ℭ𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒𝟖

















































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           EN UNE DELICATE ondée de baisers, l’amour a touché Camelot. Sa pluie fine et douce a éclos sur les rues de la capitale, la happant dans son aura épaisse et réconfortante.

           Quelques sortilèges et les rues se sont pavées de fleurs. Les arbres se couvrent de nuages roses et les rues sont enchantées de douces mélodies.

           Camelot entier disparait sous le rose et le blanc de l’amour. Cela, en l’honneur des fiançailles royales qui me lient à Eren.

           En ce jour ensoleillé, je vais épouser mon âme-sœur.

           Un sourire étire mes lèvres et un soupir émerveillé les franchit. Observant mon reflet dans le miroir de pieds dont le cadran est emmêlé de lierre, je souris.

— Vous êtes vraiment belle, madame.

           Les paroles de Pomme glissent sur moi.

           Mes épaules, dénudées, encadrent des clavicules réhaussées de traits irisés. Sous elles, deux manches jaillissent à la manière de celles d’un kimono. D’un blanc ivoire, les tissus s’enchainent en drapés, coulant jusqu’à mes jambes.

           Le bustier de ma robe, près de la poitrine, s’écarte en une jupe fluide suivant le moindre de mes pas. Je ressemble à une créature enchantée, enchevêtrée de soie d’or et d’ivoire.

           Quelques fleurs des mêmes teintes sont plantées sur ma tête. Un maquillage élégant a été pratiqué dans les mêmes teintes.

— Et je suis aussi très nerveuse.

           Mon estomac se noue quand je déglutis péniblement. Dans le reflet, je vois la tête blonde de ma suivante sourire.

— Il n’y a aucune raison d’être nerveuse. Vous allez être splendide, je vous l’assure.

           Essuyant mes mains moites sur le tissu, j’acquiesce à toute vitesse. Oui. Il n’y a absolument aucune raison que cela ne se passe pas bien.

           Eren et moi allons-nous lier… Devant le royaume entier.

           Mon cœur bat à toute vitesse et je chuchote :

— Bien. Le grand jour est venu.































           Aujourd’hui, je me complèterai devant les Dieux.

           En signe de paix, aucune épée n’orne mon torse cintré d’une épaisse ceinture de cuir s’étendant du dessus de mon nombril jusqu’à ma taille. Une chemise de soie émeraude, rappelant la teinte de mes yeux, m’habille.

           Partant de mes épaules, une cape danse dans mon sillage au moindre de mes pas.

— Votre Altesse.

           Telles de douces ondées, des rideaux blancs et non opaques habillent les rideaux. En leurs pieds, des bouquets de fleurs aux teintes roses et claires s’étendent, envahissant la salle. Du plafond au sol en passant par les murs, il me semble que tout de la salle du trône n’est plus que roses et pétunias.

           Puis, des bancs s’étalent. Leurs bois, parsemé de lierres, s’articulent en rangées distinctes laissant un long couloir tracé par un tapis blanc, sur le sol de marbre ocre. Sur ce dernier, ma fiancée arrivera bientôt.

           Mon cœur bat à toute vitesse.

           Les bancs sont remplis et les convives, nombreux. Des regards sont braqués sur moi et multiples sont les éventails que l’on agite, tentant d’attirer mon attention.

           Cependant, je ne vois rien.

           Debout sous ces arcades de roses, je patiente. Dans mon dos, un mage silencieux attend la venue de ma tendre et chère afin de nous lier.

           Soudain, la rumeur des conversations se tait. Le silence revient. Une douce musique s’élève. Je redresse la tête.

           Oh…

           …Qu’elle est belle.

           Somptueuse créature chutée depuis les cieux, mélifluente aura caressant l’assistance, sa beauté a toujours eu cette universalité apodictique. Ses yeux coruscants accrochent les miens, infiniment délicats.

           Bon sang, qu’elle est magnifique.

           La lune ne brille la nuit qu’en songeant combien il serait barbare de soustraire sa beauté au monde. Et la puissance du soleil ne caresse la terre qu’à cause d’une folle quête de la perfection.

           Un jour, il réalisera qu’elle se situe juste-là, devant moi. Et sans doute, à ce moment-là, il s’éteindra.

           Elle s’avance jusqu’à moi, seule.

           Dans ses mains, un bouquet de pétales d’or entouré d’un drap blanc brille. Unique, splendide.

           Et pourtant, on le remarque à peine tant la beauté de celle qui le porte est immense.

— Par tous les saints…

           Ma gorge est sèche quand je souffle cela.

           Plus elle s’approche, plus mon cœur s’emballe. Bientôt, elle arrive à ma hauteur. Le protocole voudrait que je ne bouge pas.

           Cependant je ne peux résister. J’ai besoin de la sentir.

— Tu es époustouflante, je lâche en saisissant sa main, l’aidant à monter jusqu’à moi. Tu es vraiment magnifique, à un point que…

— Si nous sommes réunis aujourd’hui, m’interrompt soudain la voix du mage. C’est pour célébrer l’union de deux âmes.

           Elle rit doucement en voyant mes joues rougir. Je ne m’attendais pas à être interrompu si brutalement. Un instant, je crois que je me vexe. Mais la beauté de son rire m’apaise.

           Elle se place devant moi. A la lueur du soleil filtrant par les hautes vitres, je peux encore mieux voir son infinie beauté.

           A mon oreille, les paroles du mage ne sont qu’un bourdonnement. Je ne l’écoute pas, je n’y arrive pas. Sa beauté absorbe mon attention. Je me fonds dans la façon qu’a son nez d’inspirer le parfum fleurie des lieux, ses yeux d’analyser mes traits, ses mains de se refermer sur ce bouquet.

           Bon sang… J’aimerais figer cet instant.

— Oui, je le veux, murmure-t-elle soudain.

— Et vous, Votre majesté Eren Jäger, consentez-vous à prendre (T/P) (T/N) pour épouse ?

— Oui, je le veux, je réponds aussitôt.

           Elle sourit.

— Les Dieux vous bénissent, vous et cette union. Je vous déclare mari et femme.

           Il soupire.

— Vous pouvez embrasser la mariée.

           L’une de mes mains se glisse sur sa joue, dissimulant son visage aux yeux du public. Je ne veux que personne ne puisse regarder ce baiser. Il s’agit là de la signature de notre union.

           Elle nous appartient. A nous.

           Alors, dans un geste infiniment doux, mes lèvres trouvent les siennes et je l’embrasse. Sa chaire se presse à moi, me complétant enfin. Mon cœur fonds dans le sien et son corps m’appelle.

           Mais je me retiens. Nous devons encore nous montrer au peuple.

           Me reculant, j’observe ses yeux brillants. Des larmes d’émotion allument son regard et mon cœur bat à tout rompre. Ma poitrine se gonfle de joie et euphorie face à l’épanouissement se lisant sur ses traits.

           Je l’aime. Tant.

           Soudain, je réalise à quel point les applaudissements et sifflets sont bruyants, autour de nous. La cour nous acclame.

— Il est temps que mon peuple rencontre ma femme, je chuchote.

           Montrant le dos aux personnes sur les bancs, nous regardons le mage qui s’écarte. Le tapis ayant mené (T/P) jusqu’ici passe sous l’arcade de roses où nous nous trouvons avant d’atteindre le fond de la pièce. Là, une large fenêtre jaillissant du sol s’ouvre, donnant sur un balcon ouvragé.

           Ma main se glisse dans celle de ma femme qui la presse avec force. Une douce chaleur m’embaume à ce contact.

           Nous marchons d’un même pas.

— Prête, mon amour ? je demande. Depuis le temps que je veux te présenter mon peuple.

           Elle rit doucement. Mon cœur s’emballe à ce son.

— Prête, mon ange.

           Ce surnom… Mes joues chauffent mais je tente de faire abstraction du torrent de chaleur déferlant en moi.

— Et nous voici…

           Le soleil m’éblouit un instant quand nous franchissons le seuil. Le tapis devient pierre et l’air de l’extérieur de presse à nous.

           Camelot s’étend devant notre regard.

           Nous plantant sur le balcon, nous pouvons voir l’étendu du royaume. Le palais se trouvant sur une colline, il se perche, visible par tous.

           Une foule est amassée en contrebas. Mêlée de femmes, hommes, enfants, âgés, écuyers, bourgeois… Tout se confond dans ce pêle-mêle hurlant et souriant.

           Tournant la tête, je regarde mon épouse.

           Aussitôt, je me gonfle d’allégresse et ne peut réprimer un sourire. Elle est heureuse. Son visage est recueilli et des larmes perlent sur sa joue. Elle est émue, emplie de joie.

           Alors en effet, je suis complet.

           En contrebas, le peuple l’acclame. A perte de vue, une marée humaine a envahi les rues pavées de fleurs roses et blanches. Ils sont là pour elle, pour lui montrer, témoigner leur amour.

           Quelque part, je savais que nos chemins se lieraient à nouveau un jour. Là est la raison pour laquelle, quand Mikasa prenait ses traits, je me suis refusé à me marier publiquement à elle.

           Car ce moment ne lui revenait pas. Elle ne le méritait pas. Personne ne le mérite.

           A part mon épouse.

— (T/P), je chuchote.

           Elle se tourne vers moi, les yeux brillants.

— Je sais que tu rêvais que la peuple te reconnaisse à ta juste valeur. J’espère que ce moment t’aidera à te prouver que tu es ma reine, mais aussi celle de mes sujets.

           Une lueur embellit son regard, infinie. De ma cape, je sors une couronne sertie d’émeraude et entrelacé dans un travail ouvragé.

           Elle s’illumine en la voyant.

— Je t’aime, Votre Majesté, je chuchote.

           Là-dessus, je dépose la couronne sur sa tête.

           La foule crie d’autant plus. Elle la regarde avec amour, fière. Je ne peux m’empêcher de l’être aussi en voyant ce sentiment d’accomplissement.

           Elle a raison de gonfler le torse. Elle le mérite.

— Je t’aime aussi, Votre Majesté.

           La couronne brille sur sa tête. Elle lui sied bien. Sa royauté s’impose comme une évidence. Et mon amour pour elle aussi.

           Mes mains saisissent les siennes.

           Bon sang, je n’arrive pas à y croire… Mais ma chance est absolue, complète.

           Elle est ma femme.








































. . . ♕ . . .
enfin ensemble
devant les dieux
hehe
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