𝟮𝟵ᵉᵐᵉ 𝗽𝗮𝘀𝘀𝗲
《𝓐𝓾 𝓹𝓻𝓮𝓶𝓲𝓮𝓻 𝓲𝓷𝓼𝓽𝓪𝓷𝓽 𝓭'𝓾𝓷 𝓯𝓵𝓲𝓻𝓽, 𝓲𝓵 𝔂 𝓪𝓾𝓻𝓪 𝓽𝓸𝓾𝓳𝓸𝓾𝓻𝓼 𝓬𝓮𝓽𝓽𝓮 𝓫𝓸𝓾𝓼𝓬𝓾𝓵𝓪𝓭𝓮 𝓭𝓮 𝓻𝓮𝓰𝓪𝓻𝓭𝓼 𝓺𝓾𝓲 𝓼𝓮 𝓯𝓻𝓸̂𝓵𝓮𝓷𝓽 𝓮𝓽 𝓬𝓮𝓼 𝓼𝓸𝓾𝓻𝓲𝓻𝓮𝓼 𝓮𝓷 𝓮́𝓺𝓾𝓲𝓵𝓲𝓫𝓻𝓮 𝓮𝓷𝓽𝓻𝓮 𝓵𝓮 𝓿𝓲𝓬𝓮 𝓮𝓽 𝓵𝓪 𝓿𝓮𝓻𝓽𝓾 ~ 𝓒𝓱𝓪𝓻𝓭𝓸𝓷𝓹𝓪𝓻𝓶𝓮》
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Akaashi ne comprenait pas. Voilà bientôt deux semaines que Yüna le fuyait, voir lui rentrait délibérément dedans si la fuite était inévitable. L'expression n'était évidement pas à prendre au pied de la lettre, mais il n'y avait pas une fois sans que la jeune fille ne lui envoie quelques piques aux travers de paroles déjà acerbes. La situation était telle, que le brun avait l'impression d'être revenu plusieurs mois en arrière lorsque, par ego, il répondait froidement, mais avec les rôles inversés cette fois ci.
Le garçon avait alors d'abord pensé à une sorte de vengeance. Mais la mise en place de cette dernière lui soufflait qu'autre chose se cachait derrière ce changement de comportement soudain. Et après une longue hésitation, Akaashi finit par se résoudre d'aller parler à Yukie :
— Shirofuku, dit-il en l'interpellant à la fin des cours.
La châtain fit signe à ses amies de l'attendre devant le portail avant de se diriger vers le capitaine du club de volley.
— Un problème ? demanda-t-elle.
Elle l'observa passer une main derrière son cou, comme s'il était mal à l'aise. Sa camarade fronça les sourcils, intrigué par ce geste et cette attitude qu'elle lui savait inhabituels.
— Tu sais si Yüna m'en veux pour quelque chose ?
Yukie écarquilla les yeux.
— Disons que nos rapports sont assez tendus depuis quelques temps, mais je n'ai aucune idée de pourquoi…
La manageuse du club de volley lâcha un petit rire amusé.
— Tiens donc, on dirait que ça te préoccupe…
— Hm ? fit Akaashi, un peu surpris par sa réflexion. C'est normal, elle fait quasiment partie du club. Et en tant que capitaine, je me dois de m'entendre avec tout le monde pour maintenir une cohésion de groupe.
C'est marrant, t'avais pas l'air de penser ça au début d'année... le charia-t-elle mentalement.
— T'es sûr que y’a que ça ? insista sa camarade.
Le garçon réfléchit quelques instants avant de répondre
— C'est aussi devenu une amie avec le temps, et j'aimerais qu'on puisse crever l’abcès.
Shirofuku leva un sourcil, perplexe.
— Une "amie" donc ?
Akaashi plissa les yeux. Il trouvait que sa camarade agissait bizarrement.
— Oui, pourquoi ?
À ce moment, la jeune femme lâcha un rale d’agacement.
— Aaaah, t'es pas possible, Akaashi ! s'exclama-t-elle. Comment c'est possible que tu sois mentaliste avec tout le monde mais aussi nul quand il s'agit de toi ?!
— Hein ? souffla le brun, stupéfait par sa réaction.
La châtain soupira de nouveau avant de reprendre :
— À mes yeux, Yüna est bien plus qu'une amie pour toi.
Elle imagea ses propos en pointant la poitrine du capitaine de son index.
— Et il est grand temps que tu t'en rends compte, Akaashi Keiji.
Puis elle partit rejoindre ses amis.
— Que je m'en rende compte ? répéta le brun en murmurant. Mais de quoi ?!
Il fronça les sourcils.
— Shirofuku, attend, s'écria-t-il. De quoi est-ce qu'il faut que je me rende compte ?!
— À toi de trouver, lui cria sa camarade. Reviens me voir quand ce sera fait !
Akaashi y avait réfléchit longuement, à la réflexion que lui avait faite Shirofuku. Si Yüna n'était pas censé être qu'une simple amie à ses yeux, quelle étiquette devait-il lui attribuer ?
À force de ressasser cette question en boucle dans son esprit, elle avait fini par lui donner mal à la tête. Il trouvait Yüna de bonne compagnie. Oui, elle était sympa ; sympa et...
Arg, je ne comprends vraiment pas où elle veut en venir ! s'énerva-t-il mentalement.
En voyant l'air ailleurs qu'abordait le brun durant les entraînements, la châtain avait fini pas prendre pitié de lui et lui glisser un ultime indice.
《Soit honnête avec toi même.》
Lui avait-elle alors conseillé.
Si il était franc, comment devait-il, cette fois, qualifier Yüna ?
C'était une fille fiable sur lequel on pouvait compter. Elle était toujours présente pour prêter main forte, et son amour sans limite pour sa fratrie lui donnait un air maman-poule particulièrement attachant. Son côté spontané, jovial et intègre avait su égayer les entraînements là où lui-même n'était pas très habile ; un rôle qui incombait habituellement à Bokuto.
Elle était aussi une personne avec qui Akaashi aimait discuter. Elle était cultivée, et même si la conversation dérivait un peu trop souvent sur la magie des Supercub à son goût, sa voix n'en restait pas moins agréable à entendre.
Alors Akaashi finit enfin par comprendre. Il fronça les sourcils et porta naturellement une main sur sa poitrine.Yukie avait raison, peut-être que Yüna était un peu plus qu'une simple amie finalement.
— Shirofuku, je peux te parler un instant, s'il te plaît ?
Cette dernière acquiesça d'un signe de tête avant de se lever de sa chaise et de le suivre dans le couloir.
— Alors, tu as fini par ouvrir les yeux ?
Le brun opina de la tête dans un geste énergique.
— À bah enfin, soupira sa camarade, c'est pas trop tôt. Tu en auras mis, du temps, pour comprendre !
— Désolé... lâcha le garçon, un peu honteux de s'être montré si maladroit.
En s'avouant à lui même ce qu'il ressentait pour l'ainé des Oseki, il avait également fini par comprendre pourquoi elle lui en voulait autant.
— J'ai aussi conscience d'avoir merdé, continua-t-il. Aide moi a réparer mon manque d'attention, s'il te plaît.
Il avait dit ça en accompagnant ses paroles d'une petite courbette.
Sa camarade, amusée par tant de sollicitude, ne put s'empêcher d'échapper un petit rire sarcastique.
— Redresse toi, grand nigaud, lui dit-elle. Ne t'en fait pas, ça ne va pas être si compliqué de rattraper ça, en réalité.
᳂
Bip. Bip. Bip.
Kageyama appuya sur la touche stop de son réveil avant de se redresser. Il s'étira longuement tout en baillant, puis se décida enfin à sortir du lit.
Après une douche rapide et un petit déjeuner copieux, il retourna dans sa chambre pour finir de se préparer. Il enfila l'uniforme noir de son lycée, prit ses affaires de sport pour l'entraînement du soir et jeta un dernier coup d'oeil à son bureau. À côté du ruban Valentin's Day que le brun avait conservé, le calendrier lui faisait écho en indiquant la date du jour : quatorze mars, White Day.
᳂
《9:30》
Kuro'o lut l'heure qui s'affichait sur son écran avant de laisser tomber son téléphone sur son torse. Il soupira longuement, puis le reprit dans sa main droite et appuya de nouveau sur l'écran.
《9:31》
Lu-t-il à nouveau.
— Argh, ça m'agace ! ragea-t-il en se redressant brusquement.
Assit sur son lit, il jeta un rapide coup d'oeil à son appartement avant que ces yeux ne fixent son sac à dos bordeaux. Sans réfléchir davantage, il se leva, attrapa son Easpack, et claqua la porte de son studio derrière lui.
᳂
《Tu as une semaine pour te faire pardonner.》
C'était ce que lui avait dit Shirofuku.
La châtain lui avait également expliqué qu'après le désastre de la Saint-Valentin, il avait intérêt à assurer pour le White Day.
《Sinon, je t’étripe.》
Avait-elle même rajouté avec un sourire peu rassurant.
Akaashi, peu instruit sur toute ces coutumes qui faisaient battre le cœur de la plupart des filles, avait dû mener ses recherches. Rapidement, il avait éliminé ses amis comme source d'information et s'était donc rabattu sur internet.
Offrir quelque chose de couleur blanche, lu-t-il mentalement sur le site qu'il était en train de consulter, comme de la guimauve ou de la lingerie... De la quoi ?!
Le brun se mit à rougir subitement.
— On va se contenter de la guimauve, hein... lâcha-t-il avant de se racler la gorge pour reprendre contenance.
Ah, la papeterie c'est aussi une bonne idée, apparemment…
Le garçon se mit rapidement au travail dans la confection de ses cadeaux, mais tout ne se passait pas comme il l'aurait souhaité. Faire de la pâtisserie se révélait bien plus difficile que sur les recettes qu'il avait pu trouver ; quant à la papeterie, l'offre était si conséquente qu'il ne savait que choisir entre les post-it en tête de renard, les scotch avec de petites cœurs et les stylos colorés. Craignant de faire un impair et ses talents culinaires ne s'améliorant pas au fil des jours, il n'avait plus qu'une seule option qui s'offrait à lui ; donner rendez-vous en ville à la jeune femme.
Mais encore faudrait-il qu'elle accepte ; et ça, ce n'était pas encore gagné…
《Moi
Tu es libre vendredi, après les cours ?
Yüna
Non.》
Sa réponse glacée ne freina par Akaashi. Il s'était attendu à un message de la sorte, alors il proposa de nouveau :
《Moi
Dans ce cas, samedi.
Yüna
Je sais pas, j'ai beaucoup de cours à réviser.
Moi
Juste une heure, dans ce cas.
S'il te plaît》
La jeune fille mit longtemps à lui répondre. Sur son écran de téléphone, il voyait la petite bulle qui lui indiquait que son interlocuteur était en train d'écrire avant de disparaître ; et ce, plusieurs fois.
《Yüna
D’accord》
Finit-il par recevoir.
《Yüna
Mais juste une heure.
Moi
Promis.
À samedi !》
Le garçon passa le reste de la semaine à se renseigner sur les différents cafés et magasins qui étaient susceptible d'intéresser la jeune femme.
Le jour J, une crampe plombait le bas de son ventre comme jour de grands matchs.
— Yo.
Yüna venait d'arriver, toujours ce même air renfrognait sur le visage.
Elle est venue, c'est déjà un bon point, tenta de s'encourager Akaashi.
— Salut, répondit-il.
Ils se mirent ensuite à marcher en silence le long de la grande rue commerçante, avant que le brun ne tente d'initier la conversation :
— Comment se passent tes révisions ?
— C'est long, se contenta de soupirer la jeune femme à ses côtés.
— Tu verras, t'aérer l'esprit te fera du bien.
— S'tu'l dis…
Akaashi la dévisagea du coin de l'œil mais ne répondit rien. Il se contenta de marcher en direction du magasin qu'il avait sélectionné quelques minutes plus tôt.
— On va où exactement ? demanda la jeune fille.
— On est arrivé, entrons.
Yüna dévisagea d'un air sceptique l'enseigne aux couleurs pastels qui lui faisait face avant de le suivre.
— Et.... donc ?
— Choisi ce que tu veux, lui lâcha-t-il, un main derrière sa nuque. C'est moi qui te l’offre.
La châtain écarquilla les yeux de surprise.
— J'ai eu peur de me tromper parmi tout ce choix, alors j'ai préféré t'emmener pour être sur que ça te plaira…
Yuna lâcha discrètement un rire moqueur.
Si tu pense que m'acheter trois bouts de papier colorés va suffire à te racheter, tu te mets le doigts dans l'œil, mon cher Akaashi, pensa-t-elle.
Mais cela n'empêcha pas la jeune fille de remplir entièrement le petit panier qu'on leur avait proposé à l'accueil. En plein dans ses réversions, c'était la période idéale pour refaire son stock de surligneurs, post-it, pinces et autocollants.
Certes, les autocollants n'étaient peut-être pas indispensables, mais les têtes d'animaux qu'ils arboraient étaient beaucoup trop "Kawai" pour passer à côté. Et puis ce n'était pas sa bourse qui allait en souffrir, alors pourquoi s'en priver ?
Par la suite, elle suivit le garçon jusqu'à un petit café légèrement reculé du chaos de la rue commerçante.
— Pour ça aussi, tu ne savais pas quoi choisir ? lui demanda-t-elle en le toisant du regard.
— Non, pas exactement... répondit Akaashi. Disons plutôt que j'ai eu quelques complications avec les recettes que je pouvais trouver sur internet, avoua-t-il.
Il surprit alors la jeune femme étouffer un gloussement et cela le fit rire à son tour. Enfin, il voyait autre chose que cet air renfrogné sur ce visage qui n'était pas fait pour être contrarié.
— Désolée, s'exclama la jeune femme en se reprenant.
— Oh, ne t'excuse pas, soupira le brun en repensant à ses essaies infructueux. C'était une véritable catastrophe. Même ma mère n'a pas compris comment j'avais pu m'y prendre pour que ma guimauve devienne une sorte de pâtes à modelé.
— De la guimauve ? répéta la châtain avec étonnement.
Alors le garçon avait réellement fait des recherches ; et s'il lui avait proposé un rendez-vous le jour du White Day, ce n'était pas une coïncidence ?
— Oui, j'ai vu qu'ils en vendaient plein ici et sous des formes assez originales, répondit-il avant de froncer les sourcils. Tu n'aime pas ? On peu aller autre part, si tu veux…
La jeune fille soutint son regard quelques instant avant de sourire.
— Non, c'est parfait, ici.
Puis elle rentra dans la boutique.
Deux capuccinos et quelques guimauves plus tard, leurs conversations avaient revêtu cet aspect plus léger et intime qui les caractérisait d’ordinaire.
— Je suis désolé d'avoir était si maladroit la dernière fois... se confessa Keiji, les yeux fixés sur sa tasse vide.
Yüna soupira.
— C'est vrai que t'a vraiment été mou du cerveau pour le coup…
Akaashi arqua un sourcil, sceptique face à l'expression utilisée par la châtain.
— Mais bon, reprit-elle, si tu veux réellement te faire pardonner, il te faudra bien plus que de la papeteries et de la guimauve. Comme acheter un casque de moto, par exemple…
Akaashi releva précipitamment la tête et vit sa cadette étirer ses lèvres en un sourire machiavélique.
Alors ça, jamais ! se jura-t-il.
᳂
— Yamaguchi, fit Kageyama une fois après s'être assuré que Hinata soit sorti des vestiaires. Je raccompagne Yachi, ce soir.
Depuis que la blonde et le roux s'étaient séparés, Tadashi avait prit l'habitude de raccompagner Hitoka, bien que cette dernière se sentait toujours extrêmement gênée "de lui faire perdre son temps".
Le châtain le dévisagea.
— Tu es sûr ?
Tobio acquiesça d'un signe de tête.
— Oui, assura-t-il.
— Bon, bah ça marche. Je pourrais rentrer chez moi plus tôt, comme ça.
Le passeur se dépêcha de ranger ses affaires, mit rapidement son manteau puis sortit. Dehors, la petite blonde était assise en bas des marches ; emmitouflée dans une écharpe bordeaux qui accentuait les rougeurs sur ses pommettes et le bout de son nez.
— Yachi, l'interpella-t-il.
— Ka... Kageyma ? bégaya la blonde, surprise de l'entendre l'appeler.
— Je te ramène, Yamaguchi a eu un empêchement.
— Ah bon ? D'a... D'accord. Enfin, si ça ne te dérange pas !
Tobio soupira.
— Tu sais bien que non, dit-il avant de se mettre en route, rapidement suivit par la manageuse.
Comme de coutume, le trajet débuta sous le sceau du silence. Mais une fois le lycée hors de leur vue, Kageyama sortit un petit paquet qu'il tendit à la jeune femme.
— Tiens, dit-il d'un ton abrupt sans se retourner ni même s'arrêter de marcher.
Yachi écarquilla les yeux en attrapant le sachet.
— C'est... C'est pour moi ?
Le garçon acquiesça en lâchant un petit "hm".
— C'est pour te remercier de la dernière fois, expliqua-t-il, mal à l'aise, en se grattant la joue. Comme je sais pas cuisiner, j'ai préféré les acheter...
En regardant le sachet, Yachi put voir tout un tas de délicieux cookies empaquetés dans un jolie emballage rose bonbon.
Contrairement à la coutume qui privilégiait les chocolats, elle aussi avait offert ces fameux biscuits le jour de la Saint-Valentin sachant que le brun en raffolait. Mais le garçon s'était également souvenu qu'ils avaient ce goût en commun et s'était donc arrêté sur ce choix.
— Me... Merci, fit Yachi dont les joues s'étaient enflammées.
Kageyama ne répondit pas tout de suite et attendit de faire quelques mètres avant de parler à nouveau :
— Tu veux qu'on repasse par le parc de la dernière fois ? demanda-t-il. Le printemps est bientôt là, il ne fait plus si froid...
Hitoka accepta.
En silence, ils tournèrent à droite dans la même petite ruelle qu'ils avaient emprunté la dernière fois. De nouveau, ils passèrent le portail délabré puis escaladèrent les escaliers aux marches défraîchies.
— La vue est toujours aussi belle, souffla Yachi. Même en hiver...
Les arbres verts de la saison estivale avaient laissé place à des branches enneigées, dont les flocons entassés faisaient réfléchir les rayons de la lune.
Kageyama opina de la tête.
Alors qu'il était entrain de contempler la vue lui aussi, un bruissement de plastique résonna. Il aperçut alors Yachi ouvrir le petit sachet qu'il lui avait offert et lui tendre un biscuit.
— Tiens, goûtons les, dit-elle avec un sourire chaleureux.
— Je les ai acheté pour toi.
— Mais toi aussi tu adores les cookies, non ? J'ai un peu faim mais je n'ai pas envie de manger toute seule. Alors prends en un.
Le garçon hésita quelques secondes avant de se saisir d'un des gâteaux. Hitoka l’imita puis croqua presque instantanément dans le sien.
— Ils sont super bons ! s'exclama-t-elle.
— C'est vrai... répondit le brun. Je les ai pris sans trop savoir si la pâtisserie était bonne ou non. Je note l'adresse pour une prochaine fois.
— Oui ! acquiesça gaiement la jeune femme.
Ils reprirent ensuite leur contemplation muette tout en dégustant les cookies, jusqu'à ce qu'un petit frisson parcourt la jeune femme.
— On va rentrer, si tu veux, intervint Tobio qui l'avait remarqué.
— D'accord, répondit-elle d'une voix presque déçue.
Son coeur aurait aimé que ce moment dure un peu plus longtemps, mais elle était transit de froid. Elle fit alors quelques pas en arrière puis se dirigea vers les escaliers.
— Kageyama, tu viens ? dit-elle en voyant que le garçon n'avait pas bougé.
Lorsqu'elle s'était déplacée, les effluves de son parfum étaient venues chatouiller les narines du brun. L'odeur de pomme caramélisée l'avait alors automatiquement transporté dans un monde sucré.
Lui non plus n'avait pas envie de partir.
La seule chose qui traversait l'esprit à Tobio, c'était de reprendre là où ils s'en étaient arrêté la dernière fois. Oui, ce soir il souhaitait faire machine arrière et retourner à cette instant idyllique où ses lèvres n'étaient qu'à quelques centimètres de celles de la jeune femme.
Il se tourna vers elle.
Yachi était debout face à lui.
Ses yeux ambres s'ancrèrent alors naturellement dans les pupilles sombres du garçon, et les deux adolescents retrouvèrent rapidement les frissons qui les avaient animés la dernière fois. Kageyama avança de quelques pas pour se rapprocher d'elle, le regard toujours perdu dans le siens.
D'un geste naturel, il fit glisser une de ses mains sur la joue de la jeune femme. Cette dernière ne bougea pas, les prunelles bien trop hypnotisées par celles du brun pour faire quoi que ce soit. Puis doucement, Tobio se baissa tandis que Yachi s'élevait sur la pointe des pieds, et le garçon finit enfin par attraper ses lèvres dans un baisé satiné.
᳂
Tss, le cooldown est trop long, pesta mentalement Kenma. Mais fallait pas s'attendre à grand chose pour un advergame.
Le blond avait une fois de plus fuit l'entraînement du samedi matin pour gamer toute la journée. De toute façon, il n'était plus si indispensable à l'équipe maintenant qu'un nouveau passeur était présent, et puis il fallait bien que ceux qui allaient constituer l'équipe future s'habituent à jouer ensemble.
Kenma ne comprenait même pas pourquoi il avait décidé de rester jusqu'à la fin dans le club de volley. Partir en milieu d'année aurait sûrement été une meilleure idée ; probablement celle qu'il aurait choisi si Tora ne lui avait pas un peu forcé la main.
Allez hop, fini, fit-il en retournant à l'écran d'accueil de sa console. Il était pas formidable ce jeu. Ils auraient pu trouver mieux pour faire leur promotion...
Il fit défiler à l'aide de sa manette les autres choix qui s'offraient à lui.
Revenons sur des valeurs sûres, ça me fera du bien...
Le blond lança battlefield 1, et le temps que le chargement se finisse, décida d'aller ce chercher quelque chose à grignoter.
Il enleva son casque et descendit les escaliers. Ses parents étaient partis rendre visite à sa famille dans la ville d'à côté ; il était donc tout seul.
En arrivant dans la cuisine, il fixa avec une moue écœurée la grande marmite que sa mère lui avait laissé dans le frigo. Mia avait encore sur-estimée les capacités de son estomac.
En soupirant, il sortit une assiette du placard mais au même moment, la sonnette d'entrée le fit sursauter.
Il fronça les sourcils, se demandant qui cela pouvait être ; surtout pour appuyer avec autant de force.
— Ça va, j'arrive, grogna le blond.
J'suis sûr que maman a encore acheté des fringues sur internet. Papa va râler... soupira-t-il.
Mais alors qu'il s'apprêtait à faire face à un livreur acariâtre, le petit blond se crispa de surprise.
— Tetsuro ?!
— Kenma…
Le grand brun lui faisait face, la respiration légèrement haletante, le regard sombre mais les pupilles mystérieusement pétillantes.
— Qu'est-ce que tu fais là ? demanda la blonde dont le regard s'était assombri.
C'est vrai, ça, que faisait-il ici ? L'étudiant n'en avait strictement aucune idée.
— Je…
Il était parti de son studio sur un coup de tête. Pendant un mois, les deux amis d'enfance avaient coupé les ponts, mais cela n'avait pas empêché le plus âgé de regarder en boucle les vidéos de la chaîne Kenmagaming.
— Je…
— Tu ? fit Kenma en arquant un sourcils.
Mais devant le mutisme de son interlocuteur, il soupira.
— Je ne sais pas ce que tu es venu faire là, mais c'est ridicule. Je rentr-
— Non, le coupa subitement Kuro'o. Attends... S'il te plaît…
Le petit blond se retourna pour le dévisager.
— On s'est mis d'accord pour ne plus se parler, tu sais autant que moi que c'est mieux comme ça…
— C'est faux ! s'exclama alors le brun.
— Hein ? grogna Kozume en fronçant le nez.
— On s'est mis d'accord pour ne plus s'envoyer de messages, expliqua le brun. Mais on n'a jamais parlé de ne plus se voir... affirma-t-il, un léger sourire rusé aux lèvres.
Kenma retint de justesse une moue amusée. Décidément, Kuro'o ne changerait jamais. Il critiquait Daishou pour son côté roublard, mais lui était exactement pareil.
— S'il te plaît, juste cet après-midi, insista le brun.
En écoutant sa voix suppliante qui était plus qu'inhabituelle, Kozume avait du mal à ne pas craquer.
— Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée... dit-il en essayant, sans grande conviction, de s'auto-persuader. Et puis je viens tout juste de lancer une partie de Batelfied…
— Kenma, le coupa Kuro'o sur un ton intransigeant.
Le brun plongea ses yeux marrons dans les prunelles noisettes du petit blond.
— Écoute, j'ai réfléchi et ça ne va pas marcher, continua-t-il.
Kozume sentit son coeur se serrer dans un pincement douloureux.
Idiot, il savait bien qu'eux deux étaient impossible ; avait-il vraiment fait tout ce chemin pour le lui dire en face ?
— Enlève moi cette moue crispée de ton visage, lâcha Tetsuro dans un petit rire. Et laisse moi développer.
— Je fais pas de moue, bougonna Kenma en le fusillant du regard.
Kuro'o lâcha de nouveau un petit moqueur.
— S'tu'l dit, répondit l'étudiant. Enfin bref, c'est pas ça que je voulais te dire.
Il remplit ces poumons à l'aide d'une profonde inspiration, expira ensuite tout l'air qu'il retenait prisonnier dans sa cage thoracique, et planta de nouveau son regard dans celui de son ancien petit ami.
— Viens, on recommence tout depuis le début.
Kenma écarquilla les yeux.
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Non, vous ne rêvez pas, j'ai publié ce chapitre assez tôt 😱
C'est peut-être pour ça qu'il neige vers chez moi alors que j'étais en débardeur il y a deux jours 🤔
Comment avez-vous trouvé ce chapitre ?
Et si je vous disais que la semaine prochaine ce sera le dernier chapitre ? Ça me rend triste et satisfaite à la fois 🥺❤
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