✧ 15 ✧ A very strange letter (L'Avery étant regrets)
𝟕 𝖔𝖈𝖙𝖔𝖇𝖗𝖊 𝟏𝟗𝟕𝟑
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Le pouvoir. Qu'y avait-il de plus galvanisant au monde que le pouvoir ? Qu'y avait-il de plus satisfaisant que de voir les grands de se monde se presser pour lui baiser les pieds ? Celui qu'on surnommait Lord Voldemort ne voyait pas plus grand plaisir que celui-ci. Le mieux étant lorsqu'ils étaient intelligents, lorsqu'ils voyaient en lui son véritable potentiel et le craignaient autant qu'ils l'adoraient pour cela.
Jonathan Avery faisait partie de ces hommes intelligents. Dès lors que Tom-Jedusor-l'inconnnu-au-bataillon de Serpentard avait commencé à faire ses preuves, il avait décidé de lui serrer la main et de devenir son allié à Poudlard. Par ses compétences extraordinaires en magie, le jeune homme avait su gagner le respect de ses pairs à Poudlard. Les fils des plus grandes maisons de Sorciers s'étaient laissés entraîner dans ses rêves de puissance et ses ambitions délirantes pour redorer le blason de leurs familles. Ils avaient misé gros sur lui, et désormais si le puissant Lord Voldemort perdait, ils étaient certains d'être entraîné dans sa chute.
Alors que ceux qui se faisaient appeler désormais Mangemorts débattaient sur la réponse à apporter vis-à-vis d'un projet moldu qui était d'urbaniser une zone que les sorciers occupaient pour leurs entraînements de Quidditch, le Lord fit son entrée.
Ses yeux rouges balayèrent la pièce devenue silencieuse.
— Mon Seigneur, s'inclina Avery.
Les autres suivirent le murmure. Voldemort hocha la tête. D'un pas souple, il se dirigea vers la grande table qu'ils utilisaient pour leurs réunions. Ses fidèles serviteurs se placèrent derrière leur chaise puis s'assirent une fois que leur Seigneur l'ait fait.
— Rockwood, commence, ordonna le mage noir.
Alors que le mangemort résumait l'avancé des projets en cours, Voldemort laissa son regard s'égarer dans la pièce le vieux manoir décrépit où ils logeaient - une propriété secondaire d'Abraxas Malefoy - offrait une salubrité assez charmante dans le sens où les fenêtres obscurcies par la poussière et les toiles d'araignée offraient une intimité à l'endroit tout à fait adéquat.
— En bref, les aurores continuent de nous coller aux basques, mais ils n'ont rien de concret sur nous et tant que Malefoy fera bien son job, on aura la paix, termina le mangemort.
Voldemort hocha la tête lentement et se tourna vers Avery.
— Je crois que tu avais de bonnes nouvelles a nous apprendre, Avery, siffla la voix de Vous-Savez-Qui.
— En effet, mon Seigneur, acquiesça le mangemort. À la prochaine sortie à Pré-au-Lard des élèves de Poudlard, nous devrions pouvoir rencontrer quelques septièmes années qui aspirent à entrer dans nos rangs et...
Avery se coupa brusquement. Son maître faisait une tête étrange. Voilà bien des années qu'il ne l'avait pas vu arborer la moindre émotion, la moindre trace de sensibilité. Pendant un instant, il crut revoir son ami d'antan. Mais non, il s'agissait seulement de Voldemort glissant ses doigts blanchâtres dans ses boucles noirs, une grimace de douleur le défigurant.
— Mon Seigneur, tout va bien ? S'enquit Avery avec prudence.
Mais Voldemort ne l'entendait pas.
Une voix ne cessait de résonner dans son esprit.
Que t'est-il arrivé, Tom ?
Une voix féminine répétait cela dans une longue litanie lancinante qui lui déchirait la tête, un morceau pour chaque point cardinal. Lorsque la voix finit par s'arrêter, Voldemort voulut rouvrir les yeux, mais une image s'imposa dans son esprit, une jeune fille aux cheveux noirs et aux immenses yeux clairs le fixait, l'air impénétrable. Elle fit quelques pas vers lui, ouvrit la bouche et prononça :
Qui es-tu et que t'est-il arrivé, Tom ?
Un écho se répandit dans son esprit comme dans une cloche. La voix de cette fille ricochait sur les parois de sa boîte crânienne. Voldemort tenta l'occulmencie, mais cela ne fonctionnait guère, finalement, le visage de la fille finit par se dissiper seul.
— Maître ! S'exclama Jonathan Avery en proie à la panique.
— Je.vais.bien. répliqua le dit maître.
Mais lorsqu'Avery croisa un instant le regard du Seigneur des Ténèbres, il vit une chose qu'il ne s'attendait plus à voir depuis longtemps. Durant une seconde, tout au plus, les yeux de son maître avaient repris leur forme d'antan : pupilles rondes et iris si sombres qu'elles semblaient avoir été teintées à l'encre chinoise. L'homme décida de garder ce détail pour lui-même à la seconde où les yeux rouges du serpent firent à nouveau leur apparition.
— Reprends là où tu en étais Avery, ordonna Voldemort.
— Nos enfants, qui sont en septième année, souhaitent vous rencontrer. Leur prochaine sortie à Pré-au-Lard est ce week-end. Une rencontre à cette occasion pourrait être appropriée.
— Et pourquoi pas organiser une soirée dansante dans le bureau de Dumbledore, siffla Voldemort.
— En fait, il se trouve qu'une nouvelle boutique vient d'ouvrir, quelque peu excentrée, pas suffisamment pour paraître suspecte, mais assez pour ne pas risquer d'être aperçu par le premier venu. Le propriétaire est un allié à la cause, s'expliqua Avery.
Voldemort hocha lentement la tête.
— Admettons. Qu'avez-vous d'autre ?
— Hé bien, il se trouve que je...
Avery fut coupé par l'arrivée par poudre cheminette d'Orion Black. Cet homme à la barbe fournie et aux cheveux grisonnants s'était toujours permis bien trop de choses aux yeux d'Avery. Peut-être cette fois paierait-il le prix de son insolence ? Être en retard aux réunions du maître se soldait généralement en doloris généreux.
— Excusez mon retard, Maître, s'inclina Black en retirant son chapeau haut de forme. Mon fils cadet a eu quelques ennuis à Poudlard, rien de bien grave, il est tiré d'affaire, mais l'histoire devrait vous intéresser.
— Assieds-toi, Orion, susurra Voldemort en indiquant une place à sa gauche.
Le Lord de la famille Black ne se fit pas prier.
— Raconte-moi donc ta mésaventure, réclama Voldemort. Cela nous expliquera donc pourquoi tu ne daignes pas répondre à ton maître lorsqu'il t'appelle ou pourquoi Parkinson semble à ce point mettre un point d'honneur à désobéir.
— C'est à propos de l'affaire dont je vous ai parlé il y a quelques semaines, Maître...
Voldemort hocha la tête une nouvelle fois.
— J'ai reçu une lettre de ma fille me demandant de me rendre à Pré-au-Lard. Mon épouse s'en chargera. Mais j'ai pensé que les informations qu'elle avait à transmettre, vous intéresserez.
— Nous irons donc à Pré-au-Lard ce week-end, adjugea le Seigneur des Ténèbres.
Avery jura que ses yeux étaient devenus d'un rouge plus vif lorsqu'il avait prononcé ces mots, pourtant le visage de son maître demeurait impassible.
*
La réunion se termina sans qu'aucun autre événement majeur ne vienne la ponctuer. Les mangemort disparurent un à un à la manière dont ils étaient apparus. Rien qui ne requiert l'attention du Seigneur des Ténèbres. Seul, resta Orion Black face à son maître. Ce grand homme charismatique à la barbe parfaitement taillée – aussi bien que son costume haut de gamme – promit à un excellent avenir de par le sang coulant dans ses veines en était venu à lécher les semelles crasseuses d'un homme de deux ans son cadet ayant des origines pour le moins douteuses et si ce fait seul n'était pas suffisamment étrange, il fallait ajouter à cela qu'il le faisait par pure dévotion. Comment cela était-il arrivé ? Une excellente question à laquelle on se gardera de répondre pour l'instant. Voilà plutôt, Orion qui tirait de l'une de ses poches un morceau de parchemin.
— Tenez, Maître, offrit Orion en avançant de quelques pas prudents.
Le Seigneur des ténèbres attrapa de ses longs doigts blanchâtres le morceau de papier et s'attela à le déplier.
Chers Parents,
Il se passe des choses à Poudlard, des choses étranges. Je sais que Dawlish nous a demandé de rester dans la légalité, mais voilà même avec l'aide des Gryffondors et des Serpentards réunis, nous ne sommes parvenus à rien.
Lors d'un procès, juste et équitable, tout porte à croire que Regulus et Sirius serait condamnés pour la malédiction de McLaggen. Je sais cependant que vous avez les moyens de les sortir de cette situation inconfortable et je suppose que vous prenez cet événement comme une opportunité pour ramener Sirius dans vos bonnes grâces.
Malgré mes déductions, je me suis dit que je devais jouer le jeu, n'est-ce pas ? De la même manière, si j'ai eu tort, il vaut mieux que je joue le jeu. De plus, trouver le véritable coupable permettrait de gommer l'opprobre jeté sur notre famille.
Alors, je me suis rendue dans la réserve, sans en demander l'autorisation, et j'ai découvert une chose assez étrange sur une forme de magie très rare. J'ai des questions importantes à vous poser.
Si ce que j'ai lu est vrai, mes frères, vos fils, pourraient être les véritables coupables de la malédiction qui s'abat sur Poudlard. J'espère vous voir à Pré-au-lard, près de la cabane hurlante le week-end prochain.
Affectueusement,
Votre fille, Calista Black.
Les yeux rouges terminèrent leur lecture.
— Très intéressant, vraiment très intéressant commenta le mage noir en faisant les cent pas. Il se triturait le menton, relisait quelques lignes, étirait un sourire macabre, cela sous l'œil inquiet du patriarche Black.
— Ta fille, Orion, a l'air d'une jeune fille tout à fait intelligente. Il faudra cependant lui expliquer ce qu'il faut et ce qu'il ne faut pas confier dans une lettre. Si cette lettre tombait entre de mauvaises mains...
Lord Voldemort eut un rire sinistre. L'écho se répercuta longtemps contre les murs. Orion observait son maître, la gorge nouée.
— Rapporte-moi tout ce qu'elle confiera à Walburga, ordonna le maître.
Orion acquiesça et se précipita piètrement vers la cheminée par laquelle il était entré.
— Maître, il y a quelque chose que ma fille ne dit pas dans cette lettre ! Lança-t-il dans un élan de... Dévotion ? Courage ? Bêtise ?
Les sourcils du maître se froncèrent, mais ses yeux brillèrent d'avidité.
— Qu'a-t-elle donc omis, Orion ?
— Il y a eu un deuxième cas. Une seconde élève est s'est retrouvée bloquée de l'autre côté du miroir. C'est la fille de Parkinson, c'est pour cela qu'il est absent. Linda Parkinson est une amie de mon fils cadet et ils se sont disputés hier, il a donc été arrêté ce matin. Quel scandale ! J'ai rapidement rappelé au Ministre ce que le nom de Black signifiait dans ce pays. Mis à part cela, le phénomène devient inquiétant. On ne sait pas comment faire sortir les élèves de ces miroirs... Ça et les inscriptions ensanglantées... On se croirait de retour à l'ouverture de la Chambre des Secrets, vous ne trouvez pas ? Cette sombre affaire avait bien failli faire fermer l'école ! Heureusement que vous étiez là ! Bien sûr, je ne serais pas mécontent si cette malédiction pouvait elle aussi ne toucher que les sang-de-bourbe, mais il ne semble pas que ce soit le cas...
— Quel dommage en effet, commenta Voldemort.
Les pensées du mage noir fusaient dans son esprit et le remarquant distrait, Orion se demanda s'il n'allait pas finir par voir de la fumée sortir de ses oreilles. Aussitôt, cette pensée venue, aussitôt le mangemort la supprima. Si le Seigneur des ténèbres notait ce à quoi, il avait songé, il était cuit. Depuis qu'il était arrivé, Orion redoutait le doloris qui finirait par tomber.
Orion attendit. Le dos raide, le corps prêt, la mâchoire contractée, il attendit. Mais rien ne vint. Au lieu de cela, Voldemort leva les yeux vers lui.
— Désormais, je veux que tu me fournisses les moindres détails de cette affaire. À moi et à moi seul. Me suis-je bien fait comprendre ?
Orion hocha vivement la tête.
— Tu peux disposer, annonça le mage noir.
— Merci, Maître.
*
Lord Voldemort ne s'était pas senti aussi confus depuis très longtemps. Cette histoire de malédiction à Poudlard l'intriguait. Tout comme l'avait dit Orion cela lui rappelait un peu trop bien ses propres actions lors de l'ouverture de la chambre des secrets. Personne n'en avait rien su, à part peut-être Abraxas et Jonathan, ses plus proches compagnons. Qu'arrivait-il à Poudlard ? Était-ce un piège ? Un concurrent ? Il se devait de percer le mystère avant que ce vieil imbécile de Dumbledore ne le fasse. Et puis il y avait ces flashes... Ces souvenirs enfouis qui remontaient, le visage de cette fille qui le hantait et, dans le même temps, des émotions indésirables qui l'envahissaient. Depuis longtemps, son existence s'était basée sur cette rage avec laquelle il semblait né et cette soif de pouvoir qui ne se tarissait pas. Mais il avait depuis longtemps laissé de côté la honte, l'affection – ou quelques noms que cela puisse porter –, et cette sensation de n'être rien au milieu des grands. Les avaient-ils même ressenties ? Non, sûrement pas. Il avait tenté de remédier à ces visions. Potions, sortilèges, sceaux, et autres malédictions... Rien n'y faisait, le murmure de cette fille le hantait jour et nuit.
Qui es-tu et que t'est-il arrivé, Tom ?
Bon sang, s'il avait pu la tuer celle-là aussi.
Il en demeurait troublé.
Ce fut sûrement pour cette raison qu'il remonta sa manche gauche pour appuyer de sa baguette en bois d'if sur la marque ignoble qu'il portait, gravée sur sa peau d'ivoire.
Presque aussitôt, Abraxas Malefoy apparu dans la salle de réunion déserte.
— Maître, s'inclina l'homme à la chevelure blonde immaculée.
— Abraxas, te souviens-tu de ce miroir que je t'ai confié, il y a bien longtemps ? L'interrogea le Seigneur des Ténèbres.
— Bien sûr, Maître.
— Ramène-le-moi.
Sans plus de cérémonie, Abraxas Malefoy disparu.
____
Hello !
Nouveau chapitre avec le point de vue de Voldemort... Avec un peu plus de longueur cette fois !
Quel est cet étrange miroir dont Voldemort parle ?
On se retrouve sur instagram (horrora_autrice) pour les actus et vos théories <3
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