40 | 𝔀hat's your poison ?

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| CHAPITRE 40 |

you came out of your mother with your fists clenched, screaming and covered in your mothers blood; you were forged in fire and you rose from the ashes, murder and mercy roiled into one.

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SA BOUCHE S'ÉTAIT
légèrement entrouverte et ses yeux scintillaient. Elle ignorait quoi faire, mais ses iris se teintaient peu à peu du liquide glacée de ses larmes. Elle les laissa s'écouler sur sa douce joue de porcelaine, effaçant les souvenirs de la main d'Aleksander de celle-ci. La tension grandissait rapidement dans cet espace clôt, Tom était la bête et Allanah, la pauvre victime qui pensait s'en sortir. La robe semblait se resserrer jusqu'à contracter ses côtes sur son propre organisme, elle peinait à respirer et son corps tanguait diablement jusqu'au sol. Les émotions qu'elle ressentait face à lui se retranscrivaient sur elle, Allanah était à l'étroit dans son propre corps tant l'amour qu'elle nourrissait pour lui prenait toute la place. Elle recula, tremblante, d'un pas ridicule compte tenu de l'espace qui les séparait. Il avançait à son tour, condamnant leurs corps à se retrouver qu'elle le veuille ou non, qu'elle le veuille mais qu'elle se le refuse.

- N-nan..., nan, nan..., c'est pas possible...

Tom haussa un sourcil, la mine amusée par toute cette situation. Il entrouvrit à nouveau les lèvres, au grand désespoir de la lutte d'Allanah :

- Il est inutile de perdre notre temps avec le déni et ses futilités, Allanah.

Il avance à nouveau d'un pas, et le dos d'Allanah rencontra le bois de sa porte, permettant à son corps de se maintenir debout. Le jeune homme leva la main, refermée sur sa baguette, et émit un geste qui ralluma toutes les bougies autour d'eux. Les légères flammes dansaient autour des deux amants, elle léchaient la puissance qui ressortait d'eux, elles se galvanisaient du désir qu'ils les unissaient. Le rouge prenait place sur le visage de Tom et il était à présent éclairé à ses yeux. Elle voyait ce que les années avaient fait au jeune adolescent qui l'avait laissé il y a maintenant dix ans. Tom était devenu un homme, il avait légèrement grandi, assez pour accentuer la soumission qu'il exerçait sur la jeune femme. Ses traits étaient froids, durs, et marqués par des actes immoraux, damné à jamais et plus désirant encore qu'il ne l'avait jamais été.

Allanah n'était tombée amoureuse que d'un seul homme dans toute son existence, mais elle retombait pour lui à chaque fois qu'elle le voyait. Tristement, et sans imaginer une seule seconde ne plus l'aimer. Tom était le poison qui la consumait; elle était lui et il se délectait de cela.

Le brun passa ses iris sur le corps d'Allanah, sur le corps de la femme qu'il n'avait jamais vu. Il sourit d'autant plus, voyant le vert épousé ses formes et faire honneur à leur maison, et à lui. Elle était divine et il n'aurait espéré moins de la seule qu'il voulait et qu'il n'avait pas encore totalement. De cette fidèle guerrière qui s'entêtait à lutter. Conduisant le balai des flammes jusqu'à elle, il s'approcha encore plus, la faisant retenir son souffle.

- Je t'ai manqué ?

La seule entende de sa voix était une torture pour elle, pensant avoir oublier comment l'enfer sonnait lorsqu'il susurrait à votre oreille, il lui rappelait brutalement.

- Parle.

- Va-t-en...

Tom sourit encore plus, cette scène devenait palpitante, il sentait l'excitation de ce moment tant attendu contrôler ses réactions, et il la laissait faire.

- Mais pourquoi partirais-je quand tu as tant attendu que je revienne ?

- C'est faux, prononça-t-elle, de sa voix tremblante et détruite.

- En es-tu sûre ?

La seconde qui suivit cette question suffit pour Tom à se retrouver juste en face d'elle, à quelques centimètres à peine. Il galvanisait son corps de sa seule présence et il le savait. Il leva sa baguette, enfermant toujours celle-ci entre ses phalanges, il caressa du bout de son arme la joue emplie de larmes de la sorcière. Il ne souhaitait pas qu'elle pleure, pas maintenant. Nan, il voulait qu'elle supplie.

- Je t'ai observé ces dernières semaines, je me suis renseigné sur ton parcours, avoua-t-il, diminuant légèrement le contrôle des sens de la femme, son souffle brûlant sur son visage, tu es impressionnante, et...

Il fit qu'elle relève doucement la tête vers lui, connectant leurs iris dans un échange titanesque.

- Tu as l'air bien avec eux, mais, Allanah, susurra-t-il, implacablement, tu es tellement mieux avec moi.

Le souffle de la sorcière s'était bloquée, il était saccadé et fracassait les lèvres de Tom. C'était comme si leurs bouches s'étaient à nouveau rejoints, comme si leurs corps se rencontraient violemment, bataillait pour plus encore posséder l'autre. Ils n'avaient pas bougés, leurs corps étaient liés par leurs propres magies, c'était psychique, leur union dépassait de bien loin les simples sentiments des humains. Ils se désiraient comme les dieux pouvaient se chérir, infiniment.

- Je n'ai jamais voulu que tu reviennes, chuchota-t-elle, se concentrant sur sa lutte intérieure.

- Pourtant, tu ne voulais pas que je parte ? Je me trompe ?

Ce moment amusait particulièrement Tom, il sentait l'armure d'Allanah se formait autour de son déni. Voulait-Elle seulement accepter qu'il était revenu ? Il laissa tomber le long de son corps sa main droite et leva l'autre, celle vide de son arme, et la posa exactement à l'endroit où avait reposé celle d'Aleksander. Il émit une caressa qui n'en était aucunement une, il appuya sur sa peau avec son pouce, violemment, jusqu'à détruire les larmes qui y résidaient encore.

- Une fois que je suis parti, tu as reformé ton monde sur l'idée que je ne reviendrais, et inconsciemment, tu as laissé un vide à cette pensée, maintenant, il laissa sa paume glisser jusqu'à son cou, diablement bien, je suis revenu et tu crois que tout s'effondre, mais tu as tord. Tout se complète, je te complète, Allanah.

Allanah avait tant halluciné au court des années, des mirages qui lui laissaient entendre que Tom était revenu, que ses mains se posaient à nouveau sur son corps. Ce soir là, tout était bien réel et elle n'avait jamais autant voulu se plonger dans la folie, effacer l'empreinte brûlante de sa paume contre sa joue. Tom était violent même dans ses plus doux gestes car son être s'ancrait brutalement en nous, sans jamais nous laisser, pour toujours et à jamais.

  - Tu vas détruire le monde, souffla la jeune femme, douloureusement, t-tu vas tout détruire. 

Le Jedusor ricana légèrement, laissant ressortir la cruauté qui s'était créée en lui. Il se pencha, amenant ses lèvres à frôler son oreille, à faire rebondir sa peau sur le bout de sa langue.

  - Rien n'a d'importance si je ne t'ai pas à mes côtés.

Scrutant la noirceur devant elle, les yeux d'Allanah s'écarquillèrent à l'entente des viles paroles du démon, de la douce mélodie qui la charmait, dont une part d'elle avait toujours été si réceptive, si avide d'en savoir plus. Elle savait pourtant au combien cela était un mensonge uniquement décidé à l'amadouer, mais après toutes ses années d'absences et d'attentes, la voix de Tom se rythmait à la souffrance qu'elle avait ressentie. Elle voulait protéger l'humanité du fléau qu'il représentait mais elle n'était capable de s'en protéger elle-même. Ses frêles bras remontèrent le long de son corps jusqu'à poser ses fines mains sur le torse de Tom. Ce geste était presque délicat, mais il cachait un telle supplication, elle vouait simplement qu'il s'en aille.

Allanah effectua une soudaine pression sur le sorcier et se dégagea de son emprise démoniaque, s'éloignant de la porte et de lui par la même occasion, la jeune Green secoua vivement la tête.

- Tu dois partir, assura-t-elle, en le pointant rageusement du doigt, je n'ai plus rien à voir avec celle que tu as connu, e-et je n'ai plus rien à voir avec toi !

Après une hésitation flagrante, Allanah avait reprit une assurance inée, puisée dans ses dernières forces actuelles. Le brusque retour de Tom avait tout chamboulé, et cela en quelques minutes à peine, mais elle n'avait pas le droit. C'était sa vie désormais, elle se battait pour ce qu'elle croyait juste, et pour les personnes qui voulaient la même chose qu'elle. Elle grinça des dents à la vision de sa propre baguette sur le sol de son appartement, bien trop loin d'elle pour l'atteindre. Elle planta son regard déterminé dans les iris sombres de Tom, une scène qui s'était bien trop présentée à eux à travers le temps.

- Nous savons tout deux comment tout va se dérouler, Allanah..., murmura à nouveau le jeune homme, plein de complaisance, tu vas lutter, encore et encore, tu vas te battre tellement fort contre cet instinct obsessionnel qui nous lie, et tu vas tant te priver qu'abandonner sera pour toi la plus douce des finalités...

- Nan !

Malgré la violence de sa réponse, Tom ne pouvait qu'observer la fêlure dans sa voix et la douleur dans son regard, il scrutait cela en silence, laissant la guerrière hurler et celle qu'il voulait réellement se taire dans ses yeux.

- Il ne s'agit plus que nous deux autant qu'il ne s'agit plus que de moi et tu le sais ! Nous deux, ça n'a plus rien à voir avec ce qu'on était avant ton départ !

- Alors, dis-moi, qu'est-ce qu'on est maintenant ?

Les lèvres d'Allanah s'entrouvrirent légèrement, le coeur battant de toutes les réponses qu'elle souhaiterait donner mais qu'elle ne pourrait jamais.

- On va déclencher une guerre, Tom.

Le futur mage noir laissa sa langue marquer du délice de ce moment ses lèvres charnues, il sourit après cela et s'approcha un peu plus d'elle, lentement tandis qu'elle gardait un espace censé la protéger.

- N'était-ce pas déjà ce qu'on a toujours fait ? Deux enfants de la tragédie qui gravissent le monde à la recherche de leurs plaisirs bien distincts, narra-t-il comme un conte, mais au final, le sommet de la montagne et du monde les fait se rejoindre, tout naturellement.

  - Nous ne sommes plus des enfants, Tom.

  - Et la guerre que tu crains tant de déclencher, déclara lentement le Jedusor, elle a déjà commencé.

Allanah balaya violemment ses paroles de la main, s'armant d'un déni imparable et d'une rage aussi violente qu'à l'accoutumée. Elle fit un pas vers Tom, une avancée brutale qui mettait à mort la peur qu'elle ressentait jusque là, elle n'était plus cette adolescente craintive, loin de là.

- Peu importe pour quelles raisons délirantes tu crois avoir ta place dans ma vie, tu as tord, insista lourdement la jeune femme, tu n'obtiendras plus jamais le moindre aspect de soumission que tu as eu de moi avant ton départ. Peu importe qui tu crois encore avoir en face de toi, tu te trompes, et je te le prouverais.

Tom laissa légèrement sa tête penchée sur le côté, accentuant le sourire sur son visage, et faisant grandir le plaisir en lui.

- Peu importe également ce que tu crois être quand je ne suis pas là, tu mens aux autres, et à toi. Tu n'es réel que lorsque tu es près de moi.

Les forces intérieures d'Allanah tremblèrent, ces mots avaient atteints jusqu'à son organe creux. La puissance de l'attaque se ressentait dans tous les vaisseaux sanguins de son corps, faisant battre plus rapidement son pouls, le sentant contre la parure d'argent à son cou. Elle resta silencieuse, comme statique devant le prochain coup de massue qui l'achèverait. Soudainement, une voix endormie émergea de la nuit à sa droite, d'une couloir lui paraissant si lointain à cet instant :

- Allanah, à qui tu parles ?

D'un geste rapide et concentré en magie, elle mit fin à l'incandescence des bougies, tandis que Tom s'enfonçait dans la noirceur de leur appartement. Le visage d'Alphard s'invita à elle et elle pria si fort. Puisse-t-il ne pas discerner l'ombre du diable dans ses larmes, ne rien voir finalement si ce n'est la silhouette de son amie. Elle balbutia légèrement, mimant la surprise de sa présence, qu'elle se parlait seule et qu'elle allait se coucher bientôt. Il repartit aussitôt, murmurant qu'elle devenait de plus en plus folle. Alors, Allanah jeta un coup d'œil à l'endroit où le mage noir s'était camouflé mais il n'y avait à présent que le reflet de la lune sur son mur. Plus personne, comme s'il n'avait jamais été là.

Mais elle savait bien que tout cela avait existé, car un peu plus elle se sentait changée. La seule présence de Tom altérait les pensées, les directions que prenaient ses choix, la manière saccadée dont elle respirait à chaque remontée de tout ses souvenirs qu'ils avaient partagés. Il était entrain de revenir, plus que physiquement, il revenait en elle et chamboulait toute la vie qu'elle avait construit. Comment avait-elle pu penser échapper à ce mal qui les liait ?

Elle retira ses talons, sa robe, ses bijoux. Elle défit l'apparence désireuse qu'elle s'était attelée à créer en quelques secondes, elle se détacha de la jeune femme qui avait affronté Tom quelques instants auparavant. Allanah s'approcha lentement de sa chambre, ne voulant pas plus déranger le sommeil de ses amis, surtout craintive de leur devoir la moindre explication à la vision de ses larmes. Elle rentra finalement dans sa chambre et vit évidement Lyssa couchée sur leur lit et un de leurs vieux matelas parterre, Alphard s'étant rendormis dessus, la mine contrariée.

Sans penser à autre chose, Allanah s'allongea auprès de lui et pénétra dans la chaleur de ses bras, sous le fin plaid qui couvrait à peine leurs corps. Ils avaient l'air misérables comme cela, dans l'ombre du confort de leur lit, la lune ne les atteignait même pas, comme les démons abandonnés de la bonté du ciel. Presque pathétiques, serrés l'un contre l'autre, Allanah colla leurs fronts, et dans son sommeil, Alphard raffermit leur étreinte. Le vieux matelas faisait ressentir le sol comme frappant leurs omoplates et la nuit serait aussi courte qu'inconfortable, pourtant, le jeune homme, inconsciemment, fit se placer le corps de la femme sur le sien pour ne pas qu'elle ressente cela. Acte léger et futile contre tous les sacrifices que le monde leurs avait fait faire, mais il le fit tout de même pour elle.

Allanah s'endormit, les larmes coulants légèrement sur ses joues au cataclysme qu'elle sentait si proche, mais elle serra aussi fort Alphard qu'elle le put, car pour rien au monde elle ne souhaitait le perdre.

Elle se réveilla en première, en sursaut, rêvant en boucle de la nuit du meurtre de son frère, elle haleta et se laissa tomber sur le flanc, au côté d'Alphard. Elle soupira longuement, les yeux encore clos, se replongeant dans chaque événements si tortueux, chaque moment qu'elle avait vécu avec le jeune Jedusor. Réprimant son amour et tout désir, elle se plongea sous une douche brûlante et partit aussitôt au ministère, noyant chacune de ses pensées dans le travail.

Balançant ses jambes dans un rythme imaginaire, Allanah était perchée sur une des nombreuses paillasses qui ornait l'atelier d'Aleksander. Celui était devant elle, s'attelant à associer des objets qu'elle ne connaissait pas avec d'autres dont elle n'avait jamais retenu le nom. Il était si sérieux que ses lèvres ne formaient qu'un lisse trait, ses yeux plissés, il laissait même une esquisse de rides se former sur son front, il était différent lorsqu'il se concentrait sur son travail, il était aussi passionnant qu'il était passionné.

- Sérieux, Allanah, clama-t-il d'un seul coup ce qui la fit sursauté, t'as pas autre chose à faire ?

- Mon regard te perturbe ?

Elle ricanait légèrement en confrontant les iris du jeune homme qui était agacé.

- Oui !

Allanah murmura deux faibles d'accord avant de descendre de la table, elle fit le tour de la pièce, laissant ses doigts glisser sur les tables qui l'entouraient, toutes pleines d'objets appartement au jeune Almánzar. Elle n'arrivait pas à imaginer retenir autant de savoir dans un domaine précis. Le sien était plutôt simple, il suffisait de savoir élaborer des plans et ensuite de frapper fort. À ses yeux, cela relevait d'un caractère inné chez elle, et sans qu'elle réalise, elle se disait que son talent n'avait rien de bien spécial, alors qu'elle se trompait lourdement.

Soudainement, son bras frappa un objet qui rencontra le sol dans un grand fracas, Aleksander avait rapidement relevé les yeux, inquiet que la jeune femme n'ai cassé quelque chose. Il ne put que voir sa silhouette s'accroupir pour ramasser l'objet inconnu et se redresser vers lui, tenant nonchalamment la dite chose, elle s'exclama :

- Explique-moi pourquoi tu as une arme !

Riant doucement, il rétorqua tout aussitôt :

- Chérie, tu en une aussi, enfoncée dans la poche de son manteau !

- D'accord, murmura-t-elle, légèrement perturbée par la situation, Aleksander, pourquoi as-tu une arme moldu en ta possession ?

- J'en ai pas qu'une !

La jeune femme se stoppa quelques secondes, irritée par la débilité profonde dont faisait preuve son collègue et par le sourire adorable qu'il avait pourtant sur le visage. Elle s'approcha de lui, tenant toujours l'arme entre ses mains.

- C'est pas ma question, imbécile !

- Mais c'est ma réponse !

Aleksander riait devant la colère grandissante d'Allanah ce qui l'enrageait évidemment encore plus. Elle regarda l'arme entre ses mains, puis tout naturellement, la pointa vers lui.

- Tu sais, émit-Elle en l'observant avec un grand sourire, je sais peut être pas comment ça marche mais je finirais bien par comprendre si tu continues à m'énerver.

- D'accord, d'accord, ria le jeune homme sans une once de peur, en reprenant tout simplement l'arme de sa main.

Il l'observa quelques instants, comme s'il tenait un chaton endormi, comme une douce créature. Il la plaça correctement dans ses mains avant de relever la tête vers la jeune Green, plus sérieux qu'auparavant.

- Parfois, je me sens plus fort avec une arme moldu qu'avec ma baguette, c'est comme une sûreté pour moi. Il est plus question de savoir magique, de puissance ou d'habilité, juste pointer l'arme sur ce qu'on veut, et tirer.

Allanah l'écoutait calmement comme s'il racontait une histoire d'enfance. Elle hocha la tête, comprenant plus qu'elle ne croyait son attrait pour cette puissance sans nécessité de magie. Elle se refusa alors à lui notifier que ses capacités magiques lui assuraient tout autant la même réussite car il n'était pas question de le rassurer, simplement d'apprécier le fait qu'il se confiait à elle, comme elle avait pu le faire la veille.

- Tu veux que je t'apprenne ? Demanda soudainement le jeune homme en se redressant de la chaise où il était jusqu'alors, tu sais viser ?

- Quelques années de pratique de tir à l'arc donc oui, plutôt bien même, avoua-t-elle sans chercher à rester humble, même si je détestais ça !

Sous le regard rieur de son collègue, elle frotta son bras, signe qu'elle avait eu du mal à verrouiller son coude lorsqu'elle s'exerçait. Aleksander lui mit l'arme en main, et s'éloigna légèrement d'elle pour observer ses gestes.

- Suis ton instinct et montre-moi comment tu la tiendrais.

Lentement, elle releva son bras droit où reposait l'arme et la pointa au loin. Son pouce arriva naturellement sur la crosse de l'arme tandis que son index rejoignait la gâchette, elle chercha l'approbation d'Aleksander, ce qui la replongea naturellement dans son passé. Alors qu'il modifiait quelques détails, comme la force qu'elle exerçait sur l'arme, son esprit se retrouva avec la baguette de sureau en main et Grindelwald à ses côtés. Elle secoua la tête, sous l'œil intrigué du sorcier et se concentra sur le jeune homme.

Elle le vit seulement se placer derrière elle et doucement déplacer ses pieds pour que son pied gauche soit légèrement en avant et maintienne sa position. Il posa ses mains sur sa taille, sachant tout bonnement que c'était inutile, elle lui lança :

- Si tu permets, on fera ça plus tard ?
 
  - Avec plaisir.

Les mots avaient diablement bien roulés sur sa langue, tant qu'elle laissa tombé sa tête en arrière et murmura :

  - Je te déteste...

Il ria et releva son autre bras pour le faire stabiliser sa prise sur le pistolet, elle sentait qu'au fil des gestes d'Aleksander, sa prise sur l'objet se perfectionnait et elle trouvait cela stupéfiant qu'il sache quoi faire, à chaque instant, et cela même sur autrui. Elle n'arrivait pas à comprendre pourquoi chaque chose qu'il faisait lui paraissait stupéfiante à chaque fois. C'était plus fort qu'elle, Allanah le trouvait réellement spécial.

- Tu es parfaite !

Soudainement, elle fut perturbée par cette phrase et les événements de la veille lui revinrent en tête, elle laissa rapidement tombée ses bras et sa positon. Les lèvres d'Aleksander s'entrouvrirent mais elle fut sauvée par l'ouverture de la porte qui mit fin à sa torpeur. Les deux aurors se retournèrent vers Anaidéia qui venait d'entrer dans la pièce, elle n'ouvrit pas la bouche et fit simplement signe à Allanah de la rejoindre. Elle quitta sa proximité naissante avec l'américain et fuit cette situation aussi rapidement qu'elle put, ne donnant aucune explication au jeune homme. Les deux femmes marchèrent de la même manière à travers les couloirs du ministère, en silence, Allanah toujours enfermée dans ses pensées et la douleur qu'elles produisaient.

Son corps réagissait naturellement, son visage n'exprimait pas la peine qui l'assaillait et elle rejoint de cette manière la salle qui leur servait de réunion, ou simplement de moyens de fuir les autres employés du ministère. Toute son équipe était là et malheureusement elle dut affrontée le regard étonné et à la fois déçu de la jeune Peterson qui évidemment aurait voulu la voir s'absenter plus longtemps. Elle fut ravie de détruire sa matinée par sa seule présence, elle partit rejoindre la droite de son cousin qui lui accorda un léger sourire. Elle chuchota, aussitôt assise :

  - On va se faire crier ?

  - Aucune idée, c'est difficile à savoir, elle a l'air toujours énervée...

Thomas soupira et ingurgita son café fumant en reportant son regard sur le chef de son équipe. Anaidéia soupira et s'assit à son tour à une des chaises présentes.

  - Je dois vous avouer que je ne sais pas vraiment ce qu'on va faire maintenant.

Tous les regards s'étaient rapidement portés sur elle, exprimant la pensée qui avait traversé leur esprit à tous. Allanah pinça ses lèvres, et ce que les autres prirent pour une certaine déception de se sentir démunie, fut simplement pour elle un moyen de retenir ses craintes et sa douleur. Elle voudrait crier au monde qu'un mal bien plus grand les attendait, mais elle ne le faisait pas et ce depuis des années. Elle avait toujours tut tout ce qu'elle savait au sujet de Tom, et aujourd'hui, alors qu'elle devrait parler, elle se taisait encore. Elle ignorait pourquoi, la peur n'en était pas la cause. Peut être ne voulait-Elle simplement m'être en garde le monde, son esprit égoïste voulait sûrement croire qu'elle y arriverait seule, encore une fois, ou encore peut être, qu'elle ne voulait pas qu'il lui arrive le moindre mal qui ne vienne pas d'elle. Un relent du caractère malsain de leur relation qui n'arrivait pas à la quitter, c'était eux deux après tout, elle secoua la tête et retourna à la réalité.

  -..., j'aimerais faire autrement, mais vous serez principalement tourné vers les affaires de meurtres, tout est calme en ce moment, peut être que ça ne sera que des délits mineurs.

Les aurors ne savaient pas comment réagir, ils ne pouvaient se plaindre de vivre un temps calme et sans débordement de chaos, meurtre et terreur. Pourtant, ils sentaient tous qu'ils étaient inutiles; l'euphorie de l'arrestation des derniers sorciers soutenant grindelwald retombait, il n'y avait plus que le néant. Soudainement, la voix d'Elizabeth affronta ce vide et lança :

  - On sera comme des policiers ?

Elle avait dit cela de sa voix fluette qui enrageait tant Allanah naturellement mais à ce moment là, elle ricana, comme tous, Virgil renchérit :

  - Je préfère être un chérif, m'demoiselle !

Même Anaidéia esquissa un sourire et chacun savait qu'elle était la plus affectée par cette absence de travail. Anaidéia Caraweall, accompagnée depuis l'enfance par celui qui était à présent son mari, n'avait jamais rêvé que de grandeur, que son nom soit reconnu parmi les autres comme quelqu'un de fort et d'inoubliable. Et pourtant, on ne se rappellerait que du fait qu'elle s'était battue bravement dans la mauvaise époque, trop tard pour avoir connu Grindelwald, et bien trop tôt pour que la vraie menace ne parvienne à elle. Elle était une guerrière incroyable qui n'aurait jamais l'occasion de prouver sa force, autant qu'Ernest, et que tous les autres aurors à cette époque de paix. Ils étaient des policiers.

  - Allez, cassez-vous, prononça brutalement leur chef, jour de congé pour tout le monde.

Tous rirent légèrement, en passant à côté d'elle, Allanah murmura à son égard :

  - Dis plutôt que t'as pas de coloriages à nous donner.

Elle balaya d'un geste léger, contenant son sourire, les paroles de la jolie blonde. Sortant de cette salle la dernière, elle envoya un bisou imaginaire à la femme qu'elle voulait voir sourire plus qu'elle ne l'imaginait. Elle prit le chemin de la sortie du ministère, les autres l'ayant semés de bien loin, ou n'ayant tout simplement pas prit le même chemin. Bien qu'elle eut une terrible envie de rejoindre Aleksander, elle se retint par peur de trop le déranger. Allanah marchait bien trop joyeusement dans son ministère, en réalité, elle feignait tous ses sentiments et ne contrôlait sa vie que sous l'emprise du déni. Elle ne savait pas comment elle réagirait lorsque le mensonge ne suffira plus, et elle ne voulait pas le savoir.

Elle découla sur le hall principal du ministère et reconnut comme si elle sut qu'elle était là, Walburga Black. Toujours ouverte de noir de la tête au pied et un charme qu'elle ne parvenait pas à retrouver chez quiconque. Allanah ne saurait décrire leur relation tant elle était spéciale, Walburga était loin d'être comme Lyssa, et pourtant, à l'intérieur, elle semblait tout aussi fragile. Les deux femmes étaient deux forces bien distinctes, deux piliers dans sa vie, alors qu'Alphard était différent d'elles. Les fondations même d'elle dépendaient de lui.

Elle marcha vers son amie, souriantes toutes deux. C'était surnaturel comme les deux femmes savaient sans se parler qu'elles souhaitaient se voir. Elle se rejoignirent dans une étreinte brève et prirent directement le chemin d'une des cheminées, tout ce qu'Allanah entendit de la part de son amie fut :

  - On doit boire un café !

Rejoignant au même instant deux cheminées côte à côte, les deux sorcières se retrouvèrent rapidement ensembles sur le chemin de traverse qui était rapidement devenue habituel pour elle, les deux femmes marchaient vite dans la longue rue, sachant très bien qu'elles n'y resteraient pas très longtemps. Les sorcières n'étaient pas là pour boire de la bière au beurre, elle étaient bien ici pour boire un café autour d'une table de café londonien, à critiquer des gens qui ne devaient surtout rien entendre de leurs dires. Sans un mot l'une pour l'autre, elle changèrent de monde et rentrèrent dans l'atmosphère moldu propre au Londres que le monde connaissait réellement.

Très vite, les deux sorcières s'incrustèrent dans le paysage et rejoignirent leur endroit favoris en ville. Un petit café où ils leurs semblaient que tous discutaient et comméraient sur d'autres et se rendaient ensuite au restaurant d'en face avec ceux qu'ils haïssaient en secret. Installées, Walburga mit un geste au serveur qui vint directement à sa rencontre, envoûté comme beaucoup d'autres par la jeune Black. Elle commanda leurs cafés et accompagnements habituels et planta enfin ses yeux sur son amie qui souriait de cet instant étrange. Walburga haussa un sourcil et l'interrogea du regard.

  - Tu ne travailles même pas et tu parais plus pressée que moi ! Ricana la jeune femme, devant le regard courroucé de la noiraude, elle changea donc vite de sujet, j'imagine que tu sais que Druella est enceinte !

  - Oui, oui, tout le monde est heureux, tout le monde est content, balaya rapidement Walburga sous le ricanement de la blonde, mais !

  - Mais ?

Allanah pencha sa tête sur le côté, attendant la grande nouvelle que Walburga pourrait lui annoncer. Cela devait être très spécial car elle avait rarement vu cette femme aussi excitée, pressée et souriante à cet instant.

  - Je suis enceinte !

La bouche d'Allanah s'entrouvrit naturellement, comme si le poids de sa surprise s'abattait sur sa mâchoire. Elle avait du mal à y croire, mais le bonheur qui irradiait la pupille de son amie prenait tout son sens. Elle se précipita dans ses bras et lui répéta à l'oreille à quel point elle était heureuse pour elle. Les deux femmes ne cessaient de sourire et de voir encore plus se prendre dans les bras. Pour les émotions de l'héritière Green, c'était sûrement la grossesse de trop autour d'elle. De combien de bébés aurait-elle à retenir le prénom de constellations ?

  - Selon les prédictions du médecin, ça sera une fille !

  - Comment Orion a réagit ? Demanda-t-elle, tout naturellement, mais la perte légère de sourire de Walburga lui laissa deviner la réponse, mal, j'imagine, il a fait une remarque sur Cygnus et Dru' ?

Elle hocha la tête ce qui fit grogner de rage l'auror qui se retenait depuis déjà bien trop de temps d'arracher la vie à cet homme, elle dut se retenir encore, bien plus pour Walburga que pour lui.

  - Tu sais qu'il ne suffirait que de peu pour que je l'envoie à Azkaban ? Juste un livre bizarre, un coup monté, quelque chose comme ça, plaisanta la blonde, sans réussir à faire renaître le sourire sur son visage.

  - Tu sais très bien que s'il tombe, je tombe aussi, on est enchaînés l'un à l'autre, prononça douloureusement l'ancienne serpentarde.

  - J'aurais plutôt dis attaché pour son cas, mais chacun son avis...

Le coup d'œil réprobateur de Walburga ne lui fit pas regretter ses paroles, elle haïssait Orion du plus profond de sa chair et elle n'en démordrait pas, même devant sa femme. Un silence violent s'abattît sur cette table, une atmosphère étrange y régnait, les deux femmes pourtant si gaies quelques minutes auparavant étaient rattrapées toutes deux par des pensées qu'elles voudraient oubliés. Walburga murmura, mais ses fébriles paroles vinrent jusqu'aux oreilles d'Allanah :

  - Mais dans quel monde vont grandir tout ces enfants ?

Allanah releva la tête et planta ses yeux dans les siens, légèrement écarquillés. Elle ne vint qu'à une seule conclusion.
Elle sait.

L'ambiance autour d'elles se dessina rapidement, comme happée par la vérité. Comme si leurs souffles étaient leurs mots, aussi saccadés étaient-ils, les deux femmes avaient du mal à parler. Elle se regardaient, et cela suffisait à exprimer la peur qui les traversait, Allanah depuis toujours, Walburga tout autant. La sorcière américaine posa sa main sur celle de son amie et répondit à une question qui n'en désirait pas une :

  - Dans celui qu'on construira pour eux.

Walburga soupira et sortit doucement une clé de sa poche et la tendit à Allanah.

  - Tu auras probablement besoin de ça prochainement, intima-t-elle comme si elles étaient écoutées, viens en milieu de journée, il est jamais à la maison, n'essaye pas de prendre un livre, remet tout en place. Mes ancêtres n'étaient pas très friands de partager leur savoir, je ne veux pas découvrir les sorts qu'ils ont créés.

Allanah hocha lentement la tête alors qu'on leu apportait enfin leur commande. Tandis que Walburga, insupportable comme elle était, importunait le serveur pour le temps que cela avait prit, le regard de la blonde balaya la rue et se figea sur un point bien précis. Adossé à un mur au loin, assez à l'ombre pour ne pas être remarqué mais à la fois indiscutablement éclairé par la seule raison qu'il était lui. Tom observait la jeune femme, elle pouvait presque voir se dessiner un sourire. Il ne faisait pas cela pour l'effrayer, encore moins pour qu'elle ne le rejoigne, mais à présent, elle savait que chaque chose qu'elle faisait, il le savait. Allant du coup qu'elle pouvait donner dans ses cheveux en marchant, à tout ce qui s'était passé avec Aleksander, peut-être que la paranoïa jouait, peut-être la vérité était-elle encore pire ?
Les deux amants se jaugeaient au loin et tombaient dans l'observation de l'autre comme ils aimaient tant le faire, se plonger dans la vision enivrante, dans le souffle qu'ils pouvaient presque sentir sur leurs corps. Si le monde pouvait brûler ans qu'elle n'y accorde d'importance, elle pourrait sûrement franchir l'espace qui les séparait et avoir finalement ce qu'elle souhaitait, si seulement elle ne savait plus pourquoi elle se battait.

Brutalement, alors qu'elle reconnectait son attention sur Walburga et son breuvage fumant, une réalité lui vint à l'esprit. Même à cette distance, Tom paraissait si grand, au delà de la taille et de l'apparence, son aura se projetait jusqu'à elle et le pouvoir qu'il couvait paraissait démentiel. Elle n'avait jamais vu d'égal à cette sensation de puissance, même au côté de Grindelwald, même avec la baguette de sureau. Elle imaginait à peine les conséquences qu'auraient cette puissance sur le monde une fois que le plan de Tom sera mis en route, elle ne voulait pas y songer. Y songer, c'était réaliser, c'était défier le déni, et défier tout le rôle qu'il voulait lui accorder.

Elle se remit à boire son café, tout naturellement, ignorant le regard de Tom, du moins, essayant de ne pas réaliser qu'il la scrutait toujours.

Allanah parla aussi longtemps qu'elle put, espérant laisser assez s'écouler le temps pour qu'il s'en aille et lorsque la boule à son ventre disparut, elle réalisa que le jeune Jedusor n'était plus là. Walburga avait finalement retrouvé le sourire, assez du moins pour qu'elle la laisse s'éloigner vers chez elle sans crainte quelconque, mis à part de qui elle retrouverait.

Allanah marchait dans les rues bondées de Londres, elle n'arrivait pas à comprendre pourquoi il y avait tant de gens ce jour-ci, particulièrement à l'instant où tout ce qu'elle souhaitait était transplanée jusqu'à son appartement et s'y enfermer avec Alphard et Lyssa. La masse informe de moldus qui l'entouraient lui empêchait tout usage de magie, elle était agacée, marchait donc plus vite, sans faire attention aux personnes qu'elle bousculait. Elle se sentait presque étouffée dans cet espace si plein, elle ne discernait plus les visages, et elle savait en réalité ce qu'elle craignait.

Et elle eut raison de craindre. Une main se glissa sur sa taille pour la maintenir collé à quelqu'un, leurs deux manteaux sombres se mêlaient et on ne dissociait rapidement plus leurs deux corps dans le contact étrange qu'ils produisaient. Tom la guidait loin de la foule et à cet instant, Allanah aurait réellement souhaité rester priver d'air que de se retrouver près de lui. Tout dans le rapprochement de leur corps était brulant, bien plus qu'hier, tellement plus à chaque seconde.

Lorsqu'il était proche, Allanah suffoquait d'une toute autre manière, indescriptible. L'air pénétrait son organisme, celui-ci le filtrait mais le jugeait comme inutile et le rejetait aussitôt, son corps même luttait contre son esprit. Toutes les cellules que Tom avait touché d'elle s'étaient laissés mourir et remplacé dans le cycle de leur existence, et pourtant, son corps répondait au même désir et à cette même soif de lui.

Finalement, les deux sorciers débouchèrent sur une rue presque vide où l'air ne put que se frayer un chemin jusqu'à ses poumons. Malgré l'espace, Tom gardait cette main puissante autour de sa taille et ne décrochait pas un seul mot. Ils continuèrent d'avancer, et Allanah savait bien que ce chemin menait également à son appartement, elle avançait donc aussi, espérant que le seul désir de Tom était de la raccompagner chez elle à la place d'Aleksander cette fois-ci. Il prit tout de même la parole, lentement, sans la regarder :

  - Je ne suis pas Grindelwald, je ne veux pas d'une petite fille crédule à peine douée de conscience qu'il a voulu te faire devenir, cracha-t-il finalement, presque colérique de cette pensée.

Le souffle presque coupé par cette soudaine parole, elle le laissa continuer.

  - Je te veux toi, dit-il, alors que cela sonnait diablement bien à ses oreilles, il remonta sa main le long de son dos, toute entière, il murmura la fin, avec moi.

La pression sur son corps disparut soudainement, et tout ce qu'elle eut fut un livre glisser entre ses mains. Elle l'observa, il s'agissait en réalité d'un carnet noircie de part en part de l'écriture soignée de Tom. Elle lut ce qu'il avait inscrit à la première page : comment contrôler et maîtriser la puissance d'un obscurius. Son coeur loupa un battement, elle ne sut quoi dire et resta quelques secondes bouche-bée par les événements.

Elle observait cet ouvrage que le jeune Jedusor avait réalisé à travers les années en sachant bien que cela ne servait que sa manipulation, il cherchait à l'endormir. Il mêlait sa peur de perdre le contrôle au désir qu'elle éprouvait pour lui. Il agissait comme ci elle avait le moindre choix, mais au final, il souhaitait museler ses croyances et tout ses autres désirs. Ça serait plus facile, tellement plus facile, se dit-elle en avançait distraitement vers chez elle. Allanah tenait fermement le carnet entre ses mains, elle essayait au plus possible de le camoufler, comme si les moldus qu'elle croisait pouvait savoir, comme si tout le monde pouvait connaître les terribles pensées qui la traversaient.

La jeune femme arriva rapidement jusqu'à son appartement, lorsqu'elle y pénétra, l'espace était envahi d'une douce lumière, en dépit d'éclairer tout Londres, le soleil avait prit refuge dans ce modeste endroit. Son regard affronta celui d'Alphard, étonné de sa présence, occupé à s'allumer une cigarette. Allanah avança de quelque pas dans la pièce et retira lentement son manteau, camouflant le carnet sous celui-ci. Elle s'affala sur le canapé, comme une routine aussi appréciée qu'éreintante. Elle souffla, longuement, fait quitter une grande partie de son air pour en reprendre un plus neuf, un qui n'avait pas connu la proximité qu'elle venait de vivre avec Tom et avec le mal.

- Alphard..., prononça-t-elle dans un souffle, comment est-ce que je peux savoir que je fais les bons choix ?

- Je ne pense pas que tu puisses, autant que tu ne peux pas savoir comment chacune de tes décisions se répercutera sur ta vie, c'est un jeu d'hasard.

Elle tourna la tête, abandonnant son plafond terne pour le regard profond de son meilleur ami.

- Je n'ai pas envie de détruire le monde, dit-elle dans un ton neutre, comme si cela n'avait en réalité aucune importance.

Les yeux d'Alphard exprimaient un si grand émoi qu'elle ne doutait pas qu'Abraxas l'avait mis au courant du retour de Tom en Angleterre. Elle préférait cela; elle n'aurait eu le courage de lui avouer.

- Mais..., j'ai l'impression que c'est inévitable.

- Tu te prends trop la tête, Allanah, affirma le sorcier en se redressant et lui tendant une cigarette, fais tout ce que tu veux faire, tu as la capacité de précipiter le monde à sa chute et de le sauver la seconde d'après. Peu importe ce qui se passe, ça ne sera pas de ta faute, et tu le sais.

Bien qu'il paraissait si sûr de lui, cela ne parvenait pas à rassurer Allanah. Les choses se bousculaient dans sa tête et rendaient ses pensées confuses. Pourquoi était-elle censée faire un choix quand tous voulaient le faire à sa place ? Allanah avait une crainte folle de mourir, de perdre la vie brutalement sans qu'elle ne puisse faire quoi que ce soit. Mais, il lui semblait qu'elle avait d'autant plus peur de ce qui adviendrait si elle suivait ce que son désir de gloire et de puissance lui dictait. Ce n'était pas une guerre qui s'annonçait à eux, c'était une apocalypse.

Elle jeta un coup d'œil discret à son manteau qui dissimulait le carnet qu'elle venait de recevoir, elle songea à celui dissimuler par un sort sous son parquet. De quel côté jouait-Elle réellement ?

Elle se redressa et rejoignit sa chambre, lentement, sans un quelconque mot pour Alphard, car aussi fort était-il pour la réconforter, c'était impossible ce jour-ci. Tout simplement car elle ignorait ce qu'elle souhaitait entendre, elle était complètement perdue, et cela allait la rendre encore plus folle qu'elle ne l'était déjà.

Allanah défit le sort qu'elle avait placé sur le journal et le prit dans ses bras. Le noeud dans son estomac reprit aussitôt elle ouvrit le carnet. Les pages vierges la perturbaient toujours tant elle avait écrit sur sa haine, sa tristesse, et son désespoir à un simple objet de magie noire. La jeune femme attrapa un encrier et une plume rapidement et inscrit trois mots simples en haut d'une page quelconque :

Tu es revenu.

La réponse ne se fit pas tarder, le spectre ayant tant comblée l'absence de Tom rétorqua :

Comment te sens-tu ?

La plume trembla légèrement dans ses mains devant les lettres qui disparaissaient déjà de sa vision, c'était une question simple à laquelle il s'avérait qu'elle n'ait aucune réponse à donner. Elle balbutia dans la réalité, parlant à elle-même, gênée de ne pas assez connaître ses propres émotion, elle répondit aussi franchement qu'elle put.

Perdue.

On n'est jamais réellement perdu, on sait même exactement ce qu'on souhaite. Parfois, tant cela nous fait mal, on croit que c'est la mauvaise décision, mais c'est le déni qui nous restreint à ce qu'on désire réellement.

Elle referma brutalement le journal.

bonjour, bonsoir à tous !
j'espère sincèrement que ce chapitre vous a plu, et que le retour de Tom vous a fait plaisir, cela faisait longtemps que je n'avais pas écris sur des moments entre eux deux et j'avoue avoir eu assez peur de ne pas être à la hauteur ! le chapitre est plus court que d'habitude car j'ai eu un peu plus de mal à l'écrire !

tout d'abord, avez-vous aimé ce chapitre ?
comment avez-vous trouvé les retrouvailles entre Allanah et Tom ?
le léger passage plus doux au ministère et l'annonce de Walburga (pour préciser, actuellement on est en 1954 et Sirius ne naît quand 1959, je le sais mais c'est un choix de ma part, l'enfant n'est pas Sirius !)
La fin ? une pensée à cette pauvre Allanah ?

je tenais sincèrement à vous remercier pour les 50k qui sont déjà dépassés depuis quelques temps, c'est vraiment incroyable pour moi et j'ai du mal à croire que tant de gens lisent cette histoire, merci mille fois, vraiment !!

merci d'avoir lu, à la semaine prochaine !

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