Je me levais en sursaut, mon cœur tambourinant brusquement dans ma poitrine, automatiquement, je portais ma main à mon front suant. 

Encore ce fichu rêve...

Je soufflais du nez et frottais le haut de ma tête tout en regardant le reste de la pièce d'un œil fatigué.

Le soleil frappait mes rétines et je tiquais en fixant ma fenêtre.

Bien évidement, j'avais encore une fois oublié de fermer ces rideaux à la con.

Je râlais et posais les pieds sur le plancher de ma chambre pour venir ensuite, les traîner jusqu'à la fenêtre par laquelle pénétrait ce soleil qui me brûlait lamentablement les yeux.

Dans un élan flasque, j'attrapais chaque cotés du tissu noir d'une main et brusquement, je les refermais.

Chose faite, je marchais à l'envers, attendant que le derrière de mes jambes touche le rebord de mon lit pour venir atterrir dessus, le dos en premier.

Encore une petite minute...

Je fermais les yeux, ma position étant complètement improbable, mais je m'en fichais.

Je voulais juste dormir un tout petit peu plus...

" Ah non Lévi ! Tu travailles aujourd'hui ! "Hurla une voix féminine après qu'un bruit de porte qui s'ouvrait retentit.

Je fronçais les sourcils, les yeux toujours fermés et levais ma main.

"  Du quel tu parles maman...Laisse moi dormir... Ronchonnais-je d'un air fatigué en secouant ma main pour qu'elle s'en aille.

- De quoi tu parles encore ? Allez debout ! Hop ! " Prononça ma mère en tapant doucement mon lit.

J'ouvris les yeux brusquement.

Oh c'est vrai. Elle n'était pas au courant.

Je me redressais doucement, toujours face à la fenêtre que ma mère venait d'ouvrir sans aucune gêne. Me faisant lâcher un râle d'énervement.

" Maman...Arrête de faire ça j'ai 22 ans ! Criais-je en balançant mes pieds dans l'air après m'être de nouveau laissée tomber sur le lit.

- Et c'est ce comportement d'enfant qui est sensé prouver ça ? "

Elle s'approcha de moi et un petit sourire s'afficha sur son visage d'adulte.

" Ça va...je ne suis plus une enfant."

Je détournais les yeux de son regard moqueur et fixais mon armoire encore ouverte dû à mon arrivée précipitée de la veille.

" C'est ce que je m'escrime à croire. "

Elle souffla et je tournais de nouveau les yeux vers elle.

" D'ailleurs mademoiselle ? Tu étais où hier soir hein ? Demanda-t-elle en posant ses mains de part et d'autre de ses hanches.

- Je bossais. "

Je répondis à la va vite et me levais après avoir pris de l'élan avec mon corps.

" Tu n'es pas sensée travailler en boulangerie le matin seulement ? "

Je marchais vers mon meuble à vêtement et attrapais lentement des affaires au hasard.

" Si, mais je suis restée avec des amis après."

Je ne lui adressais pas un seul regard, de un parce je n'arrivais pas à la regarder dans les yeux lorsque je mentais.

Et de deux, parce que ça se voyait à dix kilomètres.

J'étais presque incapable de mentir. 

" Tu n'as pas d'ami Lévi. "

Outch.

Je me tournais vivement vers elle et la fixais avec de gros yeux.

" Maman !

- Mais c'est vrai Lévi ! Ne me dis le contraire. Tu le sais tout aussi bien que moi."

Je soupirais bruyamment.

Ok, elle avait peut être raison.

Je n'étais pas du genre à avoir d'amis. Pas que je n'en veuille pas, loin de là. C'est simplement eux qui ne voulaient pas de moi.

" Peu importe ! J'étais occupée ! " Criais-je en m'empressant d'attraper le reste de mes affaires.

Ma mère souffla et croisa les bras sur sa poitrine, me regardant courir dans tous les sens à la recherche de mes vêtements.

" Pourquoi toujours des sweats ? Tu pourrais au moins me faire plaisir et porter la robe que je t'ai offerte."

Je jetais un regard de travers à ma mère et lui sourit avant de claquer la porte de la salle de bain.

" Jamais !"

Je l'entendis pouffer de l'autre coté et je souris à mon tour en regardant la porte blanche.

J'aimais bien cette affinité que j'avais avec ma mère, en même temps, elle était un peu comme ma seule amie. Bon, elle était ma seule amie... Elle acceptait tous mes choix même si c'était les mauvais et me soutenait dans tout ce que j'entreprenais. Même si ce n'était pas les meilleures choses.

Je posais mes affaires sur l'évier, le temps de me déshabiller et enfilais les nouvelles aussitôt.

" Oublies pas de prendre ta douche Lévi !" Vérifia ma mère que j'entendis au loin.

Je grognais et activais l'eau en hurlant.

" Oui oui !"

Je regardais l'eau couler d'un œil ennuyé et attrapais ma brosse à dent que je fournis de dentifrice pour venir la fourrer dans ma bouche.

Pourquoi prendre une douche alors que j'avais des choses plus importantes à faire ?

Je haussais les épaules comme pour me répondre à moi même et frottais énergiquement mes dents tout en me zieutant dans le miroir.

Cette tête....

Je soufflais du nez et essayais en vain de réorganiser mes cheveux en bataille.

Je me laissais vraiment dépérir en ce moment. Mais ça m'importait peu.

Je crachais le contenu blanchâtre de ma bouche et jetais un dernier regard à mon reflet avant d'éteindre l'eau et sortir de la salle.

Je pénétrais de nouveau dans ma chambre étrangement plus rangée qu'il y'a quelques minutes et attrapais ma casquette noire posée sur mon bureau.

Cette casquette, je ne la quittais jamais. Et je me demandais toujours pourquoi.

Je la posais sur ma tête et attrapais un sac où j'y mis plusieurs vêtements qui me seront utiles pour la journée.

Parce que oui, la journée s'annonçait chargée.

Je pris mon portable et l'apportais à ma poche arrière pour le ranger et descendis les marches doucement. De toute manière, je ne m'attendais pas à recevoir des messages.

Dans le salon, ma mère était assise sur une des chaises de la table en verre et regardais d'un œil la télé, son café en main.

" Mange un peu Lévi."

La main sur la poignée, je me retournais doucement, prise en flagrant délit, puis me pinçais les lèvres entre elles.

" Tu sais bien que je n'aime pas manger le matin Maman." dis-je d'un air qui se voulait suppliant.

Elle ne répondit pas, se contentant simplement d'hausser les épaules, de toute manière elle ne pouvait pas me forcer à manger.

J'ouvris finalement la porte, prête à sortir.

" A ce soir maman ! Je t'aime ! Lui prononçais-je en mouvant mon corps vers l'extérieur.

- A ce soir chérie. Je t'aime aussi. Même quand tu ne prends pas ta douche."

Je me tendis puis rigolais doucement en fermant la porte derrière moi.

Décidément, je tenais bien de ma mère et de son sens de l'observation.

Je dévalais les marches rapidement, mon sac tapant régulièrement mon dos. Je sortis de mon immeuble et sentit l'air de juin me frapper le visage.

Il faisait froid tout de même pour un mois de printemps.

Mais j'aimais ça.

Une casquette toujours sur la tête, je longeais les rues d'un pas rapide jusqu'à ma station de métro habituelle.

Ce qui était surprenant lorsque je marchais comme ça, c'était à quel point, ici, à Paris, les gens ne faisaient pas attention à toi. Comme si j'étais un simple fantôme dans ce vague monde.

Oui un fantôme. C'est ce que j'étais.

Invisible.

Mais je savais en user.

Je bipais ma carte et m'introduis dans les longs souterrains du métro parisien. La tête baissée vers le sol, je regardais mes pieds passer l'un après l'autre dans un rythme régulier qui m'oppressait.

Je n'aimais pas la routine. Les choses qui se répétaient.

Voila pourquoi je vivais comme ça.

Voilà pourquoi j'avais opté pour ce mode de vie.

Un vie sans aucunes routines.

J'attendais sagement, assise sur un des sièges gris libres qui pouvaient y avoir pour patienter.

La tête un peu relevée, j'observais en face de moi.

La grosse tête de panda me faisait de l'œil et je la fixais.

ZooParc de Beauval.

Je n'y suis jamais allée.

Et tant mieux, les animaux en cage qui eux, répétaient les même journées, me donnait l'envie de gerber.

Je fronçais les sourcils en pleine réflexion.

C'est vrai, eux les animaux, ils étaient pratiquement comme moi. Au milieu de gens mais aucunement à leur place.

C'était simplement mon ressentit.

Au fond j'avais toujours eut cette impression de ne pas être au bon endroit.

Comme si j'avais été une tout autre personne dans une vie intérieure.

Qui sait ?

Je me levais à la vue de mon métro et me faufilais dedans rapidement avant d'être complètement écrasée par des parisiens au visage inexpressifs.

Je fronçais du nez et essayais de m'asseoir tranquillement.

Mais aucun espoir pour moi sachant que nous étions en heure de pointe.

Je soufflais et baissais la tête, remettant ma casquette correctement sur mon front.

Je mis mes mains dans ma poche de sweat et fixais le sol taché par des traces de pas.

Je glissais finalement après quelques minutes de trajet, ma main dans la petite poche de mon sac que je tenais fermement devant moi. Parce ici, les vols s'était comme dire bonjour.

C'était à toutes heures de la journée.

J'attrapais mes écouteurs après avoir passé la barrières de toutes mes babioles enfouis au fin fond de mon sac et les sortis. Victorieuse.

Je soupirais en commençant à les démêler et écoutais d'une oreille le haut parleur du métro qui s'était activé après une musique niaise.

" Ce soir, 7 juin 2019, concert du célèbre groupe BTS au Stade de France. Pour vous y rendre, veuillez vous arrêter au prochaine arrêt. "

***

[Montage photo fait par mes soins]

Et voici le premier chapitre ! Ce n'est que le début d'une grande histoire ahah !

N'hésitez pas à dire ce que vous en pensez, ça m'intéresse !

Passez une bonne soirée et prenez soin de vous !

Dream-Hae