DES POIGNARDS AUX REGARDS ; yukimiya.k

 

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▸ FROM À L'AUBE DES LYS
━━━━  UC ━━━━
yukimiya kenyu & damaris hirawa
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• BLUE SUGAR BY WHIRR •
   
            
 
 

                 
             
             
          
           
        
              
       
         
      
             
☆ 03 OCTOBRE 1973 ;;
DES POIGNARDS AUX REGARDS.
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encore aux abords  de  leur  idylle,
deux partenaires s'obstinaient à
continuer de s'engouer infiniment
l'un  de  l'autre , et   ceci tout en
ignorant naïvement l'avenir
subversif  qui les guettait au loin.
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Là où naissait l'amour subsisterait toujours l'éternelle crainte. Et là-bas où germait la joie s'étalerait infiniment le chagrin qu'elle éveillait.

Ainsi le monde avait été conçu, et penser pouvoir se sauver du malheur évident n'était qu'un subterfuge du cerveau une fois enivré d'un modeste bonheur éphémère. Néanmoins, il avait toujours été dans la nature de l'homme de déposer de l'espoir là où la vie ne pulsait plus, et de compter ses malheurs les plus frivoles comme l'on compte les secondes face à une pendule. C'était peut-être bien le cas de Damaris, qui ne trouvait pas cela ironique d'évoquer un si faible bonheur car le sentiment opposé ne la parcourait plus. Demeurer sous la belle émotion était un moyen de faire abstraction de toutes les mauvaises plantes autour de nous, manière certes périlleuse, mais qui fonctionnait tout de même.

Comme tous y croyait, après la pluie venait le beau temps. Et il était devenu pessimiste de fermement croire que rien ne garantissait un beau temps éternel après sa venue. Cependant, ce n'était nullement faux, comme les saisons venaient et coulaient des arbres, le beau temps enivrait le monde un instant pour repartir de nouveau. Était-il donc naïf de croire en une joie inaltérable comme de croire en un été de douze mois? Si c'était bien le cas, Damaris était excessivement naïve, car elle n'appréciait pas laisser sa conscience se balancer du côté des plus sombres possibilités. Peut-être bien qu'avoir osé peser son présent ainsi que son avenir lui coûterait cher un jour dans l'au-delà, mais pour le moment, sa balance ne lui avait indiqué que de bonnes aubaines futurs.

Or, cette balance devait être bien trop optimiste pour avoir osé faire abstraction des composants premiers de cet univers aussi sordide qu'arbitraire.
              
              
              
             
               
Au loin où la lune s'éveillait au gré des brises fraîches du soir, le soleil venait à son tour heurter l'atmosphère de douces éclaboussures carmins qui s'étalaient pour lentement s'évanouir en la teinte sombre du ciel attendri d'octobre. Le monde dormait avec les rayons dissipés de l'astre du jour, et seules les étoiles soufflaient encore cette poussière défraîchie qui alourdirait les paupières des êtres encore éveillés. Cependant, l'agitation était toujours d'actualité au sein des couloirs de l'université Miyadai, et de nombreux élèves se révélaient déambuler précipitamment entre ces derniers avant l'heure convenue du couvre-feu d'accoutumé. Bien qu'il se révélait encore assez tôt à l'optique d'aller se coucher, tous se devaient de rejoindre leur chambre avant vingt heures en semaine. Et bien que la majorité était devenue familière à cette règle primordiale, il s'avérait tout de même que peu la respectait capitalement.

Après une journée de cours laborieuse, il était toujours délassant de se laisser aller à ses propres envies. Certains quittaient l'université avec l'indescriptible besoin de revoir leur famille, et d'autres se contentaient de ne pas bouger des lieux afin d'étudier ou encore de se prélasser. À vrai dire, le choix leur était complaisamment donné, et tant qu'ils ne dépassaient pas la limite prescrite, ils ne rencontreraient nullement de problème à cette seule et unique liberté que le système éducatif leur autorisait.

Une agitation sourde remuait les couloirs, et un certain jeune homme installé à l'étage d'un lit superposé se retrouva très vite importuné par le brouhaha environnant. Sur l'instant, la seule question qui lui venait à l'esprit se révélait être à propos de l'adjointe de la directrice, et où cette pointilleuse du protocole pouvait elle bien se trouver pour laisser un tel tapage nocturne se produire. Yukimiya avait toujours été habitué à devoir silencieusement supporter l'écho dans les couloirs ainsi que celui des chambres adjacentes, mais il ne pouvait nullement empêcher ce sentiment d'agacement de doucement flamber en lui lorsqu'il essayait de se concentrer sur un des pauvres bouquins qu'il avait en sa possession.
            
          
         
— Allez lâche ce livre, t'arrives même pas à te concentrer, soupira une certaine auburn, les bras croisés contre le torse du jeune homme.

— Je finis juste cette page et je suis à toi, rétorqua-t-il sans lui accorder le moindre regard.

— Tu répètes ça depuis littéralement trente minutes.
             
                  
              
Encore aujourd'hui, Damaris s'était rendue dans la chambre de son partenaire. Il s'avérait que les deux autres colocataires de ce dernier s'étaient eux deux absentés durant leurs trois heures de temps libre, et ceci était indéniablement une aubaine pour l'étudiante afin de passer un peu de temps aux côtés du jeune homme. Néanmoins, le brun s'affirmait beaucoup trop accaparé par son ouvrage depuis bien avant la venue de la jeune femme, et bien que cette dernière s'était finalement installée contre lui et n'hésitait pas à prendre la parole ; rien ne semblait le distraire pour autant.

Et ceci ne tarda pas à irriter l'étudiante qui s'était évertuée à tenir le long de la mâtiné avec l'idée qu'elle pourrait rejoindre Kenyu en fin de journée. Bien que son sang-froid dépassait amplement sa vive contrariété, quiconque aurait put témoigner de ce qui la traversait actuellement juste à la vue de ses sourcils légèrement froncés. Mais le jeune homme ne prenait pas un seul instant afin de quitter des yeux la page de son livre pour observer Damaris, et cette situation ne tarderait plus longtemps à la dépasser.

Néanmoins, elle se contenta uniquement de ne pas céder à l'agacement qui la parcourait ou encore au profond désir de définitivement quitter la pièce. Ses perles émeraude ne quittaient plus le visage fixement absorbé du concerné, et elle autorisa finalement sa légère colère à se dissiper quelques fines secondes lorsque les orbes safranés de Kenyu rencontrèrent finalement les siennes un court moment. Elle haussa donc instinctivement les sourcils comme pour l'inciter à déposer son bouquin, mais ceci n'eut pas l'effet escompté et l'attention du jeune homme vacilla de nouveau vers la ligne où il s'était interrompu. Évidemment, cette action ne manqua nullement de raviver l'irritation d'Hirawa, et elle dut se faire violence pour ne pas laisser sa fierté l'encombrée, puisque celle-ci s'avérait tout simplement lui crier depuis quelques minutes de quitter la pièce et de regagner à son tour sa chambre commune à l'étage du dessus.

Alors en soupirant une énième fois, elle prit l'initiative d'uniquement scruter l'air consciencieux du jeune homme. Le regard de Damaris suivait chaque modeste changement sur la physionomie expressive de Kenyu le long de sa lecture, et bien qu'il s'agissait du même visage qu'elle avait de nombreuse fois scruté comme recueilli de ses paumes, il demeurait encore et toujours cette lueur furtive qui alimentait sa passion et que même sa colère ne pouvait en aucun cas atteindre. La régularité ne manquait aucunement à ses traits, et Damaris songea durant de maigres petites secondes que demeurer ainsi n'était peut-être pas si déplaisant, les cœurs confondus et baignant en ce calme religieux.

Mais toujours de nature aussi téméraire, Damaris ne se laisserait en aucun cas attendrir par quelques regards et un calme devenu rare à dégoter en ces lieux. Il était vrai que demeurer à moitié installé contre le jeune homme à uniquement le contempler n'était pas quelque chose auquel elle aurait dit non en temps normal, mais en vue du contexte qui s'avérait avoir éveillé sa sévérité, elle ne pouvait en aucun cas se permettre de se laisser faiblir pour si peu. Surtout lorsque lui ne lui accordait pas la moindre attention en retour. C'est donc sans surprise qu'elle se redressa automatiquement, en l'ayant finalement lâché du regard pour venir mordre nerveusement l'intérieur de sa joue. L'auburn avait beau aussi apprécier la simple présence de son conjoint, il fallait cependant avouer que la situation pour laquelle elle se trouvait ici actuellement nécessitait une certainement discussion, et aussi surprenant que ceci pouvait paraître, Yukimiya en avait étrangement entièrement conscience.

Néanmoins, Damaris n'eut nullement le temps de l'enjamber afin de rejoindre l'échelle du lit superposé que ce dernier lui avait mécaniquement attrapé le bras. En prenant lentement conscience du mouvement impulsif que venait d'exécuter le jeune homme en son égard, elle lui autorisa finalement un nouveau regard moins colérique mais plus dubitatif, et qui, sans surprise, acheva d'amuser celui-ci. Au sourire qu'il abordait, Hirawa ne tarda pas à prendre une mine quelque peu plus renfrognée, mais elle n'eut le temps de s'exclamer de nouveau que Kenyu l'attira contre lui plus calmement, en ayant décidément reposé son ouvrage prés de son oreiller.
           
            
              
— Je plaisantais avec toi juste, déclara-t-il lorsqu'elle leva les yeux au ciel, tout de même moins agacée par ces dites plaisanteries.

— Évite ça après dix-neuf heures, je suis crevée idiot.

— Je le sais Damaris, t'es toujours crevée.
               
               
               
Silencieusement, Damaris déposa sa tête contre le torse de Yukimiya tandis que lui enroulait ses deux bras autour de ses épaules. Elle n'hésita pas une seule seconde à laisser ses paupières se cloître, désireuse de se procurer l'assurance nécessaire que pouvait lui prodiguer cette étreinte. Aux yeux du jeune homme, il était concret que la venue de sa partenaire n'avait pas résulté d'une simple envie habituelle de le voir. En vue des examens de pratique qui les guettaient le jour d'après, l'étudiante s'avérait tout simplement être venue chercher refuge aux côtés du jeune homme, et ceci, elle ne l'assumerait pour rien au monde.

Ne percevant plus rien de l'agitation qui longeait l'allée du second étage, mais uniquement bercée par les simples battements de cœurs de Kenyu, elle ne se fit pas prier pour déposer une main contre le cou de ce dernier. Il possédait en son organe vital un engouement si ardent qu'il parvenait même à faire écho contre les tympans de la concernée, et à cette paisible impression de flotter entre l'infini et l'inexistant, il passa à son tour une main docile contre sa nuque jusqu'à s'emmêler à sa chevelure auburn.
            
                
             
— Pourquoi t'es venue au fait?

— Tu le fais exprès? s'offusqua-t-elle instantanément. Tu tiens autant à ce que je m'en aille?

— Peut-être, rétorqua-t-il d'un ton bien trop enjoué pour en camoufler cette fois sa moquerie.
            
               
             
Redressée et le regard à présent accroché au sien, Damaris autorisa cette fois-ci un faible ricanement à lui échapper. Bien que son agacement atteignait toujours son paroxysme lorsque cela concernait les railleries de son partenaire, Hirawa succombait en permanence à son comportement dès l'instant où ses orbes émeraude avaient le malheur de croiser les siennes. Les regards leur avaient toujours suffi, et Damaris pouvait le savoir allègre ou morose au simple croisement de ses iris contre les siennes ou à l'effleurement sémillant de sa peau contre la sienne. À leurs yeux, leur avenir leur était tout bonnement commun. Lui demeurait dans ses réminiscences passé comme elle le percevait encore fleurir dans ses espoirs futurs. Rien ne semblait détenir une quelconque capacité à rompre ce lien indéfectible, et aussi certaine d'elle et de cet avenir qu'elle semblait avoir intérieurement tracée, Damaris ne craignait pas même les épines des roses qu'elle avait elle-même fait pousser en leur sein.

Le brouhaha environnant n'était que faible son attendri par la distance une fois en face de lui, et Hirawa pouvait bénéficier sans crainte de ce recueillement que pas même les anges ne sauraient imités. Pourquoi pleurer le paradis quand ce dernier pouvait s'édifier sous une forme humaine à elle seule? Et pourquoi se plaindre des aléas de l'existence quand tous ceux-ci semblaient se taire une fois aux côtés de cet homme détenteur des rayons du jour en pleine nuit? Hirawa ne détenait aucune des réponses à ces nombreuses questions, mais si une seule chose restait certaine, c'était bien qu'elle n'avait pas à creuser bien loin pour affirmer que Yukimiya était la seule et véritable offrande des cieux pour avoir si longtemps cru en la vie.

Silencieusement, et après s'être lui aussi installé en tailleur face à la jeune femme, il attrapa ses deux mains des siennes, et observa ces dernières quelque temps avant de laisser à nouveau son regard ainsi que ses paroles fondre contres les potentielles craintes enfouies de son interlocutrice.
             
             
              
— Je comprends pas pourquoi tu paniques autant, t'es une personne intelligente Damaris. Et tu t'en es toujours très bien sortie, affirma-t-il sans le moindre embarras, alors que la concernée pinçait fébrilement les lèvres à ce propos.

— Je panique pas spécialement, contesta-t-elle instantanément. J'ai juste des doutes.

— T'as besoin d'aide dans quelque chose en particulier?

— Non, c'est pas ce que je voulais dire, la jeune femme maintenue un certain mutisme de longues secondes, avant d'autoriser ses lèvres à s'entrouvrir quelques instants dans l'optique de lui partage sa pensée, chose qui n'aboutit point. Je sais pas en fait, c'est un peu compliqué. Je t'en parlerai un autre jour.

— T'es sûre de toi? Ça a quand même l'air de pas mal te travailler depuis déjà quelque temps.

— Je sais, mais c'est pas vraiment important. C'est que des doutes rémanents et des questionnements. Tu vois?

— Mais si c'est quelque chose qui te rend mal, je ne vois pas comment je peux considérer ça de « pas important » comme tu le dis. Et puis si tu t'en souviens, je t'ai déjà dit de ne pas tout garder pour toi jusqu'à ne plus parvenir à me l'expliquer comme actuellement, Kenyu prit un instant, accroissant légèrement sa prise autour de ses deux mains. C'est pas des reproches Damaris, je veux juste ton bien.
              
                 
                 
Le cœur de la concernée avait soudainement geint tous ses doutes les plus vainement enfouis. À simplement l'observer et à vouloir niaisement le croire, Damaris sentait un peu plus ses repères se désagréger jusqu'à même couler en lambeaux au fin fond de son être. S'exprimer n'avait jamais été l'une de ses habilités, cependant, cette situation-là n'était pas simplement une question de ressentis personnels ou d'un vaste mal-être provoqué par ses études actuelles. Yukimiya était tout simplement concerné au grand détriment d'Hirawa, et bien que ce denier l'ignorait encore, ces dits quelques doutes ne serraient en aucun cas aussi simple à communiquer ou encore à comprendre un peu plus tard dans le temps.

L'attention du jeune homme chuta distinctement du visage de son interlocutrice à leurs mains scellées, et à l'observer porter autant de réticence et d'incertitude, Yukimiya ne pouvait que se sentir étranger à cette femme ainsi qu'à l'histoire qui les précédait. Kenyu avait à présent pris l'affligeante habitude de l'observer atermoyer la moindre discussion à son propos, et bien qu'il gardait en tête que Damaris était simplement ainsi, il ne pouvait nullement empêcher cette inquiétude croissante de pulser en lui dès lors où ses iris confuses avaient le malheur de rencontrer les siennes sans qu'il ne puisse en lire le moindre tourment.

Quand un soupir las s'éclipsa à nouveau d'entre ses lèvres, l'auburn tenta d'abandonner l'idée de converser à ce propos et de plutôt vaciller vers un sujet plus attrayant à ses yeux. Désemparée, elle força un sourire se devant rassurant afin de camoufler cet air émotionné qu'elle ne désirait en aucun cas porter. Si ne pas paraître vulnérable était l'une des choses qu'elle quémandait immodérément, vouloir sembler tenace devant Yukimiya en faisait tout autant partie. Lui aussi pouvait forger ce comportement face à elle, il s'avérait tout simplement que lui comme elle pouvait très aisément percer cette carapace qui ne tenait pas un instant aux yeux de l'autre. Damaris pourrait toujours mentir au monde en se faisant passer pour une femme dépourvue de faiblesse et demeurer de marbre face à ses difficultés, aucune de ces facettes-là ne fonctionneraient face au jeune homme qui l'avait connue au plus bas comme au plus haut.

À ce constat, l'étudiante ne put qu'autoriser un sourire nerveux à fleurir contre ses lèvres, car bien que la situation l'agenouillait au seuil de ses tourments, avoir conscience que bien une personne se souciait d'elle et concevrait toujours ses peines comblait son être d'un sentiment aussi inexplicable que particulièrement dense. Rien n'était éternel, et malgré son effrayante lucidité, Damaris préférait niaisement croire que rien n'oserait venir entraver cette idylle aux allures de l'aube qu'elle partageait depuis bientôt trois ans aux côtés de son amant.

À quoi bon craindre un avenir qu'elle savait déjà scellé? Il n'y avait aucun intérêt à redouter le futur, car peu importe le combat qu'ils mèneraient, rien ne ralentirait ce qui avait été prescrit avant même leur naissance. Yukimiya le répétait souvent, tout ce qui pouvait naître comme faner n'était que volonté de Dieu, et bien que la jeune femme ne s'était jamais considérée comme croyante, elle pouvait acquérir en son sein une certaine sérénité à cette idée de vie prématurément écrite. Peut-être car elle ignorait royalement cette dernière et pensait stupidement la contrôler, ou bien qu'une certaine foi inconnue se serait subitement insinuée en elle quant à cet optimisme démesuré et presque trop audacieux de sa part.

Certainement trop revigorée par son assurance téméraire, Damaris se laissa aller à des sentiments plus légers tout en abandonnant imprudemment le précédent tumulte de ses craintes. Son regard rencontra plus calmement celui du jeune homme — qui semblait silencieusement scruter ses réactions depuis un moment — et ses deux bras vinrent s'enrouler autour du cou d'un Yukimiya un brin plus hébété qu'auparavant. À défaut de nullement comprendre ce changement soudain de tempérament, il put tout de même distinguer la manière dont cette fois-ci, Hirawa ne jouait en aucun cas un rôle qui ne lui collait nullement, mais s'avérait tout simplement être sincère. Les deux mains de ce dernier vinrent alors délicatement se déposer au creux de son dos, alors qu'il se sentait malencontreusement chanceler en arrière par faute de l'élan que cette dernière avait prit en l'enlaçant.

Kenyu ne doutait nullement de la franchisse de sa partenaire, et ce fut peut-être bien à cause de cette absurde raison qu'il s'autorisa à mettre de côte la discussion sérieuse qu'eux deux s'apprêtaient à entamer quelques minutes plus tôt. Yukimiya était intelligent, mais son inconditionnel engouement avait tendance à lui accorder une sérénité bien trop excessive, et à le rendre donc aussi négligent quant à une complication aussi encombrante que celle qui s'apprêtait à leur tomber dessus — et qu'ils avaient de plus pu craintivement entrevoir. Après tout, il était toujours plus rassurant d'esquiver les poignards lorsque ces derniers se trouvaient encore à une certaine distance de nous, et d'inévitablement atermoyer l'idée qu'un jour ceux-ci seraient bien trop proches pour ne pas nous lacérer.

Mais l'être humain était ainsi façonné, aussi imparfait que certaines fois trop niais et aveuglé par les délices les plus éphémères à douloureusement subsister sur terre.
             
              
              
— J'ai réfléchi à un truc, avoua Damaris après s'être quelque peu redressée, les bras croisés contre le torse du jeune homme qui lui concéda toute son attention à l'instant même où elle eut pris la parole. Et je pense que si je réussis cet examen grâce à ton aide, je te laisserai peut-être bien m'épouser.

— Dis-moi, tu dirais pas ça car tu sais déjà que tu vas le réussir, à tout hasard?

— Je ne dirai rien, mais c'est une possibilité.
               
              
              
Un faible rire échappa au concerné, alors que les lèvres rosées de la jeune femme abordaient de nouveau ce sourire qui lui était distinctement propre. Eux deux pouvaient sentir de nouveau leur cœur se léguer à cette extase indicible qui dérobait le moindre sentiment contraire au bonheur. Son âme s'avérait tout simplement s'être de nouveau faite embrassée par toute l'affection dont regorgeait celle de son partenaire, et aussi ivre de passion que d'amour quand cela concernait la jeune femme, Yukimiya ne put aucunement empêcher ses lèvres de doucement rejoindre les siennes pour lui imprimer ce baiser fervent dont seul lui détenait la recette. À ce mouvement qui s'apparentait distinctement à un trait d'affection à lui seul, la jeune femme ne put que promener ses deux mains jusqu'au visage de ce dernier pour chaudement recueillir ses pommettes et doucement accroître cette étreinte qu'elle n'aurait entravé pour rien au monde.

Emprisonné par la prise de ses paumes contre son visage, Yukimiya ne put que la contraindre à vaciller sur sa gauche après l'avoir légèrement bousculée, reléguant une certaine liberté à ses propres bras. De cette manière, Damaris termina dans une position allongée qui acheva de l'irriter, mais elle ne fut pas pour autant moins aiguillonnée lorsque les lèvres du garçon retrouvèrent naturellement les siennes dans une douceur sans pareil. C'était bien ce genre de moment empli d'intimité et de délice qu'elle quémandait chaque soir, et Kenyu avait cet attirant don à toujours la servir si complaisamment.

Ainsi, et sans même avoir une seule seconde remis en question cette profusion de fausses espérances qu'ils s'étaient mutuellement échangés, ils n'accordèrent pas un seul instant d'atermoiement à la chasteté et douceur de leurs mouvements. Le long des vingt dernières minutes restantes avant que Damaris ne soit de nouveau contrainte à regagner sa chambre, ils s'échangèrent leurs craintes comme leurs espoirs — qui ne nécessitaient aucune formulation — à partir de baisers passionnés et de chastes caresses. Et bien que ces initiatives affectives ne détenaient nullement le don de suspendre leur destiné, ils purent tout de même croire de longues minutes en l'idée que rien n'oserait les heurter, et qu'ensemble, aucune douleur ne pouvait les poignarder.

Mais bien que lui l'ignorait encore et que Damaris s'évertuait à tergiverser cette effrayante vérité, ils n'auraient jamais à lever les yeux bien haut, ou à fixer leurs futures plaies trop longtemps pour un malheureux matin finalement comprendre qu'à la place des poignards, ce serait leur propre regard qui les déchirerait l'un et l'autre sans le moindre recul.
                 
              
          
          
              
         
          
               
          
             
        
          
            
                
             
            
        
        
           
         
         
          


oui je reviens 6 mois après et alors  🤨
anyway  je  suis  seulement  de passage
malheureusement  puisque  le  fameux
( terrible )  bac  de  français m'attend le
15 juin et que je dois malheureusement
réviser au lieu de me la donner dans le
plaisir qu'est l'écriture ...  j'ai d'ailleurs
malencontreusement   raté   les   anniv
de ma jolie meï  ( 20 mars )  et celui de
damaris  ( 11 mai )  où  je devais poster
ici ...  l'os pour  meï  va devoir attendre
mi-juin  malheureusement   😢 😢 😞
     
bref  bref,  j'espère  que ce joli petit
bonus  vous  a  plu  en  attendant la
vraie fic qui est en court  d'écriture,
je  vous   laisse   et   à  bientôt   <33
( hésitez pas à aller vite fait checker
le contexte de ce bonus par rapport
à  la fic c'est important !!  il se situe
au début du chap dans les com  !!  )
    

31/05/23
           

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