9 - Lumière sur les actes

« On vit avec un cœur trop plein dans un monde trop vide. Et sans avoir usé de rien, on est désabusé de tout »

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Ochako était épuisée. Mentalement essoufflée, physiquement à bout de forces, ou de volonté, elle ignorait l'exact provenance de cet engourdissement qui enveloppait ses muscles bien développés. Cet affaiblissement qui tyrannisait ses membres, elle le ressentait toujours comme une terrible punition que sa morale lui administrait et répandait sur l'envergure de la moindre particule de sa personne.

Ça arrivait de temps en temps, sans valable raison. Et elle s'était habituée. Mais cela demeurait toujours fatiguant, et elle en avait assez de se sentir dénuée de force de cette manière, plusieurs fois par an.

Si c'était bien une punition due à ce qu'elle avait commit, elle l'aurait sans doute accepté sans broncher. Parce que les cauchemars, les vomissements, les saisissements d'entrailles, ça ne suffisait sans doute pas.

Elle était vraiment épuisée.

Sa vision était floue lorsqu'elle se rendit pour une énième fois dans la pièce occupée par son amour d'adolescence. Adolescence? Elle l'était encore, que ce soit de corps ou d'esprit, mais elle avait l'impression d'avoir basculé dans un degré de cette période trop sombre pour qu'il soit nommé de cette manière. Jeune adulte, ça devrait aller, non?

Elle ouvrit la porte en la poussant doucement, provoquant ce fameux grincement sourd qui signifiait au jeune homme qu'un visiteur allait pénétrer les lieux qu'il occupait depuis un temps indéterminé. Elle effectuait ses pas de manière aléatoire dans cette pièce sombre, un mal de tête bien présent et lourd de conséquences. Si Shigaraki se rendait compte qu'elle n'était pas au meilleure de sa forme, il allait probablement l'envoyer à nouveau en mission de repérage avec cette fois des partenaires détestables qui ne manqueraient pas de lui mener la vie dure, juste pour s'amuser et la punir de sa présence, parce qu'il ne l'appréciait guère. Il l'avait déjà fait. Mais elle supporterait, comme à l'habitude. Elle n'était pas totalement inclue dans le groupe, mais elle allait tout faire pour y pénétrer en égal, sans l'aide de Dabi et le soutien douteux de Toga.

- Dégage.

Woua.

Les yeux de Katsuki lui semblaient encore plus virulents et assassins qu'ils ne l'avaient jamais été. Elle n'aurait même pas imaginé que cela puisse atteindre un tel niveau.

Elle soupira en déposant la trousse de soins pour l'ouvrir et se munir avec une certaine difficulté de ce dont elle avait besoin. Il faisait vraiment trop noir dans cette pièce.

- Dégage, je t'ai dis.

- La ferme, répliqua-t-elle subitement. Il lui balançait ce mot à chaque visite de sa part, toujours avec ce regard plein de mépris. Elle en avait assez, parce qu'il savait pertinemment qu'elle resterait tout de même.

Il souffla légèrement du nez, de sarcasme. Katsuki n'avait jamais eu le loisir d'écouter cette bouche prononcer des mots de la sorte. Cette bouche qu'il avait été tant avide d'embrasser autrefois.

L'état du jeune homme était alarmant. Il était au bord d'un gouffre qui ne manquerait guère de le plonger dans une abysse inquiétante, au vu du sang qu'elle pouvait apercevoir sous la chaise. Son visage était légèrement éclairé par la seule lampe des lieux, et celui-ci était complètement déformé et abîmé par les coups.

La jeune vilaine devait avouer que Tomura était d'un sadisme sans mesure sur lui.
Il n'en restait pas moins toujours le même. Provoquant et empli de rage.

- Il devrait te tuer, au lieu de te faire tout ça, énonça-t-elle sans grande émotion.

- Pitoyable, hein? prononça-t-il difficilement. Du sang coulait aux coins de ses lèvres déchirées. Pourtant, un sourire s'était formé sur ces dernières.

Elle s'approcha, sans prendre en main ses usuels instruments d'infirmière.
Ochako n'était pas sotte. Elle se doutait que le chef de la ligue l'avait enrôlé dans toute cette comédie dans le but de tester ses limites.
Le temps avait beau s'écouler, l'adolescente n'était toujours pas débarrassée de ces visites imposées. Elle devait toujours se rendre en ces lieux déprimants pour affronter ces yeux emplis de frénésie. Une fois par jour, lorsque ses « occupations » de vilaine le lui permettaient.

Vilaine.

Si les hommes se décidaient à ouvrir tous enfin leurs yeux, ils y verraient l'immensité du vilain qui résidait en chacun d'entre eux.

- Quoi? cracha-t-il avec lassitude, sans même lui jeter un œil.

Elle le toisait de haut, le surplombant de sa petite taille.

- T'es vraiment pas possible, lâcha-t-elle, dans un curieux mélange entre dépit et amusement.

- Ta gueule, grommela-t-il.

- Pourquoi tu ne veux pas lâcher l'affaire? elle éleva le ton de sa voix. Le dépit prenait le dessus avec force sur sa moquerie. À quoi ça te sert de te battre alors que tu ne comptes même pas nous rejoindre? sa voix montait, elle semblait exaspérée.

- Tu..

- Personne ne va venir te chercher, Katchan.. lui assura-t-elle, les bras ballants. Ses mots avaient perdu de leur sonorité.

L'ancienne héroïne serrait les poings. C'est tout ce que Katsuki était à même de percevoir sans relever la tête dans sa direction.

Une furie incommensurable s'emparait encore une fois de ses tripes, même s'il n'avait pas les ressources pour les exprimer.
C'était ça, ce qu'il détestait le plus dans ce bâtiment de merde. Il sd contrefichait des rations de misère qu'ils daignaient lui offrir. Il n'en avait rien à cirer de cette pièce noire dans laquelle il était attaché. Il n'en avait absolument rien à foutre que ce taré de la ligue des vilains vienne exploiter ses fantasmes de sadique sur lui.
Ce qu'il haïssait, ce qui le répugnait le plus, ce qui le révulsait, c'était ces empruntes de tristesse et de pitié que la seule qu'il eut jamais aimé lui témoignait. C'était ces yeux emplis de peine, cette voix cassée par l'empathie, c'était la Ochako qu'il connaissait, et qui aurait dû changer.

Bordel, elle aurait tant dû changer.

Pourquoi il fallait qu'elle soit la même? Pourquoi il fallait qu'elle soit elle?

Pourquoi il fallait que ce soit elle qui lui conseille de mourir juste pour qu'il arrête de souffrir?

Alors qu'il enrageait intérieurement, faisant acculer ses lèvres de sang par sa morsure hargneuse, un élément au goût novateur vint interrompre ses névroses. Un élément qui lui semblait presque lointain et inhabituel par les jours qu'il vivait.
Une chose toute simple, une chose banale et prosaïque, mais une chose qui sembla lui rappeler que le monde était toujours en marche.

Ochako venait de dégager les rideaux grotesquement épais de l'unique fenêtre de la pièce. Un immense rayon de lumière soudain traversa avec vivacité la pièce. Elle ne tarda pas à l'ouvrir dans un grand geste, la seconde qui suivait.
L'air frais se propagea immédiatement dans l'envergure de l'endroit. L'extension du soleil sur le visage du jeune homme, et le souffre froid qui traversa ses poumons lui provoquèrent soudainement l'impression de respirer à nouveau.

Ses pupilles, premièrement aveuglées par cette nouvelle luminosité, mirent quelques instants à s'habituer. Une fois que celles-ci furent à nouveau capables de supporter les effluves du ciel blanc, il déploya lentement ses paupières.
Bakugou huma l'air de la saison avec une pointe de réconfort. Du véritable air. De l'air bien pollué de la ville, certes, mais l'air du monde, et pas celui de cette chambre sombre.

Il profita quelques minutes de cette mince mais particulièrement agréable revigoration qu'on venait de lui offrir en gage de tous ces jours de torture. Le futur héros ne se remémora la présence d'Ochako que lorsque celle-ci s'approcha de nouveau de lui avec tout son matériel de soins aux mains.

Le garçon ne put s'empêcher de faiblir un instant en la constatant en pleine lumière du jour.

La petite brune était pâle. Mais elle était toujours elle.
Elle avait toujours ces joues rebondies, ces pommettes roses. Elle avait toujours ce sourcil un peu tordu qui lui offrait une tête étrange lorsqu'elle se mettait en colère. Elle avait toujours ses cheveux d'automne coincés derrière ses oreilles, quoi qu'un peu plus longs. Elle avait toujours ses lèvres fines, sa bouche églantine. Elle avait toujours ces yeux noisettes qu'il avait noté lorsqu'ils avaient témoigné de toute la volonté et la force qu'elle possédait durant leur combat au tournoi de Yuei. Elle avait toujours ces reflets de détermination dans les traits de son visage. Elle avait toujours ce putain de corps avec lequel il avait aimé s'unir de tout son désir.

Camie n'avait toujours été qu'un substitut, une éternelle voie de solution pratique pour tenter de chasser de son esprit celle qui avait ancré sa marque en lui. Camie n'avait pas la moindre trace de ce que le grand blond aimait. Elle en était aux antipodes. Elle était simplement tout ce qu'il aurait dû aimer pour cesser de ressasser les événements passés.
Putain, il détestait cette fille. Il la méprisait. Elle n'avait rien su chasser. Jamais personne n'avait jamais réussit à le faire.

Cette nuit où Katsuki avait surprit sa bien aimée dans cet acte de discorde, il avait bien cru que jamais plus ses sens n'éprouveraient la moindre parcelle d'amour pour qui que ce soit.
Le jeune homme avait réellement pensé que ses chagrins terrasseraient la moindre emprunte d'altruisme et d'émotions en lui.
Aujourd'hui, il était le mieux placé pour tout ça. Il était le mieux placé pour la haïr du plus profond de son être, il était le mieux placé pour savoir en détail comment la nuit du meurtre de leur camarade s'était déroulée. L'explosif y avait assisté, il l'avait vu de ses propres yeux, il avait vu le sang couler sur ses petites mains. Il n'avait rien pu faire.

- Tu trembles, constata la meurtrière qui tâchait de désinfecter une plaie affreuse sur son visage.

- Pourquoi?

- Qu'est-ce que j'en s-

- Pourquoi t'as fais ça? il lui posa l'ultime question. Il avait enfin relevé le visage, ses iris dans les siens. Il voulait qu'elle le regarde, qu'elle l'affronte. Pourquoi?

Elle inclina légèrement la tête, un peu hébétée qu'il l'interroge sur ce sujet après tout ce temps.

- Katchan je..

- Ne m'appelle pas Katchan !! lui hurla-t-il de toutes ses tripes. Pourquoi?! Réponds ! lui ordonna-t-il.

La vilaine n'avait pas l'intention de le faire, il le voyait bien. Mais il insista.

- Réponds bordel. Réponds ! il n'allait pas lâcher l'affaire, pas après tout ce temps. Pourquoi est-ce que t'as gâché toute ta putain de vie en rejoignant cette ligue miteuse?! Il avait besoin de réponses. Pourquoi est-ce que t'as trahi tout le monde? Pourquoi-

- Pourquoi j'ai tué Kyouka? C'est ça que tu veux savoir n'est-ce pas?! elle le coupa dans sa lignée de questions en haussant douloureusement le ton elle aussi.

Les jambes libres, il l'aurait acculé de coups. Un dangereux flot de pulsions destructrices s'emparait de son corps. Il ressentait ses mains brûlantes dans ses menottes qui ne demandaient qu'à être lâchées.

- Dis-moi juste pourquoi t'es devenu ce putain de monstre, acheva-t-il un peu plus doucement, à peine à quelques centimètres du visage d'Ochako sur lequel il venait d'aboyer furieusement. Qu'est-ce qui t'es arrivé, merde..

Si la colère personnalisait sa demande, ses derniers mots résonnaient de chagrin. Ils explosaient finalement d'afflictions, de peine et de déchirement. Le cœur d'Ochako se serra. Elle avait la vague impression que celui-ci allait éclater en milliers de lames dans sa poitrine.

- Katsuki.. commença-t-elle doucement.

Il ne quittait pas ses iris embrasés des siens. Elle était penchée au dessus de lui, il y a quelques instants pour le soigner, puis pour lui hurler dessus. Maintenant, elle avait la sensation qu'il cherchait à tout prix à ce qu'elle ne puisse pas détacher ses yeux des siens, afin qu'il soit apte à lire en elle tout à fait.

Il avait l'air à bout. Au bout de ses forces, à bout de ses maux.

Elle s'accroupit lentement au sol pour finalement s'asseoir aux côté de la chaise qui retenait Bakugou prisonnier. La jeune femme s'installa sur le côté gauche de celle-ci, dos à lui. Elle ne voulait pas qu'il puisse voir son expression.

La petite brune conserva le silence durant un temps, sans prêter attention à son ancien ami et aux émotions qu'il venait d'évacuer. Finalement, l'ancienne héroïne se décida à ouvrir la bouche.

- Katsuki, tu trouves le monde beau? le questionna-t-elle d'une voix neutre.

L'explosif fut dérouté par sa demande.

- C'est quoi cette question? s'impatienta-t-il.

- Tu le trouves beau? elle répéta un peu plus fermement.

Il réfléchit un instant, agacé, en inspirant et expirant à plein poumons, l'air frais caressant sa poitrine et sa peau.

- Il est cruel. Mais il est beau, finit-il par admettre.

Elle ricana avec cynisme de là où elle était.

- Je trouve aussi. Le monde a plein de beautés. J'en étais éblouie. J'ai toujours été charmée par ses aspects brillants, elle conta.

Il se tuait. Pourquoi elle disait toutes ces âneries?

- Et les hommes? une nouvelle question retentit.

- Quoi, les hommes?

- Tu ne penses pas qu'ils sont la partie cruelle de ce monde? insinua-t-elle lourdement.

Il hallucinait. Était-il réellement en train d'écouter Ochako?

- T'es une sbire de Stain, maintenant? il frémit de rage.

Elle secoua la tête.

- Non, elle répondit. Je ne crois pas. Je n'étais pas du tout d'accord avec son jugement, lui affirma-t-elle.

- Alors quoi?

Elle poussa un soupir avant de continuer.

- J'ai rencontré un garçon, bien avant d'arriver au lycée, lui confia-t-elle.

- Qui? la questionna-t-il avec vivacité.

Elle pencha un instant la tête en arrière pour croiser son regard.

- Touya Todoroki.

A l'énonce de son nom, Katsuki demeura bouche bée quelques secondes. Il était bien au courant de l'histoire de l'un de ses rivaux, son histoire familiale tragique qui avait traumatisé le double-face lorsqu'il était enfant. Il se souvenait encore avoir assisté à la conversation entre lui et Deku lors du tournoi sportif, sans particulièrement y avoir été invité.

- C'est.. qui?

Néanmoins, ce prénom ne lui évoquait pas la moindre chose.

Elle reprit le cours de son récit.

- Le plus grand-frère de Shoto Todoroki, de notre classe de Seconde.

- Et? Quel rapport? Il ne percevait pas le chemin où ses explications désiraient le conduire.

- Si tu parles à Shoto de ses frères et sœurs, il te dira sûrement qu'il n'en connaît que deux. Pourtant, il en a trois. Le premier, l'aîné de la fratrie, s'est enfui il y a bien longtemps. Elle dégagea une mèche de son visage pour la replacer derrière son oreille. Je l'ai rencontré par hasard, une fois, quand j'étais en primaire. Il ne s'est rien passé de spécial de mon côté. J'ai surtout l'image de ces cicatrices horribles qu'il y avait sur tout son corps.

Elle se stoppa un instant avant de reprendre.

- Il se brûlait tout seul avec son propre pouvoir. Dans une petite rue à l'abri des regards.

L'évocation des cicatrices et des flammes indiqua rapidement à Katsuki un indice sur l'identité de ce fameux Touya.

- Crématorium.

Elle acquiesça.

- J'ai essayé de l'en empêcher, je lui ai dit qu'il devait arrêter de se faire du mal, qu'il allait mourir, expliqua-t-elle avec regrets. Il pleurait silencieusement, avec d'énormes larmes qui coulaient sur ses joues sans s'arrêter. Je me suis mise à pleurer aussi, elle sourit légèrement, alors que ses lèvres étaient pourtant bien maussades. J'ai voulu appeler quelqu'un pour l'aider à se soigner, mais il n'a pas voulu.

Elle égarait sa vision dans le vide.

- Je me revois encore courir à toute vitesse chez moi, pour piocher dans toutes mes économies et acheter de quoi soigner des plaies dans une pharmacie du coin. J'avais l'esprit des scouts, il fallait dire ! plaisanta-t-elle faussement.

Bakugou était attentif et ne prononçait pas le moindre mot.

- Lorsque je suis revenue, il était toujours là, poursuivit-elle. Il s'est laissé faire quand il a vu tout mon matériel, et j'ai pu arranger les dégâts principaux sans qu'il ne me repousse ou ne sombre de douleur. Mais j'arrêtais pas de pleurer. J'y arrivais pas, genre vraiment pas.

Elle reniflait.

- Et puis, je lui ai demandé pourquoi il avait fait ça. Pourquoi il se faisait subir ces blessures horribles. Tu aurais vu sa peau ! s'exclama-t-elle. On avait l'impression qu'il ne lui restait plus un centimètre de chaire.

- " Rien de spécial de ton côté ", hein? fit-il sarcastiquement.

- Tu sais ce qu'il m'a répondu? elle ne releva point sa remarque.

Il patienta pour la réponse.

- « Je suis faible. Je suis trop faible pour vivre dans ce monde. Je suis trop faible pour recevoir l'amour de qui que ce soit. »

Bakugou ne répliqua point. Il avait du mal à envisager cet ordure de second dans un tel état de lamentation et de résignation.

- A l'époque, je n'avais pas du tout compris, avoua-t-elle. Je me suis contentée de lui faire manger mon sandwich, et de rentrer finalement chez moi pour ne pas inquiéter mes parents, la boule au ventre. Il m'avait prié de ne pas parler de lui, alors j'ai obéit. J'avais trop peur qu'il recommence à se faire du mal.

Les trois quarts des gosses se seraient enfuis dès les premières secondes.. Katsuki se fit la réflexion.

- Ensuite, il a disparu, et je suis entrée au collège, continua-t-elle sur le même ton qui se voulait naturel. J'ai perdu une petite cousine entre-temps. Elle est morte sur un lieu de bataille entre héros et vilains quelconques, où ses parents n'ont pas pu utiliser leur Alter pour la protéger des dégâts à cause des héros qui les ont rappelé fermement à l'ordre après une première tentative, narra-t-elle avec peine. " Nous gérons la situation ! " disaient-t-ils, apparemment. J'étais très triste. Mais je me répétais que c'était la loi, et qu'il fallait l'accepter.

Pourquoi est-ce qu'elle ne m'a jamais parlé de tout ça? s'étonna-t-il sincèrement.

- Juste avant d'entrer à Yuei, je l'ai revu, annonça-t-elle. J'ai à nouveau croisé sa route.

Tch..

- Je l'ai tout de suite reconnu à cause de ses cicatrices bien placées, avoua-t-elle. C'était dans une place publique, cette fois, et je l'ai rattrapé pour lui adresser la parole.

La neige commençait à pénétrer dans la pièce.

- Je lui ai demandé si c'était lui, le jeune garçon que j'avais soigné il y avait quelques années. Il était plus grand, beaucoup plus grand, ses cheveux étaient devenus d'un noir total, mais ses yeux n'avaient pas changé. Toujours d'un bleu perçant, toujours ce vide subsistant à l'intérieur, détailla-t-elle. Mais il n'avait pas l'air de se rappeler de grand chose, et je me suis fait un peu remballée.

Elle s'esclaffa doucement.

- Mais j'ai insisté et il a finit par avoir une sorte de déclic ou je ne sais pas quoi.. Enfin, un truc a changé dans son regard, et il m'a attrapé le poignet gentiment pour m'emmener vers un endroit où il y avait un peu moins de monde.

Elle leva les bras comme pour imiter la scène.

- J'étais en panique totale ! elle plaisantait. Il était tout de même hyper flippant, et il n'a pas dit un mot jusqu'à ce qu'on arrive dans un petit coin paumé. Je t'avoue que j'hésitais à m'enfuir en tentant je ne sais quoi, mais vu sa taille et son air sombre, je me disais que j'avais juste à prier pour que j'arrive bien à utiliser mon Alter en cas de problème, quand bien même à en avoir des soucis, proféra-t-elle avec un certain panache, comme nostalgique de ces jours. Pourtant, il m'a juste sincèrement remercié.

Elle s'arrêta une seconde, égarées dans ses souvenirs.

- Il m'a dit qu'il m'avait cherché pendant longtemps pour me dire merci et s'excuser du spectacle qu'il m'avait fait voir alors que j'étais qu'une gamine. Bah, fit-elle, c'était pas non plus quelque chose qui hantait mes nuits, mais j'avoue que ça m'avait pas mal perturbé pendant quelques temps. Je lui ai assuré que c'était absolument pas grave. Après ça, il m'a juste demandé de ne jamais évoquer ce que j'avais vu, encore une fois. Mais il insistait lourdement sur son ancienne couleur de cheveux, alors ça m'a intrigué. Je lui ai demandé qui il était.

« Appelle-moi Dabi, lui somma-t-il de sa voix caverneuse. »


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Suite au prochain chapitre ! DÉSOLÉE ❤

Ça allait faire beaucoup trop de révélations d'un coup après x) Après c'est que la partie émergée de l'iceberg, on sait pas grand chose pour le moment, mais je voulais vous dévoiler pas mal de pistes tout de même.

J'ai écris ce chapitre en une fois donc il sera peut-être de piètre qualité, n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, comme d'habitude. J'ai la phobie du cliché, j'essaye de pas trop en mettre ^^ Mais au moins vous comprenez pourquoi Ochako et Dabi sont proches ( pas de dabi x ocha, calm down, il en avait 21 quand elle en avait 16 )

Je vous embrasse !

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