Chapitre 9
Je me mordillais le pouce en lâchant des regards méfiants de droite à gauche. Cette machine volante me compressait plus qu'autre chose et le cris du gosse à ma gauche me donnait un forte envie de devenir meurtrière à mes heures perdues.
Je soupirais, m'appuyant sur le petit rebord qui me séparait de la vitre de l'avion. Je voyais les nuages défiler dans une lenteur accablante et j'attendais, impatiente, que ce fichu transport se pose sur le sol.
Ça allait faire combien de temps que j'étais assise là ? 6 heures ? 9 heures ? Toute une vie ? Je commençais sérieusement à en avoir marre et en plus de ça, mon corps était tout engourdi à force de ne rien faire.
A perdre du temps comme ça.
Mais encore, ce voyage était bénin par rapport à la suite des événements futurs.
J'allais me retrouver en Corée du Sud. Ce pays que je redoutais depuis toute petite.
Je m'étais faite la promesse de ne jamais y aller. De ne jamais poser un seul de mes petits pieds là-bas.
La promesse que jamais je ne me confronterais à ce pays.
Et tout ça parce qu'il m'effrayait.
Et aujourd'hui, j'étais ici. Assise dans un avion à attendre que j'y arrive. Bordel qu'est ce qui allait pas dans ma tête ?
Je soupirais en fermant les yeux doucement, laissant retomber quelques mèches de mes cheveux par dessus mes paupières.
Je grimaçais en entendant les pleurs du petit à ma gauche recommencer mais finalement, je me perdis dans mes pensées, dans mes rêves, mes illusions...
"- Jungkook ! Non ! Arrête toi ! Criais-je en sentant ma gorge se serrer devant la scène qui se déroulait devant mes yeux.
J'éclatais en sanglot en essayant au mieux de le tirer loin de l'homme. Mes mains s'agrippèrent désespérément à son haut taché de sang, à deux doigts de le déchirer de mes propres mains.
- ARRÊTE ! JE T'EN SUPPLIE ARRÊTE !
J'hurlais de plein poumons, les larmes traçants abondamment leurs chemin sur mes joues assombries par l'obscurité de l'endroit.
Son t-shirt se déchira sous nos gestes brusques, moi essayant en vain de l'arrêter, lui frappant sans aucune pitié l'homme au dessous de lui.
Seul le bruit de mes cris de peur et des coups violents résonnaient dans cette ruelle vide. "
J'ouvrais soudainement les yeux, réveillée par un secousse de l'appareil. Je clignais des yeux en les plissant doucement, la luminosité m'assommant sans ménagement.
Je levais mes bras pour venir les porter à mes yeux, dans l'optique de les frotter calmement.
Puis étrangement, je m'arrêtais, fronçant par la même occasion mes sourcils. Je relevais mes mains dans le champ de vision de mes pupilles et fus aussitôt surprise d'y voir des perles salés.
Je pleurais ?
J'étais vraiment entrain de pleurer ?
Qu'est ce qu'il venait de ce passer dans ma tête pour que je pleure ? Franchem...
Jungkook.
Prise d'un haut de cœur, je me levais brusquement, marchant à moitié sur les gens dans la rangée. La main sur ma bouche, j'accourais au plus vite dans la petite cabine de toilette.
Je claquais la porte et me tournais vers l'évier. Je crachais du vide. De l'air.
Je ne vomissais pas. Simplement, le choc d'une vision venait de me serrer la gorge à un point ou j'avais envie de vomir.
Et brusquement, les larmes coulèrent. Sans que je ne m'en rende compte. Ni même que je le ressente.
C'était inconsciemment, et surtout, ça ne venait pas de moi, du moins pas du moi réel.
Qu'est-ce qu'il se passait encore ?
J'allumais l'eau du lavabo et en bus aussitôt une gorgée. Les yeux humides et le souffle coupé.
L'image d'un homme ensanglanté, frappant sans aucune pitié un autre homme me brusqua sur le moment.
C'était lui ? C'était Jungkook ?
" - Madame ? Vous allez bien ? Quelqu'un nous à avertie de votre soudain comporte...
- Ça va ! Ça va..C'est..le mal des transports ! C'est ça ! L'avion c'est pas pour moi !"
Je bégayais en me redressant brusquement, essuyant d'un revers de manche les gouttes qui perlaient aux coins de mes yeux.
Je l'entendis marmonner de l'autre côté du mur tandis que j'ouvrais la porte doucement, la déverrouillant préalablement.
Je passais ma tête dans l'entrebâillement et remarquais automatiquement la femme se trouvant devant moi.
Un coréenne.
- Oh mais vous n'êtes pas coréenne ! C'est étrange, votre coréen était parfait.
Mon visage se barra aussitôt d'un faux sourire nerveux.
Je n'avais même pas fait attention à la langue que je venais d'utiliser.
- Je ne suis pas coréenne. J'ai simplement quelques bases...
Mensonge. Je parlais la langue couramment. Et ça. Contre mon gré.
Elle affirma de la tête, un sourire ravissant collé sur son visage qui se voulait surement être rassurant.
J'avais l'air si perdue que ça ? En même temps, une jeune, seule dans un avion, n'était pas forcément commun pour tout le monde.
Je retournais finalement m'asseoir sur mon siège, une annonce accompagnant mon ascension dans les rangées qui affirmait notre arrivée dans une dizaine de minutes.
Et c'est ainsi que je passais ces dernières minutes assises, mon genoux bougeant en rythme de ma jambe droite qui tressautait nerveusement.
Pourquoi est-ce que c'est toujours au dernier moment, que l'on se rend compte de se que l'on fait.
Que ce soit bon ou mauvais.
J'attendais, toujours cette même image en tête, et incroyablement, c'est cette dernière qui me motiva à continuer.
Continuer à me jeter dans un gouffre qui me perdra autant que je me trouverais.
Je posais un pied sur ce sol asiatique. Le vent me procura autant de frissons que l'idée même que j'étais ici.
En Corée du Sud.
J'avais rapidement quitté cet aéroport aussi bondé que Paris.
Et tout aussi rapidement, je m'étais retrouvé dans un taxi. A donner une adresse qui se trouvais sur une petit carte blanche que je n'avais pas quitté.
Et pour la première fois de ma vie, je me sentis heureuse de parler la langue. Parce que sinon, j'aurais bien été dans la merde. Il faut se l'avouer.
Je me penchais pour poser ma carte sur le scanner qui me permis de payer ma course. J'avais déjà réglé tout ces soucis qu'on pouvait rencontrer lors d'un voyage. L'argent, le téléphone et toutes les choses barbantes qui prennaient du temps et du moral.
Enfin j'avais. Plutôt ma mère. Jamais au grand jamais elle ne m'aurait laissé y aller sans rien. S'assurant que je ne me retrouve pas à la rue.
Petit soucis de détail, elle pensait que j'allais voir quelqu'un ici. Comme l'avait-elle dit. Mon "Âme sœur".
Le problème ?
C'était une célébrité hautement connu qui malgré moi, ne connaissait pas mon existence.
Si on laissait de côté l'épisode de l'army possédée.
Alors malheureusement pour moi, je n'avais aucun logement pour ce soir. Mais comme vous le savez, Lévi n'abandonne jamais et ne baisse jamais les bras, donc en contrepartie, trouvera un lit pour ce soir.
Je marchais dans les rues de Séoul, accompagnée de ma solitude et de ma méfiance des lieux. La carte toujours à la main, je recherchais le bâtiment voulu des yeux sans même faire attention au décors.
Non je n'apporterais pas d'importance à cette ville. Ni même au fait que je sois dans un pays inconnu loin de ma routine habituelle.
Si on pouvait appeler ça une routine.
Je relevais la tête en direction d'un bâtiment immense, couvert de vitres si transparentes qu'elles me paraissaient irréelles. Les lieux étaient aussi blancs que le papier que je tenais entre les mains, quoiqu'un peu abîmé du trajet.
C'était ici.
Je parcourais des yeux la façade et finis par rentrer à l'intérieur, ma valise roulant bruyamment sur le sol, m'exposant les regards torves des gens présents.
Je soufflais un bon coup et m'avançais vers l'accueil.
"- Bonjour. Excusez moi, c'est bien cette entreprise ? Demandais-je en tendant la carte à la jeune femme en face de moi."
Son chignon parfait ne laissait aucunes mèches sortir et elle restait dans une allure classe que je ne connaîtrait jamais. Ça c'était sur.
Elle fixa la carte et brusquement elle leva son regard sur ma personne, le bougeant de l'objet à moi, étonnée.
"- C'est monsieur Kim qui vous envoie ? Ou bien vous l'avez trouvé par terre ? "
Son regard trahissait clairement sa pensée et je me pris toute sa méprise dans la figure.
" - Je crois oui, répondais-je en coréen, il était assez petit, un peu comme ça, prononçais-je en bougeant ma main droite à une certaine hauteur. "
Elle me regarda faire, les sourcils froncés d'étonnement.
"- Attendez quelques minutes s'il vous plait. m'informa-t-elle en tendant sa main vers le téléphone posé sur sa droite."
Je tapais du pied doucement, m'appuyant sur le bar, épuisée.
Je commençais à fatiguer après ce vol. Et je n'avais qu'une envie. Dormir dans un bon lit. Surtout qu'il faisait plein jour ici alors qu'en France il devait faire nuit noire.
Et j'étais sensée dormir là.
Je soupirais en l'entendant parler par murmure, comme ci elle ne voulait pas que je l'entende.
La brune se tourna de nouveau vers moi après quelques minutes de conversation avec, si j'imaginait, son patron. Et donc en contrepartie, l'homme que j'avais croisé à la soirée.
"- Il se rappelle de vous. Du moins d'avoir croisé une "perle". Prononça-t-elle en insistant sur le mot tout en me regardant de haut en bas, comme pour montrer la différence de ses propos avec moi. "
" - Super ! Je pourrais le voir ? Insistais-je, préférant me confronter directement à lui. Cette femme ne me mettait absolument pas à l'aise et en plus de ça, avait un air hautain qui me donnait envie de lui éclater la figure contre le marbre de ce bureau."
Reste calme Lévi. Bonté et bonne humeur !
"- Revenez dans 2 mois dans ce cas là. Il est en séjour aux Etats Unis. Et donc indisponible pour les demandes futiles. "
J'écarquillais les yeux, passant outre sa remarque caché dans sa dernière phrase. Et m'exclama aussitôt en posant brusquement mes mains sur le marbre blanc.
"- Impossible ! Je dois trouver un travail ici ! Je n'ai aucun moyen de vivre sans rien pendant deux mois !"
Elle garda son calme comme toute bonne secrétaire et haussa les sourcils.
"- Un travail ? Vous venez ici travailler ? Il n'a jamais été question de travail j'en suis certaine. "
J'haussais à mon tour les sourcils en la regardant me reluquer dans aucun scrupule pour me faire comprendre qu'il y'avait un problème quelque part.
" - Bien sur ! Je n'ai pas quitter la France pour rien ! Criais-je en perdant mon calme, Mon dieu qu'est-ce que je vais faire si j'ai pas ce travail ! Merde ! Hurlais-je cette fois-ci en français. Laissant derrière mon dos un flopée de regard curieux face à ma langue et à ma crise."
" - Calmez vous madame. On va trouver une solution. Attendez quelques secondes. "
Elle aussi commençait à perdre patience et à se demander qui était cette folle en face d'elle.
Mais en même temps. Je me retrouvait là, à Séoul, seule et sans rien. Franchement, qui ne péterait pas un câble ?
Elle reprit le téléphone et se remit à parler d'un coréen poli à l'homme à l'autre bout du fils.
Puis après quelque instant, le regard maintenant étonnée, surement du à son appel. Elle hésita puis me proposa une solution.
"- Monsieur me propose deux choix. Si vous êtes bien celle qu'il pense, alors vous pourrez entamer une formation pour la compagnie. Sinon, il vous propose un poste beaucoup moins haut dans une autre entreprise. Mais qui pourrait vous convenir le temps de l'attendre. "
" - C'est à dire ? Questionnais-je en tapant des doigts sur le bureau."
"- Etant en bonne relation avec l'entreprise BigHit, ils nous demandent souvent des gens pour les tâches là-bas. Comme femme de ménage par exemple. "
Je levais un sourcils et rigolais nerveusement.
BigHit ? C'était bien ce que je pensais ?
" - Enfin je pense que le choix est rapide. "
Elle leva les yeux au ciel, comme peu sûre des ses dires.
Choisir entre un grand poste avec une entreprise qui travaille avec des célébrités et donc une chance de peut être le revoir et un stupide petit poste en tant que femme de ménage chez Bighit.
Le choix était vite fait.
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Bonsoir ! J'espère que ce chapitre vous à plu ! Laissez nous un petit commentaire !
J'espère que votre confinement se passe pour le mieux ! Prenez soin de vous !
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