471 | PETER PARKER

suite du n°460, donc on est toujours avec la version de Tom Holland ;)

***

- Je t'en supplie, dis-moi que tu peux venir me sauver Peter ...

Pour parfaire ton cri de détresse, tu pousses un très coinvaincant gémissement plaintif à en émouvoir tout un public. Même si ton auditoire ne se résume qu'à une seule personne et qu'il se trouve simplement à l'autre bout du fil.

- Te sauver ? Carrément ? J'ai comme l'impression que tu es en train de me faire une démonstration de ton jeu d'actrice juste pour que je joue les chevaliers servants, constate la voix de Peter à travers ton téléphone
- Je ne vois pas du tout de quoi tu parles ! te défends-tu. Tu serais vraiment mon sauveur, mon super-héros personnel

Comme tu y vas fort. Mais tu es prête à tout pour le convaincre, y compris en rajouter des tonnes et des tonnes. Tu tritures distraitement la couture de ton oreiller, tes yeux se posent sur la fenêtre à côté de ton lit et se perdent dans la vue presque panoramique que t'offre ta chambre sur une bonne partie de la ville.

- Super-héros tu dis ? Tiens donc ..., s'amuse-t-il, des rires dans la voix
- Je te préviens, je ne me mettrais quand même pas à genoux pour t'amadouer, le mets-tu en garde
- Tu sais que je ne peux pas te voir, vu qu'on en est train de se parler au téléphone ? te taquine-t-il
- Peu importe !

Peter n'essaye même pas de camoufler ses rires, ce qui ne manque pas de te faire sourire.

- Je sors de trois heures de trigonométrie et mon cerveau s'échappe par tous mes pores, lui expliques-tu. Si je ne me change pas les idées, si mon samedi en reste là, je vais imploser dans cette foutue baraque
- Oh alors, tu me demandes d'être ta distraction ?
- Et tu es la meilleure des distractions qui soit ! Sans compter que tu es le seul ami que j'ai à New York

Puis une pensée te traverse, et tu ne parviens plus à penser à autre chose. Si Peter n'a pas encore accepté de venir passer l'après-midi avec toi, c'est peut-être tout simplement parce qu'il ne sait pas comment refuser poliment sans te faire de la peine.

- À moins que tu n'aies pas envie de me voir, et dans ce cas-là, mon petit numéro serait très, très embarrassant, réalises-tu en te grattant nerveusement le front
- J'arrive tout de suite, te coupe-t-il

Sa réponse te prend complètement au dépourvu, tu tentes de réfréner les papillons qui s'éveillent dans ta poitrine pour contenir ta joie.

- C'est vrai ?
- J'avais déjà accepter avant que tu me sortes le grand jeu, plaisante-t-il

Un grand sourire fend ton visage, ravie par l'optique de voir Peter.

- Super, tu es vraiment mon héros ! Je t'envoye l'adresse tout de suite
- Génial, je me mets en route

Lorsque vous raccrochez, tu ne perds pas une seconde pour lui envoyer en message l'adresse de l'appartement que ton père a acquis il y a plusieurs mois. En tapant sur le clavier tactile de ton portable, tu ne remarques pas l'immense sourire qui fend ton visage.

Il y en a un qui le remarque pourtant.

- Ohlah, qu'est-ce qui te met en joie comme ça, frangine ?

Tu lèves le nez de ton portable pour voir une tête, aux boucles brunes désordonnées, apparaître dans l'encadrement de la porte de ta chambre. Harry, ton frère, te regarde avec curiosité, un sourcil arqué.

- Quoi ? Je n'ai pas le droit d'être de bonne humeur, frangin ? répliques-tu du tac au tac
- Après trois heures de trigo ? Aucun humain normalement constitué n'aurait envie de sourire après ça
- Pas faux, ris-tu

Ton frère entre dans la pièce, de sa démarche décontractée habituelle. Il se saisit de ta chaise de bureau et la place face à ton lit, il s'y assoit en appuyant ses coudes sur ses genoux.

- Tu ne devrais pas être à Oscorp, avec père ? l'interroges-tu, bien que tu connaisses déjà la réponse
- Je devrais oui, approuve-t-il en hochant lentement la tête
- Et ? insistes-tu, en laissant traîner ce mot
- Et je me suis dit : « je m'en tamponne le coquillard », lâche-t-il

Tu éclates de rire sans pouvoir te contrôler, toujours amusée par le langage fleuri de ton frère.

- Il va être ravi, je le sens d'ici, railles-tu
- Oui et ben, qu'il se fasse une raison. J'ai été sympa au départ, quand on venait de revenir aux États-Unis, pour éviter des disputes mais maintenant ... il faut que père comprenne que Oscorp, toutes ses expériences de scientifiques fous et son entreprise à moitié mafieuse ne m'intéressent pas. Je vais plutôt sortir en ville, comme un mec normal de mon âge

Harry peut parfois paraître indifférent à ce qui l'entoure, tant il camoufle bien ses émotions. Mais toi, tu as passé toute ta vie à ses côtés et il est ton unique véritable pilier. Alors tu es la seule qui puisse déchiffrer ce qu'il se passe dans sa tête simplement en plongeant ton regard dans ses prunelles vertes.

Et là, il a très envie de changer rapidement de sujet de conversation. Il retrouve une expression plus joyeuse, ses yeux te scrutent avec curiosité tandis qu'il te demande :

- Tu me dis ce qu'il t'arrive ?

Tu te mords l'intérieur de la joie en espérant que ça suffise à dissimuler ton petit sourire en coin. Spoiler alert : ça ne fonctionne pas du tout.

- C'est le fameux Peter Parker, pas vrai ?
- Jamais entendu parler, mens-tu en haussant les épaules
- Si si, c'est lui ! Ton petit crush t'emmène enfin en rendez-vous ?
- Arrête un peu, ce n'est qu'un ami, rétorques-tu en levant les yeux au ciel

Loin d'être idiot, Harry t'adresse un regard blasé voulant dire « j'ai l'air d'être né hier, peut-être ? ».

- Depuis qu'on est revenus vivre à New York, il n'y a que ce mystérieux Peter Parker qui te fasse autant sourire, observe-t-il
- Je suis de nature souriante, tu devrais essayer, répliques-tu avec malice
- Ouais ouais ... et toi, tu devrais arrêter de te voiler la face frangine. Tu sais que tu devras me le présenter un jour ?

Tu t'empares d'un coussin et, outrée par ce qu'il te dit, lui jette à la figure. Harry se protège le visage de ton attaque en riant.

- Et puis quoi encore ! Je n'ai pas l'intention de parler garçons avec toi !
- Donc tu admets qu'il y a matière à parler garçons alors ? renchérit-il aussitôt
- Sors de ma chambre, je t'ai assez vu ! râles-tu en lui faisant signe de décamper

Ton frère capitule en levant les mains, il finit par quitter ta chaise de bureau en marchant vers la porte.

- Oh et : si père débarque comme une furie parce que oups, je ne suis pas pointé aujourd'hui, tu me couvres ?
- Comme d'habitude, frangin, lui promets-tu
- Nickel, tu es la meilleure !
- Je sais

Harry sort de ta chambre et part vaquer à ses occupations dans la grosse pomme, loin de l'entreprise de votre scientifique de père. Toi, tu attends l'arrivée de Peter en te repassant mentalement les minutes qui viennent de s'écouler.

Ton frère a toujours été très perspicace, tout comme il aime fourrer son nez dans tes affaires depuis que vous êtes petits. Pas étonnant qu'il veuille en savoir plus sur Peter, ainsi que sur la relation que tu entretiens avec lui.

En parlant de cette relation, les phrases de Harry tournent en boucle dans ta tête. Tu dois l'admettre, tu aimes beaucoup la compagnie de Peter.

Depuis que tu l'as rencontré par hasard en pleine rue, après les vacances de Noël, vous vous êtes revus plusieurs fois. La deuxième fois, c'était à nouveau une coïncidence et pas la plus banale ni la plus joyeuse : vous vous êtes croisés dans le cimetière de la ville, tandis que tu venais de déposer des fleurs sur la tombe de ta mère. Après ça, vous vous êtes échangé vos numéros et êtes sortis quelques fois en ville, en tant qu'amis.

Mais voilà, comment ne pas tomber sous le charme involontaire et toujours un brin maladroit de Peter ? Au fil de vos rencontres, tu l'as vu s'ouvrir petit à petit et retrouver le sourire, comme s'il revoyait enfin la lumière après une période sombre. Parfois, son expression se froisse sous l'effet de la nostalgie et ses yeux perdent leur éclat à cause d'une pointe de tristesse. Au fond de toi, tu sens qu'il en a bavé et que la vie n'a pas été tendre avec lui non plus. Toutefois, tu ne lui as jamais posé de questions trop personnelles, tu préfères de loin participer à faire renaître un beau sourire sur son visage.

Et de sourire, le tien s'accentue à une vitesse folle lorsque tu entends la sonnette retentir depuis le hall d'entrée. Tu dévales les escaliers et ouvres la porte, trépignant d'impatience. Peter t'attend derrière, aussi content que toi, et tenant une boîte en carton.

- Et voilà mon sauveur ! t'exclames-tu joyeusement
- Je ne viens pas les mains vides ... tada !

Pour accompagner sa parole, Peter soulève le couvercle de la boîte blanche, te révélant ainsi son contenu.

- Oh mon dieu, je t'adore toi, soupires-tu de bonheur en dévorant du regard les donuts à la noisette qui ne demandent qu'à être dévoré

Cette petite attention, référence au jour de votre rencontre, te fait chaud au cœur. Tu finis par relever les yeux sur Peter, avec un air narquois.

- Je t'aime bien aussi Peter, le taquines-tu avec un clin d'œil
- Et dire que c'est de ma faute si tu voues un culte à ces donuts à la noisette maintenant, rit-il
- De ta faute ? Grâce à toi, tu veux dire ! Cette chose est une pure merveille

Tu t'écartes de la porte afin de le laisser entrer, Peter découvre ainsi ton chez-toi pour la première fois.

- Bienvenue chez les Osborn, lui lances-tu en écartant les bras
- Wow ... ça change du placard qui me sert d'appartement

Ébahi, le new-yorkais se dévisse le cou pour pouvoir admirer tout autour de lui. Tu n'es pas surprise de sa réaction, l'appartement de ton père est un véritable manoir de luxe niché au sommet d'une immense tour. Marbre, colonnes, carrelage en damier, tableaux de maîtres ... tout ce faste s'étale sur plusieurs niveaux.

- Mon père a ... des goûts modestes, comme tu peux le voir, railles-tu
- C'est ... très impressionnant, vraiment très impressionnant, souffle Peter, un peu intimidé
- Ce n'est pas là que j'aime passer la plupart de mon temps. Viens, suis-moi

Tu le guides sans hésiter jusqu'à ta chambre, mais tu ne t'arrêtes pas là. Tu gagnes la charmante terrasse accolée à la pièce, et grimpes sur la balustrade en pierre. Là, une petite marche stratégique vous permet d'accéder à une partie du toit un peu surélevée. C'est ton repaire secret, ton espace perchoir. Tu aimes t'y asseoir pendant des heures en contemplant la ville en contrebas, surtout à cette période où les arbres sont en fleurs et où le soleil printanier commence à caresser ta peau.

Alors partager ce coin avec Peter te fait quelque chose.

- Voilà mon petit refuge rien qu'à moi, souris-tu
- J'adore, c'est un endroit tellement paisible, te dit Peter, les traits plus détendus

En vous asseyant ici, la pente du toit vous sert de dossier. La douceur ambiante rend votre position encore plus agréable, la sensation d'être seul au monde est une grande source de calme.

- J'aime venir ici quand j'ai envie de me retrouver seule avec mes pensées. Et très souvent après des heures de trigonométrie, avoues-tu dans un rire
- Tu sais, je ... je pourrais t'aider avec ça. La trigo, je veux dire ... si tu as du mal avec la trigonométrie, je peux te donner un coup de main. Enfin, si tu en as envie, te propose ton ami

Bien que tu apprécies profondément la proposition, tu préfères jouer carte sur table avec lui.

- Ce n'est pas la peine, ça serait franchement te faire perdre ton temps. C'est Harry qui a reçu les neurones consacrés à la science, lui expliques-tu. Moi, je préfère les choses plus concrètes, plus vivantes, plus ... instinctives. La littérature, le théâtre, la danse ... tout le contraire de mon père
- Il aura au moins trouvé un successeur avec ton frère, relativise Peter en haussant une épaule
- Il aurait bien aimé, corriges-tu avec une ironie amère. Harry est très intelligent et doué en sciences ... un peu comme toi en fait. Mais en grandissant, il a fini par rejeter tout ça. Je crois que c'est autant à cause d'une crise d'ado que parce que la science nous a empêché de grandir avec notre père. Il n'a jamais aimé que père consacre tout son temps à son travail plutôt qu'à nous donc ce n'est pas étonnant j'imagine

Tu n'as pas aimé davantage cette situation mais au moins, l'absence de votre père vous a permis de nouer des liens très étroits avec Harry. Et à tes yeux, votre complicité vaut tout l'or du monde.

- Et depuis que vous êtes revenus vivre à New York ? Les choses doivent être différentes, non ? te demande ton ami
- Oui et non. Mon père est plus investi que jamais dans son entreprise et il aimerait qu'Harry s'y intéresse, histoire d'assurer la relève. Mon frère s'évertue à esquiver toutes les tentatives de mon père pendant que moi, je suis coincée ici à recevoir des cours à domicile. Tout ça parce que mon père ne veut pas que j'aille au lycée public ... vivement l'université !

Tu tournes la tête vers Peter, dont les lèvres sont rehaussées d'un sourire à la fois amusé et compatissant.

- Heureusement que tu es là. Tu me crois quand je te dis que tu es mon sauveur ?
- Maintenant je comprends mieux oui, acquiesce-t-il. Je suis content que ce rôle super important soit tombé sur moi !

La conversation se fait si facilement avec lui que tu ne vois pas le temps défiler. Les heures passent et vous restez perchés sur votre coin de toit, à discuter, à rire, à déguster des donuts à la noisette, à vous rapprocher. À vous ouvrir l'un à l'autre même ...

Vous ne remarquez pas que le jour laisse petit à petit place à la nuit tant vous êtes absorbés par la présence agréable de l'autre.

- Je n'ai pas encore fait mon choix concernant l'université ... et toi ?

À chaque fois que ce sujet est évoqué, tu remarques qu'un changement s'opère chez Peter. Qu'il en ait conscience ou pas, son visage perd de ses couleurs et son regard devient morose.

Là, il se fait plus pensif, réfléchissant à la meilleure réponse possible.

- Et bien ... disons que pendant un moment, je n'avais plus trop la tête à penser à l'université. À penser à quoi que ce soit en fait
- Et qu'est-ce qui a changé ? lui demandes-tu
- Toi, te répond-il simplement

Ton cœur flanche momentanément, puis repart de plus bel. Tu te plonges dans ses yeux et y vois une telle sincérité que tu en restes bouche bée.

- C'est toi, tu ... tu as changé beaucoup de choses depuis que tu es entrée dans ma vie Y/N, t'avoue-t-il. Avant j'étais ... je ne savais plus trop où j'allais et ... je n'avais plus envie de rien. J'ai perdu des gens ... beaucoup de gens qui m'étaient chers et je n'étais pas sûr de savoir comment continuer tout seul. Et tu m'as donné un nouveau souffle, une raison de sourire à nouveau

Une bulle de bonheur répand sa chaleur dans ta poitrine et à contrario, ses mots te font frissonner. Littéralement, tes bras se couvrent de chair de poule.

- Oh, tu as froid ? s'enquit Peter. Tu veux qu'on rentre ?
- Non, l'arrêtes-tu. Je suis bien ici, avec toi

Vos regards s'ancrent l'un à l'autre, se transmettant silencieusement les sentiments que vous n'osez pas nommer. Vos corps se rapprochent lentement, presque involontairement. Peter déglutit et se force à ne pas regarder tes lèvres, tandis que ton épaule touche la sienne. Tu ne sais pas si tu es prête à ce qui va suivre, ni s'il l'est non plus mais aucun de vous deux n'a envie de reculer.

Tellement perdus dans votre bulle, vous n'entendez pas la porte de ta chambre claquer et les pas qui s'approchent du balcon.

- Alors frangine ? Tu as conclu avec ton petit crush ou quoi ?

La tête aux boucles désordonnées de ton frère fait irruption, penché au-dessus de la rambarde. Harry ne comprend son erreur que trop tard, quand il voit que tu n'es pas seule.

- Oh merde ... on dirait que j'interromps quelque chose

*****
Je plaide coupable, je n'ai pas résisté à faire un choix de casting concernant Harry Osborn ... certaines approuveront, je le sais 😌🙈

À défaut de voir le personnage être introduit dans le MCU, autant se faire plaisir 😏

Et d'ailleurs, joyeuses Pâques !
Profitez bien de vos chocolats 🍫 🤤

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