489 | HOWARD STARK
- Bonjour mademoiselle, quel bonheur de vous voir ici
- Oh je vous en prie Edwin, vous me flattez trop. Et je vous ai déjà demandé de m'appeler Y/N, souris-tu
Edwin Jarvis, le majordome d'Howard, s'arrête à tes côtés, les mains jointes dans le dos en une posture digne. Sa fonction lui impose d'adopter constamment une attitude noble, discrète mais toujours respectueuse. Néanmoins, avec toi il s'autorise parfois quelques écarts, que tu l'encourages grandement à faire. Comme maintenant :
- Ne m'obligez pas à vous l'ordonner ! plaisantes-tu
- Je ferai de mon mieux à l'avenir madem- ... Y/N, se corrige-t-il
Son visage se fend d'un fin sourire amusé, sourire s'intensifiant un peu plus de par ce qu'il s'apprête à te dire.
- Vous savez que c'est toujours un honneur de vous recevoir, peu importe le lieu. Et j'ajouterai, de manière certes égoïste, que vous voir aujourd'hui me procure un plaisir tout personnel, ajoute-t-il sur le ton de la confidence
Le regard que vous vous échangez ainsi que vos sourires sont entendus, complices et porteurs d'un message muet que vous saisissez tous les deux sans avoir besoin de le formuler. Ce qui n'est pas le cas de tout le monde.
- Et moi alors, monsieur Jarvis ? Ce n'est pas un plaisir de me voir aussi ?
- Oh, bien sûr que si mademoiselle Daisy ! affirme aussitôt le majordome
La demoiselle aux lourdes anglaises rousses, satisfaite par la phrase polie du majordome, repart en compagnie de deux autres jeunes femmes vers le bar, tout près de la piscine. Soulagé de s'être rattrapé avant de commettre une gaffe, Edwin pousse un discret soupir. Tu lui presses gentiment le bras, autant pour le rassurer que pour lui apporter ton soutien moral.
- Je vais aller me rafraîchir au bord de la piscine, lui déclares-tu en désignant le large bassin turquoise à quelques mètres de vous. Je m'en voudrais de monopoliser votre temps et de vous empêcher de saluer tout le monde
- Bien sûr, acquiesce-t-il aimablement. C'est très prévenant de votre part
Et surtout stratégique, évitons d'éveiller les soupçons, penses-tu. Si vous passez plus de temps tous les deux, vous risquez de vous compromettre en montrant que vous avez l'habitude de vous côtoyer.
Alors, après un dernier sourire échangé avec Jarvis, tu t'éloignes et te faufiles entre les invités pour rejoindre la piscine. Ou à l'occurrence, entre les invitées, le féminin suffira. Car oui, tu es loin d'être la seule jeune femme conviée à cette fête estivale organisée au manoir californien d'Howard. Et bien que ça puisse sembler être une simple habitude de casting lors d'un événement donné par le play-boy, ce n'est pas non plus un fait involontaire.
Lorsque tu as reçu le faire-part signé par le milliardaire te proposant d'enfiler ton plus beau maillot de bain lors de sa prochaine fiesta, tu savais à quoi t'en tenir. Forcément, chaque personne invitée est du même sexe et elles ne sont pas venues pour les beaux yeux de Jarvis.
Mais tu sais aussi un fait que toutes les autres ignorent : cette fête n'est qu'un prétexte, une couverture secrète. Une façon subtile de te faire venir chez lui.
Rien de tout ça ne se lit sur ton visage, tu préfères plutôt déambuler innocemment à travers les jardins de la demeure. L'air de rien, tu parcours les alentours du regard à la recherche d'un certain séducteur aux yeux bruns, en vain. À la place, tu as tout le loisir de détailler chaque demoiselle présente à cette piscine party et tu n'es pas surprise de voir défiler toutes les personnalités les plus en vogue du moment. Actrices, chanteuses, modèles photo, danseuses étoile ou de cabaret ... elles sont toutes ici, à siroter des cocktails ou à se tremper les jambes dans l'eau.
Un serveur en costume trois pièces - que tu plains intérieurement de devoir porter cette tenue dans la chaleur étouffante de la Californie - se promène avec un plateau en main, couvert de coupes de champagne. Tu lui en dérobes une sans scrupule, tu en as déjà bu une bonne moitié d'un seul trait quand enfin, ton regard se pose sur celui que tu attendais.
Howard fait son apparition, en peignoir de soie largement ouvert, lunettes de soleil sur le nez. Un petit sourire en coin soulève tes lèvres, des étincelles se mettent à crépiter dans ta poitrine, à la manière des bulles de champagne que tu viens d'avaler. Le génie salue plusieurs jeunes femmes très collantes en cachant mal son envie de les congédier en vitesse. Il le fait en revanche avec tout son charme et son charisme enjôleur, loin de vouloir entacher sa très fameuse réputation.
Et s'il a envie de les expédier proprement mais sûrement, c'est afin de te rejoindre sans plus tarder. De sa démarche décontractée et sûre de lui, il marche vers toi et s'empresse de te demander en écartant les bras autour de lui, désignant au passage la fête.
- Alors ? Qu'est-ce que tu en penses ?
- J'en pense que c'est une façon presque parfaite de passer un après-midi d'été, lui réponds-tu, malicieuse
- Presque parfaite ? Ça non, je ne me contente pas de frôler la perfection, refuse-t-il
- La perfection ne sera pas atteinte, j'en ai peur ... à moins que tout à coup, il n'y ait plus que toi et moi autour de cette piscine
Howard penche lentement la tête sur le côté en retirant ses lunettes de soleil, laissant ses yeux plonger dans les tiens. Vos regards s'ancrent l'un dans l'autre, se mêlent et se partagent une envie incandescente ainsi qu'une chose plus profonde, fragile et secrète.
- Ne me tente pas ..., souffle-t-il, une vague fiévreuse émanant de son corps
- Mais ce n'est pas le genre du grand Howard Stark t'écourter ses fêtes légendaires, surtout pas celles où les peaux dénudées ont leur place sans que ce ne soit indécent, t'amuses-tu
- Crois-moi, je ne pensais pas dire ça un jour mais il n'y a qu'une seule peau dénudée qui occupe toutes mes pensées, admet-il
Tant de sincérité transpire dans cette phrase lourde de sens et de vérité, tu t'en trouves si surprise que ton cœur manque un battement. En quelques mots, l'inventeur de génie a fait tomber le masque, pour la première fois.
Dès votre première rencontre, une connexion s'est établie instantanément entre vous. Depuis, vous entretenez une liaison tenue secrète derrière une porte fermée a double-tour, dont Jarvis est le seul à posséder un double de clef. Au départ, vos liens s'étaient noués sur des bases purement charnelles et de jeux de séduction mais au fil du temps, vous avez tous les deux senti quelque chose grandir entre vous et réunir vos cœurs. Et si l'anonymat de votre relation était une façon de ne pas se mettre de pression à l'origine, c'est désormais une excuse facile pour ne pas s'aventurer dans la vérité.
Mais à ta grande surprise, ton amant vient de fragiliser cette barrière invisible grâce à ses mots formulés avec un sérieux que tu ne le vois jamais endosser pour ce genre de sujets. Tu es si stupéfaite que tu ne sais pas quoi répondre et restes plantée devant lui, bouche bée.
- J'ai l'impression que je ne me suis pas dévoilé que physiquement aujourd'hui, n'est-ce pas ? te dit-il, dans un petit rire plein de son charme caractéristique
- Tu ... tu n'es pas croyable, souffles-tu
- Ça je sais, c'est ce que je me dis chaque fois que je me regarde dans un miroir, rit-il, son humour revenant au galop pour alléger la situation
- Et tu ferais mieux de trouver un moyen d'écourter cette fête ...
Lentement, tu te penches vers lui en retrouvant tes esprits. Tes lèvres frôlent son oreille, le faisant frissonner de la tête aux pieds.
- Ne crois pas que je vais supporter d'attendre de t'avoir pour moi toute seule très longtemps après ce que tu viens de me dire ..., lui chuchotes-tu
Émoustillé, Howard pivote la tête vers toi, prêt à succomber. Fière de ton petit effet, tu t'éloignes en lui accordant un dernier sourire de femme fatale. Et afin de voir ce qu'il va se décider à faire, tu prends place sur l'une des chaises longues autour de la piscine, t'offrant une vue dégagée sur la suite des événements.
Pendant le reste de l'après-midi, tu assistes avec une satisfaction légèrement égoïste à la réaction d'Howard. Tes lunettes de soleil repoussées sur le bout de ton nez afin de jeter un regard par-dessus, tu sirotes ton cocktail sous l'ombre d'un parasol, te délectant autant de ton verre que du numéro sous tes yeux.
Toutes les jeunes femmes invitées tentent leur chance auprès du milliardaire, déployant tous leurs charmes et ruses féminines pour atteindre leur but. Et les unes après les autres, tu les vois repartir bredouilles, peinées ou carrément vexées. Car cette fois, Howard les décourage ouvertement sans user de son talent de flatterie habituelle. Il ne cache pas n'être guère intéressé et même passablement ennuyé par ce défilé de midinettes en bikini.
À tel point qu'il finit par s'allonger sur le rebord de la piscine, les yeux fermés et les doigts frôlant la surface de l'eau. Bien forcées de constater qu'elles n'obtiendront rien de plus que le silence venant de sa part, les demoiselles invitées finissent par se retirer une par une. Ne laissant plus que toi, et Howard, enfin.
Inutile de faire traîner davantage les choses, ton cœur risquerait de ne pas le supporter de toute façon. Tu quittes ta chaise longue pour t'avancer jusqu'à Howard et t'allonges près de lui, appuyée sur tes coudes afin de mieux le regarder. Les rayons du soleil lèchent délicieusement vos peaux, les reflets de l'eau projettent des éclats d'argent ondulants comme une boule à facette estivale.
Ton amant se met à te dévorer du regard, un coin de lèvres relevé.
- Cette façon de passer la journée vous convient mieux, mademoiselle ? t'interroge-t-il
- Bien mieux, acquiesces-tu. Là, cette fête me plaît enfin
Des rires échappent à Howard, qui passe son bras autour de toi. Ton corps se retrouve irrémédiablement pressé contre le sien, une proximité dont vous vous délectez tous les deux. Penchée au-dessus de lui, tu caresses son torse du bout des doigts en un geste aussi léger qu'une plume et pourtant tellement intense. La main d'Howard, elle, navigue sur ton épaule, se faufile entre tes omoplates et fait des vas-et-vient le long de ton dos. De la chair de poule s'éveille sur tout ton épiderme, électrisée par son contact.
Et pour rendre cet instant encore plus parfait, il ne manque plus qu'une chose à tes yeux : un peu d'honnêteté.
- Tu pensais ce que tu m'as dit tout à l'heure ? Quand tu disais qu'une seule femme comptait pour toi ? lui demandes-tu
Le ton que tu utilises est prudent, t'attendant à tout moment à voir Howard esquiver la question par une pirouette dont lui seul a le secret. Au lieu de quoi, il ne détourne pas la tête et ne revêt pas le masque de charme qu'il aime porter pour se protéger et cacher ce qu'il ressent vraiment. Non, il reste lui-même, entier et vrai sous ton regard. Chose qu'il ne fait qu'en ta présence, tu en as conscience désormais.
- Pour la première fois de mon existence, je ne suis plus la seule personne que je vois quand j'imagine mon avenir, t'avoue-t-il
Ses caresses lancinantes et cet aveu ont raison de toi, de ton cœur battant à la chamade et des limites qui te retenaient. Tu sens tes veines vibrées de désir, décuplé par les sentiments t'enflammant toute entière. Les mêmes émotions se lisent sur les traits d'Howard et émanent de son être, plus sincère qu'il n'a jamais été.
- Je ne demande qu'à être cette personne, à tes côtés dans la vie, dans ton laboratoire ou au bord de cette piscine ... peu importe, mais c'est tout ce que j'imagine pour mon futur, déclares-tu
Succombant finalement à la tentation de vos sentiments révélés, vos lèvres se joignent et se mêlent avec une passion dévorante. Votre baiser est intense, de plus en plus fiévreux à mesure que vos mains se baladent, voraces, sur le corps de votre partenaire. Ainsi enlacés l'un contre l'autre, vous vous embrassez encore et encore, dans une sorte de ballet sensuel. Tous deux insatiables, rien d'autre au monde ne compte à cet instant et vous vous perdez dans les méandres brûlants de ce que vous ressentez l'un pour l'autre. Il n'y a plus que vous deux, allongés au bord d'une piscine, vos cœurs à l'unisson et toute l'ardeur qui s'en suit ...
Espérons que Jarvis n'ait pas l'idée de se promener dans le jardin à ce moment là.
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Encore un peu de soleil et de vacances dans cette histoire, j'invite l'été jusqu'au dernier instant avant la rentrée 😌🍹🏝
Pour moi, la "rentrée" se fait demain alors ne soyez pas surpris si je ne publie pas toutes les semaines. Je vais faire de mon mieux pour ne pas trop vous faire faux-bond mais sait-on jamais ️🤷🏻♀️
Je pense faire un débrief de Deadpool & Wolverine dans la prochaine partie, ça vous conviendrait ?
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