𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕𝐎
𖤓
ET DANS LES LARMES DE CEUX QUI
VIVENT, JE LAVE LE SANG DES
▬▬ MARTYRS ▬▬
La nuit s’illuminait doucement. Le ciel se déclinant en délicates teintes rosées surplombait le navire voguant sur les vagues. Celles-ci étaient calmes, le berçaient doucement.
A l’intérieur, derrière les murs enfermant la chaleur, percé par une fenêtre laissant filtrer la délicate luminosité, une femme se tenait. Debout devant la vitre, elle fixait l’extérieur, les yeux écarquillés et rougis par les larmes, dans le vide.
A sa main, une tasse fumante par le passé ne contenait plus qu’un liquide froid. Du thé que son fiancé avait préparé, une heure avant. Breuvage qu’elle n’avait pas bu, encore sous le choc de la nouvelle qu’elle avait apprise.
Edward n’était pas son frère.
Derrière elle, assis sur un lit encore fait, Levi patientait. Il savait qu’elle allait avoir besoin de temps avant de lui parler. Et, même si cela faisait bien longtemps qu’ils demeuraient ainsi, il ne faiblissait pas.
Cela lui prendrait le temps qu’il faudrait. Une heure ou une nuit, peut-être même une semaine. Il resterait.
Doucement, il se leva. Puis, approchant à pas de loup, posa délicatement ses larges mains sur les hanches de sa fiancée avant de presser son torse à son dos. Il voulait qu’elle sache qu’il était là. Même si elle avait besoin d’être seule, si jamais la solitude était trop dense, elle ne devait pas douter qu’il lui tendrait la main.
Comme pour le retenir, elle bascula la tête en arrière, fermant les yeux et s’appuyant contre lui. Il était là. Son pilier. Son soutien.
— Je sais que c’est dur, murmura Levi, glissant ses paumes jusqu’au ventre de la femme.
Elle soupira d’aise, appréciant la chaleur sur son corps.
— Il est ta famille, t’a élevée. C’est dur de voir partir une personne sur qui on se reposait.
Les traits de la femme se crispèrent en entendant la douleur dans la voix de son fiancé. Ouvrant les yeux, elle tourna légèrement la tête sur le côté, regardant la joue de son amant. Du bout de son doigt, elle la caressa.
Peut-être était-ce malsain mais elle trouvait réconfort dans le fait qu’il lui partage sa douleur, qu’ils se comprennent.
Même si elle aurait aimé que jamais il n’ait à vivre cela.
— Kenny pensait sans doute agir pour ton bien.
— Kenny était abruti et à chaque fois qu’il pensait, une connerie était prononcée.
Malgré la lourde situation, un rire secoua la poitrine de la jeune femme. Le ton cassant de Levi tranchait abruptement avec la douceur dans ses yeux.
Il était attendri.
— J’espère que c’est pas dans les gênes, la connerie, alors, lança-t-elle.
— Pour nos futurs enfants, c’est même une aubaine que toi et Edward n’est pas de patrimoine génétique en commun.
La jeune femme tressaillit. Une douce torpeur se répandit dans son ventre. Les paroles du noiraud étaient si douces, tendres qu’elle en oublia l’allusion à la nouvelle qui lui avait tant miné le moral, tantôt.
Avait-elle bien entendu ? Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine. Leurs futurs enfants ?
— Enfin…, commença l’homme en remarquant son silence se prolongeant. Sauf si tu ne veux pas, évidemment. C’est vrai que je ne m’étais jamais imaginé avoir une vie en dehors de l’armée mais, maintenant que je t’ai… Disons que j’ai pensé légèrement aux années à venir…
— Et des enfants font partie du programme ?
— Euh…, répondit-il évasivement, visiblement embarrassé. Je… Enfin…
Un sourire étira les lèvres de la femme lorsqu’elle réalisa que Levi balbutiait. Elle aimait l’entendre ainsi, embarrassé. Tout le monde avait l’habitude d’entendre son ton autoritaire alors elle se sentait privilégiée face à son teint cramoisi.
Posant ses doigts sur le menton de l’homme, toujours calée contre lui, elle le poussa à tourner légèrement la tête vers elle. Dès lors, ses yeux croisèrent les billes d’acier du noiraud qui observèrent ses lèvres quelques instants.
Elle sentit une douce chaleur en elle. Là, elle se sentait bien.
Doucement, elle pressa ses lèvres à celles de son époux qui, sous le choc, n’eut le temps de fermer les yeux pour apprécier la pression. Ce fut bref, doux, comme une caresse.
Un apaisement.
— Je t’aime, murmura-t-elle simplement.
Elle savait qu’il n’était pas friand des grandes déclarations. Elle non plus, à vrai dire. Alors, même si l’usage avait presque rendu banals ces mots, aujourd’hui, ils étaient simplement les plus appropriés.
Et elle se sentit revigorée par la façon qu’eurent soudain ses lèvres de s’entrouvrir, sous le choc.
— Mais honnêtement, j’aimerai profiter un peu de notre vie ensemble avant de franchir ce cap. Avec la guerre, j’ai davantage pensé aux titans qu’à nous ou même moi et je ne suis pas sûre d’être prête à élever quelqu’un, lui apprendre à vivre quand j’ai fait tant de choses de travers.
Il n’objecta pas. Il comprenait.
— Bien sûr, je n’envisage pas un futur sans toi et je suis même presque sûre de vouloir me réveiller à tes côtés avant de m’attabler pendant que tu serviras le petit-déjeuner, murmura-t-elle. Je pense que je veux un enfant de toi. Mais pas tout de suite.
— D’accord, répondit-il d’une voix douce, je suis impatient de me réveiller chaque matin à tes côtés et je me fiche de quand on aura un enfant si même on en a un. Tant que tu es heureuse.
Un sourire étira les lèvres de la jeune femme. Elle se sentait si bien, là, à ses côtés.
— Historia et Ymir vont s’épouser bientôt mais, crois-moi, je ne laisserai aucun autre mariage survenir avant de te passer la bague au doigt.
Là, lui offrant un de ses rares sourires, il pressa ses lèvres contre les siennes. Dans un rire, elle approfondit le baiser, ouvrant la bouche et mouvant contre lui. Elle se tourna pour lui faire face, ils marchèrent sans se quitter, s’embrassant passionnément.
Bientôt, le corps de Levi rencontra le lit et ils basculèrent ensemble dessus. Un léger cri de surprise jaillit des lèvres de sa fiancée avant qu’ils n’atterrissent sur le matelas.
Là, elle s’allongea sur lui, sa tête reposant contre son torse, son oreille pouvant écouter ses battements de cœur. Ils étaient calmes et réguliers. L’homme était apaisé en sa présence.
Posant sa main sur la joue de la femme, il promena ses doigts quelques instants sur sa peau, savourant la forme de sa mâchoire, la texture de la chair sur sa nuque. Il aimait les irrégularités de sa peau.
Un silence détendu prit place quelques instants, qu’elle brisa d’une voix rauque.
— Il est mon frère.
Levi ne répondit pas, se contentant de masser légèrement le crâne de sa fiancée pour lui faire savoir qu’il l’écoutait.
— Je me sens légèrement trahie mais ce gars-là, il m’a élevée.
Sa voix se serrait dans sa gorge.
— Il a changé mes couches, m’a appris à marcher, m’a aidée lors de mes premières règles, m’a nourrie… C’est mon frère, lâcha-t-elle d’une voix fébrile.
— Oui, répondit-il simplement.
Il regarda le plafond, se berçant au grès des vagues et ravie de sentir la chaleur de son corps sur elle.
— Et bientôt, notre famille sera en paix.
petit chapitre car on arrive
doucement à la fin :)
le reste sera un peu dans ce
genre là, beaucoup de fluff
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