─── ❝ 𝒄𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝑿𝑽𝑰𝑰𝑰
「 ✦ 𝐋𝐞 𝐜𝐨𝐟𝐟𝐫𝐞𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐡𝐢𝐯𝐞𝐫𝐬 𝐝'𝐚𝐧𝐭𝐚𝐧 ✦ 」
𝐃ès que la porte se referma avec un bruit sec derrière elle, Kimberley accéléra le pas, marchant aussi vite et aussi loin qu'elle le pouvait, comme si la distance pouvait la séparer de sa douleur. Elle ne prêta aucune attention aux deux gardes postés devant la chambre, qui avaient probablement entendu chaque mot de leur dispute. Elle n'en avait que faire. Ce qu'elle ressentait à cet instant était insupportable, elle avait besoin de s'éloigner, de respirer, de crier peut-être. N'importe quoi pour libérer ce poids immense qui lui oppressait la poitrine.
Les larmes dévalaient déjà son visage sans qu'elle puisse les arrêter, brouillant sa vue. Mais elle continuait à marcher, avançant sans but, ses jambes la menant sans qu'elle sache vraiment où elle allait. Peu importait l'endroit, tant qu'elle pouvait s'échapper, ne serait-ce que pour un moment, de cette réalité écrasante. Ses pensées tournaient en boucle, et chaque pas semblait plus difficile que le précédent. Elle suffoquait, sa respiration devenant saccadée sous l'effet des sanglots qui montaient en elle. Une boule de panique se formait dans son ventre, grossissant à chaque instant, menaçant de l'engloutir.
Traversant un couloir, elle aperçut au loin un balcon un peu en retrait. Il lui sembla être sa seule échappatoire. Sans hésiter, elle tourna à droite, ses jambes tremblantes la portant jusqu'à ce petit coin de solitude. Là, sur le balcon, un banc en pierre semblait l'attendre. Kimberley s'y laissa tomber lourdement, comme si ses jambes ne pouvaient plus supporter son propre poids. L'air frais du matin l'enveloppa, lui apportant un bref soulagement. Enfin, elle était à l'extérieur, à l'abri des regards indiscrets, loin de tout.
Elle ferma les yeux un instant, essayant de calmer son souffle, mais la douleur qu'elle avait tenté de fuir la rattrapa, plus intense encore. Le poids sur sa poitrine devenait insoutenable. Elle éclata en sanglots, son corps tout entier secoué par la force de ses pleurs. Elle n'avait jamais ressenti une telle détresse auparavant. C'était comme si tout en elle se déchirait, un torrent d'émotions incontrôlables qu'elle ne pouvait plus retenir.
Il allait mourir.
Ces mots tournaient dans sa tête, comme un écho interminable qui la torturait. Ils résonnaient sans cesse, chaque répétition lui infligeant une nouvelle vague de douleur. Il allait mourir. La réalité était là, brutale, inévitable, et elle ne pouvait rien y faire. Le choc la paralysait, l'empêchant de penser à autre chose. Elle serra ses bras autour d'elle-même, comme pour se protéger de cette vérité, mais c'était inutile.
Elle ne pouvait tout simplement pas se résoudre à le laisser partir. Pas maintenant, pas demain, ni jamais. L'idée même était insupportable. C'était comme si une partie d'elle-même lui était arrachée, une partie qu'elle ne pourrait jamais récupérer. Son amour pour Loki était si profond, si intense, qu'il lui semblait presque vital. Ils avaient eu si peu de temps ensemble, trop peu pour satisfaire cette soif de l'autre qui les consumait.
Que deviendrait-elle sans lui ? Elle n'avait plus de raison d'être sans lui. Rien n'aurait plus de sens. Rien que de penser à une vie sans Loki la plongeait dans un abîme de désespoir. Elle se souvenait de cette année marquée par son absence, une année où elle avait tenté de survivre, d'avancer, malgré tout. Mais même alors, il était encore en vie, quelque part dans l'univers. Elle pouvait encore se raccrocher à cet espoir ténu qu'ils se retrouveraient. Mais si la mort les séparait... comment pourrait-elle continuer ? Comment pourrait-elle affronter un monde où il n'existait plus, où son rire, son regard, ses caresses, n'étaient plus qu'un souvenir douloureux ?
En y pensant, Kimberley sentit un immense vide s'installer au fond d'elle, un vide froid et glacial qui semblait envahir chaque parcelle de son être. C'était comme si une partie de son âme s'éteignait, anticipant déjà le moment où il ne serait plus là. Elle frissonna, serrant ses bras autour d'elle-même, cherchant désespérément à repousser cette sensation terrifiante.
Et puis, il y avait tous ces secrets. Ces vérités non dites, ces silences lourds de sens. Allaient-ils vraiment continuer à répéter ce même schéma jusqu'à la fin ? Loki se refermait toujours sur lui-même, refusant de se livrer complètement à elle, cachant des parties de lui qu'elle mourait d'envie de connaître. Et elle, de son côté, tentait sans cesse de briser cette carapace, de lui arracher des fragments de ses sentiments, de ses vérités. Mais à chaque fois, elle se heurtait à ce mur invisible, ce mur de méfiance qu'il avait érigé autour de lui. Combien de fois s'étaient-ils disputés à cause de cela ? Combien de fois s'était-elle sentie impuissante face à son silence ?
Combien de temps leur restaient-ils ? A quelle vitesse ce sort allait-il l'achever ? Et quand était-il de Thanos ? Pourquoi avoir mis sa menace a execution sans avoir pris ce qu'il voulait de Kimberley ?
Elle peinait à réfléchir clairement, comme si son esprit était embrouillé par la douleur, la peur, et l'amour qu'elle portait à Loki. Chaque émotion se mêlait à l'autre, formant un nœud qu'elle ne parvenait pas à démêler. Mais au milieu de ce tourbillon d'incertitudes, une chose restait claire dans son esprit : elle ne pouvait pas accepter que tout cela se termine ainsi. Elle ne pouvait pas se résoudre à perdre Loki sans se battre. Peu importe les obstacles, peu importe les risques. Il devait y avoir un moyen de changer leur destin, un moyen de défier la fatalité qui s'abattait sur eux.
Au même moment, la reine Frigga marchait lentement dans le long couloir bordé de colonnes en marbre. Elle aimait profiter de la vue des jardins en contrebas, où les fleurs colorées s'épanouissaient sous le soleil déclinant. Le calme qui régnait était apaisant, et Frigga savourait ces instants de tranquillité. Mais tout à coup, un bruit inhabituel interrompit sa promenade. Elle s'arrêta, tendant l'oreille pour mieux écouter. Ce qu'elle entendit ensuite lui fit froncer les sourcils : des sanglots.
Inquiète, Frigga suivit le bruit qui semblait provenir d'un balcon un peu plus loin. En s'approchant, elle aperçut Kimberley, assise sur un banc. La jeune femme avait le visage enfoui dans ses bras, secouée par des pleurs silencieux. Frigga sentit son cœur se serrer en voyant Kimberley dans cet état. Elle s'approcha doucement, ne voulant pas l'effrayer.
— Kimberley ? appela-t-elle doucement.
Kimberley sursauta en entendant la voix de la reine. Elle se redressa d'un coup et tourna le dos à Frigga, essayant rapidement d'essuyer ses larmes. Elle ne voulait pas qu'on la voie comme ça, surtout pas la reine. Kimberley faisait de son mieux pour cacher ses émotions, mais ce matin-là, c'était impossible.
Frigga, voyant la détresse de la jeune femme, s'approcha un peu plus, parlant avec toute la douceur dont elle était capable.
— Ma chère, qu'est-ce qui se passe ? demanda-t-elle doucement. Pourquoi êtes-vous dans cet état ?
Kimberley renifla, essayant de reprendre le contrôle de ses émotions, mais c'était trop difficile. Sa voix tremblait encore sous l'effet des sanglots, et même si elle essayait de parler, les mots restaient coincés dans sa gorge. Elle ne pouvait pas se résoudre à affronter le regard de la reine.
— C-ce n'est rien, répondit-elle en murmurant. Je vais bien.
Frigga n'était pas dupe. Elle voyait bien que Kimberley souffrait. Elle s'approcha encore, jusqu'à poser une main douce et réconfortante sur son épaule.
— Allons mon enfant, vous pouvez me parler sans crainte.
Kimberley hésita un instant, puis se retourna lentement. Ses yeux étaient rouges et gonflés à force de pleurer. Quand Frigga vit son visage, son cœur se serra encore plus. Elle leva les mains et posa doucement ses paumes contre les joues de Kimberley, essuyant délicatement les larmes qui coulaient encore.
— Oh, ma chère Kimberley..., murmura-t-elle, d'une voix pleine de tendresse.
Kimberley ferma les yeux un instant, se laissant réconforter par la reine. Même si cela ne pouvait pas effacer sa peine, la présence apaisante de Frigga était un soutien dont elle avait terriblement besoin.
Ce geste rempli de tendresse fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Kimberley, qui s'était efforcée de contenir ses émotions, éclata une nouvelle fois en sanglots, ses pleurs devenant incontrôlables. La reine Frigga, pleine de compassion, l'enlaça immédiatement, entourant Kimberley de ses bras protecteurs. Elle la serra doucement contre elle, caressant ses cheveux avec tendresse, murmurant des mots apaisants, presque comme une mère le ferait avec son enfant.
— Que s'est-il passé ? Demanda finalement Frigga dans un murmure.
Kimberley renifla, essayant de retrouver son souffle, et parvint enfin à articuler quelques mots, sa voix brisée par l'émotion.
— Il va mourir... souffla-t-elle, à peine audible.
Frigga, surprise mais visiblement pas choquée, recula légèrement pour regarder Kimberley dans les yeux.
— Alors il vous l'a finalement dit...
Kimberley leva les yeux, un mélange de surprise et de douleur se peignant sur son visage.
— Vous le saviez ? demanda-t-elle, choquée que la reine ait été au courant de cette vérité qu'elle-même venait à peine de découvrir.
Frigga soupira doucement. Son regard se perdit un instant, comme si elle revivait les instants où elle avait elle-même appris la nouvelle.
— Je l'ai appris quand je suis allée avec lui à l'infirmerie... répondit-elle, une pointe de tristesse perçant dans sa voix.
Perdue, ne sachant pas comment verbaliser ce qu'elle ressentait au plus profond d'elle-même, Kimberley soupira. Elle se passa les mains dans ses cheveux décoiffés, essayant d'apaiser la tempête émotionnelle qui faisait rage en elle. Elle soupira profondément, tentant de se calmer, mais la pression de tout ce qui pesait sur elle lui rendait la tâche presque impossible. Elle ferma les yeux un instant, essayant de trouver ses mots.
— On s'est disputé, avoua-t-elle enfin, ses épaules tombant sous le poids de cette confession. Je l'aime de tout mon être, mais j'ai l'impression qu'on se dispute aussi souvent qu'on s'aime. C'est épuisant.
— Les disputes sont courantes dans un couple, remarqua la reine.
— Mais je n'ai pas envie de me disputer avec lui. Il est tellement...
Kimberley buttait sur les mots, essayant de trouver la bonne façon d'exprimer ses pensées.
— Il est persuadé qu'il ne mérite pas d'être aimé. Peu importe tout ce qu'on a vécu, tout ce que je lui ai dit, tout ce que j'ai fait pour lui... Il semble incapable de l'accepter. Et... je ne sais pas s'il me fait vraiment confiance.
La reine resta silencieuse, laissant Kimberley vider son cœur.
— Il n'a même pas voulu me dire ce qu'il avait. J'ai dû lui arracher la vérité, encore une fois. Et... je suis fatiguée, tellement fatiguée de devoir sans cesse le pousser à s'ouvrir à moi.
Frigga hocha doucement la tête. Elle savait que Loki pouvait être difficile, mais elle comprenait aussi la profondeur de ses blessures.
— Loki manque de confiance en lui, expliqua-t-elle d'une voix douce. Il a traversé des épreuves qui l'ont marqué profondément. Mais je suis convaincue qu'il a confiance en vous. S'il garde certaines choses pour lui, c'est parce qu'il veut vous protéger de ce fardeau qu'il porte.
Kimberley secoua la tête avec frustration, ses yeux toujours baignés de larmes.
— Mais c'est exactement le problème. Je ne veux pas qu'il me protège. Je veux... je veux partager tout avec lui, même ses peurs, ses colères, ses larmes et ses doutes. Je veux tout, le bon comme le mauvais. Je veux être là pour apaiser ses douleurs, sécher ses larmes, partager ses joies et célébrer ses victoires. Je veux le connaître dans sa totalité, avec tout ce qui fait de lui ce qu'il est.
Frigga ne put s'empêcher de sourire devant le discours passionné de Kimberley. Elle voyait combien la jeune femme était éperdument amoureuse de son fils. C'était beau et émouvant, mais en même temps, cela lui déchirait le cœur de savoir que cet amour risquait de se terminer dans la tragédie.
— Lui avez-vous dit tout cela ? demanda Frigga, sa voix empreinte de compassion.
— Oui ! Je ne cesse de lui répéter, répondit Kimberley avec une intensité évidente. Je lui dis toujours à quel point il est important pour moi, combien je veux être là pour lui, quoi qu'il arrive.
— Mais lui avez-vous dit cela, de cette manière ? Redemanda-t-elle.
Kimberley réfléchit un moment, la tête baissée. Peut-être que Loki n'avait pas compris à quel point elle était sérieuse. Peut-être qu'il se croyait tellement indigne de son amour qu'il doutait de la sincérité de ses paroles. Peut-être qu'il avait besoin d'entendre ces sentiments de manière encore plus claire, de sentir qu'elle était prête à tout partager avec lui, sans condition.
Alors que le silence s'établissait entre les deux femmes, un oiseau arriva en volant et se posa sur le parapet du balcon. Il était petit et aux couleurs vives, ses plumes éclatantes faisant un contraste frappant avec le marbre gris du balcon. L'oiseau se mit à picorer le marbre, à la recherche de miettes ou d'insectes. Kimberley le regarda avec fascination, admirant les teintes flamboyantes de son plumage. C'était incroyable de voir à quel point la nature pouvait être belle et pleine de vie, même dans les endroits les plus inattendus.
Mais sa contemplation fut interrompue par un souvenir douloureux. Elle se remémora les paroles de Loki et se demanda si quelque chose pouvait encore être fait pour lui.
— Les Géants des Glaces... Ne pourraient-il pas venir en aide à Loki ? C'est de leur magie qu'il s'agit, peut-être auront-ils une solution.
Frigga observa Kimberley avec une admiration mêlée de tristesse. Elle savait que l'humaine était résolue et n'abandonnerait pas facilement. Cependant, elle devait affronter la dure réalité et décevoir les espoirs de Kimberley.
— Hélas, ils n'existent plus. Loki a annihilé leur planète lorsqu'il a découvert ses véritables origines.
Kimberley baissa la tête, laissant échapper un soupir de désespoir.
— Alors il est réellement condamné, murmura-t-elle, la voix pleine de chagrin.
— La magie des Jotuns est très particulière, propre à leur peuple. Il n'y en existe presque plus. Il n'y a plus qu'une seule relique magique ici dans le palais, donc c'est dire si elle est rare.
L'espionne releva la tête vers la reine, intéressé par ce qu'elle venait de dire.
— Quelle est cette relique ? demanda-t-elle, l'espoir renaissant dans sa voix.
Frigga hésita un instant, puis répondit :
— C'est l'Écrin des Hivers d'Antan. C'était autrefois la source des pouvoirs des Jotuns, avant qu'Odin ne remporte la guerre contre eux. Cette relique contient encore une partie de leur magie ancienne, mais elle est difficile à obtenir et encore plus difficile à utiliser.
La source des pouvoirs des Géants des Glaces... cela devait être une relique puissante, pensa Kimberley. Peut-être même assez puissante pour sauver Loki. Son désespoir s'évaporait lentement, faisant place à une faible lueur d'espoir, qui grandissait lentement en elle. C'était peut-être un espoir vain, mais cela suffisait pour lui redonner la force de se battre.
L'Écrin était là, sur Asgard, à quelques pas d'eux. Si elle pouvait obtenir une nouvelle audience avec Odin, elle pourrait peut-être le convaincre de l'utiliser pour sauver la vie de Loki. Kimberley savait que convaincre Odin ne serait pas facile. D'après ce qu'elle avait observé, le roi des Dieux n'était pas particulièrement enclin à éprouver de la compassion pour Loki. Elle devrait user de beaucoup de ruse et de persuasion pour le convaincre, mais elle était prête à tout pour sauver l'homme qu'elle aimait.
— L'Écrin des Hivers d'Antan, murmura-t-elle, en songeant aux possibilités que cette relique magique pourrait offrir.
Frigga acquiesça, observant la jeune femme avec une attention particulière.
— C'est une relique ancienne et très puissante, confirma-t-elle.
Frigga regardait attentivement Kimberley, remarquant la détermination croissante dans ses yeux. La reine savait qu'elle ne devait pas discuter davantage de ce sujet, mais elle désirait aider autant qu'elle le pouvait. Si cela nécessitait un peu de subtilité pour guider Kimberley dans la bonne direction, alors elle était prête à le faire.
Après un moment de réflexion, Kimberley se tourna vers Frigga, le regard plein d'espoir renouvelé. La reine était heureuse de voir la jeune femme retrouver sa force intérieure et l'éclat dans ses yeux. Elle essaya de retenir un sourire, sachant ce que Kimberley allait demander.
— Pensez-vous qu'Odin accepterait de me donner une autre audience ? demanda Kimberley avec une nouvelle détermination.
Elles savaient toutes les deux que la réponse à cette question était peu probable. Odin avait clairement exprimé son désir de ne pas voir l'humaine sur sa planète. Mais Frigga savait comment persuader son mari lorsqu'il le fallait.
— Je peux arranger cela, répondit Frigga avec un sourire rassurant.
La reine se leva alors, se préparant à quitter le balcon pour reprendre ses occupations.
— Pour le convaincre cependant, cela dépendra de vous. Mais je suis convaincue que vous avez la ténacité et les ressources nécessaires pour y parvenir.
Avec ces mots encourageants, Frigga s'éloigna, laissant Kimberley seule avec ses pensées. La colère et la tristesse de la jeune femme s'étaient transformées en une détermination farouche. Si sauver Loki était possible, elle trouverait un moyen, quel qu'en soit le coût.
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