𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐗𝐗𝐈𝐕
— S A N S M A N I E R E S —
cw — masturbation (f. receiving)
負けるが勝ち
AGNES ME DEVISAGE, ses yeux plissés oscillant légèrement et sa mâchoire se contractant. Debout, s’efforçant de garder le menton levé, elle ancre fermement ses yeux bruns dans les miens. Je le sens jusqu’au plus profond de mes entrailles : elle rêve de m’arracher la gorge.
Car je viens de mettre en lumière un de ses viles secrets. Sans doute le moins joli, le plus compromettant.
Elle couchait avec l’ex-petit-ami d’une femme suspectée de meurtre et, surtout, un ex-petit-ami qui se trouve être un parrain de la drogue. Cela ne fait pas bien joli, sur le CV d’une policière.
J’aurais pu douter de ma si forte accusation, me demander à plusieurs reprises si je ne m’étais pas trompée. Après tout, cette femme est visiblement respectée au sein de sa brigade et bien des éléments auraient pu dévoiler la supercherie montée par Han quant à son albinisme.
Mais, pour cela, il aurait fallu qu’elle se penche sur cette affaire.
Or jamais elle ou son collègue ne l’ont eu entre les mains. Tout simplement car Olympe et Edward un de la brigade scientifique, ont réussi à dissimuler cet homicide, le faisant passer pour un accident.
Je ne sais exactement comment ils s’y sont pris. Mais si Agnès a découvert le loup, cela signifie qu’elle l’a cherché. Purement et simplement.
— Comment osez-vous inventer de tels mensonges !? s’exclame-t-elle soudain dans un geste brusque avant de se tourner vers les deux autres.
Le professeur se tient derrière le comptoir, silencieux. Ses yeux brillent au travers de ses lunettes. Il ne regarde aucune de nous deux, lisant un journal étalé sur le plan de travail que je n’avais pas remarqué jusque-là.
Mon cœur se serre. Les accusations que je viens de prononcer ne sont pas anodines, loin de là. De multiples frisson me parcourent et ma gorge se serre. Je me suis mise en danger. Et sérieusement, qui plus est. Je ne vais pas pouvoir m’en tirer si facilement après de telles paroles lancées.
Alors j’aurais simplement souhaité un contact visuel avec lui. De quoi m’assurer que je ne suis pas seule.
— Cet homme n’avait pas d’albinisme, c’est tout ! cracha Agnès. C’était un criminel notoire et j’ai enquêté sur lui. Durant mes investigations j’ai découvert la supercherie, voilà tout. Pas besoin de me faire passer pour je-ne-sais-quoi.
— Ah oui, et dans quel cadre ? retentit soudain la voix d’Olympe.
Mes yeux se posent sur elle. Elle est aussi assise sur au comptoir, face à Sieg qui ne me regarde toujours pas. Je ne comprends pas. Il me semble qu’il fuit intentionnellement nos contacts visuels, essaye de les limiter par tous les moyens.
Mais je suis pourtant son amie. Il devrait me soutenir !
— Comment ça, dans quel cadre ?
— Dans quel cadre, quelle enquête avez-vous été amenée à faire des recherches sur Han ?
— Comment ça, quelle enquête !? s’indigne aussitôt Agnès. Et je peux savoir en quoi une telle chose vous regarde !?
— Car il en va de l’intégrité de l’enquête en cours.
La voix d’Olympe n’a plus rien de son habituel ton sarcastique ou moqueur. Elle semble anormalement sérieuse, à présent. Sa langue fend l’air, viscérale. Elle n’est pas décidée à jouer, visiblement.
Mais Agnès non plus. Sa mâchoire s’est contractée et, détournant entièrement son regard de ma silhouette, elle le dirige à présent venimeusement en direction de sa collègue.
— Evitez de dépasser les bornes, Loreen. Vous vous en prenez à l’intégrité d’une vraie policière. Pas une qui s’égare sur des scènes de crime, tonne-t-elle en coulant un regard appuyé en ma direction.
Mes muscles se raidissent. Elle sait. Je ne pourrais pas expliquer comment je comprends cela mais je suis certaine qu’elle est au courant des circonstances qui ont placé Olympe sur mon chemin.
De ce qu’elle a fait dans l’appartement où mon bourreau a croisé la faucheuse.
— Avez-vous déjà discuté avec Han Halmes ? poursuit la consultante sans s’inquiéter de l’accusation à peine dissimulée d’Agnès.
Mais celle-ci ne se laisse pas faire.
— M’accuser de mensonges devant une suspecte d’homicide ? Mais pour qui vous prenez-vous !? Je peux vous assurer que…
— Ça suffit.
Soudain, nous prenant de court, la voix grave et saisissante du professeur nous interpelle. Je tourne de nouveau la tête en sa direction. La sienne est baissée, il a les mains fermement posées sur le comptoir.
Puis, il lève brutalement le regard en direction d’Agnès.
— J’espère que vous avez conscience de la grossièreté de votre intervention aujourd’hui. Vous vous êtes servie de mademoiselle (T/ N) pour votre enquête et souhaitez visiblement l’incriminer alors que vous-même êtes liée à elle, visiblement. Cela vous dérange-t-il à ce point que votre petit-ami vous ait préféré une autre jusque dans les derniers instants de sa vie ?
Le silence s’abat sur les lieux. Depuis le temps que le professeur s’était tu, nous n’espérions sans doute pas le réentendre de sitôt. Et sûrement pas au travers de paroles si épineuses à l’encontre d’une policière.
Je regarde celle-ci. Elle ne répond pas, médusée. Sans doute ne s’attendait-t-elle pas à se faire si vivement rappelée à l’ordre.
— Mademoiselle (T/N) ne parlera plus qu’en présence de son avocat, lance-t-il en s’approchant de moi, contournant le comptoir.
Il se place juste à côté de mon corps, posant une main rassurante sur mes omoplates et m’enlisant dans sa chaleur tendre et apaisante.
— Vous pouvez partir.
Son ton est ferme, sans appel. Mais je devine que c’est davantage lié à l’envie de terminer leur conversation en privé que par vœu de lui obéir qu’Olympe et Agnès tournent soudain les talons en s’observant en chien de faïence. Il ne les raccompagne pas à la porte, se contentant de les laisser trouver leur chemin seule.
Elles gardent un silence hostile jusqu’au moment où elles referment derrière elle. Là, lorsque le claquement du verrou résonne, la tension rompt brusquement et, comme si elle était directement liée à mon organisme, mes jambes font de même.
Mes genoux se plient brutalement, ne pouvant plus supporter mon poids.
— Professeur, j’ai tout juste le temps de murmurer.
Aussitôt, sa main glisse de mes omoplates à ma taille et son bras m’enferme dans une étreinte, me pressant contre son torse.
— Chut, chut, chut, pas si vite, chuchote-t-il d’une voix rassurante.
Mes paupières se ferment. Je suis épuisée. Cette simple rencontre a remué bien trop de souvenirs en moi. Le visage de Han m’est revenu, l’arrière de son crâne ensanglanté aussi. Mes doigts tremblent au bout de mes mains.
Ma respiration est sifflante. Ma poitrine, pressée à la sienne, suit les mouvements de son souffle. Mais cela ne parvient tout de même pas à me calmer et des sifflements réguliers sortent de mes narines.
Sa main libre se pose sur mon crâne.
— Je suis navré, je sais que c’est une épreuve dure pour toi. Je ne pouvais pas avoir de contact visuel avec toi parce que je voulais éviter d’éveiller le moindre soupçon sur…
Mais sa voix meurt dans sa gorge. Mes paupières s’ouvrent brutalement. Je me redresse, décalant mon visage de son épaule pour me mettre face à lui.
La distance entre nos visages est minime. Le bout de nos nez se frôlent. Je distingue chaque grain de sa peau, trace de chiffon sur les verres de ses lunettes, épis de sa barbe et, bien évidemment, ressens de plein fouet la chaleur de son corps sculpté.
Mes sourcils se froncent. Je penche la tête sur le côté, curieuse.
— Des soupçons sur quoi, professeur ?
Ma voix sort dans un murmure à peine audible. Mon cœur cogne fort contre son buste. Je sais qu’il peut le sentir. Mais il n’en dit rien.
Ses lèvres demeurent immobiles tandis qu’il me fixe, muet. Il ne répond pas. Je sais pourtant qu’il a entendu cette question. Car même si jamais nous n’avons fait mine de nous en préoccuper, elle nous mine depuis un certain moment, à vrai dire.
— Professeur ? je répète de cette même voix à peine audible.
Mon souffle est saccadé. Son bras autour de ma taille me plonge dans une transe dense et profondes, des capitons de chaleur s’élèvent et éclatent en moi tandis que je ne parviens à détacher mon regard de son visage.
J’observe tout chez lui. Ses yeux se baissant pour regarder mes lèvres. Sa barbe encadrant une bouche irrésistible. Ses boucles blondes faisant ressortir la dorure de la monture de ses lunettes.
Mon clitoris enfle et pulse à mesure des secondes s’écoulant. Ma gorge s’assèche. Je sens ma culotte s’humidifier.
Je le regarde. Je ne peux pas m’en passer ni m’en empêcher.
— Professeur, j’insiste, quels soupçons ?
Mais il ne répond pas. Son silence s’éternise ainsi que ses yeux sur mes lèvres. Comme s’il était obnubilé par elles.
Son corps bascule en arrière brutalement tandis que le mien suit sa chute, allant de l’avant. Mais tout cela ne dure qu’une brève seconde au terme de laquelle il se retrouve assis sur le dossier du canapé, en-dessous de moi.
Mes yeux s’écarquillent. Son bras demeure enroulé autour de moi mais je suis à présent au-dessus de lui. Mes fesses sont posées sur une de ses cuisses tandis que mes jambes pendent de chaque côté de celle-ci.
Mon buste s’est détaché du sien, il me regarde depuis cette nouvelle position, contemplant mon visage. Et, dans un murmure vil, penchant la tête en arrière pour me voir et posant son menton sur ma poitrine, il murmure tout bas :
— C’est à toi de répondre à cette question.
Son bras, déjà enroulé autour de ma taille, se contracte brutalement, me faisant remonter sur sa cuisse. Mon entre-jambe se presse à sa jambe, m’arrachant un spasme ainsi qu’un gémissement incontrôlé.
Mes yeux s’écarquillent, fixant le sol. Mon visage est pris d’une vive chaleur. Non. Ce n’est pas possible. Je ne viens pas de gémir de façon aussi éhontée à cause d’un simple contact.
Mais Sieg semble l’avoir entendu, lui. Car son rire grave et suave envahit bientôt la pièce.
— Allons, allons, pas de quoi être gênée.
Corroborant ses dires, il use de son bras déjà enserré autour de ma taille et fait bouger mon buste. Aussitôt, mon entre-jambe se frotte à sa cuisse. Mon clitoris enflé et sensible se presse à lui au travers du tissu et, sans aucune pitié, il continue ses mouvements.
Mon corps déborde de chaleur, quelques gémissements franchissent mes lèvres sans que je ne parvienne à les retenir. Mes sourcils se froncent et mes yeux se ferment. Mon cœur bat à tout rompre. La chaleur est insoutenable.
Mes mains posées sur ses épaules, mon dos se cambre à mesure de ses mouvements, faisant ressortir mon buste. Et, quand ses lèvres se pressent à la naissance de mes seins à travers mon tee-shirt, je renverse la tête en arrière, lui offrant ma gorge.
Un gémissement franchit mes lèvres.
— Tu vois, il n’y a pas de quoi être gênée, ma jolie.
Ses mouvements ne cessent pas. Un vent frais et violent nait en moi. Plus les secondes s’écoulent, plus le plaisir forme des bulles qui fondent les unes en les autres, formant une sphère brumeuse et ardente.
Mon clitoris enflé et palpitant se frottant à la jambe du professeur m’arrache de multiples gémissements.
— J’adore te voir comme ça, sentir ton corps contre moi.
Je respire difficilement. La bulle en moi grossissant.
Bientôt, cela prend de la place en moi. Et sa voix grondante fait hérisser chaque poil sur mon corps. Je ne parviens plus à penser. Un vide s’installe en moi.
— S… Sieg…
Son menton se glisse dans le creux de mon épaule et sa barbe se frotte contre ma joue. Puis, soufflant son feu contre ma peau, il murmure à mon oreille :
— Jouis pour moi.
Là, aussitôt, un cri franchit mes lèvres. L’orgasme m’a submergé. La bulle a éclaté. Envahissant, dévastateur, il m’arrache à la terre durant le temps d’un instant. Une larme coule sur ma joue. Mon hurlement supplante tout.
Tremblante, je me laisse aller contre lui. Mes yeux laissent filer des larmes. Mon visage tombe sur sa poitrine tandis que ses bras entourent mes épaules. Ses lèvres trouvent mon crâne et l’embrassent tendrement, me rassurant après tant d’émotion avant qu’il ne murmure dans un souffle à peine audible :
— Je crois que je suis en train de tomber dans quelque chose dont je ne parviendrais pas à me défaire.
負けるが勝ち
2084 mots
un peu de spicy
ça va être du même
tonneau dans les
chapitres à
venir
j'espère que ça vous
aura plu
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