⓽ ⸻ Intrusion
Déboulant en sous-vêtements dans sa chambre, pestant contre elle a voix autre, elle part à la recherche de son peignoir. Bien décidé à prendre cette douche tant voulue et tant mérité. En se tournant vers la fenêtre elle manque de faire une crise cardiaque en voyant Inui au beau milieu de sa chambre. La pauvre n'avait jamais eu aussi peur de sa vie, poussant un hurlement qu'elle n'aurait jamais cru capable de pousser. Tellement puissant que sa gorge après coup lui faisait un mal de chien.
A cet instant elle se dit qu'heureusement pour elle ou surtout pour lui que sa mère n'est pas là à cet instant. La situation porte clairement à confusion, la connaissant elle aurait sûrement grimpé les marchés quatre à quatre et assommé Inui avec un poêle pour ensuite le livrer à la police.
Dans l'action, elle a réussi à attraper son peignoir accroché derrière sa pote et se cacher derrière. La pauvre est en sous-vêtements, si ce n'est pas le moment le plus gênant de sa vie, elle se demande ce que cela peut être. N'ayant jamais été aussi gênée de sa vie qu'à cet instant, mais aussi peur, un drôle de mélange. Parce que cet idiot lui a vraiment foutu la trouille. En même temps, qu'est-ce qu'il fait ici ? En plein milieu de sa chambre un jeudi soir ? Comment pouvait-elle prévoir qu'il allait faire un truc pareil ?
Parfois, elle se demande ce qui peut bien lui passer par la tête. À quel moment, cet idiot c'est dit qu'entrer par effraction chez elle était une bonne idée ? Dans sa chambre en plus. Comment a-t-il deviné où était sa chambre ?
« — Bordel mais tu fou quoi ici ? S'exclame t-elle. »
Le garçon la regarde, comme si tout était normal. Rendant encore plus folle la jeune femme qui ne comprend pas comment est-ce qu'il peut être aussi serein après avoir fait ça. En plus la pauvre a laissé ses lunettes dans la salle de bain, complètement aveugle, elle ne distingue pas aussi bien le jeune homme. Mais peut clairement voir qu'il est calme.
« — Ça fait presque une semaine qu'on ne c'est pas vu.
— Et c'est une raison pour entrer chez moi par effraction ?
— Je pensais qu'il y avait ta mère, répond t-il en haussant les épaules. »
Inui regarde autour de lui, analysant vaguement sa chambre et part s'assoir sur la chaise de son bureau. Hébétée, la jeune femme le regarde faire, elle ne sait même pas quoi dire tant elle est dépassée par cette situation semblant frôler la fiction. Ce qu'il peut être culotté quand il s'y met mine de rien, ce n'est pas parce qu'ils ne se sont pas vu depuis une semaine que c'est une raison de s'introduire chez elle de la sorte. La pauvre a tellement eu peur qu'elle a du mal à se remettre de ses émotions, son coeur bat encore très fort et l'adrénaline ne descend pas. Ses mains tremblent encore d'effroi.
« — Elle est sympa ta chambre, dit-il en regardant autour de lui.
— Retournes toi, prononce Akira de manière solennelle.
— Pour ? Demande t-il.
— Retournes toi, je suis en sous-vêtements gros malin. »
Sans un mot de plus, il se retourne directement, ne cherchant pas à en savoir plus. Prononcer une phrase salace ne lui vient même pas l'esprit, voulant respecter l'inimitié de la jeune femme. Akira fait de même, enfilant rapidement son peignoir pour couvrir son corps.
« — J'en reviens toujours pas que tu aies escaladé ma maison, dit-elle en allant vers la fenêtre. »
Légèrement, elle se penche, regardant le sol puis referme la fenêtre. Se demandant comment est-ce qu'il avait bien pu faire pour grimper, c'est quand même haut et les points d'appuis ne sont pas nombreux.
« — Ça va, répond t-il. C'est pas si haut.
— Quand même. »
Le blond au cheveux d'anges hausse les épaules. Aura soupire, regarde le garçon.
« — Comment t'as su que c'était ma chambre ?
— J'en savais rien, c'était la seule fenêtre ouverte. »
C'est vrai que la jeune femme avait profité de sa douche pour aérée un peu. Si elle avait su, le concours de circonstances est quand même assez surprenant et presque surréaliste.
« — Tu sais que j'ai une porte d'entrée ?
— Je te l'ai dit, je pensais que ta mère était chez toi.
— Non, soupire Akira. Elle ne rentre qu'à 20h. »
Elle décide de s'assoir sur son lit, situé juste en face de son bureau. Ne sachant pas trop quoi dire pour engager la conversation, le cadre est assez atypique, le voir chez elle, dans sa chambre, ce n'est pas ce dont elle pensait quand elle voulait avoir une conversation avec lui. Et puis, leur dernière discussion était assez tumultueuse, elle ne pensait pas le voir de si tôt et certainement pas ici.
« — Ce sont tes cours ? Demande t-il en regardant les feuilles éparpillées sur son bureau.
— Oui, je viens de finir mes devoirs.
— C'était dur ?
— Ça allait. »
La jeune femme se tétanise, elle n'avait jamais eu une conversation aussi vide avec lui. Il faut qu'elle lui parle, qu'elle dise quelque chose pour enlever cette gêne que seule elle semble ressentir. Ou alors il cache très bien son jeu. Est-ce que la conversation doit se passer maintenant ? Tout de suite ? Elle a bien cette impression, cette fois elle est au pied du mur avec aucune possibilité de fuir ou de reculer.
« — Tu fais un truc demain ? Demande t-il en regardant ses cours.
— J'ai cours.
— Et après ?
— Non. Mais je finis tard tu sais.
— Ouais je sais.
— Mais j'ai trois bonnes heures pour manger, ajoute Akira.
— Je vais me libérer, on mange ensemble ?
— Ce serait avec plaisir.
— Grand plaisir ?
— C'est toujours un grand plaisir avec toi. »
C'est étrange, leur deux comportements sont étranges. C'est comme si les deux sont dans la retenue, qu'ils veulent se dire quelque chose mais qu'ils n'y arrivent pas. Du côté d'Akira, c'est le cas, la pauvre n'arrive vraiment pas à lui dire. Elle peste contre elle-même, trouvant dingue d'avoir cette peur bleue. C'est vrai ça, à quoi cela lui sert ? De quoi a-t-elle peur ? Elle sait que ses sentiments sont probablement réciproques, elle ne sait juste pas si ils sont aussi fort qu'elle. C'est ça, ce dont elle a peur, c'est qu'ils ne soient pas aussi fort qu'elle, que depuis tout ce temps, elle se fait des films toute seule.
« — Écoutes, commence-t-elle. Je voulais m'excuser pour hier, je t'ai planté ce n'était pas cool de ma part.
— Non c'est moi, j'aurais du te prévenir.
— Pas faux...
— T'étais vachement en colère pas vrai ?
— Oui, un peu... J'étais juste triste en fait. »
D'accord, c'est le moment, Akira sent que c'est le bon moment pour elle. La petite brèche, elle a réussit à se créer toute seule une petite ouverture. C'est maintenant ou jamais pour elle.
« — Parce que... comment dire... tu m'as ignoré... et ça m'a un peu contrariée, bafouille-t-elle en détournant le regard.
— Je suis désolé. »
Surprise, elle lève la tête vers lui. Ne s'attendant pas à ce qu'il s'excuse aussi vite sans même avoir cherché à se justifier ou expliquer son acte. En temps normal, tout le monde cherche à se trouver une excuse, ou au moins tenter quelque chose. Lui s'en ait tout l'inverse, c'est presque trop beau pour être vrai, sonnant faux dans ses oreilles. Parce qu'elle sait, elle sait qu'elle aurait été impeccable d'en faire de même.
« — Je pensais pas que ça allait te blesser, ajoute-t-il. C'était pas du tout le but.
— Je me doute... répond faiblement la jeune femme. »
Malgré ses excuses presque immédiates, la jeune femme se rend compte que cela n'apaise même pas son coeur. Profondément blessée par ses actes, bien qu'ils ne soient pas intentionnels.
« — C'est juste que j'avais un-
— Problème à régler, je sais. Tu me l'as dit hier, soupire la jeune femme.
— Ouais. C'était pas pour t'ignorer.
— J'ai compris. Excuses acceptées... »
Elle devrait enchaîner avec quelque chose, elle devrait reprendre la conversation. Ne pas laisser le blanc s'installer entre eux, ne pas laisser cette gêne revenir. En plus le cadre est idéal, si l'on enlève le fait qu'ils sont tout deux dans la chambre de la jeune femme. Mais il n'y a personne autour d'eux pour les interrompre, dans un endroit calme et rien pour ne perturber ce qu'il va se passer. Akira le sen, c'est maintenant ou jamais, si elle je fait rien, elle s'en voudra toute sa vie.
Mais comment annoncer ça ? Comment lui dire une chose aussi importante que ses sentiments ? Comment pourrait-elle amener cette conversation ? Avec quelque chose comme « Au fait Inui, je suis amoureuse de toi mais j'ai tellement peur de me l'avouer et de me lancer que j'ai préférée tout étouffer. »... Pas vraiment flatteur...
Elle se dit qu'au bout d'un moment, elle ne peut plus reculer le moment. Lorsqu'elle se décide enfin, à tout avouer, tout déballer pour enfin vider son cœur et son esprit, Inui se lève. Marchant jusqu'à elle, il s'assoit à côté de la jeune femme. Allongeant le haut de son corps contre son matelas, les mains derrière la tête en soupirant. Elle le regarde en silence puis se remet droite, jouant nerveusement avec ses mains.
« — Est-ce que toi tu ressens ça aussi ? Demande-t-il subitement.
— De quoi tu parles ? Demande Akira.
— Cette sensation dans l'estomac. Tu l'as ? Ou j'suis le seul ? »
Complètement figée sur place, elle ne pipe plus un seul mot. Lui aussi ? Comment ça lui aussi ? Akira n'arrive pas à réfléchir, elle n'arrive pas à poser son esprit et penser correctement, ressentirai-t-il la même chose qu'elle ? Donc elle n'est pas dans une boucle de sentiment à sens unique ? Elle aussi, on l'aime en retour ?
« — Oui... Je ressens la même chose que toi... répond timidement Akira. »
Inui se redresse, la jeune femme sent son regard la fixer, il détaille la moindre parcelle de son visage qu'il trouve à cet instant encore plus doux que d'habitude. Ne voulant pas rater une seule miette de son expression si mignonne. La pauvre est tellement anxieuse qu'elle n'ose même pas relever son regard, se contentant de rester figée, à regarder le sol.
Le blond déplace une de ses courtes mèches derrière son oreille, malgré elle, Akira ne peut s'empêcher de frissonner à son contact, ses doigts sont froids, ce qui provoque un sacré contraste avec la chaleur de la peau de celle-ci. Osant à peine respirer.
« — Je peux t'embrasser ?
— Tu me demande maintenant ? Répond Akira en tournant la tête vers lui, un sourire amuse aux lèvres. »
Le blond à la cicatrice hausse les épaules, souriant légèrement à son tour.
« — C'est bien d'avoir ton consentement non ?
— C'est vrai, tu as raison.
— Alors ? »
Akira hoche vivement la tête, un grand sourire aux lèvres. Doucement, leurs têtes respectives se rapprochent l'une de l'autre, inexorablement, de manière purement et simplement naturelle. Au bout de quelques instants, leurs lèvres se touchent, échangeant un long baiser. Mais celle fois, le baiser est différant, tout à l'air différent, elle ne sait pas pourquoi, elle ne sait pas comment ni quand est-ce que ça a changé, mais une chose dont elle est sûre, qu'il y a un avant et un après ce baiser.
Posant une de ses grandes mains sur la ligne de mâchoire de la jeune femme pour approfondir leur baiser. C'est la première fois qu'elle ressent une telle chose, elle ne l'avait jamais ressenti, n'était jamais tombée amoureuse avant cela. Elle trouve néanmoins que c'est un sentiment assez étrange, mais doit admettre une chose, Lisa avait raison. Quand on est amoureuse, on sait, même pas besoin de se poser la question c'est d'une évidence.
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.
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La porte d'entrée claque, brutalement, faisant trembler la maison. La voix de la mère d'Akira résonne au travers de celle-ci, sortant les deux amoureux de leur bulles fraîchement installées. Comprenant que sa mère venait de rentrer, elle s'éloigne d'Inui rapidement, la panique se lisant dans son regard.
« — Il est déjà 20h ? Chuchote t-elle en regardant son réveil. »
20h15 même, le coeur de la jeune femme s'emballe mais pas de la bonne façon. Elle n'a absolument pas envie que sa mère et Inui se voient, du moins pas maintenant. Pas si tôt, pas avant qu'elle n'est eu le temps de le préparer à ce qu'est sa mère.
« — Aki t'es la ? Demande sa mère aux pieds de l'escalier.
— Oui oui ! J'arrive ! S'exclame la jeune femme. »
Rapidement Akira se lève, fermant la porte de sa chambre en plus doucement possible, elle se tourne vers Inui, totalement paniquée. Elle sait que le temps est compte, que désormais ils doivent agir vite et trouver un moyen de faire sortir le garçon de là avant que sa mère ne monte.
« — Je vais passer part la fenêtre, dit Inui.
— Ça va aller ? Demande Akira en se précipitant vers lui.
— Ouais t'inquiète. C'est pas tellement haut.
— Ok. »
L'air inquiète, le sourire du jeune homme fait partir ses doutes, de ses phalanges abimés, il caresse la joue de celle-ci. Rapidement, elle reprend ses esprits, malgré cette forte envie de l'embrasser, elle se dirige vers la fenêtre, l'ouvrant en grand.
« — On se voit demain alors ? Demande t-il.
— Oui de toute façon on se tiendra au courant, répond-telle.
— Ouais. »
Regardant Akira dans les yeux, l'envie est trop forte, beaucoup trop forte pour qu'il puisse y résister. Embrassant tendrement la jeune femme avant de devoir malheureusement et à contre coeur pour les deux tourtereaux se séparer. Puis commence à passer par ma fenêtre.
« — T'es vraiment sûr que ça va aller ?
— Tu doutes de mes aptitudes à grimper les maison ?
— Oui... un peu.
— Si tu m'embrasse pour me donner de la force peut-être que ça ira mieux. »
Souriant, elle se penche vers le blond, se tenant fermement au bord. Embrassant doucement ses lèvres avec une douceur et tendresse dont elle ne se pensait pas capable. Si elle pouvait passer toute journée à l'embrasser, elle le ferait sans hésiter.
Au même moment, la porte de sa chambre s'ouvre en fracas, la faisant sursauter. Elle se retourne brutalement, prise la main dans le sac. Inui lui est encore accroché au rebord de sa fenêtre, seul ses bras et sa tête sont encore visible.
« — Salut maman... Ça va ? »
Avant même que sa mère ouvre la bouche, beaucoup trop stupéfaite par sa fille, un gros bruit ainsi qu'une plainte se font entendre. Akira se retourne, remarquant qu'Inui avait disparu, elle se penche paniquée par la fenêtre, sa mère tout aussi alarmée par cette chute la rejoint bien vite. Toutes les deux se penchent par la fenêtre.
Il est là, dans le buisson, juste en dessous de sa fenêtre, en fait il venait tout simplement de tomber. Et qu'elle chute ! Le pauvre doit probablement avoir mal partout, bien que le buisson semble avoir amorti une grosse partie de la chute, elle n'en reste pas moins douloureuse.
༄ ⠩ ッ
« — Donc tu t'appelles Seishu Inui c'est ça ? Demande sa mère en arrivant dans le salon avec un verre d'eau.
— Oui. Désolé pour vos buissons...
— C'est rien. Tu n'aurais qu'à venir un week-end pour me refaire mon rosier. »
Akira, regarde sa mère, sans rien dire. Hébétée parce que sa mère est en train de dire.
« — Bien sur, dit-il, quand vous voulez !
— C'était une blague, mais puisque tu sembles motivé, on va faire comme ça. »
Assise sur le canapé avec Inui, pensant ses égratignures tandis que sa mère est assise, juste en face d'eux, les observant à la loupe. Non seulement elle ne voulait pas que ce moment arrive, présenter sa mère à qui que ce soit est comme tirer un trait sur cette personne tant elle est invivable, mais cela arrive de la pire des façons. Son humour est basé uniquement sur le fait de flanquer la trouille.
« — C'est ton petit copain Aki ? Demande t-elle.
— Bah je-
— Oui, répond Inui.
— Vraiment ? Demande ma mère dubitative.
— Ouais enfin depuis pas longtemps, répond Akira.
— Ce soir, précise Inui. »
Ils sont mal à l'aise, l'un comme l'autre et sa mère n'arrange pas la situation. Mais malgré tout, sa réponse la surprend pas mal, le pense-t-il vraiment où a-t-il simplement dit ça parce qu'il est devant sa mère ? Et qu'elle met une très grosse pression ?
« — Je vois, répond sa mère. C'est marrant, je t'imagine pas du tout conduire une moto.
— Comment ça ? Demande t-il.
— Tu m'as l'air bien frêle. La prochaine fois passe dire bonjour plutôt et passe par l'entrée.
— D'accord... encore désolé.
— C'est rien, soupire t-elle. Après tout tu vas m'arranger ça pas vrai ?
— Bien sur.
— Super. Je vais faire à manger, tu restes avec nous ?
— Ça ne vous dérange pas ? »
Un long silence règne dans la pièce, long silence durant lequel la mère d'Akira fixe le jeune homme sans rien dire, d'un air impassible.
« — Si je te le propose ? Finit-elle par dire.
— Merci. »
Elle a vraiment le don pour mettre les gens mal à l'aise. C'est dingue en y repensant, elle ne sait pas comme elle fait, mais c'est un enfer. Maintenant elle comprend mieux pourquoi elle n'a personne dans sa vie, pas même une femme. Qui souhaites vivre avec quelqu'un comme ça ? Elle a cette moche impression que le repas va être horrible, qu'il sera encore pire que lorsqu'elle a mangé avec son père pour la première fois il y a deux ans.
Plus qu'un chapitre et
ma correction sera enfin finie.
Ça en aura prit du temps,
mais je préfère largement cette version,
bien qu'il y a encore beaucoup
de choses à améliorer.
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