Mathia ; il y a un monde au-delà du balcon.

"Pourquoi je suis là ? Tu me le demandes vraiment ?"

Je soupirais et m'avançais vers lui.

"Mathia, je ne suis peut-être pas la personne la plus sensée, ni la plus courageuse, mais il faut que tu te rendes compte d'une chose, c'est que je suis attaché à toi aussi surement que tu t'es attaché à moi..."

Il se tourna vivement vers moi, surprit, peut-être incrédule aussi.

"Ouais, 'fin dis plutôt que tu as eu pitié de moi... En même temps, ça se comprend. Regardes-moi, je suis pathétique..."

Il cracha dédaigneusement la fumée de sa cigarette, glissant une main dans ses cheveux  bouclés.

"Ne dis pas n'importe quoi. Ce serait cliché et totalement idiot de te dire que tu es parfait, et puis visiblement tu ne l'es pas, tu est chiant, et borné, et mignon aussi. Bordel ouais, t'es putain de bandant. Et si j'avais pas ma conscience qui me soufflait que tu es jeune, trop jeune, et que ce serait mal de te faire mien. Et tu vois, si je ne me retenait pas en permanence, dieu sait que, depuis longtemps, je t'aurais prit violemment contre un mur."

Il prit sa lèvre inférieure entre ses dents, ses joues se colorant vivement de rose. Il baissa la tête.

"Ne parles pas de dieu. Pas ici, et pas pour cela..." Souffla-t-il, tout bas, comme un geignement d'animal blessé.

"Mathia, laisse un peu dieu de côté, ce n'est pas ce qui importe ici et maintenant. Ce qui compte, c'est toi, c'est moi, et le possible nous. Parce qu'il pourrait y avoir un nous, n'est-ce pas ?"

Il déglutit difficilement, et je regardais le déplacement vertical de sa pomme d'Adam, passionné par son mouvement.

Lentement, je m'approche de lui, jusqu'à le coincer contre le mur à la tapisserie à fleurs à demi-arrachée.

"Je..."

D'un doigt sur ses lèvres, je lui signifiais de se taire. je sentis ses lèvres légèrement gercées frotter contre la pulpe de mon doigt alors qu'il entreprenait doucement de les clore. 

"Ne dis rien. Contentes-toi de ressentir." 

J'avais abandonné. Je n'en pouvais plus de lutter contre moi-même, contre mes sentiments naissants et contre ces foutu papillons dans le ventre que je voulais ressentir, au moins une fois, avec lui. Histoire de ne pas mourir idiot...

Mes mots flottèrent un instant dans l'air qui s'était brusquement épaissit et Mathia obtempéra sans dire mots.

D'une main, je fis monter son pull jusqu'au haut de son torse imberbe et pâle. Je croisais son regard un instant, afin d'être sûr de ne pas faire fausse route, et je déposais mes lèvres sur un de ses tétons dressé. J'y laissais une légère morsure qui le fit couiner faiblement. Je parsemais la surface fragile de sa peau de baisers doux comme du coton et il n'en finissait pas de miauler adorablement, cambrant son dos, m'offrant toujours plus de sa peau exquise. Il passa sa main sans mes cheveux, laissant ce coup-ci échapper un vrai gémissement qui le fit rougir de honte alors que je passais ma langue contre son nombril.

"Sensible ?" Demandais-je d'humeur taquine.

Il me sourit un peu, sa main gauche rejoignant la droite dans mes cheveux, les caressant tendrement, presque trop, en un massage apaisant. Il s'humecta les lèvres et dit, en un petit sourire :

"Ouais, plutôt."

Je retournais aussitôt à l'attaque de cette zone érogène, déjà complètement addict à ses soupirs, ivre de son odeur, et de ses mains et de sa peau. Ivre de lui tout simplement.

Je remontais pour atteindre ses lèvres gonflées et rougies, tentatrices. Une fois contre celles-ci, je lui soufflais :

"On peut aller dans ta chambre ?"

"Pourquoi, tu ne veux plus me prendre salement contre le mur ?"

Et c'est à ces mots, quand, malgré moi, je lâchai un grondement d'envie, que je compris l'étendue du pouvoir qu'il avait, sans rien faire, prit sur moi.

Durement, je pressai mes lèvres contre les siennes, me perdant dans son souffle. Il se laissait faire, entièrement malléable, mais malgré les apparences, c'était moi qui était complètement soumis à lui.

Je lui retirais entièrement son pull avant de glisser ma paume contre ses reins pour l'attirer plus proche de moi. De ma seconde main, je défis prestement son bouton de pantalon. Il se débarrassa du vêtement d'un coup de pied et je le tirai vers sa chambre, le plaquant contre le mur du couloir pour l'embrasser, le trajet me semblant bien trop long pour être aussi longtemps séparé de ses lèvres.

Une fois dans la petite pièce aux murs mauves et jaunes, couleurs qui étrangement se mariaient parfaitement pour donner un aspect singulier et personnel à la pièce, Mathia pris le dessus sur moi, me poussant sur le lit aux draps froissés. À quatre pattes, il grimpa au-dessus de moi, à moitié nu, ne portant plus qu'un boxer vert et gris, aux couleurs de la maison Serpentard de Harry Potter. Il était sexy comme un diable.

Il épingla mes poignets au dessus de ma tête, contre le matelas, avant de venir lascivement se frotter à moi, déposant quelques baisers mouillés dans mon cou. Puis rapidement, il se redressa pour m'enlever ma chemise. Ses gestes étaient emprunts d'une précipitation sans équivoque, comme s'il ne supportait plus ces couches de vêtements séparant nos peau qui n'avaient qu'un seul désir, se fondre l'une dans l'autre, cherchant par tous les moyens à épouser les chairs du corps de l'autre. Je me défis de mon pantalon et de mon sous-vêtement d'un même mouvement, et d'un geste un peu brusque, teinté d'impatience, je nous retournais pour que le bouclé soit de nouveau sous mon corps.

Tout aussi fébrile que moi, il attrapa ma main pour la poser contre son membre semi-dur encore prisonnier de sa geôle de tissu. Il amorça lui-même le mouvement, bouillonnant. Il entrouvrit les lèvres, rejeta la tête en arrière et bordel, il était tellement érotique dans ses geste, tellement impétueux dans ses regards, que c'en frôlait l'indécence. Son corps entier était un appel à la débauche, à la luxure même.

Il écarta licencieusement les cuisses, et définitivement, je ne pouvais plus le voir comme un gosse. Il était irrévocablement un délicieux jeune homme de quelques années mon cadet, mais pas un mioche.

Il cambra les hanches pour accroître la friction de son membre contre ma main, miaulant doucement, ronronnant presque de plaisir.

"S'il te plait." Murmura-t-il. "Je veux te sentir... Contre ma peau."

Je souris en posant mes lèvres sur l'une de ses clavicules saillantes. Son cou fin et gracile, bordé de ces deux os ressortant délicatement sous son épiderme laiteux ma faisait tourner la tête. Il était tellement alléchant...

Exauçant sa prière, j'abaissais le dernier rempart entre la peau douce et chaude de son membre et ma main d'un geste rapide. Sa virilité exposée, je pris un instant pour la détailler. Dame nature l'avait visiblement à la bonne. Il était presque aussi bien membré que moi. Et ce n'était pas pour me déplaire.

Je luis volais un baiser auquel il répondit avec fougue, puis il passa une main dans mes cheveux pour m'inciter à descendre plus bas. Comprenant immédiatement ce qu'il attendait, je ne fis pas prier et je le pris en bouche délicatement. Je le pompais en resserrant mes lèvres à chaque passage, lui arrachant bon nombre d'exquises plaintes bruyantes. Sa poigne sur mes cheveux était dure, et j'adorais sa façon de me diriger selon ses envies, de prendre l'initiative de son plaisir. Je fermais les yeux pour me concentrer et détendre ma gorge pour le prendre le plus profondément possible. Il enfonça sa tête dans l'oreillers, tentant désespérément de retenir ses gémissements, les dents plantées dans sa babine inférieure. Je croisais son regard brumeux et étendis un bras pour lui faire lâcher sa malheureuse lèvre rose. Il me sourit, desserrant son poing sur mon cuir chevelu, sa paume venant même se poser sur ma joue en un geste tendre. Alors j'ajoutais ma langue autour de son membre et il hoqueta de  bien-être, cherchant désespérément à remplir ses poumons d'air, ne se rappelant plus même comment respirer, au bord d'une jouissance que je lui apportais d'un dernier coup de langue sur son gland sensible.

"Alcyone..." Souffla-t-il, s'abandonnant totalement, venant dans ma cavité bucale en de longs jets tièdes.

Je relâchais son membre, qui quitta ma bouche en un 'pop' sonore, et, récupérant un goutte de semence à la commissure de mes lèvres, je lâche, la voix doucereuse :

"Délicieux..."

Mathia rougit violemment, et porta son bras à son visage, pour se cacher dans le creux de son coude.

"Ne dis pas ces choses gênantes."

Un léger rire m'échappa devant sa mine embarrassée, et je l'embrassais. Une main sur sa hanche, je le retournais, de manière à ce qu'il soit à plat ventre sur le matelas. Précautionneusement, je plaçais un coussin sous ses hanches pour qu'il se sente plus confortable, et c'est tremblant d'anticipation qu'il entendit son bras jusqu'au premier tiroir de la table de nuit pour me passer un petit flacon de lubrifiant. Je ris un peu en voyant 'parfum FRAISE TAGADA' sur le petit tube, mais je ne m'y attardais pas plus longtemps, trop pressé par la vision paradisiaque de Mathia allongé sous moi, ses boucles s'étalant en une vague désordonnée sur l'oreiller en dessous de sa tête.

Je glissais une main le long de son dos, appréciant la courbure de ses hanches et la clarté de sa peau. Il avait quelques grains de beauté, çà et là, et je les gratifiais chacun d'un baiser, laissant soupirer le bouclé.

D'un geste rapide, je débouchais le lubrifiant et je laissais une larme de produit couler jusqu'à son anus, rose et frétillant. Au contact du gel, Mathia frissonna un peu, et je m'empressais de poser mes doigts sur son muscle et de le lubrifier, réchauffant peu à peu le produit par la friction. Le bouclé bougeait les hanches, peut-être inconsciemment, allant de lui-même chercher le contact avec mes doigts.

"S'il te plaît, plus... Je..."

Je ne le laissais pas finir sa phrase, le pénétrant de deux doigts, ce qui lui arracha une exclamation de surprise.

"Oh putain !"

"Détends-toi. Je m'occupes du reste." Soufflais-je chaudement contre son oreille alors qu'il fermait les yeux.

Je courbais mes doigts en son fondement pour trouver la petite glande de son plaisir. Je su que je l'avait touchée quand il se cambra sous moi, ses muscles prit de tremblements spasmodiques. Dès lors, je m'activais à presser mes doigts contre ce point sensibles, me délectant de ses réactions, aimant le voir se cambrer et jurer tout bas. Sa bouche entrouverte laissait filtrer une respiration lourde alors que son corps se recouvrait de sueur, l'air de la chambre devenant moite. 

Je pris un préservatif dans sa table de nuit, là d'où il avait lui-même sorti le lubrifiant, et je le déroulais sur mon membre gonflé, lâchant un léger grondement insatisfait. Mathia tourna la tête vers moi, les yeux vitreux et se releva un peu, venant déposer de légers baiser contre la peau de mon cou, mort d'impatience.

"Allonges-toi." Susurrais-je alors que je versais une goutte de lubrifiant sur mon membre dressé.

Il obtempéra, mais je le stoppais, d'une main sur l'épaule.

"Dans l'autre sens. Je veux pouvoir voir ton visage."

Il retint un petit couinement ému et se retourna pour être sur le dos et me faire face.

J'attrapais sa cheville et la portais à mes lèvres, subséquemment, je laissais une traînée de baisers sur toute sa jambe, obtenant de légers soupirs quand j'en arrivais à sa cuisse que je mordillais doucement.

"Tu es prêt ?" Demandais-je doucement.

"Ouais, tellement. T'imagines même pas à quel point." Miaula-t-il es se collant à moi.

Tendrement, je me glissais en lui, lâchant un râle de plaisir. Au moment où je tapais le fond, sa bouche s'ouvrit en un cri silencieux et je m'empressais de happer ses lèvres en un baiser qu'il approfondit immédiatement alors que je commençais mes coups de bassin.

Il lâcha un cri au moment où je trouvais sa prostate et je m'attelais à pilonner cet endroit sans vergogne, lui arrachant une myriade de cris et de soupirs.

"Si doux. Et si beau..." Murmurais-je en glissant ma main sur sa joue à la teinte un peu rosée.

"Je... Putain Alcyone... C'est si... Ouais, t'es bon." S'embrouilla-t-il.

Et bordel, il m'était de plus en plus dur de me retenir de jouir quand il m'offrait cette vision luxurieuse de son corps. Mais je voulais qu'il atteigne la jouissance avant, je voulais veiller à son plaisir avant de ne m'abandonner au mien. Bon -ouais- j'avoue qu'il y avait aussi une part de fierté là-dedans.

Je posais mes lèvres dans son cou, y imprimant un joli suçon, pour le marquer comme mien. D'une main, je maintiens sa hanche pendant que je le prenais de plus en plus durement, porté par la fièvre que l'idée de la jouissance amenait avec elle. Je croisais son regard, et tout à coup, ce ne fut plus la brusquerie qui importait, mais la douceur. Parce que je voyais toute la mansuétude et la bienveillance dans ses yeux et que soudain, tout ce que je voulais était le cajoler et lui offrir l'amour dont il était digne, la passion et la douceur qu'il méritait. 

Et ce fut dans cet élan de douceur exquise que Mathia vint, entre nos deux ventres collés. J'atteins l'extase peu après en un râle rauque et mécroulais sur le bouclé, roulant nonobstant sur le côté, pour ne pas trop l'écraser et lui faire mal.

Il remonta ses genoux contre lui, dos à moi et les entoura de ses jambes. Je n'y fis pas vraiment attention, jusqu'à ce que je vois ses épaules trembler et que de lourds sanglots se fassent entendre dans la pièce.

Bordel il se passe quoi là ?

"Hey, Mathia..." tentais-je en posant une main sur son épaule.

Or, il s'éloigna brusquement de moi, pleurant de plus belle.

"Mathia, qu'est-ce qu'il y a ?"

Toujours aucune réponse, que des larmes amères que je ressentait comme un déchirement en pleine poitrine.

"Expliques-moi, s'il te plait."

"Pars... J't'en supplie va t'en." Couina la bouclé, sans même me aire face.

J'étais abasourdis. Comment ça a pu déraper ainsi. Et s'il n'avait pas été consentant ? S'il s'était senti obligé, piégé entre mes bras ? Bordel, s'il avait vécu ça comme un viol alors que moi je n'ai rien vu aveuglé par mon désir et mes sentiments ?

Suis-je une personne aussi horrible ?

Les larmes me montèrent à mon tour aux yeux.

"Bordel Mathia, dit moi... Où est-ce que j'ai merdé putain !" Explossais-je, les joues ruisselantes.

"Mais nul part crétin, c'est bien ça le problème. Ça avait l'air trop bien, trop juste et parfait ! Alors que c'est mal, si mal. ce que l'on vient de faire, dieu le condamne, et... Et moi je l'ai fait quand même, tout en sachant ça. Je suis un pêcheur ! Une si mauvaise personne... Et le pire dans tout ça, c'est que je n'arrive même pas à éprouver le moindre remords, et que si c'était à refaire, je sais que je le referais volontiers !"

"Ho Mathia. Ne pense pas des choses pareilles, ton dieu t'aime, qui que tu soit et qui que tu aimes toi. Et..."

"Non ! Tu n'en sais rien ! Maintenant laisses-moi. Si tu n'avais pas été là, je n'aurais jamais succombé à de telles bassesses, à mes plussions primaires et bancales. Tu es le fruit défendu, l'oeuvre du malin. Et je dois rester éloigné de toi." Cria-t-il en me faisant enfin face, ses joilies prunelles débordant d'eau.

J'étais totalement désemparé. Et blessé aussi. Il ne pouvait pas me dire ça. Ni me rejeter alors que c'est lui qui s'est en premier déclaré à moi. Je sentais la colère monter en moi. Alors, me rhabillant rapidement, je lui dit, avant de sortir de chez lui :

"Tu sais Mathia, tu n'a pas à me tenir responsable de tes croyances, ni à m'utiliser comme tu viens de le faire. Une page de la bible n'est pas une vie entière. Il faut que tu comprennes cela. Après la théorie des bouquins, il y a la pratique. Et celle-ci diffère toujours aléatoirement de la première. C'est cela que l'on appelle la vie. Ni plus ni moins que l'incertitude. Et cette vie, tu ne peux pas la contempler depuis ton balcon, enfermé chez toi. Tu dois y prendre part, comprendre qu'il y a un monde au-delà du balcon."

Ce fut sur ces mots que je quittais son petit appartement, le cœur en vrac.

Moi qui voulais à tout prix éviter qu'il tombe amoureux de moi pour ne pas le blesser, je me suis fait avoir comme un débutant. Parce que j'ai bien oublié de prendre en compte l'éventualité ou ce serait moi le premier à m'être amouraché de lui et non l'inverse.

Et bordel jamais je ne m'étais sentit aussi faible, inutile, insignifiant.

_____

Ce chapitre est enfin là --'w
Et je ne vous dit pas comment j'ai galéré à l'écrire puis à le poster mdrr T-T
Je n'en suis toujours pas hyper fière, surtout du lemon, il me semble fade... Vous en pensez quoi ? (Please rassurez moi, dites moi que ce n'est pas trop à chier...)

Avec amour et dévotion,

ParadoxalementParadoxale.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top