ℭ𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟐




























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             CELA FAISAIT UNE ETERNITE que je n’avais connu de réveil aussi doux. Mon corps est lové chaudement sous des draps, deux bras forts l’enroulent et mon visage est figé dans le creux de l’épaule du brun. J’inspire une pleine bouffée de son parfum, un mélange de sueur et de cire de bougie.

— Je te déconseille de faire ça, sourit-t-il. Je sens pas la rose le matin.

— Tu sens le parfum que j’aimerais respirer chaque matin jusqu’à ma mort.

             Sa main passe sur mon crâne, le cajolant et il sourit. Je fais de même en fermant les yeux. J’aimerais rester dans cette position jusqu’à la fin des temps. Jamais je ne me suis sentie aussi détendue, insouciante, aimée et choyée.

— Dis, murmure-t-il, tu penses que tu aimerais devenir mon bras droit ?

             La main d’Eren se glisse sous mon menton. Relevant ma tête, il me force à le regarder. Son visage est légèrement gonflé mais le sourire l’étirant le rend encore plus beau que d’habitude.

— Ton bras droit ? Tu veux dire le même poste que celui occupé par Livai ?

             Il acquiesce. Mon cœur bat à toute vitesse.

             Jamais quiconque ne m’a traitée avec autant de considération, de décence et de respect. Mon empereur qui reconnaissait mes capacités de soldate ne percevait en moi qu’un levier pour sa réussite. Erwin qui n’avait de yeux que pour mes traits physiques, reniait l’être humain sous mon visage. Livai ne m’a jamais perçue qu’en danger et les membres de mon peuple, en traitresse.

             Eren me voit tout entière. La femme. La prisonnière. La traitresse. La stratège. La manipulatrice. Il voit tout.

             Sans doute plus que moi-même lorsque je croise mes yeux dans le miroir.

             Oui. Il voit tout. Mais je sais qu’il ne me juge pas. Il se contente d’observer. Une curiosité naturelle faisant scintiller l’émeraude de ses yeux.

— Tu serais prêt à m’accorder un tel privilège ? je demande.

— Ce n’est pas un privilège. Tu es sans nul doute le meilleur stratège que j’ai jamais rencontré. Livai, doué pour les combats, ne te vaut pas dans cet art. Tu es resplendissante, intelligente et…

             Sa main se pose sur ma joue. Son pouce caresse ma pommette.

— …Et j’ai vraiment, profondément, besoin de toi.

             Ses paroles m’ont touchée au plus profond de mon être. Un frisson me parcourt et je ne peux m’empêcher de plaquer mes lèvres au siennes, avalant sa bouche avec passion. Sa langue s’enroule autour de sa jumelle et il rit en basculant par-dessus moi. Je pouffe à mon tour, sentant ses baisers se poursuivre jusqu’à mon cou. 

             Ses bras s’enroulent autour de mon corps mes tétons se pressent aux siens à travers le tissu.

— Vous pourriez arrêter, s’il-vous-plaît ?

             Brutalement, nous nous redressons. D’un même geste, nous nous tournons vers la porte d’entrée, les yeux écarquillés. Armin s’y tient, sa peau rouge écarlate sous ses cheveux d’or et ses yeux bleus fixant un point dans le vide.

— ARMIN ! s’exclame Eren.

— Désolé, je voulais pas vous déranger. Mais la soirée d’hier était mouvementée et beaucoup attendent aujourd’hui des explications. Donc Mikasa et toi devriez vous habil…

— Ce n’est pas Mikasa, Armin.

             Le blond nous regarde enfin et ses yeux s’écarquillent en trouvant mon visage. Il détourne ensuite à nouveau les yeux, plus brutalement encore, et ses oreilles parviennent à rougir plus intensément.

— Navré ! Je savais pas ! Vraiment, désolé ! Je suis terriblement désolé, je croyais que…

— Que c’était Mikasa, j’ai compris, je le coupe. Arrête de t’excuser, c’est vraiment loin d’être grave.

             Il acquiesce et tourne les talons. Je ris doucement en regardant son embarras le poursuivre jusqu’à ce qu’il sorte de mon champs de vision. Il n’a même pas songé à nous donner plus d’informations sur qui exactement nous attend patiemment.

             Un bras s’enroule autour de ma taille, m’attirant en arrière. Je pouffe de rire quand Eren enfouit son visage dans le creux de mon épaule, m’embrassant avec véhémence.

— Eren ! Ils nous attendent !

— La seule personne que je refuse de faire attendre, c’est toi, chuchote-t-il. Alors qu’ils attendent.

             J’éclate de rire en le laissant m’allonger sur le sol. Il empoigne mes hanches, les caressant tout en m’embrassant. Puis, il finit par se dresser sur ses coudes, me surplombant. Là, son regard se fait plus doux tandis qu’il me détaille. Je souris, légèrement grisée par l’amour que je lis dans ses prunelles.

             Doucement, il caresse ma joue.

— (T/P), à propos de Mikasa…

— Dis-moi, je chuchote.

— Elle et moi avons grandies ensemble. Je pensais donc que j’allais naturellement l’épousée parce qu’elle est la femme avec lequel je m’entendais le mieux et je supposais que c’était ça, l’amour. De bien s’entendre avec quelqu’un.

             Il caresse distraitement ma joue et ses yeux louchent sur mes lèvres.

— Mais ma rencontre avec toi m’a montré que c’était tout à fait différent de ce que je m’imaginais.

             Je prends doucement son visage en coupe et dépose mes lèvres sur les siennes. Son front touche le mien et mes bras s’enroulent autour de sa nuque. Il fait de même autour de mon dos. J’inspire à nouveau profondément son parfum.

— Je ne suis pas jalouse, Eren. Ne t’en fais pas.

             Il pousse un soupir de soulagement. Puis, finalement, il se relève. Je le regarde enfiler en toute hâte des vêtements en fronçant les sourcils. J’avais cru comprendre qu’il prenait des bains tous les jours.

— J’en prendrais après ma réunion de ce matin, explique-t-il en croisant mon regard. Mais je sens que ça va être du sport donc inutile de se laver juste avant.

             J’acquiesce simplement, comprenant son point de vue. Je fais donc de même puisque je compte l’accompagner. Bientôt, nous nous retrouvons en dehors de la chambre et marchons d’un même pas en direction de la salle du trône. La couronne sur la tête, Eren pénètre la vaste pièce la tête haute.

             Tous les regards se tournent vers nous. Nous remontons le long tapis pourpre fendant la salle jusqu’au trône imposant d’or disposé au fond. A sa droite, Livai se trouve. Sa mâchoire se contracte lorsqu’il me voit.

             Un concert de murmures s’élève. Je reconnais quelques nobles dans la salle et chevalier. Eren s’assoit sur le trône sans prêter attention aux exclamations qui se font encore plus insistantes. Je me mets à sa gauche.

             La foule devant nous est composée d’une dizaine de personnes. Quelques sourires épanouis, froncements de sourcils et airs hagards nous font face. Mais Eren ne se démonte pas. Pas même lorsque Mikasa et Armin apparaissent, tout en armure, parmi les autres chevaliers.

             Il prend une profonde inspiration et déclare simplement :















— Votre roi vous écoute.






































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j'espère que vous
avez bien profité
ptdrrrrr
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