- 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢𝐞 𝟏
inspiré de la chanson "Soldier, Poet, King" par "The Oh Hellos'
tw - Meurtres donc présence de la mort, sang, violences physiques, mention de pornographie, coup d'état, language familier, manipulation
Il existe dans le pays d'Elog,
une légende.
Cette légende inclut un Soldat ne se battant qu'avec une puissante épée, un Poète ne se battant qu'avec ses mots et un Roi dont la couronne lui permettait de se battre envers et contre tous.
Cette légende se transmet au travers des âges, et, bien qu'elle ne soit qu'une légende certaines personnes y croient encore.
Cette légende, d'après le royaume est fausse.
Mais, et si le gouvernement se trompait ?
Ce ne serait pas la première fois.....
Une grand-mère se balançait sur sa chaise en bois. Elle tricotait une écharpe pour son petit-fils au coin du feu. Celui-ci, ainsi que deux de ses amis étaient assis devant elle. La regardant faire tout en attendant qu'elle leur conte une histoire.
Cette histoire, c'était toujours la même. Cette histoire, c'était celle que le royaume avait interdit. Car elle poussait les esprits des jeunes gens à imaginer qu'ils pouvaient renverser le roi. Alors que celui-ci était sensé être invincible. Il devait se montrer fort et veiller sur son royaume avec honnêteté et bienveillance. Pas corrompre son empire ni envoyer quelqu'un à la potence comme l'actuel dirigeant de Elog le faisait.
La vieille sur la chaise arrêta subitement son tricot. Le regard fixé sur le feu de cheminée devant elle, ses yeux gris voyaient les flammes danser. Lui révélant une danse qui voulait tout dire. Cette danse reflétait le futur des enfants face à elle.
La vieille sursauta en voyant les éclats de sang, l'épée dans la main de l'amie de son petit-fils. Elle ne l'imaginait absolument pas faire ça. Mais les flammes continuaient de danser et continuaient de révéler des choses effrayantes à la plus âgée. Les visions sanglantes se répètaient devant ses yeux. L'avenir des enfants devant elle n'allait pas être de tout repos.
Puis, d'un coup, devant elle, une couronne se leva. Elle était faite d'or et était incrustée d'émeraude. De grandes mains la tenait, celles-ci étaient abîmées par le temps et sûrement par le maniement d'une arme, des ampoules abîmaient sa peau à certains endroits. Ces mains déposèrent la couronne sur une chevelure brune faisant ainsi de cette personne le nouveau roi de Elog.
Les flammes s'arrêtèrent subitement de danser et reprirent leurs crépitements habituels. La vieille se désinteressa du feu pour examiner les enfants qui l'admiraient face à elle.
Une petite fille se trouvait devant elle. Sypha avait des longs cheveux bouclés. Un bandeau beige retenaient des mèches noires de tomber sur son visage. De grands yeux bleus observaient la sagesse de la vieille femme, ses sourcils étaient presque inexistants. Son nez tombait lentement sur sa bouche, une légère bosse le caractérisait. Son menton était avancé par rapport à sa mâchoire mais cela embelissait son beau visage.
Le garçon, à côté d'elle, avait des cheveux roux et des petits yeux verts. Lui aussi, assit en tailleur, il dépassait de quelques centimètres Sypha. Polk avait un grain de beauté au dessus de sa lèvre, à sa droite. D'innombrables tâches de rousseurs peuplaient ses joues, c'était une armée de points marrons qui semblaient prêt à attaquer au cas où une attaque serait menée contre le roi.
L'autre enfant à côté de Sypha était aussi un garçon. Roy avait des cheveux bruns et ses jambes étaient ramenés contre sa poitrine. Sa tête s'enfouissait dans ses genoux, elle montrait une expression boudeuse. En effet, Roy avait les sourcils froncés et ses petites lèvres étaient serrées. Le brun avait des sourcils touffus, et des yeux aussi noirs que leurs pupilles.
La vieille face à eux les observait. Ses yeux emplis de larmes face au destin qu'ils allaient tout trois accomplir. Ses larmes reflétaient les larmes qu'ils n'allaient pas pouvoir laisser échapper car ils allaient devoir se montrer forts. Très forts même.
De sa petite voix, Polk demanda à la vieille de lui conter la fameuse histoire. Celle du Soldat, du Poète et du Roi.
La femme avait alors acquiescé
en riant.
Elle commença alors à leurs conter cette merveilleuse histoire.
« Il était une fois, il y a très longtemps, trois personnes au Destin bien différent vinrent à se rencontrer.
On les surnommait, le Soldat, le Poète et le Roi.
Comme l'indiquait leurs noms, l'un combattait ses ennemis grâce à l'épée que le Roi lui avait donné. Cette dernière avait été ensorcelée par le meilleur des magiciens de la région, Azur. L'épée, donnait à son porteur la capacité de battre tout ses ennemis.
Le Poète avait la capacité de vaincre ses ennemis et les rallier à sa cause grâce à ses mots.
Il ne parlait qu'en rimes et chacun de ses mots étaient choisis avec importance.
Le Roi lui avait fait cadeau d'un livre rouge. Celui-ci renfermait tout les sortilèges jamais créés.
Le Poète n'osa jamais en faire usage.
Le Roi, lui, avait sa couronne. Celle-ci lui permettait de régner sur le monde. Malgré le poid du monde sur ses épaules. Ce poid était très lourd. Mais grâce à son épée et son cerveau, le Soldat et le Poète, il arrivait à surmonter ce poid.
Car le Soldat et le Poète étaient ses meilleurs amis. Ils lui permettaient de vaincre tout.
Même le Destin. »
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┊ ┊ ┊ ✫ {Le Soldat}
┊ ┊ - {Le Poète} -
┊ ⊹ ┊ {Le Roi} <3 ✯ ⋆
10 ans plus tard.
𝐋𝐞 𝐒𝐨𝐥𝐝𝐚𝐭
La neige refroidissait le corps de la femme marchant difficilement dans la pleine blanche. Les hivers étaient rudes dans le petit village de Nissola mais les villageois s'accomodaient. Les bottes en fourrure de Sypha s'enfonçaient dans la neige comme une cuillère rentrant dans un pot de confiture. Les deux amis de la femme au teint mat étaient partis du village. L'un était partis explorer le monde tandis que l'autre voulait absolument rejoindre la capitale du royaume pour essayer d'appartenir à la noblesse. Sypha, elle, était restée dans son village pour le défendre.
La femme, lorqu'elle était plus petite, s'était faite passer pour un garçon et avait assisté à tous les cours de maniements d'armes que ses amis suivaient. La brune avait adoré ces cours mais, lorsqu'on avait apprit son identité, on lui avait enlevé des mains l'épée qu'elle serrait fortement dans ses paumes et, à la place, on lui avait jeté un tablier, lui priant d'aller faire à manger pour les garçons. Depuis, la femme n'avait plus touché d'épée de sa vie. À son plus grand désespoir, elle avait apprit à magner l'art de la cuisine; comment faire cuire un steak de boe, ces vaches à trois cornes, ou encore comment faire cuire des œufs de faucons. Rien de passionnant, d'après elle.
Soudain, le son d'une corne retentit. Sypha se tourna alors vers le bruit. Des cavaliers parcouraient la pleine blanche, ils étaient armés d'arcs et d'épées. Des peaux de fourrure recouvraient l'entièreté de leurs corps. Des casques avec des cornes d'os recouvraient leurs crânes. De longs cheveux bruns tombaient sur leurs épaules et des grosses barbes devaient gratter leur menton.
Les yeux bleus de Sypha s'écarquillèrent. Ils venaient attaquer Nissola. Elle courrut alors vers son village. Mais la neige la ralentissait. Il fallait qu'elle previenne quelqu'un. N'importe qui, même un chat ferait l'affaire.
Rejoignant le cimetière où était enterrée la grand-mère qui lui racontait des histoires, la femme prit à droite pour entrer dans une maison. Le maire du village lui faisait à présent face. Sa moustache noir se dessinait autour de ses lèvres, tandis que ses cheveux étaient cachés par une casquette de matelot.
Lorqu'il vit l'air paniqué qu'affichait la jeune femme. Il lui demanda ce qu'il se passa. Mais elle ne répondit pas directement. Sypha était trop essoufflée pour parler. Mais ses yeux semblaient remplis de détermination quand elle les leva pour les plonger dans ceux du maire.
« Le peuple des Tio nous attaque. Il faut évacuer le village. Sypha reprenait tout doucement son souffle. Vite. Donne-moi une épée je vais défendre Nissola. Dit-elle en tendant sa main.
- Mais Sypha, commença le maire avant de se taire brusquement face à la main de la femme. Tu ne sais pas te battre. Et puis, tu ne fais pas le poids face à eux.
- Alors je mourrais en défendant mon village et pas en faisant la lessive. Sypha fronça les sourcils. Si tu ne me donnes pas d'épée, je vais en chercher une moi-même.
- Ta mère me tuerait si elle savait ce que tu veux faire. Souffla le noiraud.
- Ma mère est morte parce que les Tios l'ont tué. Je n'ai pas réussi à la défendre. La femme avança d'un pas. Asta. Donne. Moi. Une. Épée. C'est la dernière fois que je la demande. L'homme eut un mouvement de recul.
- Je ne peux pas. J'ai promis à- Mais il fut coupé par Sypha qui lui asséna un coup de poing dans le ventre, puis un autre dans le cou. Assomant le maire du village. »
La femme fouilla dans les affaires d'Asta. Cherchant une épée. Mais, elle ne trouva que des papiers en tout genre sur les impôts du village et les futurs récoltes. Sypha ne mit pas la main sur une arme. Il fallait dire qu'Asta était quelqu'un de relativement passifique. La femme ne trouva que des petits couteaux. Rien de bien tranchant ni quelque chose pouvant réellement donner la mort à quelqu'un.
Après un soupir, la femme sortie de la maison en bois. Des cris résonnaient déjà dans le village. Sypha serra les poings avant de se précipiter vers les cris. Si elle n'avait pas d'épée pour se battre, alors elle se battrait à mains nues. Pour défendre ceux qu'elle aimait.
Le sang frappait contre ses tympans mais elle avançait. Sypha allait sûrement mourir mais elle avançait. Les cris désespérés lui déchiraient l'ouïe mais elle avançait. Le regard droit. Les poings et la mâchoire serré.
Elle avançait vers sa mort.
Entrant dans un champ couvert par l'étendue blanche. Une forêt entourait ce champ, la neige recouvrait les branches des arbres. Le ciel était blanc, emplit de nuages dont les flocons tombaient doucement, atterrissant sagement sur les cheveux de Sypha.
Lorsque celle-ci fut arrivée au milieu du terrain, elle entendit un bruit. Le bruit de la neige se retournant. Des sabots foulaient le sol au trot. De ses yeux, la femme vit trois chevaux l'encercler. Des hommes les menaient. Un frisson parcourut le dos de la femme. C'était soit eux, soit elle.
Un homme, blond, attrapa un arc et banda une flèche, visant le cœur de Sypha. Ses yeux n'affichaient aucune humanité, il n'y avait rien d'humain en lui. Le Tio avait trop tué, il avait tellement tué qu'il s'était lui-même tué, inconsciemment. La flèche fut lâchée, elle tournoya en direction du cœur de Sypha. Mais cette dernière se baissa assez rapidement pour l'éviter. Même si l'arme passa proche de sa tête. Une autre flèche fut tirée sur la noiraude, celle-ci réussit à l'éviter une énième fois, comptant sur les muscles de ses jambes qu'elle avait tant de fois entraînés au combat en secret. Les Tios lancèrent en même temps une flèche sur la femme, visant différents endroits de son corps.
Sypha ne pouvait pas toutes les éviter, en voulant reculer, quelque chose rentra dans son dos, ne voulant pas regarder en derrière elle, car, elle savait que les Tios était un peuple lâche, la noiraude posa sa main sur la poignée et se rendit compte que c'était un pommeau d'épée. Écarquillant les yeux, elle glissa sa main sur ce pommeau pour extraire l'épée de son fourreau. Le bruit résonna dans le champ, les Tios baissèrent leurs arcs en voyant l'épée entre les mains de la femme.
La noiraude ferma les yeux, sentant le métal froid du pommeau entre ses mains. Elle entendait les coups de marteau donné par le forgeron lors de la création de la lame, elle voyait celle-ci s'applatir sous ses coups et rentrer pour la première fois dans son fourreau. Sypha pouvait voir comme son propriétaire la maniait, et l'amour qu'il donnait à la lame. L'épée avait une grande force, mais il fallait en prendre soin. C'était un enfant qui devait suivre son propriétaire.
Le cri du Tio blond coupa Sypha dans la connexion qu'elle entretenait avec sa lame. Une hache fonçait entre les deux yeux de la femme. Plaçant la lame devant elle, la noiraude se défendit contre le hache, cette dernière émit un bruit grinçant avant de changer de trajectoire et de partir derrière Sypha, se plantant dans un arbre de la forêt.
L'épée de la noiraude n'était pas émoussée, facile à magner et fine, cette lame était faite pour Sypha. La femme le savait.
Les trois Tios se ruèrent sur la noiraude en un cri commun. Leurs fourrures frappaient sur les flancs des chevaux. L'un deux cabra, son cavalier hurla tout en tombant au sol. Sa tête frappa la neige, mais l'animal s'enfuit, effrayé par Sypha. Malheureusement, en galopant vers la liberté, son sabot se planta sur le crâne du Tio. Une tâche rouge vint s'étaler sur la neige.
Il ne restait que deux Tios, le blond et un brun à longue barbe nattée. Les deux hommes avaient une épée à la main, ils avançaient rapidement. Sypha ne savait comment réagir. Elle plongea au sol. Les deux chevaux passèrent à côté d'elle, les lames des cavaliers pointées sur sa personne.
Se relevant, Sypha croisa le regard du brun qui descendit de sa monture. Celui-ci courrut vers la noiraude. Son épée dans la main.
Le fer se croisa plusieurs fois. Le bruit des chocs résonnaient dans la vallée, cachant celui des hurlements de désespoir. L'horreur du moment se reflétait dans la neige devenue rouge.
Dans un cri, Sypha planta sa lame dans l'abdomen de l'homme. Un liquide rouge sortai de la plaie ainsi que des lippes du barbu. La femme eut un mouvement de recul en voyant le sang, un frisson d'effroiement passa dans son dos. Mais le son d'une épée sortant de son fourreau vint emplir les oreilles de la noiraude.
Sypha se tourna d'un coup, voyant le blond, son épée dans sa dextre et une hache dans sa senestre. La noiraude fit trois pas en arrière mais trébucha sur le corps du brun. Elle se rattrapa de peu mais le blond fut très rapidement devant elle.
Son épée s'enfonça dans le bras gauche de la femme, un souffle de douleur s'évacua de la bouche de celle-ci. De sa main droite, sa main dominante, la femme approcha son épée du corps de l'homme. La plantant dans son estomac. Le Tio hurla de douleur. Il lança sa hache sur la femme qui réussit rapidement à l'éviter, mais elle ne parvint pas à éviter l'éraflure sur sa joue. Une tâche de sang en sortie, coulant sur ses pommettes.
Sypha s'éloigna du Tio qui tombait à genoux. Ses mains compressés sur sa blessure. Il observait la mort arriver. Ses mains étaient rouges et son menton aussi. La neige sous ses genoux s'était, elle aussi teinté de la couleur des coquelicots. Le blond expira. Ce souffle mit fin à sa vie.
Un énorme poid vint se former sur les épaules de la noiraude. Malgré cela, elle planta son épée dans la neige, posa un genou au sol et murmura une formule de respect.
« Que le Vent veuille bien vous portez vers les cieux. Ou que le Feu vous envoie en enfer.
Vous avez bien combattu chers Tios. Personne ne mérite la mort. »
Sypha se leva et essuya une larme sur sa joue. Elle n'avait jamais tué, et ne voulait pas commencer. Mais c'était trop tard. Se mordant la lèvre inférieure, elle regarda son arme.
La poignée était en or, différentes pierres précieuses étaient incrustées dedans. Une fine lame s'étendait derrière le pommeau, elle était longue et légère. La rendant encore plus maniable qu'elle ne pouvait déjà l'être.
Sypha attrapa le fourreau encore planté dans la neige et rangea son épée à l'intérieur, accrochant celle-ci à sa taille.
Les cris venant du village s'était calmés. Les villageois avaient dû fuir. C'était mieux pour eux. La noiraude partie en direction de Nissola, et, arrivant à la lisière de la forêt, elle se rendit compte que la hache du blond était planté dans le tronc d'un arbre.
Les yeux bleus de la femme examinèrent la hache. Quelque chose était gravé dessus, un nom. Les hommes de Nissola avait prit pour habitude de graver leur nom sur leurs haches pour éviter de les perdre. Ces haches servaient généralement à aller couper des arbres pour faire du feu en hiver. Une boule se forma dans la gorge de Sypha. Les hommes étaient partis le matin même couper du bois. Personne ne pouvait défendre le village en leurs absences. Et, ils étaient partis depuis bien trop longtemps. Les femmes ne savaient pas se battre et les enfants encore moins.
« Non, Non, Non, Non....»
Murmura la noiraude alors que des larmes dégoulinaient déjà sur ses joues. Elle se précipita vers son village, ses pas s'enfonçaient dans la neige, elle était essoufflée et s'arrêta lorsqu'elle put enfin apercevoir Nissola.
Nissola était un village fait de maisons en pierre et en bois. Mais, désormais, il n'y avait plus de maison. Pas même en pierre. Le feu avait tout brûlé. Il n'y avait plus aucune vie et du sang tachait la neige là où il en restait.
Sypha s'avança parmis les décombres. Des corps cramoisis jonchaient les ruines et le sol. Le feu des Tios était connu pour être ardent et arrivait toujours à son but. Il ne pouvait être éteint sans l'accord de la personne qui l'avait commencé. Ce feu avait sa propre volonté. La femme marcha devant le Sanctuaire où elle avait l'habitude de rejoindre Asta pour prier les éléments. Elle marcha au milieu du sang de ses amis, elle marcha devant la mairie, elle marcha devant les maisons détruites de ses voisins. Elle se rendit devant la tombe de sa mère où elle tomba à genoux. Assomée par la culpabilité de ne pas avoir pu protéger ceux qu'elle aimait.
Sypha fixa la tombe de sa mère et l'attrapa de sa dextre.
« Par la Terre, le Vent, l'Eau et le Feu, je te jure, Maman, que j'arriverais à protéger ceux que j'aime. Au péril de ma vie.
Maman, je vais rejoindre Roy à la capitale, là-bas, j'enverrais une lettre à Polk, et tout les trois, nous iront nous battre contre les Tios.
Je te le promet sur tout les éléments.»
Sur ces mots, la femme écrivit quelque chose devant la tombe de sa mère.
« ᚤᛂ᛫ᛐ'ᛆᛁᛘᛂ »
«je t'aime »
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𝐋𝐞 𝐏𝐨𝐞𝐭𝐞
Le cheval que Polk montait, avançait au pas. Ses sabots se crassaient de boue et d'herbe. Sa robe était brune. Polk avait le dos recouvert d'une cape blanche, celle-ci était accrochée par une agrafe dans le coup du jeune homme brun.
Il n'avait pas changé. Ses yeux en amandes observaient toujours le monde avec autant d'admiration, le grain de beauté à la droite de sa lèvre n'avait pas bougé. Et ses tâches de rousseurs étaient encore prêtes pour défendre le roi de toutes attaques. Ses cheveux bruns tombaient sur ses yeux, et son air calme ne l'avait jamais quitté.
Polk s'arrêta à l'entrée d'un petit village où les maisons en bois s'étalaient le long d'un chemin en terre et où les enfants courraient et criaient en s'imaginant que la vie d'adulte était simple. Les mères ne surveillaient pas leurs progénitures, habituées à leurs activités imaginaires. Les pères, ici, préféraient aider leurs femmes à faire le ménage et à manger. C'était rare de faire cela dans le royaume d'Elog.
Le brun descendit de son cheval, attrapa les rênes et avança dans le village. Regardant autour de lui, il vit des champs où des familles s'affairaient à la récolte, il souria en voyant trois enfants courir ensemble, cela lui rappela son enfance avec ses deux autres amis. Une femme blonde, habillée d'un haut blanc et d'une longue jupe saumon vint le rejoindre.
« Vous êtes ici pour rendre visite à quelqu'un ? Sa voix était douce et elle avait un fort accent, la forçant à rouler ses « r »
- Je viens rendre visite à la personne au plus grand âge dans ce village. Murmura Polk.
- Suivez-moi alors, lui intima la femme dans un sourire. »
Le brun hocha la tête. Il s'arrêtait dans chaque village pour rencontrer les personnes les plus âgées, car, d'après lui, ces personnes étaient les plus sages et avaient le plus d'expérience au niveau de la vie.
Polk suivit donc la femme à la jupe rose. Elle le mena devant un petit chalet, la porte d'entrée était ouverte et la femme entra dans la maison comme si c'était la sienne. Polk n'en fut pas étonné, c'était une habitude de la région dans laquelle il se trouvait. Le brun entra à la suite de la femme dans la maison, cette dernière avait un grand tapis au sol. Celui-ci représentait une histoire. Polk n'eut pas le temps de trop le regarder car son regard se posa sur la vieille femme assise dans son fauteuil à bascule. Elle avait de longs cheveux blancs et bouclés, quelques uns d'eux tombaient sur ses yeux bruns et cachaient les rides sur son front. Son nez se redressait sur des petites lèvres qui affichaient un sourire.
Polk s'inclina face à la femme, signe de respect dans la région. Celle-ci ria avant de faire signe à la blonde de partir. La vieille invita le brun à s'assoir sur la chaise face à elle, il s'y assit tout en remerciant la femme.
« Alors, mon petit, tu viens pourquoi ? La voix de la vieille était fatiguée, comme si elle avait parlé depuis longtemps. Un accent était aussi présent lorsqu'elle parlait.
- Je veux en apprendre plus sur le monde, voilà pourquoi je suis arrivé dans ce village. Prenant une inspiration. Le Vent m'a mené ici, le Feu m'a conseillé de venir ici, la Terre m'a prêté ses routes pour que j'arrive ici et l'Eau m'a tenu en vie. Découvrir le monde est mon objectif et, mon esprit, je veux l'ouvrir.
- Pourquoi écouter les expériences des autres au lieu de forger les tiennes ? Demanda gentiment la femme en penchant la tête sur le côté.
Face au mutisme de l'homme en face d'elle, la femme ria tout en continuant de parler.
- Écoute moi, mon garçon. Je vais te raconter une histoire.
L'homme tendit une oreille, se rappelant de sa grand-mère lui contant des histoires à lui et ses amis plus jeune.
- Je vais te parler d'Alice Smith et de son courage. Soupirant, la femme pencha sa tête en arrière. Alice fait partie de ma famille et son histoire est plus connue que celle de son arrière arrière grand-mère, Angelinne. Alice est la seule femme de ma famille qui a réussi à se libérer de ses chaînes, ces chaînes c'était les restrictions que nos parents nous imposent. Je ne vais pas rentrer dans les détails évidemment mais Alice a réussi à arrêter d'obéir à ses parents lorsqu'elle s'est rendue compte que sa vie n'était pas celle de ses parents mais le sienne. Et qu'elle voulait vivre ses propres expériences. La vieille eut les yeux qui s'emplirent de larmes. Je sais que tu ne dois pas voir le rapport entre ce que tu veux faire et son histoire mais réfléchis bien.
Le brun ne répondit rien. Observant la femme pleurer.
- Alice a eu le courage de vivre et de se libérer de l'emprise de ses parents. Bon, après, elle n'a pas eu le choix pour la suite de sa vie, mais c'est une autre histoire. Les yeux bruns de la femme vinrent se poser sur le visage du jeune homme. Regarde toi, tu te caches derrière les expériences des personnes qui te les raconte au lieu de vivre les tiennes. Aie le courage d'affronter la vie. Explore le monde pour toi. Fais des rencontres. Vis ta vie et ne regarde pas les personnes autour de toi. Le monde a besoin de chacun d'entre nous. Dans un rire la femme fini son monologue, désolée, j'ai encore trop parler.
Le jeune homme avait hoché la tête, ses sourcils étaient froncés, il semblait réfléchir.
- Maintenant va-t-en. Je ne veux plus te voir petit. Reprit la femme dans un soupir. N'hésite pas à demander de l'aide aux éléments, ils seront toujours là pour toi. Mais, tu le sais déjà garçon, non ? Ria la femme tandis que Polk se levait pour sortir de la maison. Aaah, je n'en peux plus moi. Il va bien falloir que je meurs un jour. Cent ans d'existence, c'est long. Surtout lorsqu'on est seul. N'est-ce pas gamin ? Tu dois te sentir bien seul à te balader partout. La femme semblait continuer de parler seule, le brun passa dans l'ouverture de la porte et, la dernière phrase qu'il entendit fut: Va rejoindre ton ami à la capitale. Il va avoir besoin de ton aide. »
Mais Polk savait déjà ce qu'il allait faire. Sortant un parchemin et une plume de sa poche il prévint Roy qu'il allait le rejoindre. Car la vieille avait raison, il se sentait seul.
Une hirondelle passa au dessus de Polk, celui-ci l'appela, l'oiseau vint se poser sur l'épaule du jeune homme. Accrochant le parchemin à la patte de l'oiseau, Polk soupira.
Le brun monta sur son cheval. Celui-ci hénnit. Il n'avait pas eu le temps de manger mais le jeune homme lui promit qu'ils s'arrêteraient dans le village voisin pour refaire leurs provisions.
Polk passa devant la blonde et la remercia en lui faisant un signe de main par lequel elle répondit par un léger sourire. Et, s'en allant de ce village, Polk partis rejoindre son ami de toujours à la capitale.
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𝐋𝐞 𝐑𝐨𝐢
Affalé sur un siège en velours rouge, une jambe au-dessus d'un accoudoir et sa tête tenue par sa main, le brun laissait sa bouche se faire langoureusement embrassée. Il ne répondait pas aux baisers de sa courtisane. Des naseaux du brun s'échappèrent un soupir d'aise. Mais, malgré les nombreux baisers de la femme assise sur son bassin, Roy ne pouvait arrêter de penser à la femme qu'il aimait réellement. Celle avec qui il avait passé son enfance, celle qui portait toujours un bandeau pour retenir ses cheveux et qui lui souriait toujours.
Posant une main dans le bas du dos de la femme, le jeune homme inçita sa courtisane à approfondir le baiser, il avait besoin d'oublier Sypha. Absolument et à tout prix. Car il voyait toujours ses doux yeux se poser sur son corps et ses mains qui maniaient si bien l'épée, ses lèvres qui remuaient à chaque fois qu'elle parlait et sa douce voix qui murmurait ses cours. Enfin, quand elle avait eu le droit d'en faire. Mais d'un coup, Roy se retira des lippes de la femme. Il n'appréciait plus assez son contact et lui demanda de déguerpir. Ce qu'elle fit aussitôt, rejoignant les autres courtisanes derrière le siège en velours rouge.
Le visage de Roy s'était aminci, ses joues s'étaient creusés et des lourdes poches violettes venaient habillés les dessous de ses yeux bruns. Ses sourcils avaient perdus de leurs largeurs. Des cheveux bruns venaient se séparer en deux parties au niveau du crâne du noble. Ses longs et fins doigts vinrent se presser sur ses fines lèvres. Une tunique blanche habillait le torse de Roy, celle-ci recouvrait le haut d'un pantalon noir qui descendait jusqu'à ses chaussures cirées.
Perdu dans ses pensées diverses, Roy ne voyait rien, son regard était fixé sur le parquet fraîchement lustré. La pièce dans laquelle il se trouvait ne comportait que cette chaise où il était évidemment le seul à pouvoir s'asseoir, les hauts murs en calcaire s'élevaient autour de cette chaise. Sur ces cloisons, des tableaux de paysages champêtres étaient installés. Rappelant à l'homme Nissola. Il avait envie d'y retourner, mais Roy savait que si il y allait, la noblesse de la capitale l'oublierait.
Dans un soupir, le brun passa une main dans ses cheveux avant de laisser tomber sa tête en arrière, dévoilant sa pomme d'Adam. Roy pensa à Polk, parti explorer le monde. Il devait avoir vu beaucoup de chose. Puis ses pensées dérivèrent sur Sypha, restée au village car elle se pensait capable de défendre les Nissolaïens. Un frisson parcoura la peau du brun en pensant qu'elle était peut-être morte ou que, pire, qu'elle est épousée un autre homme que lui. Un souffle sortis des lippes du noble. Il avait toujours ce besoin d'en faire trop à chaque fois qu'il pensait. C'était comme si, lorque ses deux meilleurs amis n'étaient pas là, son cerveau tournait tout seul sans que personne ne lui dise jamais de se calmer.
Roy fit un signe à ses courtisanes de sortir de la pièce. Elles ne lui serviraient plus à rien. Même si elles ne servaient déjà à pas grand chose. Des pas précipités suivirent son mouvement. Mais d'autres pas vinrent se mêler à ceux des courtisanes. Quelqu'un venait d'entrer dans la grande maison. Quelqu'un avec quatre jambes. Les sourcils légèrement froncés, Roy se redressa sur son siège et aperçu la silhouette d'un cheval à la robe brune. Roy pencha la tête vers la droite pour apercevoir le visage du cavalier.
Lorsqu'il reconnut Polk sur son cheval, sa cape tachée de sang, le noble se leva pour rejoindre son ami, les yeux écarquillés. Un juron passa ses lippes. Polk ne disait rien, le regard fixé sur la pièce, ses mains serraient avec fermeté les rênes de sa monture.
« Polk ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Le brun ne répondit pas. Face à cela, Roy attrapa son bras et le fit bouger de quelques millimètres.
- Polk ? Répond moi, tu es bizarre.
Roy continua de faire bouger le brun durant quelques longues minutes. Et, soudain la monture de Polk se mit à hénir. On aurait dit qu'il toussait.
- Polk ne parlera plus. Le cheval parla. Roy eut un mouvement de recul alors qu'il lâchait un petit cri. Durant le chemin pour venir ici, nous avons été attaqué par un sorcier. Chaque mot que dit Polk devient réalité.
- Quoi ? Mais c'est impossible...Murmura Roy tout en fixant Polk. Ce dernier avait déplacé son regard et l'avait posé sur son ami. Ce regard était empli de détresse et de frayeur mais semblait avoir une pointe de bonheur dû au fait de revoir son ami.
- Qui était ce sorcier ? demanda Roy.
- Il est déjà mort. Le cheval tourna sa tête vers Roy. Je peux avoir une carotte ? Je marche depuis quatre heures mais Polk ne m'a pas nourris. Il a trop peur de parler. Polk leva un sourcil avant de faire une petite tape sur l'encolure du cheval. Bon, il ne veut pas l'avouer mais il a peur. Le cavalier soupira.
- Pourquoi vous ne m'aviez pas dis que vous veniez ? Questionna le noble au cheval.
- Je n'y répondrais que si j'ai à manger, répondit l'animal tout en claquant son sabot contre le sol.
Roy fit un signe à un de ses hommes, lui demandant d'aller chercher de la nourriture. Ce que le domestique s'empressa de ramener. Ses mains tremblaient, il semblait effrayer par le cheval parlant. Les animaux qui parlaient étaient rares dans le royaume d'Elog mais il n'était pas étonnant que Polk en ait un. Il aimait les choses étranges.
Mais la monture ne semblait pas s'en soucier et avança nonchalamment vers le domestique, il attrapa la carotte que lui tendait ce dernier et la mangea. Laissant échapper des bruits de bouche.
- Bref. Polk t'a envoyé une lettre mais l'hirondelle sur laquelle il avait attaché le parchemin était vraiment bête et a dû se perdre. Le cheval souffla, tu sais ces hirondelles... Il aurait dû trouver un aigle ou un animal plus intelligent, mais pas une hirondelle. Tu te rends compte ? Une hirondelle ?
- Oui j'ai compris. Le coupa le brun dans le début de monologue du cheval. »
Mais le cheval continua à se plaindre des hirondelles, les qualifiants de « peu compétentes » et disant qu'elles devraient être remplacer par des moineaux ou des corbeaux.
Roy soupira, son regard se posa de nouveau sur son ami. Polk semblait fatigué, du sang coulait sur sa joue, comme si il venait de tuer quelqu'un.
Le cheval tourna vivement la tête, comme si il venait d'entendre un bruit. En effet quelqu'un d'autre venait d'entrer dans la demeure de Roy. Quelqu'un qui marchait d'un pas irrégulier. Le brun se tourna pour admirer la silhouette de la personne marchant vers lui. Les bras balants et une épée à la taille, la personne se rapprochait. Une de ses jambes traînait derrière elle. Mais la tête toujours droite, la personne avançait.
Lorsque Roy reconnut le visage de Sypha, il se précipita sur la femme. Celle-ci avait le visage ensanglanté, son corps l'était tout autant. Le brun n'eut le temps de voir que le sourire de la femme avant que celle-ci ne perde conscience à cause de ses blessures.
𝐏𝐫𝐞𝐦𝐢𝐞𝐫𝐞 𝐏𝐚𝐫𝐭𝐢𝐞: 𝟓𝟒𝟖𝟏 𝐦𝐨𝐭𝐬
<3
Hey 💃
Je viens tout juste de terminer l'écriture des trois chapitres et je suis assez heureuse <3
J'espère que vous allez bien et que l'histoire vous plaît pour l'instant !
Prenez soin de vous 💗🫶🏻
re le 23.10.23
2
7.10.23
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