𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟗























𔘓

C  H  A  P  I  T  R  E    3 9

𔘓



















































































































           Face à moi, une porte.

           Sombre, faite de bois rongé par divers insectes, elle grimpe sous mon nez. Contre sa surface, je peux entendre le bruit d’ongle grattant.

           La salle est sombre, éclatant en ombre autour de moi. Je ne distingue rien. Aucune lumière.

           A part celle filtrant depuis l’interstice, sous la porte.

           Dans cette rainure, je reconnais deux pieds.

           Quelqu’un est là. Il gratte la surface. Cherche à entrer. Une présence se fait menaçante. Je ne vois rien mais je ressens.

           Le danger me guette.

           Soudain, un vent de terreur s’empare de moi. Le verrou de la porte.. Je le vois sortir de sa tranche. 

           La porte est ouverte. Quelqu’un a ouvert la porte.

           Brutalement, je la referme. Mais le danger persiste. Je me tourne brutalement vers l’autre mur. Une autre porte. Ouverte.

           Je la ferme avec force.

           Mon cœur bat à tout rompre lorsque je regarde le mur d’à côté. A nouveau, une porte se trouve.

           Ouverte.

           A toute vitesse, je la ferme.

           Je me tourne encore. Une quatrième porte s’offre à moi.

           Ouverte.

— Qu’est-ce qu’il se passe ? je murmure, affolée.

           Finalement, je me tourne à nouveau vers le premier mur.

           Là, quelque chose se creuse dans ma personne. Une véritable terreur naît du fossé qui se forme à l’intérieur de ma poitrine à cette vision.

           La première porte que j’ai fermée est entièrement ouverte. A nouveau.

— Q… Que… Laissez-moi tranquille ! Qu’est-ce que vous me voulez ?

           Un rire retentit, à faire froid dans le dos. 

           Soudain, un vent glace mes os. Mordant ma peau, il pénètre mes vêtements et s’enlise au plus profond de ma personne. Mon tee-shirt s’   agite à cause de la bourrasque, fouettant ma peau.

           Brutalement, je lève la tête.

           Là, je me sens presque tourner de l'œil. Une tétanie froide s’empare du moindre de mes muscles, les congelant sur place. Je suis terrifiée.

           Il n’y a pas de toit.

           Au-dessus de ma tête, une nuit noire, sans étoile et sans âme, s’étend.

— QUI ETES-VOUS ? QU’EST-CE QUE VOUS ME VOULEZ ?

           Des larmes dévalent mes joues.

           Je suis terrorisée, frigorifiée. Il me semble que mes membres vont se décrocher de mon corps tant la glace de l'atmosphère m’attaque violemment. La maison tremble tant, sous la tempête, que mes pieds s’élèvent du sol par à coup.

           A chaque fois que je retombe à terre, le choc est si puissant qu’il tétanise mes jambes.

— LAISSEZ-MOI !

           Jamais je n’ai été aussi effrayée.

— JE VOUS EN SUP…

Soudain, de la chaleur.

           Douce, elle m’embaume quand un parfum apaisant s'insuffle dans mes narines. Il me faut quelques instants pour réaliser que je ne suis plus debout mais assise, partiellement affalée contre autre chose.

           Une main vient essuyer les larmes perlant sur ma joue.

           La maison sans toit n’est plus autour de moi. je papillonne des paupières, m’habituant à ce nouveau paysage.

           Je suis à l’arrière de la voiture de James. Ma joue est pressée à son pectoral.

— Chut… Ce n’était qu’un mauvais cauchemar…

           Sa voix grave arrive en une caresse à mes oreilles et il gratte l’arrière de ma nuque. Je sens un baiser sur mon crâne et les battements de mon cœur s'apaisent aussitôt.

           Ce n’était qu’un cauchemar… L’un de ces odieux cauchemars qui survient lorsque, dans mon sommeil, je vois autre chose qu’un simple écran noir.

— Rendors-toi, mon amour. Tu as besoin de repos.

           Seulement je suis trop secouée pour l’écouter.

           Me redressant difficilement, j’observe autour de moi. A travers les vitres teintées de l’arrière de la limousine, je distingue le paysage filant à toute vitesse de l’autoroute.

           Aussitôt, je repose ma tête sur la poitrine de Crocodile. Son bras, encore solidement enroulé autour de moi, me réajuste confortablement contre lui.

           Sa main, elle, continue de caresser ma joue dans un geste apaisant.

— J… J’ai hurlé ? je demande d’une voix enrouée.

— Tu as eu une réaction assez violente, effectivement.

           Aussitôt, je baisse le nez, embarrassée. Bien qu’une plaque de plexiglas nous sépare du chauffeur, je ne peux m’empêcher d’avoir honte.

           Vis-à-vis de lui, mais aussi de James.

— Je suis désolée…

— Désolée ? répète-t-il d’une voix laissant supposer qu’il est atterré de m’entendre dire cela. Hé…

           Ses deux doigts saisissent mon menton, me forçant à relever la tête. Aussitôt, mes yeux croisent les siens. Deux iris ambrés qui me percent à jour.

— Tu n’as pas à être désolée. ne t’excuse jamais pour ce genre de choses.

           Sa main glisse sur ma joue et son pouce caresse ma pommette. Lorsqu’il embrasse tendrement mon front, je ferme les yeux.

— Tu es ma petite-amie, je suis là pour ce genre de moment. Alors n’en ai pas honte.

           Là, il glisse mon visage sous son menton, le calant confortablement à cet endroit. J’inspire profondément son odeur quand il murmure : 

— Rendors-toi, mon amour.

— Je pense qu’il est trop tard pour cela, je chuchote. De toute façon, je suis tellement nerveuse que je n’arriverais jamais à me rendormir.

           Contre mon oreille, j’entends son faible rire qui secoue sa poitrine. Son pouce caresse mon bras en un mouvement circulaire.

— Je ne t’aurais jamais cru du genre à angoisser pour ce genre de choses.

           Brutalement, je me redresse. Ignorant la fraîcheur déconcertante que revêt l’air, lorsque nous ne nous blottissons plus l’un contre l’autre, laissant un frisson courir le long de mon échine et me tordant sur le siège pour lui faire face, j’adopte un air courroucé. 

           D’un simple haussement de sourcils dédaigneux et théâtrale, il me fait signe d’expliquer mon brutal changement de comportement. Rentrant dans son jeu, je pousse un soupir et secoue la tête avec mépris.

— Je n’angoisse pas, mon cher, j’articule à la manière de ces caricatures toute droit sortie de la haute société. Je me questionne…

— Ah oui ? Vous vous questionnez ? Et bien, cela est un comble puisque vous devez me questionner. Nous nous rendons dans ma demeure familiale pour que vous réalisiez une interview de ma personne, après tout.

           Secouant vivement la tête, je tapote son genou du bout de mes doigts.

— Mais bien sûr, mais bien sûr, mon petit… Cependant, avouez que le contexte est particulier.

           Me fixant sans répondre, il affiche une moue interrogative. Il ne me faut qu’un instant pour comprendre qu’il me demande silencieusement d’étayer mon propos.

           Alors, je m’exécute :

— Et bien, je vais rencontrer vos parents ! Il s’agit tout de même d’une sacrée épreuve !

— Je me vois forcé d’avouer que vous dites vrai. Rien ne peut préparer quiconque à votre rencont…

— Espèce de trou du cul, je le coupe brutalement.

           Ses yeux roulent dans leurs orbites et il grommelle : 

— Et bien, il n’aura pas fait long feu, le mime de la femme du monde.

           Un léger sourire étire mes lèvres et je vois qu’il fuit mon regard. Cependant, malgré sa façon insistante de fixer la vitre derrière moi, se contenant, il finit par éclater de rire.

           Fière de moi, j’applaudis. Ses doigts pincent l’arête de son nez et ses épaules se secouent.

— Ça ne sert à rien de lutter… Tu le sais que je te fais rire.

           Pétillants, ses yeux se posent sur moi tandis qu’il continue de pouffer. Je contemple quelques instants la lueur qui y danse.

           Je me sens si fière, à chaque seconde où je le rends heureux. Un simple rictus, un seul, de sa part et je me sens revivre.

— Oh oui, tu me fais rire.

           Ses yeux toujours plissés, les autres traits de son visage se relâchent néanmoins. Soudain, son allure se fait plus sérieuse lorsqu’il déclare : 

— Et c’est pour ça qu’on s’en fout de ce que ce weekend nous réserve. On s’en fout de l’avis qu’auront mes parents, qu’il soit bon ou mauvais…

           Il sourit doucement.

— Moi, je sais que je t’aime et que tu es la bonne.






















𔘓

j'espère que ce
chapitre vous aura
plu !!

en dehors de cela
je voulais vous
remercier pour votre
patience et d'être si
compréhensifs en règle
général

la semaine dernière, entre
la grippe, les partiels et le
boulot, j'ai réellement eu
besoin de temps pour
moi

mais cette semaine, je
reviens doucement
merci énormément

𔘓

























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