𝐗.











10; The wise little girl

𝑫𝑬̀𝑺 𝑳𝑨 𝑵𝑨𝑰𝑺𝑺𝑨𝑵𝑪𝑬, 𝑬𝑳𝑳𝑬 𝑵'𝑨𝑽𝑨𝑰𝑻 𝑨𝑼𝑪𝑼𝑵 𝑪𝑶𝑵𝑻𝑹𝑶̂𝑳𝑬 ; elle ne pouvait pas choisir ses parents, et, à moins d'être suicidaire, elle ne pourrait pas choisir sa mort. La seule chose qu'elle espérait pouvoir choisir, c'était la personne qu'elle aimerait, faire en sorte que ce court passage sur terre serait aussi agréable que possible. 666 n'avait aucun contrôle sur ce qui était entrain de se passer. La situation avait dérapé et lui avait échappé. Elle voulait s'enterrer dix pieds sous terre. Ces joues rosir, ces oreilles étaient rouges d'embarra face à la scène qui se produisait. Henry déboutonnait les boutons de sa chemise tachée, dévoilant son torse petit à petit, sa peau était rouge vif dû au contact du thé bouillant.

— Je suis différent de Brenner.

— Par différent tu entends le nombre de prénom que tu as, répliqua 666 confuse avant de remarquer une cicatrice ornant son épaule. Comment as-tu eu cette immense cicatrice ?

— Ceci est la punition d'un adulte par un enfant désobéissant.

La chemise tomba dans un bruit sourd, Henry se tourna vers les cadres de la collection de papillon accrochés au mur. Sa large main se déposa sur le bureau et glissa sur sa surface alors qu'il le contournait d'un pas lent. Dans cette position, la faible clarté de l'unique lampe ne permettait pas à la brune d'apercevoir son visage. Il attrapa discrètement un scalpel et se fendit en direction de la jeune femme, d'une démarche élégante. Henry passa sa main dans ses cheveux les rendant en bataille.

Il n'y avait absolument aucun retour en arrière possible. Plus maintenant, plus jamais. Il n'y avait aucune chance que les pensées de 666 ne soient pas écrites sur son visage. Elle pouvait le sentir devenir chaud. Elle pouvait sentir qu'elle devenait toute tordu dans tant de boucles et de spirales, qu'il lui était impossible de se redresser. La secousse d'Henry allait rester dans sa tête ce soir et tous les soirs pour un très long moment. Ou toujours, une petite voix dans sa tête lui chuchota. Une grande main s'était tendue pour enrouler ses doigts autour de son poignet, et Henry tira dessus doucement.

— Savais-tu que les cicatrices étaient une bonne chose ? continua-t-il tandis que son index frôlait la surface de sa paume froide.

Elle aspira un souffle et la jeune femme leva les yeux vers son visage pour le trouver en train de la regarder attentivement, son sourire angélique la visant se voilant d'une terrible noirceur qu'elle en oublia comment penser. Le paradis avait perdu un ange. Elle n'avait pas envie de voir Satan sortir.

— Ça te grave la punition à vie, lança-t-il tel une litanie vicieuse.

Une sensation indescriptible de froideur l'envahit. Il fit glisser la lame du scalpel le long de la paume de la brune : le sang s'écoulant de sa plaie imprégna le pantalon de cette dernière.

— Tu comprends ne refait plus jamais ça, 666, cracha t'il cruellement.

Il était sans scrupule. La jeune femme une ombre sur son visage, révèla un regard farouche. Les yeux si profond de la brune plongèrent dans ceux du blond et s'affrontèrent dans un défi.

— Tu vas me le payer !

Un étau de colère l'embrassa réanimant la flamme d'une haine monstrueuse. Elle le vit fouiller dans une de ses poches pour y retirer des bandages qu'il lui appliqua en toute hâte sur la main. Demeurant sourd à ses protestations, il contint l'hémorragie, suite à laquelle il se positionna au-dessus de son visage. Le sang s'égoutta tel de l'eau bénite. Une étrange lueur brillait au creux de ses pupilles bleues. Soudain la lourde porte s'ouvrit laissant place au psychiatre éberlué.

— Peter pourquoi es-tu torse nu ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

Henry s'excusa gracieusement du remue-ménage et s'éclipsa de la pièce. On aurait dit une autre personne. 666 claqua sa langue, elle comptait bien lui rendre la monnaie de sa pièce au centuple.

Comme lors de leur précédente rencontre, Angus Bumby avait pris soin de voiler chacune des fenêtres d'un tissu épais et complètement opaque. Sans l'unique lampe qui brillait sur son pupitre, ils auraient été dans des ténèbres entières. Cette mesure était contre les souvenirs impitoyables de la brune qui pouvaient remonter à la surface sous forme de traumatisme. 666 resta debout à attendre bêtement qu'on lui ordonne de s'asseoir. Déjà, ses genoux d'eux-mêmes se touchaient, ses orteils se tordaient dans ses chaussures éculées, et ses mains, moites et inutiles, glissaient sur son pantalon. Sa tête était certes basse, or ses oreilles étaient bien tendues, et elle perçu avec une incroyable acuité chaque son de ses mouvements. Les planchers craquaient sous son pas lourd, la porte grinçait imperceptiblement dans son mouvement vers sa fermeture. Enfin, pareil au coup de maillet condamnant à mort un innocent, elle entendit le loquet se rabattre sur le mentonnet.

Le docteur l'invita à prendre place. Elle s'asseya sur la vétuste chaise en bois. Le visage du docteur était si inexpressif mais pourtant si rassurant pour 666. Le médecin s'asseya sur son bureau, feuilletant un livre nommé "L'Hystérie et notre médecine", la jeune femme lu le titre et resserra ses phalanges de colère.

— C'est vraiment ça votre nouvelle méthode !

Le docteur jeta un regard à la brune par dessus son livre.

— Je sais que ça ne te plais pas d'être traité comme une folle, mais tu veux guérir non ? Alors il faut bien essayer d'autres méthodes.

La jeune femme fronça des sourcils, et serra ses poings.

— Vous me décevez !

Il referma calmement son livre, croisant les jambes.

— Calme toi. Je ne te force à rien, réfléchis y c'est tout.

666 observa le docteur, malgré son énervement, il était sérieux, sobre, et calme, elle voulait lui ressembler un peu plus. La jeune femme pouvait être très calme, mais pas assez pour se laisser faire dans certaines situations, comme par exemple lors d'une partie d'échecs trop longue. Elle n'était pas patiente.

— Dites-moi docteur, il vous arrive de rêver ?

Angus Bumby fut surpris de la question, tellement qu'il tourna rapidement la tête vers 666, la fixant de ses yeux vert si sombre. La question devait être majeur pour que son masque d'impassibilité se soit fissuré. Mais il s'empressa d'adopter un comportement fermé.

— Cela m'arrive parfois mais je les oublies.

La jeune femme remarqua un changement dans la voix du docteur, elle en demeura étonnée.

Elle voulait vite oublier son amnésie mais une petite voix lui chuchotait constamment au creux de l'oreille de ne pas le faire. Ces souvenirs revenaient la hanter, comme une terreur nocturne. Elle changerai certe mais le docteur dit qu'il était bon de changer, dans son cas. Elle pensait elle aussi avoir besoin de changer. Elle en avait assez de vivre dans le passé, si elle avait bien compris une chose avec le docteur : l'oubli n'était pas gratuit. C'était très dur d'oublier, pourtant, une partie d'elle lutter pour ne pas oublier et se rappeler. Quoiqu'il en soit, elle voulait guérir, et le psychiatre Angus Bumby pouvait l'y aider. La lune était toujours dans ses cauchemars. Elle avait un visage comme l'horloge du vestibule ; elle brillait sur le mur de sa maison familiale en feu. Sur les rues, les champs et les oiseaux endormis à la fourche des arbres. Le chat criait et la souris couinait. Le chien hurlait près de la porte de la maison en flamme. La chauve-souris se couchait à midi, tous aimaient être dehors au clair de lune. Jusqu'au matin le soleil se lèvera.








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