— Jisung, on y va.

Je cligne des yeux et grogne avant de tourner la tête vers la porte de ma chambre. Mon père s'y trouve, il l'a entrouverte.

— Mh ?

— Avec Leejin on y va, il est dix heures.

— Ok...

Il referme la porte. Je geins en m'étirant. Cette nuit un léger accident m'a réveillé. Ce n'est pas étonnant vu le rêve que j'ai fait. Désolé Minho... Nos baisers de la veille m'ont fait rêver d'un peu plus. C'était... magique. En rentrant, mon père était encore réveillé alors on s'est juste souhaité une bonne nuit et on s'est séparés. Je me lève, enfile un short et un tee-shirt, comme d'habitude. J'éteins le ventilateur et j'ouvre ma fenêtre. Dans une heure et demie environ il fera chaud alors il faut profiter du peu de fraîcheur qu'il reste. Je m'étire encore une fois avant de quitter ma chambre.

Dans le séjour il n'y a personne. Mes parents sont partis. Je devrais peut-être réveiller Minho pour qu'on déjeune ensemble mais il n'est pas trop du matin. Je ne sais pas quoi faire. Je reste immobile pendant quelques minutes avant de me décider à aller le réveiller. Je frappe doucement à la porte mais je n'obtiens aucune réponse. J'ouvre alors lentement la porte. Je vois Minho, allongé sur le ventre. Il a dormi uniquement en caleçon, comme moi avec cette chaleur. Son dos musclé est mis en valeur. Je lève les yeux au ciel. Il faut que j'arrête de m'imaginer en train de le serrer contre moi. Ça ne sert à rien de rêver. Oui, je rêve d'embrasser chaque parcelle de sa peau mais ce n'est pas une raison pour y penser dès que je le vois. Je m'approche silencieusement de lui. Il est encore profondément endormi. Finalement, je ne sais pas si je devrais le réveiller. Il a l'air si bien dans son sommeil. Je m'assois sur le bord du matelas et calmement, je passe ma main sur ses cheveux pour dégager les mèches claires devant son visage.

— Minho ? chuchoté-je.

Il ne bouge pas d'un millimètre. Je caresse ses cheveux. Ils sont doux et brillants. Minho semble enfin se réveiller. Il fronce les sourcils alors j'arrête ce que je fais. Néanmoins, il n'a pas l'air d'accord puis qu'il tâte le matelas de sa main jusqu'à trouver la mienne et la pose sur sa tête. Je souris et reprends les caresses.

— Mmh... Jisung ?

— Oui, c'est moi. Mes parents sont partis. Tu veux prendre le petit-déjeuner avec moi ? Il va être dix heures et demie.

— Ok...

Minho se relève difficilement sur son lit. Il me regarde, les yeux à moitié fermés. Je pouffe de rire et replace ses cheveux correctement car ils sont tout décoiffés. Je suis de plus en plus à l'aise avec Minho. Je crois qu'hier y est pour quelque chose. Finalement, il se lève et nous prenons la direction de la cuisine. Durant le petit-déjeuner, nous ne parlons pas vraiment. Minho a besoin de temps pour se réveiller et cela ne me dérange pas.

— J'ai réfléchis à ce qu'on pourrait faire aujourd'hui. Mon père a mis nos poteries dans le four ce matin mais il faut attendre dix-neuf heures pour faire l'émaillage.

— C'est quoi ?

— En gros c'est pour mettre de la couleur à nos pièces et pour les renforcer. Tu verras, je trouve ça satisfaisant à faire.

— C'est cool.

— Je me suis souvenu qu'on avait une piscine. On pourrait l'installer si tu veux ?

— Ouais, je rêve de me baigner.

— Ok ! Par contre va falloir la nettoyer, la remplir.

— Ouais, c'est pas grave. Par contre je vais prendre ma douche maintenant si ça ne te dérange pas. Sinon je vais rester endormi toute la journée.

— Ok, pas de soucis. Je vais sortir la piscine en attendant. On se retrouvera dans le jardin.

— Ok.

Après avoir débarrassé la table avec Minho, je vais au sous-sol pour prendre la piscine. Elle est lourd et j'ai du mal à la porter tout seul mais après quelques minutes et beaucoup d'efforts, j'arrive à la monter et la mettre dans le jardin. Je sors le tuyau d'arrosage et pile à ce moment, Minho arrive. Il a les cheveux mouillés et n'a mis qu'un short. Il n'a toujours pas enfilé de tee-shirt. Je ne sais pas si je dois m'en réjouir. Je vais devoir m'empêcher de regarder son corps magnifique. Une idée me viens soudain en tête alors que le beau blond s'approche. Je tourne le pistolet dans sa direction et tire sur la gâchette. Un jet d'eau froide est directement propulsé sur son torse. J'arrête aussitôt. Le jet avait l'air puissant.

— Tu ne mets pas de tee-shirt ? T'as pas peur d'attraper un rhume ?

— Très drôle... Bon, on la lave cette piscine ?

J'acquiesce et pose mon arme pour aller déplier la piscine. Alors que je m'affaire à la tache, j'entends Minho courir et je comprends lorsque je sens l'eau frapper mon dos. J'étais accroupi alors je tombe sur les fesses, surpris.

— Minho, je suis habillé ! m'exclamé-je en riant.

— Je voulais juste m'assurer que tu n'aies pas trop chaud, dit-il, faussement inquiété.

Finalement, nous nettoyons la piscine et l'installons. Tout ça nous a pris plus de temps que ce que j'aurais pensé. L'étape la plus longue et de remplir la piscine. Nous avons laissé le tuyau dedans et nous avons pataugé dedans jusqu'à ce que l'eau nous arrive en-dessous des genoux. Il est déjà presque quatorze heures alors nous décidons de déjeuner à l'intérieur. Après avoir mangé le restant du plat d'hier, nous restons devant la télé. Puis, presque à seize heures, l'eau est enfin à quelques centimètres du bord. Nous nous sommes hâtés de nous mettre en maillot de bain. Je monte sur l'échelle car la piscine est grande et haute.

— Ne te mets pas d'un coup entièrement dans l'eau. Tu dois rafraîchir ton corps petit à petit, tu es trop chaud.

Alors que je suis en train de rescendre l'échelle de l'autre côté, je m'arrête. Je cligne rapidement des yeux en relevant mon regard vers Minho.

— Quoi ?

— Tu viens de me faire un compliment là ?

Je vois à son expresion du visage confuse, qu'il n'a pas compris ma blague.

— T'《 es trop chaud 》.

Il me fixe d'un regard faussement méprisant en penchant sa tête sur le côté. Je pouffe de rire et il m'imite. Je suis alors ses conseils et rentre doucement dans l'eau. Il me suit et fait de même. Après s'être habitués à la température de l'eau, nous nageons tranquillement puis nous jouons en s'arrosant mutuellement. Nous restons toute l'après-midi dans la piscine. Puis, nous allons dans l'atelier pour émailler nos pièces avant de les remettre à cuire. Juste après, Minho nous fait des salades composées pour le dîner.

— Je vais prendre ma douche. Tu m'attends dans ma chambre ?

— D'acc.

Des chansons résonnent désormais dans la salle de bain. Je me retiens de chanter. Je n'ai pas envie de reparler de ça avec Minho. Sous l'eau, je me détends et je prends le temps de réfléchir. La seule pensée de me retrouver seul avec Minho me donne des frissons. Les baisers que nous avons échangé hier étaient un vrai plaisir. J'aimerais initier quelque chose. Nous n'avons pas eu l'occasion de reparler de ça mais je ne veux pas faire comme si rien ne s'était passé. En sortant de la douche, je m'habille d'un short et d'un large tee-shirt blanc qui s'arrête jusque en-dessous de mon fessier. Je passe rapidement la serviette dans mes cheveux mais je les laisse humides. Je me dirige ensuite vers ma chambre.

Minho est assis sur mon lit. Il s'est changé. Il porte un short gris foncé en tissu. Il est torse nu et je dois me faire violence pour ne pas admirer son torse. Son dos repose contre le mur, ses yeux regardent l'écran de son téléphone et ses doigts tapotent rapidement celui-ci. Il doit sûrement envoyer des messages. J'entre et m'assoie sur matelas, contre la tête du lit. Ainsi, je suis prêt de lui et je peux mieux le regarder contrairement à si j'étais juste à côté de lui. Il éteint son téléphone et lève sa tête vers moi.

— Tu parlais à des amis ?

— Non, à ma mère. Elle me demandait comment ça se passait.

— Et tu lui as dit quoi ?

— Que c'était plutôt bien, dit-il avec un sourire taquin.

— Donc, tu ne regrettes pas d'être resté ici ?

— Mmh, non, répond-t-il après avoir fait semblant d'hésiter.

— Au fait, comment sont tes potes ?

— Pourquoi ?

— Ça m'intéresse ?

— Ils s'appellent Chris et Seungmin. Le premier s'entend bien avec plein de personnes. Il est très sociable. Il est du genre à aimer se poser et parler pendant des heures de tout et de rien. Seungmin, il est plus comme moi, il ne parle pas à beaucoup de monde. Il aime faire des blagues toujours aussi nulles et adore nous taquiner Chris et moi.

— Ils ont l'air cool !

— Ouais et ils le sont. Et toi, tes amis ?

— Ceux dont je suis le plus proche sont Felix et Jeongin. Felix est quelqu'un de très solaire, il te transmet sa bonne humeur en un sourire. Jeongin est quelqu'un de confiance, tu peux tout lui dire et jamais il ne te jugera. Il est aussi du genre à taquiner.

— Je trouve qu'ils te correspondent bien.

— D'ailleurs, avec ce que tu connais de moi, tu me definirais comment ?

— Mhh... Tu mets facilement à l'aise. J'imagine aussi que t'es très attentionné avec tes proches. Je pense qu'on peut te faire confiance. Ça ne me gênerait pas de parler avec toi toute une nuit.

— Woah, je suis touché, dis-je exagérément en mettant mes mains sur mon cœur, bien que je l'étais vraiment.

— Mais je ne te connais pas encore assez.

— Tu veux en savoir plus sur moi ? demandé-je, d'humeur joueuse.

— Oui.

L'honnêteté s'entend dans sa réponse et ça me rend heureux. Ce n'est pas juste un jeu, il veut vraiment apprendre à me connaître.

— Tu as des questions en tête ?

— Est-ce que tu aimes vraiment dessiner ?

De toutes les questions qu'il aurait pu me poser, celle-ci je ne m'y attendait pas. Je ne comprends pas pourquoi il me demande ça. Il connaît la réponse. Je lui ai même montré mes dessins.

— O...oui. Pourquoi je dessinerais sinon ?

— Pour t'occuper ? Ou pour... Non, rien. C'est quoi ton plus grand secret ?

— Ah...

Je baisse les yeux. J'en ai un mais suis-je vraiment prêt à lui en parler ? Je ne l'ai jamais dit à personne volontairement. Je sais qu'il est quelqu'un de bien mais je ne peux m'empêcher d'avoir peur de ce qu'il va en penser. Même s'il reste gentil et respectueux avec moi, il peut trouver ça bizarre.

— Tu n'as pas envie d'en parler ?

— Tu me promets que tu ne jugeras pas ?

— Bien sûr.

J'attrape le coussin à côté de moi et le pose sur mes cuisses. Je soupire en triturant la taie d'oreiller. J'ai peur de lui dire mais je lui fais confiance. Je ne sais pas comment j'ai pu en aussi peu de temps mais j'ai envie de croire que son regard sur moi ne changera pas.

— J'aime faire quelque chose de peu commun... pour les hommes, avoué-je en accrochant mon regard au sien.

Ses yeux sont troublants, son regard perçant. J'ai l'impression qu'il arrive à lire en moi comme dans un livre ouvert. Il cligne des yeux, ses longs cils touchant ses pommettes. Puis, d'un léger mouvement de tête, il m'invite à poursuivre.

— J'aime mettre du vernis sur mes ongles, finis-je dans un souffle.

Son regard descend sur mes mains, détaille mes doigts qui jouent avec la taie d'oreiller. Je ne sais pas où me mettre. Ses yeux rencontrent de nouveau les miens et avec soulagement, je n'y vois aucun jugement.

— Pourquoi tu n'en as pas alors ? demande-t-il simplement, comme si c'était quelque chose de commun.

— Parce que je n'ose pas... J'ai peur de la réaction de mes parents. De mon père surtout.

— Pourtant il a l'air cool.

— Mon père est quelqu'un de bien, il a du mal avec ce qui diffère de ce qu'il a connu quand il était plus jeune mais il veut toujours essayer de comprendre et il arrive à changer sa façon de penser. Je l'admire beaucoup pour ça mais je ne peux m'empêcher d'appréhender sa réaction.

— Je pense que tu devrais en parler. Mais je peux comprendre que tu n'oses pas. En attendant, tu peux toujours en mettre avant qu'ils ne reviennent ?

— Toi ça ne te choque pas ?

— Non, je m'en fous. Tu fais ce que tu veux. Je ne vois pas pourquoi le vernis ne devrait être que pour les femmes.

J'expire soudainement bruyamment en me laissant aller un plus plus vers l'arrière. Minho a l'air étonné, il me regarde de ses grands yeux curieux.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Je suis soulagé.

— Ah. Jisung, j'aimerais que tu sois complètement à l'aise avec moi. Tu peux tout me dire et j'aimerais que ne sois pas gêné de faire ce que tu veux même si je suis là.

— Sûr ?

— Mh.

— Toi aussi alors ?

— Bien sûr mais dépuis le début je suis plutôt à l'aise avec toi.

— Tant mieux alors.

— Jisung, t'as rêvé de quoi hier ?

— Pourquoi ?

— Juste, réponds-moi.

— J'ai... j'ai rêvé de toi...

Le beau blond sourit, comme si c'est la réponse qu'il attendait. Il se redresse et se penche même vers moi. Sa main dégage les mèches brunes devant mes yeux.

— Moi j'ai rêvé qu'hier ne s'arrêtait jamais. Alors si tu veux bien, j'aimerais continuer.

Son pouce passe sous ma lèvre et je souris. Je n'attends que ça, de retrouver ses croissants de chair. Sa main se pose sur ma mâchoire et je me rapproche de lui pour faciliter les retrouvailles de nos lèvres affamées. Je suis le premier à franchir le pas. Mes lippes rejoignent les siennes et ensemble, elles se meuvent agréablement. Mon ventre se serre, mon cœur s'emballe et quelques frissons parcours mon dos. Ma main droite se pose automatiquement sur son torse musclé. Je peux sentir sa peau à la fois douce et brûlante sous la pulpe de mes doigts. Mon autre main s'accroche à la taille de Minho. Je la serre et la tire vers moi pour encore nous rapprocher.

— Dors ici ce soir, murmuré-je contre ses lèvres, presque comme une supplication.

— Je ne comptais pas partir.

Je ne sais pas comment nous nous sommes rapprochés aussi vite. Pourtant je ne regrette rien de ce qu'il se passe. Chaque instant près de Minho fait vibrer mon cœur et me remplit de joie. J'ai l'impression de pouvoir être réellement moi et si l'espace d'un instant, nos baisers lui permettaient d'être le personnage principal de sa vie alors j'en serais ravi.

🌊🦋🫧

Hey~
Le Minsung est enfin seul~

Dans ce chapitre on en apprend un petit peu plus sur Jisung et Minho !

Au fait merci beaucoup pour les 300 vues hiiii 🤍

À Samedi 🤍