l'artiste n'oubli pas ses œuvres
— J'crois qu'elle m'a ensorcelée, Reo.
— Encore la fille du parc ?
Le violet souriait devant l'air perdu de son ami. Il avait rarement vu le blanc comme ça.
Nagi, il est pas du genre entiché.
Il apprécie peu de choses. Mais quand il aime, il aime vraiment.
Nagi c'est le style à vouloir tout comprendre, tout savoir.
Il voulait comprendre pourquoi la noiraude ne quittait pas son esprit, savoir qui était-elle vraiment.
Ça amusait son meilleur ami de le voir dans cette confrontation interne, c'est rare de voir Nagi aussi investi dans autre choses que le 2D.
Après sa sortie nocturne, le jeune homme était rentré dans son petit appartement partagé avec le Mikage. Il n'avait pas hésité à le réveiller pour narrer sa rencontre avec la jolie taciturne.
— Tu vas la visiter ce soir de toute façon, peut-être qu'elle t'a juste intriguée sur le coup.
— Si c'est pas le cas je considérerais officiellement que c'est mon âme sœur, dit-il, le regard dans les vagues, noyé dans ses songes avec sa belle.
Reo ria de bon cœur. Le genre de rire à basculer la tête en arrière.
— C'est pas tout ça Sei mais on devrait penser à nous rendre à la fac.
— Je peux pas. Vient voir, y'a une étoile dans le ciel.
Le violet rejoignit le blanc accoudé au balcon de leurs studios.
Il s'attendait à rien car c'était Nagi, et il eu raison.
— C'est un avion, Seishiro. Tu m'auras pas comme ça. Je te tire par le caleçon si faut.
Le concerné soupira, pas enchanté de devoir se rendre en cours.
Il aimait pas le jeudi, les matières étaient plus que pourris.
— On peut pas négocier ?
— Non t'as déjà raté la semaine dernière, refusa catégoriquement son ami.
Reo c'est le genre de maman poule dans les groupes d'amis.
Il s'inquiétait et prenait soin des autres, un peu plus que soi-même. Mais c'était son language d'affection.
Nagi il se sentait un peu mal defois, mais il savait que il le ferait tout de même, d'accord ou non.
Une fois il avait essayé de poser son veto sur la question, mais en retour il avait juste reçu une tape amicale dans le dos et des éclats de rires.
Sans ménagement, le plus grand tira son ami vers la porte d'entrée sous les plaintes de celui-ci.
Nagi détestait vraiment les jeudi.
[...]
— T'es venu Nagi !
— On se demande la faute à qui... maugréa-t-il à l'encontre de son meilleur ami. J'ai même pas fait les devoirs en plus...
— Tu veux j'taide ? Se proposa le noiraud de sa gentillesse habituelle.
— T'inquiète Isagi, faut qu'il apprenne à bosser seul même si ça le fait chier, répondit le violet.
Le petite groupe parlait, pas trop fort, histoire de pas gêner les autres personnes dans l'amphithéâtre.
Y'avait aussi Chigiri, un gars aux cheveux bonbons type haribo. Il était assit avec le groupe d'amis mais était plongé dans son livre.
À côté, un bicolore s'amusait à rire à grand éclat, lançant des avions en papier sans se préoccuper des autres.
Bachira c'était un enfant dans un corps d'adulte, mais qui a vécu bien trop de chose pour être prit pour un gamin.
Puis celui qui jouait sur son téléphone, ajoutant de bref mots de temps en temps. Kunigami il parlait pas trop mais il écoutait bien, surtout Chigiri quand celui-ci passait une main distraite dans sa chevelure tanné qu'il avait appris à dompter grâce aux conseils d'expert de son ami.
— Les gars vous croyez au âme sœur ?
Un ange passa.
Le groupe avait l'habitude de Nagi qui ne faisait aucun lien entre ses paroles, passant d'un sujet à un autre sans transition, mais ce sujet, ils ne s'y attendaient pas. Excepté Reo dont les commissures s'étaient étirées discrètement.
— Moi j'y crois, fut le premier à répondre Bachira de son naturel direct.
— Tu sais ce que c'est même ? Ironisa le rouquin qui aimait bien charier.
— Je pense que c'est subjectif à chacun. Je suis pas un amoureux transit mais je pense, par exemple, que Isagi, on était fait pour se rencontré car on ressort le meilleur de chez l'autre, on se complète. Sans lui le puzzle de ma vie aurait toujours une pièce en moins. J'existerai mais je serais incomplet.
La semi confession du bicolore laissa tout le monde sur le cul.
Meguru il pouvait dire ce qu'il a sur le cœur, ce qui hante son esprit sans restrictions.
Si le love language de Reo était la protection, Meguru son empire c'était les sentiments parlés. Pour lui c'était important de faire comprendre un " je t'aime ".
De plus, ça lui plaisait de faire apparaître les rougeurs décorant le monde de Yoichi.
Meguru possédait une affection solaire pour le noiraud.
Il était amoureux de leurs amitiés, même si ce mot était bien réducteur comparés aux couleurs que son meilleur ami lui provoquait.
C'était pas de l'amour mais pas de l'amitié non plus. C'était un sentiment que les mots ne pouvait pas définir.
— Et si la personne on l'a vu qu'une fois ? Se renseigna Nagi, s'adressant plus au bicolore qu'aux autres.
— Alors ça change rien. Tu le ressens.
[...]
Le soleil consummait ses perles grisâtres pendant qu'il faisait son chemin quotidien du jeudi, ses bruits favoris à fond dans son casque sony. Sa playlist passait un morceau de Louis Armstrong, histoire de donner un mood à sa marche.
Pas un nuage à l'horizon, pourtant, lorsqu'il arrivait en face de cet immense building gris, cela lui fait l'effet d'un nuage gris, couvrant l'immensité de l'astre solaire.
Il pénétra dedans, se dirigea directement vers l'accueil, d'un pas journalier.
— Oh, Seishiro ! Le salua gaiement une des infirmières. Comment vas-tu ?
— Bien, merci. Et vous ?
— La fatigue habituelle écoute, ria-t-elle de bon cœur pour cacher son affaiblissement croissant des durs années de travails si peu reconnu par la société. Ta mère est réveillé tu devrais en profiter.
Le blanc la remercia.
Mme Yamamoto c'était l'infirmière de sa mère depuis ses trois ans d'hospitalisation.
Son visage était baigné de lumière, elle souriait comme le soleil de l'avis de Seishiro.
Elle était plus qu'une simple soignante, non, elle transmettait sa passion dans les soins qu'elle confiait, même lors de ses jours de congés qui étaient pourtant maigres, elle était prête à aider sa mère sans hésitation.
Malgré sa fatigue quotidienne, elle babillait pour remonter le moral du jeune car elle savait la tristesse que ses épaules portaient.
— Bonjour M'man, salua le jeune en rentrant dans la chambre d'hospitalisation de sa génitrice.
Elle l'observa, sans vraiment comprendre le poids des paroles de celui qui se présentait être son fils mais dont elle ne gardait pas le souvenir.
— Oh, vous devez être le nouvel infirmier, analysa-t-elle après un instant, comme si le mode " pause " avait été stoppé. Mais vous vous trompez petit, je m'appelle Linda.
Le concerné soupira en posant son sac.
— Non, tu t'appelles Lin, il se retient d'ajouter un maman.
La maladie avait déjà bien dévorée son cerveau comme elle dévorait le cœur de Seishiro en voyant sa mère le regarder sans le voir.
— Et vous, c'est quoi votre nom ?
— Seishiro, répéta-t-il machinalement car cette discussion avait lieu tout les jeudi.
Il ne s'habituerait jamais à cette situation. Mais il se promit de ne rien oublier à chacun de leurs entrevus, espérant un jour, pouvoir rire avec elle de ce mauvais songe.
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