Chapitre 2: Souffrance

Odessa

L'endroit où Mars m'emmène a un sol en bois clair verni et ses murs sont immaculés. Il est presque vide, sauf des choses bizarres que je vois brièvement, car je me débats comme une furie maintenant. Mars me fait violemment tomber et j'ai à peine le temps de crier à cause du choc, qu'il se met sur moi. Tout en m'écrasant de son poids, il m'enlève mon sac rudement puis se lève. Il semble prendre quelque chose accroché au mur et me retourne avant que je ne pense à réagir. Il m'écrase à nouveau et trouve ensuite le moyen de m'attacher les mains en avant avec une corde noire.

J'ai tellement mal et je suis si submergée que je ne tente pas de résister. Même si je l'avais voulu, sa rapidité m'en aurait empêché. Il met fin à une de mes sources de douleur en se relevant enfin. Il me tire ensuite par le bout de corde qui pend de mes liens. Il se finit par une boucle en métal. Je ne veux pas savoir ce qu'il se passe, surtout en apercevant le reste de la pièce. J'avance et devant moi, là où Mars me tire comme si j'étais un animal, il y a comme un système de cordes. L'une d'elle pend depuis le plafond pour tomber dans le vide vers le niveau de mes genoux.

Rapidement, Mars lie la boucle de ma corde à celle de la corde qui pend puis s'éloigne. Je reprends soudain le contrôle de mes jambes affaiblies par la peur pour courir inutilement. Pour me condamner la corde se tend à mon deuxième pas. Je suis sur le point de me retourner pour savoir où est passé l'homme des enfers, quand soudain je retiens ma respiration à cause du choc. Je suis violemment traînée au sol puis tirée vers le haut par les poignets. Par mes liens.

Je flotte au-dessus du sol et c'est vraiment inconfortable, je sens mes muscles se tendre beaucoup trop. Je sais que ça va empirer, je sens la douleur arriver. Je grimace de souffrance.
Après un moment où mon estomac me brûle d'angoisse, je sens quelque chose approcher. J'ouvre les yeux que j'avais fermés par peur et pour oublier où je me trouve. C'est devant le regard tacheté de Mars que je me trouve bien.

Il n'a toujours pas enlevé son masque, mais son manteau et son sweat si. Il est en débardeur noir. Les lignes de ses muscles sont plus visibles avec le léger bronzage de sa peau. Oui, comme je l'avais deviné il est assez musclé...plus fort. Même si je trouve le moyen de me détacher par un miracle fou, je vais définitivement perdre contre lui. Ce n'est pas un flash news. Enfin peut-être que si je vise l'entrejambe...
J'arrête net la naissance de mon sourire quand je me souviens de la situation en le voyant approcher.

Il m'observe. Derrière lui, je remarque la table à laquelle je ne faisais pas attention, car elle était dos à moi tout à l'heure. Elle est blanche et ressemble à quelque chose qui fond. Ça contraste avec les choses noires dessus. Je ne vois pas bien, on dirait...
Oh non. Non, non, non. Mon estomac se tord et mon cœur s'emballe. Ma respiration accélère, mais j'ai aussi l'impression que ma poitrine est compressée.

Mes bras me font encore plus mal en se contractant, comme pour s'enfuir. La colère face à mon corps me faisant souffrir me pousse à crier:
-Laisse-moi partir putain! T'as trouvé le nom du dieu de la guerre pour ton surnom débile, mais c'est quoi ta guerre hein?! Torturer une pauvre fille?! Tout ça, c'est une putain de blague ou quoi?!

Il me répond:
-Je suis pas un dieu, mais je peux être la guerre. J'ai même pas encore commencé et tu me cherches. Tu sais dans d'autres circonstances, j'aurais pu te faire crier autrement, mais on dirait que tu préfères la douleur.

C'est dégueulasse. Il s'approche de moi, je suis suspendue tellement haut que le dessous de ma taille lui arrive à la tête. Il se met donc à caresser mes jambes nues et remonte jusqu'à mon genou. Il soulève un peu ma robe ajustée s'arrêtant juste au-dessus de mon genou. Putain, putain non. Je donne un coup de pied, mais il l'esquive rapidement. Quand je recommence, il agrippe ma cuisse fermement, en enfonçant bien sa main pour me tenir. Il soulève encore un peu mon vêtement à cause de la façon dont il me tient et je retiens mon souffle.

Je suis sûre qu'il se doute de ce qu'il fait ce putain de pervers. Pour une fois que je porte une foutue robe, maintenant je le regrette. Cela encore plus en le sentant carrément attraper le tissu élastique orange de ma robe pour la relever. Malgré mes tremblements, je me débats de toutes mes forces, donc il s'éloigne en disant:
-Ok, j'avais la flemme, mais t'as gagné.

Mon anxiété me broie le ventre pendant qu'il va vers la table au design étrange. De derrière la table sur laquelle il se penche, il sort quelque chose avec lequel il revient. Une corde. Au moins, ce n'est pas un couteau ou l'un de ces instruments de torture. Je ne me laisserais pas faire pour autant. Je crie en m'agitant:
-N...non! Non!

J'essaie de bouger, mais il coince mes jambes entre son bras et son torse et trouve le moyen de faire ses nœuds maudits à mes pieds, qui m'immobilisent. Je m'arrête de crier quand il me lâche. J'essaie de bouger, mais bien sûr c'est inutile. Il se remet à relever ma robe alors que je respire rapidement. Je suis sur le point de pleurer d'impuissance lorsque je dis:
-S'il te plait...

Il ne m'écoute pas et mes premières larmes coulent, mais il s'arrête quand ma robe est à ma taille. J'ai envie de me cacher, mais je ne peux pas et je veux à peine imaginer la suite. Il n'y a qu'un morceau de tissu pour me protéger. Non, je ne veux pas y penser, je ne veux plus être ici. Je le regarde et il semble pensif une seconde en observant mes jambes. Mes bras recommencent à me lancer, mais il y a tellement de choses que ça passe au dernier plan. Il s'éloigne et tire sur une autre corde qui me baisse un peu. Je gémis de douleur et ferme les yeux. Je les rouvre sur Mars qui revient de la table avec un des instruments qui devaient se trouver dessus. J'ai la chair de poule et suis prise d'une peur primaire. Je m'agite de toutes mes forces en criant:
-Non! Non! Me fais pas de mal s'il te plaît! Je vais le faire, je ferai ce que vous voulez!

Il attrape une de mes cuisses assez fort et déplace un peu ma culotte, pour révéler le côté de ma fesse. Mon cœur fait un plongeon et je tremble terrifiée, ce qui affaiblit les mouvements de mon corps, cela ne semble pas le perturber, il dit alors :
-Plus tu bouges, plus ça fera mal, tu choisis.

J'hésite, mais m'arrête puis d'un coup je crie à cause de ma souffrance. Sur la peau sur le côté de ma fesse, je sens une douleur comme quand je me rappe, mais pire. Elle est froide et piquante avant de brûler sur son passage. Je hurle:
-Stop!

Je bouge un peu, mais il me tient et ne s'arrête pas. Mes mouvements ne font qu'empirer la façon dont l'instrument me blesse. Je bouge moins en criant:
-Ah! Non! Non!

Il continue de tracer la douleur lentement et pendant que j'inspire et expire trop rapidement mes larmes coulent. Je trouve le moyen de calmer mes poumons et de serrer la mâchoire en gémissant de douleur. Il me dit d'un ton moqueur:
-Tu peux te laisser aller, l'isolation est très bonne à Elys. On le sait tous.

Ce fait connu est même devenu une blague locale, mais là ma souffrance brûle le concept même de rire. La douleur embrase doucement ma peau, tout en tambourinant dessus. Quand il s'arrête enfin, je veux mourir. Je devrais le supplier de ne pas continuer, mais je me contente de respirer profondément, trop emportée par la souffrance. Je crois même transpirer.

Malheureusement pour moi il reprend. En moi, je n'ai même plus de quoi crier. Le seul son que j'arrive à émettre est un gémissement. À un moment, il s'interrompt à nouveau et je m'arrête de respirer une seconde. C'est un jeu cruel de s'arrêter pour reprendre.
J'attends que cela arrive et il le fait. J'ai l'impression que les secondes sont des minutes et sanglote en sentant le métal meurtrir ma chair. Pendant que ma tête tourne il s'arrête et je hoquète tandis qu'il me lâche et s'en va. Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça? Quand je rouvre les yeux et que mes larmes ne me brouillent plus la vue, il est revenu.

Je grimace en sentant du froid piquant sur ma peau ravagée. Ce n'est pas de l'alcool brûlant, mais le contact reste douloureux. Maintenant, il prend des photos de ma blessure. J'ai atterri avec des putains de cinglés. Il met un pansement sur la zone. Il n'est pas géant, même si j'ai l'impression que Mars m'a coupé de partout. Ce dernier s'approche devant moi et je tressaille instinctivement. En regardant le téléphone, il me dit:
-T'inquiètes pas, je vais pas me branler dessus. Je préfère la vraie vie et les choses moins sanglantes. Je voulais juste te montrer mon œuvre.

Il me montre l'écran et ma plaie me choque. Sur ma peau marron foncé, il y a des lignes gonflées d'où perlent des gouttes de sang. Elles menacent de se remettre à couler. Le tout semble faire une forme. Avec la gorge en feu à force de crier, je la nomme faiblement:
-Un XP?

Comme les points d'XP dans les jeux vidéos? Non. Il y a un cercle autour, un très douloureux. Ça ressemble plus à cette vieille façon d'écrire que l'on rigole, avec sa langue dehors. Elle date d'avant les émojis. C'est un smiley. Une moquerie. Je le regarde et il répond à travers son foutu masque:
-Tu voulais qu'on te lèche le cul pour bosser pour nous? C'est ma réponse. On sera pas obligés de le faire. Parce qu'on n'est pas à ta botte. C'est toi qui bosse pour nous maintenant.

Quoi? Qu'est-ce qui ne va pas chez lui? Il croit qu'il a tout cassé avec sa réplique de merde et son dessin? Il est complètement fou. Il s'éloigne vers la table. Mon anxiété remonte et mes bras douloureux se tendent. À mon soulagement, de la table il sort seulement ma boîte de macarons. Il a dû la voler tout à l'heure. Il me lance:
-T'inquiètes pas j'en prends qu'un, même si j'ai appris que cette cliente les aimait forts. J'ai une bonne tolérance. Je serai assez lucide pour te surveiller. Enfin, je risque de dormir bien détendu, surtout si t'as encore utilisé de la Green cloud.

Il ricane et ajoute:
-Mais ça t'aidera pas à t'échapper. Je dormirais pas bien à ce point. Au fait, je voulais juste savoir si le vert était de la pistache? Je déteste cette merde dans les macarons. Alors?

J'ai intérêt à répondre, mon corps est en feu. Je ne peux pas en supporter plus. La voix affaiblie je dis:
-C'est du matcha.

-Ok.

Il a l'air tellement moins tendu maintenant qu'il m'a fait souffrir. Il s'éloigne sûrement pour manger sans montrer son visage sûrement hideux. Il compte le cacher tout le temps? Il se sent mieux avec ou c'est de la paranoïa? Qu'est-ce que j'en ai à foutre? J'ai mal à cause de lui. Il revient ensuite en disant:
-Tu mérites bien ton fric.

Il me fait descendre et je tombe misérablement en gémissant de douleur. Au sol, je me dis que j'ai juste envie de rester comme ça pour toujours, à cause de la douleur dans mes bras et de ma fesse en feu. Il s'approche et je le regarde me détacher les mains et les pieds. Il recule et m'observe comme s'il attendait. J'essaie de me lever et m'effondre. En me voyant ainsi, à bout de force, il me lance:
-Aller debout, t'es pas un veau que je dois aider.

Remontée, je réessaie et arrive à me tenir debout. Je ne peux pas cacher la haine dans le regard que je lui lance. Je pourrais jurer qu'il sourit. Il me conseille:
-Tu devrais essuyer toutes tes larmes. Ça te donne l'air encore plus faible. Déjà que Sirius ne parie pas beaucoup sur toi.

Il s'éloigne et je le suis lentement. Il ne me traîne même pas. Il sait que j'ai perdu.

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