𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐗𝐗
— S O U S L E S C A R T E S —
郷に入っては郷に従
SPOILER MARINEFORD
LE VENT SOUFFLE sur la mer froide. Le silence est de plomb sur le navire. Tous observent la cote au loin, prêt à poser pied sur le quartier général de la marine afin d’endiguer les combats. Bien que tout soit allé vite. Trop vite.
Theodor a frappé à notre porte, assurant qu’Ace était déjà agenouillé sur l’échafaud. Shanks a ordonné à ses hommes de plier bagages et rejoindre le navire. Mais, au moment où ils ont posé pied sur le pont, une question s’est alors soulevée.
Comment sauver le gamin étant donné que plusieurs jours de bateau nous séparaient de Marineford ?
Usant de leurs pouvoirs, Olympe et Edward sont intervenus. Les mains jointes et la tête baissée, ils ont entrepris de faire se déplacer l’intégralité du navire en un battement de cil. Et ils ont réussi. En moins d’une fraction de secondes, le décor du port bordant l’île montante où nous étions a laissé place à une mer passablement agitée et, au loin, une île traversée de cris de guerre.
Les combats ont déjà commencé.
Par ailleurs, l’acte d’Olympe et Edward n’a pas été sans conséquence. A l’origine, ils ne sont habitués qu’à se déplacer seuls ou, à la rigueur, emporter un passager avec eux. Jamais ils n’avaient permis à un navire entier de se téléporter. D’autant plus que Theodor a su que la guerre avait commencé car, avant de revenir vers nous et nous aider à voyager, ils étaient eux-mêmes à Marineford et avaient commencé à se battre.
En d’autres termes, Olympe, Edward et d’autres membres du Cercle Impérial ont défendu Ace en se battant contre la marine. Puis, ils sont revenus sur l’île où moi et Shanks nous trouvions en se téléportant pour prévenir Theodor de ce qu’il se produisait. Lui-même nous a mis au courant et nous avons accouru sur le navire du capitaine Le Roux. Puis, après une guerre et un premier voyage, ils en ont exécuté un autre encore plus éprouvant du fait que de nombreuses personnes ont été déplacé.
Ainsi, je ne suis pas vraiment étonnée qu’à présent étendus sur le pont principal, les yeux clos, ils ne donnent aucun signe de conscience. Le docteur a été formel, leur cœur bat et ils sont vivants. Mais ils devront sûrement dormir un moment avant de pouvoir espérer récupérer.
Alors, les mains posées sur la rampe, mes yeux discernant au loin la côte de l’île, je laisse mon estomac se tordre nerveusement. Dans la cacophonie de notre départ, je n’ai pas pu discuter avec Edward et Olympe ni même leur demander l’avancée des évènements. Mais, malgré le fait que des témoignages attestent qu’une Voyageuse s’est évertuée de protéger Ace, au cours des dernières semaines, je n’oublie pas que nous ne pouvons pas modifier ce qu’il se trame dans les mangas.
Il mourra. Que nous le voulions ou non.
Alors la seule question que je peux me poser à présent est : sa gardienne, membre de mon peuple, va-t-elle survivre ?
Je ne la connais pas et ne l’ai pas croisée. Mais elle bénéficie normalement de ma protection du fait que je sois son Impératrice. Et si j’arrive trop tard, que je ne peux qu’observer son corps sans vie, que j’échoue à la tâche que le sort m’a incombée, je crois que je ne le supporterai pas.
Le poids sur mes épaules pèse mais je vais devoir l’assumer.
— Préparez-vous à débarquer ! rugit la voix de la sentinelle, au-dessus de nos têtes. On arrive !
A côté de moi, divers pirates armés viennent se placer, prêts à enjamber la rampe et sauter dans l’eau afin d’atteindre le plus rapidement possible la cote. Il est vrai qu’aucun de pirate ici n’a dévoré de fruit de démon alors tous pourront faire cette action. Même moi.
Seulement mes jambes se solidifient et une pierre tombe dans mon estomac quand nous approchons soudain assez de la terre pour que je parvienne à en discerner les détails. Peut-être une centaine de mètres restent à franchir. Mais tout est clair, à présent.
Une dense poussière grise habille l’atmosphère, rendant presque difficilement discernables les blocs de pierre brisés jonchant le sol, les cadavres amassés dessus, les longues trainées de sang. Le chaos. Toute cette scène n’est que chaos.
Quelques âmes épuisées se trainent encore, çà et là. Des hurlements, tintements d’épées et bruissement de flammes m’indiquent que certains se battent. Et il est vrai qu’entre quelques cadavres, je discerne parfois des silhouettes filant à toute vitesse.
Soudain, mon cœur s’atrophie. Mes yeux s’écarquillent.
Barbe Blanche.
S’élevant dans les airs, il semble défier les nuages de ses imposantes épaules. Son large torse équivaut à celui d’une dizaine d’hommes. Titanesque, il surplombe le champ de bataille, repérable entre mille.
Mais mon torse se secoue en remarquant sa stabilité. Il ne bouge pas. Et, autour de lui, quelques silhouettes semblent s’arrêter pour le regarder une dernière fois. Malgré la distance entre nous, il ne me faut pas longtemps pour le réaliser. Comme dans le manga, l’équipage de Shanks arrive trop tard.
Je m’efforce de garder une voix ferme lorsque, relevant le menton, j’annonce à haute et intelligible voix :
— Portgas D. Ace et Barbe Blanche sont morts.
Aussitôt, l’atmosphère se glace. Quelques regards se tournent vers moi. Je m’efforce de les ignorer, fixant simplement la cote. Des murmures fusent, négociant mes dires. La plupart ne me connaissent pas et se demandent s’ils peuvent me croire. Mais je sais que leur capitaine le fait.
Et là est d’ailleurs la raison pour laquelle je ne le regarde pas même si je sens ses yeux fixer avec ardeur mon dos. Je n’en ai pas la force. Mes prunelles sont imbibées de larmes. Il est trop tard.
Mon seul espoir réside maintenant en la possibilité que la Voyageuse s’en soit sortie.
— ARRETEZ TOUT CA, JE VOUS EN SUPPLIE ! ARRETEZ TOUS LES COMBATS ! CA N’A PLUS AUCUN SENS !
Mon menton se redresse soudain. Ce discours, je le connais. Car rien ne me fera oublier ces cheveux roses et lunettes rondes. Cobby. Une vieille connaissance de Luffy apparu dans les premiers chapitres. Un petit dont le plus grand rêve était de devenir marin.
Celui qui a permis à Shanks d’arrêter la guerre à Marineford.
— POURQUOI CONTINUER A GACHER AUTANT DE VIES HUMAINES ! TOUS CES SOLDATS ONT UNE FAMILLE QUI LES ATTEND ! POURQUOI CONTINUER A BRISER AUTANT DE VIES ? ON A DEJA GAGNE ALORS A QUOI BON CONTINUER DE COURIR APRES DES PIRATES QUI N’ONT MEME PLUS LA VOLONTE DE SE BATTRE ? POURQUOI DESIRER UNE GUERRE QUAND ON PEUT L’ARRETER ?
Mon cœur bat avec force. Mes jambes perdent soudain de leur lourdeur et un vent violent nait en moi. Bien sûr, l’idée d’être arrivée trop tard m’a saisie. Mais les deux hommes n’étaient pas les seuls à sauver.
Et il me faut aider Shanks.
— POURQUOI LAISSER MOURIR NOS HOMMES ALORS QU’ON POURRAIT LES SAUVER SI ON S’OCCUPAIT D’EUX ? A QUOI BON FAIRE AUTANT DE SACRIFICES ? TOUS CES SOLDATS QUI TOMBENT ALORS MÊME QUE LE COPMBAT N’A PLUS AUCUN SENS !
Le bateau s’arrête. La cote est à un mètre. Le gosse, à une vingtaine. Mes yeux discernant quelques silhouettes reconnaissables. Les uniformes blanc et bleus des soldats de la marine, les haillons de quelques pirates mais, surtout, la chevelure rose d’un gamin dressé comme ses collègues, juste en face d’un homme portant les mêmes couleurs.
Akainu. L’homme qui a tué Ace.
Une casquette pâle traversé du nom « marine » est vissée sur sa tête aussi épaisse et anguleuse qu’un bloc de pierre, dissimulant les détails de son visage cauchemardesque. Il s’élève sur plusieurs mètres, habillé d’un costume rouge comme le sang de ses victimes. Sur sa poitrine, une rose est accrochée, rappelant la douceur qu’est censée apporter son unité mais aussi l’épineuse vérité. Puis, sur ses larges épaules, une longue veste au même couleur que l’uniforme du gosse lui faisant face en visible, décorée d’épaulettes à franges dorées.
Il surplombe Cobby qui se tient face à lui, la tête renversée en arrière. Je ne peux rien discerner du gosse qui me montre le dos. Mais ses boucles resteront à jamais gravée dans ma mémoire. Car maintenant que je vois de mes propres yeux cette scène, je ne peux que saluer le courage de ce garçon qui se tient face à un homme faisant le double de lui.
— VOUS NE PENSEZ PAS QU’ILS PASSERONT POUR DES IMBECILES FINIS ?
A ces mots, mon corps décide à ma place quoi faire. Ma main s’appuie sur la rampe et mes jambes passent par-dessus cette dernière. Aussitôt, mes vêtements se soulèvent autour de moi tandis que je chute. Mes pieds trouvent brutalement le sol, légèrement amortis pas l’eau tandis que je fléchis les jambes.
A ma droite et ma gauche, je sens et entends d’autres pirates faire de même. Mon cœur bat avec force. Le moment est arrivé.
Nous allons mettre fin à cette guerre.
— Hein !? rétorque soudain la voix d’Akainu. Ça suffit. T’es qui, toi ? Tu viens de nous faire perdre du temps. La marine n’a que faire d’un petit soldat sans sens du devoir !
La tête haute, je progresse. Le bas de la longue robe pourpre que m’a donné Ben traine dans l’eau et, quand je pose pied sur la terre ferme, elle persiste à tracer mon chemin, dans mon dos. Mes yeux demeurent rivés sur les deux hommes se faisant face.
Malgré la panique autour de moi, je garde le menton levé. Les pierres brisées, débris et cadavres s’amassent sous mes pieds. Je n’y prête nullement attention, sentant mon cœur pulser avec toujours plus d’entrain à mesure que je vois le poing d’Akainu se fermer.
Autour de moi, quelques têtes se retournent et me suivent du regard, sans doute étonnées par la présence d’une femme vêtue si élégamment en pleine zone de combat. Mais je n’y prête pas attention.
Le poing de l’amiral se colore d’une teinte rougeâtre et, bientôt, sa peau brunie au poing de se décrocher légèrement de ses os, comme soulever par la mer de lave bouillonnant sous elle.
Malgré mon calme apparent, mon cœur panique. Car Akainu plie le coude pour prendre du recul tandis que Shanks, lui, n’est visible nul part. Cobby est littéralement seul face à la mort et la capitaine n’est même en train de les approcher.
La fin est imminente. Pourtant, Le Roux ne se fait pas voir. Ce n’est pas normal. Il est censé être celui qui se dresse entre les deux, protégeant l’enfant. Mais il n’en est rien, actuellement. Il n’est pas visible.
Pourtant, le poing de l’amiral demeure brandi dans les airs.
Soudain, je cesse de marcher. Mes yeux s’écarquillent. Mes doigts se crispent. Je viens de comprendre. Shanks n’est pas là. Mais moi, oui. Et je l’ai assez vu au cours des dernières semaines pour savoir que le manga ne présente qu’une infime partie de ce qu’il s’est réellement passé à chaque fois. Moi, par exemple, ne figure jamais sur les planches.
Mon personnage n’apparait pas durant l’arc Marineford. Cependant je suis là, à présent.
Et si la raison pour laquelle, quand Shanks intervient, tous semblent surpris de le voir apparaitre est que nul ne l’a vu arriver ? Et s’il n’était simplement pas arrivé ? Si quelqu’un d’extérieur, doté de la capacité de se faire se déplacer les individus était intervenu ? L’avait poussé à se matérialiser ? Quelqu’un comme…
…moi ?
Hier, j’ai échoué. Malgré de nombreuses tentatives afin de me connecter au Chemin, je ne suis même pas parvenue à me déplacer. Mais aujourd’hui, mes yeux sont posés sur le poing d’Akainu qui vient de commencer sa course, fendant les airs. Je ne peux me détacher du corps de l’enfant faisant face à son destin. Mon estomac se soulève.
L’odeur de la mort putréfie mes narines. Chaque vision s’offrant à moi ici n’est que feu et sang. Les cris et pleures traumatisent mes tympans. Mon corps se fait aussi lourd qu’un tombeau. Dans ma bouche nait un goût métallique.
Jamais, jusqu’à aujourd’hui, je n’avais eu l’occasion de voir la guerre. Et je regrette, maintenant. Car devant tout cela, ces volutes de poussières, ces débris, ces cadavres, ces hurlements, je suis mise face à ma propre impuissance.
Et le poing d’Akainu s’apprête à frapper Cobby sans que la silhouette de Shanks ne se dessine à l’horizon.
Mes lèvres s’entrouvrent.
Soudain, la main fermée et traversée de magma de l’amiral percute une lame froide et rude. Mes yeux s’écarquillent. L’épée est tenue par un seul bras rattaché à un corps habillé d’un long manteau noir trainant dans son dos, soulevé par la brise de la guerre. En son sommet, la crinière flamboyante de Shanks le Royux se dessine.
Il est là, debout derrière Cobby, penché au-dessus de lui afin de le protéger de son bourreau, son épée parant le poing d’Akainu.
Pourtant, je n’ai rien dit, rien fait pour essayer le faire bouger. Je n’en ai pas eu le temps.
Les murmures et cris de surprise fendent le silence qui s’était installé aux cris de Cobby. Même les personnes qui avaient continué à se battre semblent s’être soudainement arrêtées à l’apparition du yonko.
Quant à moi, mes yeux balayent les silhouettes entourant la scène. Soudain, mon regard en croise un autre. Deux yeux me fixant avec ardeur. Un brin de défi les allumant.
Il s’agit d’une femme. Mais son allure détonne avec les lieux. Car au lieu des habituels haillons de pirate, son corps est enveloppé de vêtements plus doux et royaux. Une longue robe noir parsemée de touches dorées l’habille.
Décolletée, elle laisse voir la naissance de sa poitrine à la manière des toilettes du 18ème siècle. D’ailleurs, en la regardant ainsi, elle me semble tout droit sorti d’un livre d’histoire. Un corset sombre cintre sa taille et une jupe particulièrement imposante pare ses jambes. Les manches de sa tenue s’arrêtent à hauteur de son coude, bordées par de la dentelle. Un nœud est accroché autour de son cou.
Au bout d’un de ses bras, un éventail plié est visible. Son autre main, elle, pointe en direction de Shanks d’un air distrait. Il ne m’en faut pas plus pour réaliser qu’elle est à l’origine de la téléportation du capitaine.
Ma gorge se sert. Il s’agit d’une Voyageuse. Mais la façon qu’elle a de me fixer, à plusieurs dizaines de mètres de moi, un brin de malice dans le regard et son visage parfaitement maquillé me dardant avec délectation me saisit.
Car elle ne ressemble pas à un allié. Elle se moque comme une ennemie le ferait.
— Bien parlé, jeune soldat. Ces quelques secondes durant lesquelles tu as risqué ta vie sont la preuve d’un immense courage.
La voix de Shanks s’élève parmi nous, tétanisante.
— Et pour le meilleur ou pour le pire, elles viennent de changer radicalement le destin du monde.
Mon regard reste figé sur la femme. Tout en grâce et en élégance, elle persiste à me regarder, un faux sourire plaqué sur le visage. Et un profond sentiment d’inconfort me prend face à ce visage.
Elle est une Voyageuse et vient de sauver Cobby, certes. Mais quelque chose me dit que ses intentions sont loin d’être nobles. Ce n’est qu’une impression mais celle-ci est profonde.
— Si je suis venu jusqu’ici, c’est pour…
Soudain, elle déplie son éventail. Et, dans ce geste, vient couvrir son visage. A l’instant où le tissu déplié passe devant ses traits, son corps devient une fumée noire et compacte. En un battement de cil, sa silhouette si prestement habillée se fond en des volutes sombres pour disparaitre à jamais.
Elle vient de se déplacer, se téléporter. Sans prononcer aucune formule ni même croiser les mains devant sa bouche. Non. Elle a exécuté son geste avec plus de légèreté et facilité encore qu’Edward et Olympe.
Et si elle est plus douée qu’eux, cela ne peut signifier qu’une seule chose.
— …Mettre fin à cette guerre.
Je viens de croiser un membre du Cercle Impérial.
郷に入っては郷に従
2674 mots
désolée pour le retard haha
va vraiment falloir que je
corrige le tir, sur ce coup
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