🆇︎🆅︎🅸︎🅸︎. 𝐴𝑝𝑝𝑟𝑖𝑣𝑜𝑖𝑠𝑒𝑟
Je crois, pour ne pas dire j'en suis sûr, que si je n'avais pas aperçu le garçon de l'étang dans cette école, j'aurais demandé à ma mère s'il était possible que je fasse mes cours à domicile. La fatigue me ronge, et je ne peux m’empêcher de ressentir ce poids qui pèse sur mes épaules. La dernière fois que j'ai été dans une école, c'était lors de ma première année de primaire. Depuis, je n'ai jamais mis les pieds dans un lieu aussi bondé. J'avais naïvement pensé qu'étant donné que c'est une école spécialisée en arts, nous n’allions pas beaucoup étudier. Je me suis totalement trompé.
Cette première semaine a été un véritable choc. Le matin, nous avons des cours comme algèbre, coréen, histoire, géographie, ou biologie, répartis sur toute la semaine ; l’après-midi, selon les jours, il y a les cours d’Éducation physique, Danse classique, Modern Dance, Histoire de la danse, Nutrition et bien-être, Danse contemporaine, Technique de la danse, Cours de chorégraphie, Expression scénique, et Atelier de création. Le tout est si dense qu’il m’arrive des fois des journées à m’asseoir sur ma chaise de 8h à 18h. Je me sens complètement vidé, chaque leçon étant une bataille où je tente de retrouver le fil de mes pensées, de rester ancré sans m’envoler vers des souvenirs lointains.
Je viens à peine de finir ma première semaine de cours, et je veux déjà abandonner, mais une lueur d'espoir m'incite à me lever tous les matins : la possibilité de croiser Jungkook, même au coin d'un couloir, me permet de sortir du lit. Je ne sais pas vraiment pourquoi je suis autant fasciné par lui. Nous ne sommes pas dans les mêmes sections, il est en musique et moi en danse, alors je n'ai eu que peu de chance de le croiser. Mais cette seule fois où je l'ai aperçu au loin est restée gravée.
Mon esprit s'égare souvent vers lui, et je me pose un tas de questions. Est-ce qu'il se souvient de moi ? Cela fait longtemps que je ne l'ai pas vu à l'étang. Quel genre de personne est-il, vraiment? On dit de lui qu'il est inaccessible, arrogant, solitaire, célèbre dans le monde de la musique classique malgré son jeune âge. Mais au fond, je vois en lui ce garçon mélancolique qui, lors de nos rencontres à l'étang, ne jouait jamais de son violon. À la place, il préférait donner des morceaux de pain aux poissons et aux canards, comme s'il partageait un morceau de lui-même. Je me rappelle encore de son regard d'un bleu sombre presque électrique, éblouissant et profond à la fois. Il a fait le premier pas vers moi, m'a souri en me demandant simplement de lui dessiner un mouton. Avec lui, je vois quelque chose de précieux et d'irréductible.
« Le dîner est prêt, Taehyung, viens manger », dit mon père en passant la tête dans l'embrasure de la porte.
Je ne dis rien. Je me lève lentement, prenant conscience des douleurs qui se mettent à s'étirer dans mon dos. C'est samedi aujourd'hui. Demain, j'irai à l'étang, espérant encore une fois croiser son regard.
À la table du dîner, l'ambiance est chargée d'un malaise palpable. Je ne mange pas beaucoup. Chaque bouchée me semble lourde, chaque aliment glisse dans ma gorge comme une pierre. Ma famille discute autour de moi, leurs rires et leurs plaisanteries flottent dans l'air, mais je suis un étranger parmi eux. Je plisse les yeux, fixant mon assiette, tandis que mes pensées se focalisent sur Jungkook, son visage, ses gestes, la manière dont j'ai ressenti quelque chose de spécial lors de notre première rencontre.
Saejin, ma petite sœur, est assise en face de moi. Je la sens m’observer, ses yeux rivés sur moi avec une intensité qui me déstabilise. Je ne comprends pas pourquoi elle ne me sourit jamais ; elle se contente de me scruter, et cela me met mal à l'aise. La distance entre nous est palpable, un abîme que je ne sais pas comment combler. À chaque fois que je lève les yeux vers elle, je ressens une tension. Le malaise qui plane autour de nous est lourd, bien qu’aucun mot ne soit échangé.
« Tu as encore oublié de mettre du sel dans les pâtes, papa ? » demande mon frère sur un ton léger, visiblement enjoué à l'idée de divertir la table.
Je l'entends à peine.
De ce que j'ai compris, c'est mon père qui a décidé de cuisiner ce soir.
Mon esprit reste accroché à l'idée de Jungkook. Pourquoi est-ce que je me sens si perdu ? Comment puis-je m’intégrer lorsque cette figure mystérieuse traverse mes pensées comme une ombre familière ? J'ai envie de partager cette fascination avec quelqu'un, mais je me sens trop vulnérable pour l'externaliser. Et comme pour prouver mon incapacité à faire le moindre contact, je me renferme davantage.
La conversation s'éveille autour de moi, mais je reste fragmenté. Je sens que mes parents tentent de me tirer hors de mon mutisme, de rendre ce moment de partage vivant, mais leur chaleur n'atteint pas les murs de mes pensées. Je suis là, physiquement, mais émotionnellement, je flotte en dehors de cette pièce, me laissant porter par mes souvenirs d’un garçon au violon.
Quand le dîner touche à sa fin, je suis soulagé. Pressé de m’échapper, je prends la décision de quitter la table plutôt que de me retrouver piégé sous les regards de ma sœur, dont les yeux perçants semblent crier « Pourquoi ? ». J’ignore l'angoisse qui s’installe en moi, ce sentiment de culpabilité face à la douleur que provoque ma présence. Je me sens égoïste. Je veux juste retrouver cet espace, cette liberté de pensée que je trouve à l'étang.
« Je peux aller à ma chambre ? » demandé-je enfin, ma voix un peu fragile.
« Bien sûr, mais n'oublie pas de venir dire bonne nuit », répond ma mère, son regard plein d’une sollicitude que je peine à accepter.
Je hoche la tête, incapacité d’émettre un son supplémentaire, et je m'éclipse rapidement dans le couloir, me dirigeant vers ma chambre. Une fois la porte fermée, je laisse échapper un soupir, m'enveloppant dans le silence qui me rassure.
Le seul bruit qui résonne, c'est le battement rapide de mon cœur, la réflexion sur l'école, sur les cours et même sur ma famille, mais surtout, sur Jungkook. Demain, j'irai à l'étang. Mon cœur s'accélère à cette pensée, m'amenant à espérer que, peut-être, il serait là, à m'attendre, comme il l'avait fait autrefois.
°
« NON ! » dis-je en me levant du lit avec force.
La pénombre de la pièce me fait paniquer. J’ai revu Jack dans mon rêve, et ce cauchemar m’a laissé un goût amer, comme une odeur de moisissure collée à ma peau. J’étais de nouveau dans la cave. Je lance un regard circulaire autour de moi, plissant les yeux dans l’obscurité, cherchant des preuves tangibles de ma réalité.
Et si… j’étais toujours dans la cave ? Et si j’avais rêvé de mon évasion tout ce temps ? L’idée me frappe comme un coup de poing dans le ventre, me coupant le souffle. Chaque seconde qui passe me fait sentir plus mal à l’aise. Je n’arrive plus à respirer correctement. Ma gorge brûle, et je sens qu’il y a quelque chose, comme une corde, se resserrant autour de mon cou.
Non…
Je me fige, un frisson d'angoisse me parcourant. Il va encore m’étrangler avec cette corde. C’est à cause de moi, parce que ça fait un moment que je ne respecte plus les règles. La panique m’envahit au fur et à mesure que je me rends compte à quel point il m’a conditionné.
À ce moment-là, je ne parviens plus à distinguer la réalité de l’hallucination. Qu’est-ce qu’une réalité ? Qu’est-ce qu’une hallucination ? Mes pensées se bousculent dans ma tête comme des silhouettes fuyantes. Peut-être que ce que je crois être la réalité n’est qu'une chimère, une hallucination pour me faire perdre la tête, et ce que je prends pour une hallucination est ma réalité…
Je me perds, englouti par mes craintes.
Je décide de couvrir mes oreilles avec mes mains, pensant que cela suffira à stopper cette voix… Sa voix…
« Tu n’as pas respecté les règles, Taehyung. »
C’est Jack. C’est sa voix, je le sais. Je suis de retour dans la cave. Jamais je n’en sortirai. Je le sais maintenant. Je suis condamné à jamais.
« Tu sais que je t’aime, c’est pour cela que tu es toujours en vie. Sois reconnaissant envers moi. Est-ce que tu m’aimes aussi comme moi je t’aime ? »
Sa voix résonne dans ma tête comme une mélodie toxique. Je me rappelle de ces moments où, après ses abus, il me caressait la tête, me murmurant des mots doux, comme une récompense pour avoir "bien agi". J'ai toujours cru que l'amour pouvait masquer la douleur, que c'était là son essence même. Mais il m’a enfermé dans une prison plus sombre que je ne l'avais imaginé.
« Dis-moi que tu vas désormais respecter les règles, sinon je continue à serrer cette corde et tu vas mourir… »
Ma gorge est sèche. Je commence à gratter mon cou, mais la corde imaginaire ne bouge pas. Au contraire, je me sens de plus en plus étriqué.
« Sais-tu réellement ce que ça fait d’être étranglé à mort ? Est-ce que tu le sens ? Les fourmillements… Tu vas bientôt perdre connaissance et si ça arrive, je te mettrai sous terre vivant. »
Mon cœur s’emballe, chaque battement raison apparenté à la terreur qui me gagne. Je n’arrive plus à respirer. La panique emporte tout sur son passage.
« Tu sais que je suis gentil avec toi parce que tu es mon fils désormais. »
Je dois respecter les règles. Il le faut, c’est le seul moyen… Sinon, je vais mourir.
Je ne veux pas mourir définitivement. Je veux pouvoir revenir à la vie, mais le seul moyen, c'est de respecter les règles.
Quelle heure est-il ? 4h56 du matin.
Je me lève rapidement, me dirigeant comme un automate vers la cuisine. Mes mouvements sont vifs, mais mon esprit est alourdi par la peur. Aujourd’hui, je ne serai pas en retard pour le petit déjeuner. Je quitte ma chambre sans un regard en arrière, je crains de croiser son reflet dans le miroir et de me rappeler pourquoi j’essaie de fuir cette dépendance.
Je prépare un bol de céréales, la routine m’entraîne, mes gestes effectuant les mêmes mouvements que les jours dans la cave. Je dépose le bol sur la table, attendant, le cœur battant, qu’il soit 7h afin de pouvoir manger.
En attendant, mon esprit dérive, repensant à Jack et aux comportements déroutants qui l'entourent. Ces souvenirs, ces flashbacks d'abus et de moments d'affection s’entrechoquent dans mon esprit. C’était toujours si confus… À chaque fois qu’il me punissait, il me promettait des récompenses, des câlins, des cadeaux comme un moyen de me rendre tout ce qui lui semblait juste. Je n’arrive pas à pleurer, il est rare que les larmes me viennent, mais la douleur se loge dans ma poitrine comme une pierre froide.
Chaque seconde qui passe m’étouffe un peu plus, tiraillé entre les souvenirs d’un garçon seul dans la cave et l’envie désespérée d’un avenir que je n’ose même pas imaginer. Je sursaute à l’idée que même en ayant quitté cette cave, une partie de moi y reste, captive.
Les minutes passent lentement, les aiguilles de l'horloge dans le couloir semblent s'étirer comme une punition. Le silence devient oppressant, tout semble figé. J'aspire l'air avec difficulté, et j’imagine sa voix m'enserrant encore, me tenant enchaîné à un amour qui n’en est pas un.
Les souvenirs de ces heures de souffrances me hantent. Les cris et les larmes que j'ai retenus, l'incapacité à m'échapper de cette spirale... Serait-ce encore possible de retrouver la paix ? Je suis son jouet, son « fils »—mais à quel prix ?
Enfin, l’horloge sonne 7h.
C'est dimanche aujourd'hui. Ils feront tous la grasse matinée.
Je m’assois à la table, et avec un mélange d’appréhension et d’anticipation, je commence à manger. Chaque bouchée me ramène à la réalité, et chaque mastication est une victoire que je m'octroie contre l'étreinte de Jack.
Pourtant, je ne peux échapper à cette pensée… Et si je n’étais jamais vraiment sorti de cette cave ? Et si, au fond, je vivais dans une nouvelle prison, celle de mes propres pensées ?
Alors que le moment du petit déjeuner s’étire, je me demande si je suis destiné à revivre inlassablement cette danse macabre. Un jour, je vais devoir me réveiller... mais quand ? Est-ce que cela finira par m’achever, ou par me rendre plus fort ?
Tandis que mes main tremblent légèrement sur la table, je sais qu’il n’y a qu’une seule façon pour moi de garder la tête hors de l’eau : me conformer à son amour tordu, aussi dégoûtant puisse-t-il être.
Je dois toujours respecter les règles.
°
Je suis à l'étang. À vrai dire, je ne sais même pas pourquoi j'y suis venu, étant donné que Jungkook n'y vient plus depuis plusieurs mois. Je me sens étrangement triste aujourd'hui et surtout très déprimé. J'étais vide les huit derniers mois, mais maintenant, ce n'est plus du vide que je ressens, mais une tristesse profonde. Comme s'il y avait un trou béant de douleur dans ma poitrine, un abîme qui ne semble jamais se refermer.
L'envie de ne pas retourner au collège m’envahit. Ce n'est vraiment pas mon truc. Je ne suis pas habitué à rester dans un endroit pareil si longtemps. L’école est un labyrinthe d'angoisse qui ne me rassure pas. J'ai passé cette première semaine à fuir les autres élèves, même Jimin qui a essayé de m'intégrer. Les visages souriants, les rires légers, ça me fait froid dans le dos.
Les autres me font peur. Et la danse, ce n'est pas comme je l'imaginais. Ce n'est pas seulement danser ; il faut aussi étudier beaucoup, mémoriser des mouvements, comprendre des théories. Il me faudra des années pour atteindre le niveau de ces danseurs que j'ai vus avec ma mère. L'idée même de devoir lutter pour cela me désespère.
J'ai envie d'arrêter, mais je ne peux pas, car cela inquiéterait mes parents. J'ai seulement envie de... disparaître. Dans la cave, tout semblait plus simple parce que je savais exactement quoi faire et quand le faire. Ici, rien n'est comme je l'avais imaginé. Tout est si... compliqué.
Soudain, une voix familière perce mes pensées troubles. « Merci pour le mouton la dernière fois. Il me tient compagnie tous les jours depuis. »
Je me retourne brusquement et je le vois s’assoir sur l’herbe face à moi. C’est lui ! Le garçon de l’étang. Je n'arrive pas à parler ni à bouger. Une chaleur douce envahit mon cœur, dissipe un peu la mélancolie. J'ai remarqué une chose. Quand il est là, mes pensées disparaissent comme par magie. Je sais bien que dans ma vie, je n’ai pas eu l’occasion de rencontrer beaucoup de gens, mais ce garçon dégage quelque chose de particulier. Une aura douce et brute, presque divine. Il est beau. Bien trop pour être réel. Ses yeux sont d’un bleu éclatant, presque irréel. Est-ce vraiment sa couleur naturelle ?
Qu'est-ce que je fais ? Que dois-je dire ? Je dois parler, et vite, sinon il partira, et je ne sais pas quand je le reverrai. Je suis perdu.
Vas-y, Taehyung ! Ouvre la bouche et parle, bon sang ! S'il te plaît, dis-lui quelque chose...
« Je peux t'aider, mais il faut d'abord m'apprivoiser, » dit le garçon de l'étang avec un sourire calme.
Il dégage quelque chose de rassurant, mais en même temps, un air d’énigme. Ça me tombe dessus. C'est à la fois perturbant et envoûtant.
« Je... Quoi ? » finis-je par dire, ne comprenant pas ce qu'il raconte.
« Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé, » me répond-il avec une tranquillité déconcertante. « Alors apprivoise-moi et je t'aiderai à me connaître. »
Est-ce... Sa façon de me demander d'être son ami ? C'est comme ça que ça se passe ? Pourquoi me semblent-ils des passages du Petit Prince ?
« Q-qui es-tu... Le... Le petit prince ou l’aviateur ? Ou encore le renard ou la rose ? » balbutié-je, en essayant de flirter avec des mots familiers.
Je ne comprends pas vraiment ce qui se passe, mais s'il a commencé par ces passages, peut-être devrais-je continuer sur cette lancée.
« Qui veux-tu que je sois ? » me demande-t-il, un sourire illuminant son visage.
Ses yeux... Ils me capturent, et j'ai la sensation d’être le seul sous le feu de son attention. C'est grisant.
« Le... Le prince, » dis-je doucement.
Contre toute attente, il éclate d’un rire qui résonne dans l’air comme une mélodie légère, remplie de bonheur.
« Alors c’est décidé, je serai le prince et toi, l’aviateur ! Viens avec moi, » dit-il en se levant, son énergie débordante me tirant de ma torpeur.
« Il y a une petite forêt de bambou pas loin. C’est super beau. »
Il agit comme un enfant, comme celui que j'aurais aimé être. Comment peut-on dire de lui qu’il est inaccessible ? Est-ce réellement le même garçon qu’au collège ?
Je me lève lentement, incapable de résister à l’appel de sa voix. Disons que cette forêt de bambou soulève un vent de curiosité en moi. Nous marchons côte à côte, et chaque pas me rapproche un peu plus de ce monde féerique qu’il me promet.
La forêt de bambous se dévoile lentement, comme un secret bien gardé. Les tiges élancées se dressent autour de nous, créant une illusion d’ombre et de lumière. Le bruissement du vent entre les feuilles est apaisant, et je trouve mes pensées en train de se clarifier, banissant la morosité. La tension que je portais semble se dissiper lentement.
« Regarde ! » dit-il avec entrain, s'approchant d'un tronc de bambou. Ses doigts glissent sur la surface lisse comme s'il cherchait à ressentir chaque détail, chaque courbe.
J’ose m’approcher. Lorsque je touche le bambou, la texture fraîche et lisse me surprend. C’est un contact simple, naturel, mais cela me rappelle que même dans la douleur, des moments de beauté existent. « C’est incroyable... » murmuré-je.
Il répond avec un sourire, et je réalise que, pour la première fois depuis des mois, je souris vraiment. L'air embaume d'une odeur douce de terre et de végétation. La lumière du soleil se filtre à travers les feuilles, créant un tapis d'or sur le sol.
« Chaque lieu a son histoire, tout comme chaque personne, » dit-il soudainement, ses yeux clairs plissés alors qu’il regarde le soleil. « Si tu veux m’apprivoiser, il faut que tu partages une histoire avec moi. »
Je me sens soudain vulnérable. Les souvenirs de ma captivité s’entassent en moi, stagnants.
Il me regarde avec bienveillance, et je sens son attention enveloppante. Cela me donne le courage de continuer. « Je... Je ne sais pas quoi te dire... Mon histoire est... Compliquée. »
« Je comprends, » dit-il avec un léger sourire. « Chacun a ses propres démons. Mais souviens-toi que parler, c’est un moyen de se libérer, de s’apprivoiser soi-même. »
Mouvement après mouvement, je me sens transporté. La beauté de cet endroit commence à faire écho à mon cœur désespéré.
« C’est vrai ? » continué-je, la voix hésitante.
Il acquiesce silencieusement, le sourire toujours ancré sur ses lèvres. Nous sommes entourés de vie dans cette forêt, et pour la première fois depuis longtemps, je me sens comme si je pourrais en faire partie.
Les bambous dansent autour de nous, chantant leur propre mélodie, et ce moment me semble presque irréel. Il y a quelque chose de pur dans l'air, quelque chose de vivant. Et tandis que nous marchons ensemble, je me demande si ce chemin partagé pourrait m'emmener à un endroit où les blessures deviennent des histoires à raconter, et où chaque rencontre est une invitation à apprivoiser le monde.
•
Merci beaucoup à tous ceux qui sont arrivés jusqu'à ce niveau de l'histoire. J'espère que ça vous plaît toujours.
Que pensez-vous de Jungkook ?
J'aime beaucoup le petit prince de Antoine de Saint-Exupéry.
C'est un livre que j'ai lu tant de fois que je me rends compte qu'à chaque relecture, je comprends d'une façon encore plus poussée les choses, les mots.
Je saisis mieux pourquoi au début de l'histoire il a dit qu'il a dédié cette histoire à une grande personne.
C'est en grandissant qu'on saisit mieux ses mots. J'espère que vous l'avez aussi aimé si vous l'avez lu ✨❤️
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