la passion prime sur la destruction
— Reika, votre mère au téléphone, l'accoste un employé, lui tendant le fixe.
Elle le remercie d'un sourire obséquieux en attrapant l'objet.
Elle avait oubliée qu'on était jeudi.
Aeri n'aimait pas les jeudi.
Car il voulait dire qu'elle devait se coltiner l'appel hebdomadaire de sa mère en plus de ses interview pour différentes chaîne télé et magazine.
— Ma chérie, je suis un peu vexée... Tu ne m'as pas cité dans l'interview quand il te demandait qui tu préférais... S'exclama la femme sans même une salutation.
Sa mère, comme à son habitude, avait suivie de prêt ses tournages.
Elle avait l'avantage VIP de pouvoir regarder sa fille, même depuis son gratte-ciel à Dubaï.
— Je n'y ai pas pensée.
— La prochaine fois, tu n'as pas intérêt à oublier. Ces grâce à moi et ton père que tu en es là. Sans nous, la fabuleuse Reika n'existe pas.
Et comme tout les jeudi, la quarantenaire prenait un plaisir fou à titiller l'ego de sa fille, s'amusant de sa frustration.
— Je n'y manquerais pas. Dois-je aussi dire comment tu hainais me voir dansé avant que je te rapporte des chèques plus gros que t'es bénéfices ? Railla sa fille.
Touché.
Comme attendue, sa génitrice ragea et de colère, elle raccrocha sans même placer une parole.
Aeri, fière de cette petite victoire personnelle, retourna tout sourire sur le plateau pour rendre le combiné et se changer pour enfin ôter cette perruque irréaliste.
Ce soir elle comptait revoir son photographe nocturne et elle comptait bien enlever tout ces manies factices.
Car il avait vu Aeri, cette fille pas très chaleureuse, un peu méfiante, à la fâcheuse addiction aux bâtons de nicotine et à la voix gutturale.
elle ne voulait pas se transformer en Reika. Pas devant lui, jamais.
[...]
— Tu t'es perdu dans tes rêves ? Le questionna t-elle en le voyant guetter la balançoire où elle était assise précédemment.
Seishiro se demanda si il devait lui avouer que ses rêves de ces derniers temps n'étaient qu'oubli et chant.
Il voulait lui dire qu'elle apparaissait à lui, marmonnant de douce mélopée alors qu'il se perdait dans ses songes, lui permettant de reposer un instant, son esprit tourmenté.
— Une couronne de fleurs t'irait bien, finit-il par dire, esquivant un peu le sujet émit.
— Avec des roses ?
— Plutôt des Lilas. Ton essence est violette.
Elle sourit au faciès concentré de son ami nocturne qui prenait en cliché, elle et le paysage à l'aide de son appareil rétro.
Il esquissa une joie à son tour, fier d'avoir put capturer celui de la noiraude.
— Et pourquoi donc ? Fit-elle un brin curieuse.
Le blanc l'a regarda un instant, au travers de ses perles grisâtres plutôt que de son appareil de bois.
La réponse semblait tout bonnement évidente.
— Quand tu penses violet tu penses nostalgie. Une sorte de tristesse enfuie. Mais toi, car tu es violette, tu as réussi à vivre avec cette peine sans l'oublier.
Je te pense violette car tu sembles là mais inaccessible sur le long terme, comme un songe s'échappant au levé du jour.
Tu l'as dis toi-même, tu fuis la réalité, alors tu te refugis et te caches la nuit, mais je suis persuadé que ton aura étincelle le jour. Tu es violette car tu es l'espace entre le jour et la nuit; ni trop clair, ni trop foncé. Personnellement, j'ai toujours eu un penchant artistique pour cette teinte.
Aeri sourit, pas ses sourires factice, non, elle rayonnait et un instant et ses pommettes luiait roses.
Seishiro se dit qu'une partie d'elle était d'or.
Sublime, captivante et fragile.
— Cest une déclaration d'amour ?
— Peut-être bien.
Aeri se demanda si elle avait le droit de sangloter là, tout de suite.
Elle se retourna ne laissant qu'à la vue au blanc, son dos où l'écriture d'une marque de sport trônait dessus.
Oui, Aeri avait envie de sangloter, voir même de pleurer ce qu'elle n'avait jamais pu évacuer.
Elle était touchée, et ce mot était bien faible, par les paroles de son quasi inconnu.
Car il s'était adressé à Aeri.
Pourtant elle en avait reçu des belles paroles, mais elles étaient toutes destinées inconsciemment à Reika qu'elle en étant venue à jalouser ce qu'elle avait elle-même créée.
— Pour moi, tu es un bleu océan. Lui avoua-t-elle. Mais, pourquoi, c'est un secret !
Un semblant de sourire maquilla son visage quand il posa son appareil photo.
Car même si il chérissait son appareil, la jeune fille était nettement plus enchanteresse à travers son propre regard.
— T'as pas envie de danser ?
La tête de l'étudiant suffit comme réponse, sous la moue pas très enjouée de sa partenaire.
— Je suis un piètre danseur.
— Ça s'apprend.
— Un jour peut-être, dédaigne-y-il presque.
Alors sa muse commença à danser,seule.
Il était prêt à immortaliser éternellement la scène mais elle attrapa sa main pour l'en dissuader.
— Apprends à vivre l'instant présent, lui dit-elle juste avec de reprendre ses gestes symphoniques.
Et même sans musique pour accompagner ses mouvements, elle restait captivante.
Aeri était là, dansant un style entrecroisé entre le modern jazz et le contemporain, avec une touche de classique. Un mélange pas très homogène mais car c'était Aeri, c'était le plus beau au possible aux yeux grisâtres de Seishiro.
Ses pas racontaient son histoire, les quelques pirouettes les obstacles qu'elle a subit. Le tout contait sa passion du moment.
Et Seishiro resta là, à l'admirer, caché par le manteau de la nuit, se demandant si lui aussi pourrait-il un jour sortir de l'obscurité et de la mélancolie des souvenirs.
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