𝐿𝐼𝐴𝑅𝑆 | 𝐂𝐇𝐀𝐏 • 𝟏𝟗 | 𝖯𝖠𝖱𝖳𝖨𝖤 𝖨𝖨
𝐋 𝐈 𝐀 𝐑 𝐒
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⟅⟆ :make me: . . ⇢ ˗ˏˋ fuck me ˎˊ˗ ꒰
𝐼 𝐶 𝑂 𝑁 +⁺ 𝑨 𝑫 𝑫 𝑰 𝑪 𝑻 𝑰 𝑶 𝑵
ㅡ 𝐈 𝐃𝐎𝐍'𝐓 𝐇𝐀𝐕𝐄 𝐀 𝐃𝐈𝐑𝐓𝐘 𝐌𝐈𝐍𝐃
𝐽𝑈𝑆𝑇 𝐴 𝑆𝐸𝑋𝑌 𝐼𝑀𝐴𝐺𝐼𝑁𝐴𝑇𝐼𝑂𝑁 ㅡ
〤
burn the way I love, burn the way I kiss
feel like I'm alive, feel like I'm dead
༗
YOU are the sin of 𝑮𝑶𝑫
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Les jours ont filé comme un train lancé à pleine vitesse. Mais Jungkook ne semblait plus être le même, il avait de plus en plus de perte de mémoire, sa méfiance avait pris le dessus, perdant confiance en tous ceux qui l'approchaient. Il ne voyait plus ses amis, lors des cours, il s'efforçait de ne pas se frôler à qui que ce soit alors qu'ils essayaient de reprendre contact avec lui, surtout Yohan qui n'aimait pas la tournure que prenait leur amitié et que Shiho se sente trop sensible pour renouer avec son meilleur pote, en plus d'avoir perdue une membre chère de la famille. Les affaires politiques de l'oncle de l'héritier semblait vaciller à cause des accusations portés sur ce dernier, alors il finissait à nouveau par subir le courroux de l'éducation « parental ». Toute cette situation n'était plus qu'une grande suffocation qu'il avait du mal à gérer.
Il se sentait constamment épié par quelqu'un au point d'être incapable de dormir, étant toujours sur ses gardes. Tout le monde ne cessait de lui dire qu'il avait besoin d'aide, qu'il devait consulter, que s'il voulait aller mieux, comprendre ce qui lui arrive, le noiraud devait prendre les choses en main. Alors les figures autoritaires l'envoyèrent voir un psychologue du lycée.
Le bureau de cette dernière, où Jeongguk se trouvait maintenant, était un havre de tranquillité, conçu pour apaiser et rassurer dès l'instant où l'on franchissait la porte. Les murs, peints dans des tons pastel doux, étaient ornés de tableaux aux motifs sereins, représentant des paysages marins et des prairies fleuries. Une grande fenêtre laissait entrer une lumière naturelle généreuse, filtrée par des rideaux en lin blanc qui ondulaient légèrement avec la brise.
Au centre de la pièce, un large tapis aux motifs géométriques couvrait le sol, ajoutant une touche de chaleur à l'atmosphère. Deux fauteuils en velours, confortables et accueillants, étaient disposés face à face, séparés par une petite table en bois sur laquelle reposaient une lampe discrète, quelques magazines, et un vase contenant des fleurs fraîches. À côté, un canapé moelleux offrait un autre espace de détente pour les consultations plus longues.
Un bureau en bois clair, impeccablement rangé, était placé près de la fenêtre. Sur celui-ci, quelques dossiers soigneusement empilés, un ordinateur portable ouvert, et des photos encadrées ajoutaient une touche personnelle à l'espace. Des étagères alignées contre le mur étaient remplies de livres de psychologie, de manuels médicaux, et de quelques romans bien choisis, suggérant une vie intellectuelle riche et diversifiée.
La psychologue, le Dr.Bae Hae-Sun, dégageait une aura de calme et de bienveillance qui mettait instantanément Jungkook à l'aise. D'une quarantaine d'années, elle avait des traits doux, encadrés par des cheveux noirs légèrement ondulés, souvent rassemblés en un chignon soigné. Ses yeux, d'un noir profond, reflétaient une intelligence vive et une compassion sincère, toujours prêts à capter les moindres signes de détresse chez ceux qui venaient chercher son aide.
Jungkook avait le dos voûté et les yeux cernés de fatigue. La pièce, avec ses murs apaisants et ses meubles confortables, contrastait fortement avec son état intérieur. Il se sentait comme un étranger dans un lieu conçu pour offrir réconfort et sécurité.
— Comment vous sentez-vous aujourd'hui, Jeongguk ? demanda doucement la psychologue, ses yeux cherchant à capter son regard.
Il leva les yeux vers elle, hésitant. Ses mains tremblaient légèrement, posées sur ses genoux.
— Je ne sais plus, répondit-il d'une voix éteinte. Tout est tellement... confus. Je me réveille dans des endroits que je ne reconnais pas. Des objets que je n'ai jamais vus apparaissent dans ma chambre. Et ces trous de mémoire... C'est comme si des morceaux de ma vie disparaissaient sans laisser de trace.
Dr.Bae hocha la tête avec compréhension, l'encourageant à continuer.
— Mes amis m'ont tournés le dos car j'aurai agressé sans raison mon propre meilleur ami, il lui avoua, désemparé par cette vérité. Je me suis retrouvé en pleine salle d'interrogatoire alors que j'ignorai absolument comment j'y avais atterri. J'ai manqué trois jours de ma vie, sans savoir ce que j'en ai fait. Hier encore, reprit-il, j'ai trouvé un matériel de couture sur mon bureau. La couture ? Je ne sais pas en faire, je ne me suis jamais intéressé à cela. J'ai retrouvé des recherches avec pleins de livres sur l'anatomie humaine pour une spécialisation de légiste. Mais j'ai peur de voir un cadavre, j'ai des attaques de panique quand je vois du sang.
Il se leva, incapable de mettre de l'ordre dans tous ces éléments étranges.
— Et ce matin, je me suis réveillé dans un club de nuit, avec une addition à payer pour des boissons d'alcools que je n'ai jamais aimé prendre, sans savoir comment j'ai fait pour y aller. J'ai peur de dormir, peur de ce que je pourrais découvrir en me réveillant.
Il passa une main tremblante dans ses cheveux, son regard se perdant dans le vide.
— Je ne peux plus vivre comme ça, murmura-t-il, au bord des larmes. Chaque jour est un nouveau cauchemar. Je ne sais plus qui je suis, ni ce qui m'arrive. Est-ce que je deviens fou ? Est-ce que c'est ça, la folie ?
La psychiatre prit une profonde inspiration, son expression emplie de compassion.
— Jeongguk, ce que vous traversez est extrêmement difficile, dit-elle doucement. Vous n'êtes pas seul dans cette épreuve. Nous allons essayer de comprendre ce qui se passe et trouver des moyens de vous aider à surmonter cela.
Elle marqua une pause, cherchant ses mots.
— Avez-vous entendu parler du trouble dissociatif de l'identité, ou TDI ? demanda-t-elle enfin.
Jungkook secoua la tête, perplexe.
— C'est un trouble dans lequel une personne peut avoir plusieurs identités ou états de personnalité distincts. Ces identités peuvent prendre le contrôle à différents moments, ce qui pourrait expliquer vos trous de mémoire et ces objets inconnus.
Le trouble dissociatif de l'identité (TDI) se manifeste lorsque deux ou plusieurs personnalités distinctes prennent tour à tour le contrôle du comportement d'une personne. Cela s'accompagne de pertes de mémoire qui vont bien au-delà de l'oubli normal. En gros, ces personnalités alternent, et l'individu ne peut pas se rappeler certains événements personnels importants.
La personne affectée par ce type de trouble peut se retrouver dans un lieu inconnu, ou retrouver chez elles des objets qui ne lui appartiennent pas et qu'elle n'avait jamais vus auparavant. Ce trouble est souvent lié à des traumatismes sévères, généralement subis pendant l'enfance, comme des violences ou des abus sexuels répétés. Pour se protéger de ces expériences horribles, l'esprit de l'enfant ou du jeune adulte se met dans un état dissociatif et donc l'évènement traumatisant n'est pas mémorisé de la même manière.
Jungkook écoutait, les yeux écarquillés. Tout cela semblait si irréel, mais en même temps, quelque chose commençait à percer le voile de son désespoir.
— Vous pensez que... que je souffre de ça ? balbutia-t-il.
— C'est une possibilité que nous devons explorer, répondit-elle doucement. Ce n'est pas un diagnostic facile à poser, mais vos symptômes correspondent. Il est crucial que nous travaillions ensemble pour comprendre ce qui se passe dans votre esprit. Mais pour en être sûr, vous devez voir mon collègue psychiatre qui excelle dans ce domaine.
Un silence s'installa, lourd et chargé d'émotions. Jungkook sentit ses épaules s'affaisser sous le poids de cette nouvelle perspective. Mais pour la première fois depuis des semaines, il entrevoyait une lueur de compréhension même si ça l'effrayait.
— J'aimerai que cette information ne soit jamais divulguée à qui que ce soit, se pencha Jeongguk en croisant les doigts.
— Bien évidemment, le serment de-
— J'm'en branle, cracha le jeune homme en crispant ses dents, la surprenant. Si les flics vous montrent un mandat, vous allez cracher le morceau, n'est-ce pas ? Là ce truc de confidentialité ne fonctionne plus.
— Monsieur Jeon Jeongguk ? elle fut perturbée par son ton plus familier.
— Moi c'est Gguk. Lui c'est Jungkook, avec un k.
Elle retint sa respiration, en voyant de ses propres yeux ce switch de personnalité.
— Écoutez, Dr.Bae, si j'apprends que vous en avez parlé un jour à ne serait-ce qu'une âme, je vous priverai du sommeil, il se leva. N'essayez pas de contacter vos associations à la con qui font que briser davantage les gens, pour m'enfermer dans un asile.
— Je ne-
— Vous ne voulez pas avoir de problème n'est ce pas ? Sachez que j'ai un compte en banque à faire exploser vos jolies yeux. Il me faudra peu, pour mettre fin à votre carrière.
Il s'approcha d'elle, d'une démarche menaçante, le coeur de la psychologue fut alarmé. Il se pencha à son oreille, attrapant de ses mains robustes, les deux accoudoirs.
— Alors cette histoire de TDI, restera entre nous deux, il souleva sa mâchoire, caressant du bout de son pouce sa lèvre. Vous êtes bien conservé pour une quarantenaire, il inclina sa tête.
Elle sentit la chaleur de son souffle se parsemer sur son visage tandis qu'il glissait sa paume entre ses cuisses. En essayant de garder son calme face à un lycéen avec des problèmes mentaux, elle arqua un sourcil, lui disant de quitter les lieux, tandis que son corps entier était déjà en accord avec ses pensées malsaines. Gguk finit par sourire avant de reculer doucement, levant les mains en l'air.
La porte claqua face à lui, il afficha une moue.
— Dommage, elle devait être bonne, il soupira.
Il se tourna vers le couloir, où les élèves de Jeonson circulaient en l'observant de façon furtive.
En se retrouvant devant son casier de vestiaire, il essaya d'éviter ses soi-disant potes pour ne pas rager et leur éclater à tous la tronche.
Soudain, une chaîne vint de glisser sous les yeux de Jungkook alors qu'il était dans une caféteria, faisant des recherchés approfondies sur son état mentale. Quelqu'un lui le tendit, Ruby Jane, s'avachissant sur la table où il pianotait sur son ordinateur.
ㅡ Tadam, c'est bien ce médaillon que tu voulais récupérer ? T'as pas arrêté de me rabâcher les oreilles à quel point il était important pour toi.
ㅡ Je n'en ai plus besoin, revoir ce truc me donne des nausées alors jette-le.
ㅡ Je ne comprends pas, elle attrapa son bras.
ㅡ Ne me touche pas, il retira son bras, la considérant en crispant sa mâchoire. Tu sais, plus j'y pense et plus les choses me semblent logiques. Je ne sais pas comment tu as récupéré ce médaillon et honnêtement je m'en contrefiche. Mais j'ai du mal à croire que tu étais par hasard là, ce soir là, quand on m'a agressé. Les étudiantes de Hajin n'ont pas arrêté de dire que tu harcelais la fille qui s'est suicidée de votre école. Ça ne m'étonne pas au final.
ㅡ Attends, tu as fait des recherches sur moi ? elle haussa un sourcil, abasourdi.
ㅡ Je te soupçonne d'avoir pu commettre le pire par folie, puisque tu m'as dit que j'allais le regretter l'autre jour, tu t'en souviens ? Tu as joué aux héroïnes, fais ta petite scène de sincérité en me soignant, afin de pouvoir m'épauler avec ce foutu médaillon que tu as trouvé je ne sais de quel trou. Peut-être que tu as payé ces types pour m'agresser et venir à ma rescousse ? J'ignore encore dans quel but, peut-être pour avoir mon attention.
ㅡ Hé, connard, arrête de t'inventer de la merde, elle le tira par le coude.
ㅡ J't'ai dit de ne pas me toucher ! il s'écria sous les regards des clients. Va trouver une autre proie pour combler ta solitude et tes fantasmes ! Même si j'ai du mal à croire que tu trouveras quelqu'un qui t'acceptera avec ta mentalité de tarée, il recula.
ㅡ Tu vas loin sale merde, elle s'énerva, attrapant sa manche.
ㅡ Ça ne t'a pas empêché de faire autant, il enleva son bras. Fiche-moi la paix maintenant, il s'éloigna.
En marchant sortant de l'établissement, il se cogna cotre l'épaule de Yohan, surpris de le voir avec cette facette lui étant inconnu.
ㅡ Hé, Jeongguk ? il essaya de le rattraper. Ça ne va pas ? Je viens de- il le toucha par l'épaule.
ㅡ J'ai pas le temps de te causer, il se retourna vers lui en fronçant les sourcils. J'ai le cul qui déborde de merde alors si tu veux bien, j'vais aller me changer, il ironisa. Trouve-toi un autre gars qui acceptera de passer une journée avec toi comme ton meilleur ami, il la regarda en partant et se retournant. J'en ai marre d'être ta roue de secours.
Yohan le vit s'éloigner, il tourna sa tête vers Ruby Jane qui le fixa avec une expression meurtrière, l'amie du coréen avait même un petit sourire en coin face au rejet que la demoiselle a eu.
Jungkook termina ses cours sans prêter attention à ses amis. Même lorsqu'ils tentèrent de lui parler, il les ignora. Aujourd'hui, il n'était pas d'humeur à discuter avec qui que ce soit. Il avait besoin de solitude pour comprendre ce qui n'allait pas et distinguer le vrai du faux, dans l'espoir de retrouver un semblant de paix.
Alors qu'il errait dans ses pensées, son téléphone vibra. Un message venait d'arriver. En l'ouvrant, il découvrit des instructions lui demandant de se rendre à la gare. Le message était clair : s'il ne suivait pas les directives, il subirait un châtiment pour désobéissance. Déterminé à découvrir ce que cet inconnu voulait de lui, ou mieux, à piéger Ruby Jane pour la remettre à la police, Jungkook se dirigea vers la gare.
À son arrivée, une nouvelle notification apparut sur son écran. On lui ordonnait d'ouvrir un casier en utilisant un code fourni. Jungkook scruta les alentours. Personne ne semblait se soucier de sa présence. Il entra le code, ouvrit le casier et découvrit une petite clé USB. La main tremblante, il inséra la clé dans le port de son portable et mit des écouteurs, comme indiqué.
Lorsqu'il accepta de recevoir les données, ce qu'il vit paralysa ses doigts. L'horreur de la vidéo qu'il regardait envahit son esprit. La fille avec laquelle il avait passé la nuit, et avec qui il avait parlé ce matin même, cette Ruby Jane était l'actrice de d'une scène cauchemardesque. Malheureusement, elle ne jouait aucun rôle.
Elle hurlait et pleurait, suppliant qu'on la libère, affirmant qu'elle n'avait rien fait de mal. Les membres de Jungkook se mirent à trembler. Il voulait appeler la police, intervenir pour la sauver, mais il n'en avait pas le droit. Une voix robotique résonna dans ses écouteurs, lui disant que s'il voulait la libérer, il devait trouver l'adresse où elle était retenue et la clé de sa libération.
Pour cela, il devait résoudre une série d'énigmes. S'il refusait, elle mourrait dans d'atroces souffrances. Hésitant et terrifié, Jungkook comprit qu'il n'avait pas le choix. Il devait jouer à ce jeu morbide pour tenter de sauver une vie innocente. S'il échouait, il se sentirait coupable de sa mort.
Prenant une profonde inspiration, il confirma sa participation par message, bien que cela soit contre sa volonté. La peur et le désespoir l'envahissaient, mais il savait qu'il devait essayer. Pour elle. Pour ne pas avoir à vivre avec ce poids sur la conscience.
« Je joue. »
Jungkook se tenait devant un énorme établissement glauque et abandonné, situé au beau milieu d'un désert, juste à la lisière de la forêt. L'idée de fuir ce lieu sinistre avait traversé son esprit des milliers de fois, mais il ne pouvait pas se permettre une telle lâcheté alors qu'une vie était en jeu. L'idée de pénétrer dans cette bâtisse effrayante, où un fou l'attendait probablement pour le forcer à jouer à un jeu cruel, le glaçait d'effroi. Il ignorait ce qui l'attendait à l'intérieur, mais il savait qu'il devait avancer.
Il prit une profonde inspiration, attrapa la poignée de la porte et la tourna, pénétrant dans les profondeurs sinistres de la bâtisse. Le son de ses chaussures résonnait sur le parquet, chaque pas déclenchant un grincement sinistre sous ses pieds. Devant lui, un couloir s'étendait, sombre et menaçant. Il s'arrêta à la hauteur d'une ligne tracée au sol, observant le décor miteux et en piètre état qui l'entourait.
Soudain, son téléphone vibra, une notification venant d'arriver. Il lut le message à l'écran : on lui ordonnait de déposer son téléphone dans une corbeille murale et de prendre celui qui s'y trouvait. Une vague de panique le traversa à l'idée de se séparer de son portable, son unique lien avec le monde extérieur. C'était le seul moyen d'appeler des renforts en cas de besoin.
Malgré son envie de faire demi-tour, il savait qu'il n'avait pas le choix. Il devait continuer. Il s'approcha de la corbeille, y déposa son téléphone et prit le second appareil. Il l'alluma et attendit les instructions, scrutant les coins sombres du couloir. L'écran afficha un rond avec le mot « Start » gravé dessus.
Il hésita un instant, son doigt tremblant au-dessus du tactile. Puis, prenant une dernière inspiration, il appuya sur le bouton. L'attente commença, chaque seconde résonnant comme un battement de tambour dans son esprit, marquant le début d'un jeu dangereux dont il ignorait les règles et l'issue.
Son téléphone le notifia, l'écran devint blanc et quelque chose se rédigea dessus.
« J'ai des cloisons, des choses y sont placées ou règne le vide. Une trace du passé y est laissée. Seul un obstacle bloque l'entrée. Que suis-je ? »
Jungkook relut la phrase plusieurs fois, essayant de saisir son sens et son objectif. Il se sentait submergé par l'incertitude et l'anxiété, mais il comprit rapidement qu'il s'agissait d'une énigme.
Il se concentra, passant en revue chaque mot. Cloisons, choses placées ou vides, traces du passé, obstacle bloquant l'entrée. Ses pensées tourbillonnaient, cherchant à assembler les pièces du puzzle. Il prit une profonde inspiration, essayant de calmer son esprit pour mieux réfléchir.
Les cloisons. Un endroit avec des murs... Peut-être une maison? Non, c'était trop simple. Les choses placées ou vides. Peut-être des pièces spécifiques? Traces du passé... Quelque chose qui garde des souvenirs...
ㅡ J'ai des cloisons, ça doit être des murs, on y place des choses, certainement des meubles. Et parfois elle peut être vide, comme lorsqu'on veut déménager. Les traces du passé pouvaient être les marques laissées par des vêtements ou des objets anciens. Donc on y laisse notre vécu, mais un seul truc bloque l'entrée. Du coup, la réponse est une porte ?
Ding.
Soudainement, un mécanisme vint se déclencher, la porte derrière lui se referma à clé. Le sol se mit à trembler légèrement, il regardait sous ses pieds un instant puis d'un coup, il constata que ce dernier était en train de s'enfoncer en profondeur sous ses yeux écarquillés. La crainte vint s'immiscer dans sa poitrine, il se mit à marcher plus rapidement avant de se mettre à courir face au parquet qui disparaissait plus bas. Il comprit alors qu'il devait trouver une pièce pour éviter de périr.
Les meubles se firent emportés dans le vide, le coréen se dépêcha de courir de toutes ses forces pour échapper à la mort. Les tremblements semblèrent être de plus en plus proches pour l'embarquer dans l'abysse, mais le jeune homme n'allait pas se laisser tuer aussi facilement. Il avait encore des choses à faire, une vérité à découvrir, une jeune fille à sauver. Savoir qui était son stalker et ce qu'il voulait de lui. Il avait trop de questions irrésolues.
En se retrouvant contre le mur par cette ampleur de fuite essoufflée, il changea de trajectoire en se mettant à poursuivre sa course acharnée, sans oublier de vérifier si les portes furent closes. Le cœur cogna fortement, ses poumons allèrent bientôt le lâcher, il fut à bout de souffle et chercha une porte vers le fond du couloir. Et en arrivant à le traverser après avoir saisi que cet endroit était un labyrinthe, il parvint à rentrer au bout du corridor dans une pièce, fermant derrière lui l'accès. Le noiraud s'appuya du dos contre ce dernier, espérant que le sol reste intact. Il attendit un moment, afin de n'entendre que le silence, ce qui fut le cas.
C'était là que le jeune héritier remarqua que la salle fut grande et qu'il entendit l'écho de ses pas se prononcer sur le sol. Il fut curieux, et chercha du regard une sortie qu'il ne vit pas. Le décor semblait avoir été placé pour accentuer une ambiance angoissante. Jungkook recevait un message sur son téléphone. En le sortant, il entendit le contenu.
« J'ai différentes formes mais toujours la même fonction, rendre accessible ou interdire l'accès.
Qui suis-je ? »
ㅡ J'ai différentes formes mais toujours la même fonction, répéta-t-il à haute voix, c'est une clé non ?
Ding.
Voilà qu'un nouveau message lui disait d'avancer vers le fond de la salle où il vit un petit comptoir avec une sorte de fenêtre à barreau et un objet dessus.
Jungkook se mit à marcher jusqu'à cette nouvelle destination pour savoir ce qu'il y avait, il comprit alors en effaçant la proximité entre lui et le comptoir qu'il y avait une forme d'objet noir. Lorsqu'il voulait l'ouvrir, il n'y parvint pas car elle était verrouillée. Des mots n'ayant aucun sens furent gravés dessus. Il essaya de rendre accessible l'intérieur mais c'était inutile, un fort mécanisme scellait le verrou. Une nouvelle énigme arriva dans sa notification, il prit le portable, lisant ce nouveau message.
« Jules César dissimula un trésor des yeux de l'impératrice d'Égypte. Elle devait trouver une combinaison pour pouvoir le récupérer. Quelle est la combinaison ? »
Le coréen réfléchit à une réponse, il relut les lettres gravées sur l'objet. Il ignorait comment décrypter le message et l'analysa sous tous les angles. Puis il eut une idée de comment trouver la solution. Afin de le déverrouiller, il fallait simplement déchiffrer les lettres par un code qui lui donnera le mot exact pour qu'il puisse l'ouvrir.
ㅡ Les lettres n'ont aucun sens, la seule façon d'avoir la réponse, c'est de les décrypter avec le Code Cesar ! il répondit.
Ding.
Jeongguk se dépêcha de composer les lettres sur son téléphone grâce à l'application qui l'aidait à avoir les bonnes lettres pour former le mot. Le code n'était autre que Cleopatra, il le composa sur le mécanisme cadenassé et elle s'ouvrit d'un déclic.
À l'intérieur de cet objet, il y avait une boîte transparente, et une petite clé, il l'attrapa pour examiner son aspect. Puis les lumières derrière lui s'allumèrent et il se retourna en ayant entendu du bruit. Ce n'était que maintenant qu'il avait remarqué quelque chose, il semblait n'y avoir personne dans cet établissement. Soit le stalker était dans une pièce inconnue, soit il contrôla le jeu à distance. Dans tous les cas, la situation restait flippante, il ignorait toujours pourquoi il devait vraiment participer à ce jeu, quel en était le but.
Avec méfiance, Jungkook s'avança vers la porte, scrutant la serrure où il devrait insérer la clé. Chaque clic de la clé dans la serrure résonnait comme un signal de danger imminent. Il déverrouilla la porte lentement, faisant glisser la clé avec précaution pour éviter tout bruit suspect. L'accès s'entrouvrit silencieusement, révélant l'intérieur de la pièce plongée dans la semi-obscurité.
Lorsqu'il pénétra dans la pièce, la lumière d'un plafonnier vieillot éclaira légèrement le décor poussiéreux. Un grand écran occupait une partie du mur, éteint pour le moment mais émettant une lueur faible. Des meubles anciens et inutiles étaient disposés çà et là, couverts de draps blancs recouverts de poussière. Un bureau en bois massif occupait le centre de la pièce, surchargé de dossiers entassés désordonnément.
Jungkook observa les documents avec curiosité et inquiétude. Ils semblaient contenir une mine d'informations, probablement cruciales pour comprendre ce qui se tramait dans cet endroit mystérieux. Son cœur battait plus vite à chaque instant, réalisant que chaque découverte pouvait le rapprocher de la vérité ou l'enfoncer plus profondément dans le jeu cruel dans lequel il était pris malgré lui.
L'héritier toucha du bout des doigts les objets, il fut encore perdu par ces suites d'événements qui s'enchaînèrent. À l'écran, une vidéo fut subitement affichée, il fut surpris car Ruby Jane attachée cria de la lâcher, d'une voix qui trembla, suscitant la pitié, elle hurla si fortement que son cœur se pinça dans sa poitrine. Il était impuissant face à ces images. Il ignora comment la sortir de là.
ㅡ Pourquoi vous faites ça ?! il s'écria. Elle est innocente, elle n'a rien fait ! À quoi tu joues ? Pourquoi je suis là ? Qu'est-ce tu cherches à faire ? Arrête tout ça, ce n'est pas drôle. Cesse de jouer avec la vie des gens !
« Vous avez une heure pour trier les dossiers qui sont en face de vous. Trouvez la bonne réponse, et passez à l'étape suivante; une fois que vous avez réussi à résoudre le problème, vous serez libre de quitter le lieu. Mais dans le cas où vous vous trompez et que vous perdez, elle mourra. Le compte à rebours est déclenché. »
Le regard rivé sur l'écran, Jungkook vit Ruby commencer à crier alors qu'un jet d'eau inondait la pièce où elle était retenue. Des sanglots secouaient son corps alors qu'elle suppliait désespérément pour sa vie, promettant de tout faire pour ses ravisseurs. Puis, comme par magie, elle disparut de l'écran, laissant place à un compte à rebours qui s'afficha à la place. Jungkook fut saisi par la panique, paralysé par l'urgence de la situation. Il chercha frénétiquement quoi faire, avant de se jeter sur une pile de dossiers à proximité, les ouvrant fiévreusement pour découvrir leur contenu.
Au début, il ne saisit pas le contexte des documents qu'il avait sous les yeux. Puis, à mesure qu'il les parcourait, il réalisa avec horreur qu'il s'agissait d'articles relatifs à des crimes non résolus. Ses mains tremblèrent en tenant les dossiers, et il vérifia le temps qu'il lui restait avant de se concentrer sur chaque détail macabre. Les dossiers décrivaient des scènes de violence et de tragédie : agressions, meurtres, disparitions, maltraitances.
Ce moment lui rappela les films d'horreur qu'il avait regardés autrefois avec ses amis, où les personnages principaux devaient résoudre des énigmes pour survivre. Certains ne réussissaient pas, payant de leur vie leurs erreurs, tandis que d'autres avançaient à grand peine vers la prochaine étape. Maintenant, Jungkook se retrouvait dans une situation similaire, mais en tant que seul joueur, avec la vie d'une lycéenne en jeu.
Il scruta chaque recoin de la pièce, s'efforçant de mémoriser le moindre détail qui pourrait lui être utile plus tard. Fouillant frénétiquement chaque endroit possible, il espérait trouver un indice crucial. Le temps pressait. Il ouvrit des tiroirs, fouilla des placards, et trouva des surligneurs qu'il utilisa pour marquer les informations les plus pertinentes dans les dossiers.
Le but de cette épreuve restait flou, mais Jungkook décida de catégoriser les documents par types de crimes, un choix qu'il espérait logique face à l'ampleur des informations à trier. Chaque seconde comptait, et il ne pouvait se permettre de manquer le moindre indice qui pourrait le rapprocher de la vérité et de la liberté de Ruby.
Le jeune homme lut attentivement chaque affaire ; une jeune femme de l'étranger, cherchant un travail pour nourrir sa famille fut retrouvée morte ; il la plaça dans la colonne des assassinats. Une adolescente maltraitée a dû se rétablir dans une salle de soins intensifs, il mit l'enquête dans la zone des maltraitances. Quelqu'un a appelé la police pour dénoncer une poursuite, mais la quête fut suspendue, il mit cet incident dans les disparitions.
L'heure passait à vu d'œil, il ne lui restait que peu pour lire une à une les histoires, soulignant des faits pouvant lui être importants, des dates comme des chiffres. Il y avait des centaines de victimes, il ne comprenait toujours pas pourquoi il devait s'occuper de ça. Qu'est-ce que ce fou attendait de lui ?
« Il ne vous reste plus que cinq minutes avant la fin de l'étape. »
La pression monta légèrement, il avait bientôt fini, entourant de petits mots importants, il finit par poser le dernier dossier et le temps fut écoulé. À l'écran, il voyait Ruby respirer lourdement, mais l'eau coula depuis, remplissant la pièce jusqu'à ses genoux. Elle pleura avec las, n'en pouvant plus de ressentir la crainte. Il attendit qu'on lui donne une instruction, après avoir fini son triage.
ㅡ J'ai fini de trier ! Qu'est-ce que je dois faire maintenant ?
Les documents étant sur la table disparurent par un mécanisme faisant retourner la surface du meuble. Il déglutit en essayant de les récupérer mais en vain, ils avaient disparu. Puis son téléphone lui envoya une nouvelle notification, une voix robotisée prit la parole.
« Vous venez de terminer le premier triage. Quel est le lien entre toutes les disparitions ? »
ㅡ Quoi ? Je dois me rappeler des enquêtes, attendez, il essaya de se souvenir des affaires qu'il avait lu en paniquant. Alors...
Il y avait une personne qui avait disparue en deux minutes dans un angle mort d'une ruelle, personne n'a pu expliquer ce qu'il s'était passé. Une adolescente rentrait à l'orphelinat, la directrice avait demandé un avis de recherche, mais l'enquête n'avait rien donné. Un témoin d'enlèvement avait disparu, sans laisser de trace. Une femme mariée allant faire ses courses s'était évaporée, son portefeuille fut retrouvée dans les mains d'un sans-abri, mais personne n'a vu quoi que ce soit qui aurait pu aider l'époux à la retrouver.
Deux touristes débarquant d'un autre pays avaient perdu leurs passeports, ces derniers se sont volatilisés suite à leurs recherches. Les autres vingtaines d'affaires furent dans le même genre ; il se disait que c'était impossible que des gens de divers lieux disparaissaient ainsi, Jungkook commença à saisir.
ㅡ Je crois que ces disparitions auraient un lien avec des enlèvements ?
Ding.
C'était la bonne réponse, il fut soulagé et l'eau dans la pièce cessa de couler. Maintenant il pouvait passer dans une autre salle mais pour ça, il fallait qu'il compose un code sur la porte. Ce dernier ne le connaissait pas, et prit soudainement peur. Il fourra ses mains dans les cheveux, tentant de deviner lequel c'était. Il aperçut une fiche de publicité sur le mur, disant qu'il faut toujours faire attention aux détails. Alors il se mit à réfléchir en tentant de chercher dans le décor une solution. L'écran montrait qu'il avait cinq minutes avant que la pièce dans laquelle il se trouvait, se mette à brûler tout sur son passage.
ㅡ Et merde, il se mit à chercher plus profondément dans les tiroirs. Et si le code était dans les dossiers ? Je ne les ai pas remarqués en essayant de les trier. Allez, rappelle-toi, il ferma les yeux fortement.
Il arracha un papier du mur et attrapa le surligneur pour essayer d'écrire la réponse. Chacun des documents avaient une suite de chiffres et parmi eux, un seul était d'une couleur différente. Il se mit à retirer l'un d'eux des nombres dans l'ordre des dossiers qu'il avait lu et les inscrivit sur la feuille. En retournant voir la porte, il composa le code mais c'était le mauvais, il lui restait deux essais et seulement trois minutes.
ㅡ Putain, comment je suis censé savoir ?! J'suis pas un génie ! Merde, allez...
D'un coup, il se souvint que peut-être ce n'était pas les chiffres des dossiers mais combien d'affaires il y en avait sur la table. En se rappelant qu'il y avait une centaine d'articles et parmi eux, il y avait différents types de catégories, il se mit à constituer un grand nombre. Cent dossiers, quatre catégories. Ce qui fait cent quatre s'il additionnait. Il composa le code à quatre chiffre en rajoutant un zéro. Mais c'était faux, il ne lui resta plus qu'un essai et une minute.
ㅡ Putain ! il tapa contre la porte. Réfléchis, il transpira. Okay, alors, cent, je retire deux zéro il me reste le chiffre un, puis quatre pour les catégories. Si je divise chacun des dossiers par classement, il y a vingt-cinq affaires de chaque classification. Donc le code à quatre chiffre c'est mille quatre cent vingt-cinq.
Le coréen tapa le code et la porte se déverrouilla subitement, il respira de soulagement, en sentant une goutte de sueur couler de sa tempe, étant lui-même surpris d'avoir réussi. En entrant dans une nouvelle salle différente de la précédente, cette fois, il y avait un tout autre décor. On aurait dit un musée avec des statuettes et des œuvres d'arts placées sur les murs qui furent teints par des graffitis, des cadres furent posés au sol, et positionnés par-ci et par-là. Avec des objets différents traînant sur une table et près de certains cartons. L'écran sur le mur s'alluma, une nouvelle instruction allait être émise.
« Vous avez une heure pour trouver à partir des indices la bonne réponse, et passez à l'étape suivante. Le compte à rebours est déclenché. »
L'eau qui ensevelit la pièce où se trouva la victime était un sorte de sablier; si elle finissait par être remplie, Ruby n'aura plus d'oxygène et mourra par le manque d'air. Jungkook se mit à examiner la salle en retournant tout ce qu'il pouvait. En ignorant ce qu'il devait trouver, il tenta alors de se concentrer sur les illustrations des tableaux, sur la position des statues. Au début, tout semblait être dans un désordre absolu, jusqu'à ce que le coréen fronce les sourcils, et comprenne qu'en fait, il y avait un ordre organisé.
Il recula, pour avoir une perspective plus globale sur cette scène, la personne qui avait créée ce jeu avait placé tout dans un but précis, elle lui donnait des indices pour réussir à comprendre le fonctionnement des meubles présents. Une sculpture pointa un portrait, il suivit le doigt jusqu'à se positionner devant un tableau. En lisant la description de la toile, c'était écrit « La Justice et la Vengeance divine poursuivant le Crime. » Deux personnages furent illustrés sur la peinture, courant après un meurtrier.
Jungkook venait de saisir que l'étape précédente parlait des victimes disparues. La cause de ces disparitions furent des enlèvements, donc dans la logique des choses, cette fois, il devait être à la recherche du criminel, qui serait derrière les crimes.
Il eut des frissons partout.
Il avait donc plusieurs toiles, la deuxième suivant celle ayant une référence au criminel se nommait : « L'enlèvement des Sabines, Nicolas Poussin. » dont des soldats s'emparaient des femmes pour les prendre comme épouses et ainsi repeupler la ville. Juste après cette description, s'enchaîna un autre tableau intitulé « La leçon d'anatomie du Docteur Tulp, Rembrandt. » montrant un groupe d'hommes auscultant un corps humain, avec des croquis du cœur dessinés par De Vinci, accrochés dans le coin du cadre. Les deux œuvres n'avaient rien en commun ; le jeune homme supposa que le kidnapping pourrait avoir une corrélation avec un trafic d'organes. Donc les illustrations représentèrent deux crimes différents.
En suivant des fils rouges qu'il accrocha, il pouvait contempler une nouvelle ébauche « L'enlèvement des filles de Leucipe, Rembrandt » illustrant un récit mythologique gréco-romain, selon lequel les jumeaux Castor et Pollux séduisaient deux femmes promises à d'autres et finissaient par les ôter. Suite à ça, un portrait renommé « Olympia, Edouard Manet » représentant une prostituée nue de haut vol : une courtisane, recevant des mains d'une servante noire un bouquet de fleurs d'un client.
Jungkook essaya de faire un lien avec ces deux compositions différentes mais à la fois apparenté par leurs similitudes, traduisant que les enlèvements furent dans le but d'une traite de prostitution. Il saisissait petit à petit que les informations expliquées à travers ces portraits avaient assurément un objectif à lui faire comprendre. Chaque tableau le guida sur les divers crimes, lui faisant déduire implicitement par la représentation des scènes, leur signification. Il poursuivit alors son observation et tomba sur une peinture nommée « Le Châtiment des quatre piquets, Verdier. » faisant référence à l'esclavage et les punitions. La réponse semblait être claire ici.
Le jeune homme attrapa un crayon et un papier étant déjà sur la table pour inscrire dessus toutes ses suppositions, il essaya de composer la formulation de ses pensées pour avoir devant ses yeux, les réponses à toutes ses analyses. Il écrivit longuement jusqu'à ce que le compte à rebours signale la fin de son temps et que l'écran affiche une nouvelle question.
« Le temps est écoulé. Quel est le mobile de tous ces enlèvements ? »
En soufflant par l'angoisse d'avoir tort, il fixa le vide, tentant de constituer dans sa tête ce qu'il allait dire prochainement, de manière logique.
ㅡ Si je comprends bien, tous ces tableaux, ils représentent un trafic humain.
Ding.
Le protagoniste souffla de soulagement en se baissant au sol, il n'arrivait pas à croire qu'il avait réussi à trouver la bonne réponse. Toutefois, il ne semblait pas avoir fini cette étape puisque sur l'écran une nouvelle consigne lui était donnée. Il se redressa doucement, écoutant ce que la voix féminine disait.
« Tu as réussi la première épreuve de cette étape, félicitations. Maintenant, tu as une demi-heure pour trouver dans cette pièce, le coupable à travers les objets présents. Dans le cas où tu échoues, un mécanisme sera mis en marche pour déchiqueter tout sur son passage. Le compte à rebours est lancé. »
Le cœur se mit à cogner plus rudement dans sa poitrine, Jungkook se précipita à chercher dans la pièce quoi que ce soit qui lui donnerait un indice. En trente minutes, c'était impossible de trouver quelque chose dont il ignorait la constitution. Alors il se mit à fouiller plus profondément afin d'avoir ne serait-ce qu'un renseignement. En finissant par se rappeler d'une scène d'un film qu'il avait vu récemment, le noiraud fixa l'un des tableaux et se jeta dessus pour attraper ce dernier, et le retourner. Il s'attendait à voir un coffre fort mais il n'y avait rien.
Alors il retira les autres, une à une, jusqu'à le trouver caché derrière le portrait des enlèvements. Il posa le cadre au sol et observa qu'il y avait un code à quatre chiffres à composer. En tournant sa tête dans tous les sens, à la recherche d'un indice ; le coréen décida alors de commencer à analyser méticuleusement les œuvres d'arts. Chacune d'elles était positionnée dans un ordre alphabétique, car sur la plaque était inscrit le titre, une lettre et des chiffres comme une date. Le coréen attrapa le crayon et la feuille, puis réécrit les indications des années dans un ordre.
1683
1684
1693
0683
1683
1783
En commençant à regarder les chiffres, il ignorait quel était le code. Mais lorsqu'il prit le temps de constater une évidence, il comprit que ces nombres n'étaient pas des dates, mais une combinaison de divers caractères dans lequel il y avait sûrement ce qu'il cherchait. Jungkook vérifia attentivement la différence et se mit à marquer un quatre, un neuf, un zéro et un sept. Il courut jusqu'au coffre et se précipita à insérer l'assemblage. Un bruit détonna, la porte s'ouvrit et il s'écria de joie, en regardant le temps qu'il lui restait. Le brun aperçut qu'à l'intérieur, il y avait des dossiers. Il s'empara d'eux et se déplaça vers une table pour les poser dessus.
Une fois qu'il les ouvrit, le contenu était des articles de divers criminels qui avaient des casiers judiciaires avec des délits graves. Le protagoniste supposa que c'était une nouvelle épreuve où il devait trouver la personne qui était derrière les enlèvements. Il se mit à percer petit à petit toutes les affaires de plusieurs scélérats.
Et parmi ces derniers, il y avait quelques-uns qui attirèrent son attention. Un des types fut accusé de trafic des gangs, de règlements de compte, de meurtres commandités, d'arrestations pour stupéfiants. Le suivant : de vandalisme, agressions à l'arme blanche. Un autre de tapage nocturne, harcèlement, délits de fuite, attouchements sexuels. Encore un de vol, abus de biens sociaux, discrimination, etc...
Il y en avait une bonne dizaine, Jungkook devait faire bouger ses méninges pour comprendre qui était le vrai coupable, commettant des crimes abominables, dont s'en suivaient des conséquences désastreuses pour les victimes. Il pouvait voir les photos de ces personnes et en relisant les descriptions de leurs infractions, il essaya de choisir celui qui convenait le mieux au portrait d'un ravisseur gérant un trafic humain. Le temps lui manqua, il resta plus qu'une minute, puis quelques secondes. Il se dépêcha de relire avant d'être sûr.
« Le temps est écoulé. Qui est le coupable ? »
Cette fois, avec plus d'assurance, le jeune homme attrapa une photo et le pointa vers la caméra.
ㅡ C'est cet homme, Oh Dong Huk.
En attendant que le fameux ding résonne, il n'entendit aucun son, et d'un coup, à l'écran, il aperçut qu'un fort jet d'eau rempli la pièce où Ruby fut séquestrée, qui allait bientôt être à court d'oxygène. Jungkook paniqua, il demanda d'attendre, d'arrêter l'eau. En mettant un désordre dans les documents pour retrouver la bonne personne, soudainement, un bruit alerta ses sens. Quelque chose venait de bouger, il leva sa tête et vit un mécanisme se déclencher. Des lames tranchantes à plusieurs spirales se mirent à tourner rapidement, déchiquetant brusquement un tableau.
Jungkook fut affolé.
Exorbité de voir avec quelle facilité cette machine détruisait les objets de la pièce, il tenta de négocier, demandant un peu plus de temps, voyant que Ruby Jane étouffa sous l'eau car elle n'eut plus d'air. Il s'écria contre la porte, essayant de l'ouvrir car le déchiqueteur mettait tout en pièce, balançant partout des débris et de la poussière. Le coréen s'éloigna, s'efforçant d'éviter de devenir de la viande hachée. Il avait la sueur qui coulait dans son dos, son corps tremblait, son coeur parcourrait un marathon.
Il tomba à terre, se protégeant de tous ces bribes qui furent éparpillés dans chaque coin, s'écrasant même dans sa cuisse lui arrachant un hurlement. Ce fut terrorisant, il alla y passer aussi quand ses yeux remarquèrent un truc. Le coréen trouva des fichiers au sol qu'il avait fait tombé et plusieurs infos circulèrent dans son esprit qui lui firent comprendre son erreur. Le déchiqueteur qui hurla dans ses oreilles par son fonctionnement, émietta tout sur son passage ; l'asiatique cria de le libérer en se collant contre la porte, avant de lever la photo vers la caméra, tentant de surpasser le bruit de la machine.
ㅡ Le criminel c'est lui ! il beugla. JE L'AI TROUVÉ C'EST BAEK PYUNG-IL !
Et l'angoisse fut épouvantable, il crut que ce fut la fin quand la porte se déverrouilla brusquement, il cria en sentant sa chair se faire passer sous la lame. En réussissant à ouvrir l'accès, il se jeta vers l'extérieur refermant derrière soi la cloison. Jungkook essoufflé glissa au sol, n'en pouvant plus de ces épreuves. Le sang coula de son bras, il avait de même horriblement mal à la cuisse, les plaies lui brûlaient, ses doigts s'empreignirent de ce liquide d'hémoglobine. En levant sa tête, il remarqua que la pièce dans laquelle il se trouva fut complètement noir. Cependant, quelque chose au loin s'alluma, des voix parlèrent.
Grimaçant de douleur, et se hissant du sol avec l'appui de la porte, pour avancer doucement vers cette source de lumière. Plus il marcha et plus il vit un canapé dont deux marionnettes furent assise, fixant un écran de télévision. Les chaînes de cette boîte changèrent de fréquence, l'héritier avec méfiance prenait place entre ces poupées et observa ces derniers jusqu'à être attiré par une illustration horrifiante.
Ruby qu'il voulait sauver depuis le début, elle fut décédée, ses yeux sans vie furent exposées à travers la télé, cette image où elle fut immergée complètement dans de l'eau, paralysa celui-ci qui sentit un choc se propager dans son torse. À cause de la mauvaise réponse, une innocente vint d'être tué. Tout ça parce qu'il n'a pas fait de son mieux, tout ça parce qu'il aurait dû réfléchir plusieurs fois avant de donner une réponse correcte. Tout ça parce qu'un taré s'amusait avec eux. Il se mordit la lèvre qui trembla, ses jambes ne purent bouger et son bras était légèrement engourdi. Il tenait encore ce dernier, étant blessé et ensanglanté.
« Vous venez de réussir la deuxième étape. Passons à la dernière, si vous réussissez à la finir à temps, vous pourrez sortir d'ici. »
ㅡ Mais pas cette fille ! il s'énerva avec peine. Elle est morte ! il n'arriva pas à y croire lui-même. Vous l'avez laissé suffoquer dans cette pièce ! il commença à percevoir l'horreur de cet act.
C'était le silence, visiblement, le créateur décida d'offrir cette minute à la défunte pour satisfaire le joueur qui n'arriva pas à se remettre de tout ça. Alors que le coréen fixait avec difficulté le sol, tétanisé. Un sifflement passait dans ses oreilles, se perdant complément dans une sphère qui l'enveloppait.
« Vous êtes arrivé à la final, trouvez qui tire les ficelles. Vous avez une heure, le compte à- »
ㅡ Rebours est lancé, oui je sais ! il cria de colère. Putain de merde ! J'arrive pas à le croire...
Jungkook respira fortement, il ferma les yeux, contenant son envie de chialer, il baissa sa tête, fourrant sa main libre dans ses cheveux, la relevant ensuite quand une chaîne fut affichée à la télévision. Il entendait un présentateur expliquer quelque chose, avant que le canal de diffusion ne change d'image, et que les poupées à ses côtés ne se mettent à rire brusquement en le faisant sursauter.
Certaines chaines se répétaient, d'autres étaient différentes, il écoutait attentivement les paroles de l'animateur, et des infos qui passaient sur les canals d'infos. Il comprenait alors que ces derniers étaient des enregistrements diffusés il y a un moment. Le noiraud essaya de retenir les médias, de ceux qui revenaient en boucle. Les poupées le faisaient de temps à autre sursauter et la durée s'écoulait.
ㅡ Qu'est-ce que... Je ne comprends pas où tu veux en venir, il souffla lourdement, se pinçant la lèvre, réfléchissant. Tu veux que je retienne des informations ? Les vidéos en boucle ont quelque chose à voir avec les trafics humains ?
Les poupées se mirent à rire brusquement, il commença à comprendre qu'il était sur la bonne voie. Jungkook se baissa difficilement au sol pour se rapprocher de la télévision. Il s'efforça de déchirer sa manche pour faire un bandage à son bras et sa cuisse en sang. Il effaçait du dos de la main sa sueur, le liquide cramoisi s'étalait sur son front ou son cou. Celui-ci tenta de se concentrer, comprendre où le meurtrier voulait en venir. Il fut plus attentive malgré le fait que son esprit était déboussolé par ce trauma.
ㅡ L-Le Ministre de l'intérieur, il passe plusieurs fois sur l'une des chaînes. Euh... J'crois... C'est un des amis de mon oncle avec qui il dîne souvent.
Il fermait fortement les paupières, les images de Ruby morte revenait à son esprit, il voulait ne plus y penser, mais il avait peur. Alors il tenta de penser à cette enquête en essayant de se souvenir de la fonction du ministre. Il venait de repérer son oncle qui apparaissait furtivement, d'autres politiciens, puis des acteurs et journalistes. Puis une personne en particulier attira son attention.
ㅡ L'avocat Ji Sung Jae, il passe régulièrement aux infos...
Il fut un temps où Jungkook le voyait souvent à la télévision, sollicité par la presse pour ses victoires éclatantes en justice. Pourtant, certains proches des victimes envoyées en prison à cause de lui le traitaient de malhonnête et de menteur. Des rumeurs s'étaient répandues dans toute la ville. Malgré ces controverses, sa renommée grandissante dans le milieu juridique lui permettait de naviguer au-dessus des lois et du mépris, gagnant en prestige à chaque procès réussi.
ㅡ Les rumeurs auraient pu être vrai, qu'il innocentait des criminels...
Il continuait à regarder les chaînes changer, retenant certains détails.
ㅡ Cet homme là, il pointa l'écran, il réapparaît trois fois maintenant. C'est quoi son nom ? il essayait de lire sur la barre d'infos. Le docteur Min-Sang, il a l'air d'être reconnu en tant que chirurgien. Et lui, ce type, il me dit un truc, il tenta de se souvenir, le chef policier, oui c'est ça, Cha Hyun Soo, il a été récompensé pour avoir démanteler un gros réseau. Mon oncle et ma tante avaient assistés à sa cérémonie des récompenses.
Il observait attentivement, vérifiant le temps qui lui restait, il dut se dépêcher de trouver la réponse.
ㅡ Il m'a dit de trouver qui tire les ficelles, il analysa les vidéos. Serait-ce les hommes que je viens de mentionner ? il hésita. Il y a un truc qui cloche. C'est bizarre, j'ai l'impression d'avoir repéré quelque chose mais je n'arrive pas à comprendre quoi, il montra du doigt. Cette pub de la Thaïlande, le fond est similaire à celui... là ! il s'écria. Oui c'est ça, le décor est le même que dans la vidéo du médecin qui fait du bénévolat pour aider les plus démunies.
L'héritier venait d'écarquiller les yeux, en voyant son père, il venait de se souvenir de quelque chose. Il avait fait un voyage avec sa mère avant qu'elle ne décède, pour passer un week-end romantique. Lorsqu'ils sont revenus ils étaient sur les nerfs. Et voilà qu'un mot régulier apparaissait dans ces médias, sur la barre d'infos chez chacun d'eux : Thailande, là ou ses parents s'étaient rendus.
Son coeur s'était mis à cogner plus lourdement, il espérait avoir tort tout d'un coup, tentant de se voiler la fasse mais les frissons parcoururent sa peau. C'était trop évident...
Le ministre préparait et mettait en œuvre la politique du gouvernement en matière de sécurité intérieure, de sécurité routière, d'administration territoriale de l'État, d'immigration et d'asile. Ce qui voulait dire que s'il avait envie de faire passer certaines victimes ou ramener des immigrants, le Ministre In-Hyeong aurait pu contribuer à certains accès et démarches pour les faire entrer et sortir en toute discrétion.
L'avocat aurait couvert toutes les magouilles de ceux avec qui il bossait, étant impliqué dans la dissimulation de certaines preuves et crimes. Donc il a pu étouffé les délits du trafiqueur d'humains comme pour le chien de chasse Baek Pyung-Il. Ce dernier devait faire le sale boulot comme kidnapper les cibles faciles.
Le médecin chirurgien aurait pu se charger de falsifier certains documents comme pour le décès des victimes, et impunément se servir de leur organe pour mener des trafics. Le chef policier serait corrompu ? Il a fermé les yeux sur des affaires en prenant des pots de vins pour garder le silence ? Clôturant des enquêtes pour éviter que les gens posent des questions.
Jungkook revit son oncle apparaître dans une conférence de presse.
ㅡ Mais que fait mon oncle parmi ce merdier ? son coeur cognait plus fortement. Il gagnait décemment de l'argent avec son entreprise et ses élections dans la politique alors pourquoi...
Le jeune homme tentait de mettre le puzzle en place, de comprendre la vérité. C'est là qu'il fut heurter par la réalité. Comme ces disputes incessantes entre ses parents concernant l'argent et les voyages, quand il était plus jeune et eux toujours en vie. Mais il ne voulait pas le croire, il n'avait pas envie de se rendre compte que sa famille auraient pu être mêlé à quelques choses d'horribles, à en faire vomir.
En y pensant sérieusement, son oncle qui voulait faire dans la politique, avait besoin d'argent pour financer son électorat, alors il se pourrait qu'il avait collaborer avec ces quatre hommes pour avoir sa part ? Mais non, c'était impossible, Jungkook ne voulait pas le croire, c'était une coïncidence, rien de plus. Mais alors, comment ça se fait que sa tante lui disait que son oncle avait un sponsor qui investissait une bonne somme pour son organisation.
Le compte à rebours prit fin.
« Le temps est écoulé. Il est temps de vérité. Qui sont les personnes qui tirent les ficelles ? »
Jungkook était livide, il n'arrivait pas à parler, son esprit était subitement engourdi. Il cillait plusieurs fois, sentant sa gorge se tordre douloureusement. Il n'avait qu'une chance pour sortir vivant d'ici, il fallait qu'il réfléchisse, qu'il arrange ses pensées qui se bousculaient dans sa tête. Il n'avait pas le temps, il devait donner la bonne réponse, malgré le fait que cela puisse lui déplaire.
ㅡ Le ministre de l'intérieur Kim In-Hyeong, il murmura, l'avocat Ji Sung Jae, le médecin Kwon Min-Sang, le lieutenant Cha Hyun Soo, et... mon oncle, Jeon Je Yeon ?
Ding.
Il écarquilla les yeux, cette fois ses réponses ne l'avaient pas soulagé, non, son estomac se ployait douloureusement dans tous les sens face aux images de ces cinq hommes qui apparaissaient maintenant en boucle à la télévision. Et les larmes virent inonder ses prunelles en se souvenant des dossiers de tous les victimes qu'il avait lu. Ces gens qui ont du souffrir, qui avaient une famille, des projets, un avenir. Ils avaient été des objets sur lesquels ces personnes s'enrichissaient.
Jungkook se tenait la gorge, tentant de contenir son envie de vomir.
« Félicitations Jeon Jeongguk, tu viens de résoudre l'enquête. Il est désormais temps que tu révèles la vérité. Trouve la dernière pièce du puzzle qui prouvera ton témoignage. Les preuves sont entre les mains de tes proches, récupère-les pour que justice soit faite. »
Le sifflement revenait à nouveau, il avait la tête qui tournait par cette information capital qui submergeait son esprit, son regard devenait flou à force que la tension tronçonnait ses tempes. La télévision paraissait petit à petit lointaine, son corps ne supportait plus cette ampleur de pression et l'engourdissement de ses blessures, puis il perdit l'équilibre, tombant au sol. Les gouttes de sang coulant de ses plaies, glissaient le long de ses doigts tapant parterre un à un.
Jeongguk...
Jeongguk ?
Jeongguk ?!
D'un coup, il ouvrit ses paupières en transpirant complément, le corps tremblant de terreur par le cauchemar qui avait hanté son esprit. Il sentait encore son coeur battre lourdement dans sa poitrine et le pouls cogner vivement. Sa respiration haletante marquait l'anxiété qui l'avait auparavant demeurée. Et quand il récupéra enfin sa raison, tentant d'apaiser ses vives émotions par un décor familier, il se rendit compte qu'il était dans sa chambre. Tout ce qu'il lui était arrivé, était-ce juste un horrible épisode illusoire provenant entièrement de son imagination ? Car il espérait que ça soit le cas.
En se redressant douloureusement, ce dernier remarqua que sa jambe et son bras était bandé. Il était faible et la pâleur recouvrait sa figure. Et c'est là qu'il comprit que tout ça, ces événements et cette révélation sordide, c'était réelle. Il eut mal à la tête, et de sa paume il se tint la tempe, recevant une brusque piqûre provenant de l'intérieur. Les souvenirs venaient de refaire surface, et tout ça l'avait complètement épuisé.
Le jeune homme ignorait quoi faire, comment réagir, par quoi commencer ; il était totalement bouleversé par ces enchaînements poignants. Il avait besoin d'en parler à quelqu'un, c'était trop dur, c'était douloureux, il n'arrivera pas à le supporter tout seul. Alors en se levant de son lit pour essayer de retrouver son portable, il se cogna contre son bureau et quelque chose tomba. En tournant sa tête vers la source du bruit, il venait de trouver son médaillon ouvert et un truc débordait de lui. Ce dernier s'était abaissé pour les ramasser, avant de regarder attentivement l'objet.
C'était une carte mémoire incrustée dans le collier, celui que sa mère lui avait offert.
Sans perdre de temps, il était parti acheter une clé USB dans laquelle il pouvait mettre la carte. En rentrant plus tard chez soi, le jeune homme connecta le périphérique à son ordinateur pour ouvrir le dossier. C'est là qu'il y avait énormément de fichier avec pleins de date, de nom, de chiffres. Il essaya d'ouvrir un des documents quand soudain, ses yeux s'écarquillèrent et son coeur s'emballa.
Ce qu'il venait de voir, c'était un film d'horreur. Deux à trois hommes torturaient une personne en le faisant souffrir, ce dernier hurlait de douleur. Il referma vite le média en vitesse.
Il lui fallut un instant pour comprendre ce qu'il venait de voir.
« Trouve la dernière pièce du puzzle qui prouvera ton témoignage. Les preuves sont entre les mains de tes proches, récupère-les pour que justice soit faite. »
Est-ce que c'était de ces preuves qu'il parlait ? Jungkook avait la main qui tremblait sur la souris, il craignait de découvrir ce qu'il y avait dans les autres vidéos. C'est en prenant le courage à deux mains qu'il commença à visionner un a un plusieurs et divers médias. Un haut-le-coeur l'empoigna.
Tout ce qu'il venait de voir était liée aux trafics humains avec divers actes immorales : couper le corps pour en extraire des organes, des tortures, des meurtres, des viols, des enlèvements, des agressions violentes, une maltraitance et de la soumission. Il en fut répugné comme jamais. Et certaines figures sur ces vidéos étaient reconnaissables.
L'héritier n'eut le temps de se lever qu'il tomba de la chaise en attrapant une corbeille pour vomir ses tripes. Il émettait des sons de douleur, en crachant ce qu'il avait dans la gorge. Il n'avait pourtant rien mangé mais quelque chose en ressortait, lui serrant l'estomac, brulant la trachée, les larmes embrumant sa vue, ses veines ressortaient sur son cou, il était tout rouge et tenta de respirer.
Les mains tremblantes, il s'essuya les lèvres avec sa manche, regardant d'en bas l'écran de son ordinateur, étant traumatisé.
Ce dernier se dépêcha de tout éteindre rapidement, n'arrivant plus à subir ces violentes images qui heurtaient son raisonnement. Il était tellement dégoûté qu'il ne savait plus où se mettre de ces choses horribles qu'il venait de voir. Ces actions furent désormais ancrés dans son esprit.
« Il est désormais temps que tu révèles la vérité. Raconte à la presse ce que fait ton oncle. »
Alors, c'était ça, ce dont ce fou avait parlé. Son oncle était un criminel, une ordure qui fut impliqué dans des trafics et des délits répugnants. Et si sa mère avait ces preuves qui l'incriminaient, alors... il l'aurait tué ? En faisant passer son meurtre pour un cambriolage qui a mal tourné...
Maintenant, il comprit tout.
Cet argent, cet maison, tout ce qu'il possède, ça venait de l'argent souillé par le sang. De ces vies innocentes qui ont payé le prix, pour rendre les plus riches, encore plus riches.
DES HEURES PLUS TARD.
Le jeune lycéen siégeait dans le salon, assit sur une chaise au milieu de la pièce, écoutant le silence. Il attendait, encore et encore, laissant son esprit se perdre complètement dans une bulle de pensée. Tentant de digérer ce qu'il avait appris et vu de ses propres yeux. Tentant de comprendre pourquoi commettre ces horribles infractions. Comment ont-ils pu perdre leur humanité ? Qu'est-ce qui les a poussés à exercer ces crimes ?
Il n'avait pas les réponses.
Et la porte se déverrouilla, il l'entendit se claquer, puis des pas pessant marquer une présence. Le jeune homme vit les jambes de quelqu'un franchir le seuil et il leva ses yeux pour rencontrer son regard, dont il a toujours eu peur.
ㅡ Jeongguk ? il le regarda. Tes amis s'inquiétaient pour toi, on a essayé de te joindre mais tu ne répondais. J'ai presque cru qu'il t'était arrivé quelque chose, j'étais sur le point de- il marqua une pause. Est-ce que tu vas bien ? Tu m'as l'air bien pâle, il défit sa cravate, faisant semblant de s'intéresser à lui.
ㅡ Si tu l'as remarqué, pourquoi poser cette question ? il sembla impassible.
ㅡ Je n'aime pas le ton que tu emploies avec moi, il retira sa veste.
ㅡ Est-ce que... j'ai ne serait-ce qu'un jour, compté à tes yeux ?
ㅡ Mais qu'est-ce qu'il te prend ? soupira en retirant les boutons de ses manches. Quelle question, bien sûr, à ma manière.
ㅡ Et mes parents ?
Son oncle se tourna vers lui, le fixant.
ㅡ Où est-ce que tu veux en venir ?
ㅡ L'argent que tu gagnes, les sponsors qui investissent dans ton business, ils font quoi comme métier à part dépenser le fric pour des personnes comme toi ? Hn... il soupira. Des personnes, t'es une personne en fait ? T'es réellement un humain ? Ou l'être humain en réalité c'est une forme corporelle simplement, sans aucune profondeur d'âme ? Comment faire une différence du bien et du mal ? Non, ce qui est sûr en fait, c'est que tu es le diable incarné. Sinon, tu ne te défoulerais jamais sur moi, comme un punching-ball.
ㅡ Je ne te suis plus là, il t'est arrivé quelque chose ? Tes parents te manque c'est ça ? il s'agaça.
ㅡ Va te faire putain de merde foutre ! il s'écria le surprenant. T'es quoi au juste ? il crispa sa mâchoire de colère. Comment tu fais pour vivre comme ça ? Comment tu fais pour mener un trafic humain sans avoir la conscience sur le dos ? Oh ? il tremblait des lèvres, les larmes aux yeux.
Les muscles de son oncle se contractèrent, son regard devint différent, plus assombri, légèrement vidé de sensation : plusieurs pensées négatives et des scénarios parcouraient son cerveau. Des question et des plans, des mensonges...
ㅡ Je ne comprends pas de quoi tu parles. Tu as complètement perdu la tête.
ㅡ Maman a découvert la vérité sur tes manigances et tu l'as tué c'est ça ? C'est toi en fait qui l'a buté, et tu as fait passer ça pour un putain de cambriolage qui a mal tourné. C'était donc ça ! il hurla. Et moi, j'vais être la prochaine personne dont tu vas te débarrasser. Parce que t'es un psychopathe, c'est la seule explication que je vois pour tes actions.
ㅡ Jeon Jeongguk !
ㅡ N'ose pas m'appeler comme ça ! il grogna. Espèce de monstre.
Je Yeon pompait son torse en levant doucement le menton, sa main se dirigea lentement quelque part. Il avait compris que son neveux avait tout découvert comme sa mère.
ㅡ Tu ne veux même pas savoir comment j'ai découvert la vérité ? Ou tu vas continuer à nier bêtement ? Figure-toi que j'ai trouvé des preuves. Et visiblement, c'est ce que tu cherchais lorsque tu as retourné la maison sans dessus dessous après avoir tué ma mère, il fut dégoûté. Pourquoi tu ne dis rien ? Parce que tu n'as plus rien à dire, tu dois réfléchir à un moyen de te débarrasser de moi. J'imagine que tu réfléchis à un plan pour faire passer mon décès pour un accident. Explique-moi juste pourquoi ?
ㅡ Tu ne comprendras pas.
Il s'approcha prudemment alors que Jungkook recula.
ㅡ Hn... T'es sérieux ?
ㅡ Tu n'es pas comme moi.
ㅡ Un psychopathe ? il sourit.
ㅡ Jeongguk, je n'ai pas envie de te tuer.
ㅡ Mais tu dois le faire, c'est ça ? Buter ton propre neveux pour garder la face... Alors c'est à ça que se résout la famille ?
Les sirènes de police résonnaient à l'extérieur, l'oncle tourna son regard vers la fenêtre en étant exorbités, puis en retrouvant les yeux de Jungkook, celui-ci venait de lui donner un coup de poing en plein visage. Son géniteur dans un hurlement tomba au sol, et une arme de sa main venait de glisser. Son neveux remarqua alors qu'il avait bel et bien l'intention de le tuer avec un couteau suisse.
ㅡ Ce que tu as fait doit être puni.
ㅡ Jeongguk, je t'en pris, écoute-moi, il se défendit. Tu ne comprends pas ce qu'il se passe. J'étais obligé ! Ils me menaçaient de nous tuer tous, et de prendre tout ce qui nous appartient de droit si je ne les obéissais pas ! il paniqua. Je voulais arrêter, mais ils ont tué ta mère ! Ces gens... ils sont dangereux ! Je n'étais au courant d'absolument de rien jusqu'à ce qu'on me le montre !
Jungkook voulait le croire, il avait envie de penser que son oncle n'était pas un fou même si c'était un fils de pute qui maltraitait son neveux pour lui apprendre à être un « homme ».
Cependant subitement, Je Yeon attrapa la jambe du noiraud pour le faire tomber. Il avait perdu la garde, son dos s'écrasa violemment au sol, et son oncle avait saisi cette chance pour prendre le couteau et le planter dans sa gorge car il avait senti la trahison de son neveux. Le jeune homme tenta de retenir son poignet en contractant tout son anatomie et sa mâchoire.
ㅡ Après tout ce que j'ai fait pour ton bien et ta prospérité, tu te retournes contre moi ! Je t'ai élevé comme mon fils que je n'ai pas, sans être en manque ! Et c'est comme ça que tu me remercies petit morveux, il lui cracha, tu as eu le culot de me trahir après tous les efforts fait pour toi et tes parents ! Tu es juste un pauvre faiblard qui ne se souciait de rien, un enfant gâté et vulnérable qui ne survivra jamais dans ce monde !
ㅡ Je- il sentit le couteau toucher sa gorge.
ㅡ Tu ne sais pas comment le monde est construit, tu es la proie facile, et tu finiras par mourir en premier car tu es trop lâche et naïf !
Il alla lui trancher le cou quand la porte fut brusquement ouverte et qu'une balle éjecta son oncle en arrière. Des lumières de partout illuminèrent la pièce, des hommes en uniforme de force spécial entrèrent, se dépêchant de mettre à terre le criminel, dont le sang coulé de son épaule. Jungkook ne bougeait pas du sol, il fixait le plafond, les yeux larmoyants, la gorge nouée, les poings serrés et tremblants. Le regard de son oncle était rempli de haine et de noirceur, jamais il ne l'avait vu à ce point monstrueux.
Les officiers l'ayant menotté, soulevait le trafiqueur d'humain en récitants ses droits. Ils avaient reçu plutôt les preuves de ses crimes et d'autres agents se rendaient vers les lieux de ses complices pour les arrêter.
Jeon Je Yeon se faisait extraire de la maison sous une masse de témoins et de journaliste le prenant en photo. Ils se faisaient emmener vers différentes voitures alors que Jeongguk était encore ébranlé par ces enchaînements inexplicables. Sans délicatesse et avec une certaine violence, il fut embarqués dans les véhicules, les portières claquant derrière lui. Et les mains attachés dans le dos, le protagoniste fixait tous ces pairs de yeux, totalement chamboulé par ces regards et cette arrestation.
En fin de compte, Ruby Jane était vivante ; les policiers l'avaient retrouvée dans un entrepôt, complètement désorientée mais en sécurité. Apparemment, le harceleur de Jungkook avait simplement voulu l'effrayer pour qu'il accomplisse ce qu'il avait commencé, sans avoir l'intention de la tuer. Toutefois, il l'avait contrainte au silence sous peine de représailles, menaçant de rendre sa vie insupportable. Ainsi, elle dut garder cette information pour elle-même. Les enquêteurs soupçonnaient que la jeune lycéenne de Hajin était une autre victime de Jeon Je Yeon, l'oncle de son camarade.
Terrifiée par cette expérience, elle avait été admise à l'hôpital. Bien que l'héritier ait voulu lui rendre visite, elle refusa de le voir, l'accusant d'être responsable de tout ce qui lui était arrivé. Convaincue que le harceleur la ciblait parce qu'il voulait éliminer toute personne susceptible de plaire à Jungkook ou ayant eu un contact intime avec elle, elle jura de faire en sorte que ce dernier regrette d'avoir vu le jour, avant de partir à l'étranger pour se ressourcer.
Un mois s'était écoulé.
Jeon Jungkook avait perdu tout héritage, confisqué par le gouvernement, le laissant presque démuni, juste de quoi terminer ses études. Les autres élèves commencèrent à le tenir à distance, sachant qu'il était le neveu d'un trafiquant et ne lui faisant plus confiance. Il devint ainsi le paria du lycée : L'héritier Déchu de Jeonson. Une situation qui poussa l'école à envisager de changer de nom pour éviter que cet incident ternisse sa réputation.
Une fois son diplôme de lycée en poche, le coréen déménagea avec le peu d'argent qu'il avait, cherchant à recommencer une vie honnête à partir de zéro.
Mais cette histoire semblait loin d'être terminée. Il était déterminé à retrouver son stalker et à le mettre derrière les barreaux, persuadé que ce n'était que le début. Installé dans une petite ville reculée, où le loyer était abordable, il travaillait ici et là pour subsister et financer ses études de la fac. C'est alors qu'il commença à élaborer un plan.
Il avait besoin d'aide.
De son propre aide.
Assis devant son ordinateur, respirant un coup pour se préparer à ce qu'il allait faire, il alluma la caméra.
— Il semble que je ne suis pas seul dans ma tête, si j'en juge par la drogue que je retrouve dans mes poches, les vêtements féminins qui traînent dans ma chambre avec des aiguilles que j'ai failli me planter dans la peau, et les livres d'anatomie volés de mon ancien lycée. J'en conclus que j'ai trois personnalités en moi. Si vous m'entendez, j'aimerai que vous vous présentiez. Surtout toi, celui qui est le plus colérique. Chacun de vous va devoir enregistrer une vidéo afin que je puisse les visionner et savoir qui vous êtes vraiment. J'ai besoin de votre aide, alors s'il vous plait... montrez-vous...
Jungkook attendit anxieusement une réponse, fixant l'écran de son ordinateur avec espoir. Plusieurs minutes s'écoulèrent, mais rien ne se produisit. L'air était lourd de silence, seulement rompu par le bruit lointain des voitures dehors et le faible bourdonnement de l'ordinateur.
Finalement, il soupira profondément, ses épaules se relâchèrent alors qu'il baissait les bras. Le poids de l'incertitude et de la solitude semblait encore plus pesante cette nuit-là.
Épuisé par la journée passée à jongler entre ses petits boulots, il se laissa aller et s'endormit lentement sur son siège de bureau. Son visage reflétait la fatigue accumulée et l'angoisse persistante quant à ce qu'il avait découvert en lui-même.
En ouvrant brusquement les yeux, il cligna des paupières avant de voir que sa main était sur la souris, et qu'il voyait une vidéo à l'écran. Le jeune homme frotta ses yeux, n'étant pas sûr de bien voir. En appuyant sur play, des frissons parcoururent ses bras.
« Tu viens enfin de mettre tes couilles, applaudit sa première personnalité ironiquement. Je dois dire que tu es moins faible que ce que je pensais. Mais crois pas, le plus fort ici, c'est moi. Toi t'es juste plus intelligent, il s'avachit sur le siège, en jouant à tourner d'un côté puis de l'autre. Moi c'est Gguk, c'est mon nom. J'ai vingt-huit ans et j'suis bisexuelle. Et t'as pas intérêt à jeter encore une fois mes sachets de drogue. C'est grâce à ça qu'on est pas encore des SDF, il lui signala en fronçant les sourcils. »
Jungkook comprit que sa seule façon de communiquer avec lui ou les autres, c'était de mener un genre de blog journalier privé qu'il garderait dans un dossier confidentiel sur l'écran. Alors ils commencèrent à chacun leur tour parler.
— Il y en a encore d'autres ? demanda Jungkook.
« Pour le moment, ceux qui veulent se montrer, et que tu as commencé à remarquer, c'est ces deux trouducs, Ryu, qui se prend pour un légiste à deux balles de 40 ans pure hetero de mes deux et Doona, une femme de trente trois ans qui fait de la couture, elle est lesbi mais ça ne devrait pas te poser de problème, puisque t'aimes les meufs, Gguk suça une sucette en jouant à un jeu sur l'ordinateur. »
— Pourquoi vous êtes là ? fut-il curieux.
« Pour te protéger, confit Gguk, On veut juste te préserver du faux et du mensonge, alors en prenant le dessus sur toi, on t'aide à mieux supporter la situation. »
À ces mots, Jungkook se sentit touché, il retint ses larmes, en fixant la fenêtre, avant de souffler:
— Si j'ai bien saisi, vous pouvez prendre possession de mon corps selon votre volonté. Mais j'aimerai qu'on s'organise afin de ne pas empiéter sur la vie de chacun. Les jours que vous pouvez apparaître, ou les heures afin de ne pas éveiller les soupçons des autres. J'aimerai que face aux autres, vous soyez discret. Je ne veux pas qu'on me foute en asile ou qu'on me force à prendre un traitement qui me rendra givré. Si on respect ce plan, alors je ne chercherai pas à me débarrasser de vous.
Il attendit un moment de recevoir une réponse. Quand il se réveilla à nouveau, il démarra la vidéo.
« J'aime pas ça, confia Gguk agacé, mais d'accord, il se versa du café tandis que Jungkook vit que la tasse était vide à côté. Mais y a un truc qu'il faut que tu saches, il fit tourner une cuillère. La fille que tu avais embrassé à la villa de Kim Taehyung, ce n'est pas celle qui s'est suicidée. »
Jungkook fut surpris par cette révélation, mais étrangement rassuré. Il se redressa dans son siège, les yeux fixés sur Gguk, attendant la suite.
« Pour faire court, les trois jours où j'ai pris le dessus sur toi, j'ai enquêté sur cette histoire. Et j'ai découvert que la victime était Hwan Mira, sa soeur jumelle. Quand à celle qui t'a tapé dans l'oeil, elle s'est tirée sans laisser de trace. Elle a disparu. Son nom c'est, il attrapa un papier qu'il trouva dans ses affaires, Hwan Maera. Elle était à la base issu d'une famille pauvre. Ses grands-parents sont blindés par contre, mais ils n'ont pas l'air d'entretenir une bonne relation. Je trouvais toute cette merde un peu suspect, alors j'ai approfondi mes recherches et j'ai découvert qu'elle avait juste quitté le pays pour étudier à l'étranger. »
Jungkook écoutait attentivement, chaque mot de Gguk alimentant un choc et une rage croissante en lui.
« J'ai aussi l'impression qu'elle a un lien avec l'enlèvement de Ruby Jane et de ton escape game. Cette Hwan Maera, j'crois que c'est elle qui est derrière tout ça. Toute la famille Hwan aurait contribué à ce que tu perdes tout. Alors mon vieux, il se pencha vers la caméra, toujours debout, ils se sont bien foutu de toi. Et j'espère que tu as bien l'intention de leur faire regretter. »
Le noiraud resta immobile, absorbant chaque mot. Une froide résolution commença à se former en lui. Il se leva, se dirigea vers la fenêtre et fixa l'obscurité extérieure, ses pensées tourbillonnant autour des révélations de Gguk.
— Tu as des preuves ? demanda-t-il enfin, sans détourner les yeux la fenêtre.
« J'ai des indices, répondit Gguk en haussant les épaules. Des messages cryptés, des transactions financières suspectes, des témoignages et photos indirects... Rien de suffisamment concret pour la police, mais assez pour nous. »
Jungkook se retourna lentement, ses yeux brûlant de vengeance.
— Alors, on va faire en sorte que ça devienne concret. Je veux tout savoir, sur Hwan Maera. De sa date de naissance, à sa date de décès.
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Voilà la moitié de la vérité sur Jungkook huhu
Vous en savez assez pour comprendre la suite. Mais, il reste encore BEAUCOUP de révélation.
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