𝙿𝚛𝚘𝚕𝚘𝚐𝚞𝚎

𝖲𝖾𝗏𝖾𝗇𝗌𝗁𝖺𝖽𝖾𝗌


L'étrangère

La pluie tambourinait contre la carrosserie des voitures stationnées, chaque goutte se mêlant à une symphonie désenchantée qui résonnait dans la nuit. Les rues sombres du Lower East Side étaient désertes, comme figées dans un tableau de désolation, l'écho du monde loin derrière, un souvenir lointain. Les lampadaires, chancelants sous le poids de l'humidité, projetaient une lumière blafarde sur les pavés luisants, créant des ombres inquiétantes qui s'étiraient à mesure que la silhouette d'une femme émergeait dans l'obscurité.

Vêtue d'une cape noire dont la capuche cachait son visage, elle filait à travers les ruelles étroites, ses pas légers à peine audible au milieu du fracas incessant des gouttes. Chaque souffle court témoignait de l'urgence de sa fuite, alors qu'elle usait de toutes ses forces pour distancer ses poursuivants. L'air lourd de la pluie s'immisçait à travers ses poumons, lui insufflant une détermination frénétique. Mais elle savait que ce n'était pas seulement la pluie qui l'entourait, c'était une nuit chargée de danger.

Derrière elle, les voix des gardes résonnaient, brutales et menaçantes, comme une tempête impitoyable qui se rapprochait. Peu importe où elle se cacherait, où elle pourrait se glisser, ces hommes, ces prédateurs aux yeux acérés, avaient une capacité innée à traquer leur proie. Elle pouvait presque sentir leur souffle chaud sur sa nuque, leur rage à chaque instant qui passait.

Elle n'avait pas l'intention de se cacher, cela aurait été vain. Sa conviction était que tôt ou tard, elle sortirait du lieu ou ils l'enfermeront. Cependant ce n'était pas une place pour la petite créature délicate, emmitouflée dans ses bras, qui dormait paisiblement. son souffle léger comme le murmure du vent.

Elle arriva enfin devant la maison d'une mère et d'un fils. Elle monta rapidement les dix marches, résistant à l'envie de se retourner. Elle n'avait pas beaucoup de temps. Les battements de son cœur résonnaient dans ses oreilles comme un tambour de guerre. Chaque minute comptait, chaque seconde pourrait être fatale. Il fallait qu'elle cache son enfant, et frapper à la porte ne ferait que sonner l'alarme auprès de prédateurs invisibles qui rôdaient à l'affût. Glissant un regard furtif par la fenêtre, elle se demanda s'il y avait une double des clés cachée quelque part.

Sans perdre une seconde, elle souleva le petit tapis usé, ses doigts tremblants fouillant l'espace souterrain. Rien. Elle tourna son regard vers un pot de fleur, espérant une cachette providentielle, mais même là, il n'y avait que de la terre et des racines avachies. Son cœur se serra tandis qu'elle réalisait à quel point le temps s'écoulait. L'angoisse menaçait de l'étouffer. Elle s'efforça de nettoyer la panique de son esprit en balayant la pièce du regard, mais se sentit emportée par le désespoir.

C'est alors que son regard se fixa sur une petite pierre au sol, à peine visible sous la poussière. Intriguée, elle s'approcha, ses pieds silencieux sur le plancher grinçant. La petite pierre semblait innocente, mais quelque chose dans son instinct lui disait qu'elle cachait un secret. Elle se pencha, ses doigts se glissant sous le poids minuscule. Bingo ! Une clé, petite et rouillée, reposait là, cachée loin des regards indiscrets.

Sa main tremblante la saisit. Un mélange d'espoir et de fébrilité l'envahit. Elle se précipita vers la porte, insérant la clé dans la serrure avec une précision désespérée. Le bruit de la serrure qui s'ouvrait résonna comme un chant de victoire, et elle s'engouffra à l'intérieur, refermant la porte derrière elle avec une force désespérée. L'obscurité de la maison l'enveloppait, mais il était crucial qu'elle reste silencieuse. Tout en écoutant le silence, elle parcourut les lieux, scrutant chaque recoin comme une ombre.

Elle avança lentement vers l'embrasure d'une porte ouverte, là où le sommeil, tel un doux brouillard, avait enveloppé une mère dans un rêve paisible. Les traits apaisés de celle-ci contrastaient avec l'agitation de son propre cœur, qui battait encore aux rythmes des recentrages et des préoccupations maternantes. Clignant des yeux face à cette lumière tamisée, elle chercha des yeux un endroit où déposer son nourrisson.

Au moment où son regard se posa sur une autre chambre, l'air semblait plus léger, chargé d'une promesse silencieuse. Lorsqu'elle franchit le seuil, l'image qui se dessina devant elle la fit s'arrêter net : un berceau d'une fragilité infinie, où dormait un minuscule être, paisiblement enroulé dans une couverture douce. Le berceau, bien trop vaste pour sa petite taille, semblait pourtant lui offrir un cocon d'apaisement, comme s'il le protégeait des tumultes du monde extérieur.

Après un instant, elle marcha avec précautions, s'avançant lentement vers le berceau. L'éclat argenté de la lune, filtrant par la fenêtre, illuminait les traits du bébé, laissant transparaître une beauté délicate et surnaturelle. Elle déposa alors son enfant près de l'autre nourrisson, ses petits yeux s'ouvrirent, dévoilant un regard sombre, profond comme un abîme. Ce contact visuel, fugace mais intense, communiquait une compréhension tranquille, un lien indélébile entre eux.

La main minuscule et douce de sa fille se leva lentement, effleurant délicatement la joue de sa mère. Ce geste était à la fois innocent et chargé de sens, comme si ce petit être, même dans son sommeil, avait conscience de la présence rassurante de celle qui lui avait donné la vie. Étreinte par une vague d'amour incommensurable, la mère s'inclina et déposa un tendre baiser sur la joue soyeuse du bébé. Elle savoura ce moment, enivrée par l'odeur de son enfant, et son cœur se remplit de promesses silencieuses.

- Ma fille... Ne laissons pas le poids de notre séparation nous abattre, dit-elle d'une voix douce, presque chantante. Elle baissa doucement son regard sur le visage angélique de l'enfant, ses yeux brillants d'innocence et d'espoir. Avec tendresse, elle déposa un petit baiser sur ses minuscules lèvres baveuses, sentant l'amour incommensurable qui unissait leurs cœurs. Nous serons bientôt réunies, reprit-elle, un éclat déterminé dans les yeux. Ensembles nous partirons à la conquête des neuf royaumes.

Se redressant, elle leva les mains vers son coup ou elle dénoua la corde d'une amulette noir ayant au cœur une pierre verte, elle la déposa près de sa fille. Puis sa main, douce et légèrement tremblante, vint se posée à plat sur le cœur de son enfant, ce petit tambour de vie vibrant sous ses doigts. Elle frissonna en ressentant cette pulsation irrégulière, un rythme fragile mais ardent qui se mêlait à ses propres battements. Elle ferma les yeux, et l'instant sembla se suspendre dans un parfait silence, où seul le murmure du souffle de leur connexion se faisait entendre. Elle pouvait rester là encore bien longtemps, mais le temps lui était compter. Ouvrant les yeux, elle les coula vers l'autre bébé de sexe masculin au cheveux blond. S'approchant de lui, elle pose sa main sur sa petite tête bloquant instantanément sa respiration.

- Tu as tout intérêt à garder mon enfant en vie jusqu'à ma délivrance, lâcha-t-elle d'une voix tremblante mais ferme. Une seule égratignure, et je te briserai le crâne. Ses mots résonnèrent dans la pièce comme des promesses de destruction, chacune des syllabes chargée de désespoir et d'une détermination meurtrière.

Elle écarta enfin sa main, le laissant reprendre le contrôle de sa respiration. Pris d'une grande inspiration, le nouveau-né se mit a pleuré dans un cri désespéré, une lamentation froide et aiguë qui résonnait à travers les murs de la maison.

Elle fut soudain alertée par un grincement strident, le bruit venez tout droit de la chambres de la mère qui c'était réveiller par les pleurs de son enfant.

Elle n'attendit pas une seconde de plus pour s'en aller, le cœur battant et l'esprit embrumé par une panique soudaine. Avant de franchir le seuil, elle se retourna, ses yeux cherchant désespérément le visage encore innocente de sa fille. Un dernier regard. Ce regard, chargé de promesses et d'adieux, lui transperça l'âme. Elle avait l'impression de laisser derrière elle une part d'elle-même, une parcelle de vie qu'elle ne pourrait jamais retrouver.

Une fois dehors, elle leva les yeux et se figea. Face à elle se tenait une dizaine de gardes, chacun provenant d'Asgard, armés de leurs épées scintillantes comme des étoiles filantes dans une nuit étoilée. Leurs visages impassibles étaient marqués par une détermination sans faille, et tous pointaient leurs lames vers elle, créant un cercle menaçant. Mais malgré tout cela, elle afficha un sourire espiègle, les regardant un à un.

- Je suis à vous, désormais. Dit-elle en levant les bras, un geste plein de défi, comme si elle s'imaginait vraiment qu'ils allaient abaisser leurs épées. Mais leur regard, dur et déterminé, lui prouvait le contraire. Rhô, vous saviez très bien que je n'ai pas recours à ma puissance ici...

Un des hommes lui lança un regard foudroyant, ordonnant d'une voix grave qu'elle se taise. À contrecœur, elle se tut, la colère et l'humiliation bouillonnant en elle. Deux autres s'avancèrent alors, la saisissant de chaque côté. Les chaînes froides qu'ils lui passèrent aux poignets lui firent dresser les poils sur la nuque, un froid glacial serpenter dans son esprit.

Ils commencèrent à descendre les marches, chaque pas résonnant comme un coup de tonnerre dans son cœur. En plein milieu de la route, ils s'arrêtèrent, un silence oppressant s'installant autour d'eux. Leurs visages à la fois résolus et impassibles laissaient transparaître une menace palpable.

- Maintenant ! Lança le chef, sa voix résonnant comme un ordre divin dans l'air lourd et chargé d'électricité.

Soudain, un grand faisceau de lumière se déchira des cieux, se transformant en un magnifique arc-en-ciel qui illuminait les alentour d'une intensité surhumaine. L'éclat transcendant se dirigea droit vers les Asgardiens, les enveloppant dans une étreinte lumineuse.

Le rayon de lumière s'évanouit lentement, ne laissant derrière lui qu'un schéma rond et ambitieux, comme une empreinte fugace d'un événement qui aurait pu rester gravé dans les mémoires.

À quelques pas de là, Sarah Rogers assistait à la scène, le visage blême. Dans ses bras, elle tenait la petite fille qui pleurait à chaude larmes, ses pleurs déchirant l'atmosphère tranquille. Sarah pouvait sentir la peur et l'angoisse. Elle avait toujours cru aux miracles, mais là, elle se sentait piégée entre la réalité d'un songe troublant. Venait-elle réellement de voir ce qu'elle pensait avoir vu ? Des silhouettes humaines, disparaissant sous un laser multicolore, comme si elles faisaient partie d'un spectacle extravagants, Après avoir trouver un nourrisson dans le berceau de son fils ? Ou bien était-ce un incroyable coup du sort, un phénomène inexplicable ? Chaque idée qui traversait son esprit lui semblait plus absurde que la précédente.

La mère Rogers rentra chez elle, le cœur lourd, dans l'espoir de ne pas déranger les voisins des pleures des deux nouveau-nés. La petite fille, visiblement épuisée, laissait échapper des sanglots désespérés, tandis que son fils, réclamait lui aussi l'attention de sa mère. Celle ci referma doucement la porte derrière elle, l'esprit embrumé par la situation.

Arrivée dans la chambre, elle déposa délicatement la petite fille sur le lit, soulignant par ce geste la fragilité de cette vie qu'elle venait d'accueillir. Puis, elle prit son fils dans ses bras, le berçant d'un doux mouvement, tentant d'apaiser ses pleurs. Elle murmura des mots doux, des promesses de chaleur et de réconfort. Endormis, elle le reposa dans le berceau. Lorsqu'elle revint vers l'enfant abandonné, un frisson parcourut son échine. Elle réalisa avec effroi que la petite n'avait pour seul vêtement qu'une couverture usée, qui ne suffisait pas à la protéger des frimas de la nuit. Le cœur serré, elle se précipita vers l'armoire en bois sombre, creusée par les années, et tira un pyjama doux, ainsi qu'une couche provenant des affaires de son fils. D'un geste tendre et rapide, elle habilla la petite : le tissu léger, bien que doux, ne pouvait pas dissiper totalement la sensation glaciale qui l'entourait. Après cela, elle se mit à allaiter la petite, un geste à la fois intime et réconfortant, dans l'espoir que la chaleur de sa propre chair puisse apaiser les angoisses de cette enfant qui avait déjà tant souffert.

Elle s'assit sur le bord du berceau, où son fils avait fini par s'endormir paisiblement, et plaça doucement la petite à ses côtés. Le choc brutal de la réalité frappait à la porte de son esprit : demain, elle devrait faire quelque chose de terrible. La pensée d'emmener cette enfant dans un orphelinat, de la confier à des inconnus, lui déchirait le cœur. Pourtant, elle savait au fond qu'elle n'avait d'autre choix. Elle n'était pas en mesure d'offrir à cette vie fragilisée tout ce dont elle avait besoin. Elle ferma les yeux un instant, espérant que la nuit lui apporterait des réponses.

Le lendemain, au lever du jour, la mère Rogers se tenait debout devant les grandes portes en bois de l'orphelinat, son cœur battant la chamade. Dans ses bras, elle tenait son fils et la fille abandonné, les deux petit être fragile emmitouflé dans une couverture. Les rayons du soleil matinal perçaient doucement à travers les nuages, baignant la scène d'une lumière dorée, mais son esprit était assombri par l'incertitude.

Après de longs instants d'hésitation, où le poids de la décision l'accablait, elle se mit à réfléchir. Les questions tourbillonnaient dans son esprit : « Était-ce une mauvaise idée ? Pourrais-je vraiment m'occuper seule de deux enfants ? » Mais au fond d'elle-même, une étincelle d'amour et de détermination prit le pas sur la peur. Elle leva les yeux vers le ciel, cherchant un signe, mais ce fut le regard innocent de la petite fille qui la convainquit. Elle savait qu'il ne s'agissait pas simplement d'une décision, mais d'un acte de foi.

Elle retourna chez elle, enserrant étroitement les deux bébés contre son cœur. La maison, bien que modeste, semblait soudain pleine de promesses. Elle éleva les deux enfants avec tendresse, considérant la fille comme la sienne, insufflant à chaque jour une part de son amour et de son dévouement. Les rires résonnaient dans les murs, et chaque moment partagé était une célébration de la vie.

Et en ce qui concernait le talisman, la mère avais décider de les cacher dans une boite, ainsi elle mettais sous le tapis toute cette histoire.


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𝗩𝗼𝗶𝗰𝗶 𝗹𝗲 𝗽𝗿𝗼𝗹𝗼𝗴𝘂𝗲 𝗿𝗲́𝗲́𝗰𝗿𝗶𝘁 𝗱𝗲 𝗡𝗲𝗰𝗿𝗼𝗺𝗮𝗻𝘁𝗶𝗮. 𝗝𝗲 𝘀𝘂𝗶𝘀 𝘃𝗿𝗮𝗶𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗿𝗮𝘃𝗶𝗲 𝗱𝗲 𝗰𝗲𝘁𝘁𝗲 𝘃𝗲𝗿𝘀𝗶𝗼𝗻 𝗲𝘁 𝗷'𝗲𝘀𝗽𝗲̀𝗿𝗲 𝘃𝗿𝗮𝗶𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗾𝘂𝗲 𝘃𝗼𝘂𝘀 𝗹'𝗮𝗽𝗽𝗿𝗲́𝗰𝗶𝗲𝗿𝗲𝘇!



-𝖲𝖺𝗋𝖺𝗁

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