Roger, humble créature, qui es-tu ?

Le club était bondé et je peinais à me frayer un chemin jusqu'aux sanitaires.

Une fois la porte noire et dégondée en vue, ce fut sans surprise que je remarquait que la file d'attente pour y accéder était immense. Je m'adossais donc au mur, dernière tout le monde, prêt à attendre mon tour pour aller vider ma vessie.

Tout à coup, une main pressa mon épaule et un garçon aux cheveux bouclés s'affala sur moi. Dans un premier temps, je ne su comment réagir, décontenancé par l'attitude de cet inconnu. Il se mit à rire, son souffle saccadé me chatouillant la nuque. Puis il se décolla un peu de moi, me laissant découvrir les traits fins bien que très masculins de son visage. Et il dit :

"Si tu m'aides à marcher jusqu'à la porte des toilettes, je ferais en sorte que nous n'ayons pas à faire la queue. Deal ?"

Il tenta maladroitement un sourire alors qu'il me tendait une main pour que je la serre, laissant tout son poids contre moi, ses jambes incapables de le soutenir convenablement.

Et je ne savais pas comment il allait s'y prendre, ni pourquoi il avait jeté son dévolu sur moi mais qu'importe, de toute facon je n'étais pas en état de réfléchir à cela, ni à quoi que ce soit d'autre. Je pris donc sa main, répondant le plus clairement que je le pouvais :

"Deal."

Et il sourit. Il était éblouissant.

Je passais mon bras sur sa taille pour le soutenir tandis qu'il gardait son visage niché dans mon cou et sa main agrippée négligemment à mes épaules.

Je lui fis parcourir les quelques mètres nous séparant de la porte des toilettes. Alors il se détacha de moi, tombant dans les bras de la jeune femme qui s'apprêtait à entrer dans les sanitaires et il lâcha :

"Oh putain, j'vais vomir !"

L'effet fut immédiat. Elle repoussa le garçon vers moi, une moue dégoutée au visage et elle s'exclama, mauvaise :

"Nan mais surveille ton pote là ! Et puis s'il sait pas boire qu'il tourne au champomy !"

Et elle fit demi-tour, nous laissant le loisir de prendre sa place dans la file et entrer dans les toilettes quand la personne les occupant précédemment en ressorti, le teint blafard.

A peine dans la petite cabine, le bouclé se mit à rire et souffla :

"C'était vraiment trop facile. Et puis la tête qu'à fait cette fille ! Ma-gi-strale !"

J'étais coincé entre lui, le mur et le lavabo dans cette pièce exiguë, mais je n'en avais cure, son corps était chaud contre le mien, et ça avait quelque chose d'apaisant, de touchant. Je le laissais se détacher de moi doucement avant qu'il n'aille maladroitement ouvrir la petite porte et se placer devant la cuvette s'aidant des murs heureusement très proches les uns des autres pour se déplacer. Et sans autre forme de procès, il baissa son pantalon et son sous-vêtement, laissant la porte ouverte. Je me forçais à détourner le regard, un peu surprit de son manque de pudeur. Je croisais mon propre regard dans le miroir et je me mis à détailler mon visage, aux joues un peu trop rouges et aux pupilles excessivement dilatées.

Puis tout à coup, le bouclé dégringola pour se retrouver au sol. Je me retournais vivement pour vérifier son état et je remarquais qu'il venait simplement de s'endormir. En une minute à peine. Au sol.

Je vérifiait qu'il ne s'était pas blessé en tombant puis je rebouclais sa ceinture qu'il n'avait même pas fini de rattacher. Je passais mes mains sous ses bras et je le soulevais pour l'assoir au sol, près du lavabo et je fermais la porte des toilettes le temps que je puisse vider ma vessie à mon tour. Une fois cela fait, je me lavais les mains et relevais le bouclé qui gémis doucement en repassant ses mains autour de ma nuque.

Quelques coups forts sur la porte noire me surprirent et une voix que je reconnu comme celle de mon ami Ezrah nous parvint :

"Bon Alcyone, je sais qu't'es là-dedans, sûrement en train de baiser, mais je te rapelle qu'il y a des gens qu'on envie de pisser et que ce club miteux n'a qu'un seul chiotte."

Je ris un peu avant d'ouvrir la porte noire qui émit un grincement très peu appréciable en frottant au sol du fait de son gond arraché. Mon ami était tout sourire de l'autre côté. Mais ce sourire fanna  bien vite quand il remarqua le bouclé qui comatait, pendu à mon cou.

"Il va bien ?"

"Ouais, il s'est simplement endormi dans le chiotte. Je vais essayer de savoir où il habite et de le ramener."

"Ok. Mais prend un taxi. Et s'il ne te dit pas clairement où il habite, tu peux aller chez moi. T'as les clefs de toute façon."

Il me passa un billet pour le taxi et je le regardais les yeux ronds.

"Et toi, comment tu rentres ?"

"T'inquiètes pas pour moi. Ça me fera du bien de marcher."

"Tout seul ? La nuit, alors que tu as bu ?"

"Hé, je sais me défendre. Ce qui n'est clairement pas ton cas... Et encore moins avec ce gars complètement cuit entre les bras."

Je réfléchis un instant, les lèvres pincées avant d'acquiescer.

"Ok. Mais tu m'appelles quand tu pars d'ici et quand tu arrives chez toi."

Il rit un peu, de son rire si particulier, et ajouta :

"C'est d'accord. Mais toi fait attention, ok ?"

Je hochais la tête parti récupérer mes affaires ainsi que celle de l'inconnu aux cheveux bouclés qui dormait dans mes bras, une fois le jeton de son casier trouvé dans une des poches de son jeans.

Je passais les deux jetons numérotés, le sien et le mien, au gars qui s'occupait des vestiaires, et il me rendit nos effets personnels.

J'assis le bouclé sur un banc pendant que je lui enfilais son manteau, comme à un enfant, et je lui passais mon écharpe autour du cou, de peur qu'il ne prenne froid. Je me vêtis à mon tour et je le fis relever pour le prendre contre moi alors qu'il ne sortait toujours pas de sa léthargie.

Une fois dehors, je hélais un taxi et demandais au garçon dans mes bras :

"Hey, il va falloir que tu me donne ton adresse."

"Humm." Gémit-il pour toute réponse.

"S'il te plaît, fait un effort."

"Rue de... Tu sais là, le vieux barbu qui m'aime plus depuis que je lui ai dit aimer les hommes... Ah oui, Dieu. Et bah rue de sa maison. Humm... Ah, je sais ! Rue de l'église !" Souffla-t-il contre mon cou.

Désemparé, je me gardais de répondre que le nom de sa rue ne suffisait pas, qu'il y avait d'ailleurs 7 965 "rue de l'Eglise" en France -je l'avais lu dans mon livre de code de la route- et je dis simplement au chauffeur de nous conduire à l'hôtel F1 le plus proche. Ce dernier se mit en route, m'offrant un sourire bienveillant au travers du rétroviseur.

Le bouclé, dont j'ignorais toujours le nom, se serra d'autant plus contre moi et j'étais toujours perplexe à cause de ses dernières paroles. Il était chrétien et on lui avait fait croire que son dieu le rejetait pour une question de sexualité ? C'était vraiment déguelasse ! Comment un dieu pourrait être bon s'il n'aime même pas son prochain ? Et dans ce cas, pourquoi suivre les idéaux d'un dieu mauvais si ce n'est parce que l'on est soi-même mauvais et que l'on cherche à justifier ses idées qui sont, par le fait, injustifiables ?

En arrivant devant le petit hôtel, je payais la course et je maintint le bouclé pendant qu'il essayait de descendre. Le portant contre moi, j'ouvris le battant du sas d'entrée du petit immeuble et je me présentais au comptoir.

"Bonjour, je désirerais une chambre pour deux personnes pour une seule nuit."

"Bien-sûr, un lit double ou deux lits simples ?" Demanda le garçon à la banque d'accueil, l'air tout sauf enchanté d'être là.

Le bouclé se releva un peu pour marmoner à son attention, me surprenant légèrement :

"Double..."

Le garçon de l'accueil leva le regard vers moi, comme pour s'assurer qu'il pouvait accorder du crédit aux paroles du bouclé, et comme je ne trouvais rien à redire, il ajouta :

"Ça vous fera un total de 56,30 €. Les chambres doivent êtres libérées pour neuf heure demain matin et il y a un petit déjeuner de six à sept heure et demie."

"Parfait." Répondis-je, n'en espérant guère mieux de ce genre d'établissement.

Le bouclé me glissa sa carte dans la main et me souffla :

"69 33. Tape le code, je verrais pas les touches."

Je regardais sa carte un instant. Il venait clairement de donner son numéro de carte à un inconnu...

"Aller, c'est déjà toi qui a payé le taxi." Insita-t-il.

Bon techniquement c'est Ezrah qui l'a payé, mais ça il n'est pas au courant, il dormait sur le carrelage des toilettes...

J'effectuais la transaction avec sa carte, car de toute manière je n'étais même pas sûr d'avoir la provision pour le faire avec la mienne et au moment où je voulus lui rendre sa carte, il repoussa ma main et me dit difficilement :

"Tu me la rendras demain. Moi je vais la perdre..."

De nouveau, sa tête échoua dans mon cou et je resserais ma prise sur ses hanches.

Je pris les clefs que l'autre garçon me tendait, le remerciais d'un signe de tête discret et je nous guidais jusqu'à l'ascenseur, heureux d'en trouver un car je n'étais pas certain de réussir à monter le bouclé -qui semblait s'être assoupi de nouveau- dans les escaliers.

J'étais sidéré de voir à quel point ce dernier était  imprudent, donnant son numéro de carte à un inconnu, pire même, se laissant entraîner sans rechigner alors qu'il est complètement bourré et absolument pas en possession de ses moyens. A cette heure-ci, si j'avais été moins bien attentionné, j'aurais pu faire ce que je voulais de lui. Et le fait qu'il aurait pu tomber sur n'importe qui d'autre dans ce club me foutait des sueurs froides.

Je déverrouillais la porte de la petite chambre et la refermais derrière nous. J'installais consciencieusement le bouclé sous la couette après l'avoir aidé à retirer ses chaussures et son jeans, puis je me glissais sous les couvertures à ses côtés, lui ne me lâchant toujours pas. Je fondis ensuite une main dans ses boucles, alors, il soupira de contentement.

"Au fait" chuchotta-t-il "je m'appelle Mathia."

Je souris tendrement.

"Enchanté Mathia. Moi c'est Alcyone."

Il ne lui fallu pas beaucoup de temps pour replonger dans un sommeil profond, son souffle se faisant régulier contre mon cou. Je finis par m'endormir à mon tour bercé par sa respiration.

Mais ce repos ne fut que de courte durée, puisque à peine quelques heures plus tard, le bouclé me réveilla, me secouant par l'épaule une moue affolée sur le visage.

"Réveilles-toi ! Hé !"

"Ouais, ouais. C'est bon ch'uis réveillé. Qu'est-ce qu'il y a ?" Bougonnais-je en me tournant vers lui, papillonnant des yeux.

"Il faut absolument que je retourne chez moi. J'ai pas nourrit mon poisson rouge et je crois que j'ai oublié de fermer la fenêtre de mon salon. S'il pleut je vais encore être inondé."

"On ira demain." Murmurais-je en me retournant dans le lit.

"Mais on est demain." Argua-t-il.

"Justement."

"Mais tu ne comprends pas, c'est super important je ne peux pas être encore inondé. Ce ne serait pas correct. Mon proprio me foutrait dehors. Et il aurait raison. J'oublie toujours de fermer la fenêtre. La parquet va être ruiné. Définitivement."

"Tu as si souvent oublié de la fermer cette fenêtre ?"

Il hocha la tête.

"Ok, mais même. Je sais qu'on est dans le nord, mais il faudrait vraiment une pluie torrentielle pour inonder tout un appart par une seule fenêtre."

"Mais c'est une porte fenêtre. Et elle est dans le sens de la pluie. Alors ça fait une flaque devant et le bois gonfle."

Je secouais la tête, pensivement.

"Combien de fois. Combien de fois c'est déjà arrivé ?"

"Deux."

Voyant que j'allais lui dire que ce n'était pas grand chose il précisa, d'une toute petite voix :

"En une semaine."

Ok, là ça commence à être problématique.

"C'est bon, habilles-toi, on y va."

Je commençais à chercher mes vêtements pendant que lui semblait un peu perdu.
Je ne compris qu'après un moment qu'il ignorait où étaient ses propres vêtements que je lui avais retiré il y a à peine quelques heures.

Au moins elles lui auront permis d'un peu désaouler si elle ne m'ont pas permis de me reposer.

Je lui passe la pile d'habits que j'avais plié sur une chaise au coin de la pièce et lui dis dans un petit sourire :

"Tu te rapelles de ton adresse maintenent ?"

Ses joues se teintèrent d'une jolie couleur rosée alors qu'il devait se souvenir plus ou moins de son attitude de la soirée.

Au moment où il voulu se lever, il chancela -preuve qu'il n'avait pas encore totalement décuité- et je dû me précipiter à sa droite pour ne pas qu'il tombe. Il m'offrir un petit sourire bancal en guise de remerciement tandis que je le soutenais de peur qu'il ne vacille de nouveau.

Et ainsi, nous nous rendîmes chez lui. Son immeuble, plutôt petit et au crépis d'un beige ancien et sale, n'était en réalité qu'à quelques rues de l'hôtel et nous pûmes donc nous y rendre à pieds. Il prit ses clefs dans la poche arrière de son jeans, je ne ne pu m'empêcher de rire en voyant don porte clef en forme de petit cochon tout rose et tout doux, bien que peu ternit par le temps. Il me lança un regard noir.

"Arrêtes de te moquer !"

J'ébouriffais ses bouclés brunes avant de le suivre dans le hall puis jusqu'à son appartement.

Sans marcher très droit, il fit le tour du petit deux pièces pour arriver à la conclusion que finalement, il avait bien fermé sa porte fenêtre... Et sur l'instant j'avais envie de le butter... Me faire lever à 5h48 pour rien ! Mais qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ?

"Bon bah on dirait que j'avais tout fermé. Au moins j'ai pu nourrir Plouf."

J'arquais un sourcil.

"Plouf ?"

"Oui mon poisson rouge." Répondit-t-il comme si c'était une évidence.

"Tu as appelé ton poisson Plouf ?"

"Bah oui."

"Vraiment ?"

"Mais puisque je te dis que oui ! Il y a un problème ?" S'emporta-t-il

"C'est juste que de un c'est un nom qui est du niveau de l'imagination d'un CP, et de deux, je sais pas si tu te rends compte que c'est totalement débile. Un poisson ne peut pas faire plouf. Un poisson ça nage. Faire plouf c'est couler. Un poisson ça ne coule pas. C'est physiquement impossible !"

Ce fut son tour de froncer les sourcils. Je crois que je l'ai perdu. Puis il sembla enfin comprendre et il me répondit :

"Mais je t'emmerde en fait. T'es venu jusqu'ici pour te moquer de moi et parlementer sur le nom de mon poisson ? Non parce que si c'est le cas tu peux repartir !"

Je ne m'attendais pas à ce qu'il le prenne aussi mal mais sa petite bouille vexée est adorable.

"Non, c'est bon. J'me moque pas. Plouf c'est cool. Ouais, ton poisson il est cool."

Et ça le fit sourire. Il s'assit en tailleurs sur le tapis du salon et tapotta la place à côté de lui pour que je le rejoigne, ce que je fis en silence.

Un ange passa.

Après un moment de quiétude pendant lequel les mots qu'il avait prononcé dans le taxi me revinrent en mémoire, je lui soufflais, sans trop réfléchir :

"T'sais quoi ? Les gays sont mieux que les hétéro, ils ne succombent pas au péché originel, la femme. Alors tous ceux qui disent qu'ils sont des aberrations et que dieu les accueillera pas au paradis ou j'sais pas où, ils ont rien comprit au bouquin."

Et quelque part, j'avais peur de le blesser en disant ça. J'ai jamais compris les religions. Et donc je ne les ai jamais aimé. Je déteste en parler parce que j'ai peur de blesser des gens par simple maladresse. J'ai toujours la désagréable impression que les croyants sont hypra-supra-susceptibles. Et je ne voudrais surtout pas blesser le bouclé. Quelques interminables secondes de silence plus tard, alors qu'il semblait méditer mes paroles sans un bruit -ou alors réfléchir à la façon dont il allait me tuer pour avoir manqué de respect en ses croyances, me peler vif semblant être la meilleure option- son rire cristallin retenti et me détendit aussitôt.

"Si tout le monde était comme toi, il n'y aurait peut-être pas beaucoup de croyances et elles ne seraient pas des plus cohérentes pour les personnes un peu trop classiques, mais le monde serait plus fun. J'veux dire, y'aurait forcément moins de guerres et de désolation."

Le silence se rabattit doucement sur la pièce, mais il n'était plus gênant. Simplement calme et reposant.

Et ce fut Mathia qui le brisa ce coup-ci pour me lancer cette phrase des plus décontenançantes :

"Je crois qu'il s'appelle Roger."

"Bordel mais de qui tu parles ?"

"Le hérisson pardis ! Celui qui ravage ma pelouse. N'as-tu vraiment rien écouté de ce que je viens de dire ?"

Et justement, j'avais écouté et à aucun moment il n'avait été question de hérisson...

"Mathia, tu habites en appartement, tu n'as pas de pelouse, à peine une ridicule terrasse qui tient plus du squat que de l'aire de détente."

"Mais pourquoi tu me parles de la terrasse ? Voyons qu'est ce qui ne va pas chez toi ? Je te parles de choses importantes là ! Et puis tant que tu en parles, je tiens à te préciser, mon cher... C'est quoi ton nom déjà ? -bref, en s'en fout- donc comme je disais, je tiens à préciser que ma terrasse est parfaite !"

"Voyez-vous donc... et les pieds de tomates dans les pots en terre qui semblent morts depuis longtemps, ils sont parfaits eux aussi ?"

"Non, mais eux ce ne sont pas à moi. C'est l'ancien locataire qui me les a généreusement laissé. A moins qu'il ne les ait simplement oublié... Ch'sais pas trop... 'Fin tu me diras, là je ne suis plus en état de savoir grand chose."

Je souris avant de secouer la tête et de me relever.

"Tu vas où ?" Interrogea le bouclé, la tête penchée en arrière et les yeux levés vers moi.

"Dormir. J'ai sommeil et cette discutions est définitivement trop étrange. "

Il eut un petit rire nasal pas très élégant et se leva à son tour.

"Je vais te montrer la chambre."

Je le suivis, sans lui dire que je comptais à la base rentrer chez moi, pour ne pas m'imposer plus longtemps.

"Les draps sont propres, je l'ai ai changé ce matin. La salle de bain est juste à côté si tu veux prendre une douche."

"Merci. Ça ira."

Il sourit de nouveau.

"J'ai pas trop sommeil alors je vais aller au salon mater un film. Si tu as besoin tu viens me voir."

Et il referma délicatement la porte derrière lui.

Avant de me mettre au lit, je vérifiais mon téléphone et remarquais trois messages d'Ezrah. J'avais complètement oublié que je lui avait demandé de me prévenir quand il partirait du club et rentrerait chez lui.

De Ezrah
01:07

Bon bah je rentre à l'appart. J'espère que le garçon que tu avais tout à l'heure va mieux. Au fait, il t'as dit où il habitait ou tu es chez moi ?

De Ezrah
01:49

Ok. J'ai galéré à trouver ma rue mais comme le hasard fait bien les choses, en me trompant, je suis tombé sur une putain de frappe. Il était seul dans la rue, j'te jures, on aurait dit un chiot abandonné. Il est vraiment mignon. Il s'appelle Lionnel. Bordel je sais pas si c'est l'alcool qui me rend émotif mais je crois que je suis amoureux. Genre le coup de foudre tu vois. J'espère vraiment que tu n'es pas chez moi du coup parce que Lionnel rentre avec moi si tu vois ce que je veux dire...

Je souris en lisant son message. Ezrah et un type bien. Il mérite de se trouver quelqu'un.

De Ezrah
02:01

Dieu merci tu n'es pas là...

Je pouffais. Ce n'est pas vraiment le genre de chose que l'on dit à un ami ça...

Je lui répondis rapidement avant de me coucher.

A Ezrah
06:13

Bon j'espère que tu as passé une bonne soirée avec ton inconnu. Si ça devient sérieux, je veux que tu me le présentes. Que j'approuve tes fréquentations. (Je suis un peu ta mère ne l'oublie pas (même si c'est toi qui est obligé que me payer le taxi. (Parenthèse dans la parenthèse dans la parenthèse, juste pour faire chier ;p)))
A demain.

Puis je posais mon téléphone et mes yeux se posèrent sur l'aquarium rond éclairé par un néon qui changeait de couleurs, passant de vert à bleu à violet à rose puis a jaune et ainsi de suite.

Bref, il a appelé son poisson Plouf...

Bordel...

_

Avec amour et dévotion,

ParadoxalementParadoxale.

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