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𝙱𝚕𝚊𝚌𝚔, 𝚛𝚎𝚍 𝚊𝚗𝚍 𝚠𝚑𝚒𝚝𝚎

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𝔹𝕦𝕥 𝕥𝕙𝕖 𝕠𝕥𝕙𝕖𝕣 𝕟𝕚𝕘𝕙𝕥 𝕀 𝕙𝕒𝕕 𝕪𝕠𝕦 𝕚𝕟 𝕞𝕪 𝕙𝕖𝕒𝕕
ℂ𝕒𝕝𝕝𝕖𝕕 𝕪𝕠𝕦 𝕠𝕟 𝕥𝕙𝕖 𝕡𝕙𝕠𝕟𝕖


















Samedi 14 février 2024
Studio de Yoongi, Séoul, 22:22








22:22:00

Ma petite alarme sonne. Je n'en ai plus besoin, mon esprit est déjà réglé. Enfin, je dirai plutôt que mes yeux n'ont pas quitter les chiffres numériques rouges projetés sur le mur. Comme tout les soirs déjà depuis quelques temps, j'attend que ces chiffres s'alignent. Annonçant enfin mon moment préféré du jour, ou de la soirée. Ce moment libérateur où mes doigts dansent sur mon piano. Ces heures où mon esprit semble vouloir s'exprimer. Ces nuits où travers le silence de son sommeil je compose.


22:22:10

Ce soir c'est à son tour, je sais mais je ne peut que m'impatienter. Ça fait déjà dix secondes, mais aucun appel. J'ai l'impression d'être un môme la veille de Noël. Je me replace correctement sur ma chaise en me tortillant et règles le son de mes enceintes. Je vérifie que le son n'est pas si fort pour m'empêcher de l'entendre ni trop bas pour l'empêcher qu'elle entende. Parfois il m'arrive d'entendre autre que sa respiration, le son de sa voix.


22:22:30

Je souffle et passe une main dans mes mèches blondes. Je peux voir à travers le reflet de mon écran en veille, mes racines. Il faudrait vraiment que je pense à me refaire une couleur. Ou peut-être revenir à ma teinture naturelle ? Je lui demanderai tient. Elle m'imagine comment ? Elle s'est déjà teint les cheveux ? De quels couleurs sont-ils ? Je ne lui ai jamais posé de questions trop personnelles, nous nous connaissons pas. Nous partageons seulement nos nuits dans un intérêt commun.


22:22:55

Presqu'une minute. J'amène mon corps en arrière, mon dos contre le dossier de ma chaise. J'effleure ma souris du bout des doigts pour ramener un peu plus de lumière dans la pièce sombre. L'écran illumine mon visage, affichant quelques fenêtres ouvertes. Une d'entres elles attire mon attention. Je glisse la souris vers elle pour l'agrandir. Un sourire vient se dessiner sur mes lèvres. J'ai tellement hâte. Je vérifie de nouveau les chiffres qui prouvent que le temps vit. Qu'il avance, nous emmenant avec lui vers le futur. Ça fait un moment que je vivais dans le passé. Mais ces soirées m'encrent petit à petit au présent. Et c'est plaisant.


22:23:28

La minute à changé, le deux c'est transformé en trois. J'attrape mon téléphone, posé juste à mes côtés. Aucun appel, aucun message. Je vérifie la batterie; encore pleine. Un coup d'œil rapide de l'autre côtés de la barre; le réseau est au summum. J'expire bruyamment en me laissant aller de nouveau en arrière, contre le dossier confortable de ma chaise. Je garde mon téléphone en main, déverrouillé. Je fixe mon fond d'écran, des touches de piano et une main qui semble s'y aventurer, découvrant chacune des touches au gré du son. J'aime cette image. Peut-être parce qu'elle a été capturé dans un temps où j'étais heureux. Un temps passé, où je jouait au piano comme je respirait, sans encombre ni blocage. Mais maintenant, suis-je heureux ? Je ne sais pas, mais je sais que lorsque le son des touches résonne dans mes tympans, mon cœur se sent légers. Alors, peut-être que oui, je suis heureux le temps de quelques heures.


22:24:07

Mes lèvres sont pincées alors que d'une main je joue avec le bas de mon sweat distraitement. L'autre main, maintient mon téléphone face à moi. J'ai l'air d'un idiot fini à fixer mon écran ainsi, attendant une quelconque notification. Ce n'est pas normal que je réagisse ainsi, elle n'a que deux minutes de retard.Il faut que je me calme. Je dois m'occuper. Tient, et pourquoi pas réécouter cette mélodie que j'ai tant hâte de lui faire découvrir. Elle a assister à sa conception. Elle a été là depuis le début. Il faut que ce soit parfait. Peut-être que j'ai laissé filer un faux accord, une mauvaises notes. Ou que j'en ai même manqué une.


22:29:56

J'ai l'impression qu'elle est parfaite, je la connais du bout des doigts. Mon sourire heureux se fane rapidement à la fin de ma composition, plus de sept minutes. Toujours pas d'appel. Peut-être que son téléphone s'est éteint, qu'elle dort ou qu'elle a simplement oublié. A cette dernière pensée, un pincement au cœur me réveille. Elle aurai pu oublié ? C'est fort probable, après tout je ne suis qu'un inconnu. Un inconnu qui lui tient compagnie. Peut-être qu'à présent elle a trouver quelqu'un d'autre pour passer la nuit avec elle. Quelqu'un qui n'est pas un inconnu. Une personne qui peut l'étreindre. Qui pourra lui donner plus que mes silences. Qui pourra lui offrir plus que mes mélodies. Nos discussions étaient rares mais riches. Ou peut-être étais-je le seul à les apprécier ? A les trouver intéressant ?


22:57:39

Presqu'une demie-heure. Mes yeux ne veulent ce détacher de ces chiffres rouges projetés contre le mur. J'ai eu l'occasion de réécouter cette instrumentale une bonne dizaine de fois. Une feuille blanche repose à présent devant moi. Je n'ai jamais encore réécrit. Même avec elle. Je n'y arrive pas. Je peut seulement laisser mes doigts chanter sur le clavier de mon piano, s'exprimer à l'aide du son. Mais ce soir, ma main c'est diriger d'elle même vers les étagères juste au dessus de mon bureau. Mes doigts ont attrapé d'eux mêmes quelques feuilles blanches. Et à présent, au lieu de surveiller ces chiffres qui évoluent, mon regard est encré sur la blancheur de ce papier. Ce blanc qui devient au fur et a mesure du temps qui passe aveuglant. Un blanc beaucoup trop éclatant, trop scintillant pour mes pupilles. Et malgré la pénombre, je ne vois plus que ces feuilles blanche.


23:49:28

A chaque seconde qui passe, mes doutes se renforcent. A chaque minute qui s'écoule, mon cœur se resserre. Elle dort ? Elle m'a oublié ? Je ne sais pas. Dois-je l'appeler ? Ou dois-je me résigner à attendre un quelconque signe de sa part. Et si je l'appel alors qu'elle dort ? Je risque de la réveiller. A cette pensée, ma main se crispe sur l'accoudoir. Qu'elle dort ou qu'elle m'oublie, je ne sais pas laquelle des deux idées me fait le plus mal. Dans les deux cas, je ne lui suis plus utile. Dans les deux cas, ça signifie qu'elle n'a plus besoin de moi.


00:41:03

J'aimais bien l'idée d'être nécessaire pour quelqu'un. Utile de nouveaux. Ma voix pouvait penser les maux de nombreuses personnes grâce à mes mots aiguisés. Je vivais pour pouvoir faire ressentir des émotions à ceux qui nous écoutait. Mais depuis cette fois, où on a quitté l'agence pour l'ultime fois, j'y ai avait laissé une part de moi. Je ne me sentais plus utile, je ne servais à rien. Alors, savoir que mon silence pouvait l'aider, j'avais l'impression de revivre. De servir de nouveau à quelque chose, une nouvelle raison de vivre.


02:17:35

Les heures défilent et mon regard valse entre l'écran 𝚗𝚘𝚒𝚛 de mon téléphone, ces chiffres 𝚛𝚘𝚞𝚐𝚎 projetés et le 𝚋𝚕𝚊𝚗𝚌 des feuilles sur mon bureau. Je n'en peux plus. Ce silence est beaucoup trop envahissant. Je peux entendre distinctement le ventilo de mon ordinateur tourner, aérer son boitier. Je peux entendre chaque rare voiture qui passe au loin de l'autre côtés des murs insonorisé. Je peux entendre mes pensées parler entre elles. Chacune si compliquée à assimiler. Chacune tout aussi improbable que possible. Car finalement qu'est-ce que je connaissait d'elle ? A part son prénom ? A part la fréquence de ses inspirations lorsqu'elle dort ? A part le son si particulier de ses couvertures qui se froissent ? A part ces quelques info lors de nos rares discussion ? Pas grand chose. Aucune info finalement. Rien. Car après tout, est-ce normal de reconnaître le rythme silencieux de ses respirations de son corps endormi avant de connaitre ces traits endormis ?


03:58:39

Je n'ai pas réussi à fermer les yeux, bien même que je sois aveuglé par ces feuilles blanches. Ces chiffres écarlate sur mon mur noir ne font que confirmer mes suppositions. Et je suis fatigué. Mon esprit et embrumé, entre la fatigue qui se fait ressentir et toutes ces questions, je n'y vois plus clair. Je crois que je fait une erreur mais l'écran de mon téléphone entre les doigts est de nouveau allumé. Instinctivement, mon pouce trouve habilement le chemin vers cette application aux teintes noirs et jaunes.


Biiip Biiip Biiip

Mon téléphone est contre mon oreille, j'entend ce son retentir et mon cœur fatigué se serre à chaque fois qu'il se répète. Mes doigts se serrent alors que je tombe une première fois sur la boite vocale. Je ne laisse pas de message non, je dois lui parler directement. Je n'aurai pas la patience d'attendre sa réponse. Rapidement, sa voix automatique est remplacer de nouveau par ces bip incessant.


Putain réponds

Ma voix brise le silence de se studio pour la première fois durant cette nuit. Je recroise ce rouge contre le mur qui m'indique qu'il est quatre heure du matin passé. Elle dort surement et moi que fais-je ? Je tente de l'appeler. C'est vraiment égoïste de ma part. Mais elle m'a pris au dépourvue, elle ne m'a pas prévenue pour ce soir. C'était bien la première fois. Alors j'ai bien le droit aussi d'appeler sans prévenir non ? Si elle peut se permettre de garder le silence, je peux me permettre de lui parler. C'est dans la logique des choses.





Bonjour, vous êtes en contact avec la boite à message de Ha Neul. Veuillez laisser un message après le bip sono-

Je raccroche avant d'en entendre d'avantage. Oui elle dort, je devrai la laisser. Si elle peut enfin dormir sans son aide, sans ma présence alors tant mieux. Mais je vais essayer une dernière fois. Juste une dernière. Si elle n'a pas répondu aux précédentes, elle ne répondra surement pas a cette dernière tentative. Mais j'ai juste besoin de confronter mon esprit face à la situation. Juste une dernière fois. Mais alors que j'effleure de nouveau cet icône vert, ce ne sont pas les bip incessant qui résonnent. Non, une voix.








❝ ... ❞












Une voix qui prononça des mots bien différents de ceux que je viens d'entendre de nombreuses fois. Une voix qui répondis à toute mes questions. Non, elle ne dort pas. Oui elle est réveillé. Et je crois que je n'aurai pas du la rappeler une dernière fois, j'aurai préféré ne pas savoir. Cette dernière fois était de trop, je n'aurai pas du céder. J'aurai du rester dans le flou.





MAIS QUEL CON

Un son sourd résonna entre ces quatre murs et j'observe mon téléphone cogner contre l'un deux, s'échouant au sol. Son écran est clairement fissuré. Oui je suis un con. Un idiot. Mais pourquoi ? Pourquoi ? Foutu application de merde.


























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HEAVEN PAIN


Hey, j'espère qu'avec ce confinement vous allez pour le mieux.

J'espère que ce chapitre assez spécial vous a plu.

Ne vous inquiétez pas vous saurez ce qui a été dit avant que Yoongi ne pète un câble

Prenez soin de vous.

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