'en rendre compte, Namjoon s'était incliné vers eux, les coudes ancrés sur ses genoux, attiré par la confidence.
« Tout d'abord, il te salue. »
Namjoon ne put réprimer un sourire discret, touché.
« Mon père n'a jamais cru en la traîtrise ni à la tentative d'assassinat imputée à ton père. Tu te souviens qu'ils étaient amis, n'est-ce pas ? »
Encore une question rhétorique.
Namjoon mit un moment avant de hocher la tête.
Il n'aimait pas l'évocation du passé.
« Il a toujours dépeint Kim Taejoon comme un homme loyal et intègre. Ton père n'aurait jamais comploté contre l'ancien yangban. Il avait sûrement découvert quelque chose de très grave.
— Que veux-tu dire ? Que mon père a été injustement condamné ? Je le sais déjà, tu t'épuises inutilement.
— Une conviction personnelle ne saurait constituer une preuve en justice, Namjoon. N'oublie pas l'accession au pouvoir de notre yangban actuel, Yoon Insoo. Ça remonte à quatorze ans, n'est-ce pas ?
— Quelques mois avant l'exécution de mon père, précisa-t-il d'une voix pareille à un souffle.
— La situation était déjà fort complexe à l'époque. Le yangban Han Dongmin venait de décéder sans laisser de fils légitime. Des cousins éloignés surgissaient de toutes parts, revendiquant le statut. En somme, un véritable chaos. Et voilà qu'on nous présente soudainement un héritier du nom d'Insoo, prétendument né d'une union secrète avec une princesse lointaine et mystérieuse.
— Je me souviens parfaitement de ça, souffla Hoseok fixant le plafond. Les prêtres étaient scandalisés. »
Namjoon fronça les sourcils, les pensées se tissant en conjectures dans le labyrinthe de son esprit.
« Tu penses que mon père aurait pu découvrir qu'Insoo n'est pas le véritable fils de l'ancien yangban ?
— Il est possible qu'il en ait eu vent... Quoi qu'il en soit, ta mère, Sooyeon, n'est pas devenue commandante de l'armée de mon père par simple coïncidence et sa montée en puissance dans l'armée est d'autant plus surprenante, puisque c'est une femme. Peut-être parce que notre monarque est une régente ? Mon père a veillé à obtenir les services de ta mère pour surveiller ses activités. Et il m'a demandé de veiller sur toi, pendant tout ce temps, puisqu'il en est incapable depuis le palais.
— Vraiment ? railla Namjoon, sarcastique. Veiller sur moi ou surveiller mes agissements ?
— Veiller. Ce que font les amis », dit-il d'une voix qui ne laissait place à aucun doute.
Hoseok acquiesça, et tous deux le dévisagèrent avec une gravité si intense que Namjoon en fut décontenancé. Il avala son sarcasme, le laissant suspendu au bord de ses lèvres.
« Mon père est convaincu que ta mère a été manipulée, qu'on l'a utilisée pour accuser ton père et le réduire au silence. Selon lui, quelqu'un a orchestré tout ça en coulisses, un personnage influent qu'il entend bien démasquer. Il pense que c'est Insoo, mais il n'a aucune preuve. Voilà pourquoi il n'a pas agi depuis tout ce temps. Mais il a tenu à ce que tu saches qu'il y travaille sans répit et ne compte pas abandonner. »
Namjoon ferma les yeux un instant, puis se leva lentement.
« Merci. »
Ce dernier haussa un sourcil dubitatif.
« Namjoon, je n'étais pas tenu de partager ça avec toi, mais je crois que tu méritais de le savoir.
— On souhaite t'aider à prouver l'innocence de ton père. Les choses ont assez duré, Joon », ajouta Hoseok, l'air peiné.
Les poings de Namjoon se crispèrent, alourdis par un fardeau immense, comme si le ciel lui était soudainement tombé sur la tête.
« Je préfère gérer ça seul. Je ne veux l'aide de personne », répondit-il avec une vive tension dans la voix.
Il fit volte-face et s'éloigna. Taehyung lâcha un profond soupir et se laissa retomber en arrière, les bras étalés. Hoseok se redressa et le regarda d'un air navré.
« Ça ne s'est pas déroulé comme prévu...
— Je l'avais un peu anticipé. Mais ça ne nous empêche pas de poursuivre notre enquête de notre côté. On a tout le temps nécessaire pour convaincre cette tête de mule constipée émotionnellement de notre bonne foi.
— Il faut être patient et y aller en douceur, avec quelqu'un comme Joon. »
Taehyung soupira.
« Je sais.
— Pourquoi tu t'acharnes autant à l'épauler ?
— Eh bien... ce n'est pas tant pour lui que pour l'amour de la vérité. Et, il est indéniable que percer un tel mystère est bien plus captivant que d'assister aux leçons du maître Kangdae, non ? s'exclama-t-il, amusé.
— Arrête, j'adore ses cours, moi », protesta-t-il en lui frappant un pectoral.
Taehyung émit un petit rire.
« Et plus sérieusement ?
— Il a toujours fait partie de la famille. Je sais qu'il se souvient d'à quel point nos pères étaient proches. Je veux être là pour lui, exactement comme son père l'a été pour le mien, et inversement.
— Ils étaient trois amis, non ? Il n'y a donc pas que Joon, dans l'équation. Il y a aussi... »
Taehyung acquiesça, le regard non équivoque.
Hoseok sourit.
« Ça s'annonce intéressant. »
À suivre...
HB Namjoon ♡
Chapitre full NJ et un début de l'intrigue, donc JK est aux abonnés absents, mais il reviendra au prochain chap avec du croustillant (ou pas) 🌝
Alors, ce chap ? 👀
À dimanche !
𝑾𝒊𝒕𝒉 𝑳𝒐𝒗𝒆, 𝑫𝒂𝒓𝒌 𝑬𝒚𝒆𝒍𝒆𝒕 🖤
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