51 | 𝓭anced with the devil.

▁▁▁▁▁⋄▁▁▁▁▁

| CHAPITRE 51 |

if clarity's in death, then why won't this die? years of tearing down our banners, you and i. living for the thrill of hitting you where it hurts. give me back my girlhood, it was mine first.

▁▁▁▁▁▁▁▁▁▁





















LE CRI RAUQUE
du mangemort s'évanouit dans l'environnement bruyant des duels. Il tomba à genoux, ses jambes brûlées par cette masse obscure qui allait et venait autour de lui. Allanah était le paroxysme du chaos et de la destruction, celle qui avait embrassé de similitude la déesse de la guerre stratégique ne vouait plus maintenant que par son frère, dieu de la guerre violente.

Elle était impulsive sur le champ de bataille et ne répondait qu'à une seule discipline : vaincre.

Elle fonça à nouveau sur le sorcier, cloué à terre, et acheva sa détermination. Il fut contraint à s'écraser face contre terre, respirant le feu qui avait empli ses poumons. Il était vivant, juste assez du moins.

Son obscurius s'éloigna lentement, comme brûlé par son propre feu, et une fois à l'écart des duels qui prenaient peu à peu fin, Allanah reprit forme.

Elle revint donc à elle, couchée sur le flanc et avec un mal de tête immense. Sans surprise, elle se mit à tousser violemment, son corps ne s'était pas encore complètement rétabli de la transformation. Du sang sortit en quantité de sa gorge avant qu'elle ne retombe brutalement sur le dos. Elle espérait vite arrêter cette douleur mais celle-ci demeurait, silencieuse, tapie au fond d'elle.

L'équilibre de ses deux forces ne tiendrait pas longtemps encore, un jour l'un d'eux succombera et l'autre suivra. Ce jour se rapprochait grandement. Cela faisait un mois qu'Allanah avait promis à Alphard qu'ils partiraient loin ensemble. La sorcière voulait tenir sa promesse, mais comment partir ?

Comment cesser de se battre quand c'était ce pourquoi elle était née ? Et même cette douleur d'épuisement en elle lui tendait la main comme une amie de longue date. Elle n'avait connu que la guerre, et se complaisait dans celle-ci.

Rester ici, combattre les forces des ténèbres, et combattre Tom, c'était condamner son corps et son être. N'avait-elle pas de toute manière était damnée depuis toujours ? Guerrière du bien, elle respirait le feu que son propre corps produisait en se consumant, c'était autant douloureux que familier. Allanah resta ici, allongée et seule, attendant presque de mourir.

Elle ne resta seule longtemps, et porté par l'atmosphère électrisant que dégageait l'auror, ce fut le diable qui vint à elle. Il avait abandonné toute forme humaine et si les cornes n'étaient qu'un mythe, la lueur sanguinaire de ses iris était bien trop réelle.

Allanah avait tout l'air d'un éclat éblouissant à côté de sa pâleur, et Tom s'en approcha, toujours et autant attiré par elle. Il observait son corps tremblant, et s'accroupit devant elle alors qu'elle essayait toujours de reprendre son souffle.

Ses yeux étaient clos, mais Allanah savait qu'il était là. C'était comme si la plus parfaite harmonie sonnait maintenant faux. C'était subtil comme la présence de Tom n'était plus celle de Tom. Elle soupira et annonça en regardant le vide sombre de ses pensées :

- Va-t'en, T-, elle ne prononça pas son nom, le gardant finalement pour elle, va-t'en...

Il la regardait, brisée au point de se blesser en la touchant, et alors il attrapa une mèche de ses cheveux salie par le combat, la tourna autour de son doigt.

- Pour l'auror intraitable qu'on nous dessert dans la gazette, abandonnant une mèche, il dégagea toutes celles sur le visage d'Allanah qu'elle ne semblait remarquer, tu m'as surtout l'air en train de mourir...

Elle grimaça alors qu'elle se hissait du sol, et Tom ne pouvait ignorer les marques noirâtres sur le bout de ses doigts, sur le contour de ses yeux. Elle était aussi pitoyable que fascinante. Et dans un certain sens, ils ne s'étaient jamais autant correspondu. Délaissant leur humanité pour plus de pouvoir, mais il ne partagea pas sa pensée, Allanah la nierait forcément.

Elle ouvra finalement les yeux et manqua de croire qu'elle hallucinait alors qu'elle posait ses yeux sur Tom Jedusor. Puisque rien n'était lui. Cela faisait cinq mois qu'elle ne l'avait pas vu. Elle ne dit rien et se contenta de le fixer.

- Est-ce vraiment ce que tu veux, Allanah ? murmura le mage noir, passant sa main à la surface de son bras, sans réellement la toucher, effleurant son obscurius toujours en surface. Te rapprocher si vite du moment où ton esprit ne sera plus que néant ? As-tu vraiment envie de mourir à ce point ?

Allanah n'avoua pas que sa vision était trouble, qu'elle ne sentait plus ses pieds et qu'au contraire elle ressentait bien trop la magie qui coulait dans ses veines, au point de n'être que cela. Elle ne livra pas sa douleur et ses pertes de contrôle, les enferma et répondit :

- C'est toi qui as voulu cela, Tom...

Il remonta sa main jusqu'à son visage, mais la délicatesse qu'il employait à la toucher lui faisait encore plus de mal. Elle ne pouvait le voir ni le sentir sans ignorer la mort qui l'accompagnait.

- Je ne t'ai jamais menti, insista-il, en gardant son visage en coupe, tu connaissais mes projets et mes intentions.

Allanah ne pouvait le nier, et ne pouvait se dédouaner de tout cela. Elle savait et avait toujours su. Mais donnez le soleil à une fille de la lune et elle le chérira si fort, à s'en brûler. Elle s'y accrochera, autant qu'elle s'était démenée à s'abîmer pour l'amour et la considération de Grindelwald.

Allanah vivait dans un monde d'hommes, et elle allait y mourir. Tout ce qu'elle faisait, c'était tenté d'en partir dignement.

- C'est vrai, laissa-t-elle tomber, dans un murmure.

C'était comme si Allanah n'était plus vraiment là, et Tom la regardait disparaître. Ses yeux se perdaient sur des choses qui n'étaient pas, et ses mains s'enfonçaient dans la terre, gardant à tout prix un appui sur cette terre.

- Allanah ! l'appela-t-il, presque violemment, et elle releva des yeux paniqués vers lui.

Chaque fois, c'était comme le voir pour la première fois et peut être la dernière. Allanah était si épuisée qu'elle devait choisir entre penser ou agir, et perdue dans son esprit, elle n'arrivait à bouger, à parler ou même à voir.

- Je n'ai jamais menti non plus sur le fait de te vouloir à mes côtés, continua-t-il alors qu'elle reprenait enfin ses esprits, sur le fait de te vouloir toi, tout cela est toujours vrai. Tu es la seule qui te pousse à être dans cet état.

Il la détailla encore, toute brisée, mais ici, dans la solitude de l'après chaos, encore sienne. Seuls, il pouvait encore croire qu'elle était à lui.

Elle secoua la tête et un rire nerveux traversa ses lèvres tremblantes, une pointe de vitalité revint à elle sous la forme de la colère.

- Tu ne me veux pas moi, tu-

- Ne recommence pas avec tes bêtises, qui d'autre si ce n'est toi ?

Elle s'immobilisa légèrement, toujours atteinte par l'espoir que ce soit vrai. Que ce soit elle, seulement elle.

- Tu voulais quelqu'un pour t'adorer, et ce peu importe ce que tu ferais. Quelqu'un pour te suivre aveuglement, au même titre que Le'o, Marcus ou Orion, sa voix se brisait, d'épuisement ou de tristesse, quelle différence, rien ne me différencie d'eux si ce n'est la raison qui m'a presque poussé à toi...

Elle marqua une pause, ses larmes mettant cela sur le coup de l'émotion, elle n'arriva simplement plus durant un temps à aligner les mots. Tout devenait confus, flou, et elle devint absente. Cela ne dura longtemps, mais suffisant pour exister et lui faire réaliser à quel point son temps était compté.

- Eux voulaient le pouvoir et moi, je voulais simplement que tu m'aimes.

Elle put voir sa mâchoire se contracter, rien n'allait dans le sens du sorcier et il ne le supportait pas.

Il encadra son visage de ses mains et elles furent si froides, dénuées de la chaleur qu'ils avaient toujours été. Le contact de Tom ne lui avait jamais paru aussi cruel, même dans leur plus grande violence.

- Alors pourquoi continuer tout ça, il caressait ses joues, elle se sentait coupée de toute part par son toucher, comptes-tu réellement mentir sur ce que tu ressens pour moi le restant de tes jours ? Te battre contre moi autant que contre tes sentiments ?

- Mais quels sentiments, Tom ? s'exclama-t-elle, se dégageant de ses paumes, quel genre d'amour est-ce réellement ?

Il la regardait, tandis qu'elle semblait reprendre vie simplement pour le repousser un peu plus.

- Qu'est-ce que j'ai réellement aimé ? Elle respirait fort, et difficilement, se leva.

Les effets les plus douloureux de sa métamorphose s'apaisaient, elle fut presque heureuse de sentir le vent frappé sa peau, si cela voulait dire qu'elle sentait à nouveau les choses.

- Je n'ai aimé que ce que tu déniais m'offrir. J'ai aimé le sentiment que tu m'offrais, celui de me croire puissante. Celui de faire partie de quelque chose. D'avoir un lien, une union avec quelqu'un, quelque chose que même la haine et l'absence ne pourraient détruire. Elle prit une pause et devant le silence de Tom, elle finit. J'ai aimé ce que tu voulais me faire croire qu'on avait, mais ce nous deux, est-ce que ça a seulement existé ?

- Nier l'évidence ne rendra pas ton combat plus facile, Allanah. Tu me voulais moi autant que je le faisais, il insista, il ne comprenait pas qu'on puisse se résoudre à lui.

Puisque que dans un monde où Tom avait eu le choix, cela lui échappait que tant ne l'ait pas. Plus loin encore, il ne voyait scinder son environnement que dans une parfaite binarité. Oui ou non. Pouvoir ou faiblesse.

Allanah le fixait, à jamais bloquée dans un entre-deux, dans un doute. Lui qui avait tout ne pouvait comprendre la complexité d'un corps qu'on force à être et qui, baignant dans les dires des autres, devient ces maximes, ignorant ce qu'il aurait pu être.

- Qu'est-ce que je sais de ce que je voulais réellement ? livra Allanah, autant pour elle-même que pour lui. Tout le monde avait l'air de le savoir pour moi.

Quelque chose se brisa en elle, comme le sanglot puissant d'un dieu qui se refuse à la pérennité, elle réalisa que tout ce qu'elle avait accompli n'avait été que le souhait d'autres.

Elle devait vouloir soit rejoindre Grindelwald soit se venger de lui. Elle devait vouloir rejoindre Tom. Listant tout ce qu'elle pouvait, toute sa vie. Allanah devait vouloir faire de son pouvoir qui la tuait une force. Elle devait se battre, être ce que les autres pensaient qu'elle était.

Elle reprit son souffle, comme enfin à la surface après tant de temps.

Qu'est-ce qui était vrai ?

Tom cherchait ses mots, elle pouvait définitivement le voir dans sa manière de la fixer avec agacement, cherchant ce qui ne l'éloignerait pas encore plus de lui.

Il s'avança vers elle à mesure qu'elle reculait. Ils n'avaient pourtant plus seize ans, ce moment n'était un écho d'eux à Poudlard. Un écho répondrait au vide, puisqu'ils n'étaient plus ces deux sorciers. Et si Tom avait changé, Allanah en avait fait autant. La douleur l'avait forgé en un être qu'il ne reconnaissait plus, et c'était pourtant cette douleur constante, cette chair à vif qui l'avait attiré en premier lieu. Cette manière dont la jeune Green avait de marcher en ce monde, comme ayant déjà côtoyé le pire.

- Tu peux nier tout le reste si ça te chante, Allanah, mais tu ne pourrais faire de même avec nous.

La manière dont il parlait d'eux, une chose hors du temps et de la compréhension. Allanah se prit à l'écouter, attentivement.

- Je t'ai désiré, Allanah, plus que n'importe qui et je n'ai jamais arrêté de le faire, émit-il, avec l'assurance d'un millier d'hommes. Tu es ce que je veux.

Mais un million d'hommes même ne comprendrait pas à quel point cette déclaration faisait plus de mal que de bien.

- Qu'est-ce que le désir face à ce tout ce que tu étais pour moi ?

Tom lui faisait face, les bras le long de son corps. Il avait l'air d'un enfant, incapable de comprendre ce qui était devant ses yeux.

Tom et Allanah étaient seulement parfaits pour se consumer, plus fort encore et encore à chaque fois. Il en ressortait gonfler de puissance, et de cet amour duquel Allanah nourrissait tous ceux qui l'entouraient. Elle, en ressortait manquante. Un peu plus en pièce. Elle avait fini par le nourrir de sa propre chair, arrachant tout ce qu'elle pouvait pour lui offrir.

Son désir, sa haine, sa rage, ses premières fois, toutes ses larmes et un amour vain et inconditionnel.

Son avenir, sa mort.

Elle murmura, son esprit rempli de ce qu'ils auraient pu être s'il avait simplement pu l'aimer :

- J'ai bâti toute ma vie sur toi ; alors que toi, tu bâtissais ta propre gloire, et où est-ce que tout cela m'a conduit ?

Les larmes coulaient sur ses joues, si tant est qu'elles les sentaient véritablement. Le tord de Tom n'avait jamais résidé dans la guerre qu'il prévoyait d'abattre sur le monde, ou ses crimes, son mal profond, tout cela, Allanah avait honte mais elle le pardonnerait mille fois.

Si seulement, il avait pu brûlé pour elle de la manière dont elle le faisait depuis toujours.

- Pourquoi veux-tu à tout prix que je t'...

Il n'arriva à prononcer cela, la mine parcourue de dégoût et Allanah le regardait, désemparée. Tom n'arrivait même à émettre l'idée de partager ses sentiments.

- Va-t'en, s'il te plait.

Il resta, quelques temps, à l'observer, persuadé qu'elle finirait par lui dire de rester. Elle l'aurait fait si elle songeait encore que tout cela avait un sens, mais elle regardait le jeune homme et ne voyait rien.

Il finit par transplaner, la laissant à nouveau seule mais de cette solitude toute quiétude était absente. Ce n'était pas l'effet de sa magie, simplement de Tom.

Allanah se sentait vide alors qu'elle venait de tourner le dos à ce qu'elle avait toujours cru vouloir.

Elle ne fit que transplaner à son tour à la place fixée par les aurors à la fin des affrontements, sachant qu'ils devaient l'attendre, sûrement inquiets. Lorsqu'elle apparut, Allanah fit de son mieux pour ne pas tanguer, elle dut alors demeurer statique. S'il lui prenait de faire un pas, elle tomberait à genoux de fatigue.

Après une longue absence, elle remarqua les expressions bouleversées de tous autour d'elle. Elizabeth sanglotait, contre un mur, les genoux remontés contre son torse mais ce fut le visage d'Ernest qui la marqua le plus. Il était encore plus à l'écart qu'elle, murmurait dans sa barbe, à chaque larme qui coulait, il la retirait de son visage frénétiquement.

Allanah avait perdu assez pour reconnaître l'odeur de la mort. Elle fixa le corps allongé non loin, il s'agissait de Virgil Cooper. La peine de tous les aurors ne se répercuta pas en elle.

Elle voulait être triste, elle l'était sûrement. Mais tout ce qu'elle sentait, et qu'elle ressentait même bien trop, c'était le flou dans lequel elle tombait.

Elle tomba à genoux, succomba à une fatigue sans nom.

Ce qui se passa ensuite échappa encore plus son esprit. Allanah fut prise en charge à St-Mangouste mais il n'eut rien qu'ils puissent faire de plus contre la fatigue qu'insister sur un véritable repos. Les heures passèrent sans qu'Allanah ne se réveille, comme plongée dans un coma, et même lorsqu'elle fut amenée chez elle, son corps ne présenta aucun signe d'éveil.

Alphard la regardait, s'assurant chaque minute que les coussins ne gênaient pas son cou, que son corps ne s'échauffait pas sous une soudaine maladie. Il était là et ne pouvait rien faire si ce n'est prendre soin d'elle en attendant qu'elle se réveille. En priant qu'elle le fasse.

Il ne quitta son chevet qu'à la visite soudaine d'Abraxas Malfoy. Le sorcier s'était tenu à la porte de chez eux, sans un bruit durant un long moment, sachant que c'était une mauvaise idée. Il le savait depuis qu'il avait harcelé Walburga de lui dire où est-ce qu'ils étaient, cette nuit où leurs absences avaient pesé trop lourd dans son cœur.

Dans la journée, le Malfoy avait appris le meurtre d'un auror durant une attaque. La panique qui l'avait saisi était sans pareil, et elle ne s'était apaisée même alors qu'il savait Allanah en vie. Combien de temps lui restait-il avant que ce ne soit le nom de son ancienne amie en première page des journaux ?

Poussé par l'instinct et la certitude qu'il n'aurait une autre chance de la voir à nouveau, il finit par toquer. Alphard vint à sa rencontre et sa simple vision lui fit l'effet d'un sort. Les deux amis ne s'étaient pas revus depuis le début des attaques, et bien qu'Abraxas n'y participe pas, à coup sûr, son apparence en avait été transformé.

Il n'avait, cette fois-ci, pas pris le temps de camoufler les cernes sur son visage. Sa posture laissait à désirer et il n'avait rien de Monsieur Malfoy dont les galas se succédaient, dont la montée en poste au ministère ne faisait que de s'accélérer. Abraxas était désemparé devant son ancien meilleur ami. Alphard le laissa pourtant entré sans un mot, il ne questionna pas son savoir de leur localisation, sachant qu'il devait blâmer sa sœur pour cela.

- Pourquoi est-ce que tu es là ? lança-t-il, brisant ce silence tragique.

Le Malfoy ne pouvait réellement répondre, puisqu'il ignorait lui-même ce qui l'avait poussé ici.

- Ça faisait longtemps..., réussit-il à prononcer, comme s'il s'agissait d'une réponse convaincante.

Cela ne fonctionna pas et non loin, après des longues et surprenantes heures inerte, Allanah émergea à l'entente des exclamations de deux voix masculines. Elle reconnut aisément et sans problème Alphard et son cœur se brisa du temps nécessaire avant de reconnaître celle d'Abraxas.

Elle resta quelques instants dans le calme de sa chambre, protégée par l'odeur d'Alphard. Loin des conflits, et de ces retrouvailles qui s'apparentaient à des adieux. Lorsqu'elle pénétra le salon, encore vêtue de son peignoir, Abraxas se tut et détourna les yeux du jeune Black instantanément.

Elle ignorait ce qu'ils s'étaient vociférés l'un à l'autre mais le rouge de leurs joues, les poings serrés d'Alphard lui dissuada de s'en mêler. Elle n'en avait ni l'envie, ni la force. Allanah traversa le salon sans un mot et seulement lorsqu'elle s'installa sur son canapé, elle daigna lever les yeux vers lui.

Abraxas n'avait cessé de la fixer, et chaque second qui avait suivi, il se rendait compte d'à quel point ils s'étaient tous montés hypocrite et égoïste. Chacun avait voulu tirer d'Allanah ce qu'ils voulaient d'elle, la condamnant à rester près d'eux.

Comme Walburga et Druella qui en voulaient une sœur, autant que lui le voulait. Les aurors en avaient créés leur parfaite guerrière qu'ils se préparaient à envoyer à la mort. Tom l'avait arraché à la vie qu'elle aurait eu aux États-Unis, avec sa famille et avec Alphard.

- Je ne sais pas quoi dire, avoua-t-il seulement à l'auror, alors qu'il prenait place sur un fauteuil en face d'elle.

- C'est sûrement parce qu'il n'y a rien à dire, rétorqua-t-elle, elle posa sa tête sur l'épaule d'Alphard lorsqu'il vint finalement s'asseoir.

La peine dans les yeux d'Abraxas trouva écho dans les siens, si tant est que celle d'Allanah était teintée d'une résignation déchirante.

- Tout ce qui se passe, elle prit une inspiration, mécaniquement, comme si son corps ne répondait plus assez, aurions-nous pu seulement l'arrêter alors qu'on avait seize ans ?

Tandis qu'Allanah n'en blâmait qu'un, les yeux d'Alphard les blâmaient tous, y compris lui. Abraxas faisait de même. Ils restèrent silencieux et lorsque le jeune blond tendit une cigarette à Allanah, elle la saisit.

Elle n'avait fumé depuis le début des affrontements, Abraxas non plus, pas depuis qu'il n'avait plus vu Allanah. Ils ne l'avouèrent, se contentèrent de fumer, et finalement de boire : comme avant. Lorsque la nuit et la jour se confondirent dans le ciel, Abraxas prit congé. Le noiraud s'était déjà endormi, et seule Allanah le raccompagna à la porte.

Ils n'échangèrent que très peu lorsqu'ils se saluèrent, mais Abraxas entoura Allanah de ses bras. Il murmura des excuses, puis livra sa tendresse autant dans ses paroles que dans ses gestes. Elle murmura aussi. Tout bas, de peur que le monde les surprenne, et leur vole cela aussi.

Lorsqu'Abraxas entra dans son manoir, il s'effondra sur son hall, l'ivresse ne saurait expliquer le trou si grand dans sa poitrine. C'est endeuillé d'une perte qu'il savait si proche qu'il versa ses larmes, autant coupable que tous dans sa mort prochaine.

Ils savaient, et ce depuis le début, et n'avaient cessé de repousser leurs actions jusqu'à ne plus en avoir l'opportunité.

À des kilomètres de là, Allanah réveilla son amant afin qu'il la rejoigne dans leur lit. Ils se couchèrent côte à côte, trop fatigués pour pleurer encore sur une fin qui ne pourrait remplacer. Allanah avait été dépouillée de toute sa jeunesse, sachant que trop tôt, la mort viendrait à elle. Elle rapprocha plus encore Alphard, se répétant que tout cela était trop tôt.

Au sein d'une autre demeure, c'était les sanglots d'Ernest qui n'avaient cessé, incapable de protéger les siens de la mort. Joline, dans les bras d'Aaron, s'était enfin endormie mais sa respiration était irrégulière, des gémissements plaintifs sortaient d'entre ses lèvres tandis que son conjoint caressait son dos. Lui-même fixait le vide et l'obscurité de la nuit, se demandant si, bientôt, c'était sa grande sœur qu'ils pleureraient tous.  

Tous des enfants nés de la guerre, et la violence coule de leurs veines, il n'y a rien que le monde puisse faire si ce n'est les voir s'entredéchirer. Ces enfants de la tragédie, que les dieux les plaignent...























































bonjour, je m'excuse en premier lieu de l'absence de gif sur ce chapitre à cause d'un bug qui m'énerve énormément! j'espère tout de même que ce chapitre vous a plu!

alors, avez-vous aimé ce chapitre? qu'avez-vous pensé de la longue conversation entre Tom et Allanah ? ou de l'apparition d'Abraxas en cette fin de chapitre ?

merci d'avoir lu, à la prochaine !

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top