443 | HOWARD STARK

- J'ai merdé, n'est-ce pas Jarvis ?
- Je ne l'aurais certainement pas dit de cette façon mais c'est un aveu étonnamment lucide de votre part monsieur, confirme le majordome
- Merci, ironise Howard

Les yeux du milliardaire sont rivés sur toi, à l'autre bout du jardin. Installée sur une chaise longue, près de la piscine, tu profites du soleil que t'offre la Californie tout en te plongeant dans un bon livre. Ta lecture semble captivante, tu ne daignes pas sortir le nez de tes pages depuis plusieurs heures. Howard ravale un rire sarcastique, il sait de source sûre que ton livre n'est pas la seule raison qui te pousse à l'ignorer proprement.

- Si je peux me permettre de vous conseiller monsieur, peut-être devriez-vous discuter avec mademoiselle Y/N ? suggère Edwin
- Discuter ?! Voyons Jarvis, on voit bien que tu n'as pas l'habitude de t'adresser à une femme
- Dois-je vous rappeler que je suis marié ?

Cette réplique a le mérite de fermer son clapet à Howard, légèrement desarçonné par la répartie de son majordome. Il noie son embarras en buvant une longue gorgée de son cocktail de fruits, avant de remettre ses lunettes de soleil pour cacher sa gêne.

- Et bien, votre femme n'a rien à voir avec Y/N sans vouloir vous offenser
- Je vous l'accorde, acquiesce Edwin. Mais si j'ai compris une chose à la vie de couple, c'est que la communication est un pilier indispensable si l'on veut construire les bases solides sur lesquelles créer une relation prospère

Couple ? Communication ? Tout ça devient bien sérieux, Howard réprime un frisson d'inconfort. Il reporte son regard sur toi, les mots de son majordome se rejouant dans sa tête, et pousse un soupir. Après tout, c'est pour cette raison qu'il t'a proposé des vacances avec lui dans son manoir de Los Angeles alors avoir peur du concret maintenant est un peu ridicule.

- Tu as raison Jarvis, comme toujours, concède-t-il
- Ravi d'avoir pu vous aider sur le côté cœur monsieur, sourit son majordome
- Ne te réjouis pas trop vite et souhaite-moi de revenir en un seul morceau plutôt

D'un trait, Howard termine son cocktail et étire chacun de ses membres, tel un boxeur prêt à monter sur le ring pour livrer son combat le plus ardu.

- Je préférais presque lorsqu'on était en temps de guerre, au moins j'avais de quoi me protéger des attaques ennemies, se lamente-t-il
- Ne vous découragez pas, il y a toujours une éclaircie qui pointe le bout de son nez après un gros orage !

Avec ces derniers encouragements, le génie se sent enfin prêt à t'affronter. Enfin, autant que possible.

Il s'élance dans ta direction et endosse un air nonchalant, faussement serein et plein de bonne humeur. Pourtant, derrière la façade souriante et séductrice qu'il arbore, il n'en mène pas large. Avec une décontraction feinte, il prend place sur la chaise longue voisine de la tienne et espère ainsi capter ton attention.

Échec total. Ton regard ne quitte pas les pages de ton livre, tu prétends à merveille ne pas avoir remarquer sa présence.

- Il fait un temps magnifique aujourd'hui, n'est-ce pas ? lance-t-il pour entamer une conversation anodine

Nouvel échec cuisant. Sa tentative ne rencontre aucun succès, rien de plus qu'un épais silence ne fait écho à sa question. Un froid bien étrange flotte dans l'air, contrastant de manière saisissante avec la température plus que plaisante de la Californie.

- Je pensais que l'on pourrait visiter Santa Barbara cet après-midi, qu'en dis-tu ?

Tu te risques enfin à faire un geste ... pour tourner une page de ton livre. Bien loin de vouloir se dégonfler aussi rapidement, Howard doit admettre qu'il peine à savoir comment gérer la situation. Visiblement, faire comme si de rien était revient à ignorer un ouragan qui frapperait à sa porte. À savoir : c'est une tentative désespérée et bien vaine.

- Apparemment, tu as décidé de m'infliger la sentence terrible du silence dont j'ignore la date d'expiration ...

De nouveau, tu ne cilles pas. C'est à croire que tu as subitement perdu l'audition pour l'ignorer de la sorte avec autant d'efficacité.

- Ça t'ennuierait qu'on revienne à des choses plus classiques ? À l'amour passion qui nous transporte par-delà des étoiles ? te propose-t-il en te faisant son plus beau sourire charmeur. Parce que c'est vraiment quelque chose quand on s'y met toi et toi ...

Ces mots ont raison de ta patience, tu laisses retomber ton livre sur tes cuisses et le bombardes d'un regard acerbe. Jamais tes prunelles ne l'avaient toisé aussi méchamment, si bien qu'il comprend à la seconde dans quel pétrin il s'est fourré. C'est comme entendre le tonnerre au loin, on ignore de quel intensité sera l'orage mais on peut être certain qu'il va éclater à un moment ou un autre.

- Aller Y/N, arrête de me faire la tête ..., te supplie-t-il
- Je ne fais pas la tête, rétorques-tu du tac au tac
- Ne me la fais pas à moi, c'est pratiquement marqué sur ton visage !

Cette fois, tu t'autorises enfin à réagir franchement et prends la mouche. Il vient d'actionner le détonateur, tous aux abris.

- Parce que tu crois que je suis ravie des vacances que je passe ici avec toi ?! t'emportes-tu
- Et bien, il n'y aucune raison que-
- Aucune raison ?! le coupes-tu en t'enflammant de plus belle. Tu te payes ma tête, c'est bien ça ? Tu ne crois pas sérieusement que je suis à fleur de peau sans aucune raison ?!

Voyant le manque de réaction du milliardaire, tu comprends qu'il est complètement à côté de la plaque. Ce qui titille encore plus tes nerfs, évidemment. Pour une génie, il ne saisit pas grand chose au charme délicat d'une femme.

- Je vais te donner quelques raisons, une liste non-exhaustive qui explique mon humeur. Depuis que nous sommes arrivés à Los Angeles, je ne fais qu'entendre parler de toutes les femmes que tu as emmené ici avant moi par le passé ! Barbara au cinéma, Bonnie et Prudence au restaurant, Trudy au cabaret, Loretta sur un plateau de tournage, Martha et Joanne à la plage ... et le pire, c'est que j'en oublie certainement une partie. Ce ne sont pas de bonnes raisons selon toi ?!

Howard comprend enfin ce que tu lui reproches et sent une vague de colère l'enflammer tout à coup. Sur un ton plus abrupt qu'il ne l'avait prévu, il te réplique :

- Oui, ce ne sont que mes ex !
- Oh dans ce cas, je dois me sentir parfaitement en confiance ! ironises-tu
- Bien sûr que tu dois te sentir en confiance, c'est avec toi que je suis en vacances à ce que je sache !

Un étrange fourmillement parcourt ton bras, comme une envie presque irrépressible de lui en coller une. Mais tu es quelqu'un de plus évoluée que ça, tu sais que la violence ne résout rien. Même si ça te ferait franchement du bien.

- J'imagine que tu pourras ajouter mon nom à la liste, comme ça, piques-tu
- C'est ce que tu penses de moi, vraiment ? s'offusque-t-il
- Pendant longtemps, je me suis refusée à cette idée mais tu ne me prouves rien qui te montre sous un jour différent. Donc oui, c'est ce que je pense ! t'écries-tu en bondissant sur tes pieds
- Très bien, parfait, excellent même ! s'emporte-t-il en imitant ton geste. Pour une fois que je voulais rendre les choses un peu plus officielles avec une femme, il faut que ma réputation soit tout ce reste gravé dans le marbre ! Et bien, devine quoi : oui, j'ai un passé qui n'est pas des plus glorieux en matière de conquêtes. J'essayais justement d'y remédier pour toi !

L'énervement est monté en flèche, faisant vibrer vos corps sous l'effet d'une colère enflammée. Vos regards sont fermement ancrés l'un dans l'autre, la tension palpable accentuant la naissance d'un autre sentiment, tout aussi passionné. Au même instant, vous vous précipitez l'un vers l'autre et vous embrassez fougueusement. Une pointe de rage s'invite dans votre échange, une excitation soudaine se développe tandis que vous agrippez avec avidité votre partenaire. Vous vous perdez dans la tempête désordonnée mais enivrante de votre baiser, tels deux amants qui découvrent cette flamme entêtante pour la première fois.

- Tu essayes d'y remédier pour moi, vraiment ?
- Tu es la première que j'invite à passer ses vacances au manoir, t'avoue-t-il. Les autres n'étaient que de passage, tu es la seule qui reste. Et la seule que je veux voir rester

Pour la première fois de la journée, ton visage s'illumine d'un sourire, au plus grand bonheur du milliardaire.

- Et bien voilà, je préfère te voir comme ça !
- Ne crie pas victoire trop tôt, lui conseilles-tu

Et comme pour illustrer tes propos, tu le pousses avec force au moment où il ne s'y attendait pas. Howard bascule en arrière, tombant de manière peu élégante dans la piscine. Tu éclates de rire alors qu'il remonte à la surface, encore surpris par ton geste.

- Tu comptes me le faire payer, d'une manière ou d'une autre, pas vrai ?
- Tu as tout compris, acquiesces-tu avec un sourire mauvais. La vengeance d'une femme peut être terrible ...

Les vacances vont prendre un tournant très ... intéressant !

*****
Est-ce qu'à cause de cette partie, j'ai envie de revoir Howard en recommençant encore Agent Carter ? Absolument 🙈

J'envisage vraiment de créer un culte à Peggy Carter 🥲😍

Peggy est l'un des personnages que je trouve le plus sous-côté du MCU. Évidemment, elle n'est pas la seule, il y en a tellement ...

Entre Peggy, Clint, Nebula, les Éternels, Sam, Mantis ... il y a ce qu'il faut.

Quels personnages vous trouvez les plus sous-estimés vous ?

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