→ 𝐒𝐜𝐨𝐫𝐛𝐮𝐬 𝟐 - Lᴀ ʟᴇᴛᴛʀᴇ

One-shot corrigé, et, après relecture, jugé horrible pas son auteur·e. Si vous n'aimez pas le drame exagéré et incohérent, je vous conseille de passer à un autre chapitre :')
(je vous l'avais dit, les premiers OS de ce recueil sont loin d'être fameux...)

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⸺ Tu es sûr que tu veux le faire ? demanda une voix dans la pénombre.

⸺ Oui. C'est toujours mieux que de faire des cachotteries, répondit une autre voix.

⸺ Tu as raison. Mais tu n'as pas... peur ?

⸺ Si, admit l'autre garçon. Mais avoir peur n'est pas une solution. Ne rien dire serait mentir.

⸺ Ou bien une décision comme une autre.

⸺ Ne joue pas sur les mots, Albus. Je ne te force pas à le faire. Si tu ne veux pas, je respecterai ta décision. Ça n'impacte en rien ce que je ressens pour toi.

Le dénommé Albus prit la main de l'autre garçon.

⸺ Si, je veux le faire. Je n'ai simplement pas envie de mentir.

⸺ Envoie-moi une lettre par la suite, d'accord ?

⸺ D'accord, Scorpius.

Scorpius et Albus s'embrassèrent une dernière fois puis il y eut un bruit de transplanage. Albus resta encore quelques secondes à scruter les Ténèbres, puis baissa la tête.

⸺ Je dois y aller.

Il prit une grande inspiration puis disparut à son tour.

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⸺ Bonsoir, fils.

⸺ Bonsoir, père, répondit Scorpius en lissant sa robe.

Il jeta un regard à la pièce circulaire dans laquelle il se trouvait puis s'avança d'un pas hésitant vers le bureau rempli de piles de parchemins et d'épais volumes poussiéreux, sur lequel la silhouette large d'épaules de l'imposant Drago Malefoy s'affairait à travailler. Scorpius resta immobile quelques instants le temps de reprendre son souffle puis demanda :

⸺ Je... je peux te parler ?

Drago releva la tête de son travail et se tourna vers son fils unique.

⸺ Tu as fait une bêtise ? demanda-t-il devant son air grave.

⸺ Non, non, ce n'est pas ça...

⸺ Alors qu'y a-t-il ? Des problèmes d'ado ? Je suis à ton écoute si tu le souhaites.

⸺ Oui, tu peux voir cela de cette manière. Je suis... je suis... amoureux.

Un léger sourire se dessina sur le visage de Drago. Il demanda d'une voix amusée :

⸺ Oh ! Et qui est l'heureuse élue ?

Réprimant une grimace, Scorpius releva la tête. Tout le stress qu'il s'était appliquer à faire taire revint le frapper, cinglant.

⸺ Il n'y a pas d'heureuse élue...

Il éclata en sanglots. Il avait peur, tellement peur. Mais son père le prit dans ses bras et passa sa main dans ses cheveux pour le calmer, comme lorsqu'il était enfant.

⸺ Allons, ne pleure pas, fils. Que veux-tu dire ? Aimes-tu un garçon ? C'est cela ?

Devant le silence de son fils, Drago s'impatienta :

⸺ Allons, je ne vais pas te manger. Réponds-moi.

Scorpius opina du chef. Le sourire de Drago se fit plus bienveillant que moqueur.

⸺ Qui est-ce ?

⸺ Albus. Albus Potter.

Drago stoppa soudain les mouvements circulaires de sa main dans les cheveux de son fils et Scorpius se releva, osant à peine regarder son aîné dans les yeux. D'abord surpris, Drago sourit.

⸺ Potter ? Le fils du Survivant binoclard ? Voilà qui est amusant. Bah ! C'est ta vie. Si tu es heureux, c'est tout ce qui compte pour moi.

⸺ Merci, père.

Une dernière étreinte, puis Scorpius fila vers sa chambre. Une chouette donnait des coups de bec nerveux au carreau de sa fenêtre. Il lui ouvrit et décacheta la lettre de son amant. Son coming-out ne s'était pas aussi bien passé que le sien.

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⸺ Albus, te voilà ! s'écria sa mère dès qu'il transplana dans l'enceinte familiale.

Elle le débarrassa de son manteau et l'embrassa avec affection. Albus se dégagea rapidement et demanda d'une petite voix :

⸺ Où... où est papa ?

⸺ Dans la cuisine, il prépare le dîner. Moi, je vais sortir acheter des vêtements de sport avec Lily et James, puis nous irons faire un tour chez Luna.

⸺ D'accord, maman ! s'écria Albus en se précipitant vers la cuisine d'un pas précipité. L'Élu faisait bouillir un gratin de pommes de terre.

Le Serpentard tira une chaise et s'y assit.

⸺ Bonsoir, papa.

⸺ Ah, Al, tu es rentré. Où étais-tu, d'ailleurs ?

⸺ Avec Scorpius.

Harry agita un doigt vers sa direction.

⸺ Tu sais bien que je ne l'aime pas vraiment, ton Scorpius. Je ne souhaite pas que vous soyez amis.

Albus baissa la tête. Cette conversation s'engageait déjà mal...

⸺ Justement, à ce propos... commença-t-il. Je... nous ne sommes... pas... amis.

⸺ Ravi de l'entendre !

⸺ Nous sommes... ensemble. Nous sommes... plus que des amis.

Harry cessa sa cuisine le temps d'un instant, et son fils put voir sa mâchoire se contracter.

⸺ Oh, allons, Al, n'aie pas peur des mots ! Tu es amoureux de lui, n'est-ce pas ? gronda Harry en fronçant les sourcils.

Albus acquiesça. Il n'avait jamais imaginé que son père puisse entrer dans une aussi terrible colère.

⸺ Il a une mauvaise influence sur toi, Al. C'est décidé, je ne veux plus que tu le voies. Votre relation, c'est fini. Je te trouverais des amis à la hauteur. Je ne veux pas d'un Malefoy ici. Tu ne le verras plus. Maintenant file dans ta chambre !

Sa colère froide était bien plus terrible que n'importe quel insulte ou ordre que Harry aurait pu lui crier. Albus fondit en larmes, ne s'attendant absolument pas à une telle réaction. Il avait beau ne plus être un gamin, en ce moment, c'était tout comme.

⸺ Mais...

⸺ File dans ta chambre et n'en sors plus ! hurla Harry.

Albus resta pétrifié, puis il courut dans sa chambre en hurlant :

⸺ Je te déteste !

Il claqua sa porte, la verrouilla puis s'écroula sur son lit. Il resta de longues minutes à pleurer. Il aurait voulu mourir. Pourquoi donc son père ne le comprenait-il pas ? Il voulait juste être heureux, lui. Pourquoi faire semblant, être ce qu'on attend de nous et être malheureux au lieu d'être nous-mêmes et heureux ? Pourquoi ? À quoi cela sert ? À quoi cela mène ? À de la haine. À du racisme. À du rejet. À des Guerres.

⸺ Scorpius !

Albus se releva soudain et prit le premier bout de parchemin qui lui tombait sous la main. Il prit une plume ; de l'encre et griffonna le plus vite possible une lettre. Il expliqua tout à Scorpius : ce qu'il c'était passé, la conversation, la réaction de son père, sa punition, sa tristesse, ses sentiments et émotions, son ressenti, ses doutes, ces craintes.

« Mon cœur, sache que la conversation avec mon père, ne s'est pas bien déroulée. Il a très mal pris ce que je lui ai dit, et m'a enfermé dans ma chambre. Il ne veut plus que je te voie. Pourquoi ? Qu'avons-nous fait de mal ? Je voudrais lui poser la question. Mais je ne pourrais jamais vivre sans toi. Je t'aime, Scorpius. »

Il continua à écrire. Les lignes dansaient devant ses yeux fatiguées et brouillés, et le parchemin se tachait de larmes. Albus finit sa missive.

« Si on ne se revoit jamais, sache une chose : je ne poserai jamais les yeux sur quelqu'un d'autre. Je t'aime trop. Je t'aime et t'aimerai jusqu'à ma mort, même si je devais passer ma vie loin de toi. Si on ne se revoit plus, continue. Fais ta vie. Ne pense plus à moi, je ne souhaite pas te faire souffrir, tu ne le mérites pas.

Je t'aime, Scorpius. Bien plus que tu ne peux l'imaginer.

Avec tout mon amour,

Albus. »

Il ouvrit la cage de sa chouette effraie et lui donna la lettre.

⸺ Porte-la à Scorpius le plus rapidement possible. C'est trop important. Dépêche-toi, d'accord ?

La chouette poussa un cri joyeux et s'envola dans la nuit.

Albus s'assit sur son lit, trop éprouvé pour trouver le sommeil. Mais après quelques minutes, il entendit des coups frappés à la porte d'entrée. Il se leva et alla coller son oreille contre sa serrure. Il entendit d'abord une voix froide, puis des sanglots.

⸺ Potter, dit une voix.

Celle de Drago Malefoy.

Était-il avec Scorpius ? Les battements de cœur d'Albus s'accélérèrent.

⸺ Malefoy. Que fais-tu là ?

⸺ Tu le sais très bien ! cria Drago en repoussant Harry en arrière. Dès que mon fils a reçu la lettre d'Albus, nous nous sommes précipités pour venir. As-tu donc perdu la tête, Potter ?

⸺ Albus est mon fils. Il n'a pas encore atteint sa majorité. Je peux lui donner les ordres que je veux.

⸺ Mais tu n'as pas le droit de le rendre malheureux gratuitement.

⸺ Il doit aussi m'obéir, renchérit Harry comme si les Malefoy n'étaient que de vulgaires moucherons gênants. Il n'avait pas à envoyer de lettres. Scorpius a une mauvaise influence sur lui.

Pour la première fois, la voix secouée par les pleurs de Scorpius retentit :

⸺ Ce n'est pas vrai ! Où est Albus ? Où est-il ? hurla-t-il.

⸺ Dans sa chambre, répondit Harry. C'est tout ce qu'il mérite.

Albus entendit des pas courir vers sa direction. Il entendit Harry hurler :

⸺ Reviens !

Mais Scorpius n'écouta pas. Il se précipita à la porte de son amant et demanda, affolé :

⸺ Albus ! Albus, c'est moi ! Ne m'en veux pas, s'il te plaît ! Ouvre !

Albus ouvrit la porte à la volée et s'écroula dans les bras du jeune Malefoy, qui se mit à lui caresser maladroitement les cheveux.

⸺ Oh, Scorpius... j'ai eu tellement peur !

⸺ Pas autant que moi, assura-t-il.

⸺ C'est quoi qui cloche avec moi ? Pourquoi mon père ne peut pas me laisser être moi-même ? Pourquoi ne veut-il pas que je sois heureux ? Je veux simplement être heureux à ma manière, et tant pis si ça ne plaît pas aux autres ! Pourquoi les gens ne le comprennent-ils pas ?

⸺ Chuuut... je te promets que ça va s'arranger.

⸺ Mais tout le monde dit ça ! Au final, qu'est ce qui change ? Rien ! Rien ne change ! sanglota Albus en serrant Scorpius plus fort dans ses bras.

⸺ Et pourtant, je te jure que l'amour triomphera.

Albus releva la tête et fixa les yeux de Scorpius en séchant ses larmes. Puis Scorpius prit le visage du jeune Potter entre ses mains et l'embrassa avec passion.

Tous ces soucis semblèrent s'envoler d'un seul coup.

⸺ « L'amour triomphera, car l'amour gagne toujours contre la haine. »

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