══════ஜ𝙒𝙄𝙏𝙃𝙀𝙍𝙄𝙉𝙂ஜ══════
(Nouvelle écrite à quatre mains avec Prun, un ami, pour les cours.)
Résumé : ꧁༺Bourton-on-the-Water, fin du 19ème siècle ༻꧂
Victime de son succès, le peintre Orion Wither quitte Londres avec sa femme pour s'exiler dans un village au fin fond de la campagne anglaise.
Une belle fortune en poche et de vieux jours heureux, telle devait être la vie d'Orion après les fastes de la vie d'artiste ; mais, ne pouvant se résoudre à abandonner la peinture à laquelle il a voué sa vie, il œuvre dans son atelier à Bourton. Très vite, son comportement est troublé par diverses manifestations de changements neurologiques sans équivoque...
TW : Maladie mentale et TS.
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PROLOGUE
Dire que Bourton ruisselait aurait été un euphémisme ; les rues suintaient par des pores de dalles, toutes entassées sans grand sens sur les bas-côtés de l'avenue. La faible lumière des lampadaires, flamme dansante derrière une paroi de verre qui pulsait presque, reflétait sur l'eau des formes étirées, comme des cadavres d'or sous la pluie.
Et toutes gens confondues, des simples marchands à la petite noblesse, se hâtaient dans l'espoir d'échapper aux inéluctables gouttes ; et c'était là peine perdue. La toux grasse du vent se mêlait au froissement incessant des robes des dames et des longs manteaux des messieurs ; et une exclamation de rage passait souvent les lèvres des unes ou des autres.
Orion Wither n'était pas de ceux-là ; lui marchait sans nul empressement, une toile vierge à la main, une montre à gousset dans l'autre, montre qu'il portait de temps en temps à ses yeux, l'air peu préoccupé.
Une veste d'un noir corbeau, usée par les années, mangeait jusqu'au bas de son dos ; et le reste de son corps frêle paraissait emmaillotté dans des habits de taille modeste.
Il aurait pu incarner le mauvais temps ; des rides plissaient son visage, la maigreur le lui creusait, ôtant les vestiges d'une jeunesse généreuse, ses airs de bel éphèbe l'ayant abandonné des décennies auparavant. Sa peau, grisée par la vieillesse qui le guettait, lui donnait l'air malade ; et, été comme hiver, ce teint ne changeait pas, s'empirant peut-être d'année en année. Au-dessus des pommettes saillantes tombaient quelques mèches poivre et sel, derrière lesquelles brillaient des yeux d'un bleu très clair, à la paupière affaissée.
Ce même bleu de glace les narguait tous, adopté par le ciel pour leur offrir une ultime averse ; le temps, ces derniers jours, était fort capricieux.
Le peintre dépassait les enseignes, claudiquant, tandis que celles-ci se révélaient davantage à sa vue baissante. Et, lorsque se dessina finalement la lointaine porte de son logis, il se sentit défaillir ; en une fraction de seconde, la pluie sembla disparaître, ne laissant que l'obscurité valsant derrière ses paupières closes.
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