《 𝔪𝔞𝔩𝔢 𝔯𝔢𝔞𝔡𝔢𝔯,,, 𝔖𝔥𝔬𝔯𝔱𝔢𝔯 𝔚𝔬𝔫𝔤 ; 𝖇𝖆𝖓𝖆𝖓𝖆 𝖋𝖎𝖘𝖍, 𝖘𝖕𝖔𝖎𝖑𝖊𝖗 𝖋𝖗𝖊𝖊 𝖊𝖕 𝖓𝖊𝖚𝖋 ; 𝖙𝖜 : 𝖆𝖚𝖙𝖔 𝖒𝖚𝖙𝖎𝖑𝖆𝖙𝖎𝖔𝖓, 𝖘𝖚𝖎𝖈𝖎𝖉𝖊, 𝖆𝖓𝖌𝖘𝖙. ❞❞

𝒽𝑜𝓂𝓂𝑒 𝓍 𝒽𝑜𝓂𝓂𝑒

La pluie battait fort dehors, il n'y avait aucun clients dans le restaurant.

Je m'étais assis sous le comptoir. Je ne sais même pas pourquoi.

C'était un réflexe que j'ai acquis après ça, dès que la pluie tombe je m'assois sous le comptoir. Je ne crains rien, ce n'est que de la pluie.

Il n'y a aucun son nuisible à part le bruit de l'eau qui tombe à grosses, voire énormes, gouttes.

Ma copine doit venir me chercher dans une demi-heure, je n'ai pourtant pas envie de partir.

Oui, j'aime un autre pourtant j'ai une copine. On m'a souvent dit de passer à autre chose, alors je me suis trouvé une femme. Tous les clients masculins me disaient que le bonheur était d'avoir une femme avec qui faire l'amour. J'ai trouvé ça réducteur mais je n'ai rien dit, la femme n'est pas un objet sexuel.

Je l'ai vu à une conférence sur la mort, période de mon deuil, et elle m'a approché. J'ai réessayé de me laisser bercer par l'amour mais c'était impossible, je l'aime trop.

J'ai alors commencé à vivre avec elle. Tout cela était dès le début une mauvaise idée. Je vivais ma vie comme si il n'y aurai jamais de conséquence. Tout s'est passé trop vite.

Je la fais souffrir et je m'en veux, elle est gentille et moi méchant.

C'est une incroyable personne qui n'a pas de chance.

J'ouvre les lettres, toujours la même introduction : [« ... »].

Juste ça. Seulement ça.

Je n'ai pas le temps de lire, la sonnette de l'entrée retentit. Je me relève et regarde ma copine entrer dans le restaurant. La voilà. Une petite femme aux cheveux court noirs et aux yeux vert. Elle replie son parapluie et me regarde en souriant.

Je tente un sourire mais rien. Je m'approche d'elle et alors que j'allais la prendre dans mes bras elle m'embrasse.

Mes tendres baisers ne sont que pour une personne. Je ne refuse pourtant pas le sien, nous sommes ensemble après tout.

Elle glisse sa main chaude dans la mienne et me regarde gentiment.

« Je vais ranger, attends moi. »

« Pas de problème ! »

Je vais sous le comptoir et commence à remettre les lettres dans leurs enveloppes. Elles sont jaunit, le temps les a abîmé.

Je remets tout ça dans mon sac et reviens vers ma copine.

Parfois, je « fais l'amour » avec elle. Enfin c'est comme ça qu'elle me demande, je n'appellerai pas ça faire l'amour. Pour elle si, pour moi non. Je baise, c'est tout.

Je n'ai fait l'amour qu'à une personne. Maintenant qu'il n'est plus là, je ne fais l'amour à personne. Il n'y avait qu'une personne que j'appréciais prendre dans mes bras.

Parfois quand on le fait je pleure. Elle sait qu'il me manque, ça la ronge et je lui fais du mal.

Quand nous le faisons il me manque encore plus. J'ai envie de tout foutre en l'air, tout foutre en l'air pour lui. Partir loin avec lui.

Elle m'attrape la main et sa chaleur me ramène à la réalité. Son visage souriant et les petites étoiles que je peux voir dans ses yeux me font mal. J'aimerai sourire comme ça moi aussi.

« Allez, on y va ! »

Nous marchons main dans la main dans la rue.

J'aimerai tant le revoir. Juste le revoir, pas forcément lui parler mais au moins juste le croiser. Le voir descendre de son scooter. Juste ça, je ne demande pas plus mais je demande l'impossible.

Je sais que je n'aurai pas dû le laisser les aider. J'aurai dû le garder avec moi, le faire rester au lit pendant des heures et des heures avec moi. Juste lui et moi.

Non, c'est impossible. Elle, elle me prend la main, elle peut le faire. Sa chaleur m'enveloppe sauf que je suffoque.

« Lâche ma main s'il te plaît. »

Elle me regarde avec ses yeux écarquillés, surprise de ma demande. Néanmoins, elle l'exécute sans broncher. Sa main tremble et elle fixe le sol en marchant.

« Une amie me propose de dormir chez elle pour le week-end, je vais y aller. »

Tu pars ? Très bien. J'acquiesce même si elle se fout de mon avis, après tout, je ne peux lui en vouloir, elle décide de ce qu'elle veut faire.

Nous entrons chez nous et à peine rentrée, elle repart. Je vais être seul deux jours. Je me dirige vers le salle de bain dans l'optique de prendre une douche. J'entre et regarde le miroir cassé, un des morceaux est resté sur le bord. Je le regarde fixement, il m'obsède alors que j'avais arrêté. Je ne peux m'empêcher de la saisir, la saisir si fort que je m'entaillerai la main. Je l'attrape fermement, la porte jusqu'à mon avant bras et regarde mes veines qu'on peut apercevoir. 

J'effleure mon bras de la lame tranchante, repasse et appuie plus fort. Je passe et repasse dessus, un petit filet de sang coule de mon bras. Puis plusieurs gouttes de sang, plus importantes les une des autres.

Je ne souhaite plus vivre sans lui, je veux être avec lui. Je ferme la porte de la salle de bain à clé. Je ne laisse pas un mot. Juste mon corps.

Alors le sang coule, doucement et je laisse faire, un sourire aux lèvres, je vais le retrouver, mon amour.