→ 𝐃𝐫𝐚𝐫𝐨𝐧 - Çᴀ ɴᴇ ᴅᴇᴠʀᴀɪᴛ ᴘᴀs sᴇ ᴘᴀssᴇʀ ᴄᴏᴍᴍᴇ ᴄ̧ᴀ...
Demande de TyffaineBally (j'espère que l'OS te plaira !).
Je n'ai pas trouvé le nom de l'auteur·e du FanArt en média (d'ailleurs, avouons-le-nous, il est plutôt touchant, ce FanArt !) : n'hésitez pas à m'en faire part si vous le connaissez !
Je dois bien avouer, avant, j'avais toujours trouvé ce ship assez étrange, et je n'avais jamais réussi à m'imaginer comment il était possible de rendre ça réaliste. Même si, donc, ce ship est loin d'être mon préféré, l'écriture de cet OS m'a surpris·e moi-même : j'écrivais ce qui me venait à l'esprit, sans avoir aucun plan ni aucune idée de ce que serait la phrase suivante. De fil en aiguille, j'ai rédigé ce one-shot, et j'espère sincèrement que ce texte vous plaira. Si j'ai réussi à vous faire apprécier ce ship ne serait-ce que le temps de votre lecture, j'aurai atteint mon objectif ! :)
Bonne lecture à tout le monde, j'attends avec impatiente vos retours sur ce texte !
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« Moi, je m'appelle Malefoy, Drago Malefoy. Mon nom te fait rire ? Inutile de te demander le tien. Un rouquin et une robe de seconde main... tu es forcément un Weasley. Mon père m'a dit que tous les Weasley ont les cheveux roux, des taches de rousseur et beaucoup trop d'enfants pour pouvoir les nourrir. »
Les Malefoy et les Weasley ne s'étaient jamais entendus, ce n'était un secret pour personne. Toutes générations confondues, les membres de ces familles ne s'étaient jamais appréciés. Mais à partir de l'époque de l'adolescence du père d'Abraxas Malefoy, l'antipathie commune s'était muée en une haine réciproque, alimentée par la montée en puissance et la réunion d'adeptes du Seigneur des Ténèbres. Alors que la famille Weasley s'entraînait dans l'ombre au combat avec la résistance, les valeurs des Malefoy les avait entraînés, ainsi que tout leur entourage, dans les rangs des sympathisants de Jedusor. Alors qu'Abraxas était convaincu jusqu'à la moelle de la justesse de ses actes, il avait bourré le crâne de son fils de tous ces idéaux, avant de se rendre compte avant sa mort que ce dernier ne lui avait obéi que par peur. Lucius Malefoy était lâche, mais avait toujours réussi à trouver une porte de sortie, à s'en sortir constamment, que ce soit en se justifiant et en faisant des promesses à Voldemort ou au Ministère. Des mots, des mots, rien que des mots. De la fumée sans signification avec laquelle il avait effectué la même tâche que son paternel : embrigader Drago dès son plus jeune âge dans ses manigances, lui rabâchant un lien imaginé entre son statut de sang et les idéologies pour lesquelles Celui-Dont-On-Ne-Devait-Pas-Prononcer-Le-Nom se battait. Drago avait été élevé dans la haine envers les Né-Moldus et Sang-Mêlé : si l'on écoutait Lucius Malefoy, les Weasley faisaient partie de la pire espère de traîtres à leur sang, et ne méritaient que la haine et du dédain.
Alors, lors de sa rentrée à Poudlard, le jeune Drago ne s'était nourri que de préjugés envers cette famille, allant jusqu'à haïr les jumeaux, le Préfet-en-chef trop autoritaire, le pauvre presque-Cracmol ami du stupide Potter, et, plus tard, la belette Weaslette. Quatre années passèrent ainsi, sans que l'adolescent ne remette ses principes éducatifs en question. Pansy était sans cesse accrochée à son bras en recherchant son attention, Blaise le soupçonnait à tort de tous les trahir en s'étant entiché de Granger en la voyant dans sa magnifique robe au bal du Tournoi des Trois Sorciers, et, après la Bataille de Poudlard, le fait qu'Harry Potter témoigne en faveur de sa famille avait intrigué Daphné Greengrass, qui avait demandé au blond s'il entretenait une quelconque liaison amoureuse avec le binoclard. Peut-être ces deux membres du trio étaient-ils trop évidents. Même s'il était loin d'être leur ami, Drago avait vite compris que son cœur savait que ses actes au sein du groupuscule Mangemorts n'étaient pas en accord avec sa conscience : il les avait aidés, il est vrai. Peut-être n'était-ce qu'un acte égoïste, après tout : sans doute voulait-il au fond de lui la mort du Seigneur des Ténèbres, afin d'être libéré de cette existence dont il ne voulait pas.
Mais même si Drago avait pu reprendre un semblant de vie normale et réfléchir à ce qu'il définissait comme bien et mal, il s'en voulait toujours. Après tout, vouer un sentiment de détestation à une famille depuis des générations entières, ça restait dans les mœurs. Mais pas pour lui. Peut-être n'était-il pas normal ? Peut-être ne méritait-il pas de vivre ?
Grâce à Potter, le Ministère avait été clément avec lui, et l'avait autorisé à reprendre ses études à Poudlard, pour une huitième année, aux côtés d'autres élèves qui avaient été victimes du système de Voldemort. Beaucoup le haïssaient, certains Serpentard se faisaient cracher dessus au détour d'un couloir ou se faisaient couvrir d'injures alors qu'ils marchaient dans les couloirs pour changer de salle de classe, et, pour lui, il le comprenait. Il avait cédé à la peur, et ça l'avait bloqué pour tout, il n'était plus capable d'accomplir la moindre tâche. Oui, ce n'était qu'un incapable. Il méritait tout le mépris qu'on lui manifestait et la fureur qu'il sentait à son encontre.
Mêmes si les commérages sur la corruption d'Harry à cause de l'amour qu'il portait à Drago avaient continué à s'alimenter au cours des dernières semaines, le blond n'y faisait même plus attention. Il était bien trop occupé à fuir le monde et se haïr pour être dans la capacité à écouter le monde autour de lui. Et lorsqu'il ne ruminait pas ses pensées sombres, il insultait son cœur pour avoir osé s'enticher de celui qu'on effaçait derrière son meilleur ami. Car tomber amoureux, cela signifie avoir un espoir que ses sentiments soient réciproques, même infime, non ? Si Drago n'était pas si naïf, sans doute n'aurait-il jamais posé les yeux sur celui qu'on l'avait élevé depuis sa plus tendre enfance à détester de tout son être. Chaque jour, lorsqu'il se regardait dans le miroir, il ne voyait que le reflet de son idiotie, de l'ignoble erreur de son existence. Comment était-ce arrivé ? Comment était-ce possible ?
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⸺ Ron... Ron, tu m'écoutes ?
Un sursaut. Non, évidemment qu'il n'écoutait pas Harry.
⸺ Ron, écoute, tu es mon meilleur ami. J'ai compris que quelque chose n'allait pas. Tu as éconduit Hermione hier, et je ne comprends pas. Qu'est-ce que tu ne me dis pas, Ron ? Je suis ton ami. Tu me fais confiance ?
Le jeune homme relève ses yeux hagards et fixe le brun un instant avant de se détourner.
⸺ Tu sais, je me suis senti amoureux d'elle. Je te le jure, Harry. Depuis le début, notre relation s'est formée, a avancé à petit pas, à tâtons. Je l'ai aimé, vraiment. Mais je me suis rendu compte, peut-être trop tard, que tout ceci n'était pas vraiment réel. Peut-être mon esprit voulait-il me protéger en me détournant de qui j'aimais vraiment. Mais je suis idiot, si idiot ! J'aurais pu rester avec Hermione, et vivre une belle histoire sans être inquiété par ce qui aurait pu se passer. Mais non, je suis vraiment le pire des crétins. Et maintenant, tu as l'impression que je te cache quelque chose, Harry, je le sais.
⸺ Ron, dis-moi ce qui se passe ! insista le jeune Potter avec bienveillance.
Le sorcier secoua des cheveux roux. Non, il ne pouvait pas. Ils le haïraient tous... et puis, quoi de mieux pour foutre sa vie en l'air ? S'il avouait toute la mécanique de son cœur et l'erreur que son esprit avait fait en pensant à lui, il n'y aurait plus jamais de retour en arrière. Il allait gâcher sa vie, et pour quoi ? Pour se faire humilier devant la communauté sorcière dans son entièreté ?
⸺ Non, Harry. Je ne peux pas. Je suis désolé.
Sans laisser le temps à son ami de répondre ou de réagir à cela, Ronald se leva brusquement et sortit de la bibliothèque en vitesse, remettant à sa place le vieux livre qu'il avait fait tomber d'un coup d'épaule dans sa fuite avec des tremblements incontrôlés. Harry n'avait même pas cherché à le rappeler, à le poursuivre. Sans doute avait-il compris qu'il n'était pas bien en ce moment, et que cette période post-guerre n'était agréable pour personne. Et pour lui, ça doit être encore pire que pour tous les autres, osa-t-il penser. Comment puis-je me faire autant de mouron et me plaindre tout en pouvant imaginer ce qui se passe dans ses pensées à lui ? Pressant le pas pour sortir de la pièce, le jeune homme ouvrit brutalement la porte de la pièce, avant de se stopper brusquement. Sa respiration se coupa avant de reprendre trop vivement : Ron ne put que baisser le regard en croisant celui d'Hermione. Les lèvres pincées, celle-ci le regarda de haut en bas, comme si elle cherchait à se retenir de verser une larme. Les épais ouvrages qu'elle tenait dans ses bras contractés de surprise lui écrasaient la poitrine, et son port de tête un peu trop haut ne semblait être que le résultat d'un masque de paraître.
⸺ Je suis désolé, Hermione, réussit à bredouiller le jeune homme avant de s'effacer pour la laisser entrer.
La Gryffondor se précipita vers le fond de la salle sans un regard ni un mot pour lui. Autrement, elle se serait mise à pleurer, et ç'aurait été la pire chose qui aurait pu arriver. De son côté, Ronald serra les dents et pressa le pas : le couloir était vide en cette heure tardive de vendredi soir, aussi poussa-t-il un cri de surprise lorsqu'il percuta quelqu'un : il ne s'agissait comme par hasard que de la pire personne à croiser en cet instant.
⸺ Excuse-moi, Weasley, lâcha Drago, comme pris de panique.
Le Serpentard continua son chemin sans demander son reste, se retenant de courir. Que fichait-il dans les couloirs ? Pourquoi tomber sur lui ? Après tout, il avait prévu d'aller s'excuser auprès de Granger à l'aide d'un discours répété des centaines de fois devant sa glace. Pour Ronald, ce n'était en aucun cas prévu... il ne pouvait pas lui aller parler sans tout lui avouer. Alors, la meilleure solution serait assurément de se taire... c'était sûr.
Mais en attendant, aucun bruit de pas ne se faisait entendre, Ron n'avait pas bougé d'un millimètre. Sans parvenir à expliquer comment c'était possible, Drago sentait son regard sur sa nuque, son regard si maladroit, si gêné. Le jeune Malefoy ralentit le pas, se retourna, vit Weasley sursauter avant de détourner le regard. C'est dans les moments où notre esprit n'est plus capable de réfléchir de manière posée qu'on ose les actes de courage que l'on n'aurait jamais pensé accomplir : le Serpentard fit demi-tour et se dirigea vers Ronald, qui semblait figé sur place.
⸺ Weasley, je peux te parler deux minutes ? Ce ne sera pas long, promis.
Mais que faisait-il ? Drago ne put que se gifler mentalement pour avoir cru entrapercevoir une étincelle de brillance et d'affection dans les yeux du roux : cette tournure d'évènements n'était pas prévue. Que dire au jeune homme ? Il allait foutre leurs deux vies en l'air.
⸺ Oui, hem... oui. Viens.
D'un geste de la tête, Ronald désigna au Serpentard le parc, et se dirigea vers l'herbe fraîche, intimant au jeune homme de le suivre. S'asseyant contre un mur de pierre, le Gryffondor se tourna vers Drago lorsque celui-ci se laissa tomber à ses côtés, à une distance respectable, l'air sérieux.
⸺ Alors ?
Le blond ferma les yeux fort, très fort, comme pour se convaincre que ce n'était pas réel. Il se mordit la lèvre, se prit la tête dans les mains.
⸺ Je suis désolé, Ron, lâcha-t-il, la voix tremblante. Je me suis toujours comporté comme un véritable idiot avec toi, sans chercher à savoir qui tu étais réellement. Tu sais, au manoir, lorsque vous vous êtes fait capturer, j'ai compris que les préjugés dont mon crâne était farci n'étaient que de simples préjugés, sans réel fondement. Je tiens à te demander pardon de t'avoir mal jugé, et insulté en conséquence. Je suis conscient que je ne mérite que ta colère et ton mépris, mais je voulais au moins te dire que je suis désolé. Tu as le droit de ne pas me croire, tu as le droit de me haïr, et je ne te demande rien en échange. Je voulais te le dire, c'est tout.
Un silence se nicha dans les battements de cœur des deux sorciers, et le temps se suspendit durant quelques secondes.
⸺ Malef... Drago. Je te crois. Je ne peux pas te promettre que j'arriverai à te pardonner entièrement un jour, mais je te comprends. Même si je ne suis pas dans la capacité d'imaginer tout ce que tu as enduré, je t'assure que je te crois quand tu me dis que tu es désolé.
Peur de la réaction de l'autre. Peur de la réaction de sa propre famille. Peur de la réaction de ses amis lorsque ce qui n'est qu'un secret frivole et atrocement idiot éclatera en morceaux en même temps que son cœur. Peur d'oser formuler ses pensées à voix haute. Peur. Peur. Peur.
⸺ Merci, Weasley.
Ron détourna le regard, gêné. Et si quelqu'un les voyait ? Combien de rumeurs de pactise avec l'ennemi devrait-il entendre à son sujet ? C'était impossible, ce n'était pas réaliste. Il ne se trouvait pas dans un magnifique conte de fées ou tout était tout rose et où tout finissait bien. Il fallait atterrir sur terre. Comment avait-il pu imaginer une seule seconde que c'était possible ? Tout le monde le haïrait. Il ne pouvait pas entraîner Drago dans une spirale de dédain et de rejet plus virulente que celle qu'il connaissait déjà.
Drago hocha la tête, eut un faible sourire. Et si quelqu'un les voyait ? Combien de rumeurs de corruption de héros de guerre devrait-il entendre à son sujet ? C'était impossible, ce n'était pas réaliste. Il ne se trouvait pas dans un magnifique conte de fées ou tout était tout rose et où tout finissait bien. Il fallait atterrir sur terre. Comment avait-il pu imaginer une seule seconde que c'était possible ? Tout le monde le haïssait. Il ne pouvait pas entraîner Ron dans une histoire dont il n'était même pas sûr qu'elle soit partagée.
⸺ Bon, eh bien... bonne nuit, Malefoy. Merci pour ce que tu m'as dit. C'était très courageux de ta part. Qui sait... peut-être es-tu plus Gryffondor que ce qu'on ne le pense.
Le jeune Malefoy eut un rire nerveux.
⸺ Certainement pas, Weasley.
Bien sûr que si, il avait un côté Gryffondor en lui. C'était un côté Gryffondor qui torturait ses pensées et sa lucidité, qui lui faisait passer des nuits blanches à faire des allers-retours entre espoir et contradictions. Mais ce côté Gryffondor ne lui permettait pas assez de courage pour pouvoir foutre deux vies en l'air juste pour aimer librement.
⸺ Bonne soirée, Malefoy.
Hochant la tête, le blond observa la silhouette du jeune Weasley s'éloigner d'un pas lent dans les couloirs, sans vraiment savoir que les mêmes tourmentes formaient des tempêtes dévastatrices dans son esprit.
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Bonjour/bonsoir à tous·x·tes ! Comment allez-vous ?
Qu'avez-vous pensé de ce one-shot ? Les avis de mes lecteur·ice·s sont ce qui me permet de m'améliorer en termes d'écriture, alors n'hésitez pas : à vos claviers ! :)
Je vous souhaite une excellente journée/soirée, n'oubliez pas que vous êtes les meilleur·e·s ! ♡
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