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Lorsque Jimin refit surface dans la salle bavarde, il regarda immédiatement autour de lui pour trouver Jeongguk, mais ses yeux moka ne virent nulle part le jeune homme. Cependant, d'après son examen, il était évident que tout le monde s'entendait bien et cela lui fit sourire momentanément. Et puis il fixa son regard sur Hoseok qui ne se prélassait plus sur le canapé mais était maintenant confortablement assis sur l'une des chaises avec un verre à la main. Jimin s'approcha, riant doucement lorsque Hoseok fit des mouvements de doigts dans sa direction, voulant qu'il se rapproche. Le blond se serra à côté du danseur plus âgé qui se glissa vers lui et sourit, permettant à sa tête de se poser sur une épaule robuste.

« Où est passé mon mari ? » demanda-t-il, la voix étouffée par sa bouche pressée contre la chemise parfumée à l'eau de Cologne de Hoseok.

« Il est parti avec Tae. »

Oh super, pensa Jimin.

« Mais ils devraient bientôt revenir. Comment ça s'est passé entre toi et Red Wonder ? » demanda Hoseok en passant ses doigts paresseusement dans ses boucles blondes et soyeuses.

Jimin leva une jambe et l'enroula sur les genoux de Hoseok. « J'ai réussi. »

Hoseok éclata de rire devant cette franchise.

« Bien. J'ai été surpris de la voir ici, compte tenu du léger désaccord entre vous deux. Elle semblait aller bien quand je l'ai vue, mais je voulais juste m'assurer qu'il n'y avait toujours pas de problème. »

Jimin leva la tête un instant et aperçut Lisa peu de temps après une brève recherche. Elle était blottie entre Hyejin et Wheein, avec Rosé étalée sur leurs genoux tandis que des rires s'échappaient de ses lèvres brillantes entrouvertes. Le blond regarda Lisa se baisser et ranger les mèches de cheveux sauvages qui volaient autour du visage de Rosé derrière son oreille ornée de bijoux, l'affection perceptible même dans ce petit sourire qu'elle portait.

Il se baissa et soupira.

« Non, plus maintenant. Est-ce mal que j'aie été agréablement surpris que Jeongguk soit prêt à sortir de son chemin et à ne pas l'inviter ? Évidemment, je ne l'ai pas laissé faire ça, je ne voudrais jamais que cela se produise en mon nom. Ce sont des collègues, je ne lui ferais pas ça, surtout quand il n'a rien fait de mal. De plus, je devais discuter de certaines choses avec elle de toute façon, donc c'était une bonne opportunité. »

« Mmm, tant que tu vas bien. Viens avec moi à l'étage un moment. » Dit Hoseok en tapotant la cuisse de Jimin jusqu'à ce qu'elle glisse de lui. Jimin l'imita en se levant et c'est juste après avoir disparu de la dernière marche que Jeongguk et Taehyung émergèrent.

« Et qu'est-ce qu'il y a exactement là-haut ? » demanda le blond en se faisant tirer dans la cuisine et en s'installant contre le comptoir. Il regarda Hoseok qui était déjà confortablement appuyé contre le comptoir d'en face et attendit.

« Intimité. Je voulais juste voir où tu en étais pendant les séances et savoir comment tout se passait, mais je suppose que ça parle de lui-même parce que tu es superbe, Minnie. Bam Bam n'essayait pas seulement d'entendre sa propre voix quand il a dit que tu rayonnais. Alors, est-il prudent de supposer que tout se passe bien entre toi et Jeongguk ? Pour l'instant ? » demanda Hoseok, la voix sincère.

Jimin sourit. « Pour la plupart, oui. Les séances ont eu une telle influence que tu ne comprends pas Hobi. Gguk et moi nous retrouvons petit à petit et c'est vraiment agréable et pas comme de la merde. Je pense que nous faisons vraiment des progrès et c'est génial. Nous ne serions probablement pas arrivés à ce point si tu n'avais pas suggéré Min Yoongi, alors merci. Vous nous avez tous les deux sauvé la vie. »

Hoseok s'illumina comme des rayons de soleil jaillissant d'un nuage.

« Je suis tellement heureux de l'entendre. J'étais inquiet depuis la dernière fois que nous en avons parlé, tu n'étais pas sûr, mais maintenant », Hoseok agita ses mains. « Eh bien, je suis juste content que vous alliez mieux. En fait, vraiment mieux si ce que nous avons vu plus tôt était une indication, tout blotti avec Jeongguk comme ça, hmm ? » il remua ses sourcils de manière taquine et les joues de Jimin prirent une légère rougeur lorsqu'il réalisa que Hoseok faisait référence à lui sur les genoux de Jeongguk quand ils sont entrés il y a quelques heures. « De quoi s'agissait-il de toute façon ? »

« Nous étions en train de passer un bon moment, jusqu'à ce que vous, les païens, vous le ruiniez. » Jimin renifla.

« Donc... ça aurait été plus si nous n'étions pas intervenus- ? »

Jimin roula des yeux face à cette allusion suggestive.

« Non, en fait. Il venait juste de finir de me masser les pieds car j'avais bougé toute la journée dessus et ils me faisaient mal, et j'étais fatiguée, alors le fait qu'il fasse ce genre de choses de mari domestique m'a mis dans mes émotions. Tu sais comment je suis quand je suis émotif et épuisé en même temps, je suis un désastre et si tu prends soin de moi et me donnes de l'amour, je suis collant. 

« C'était plus que collant. »

« Fermez-la. »

Hoseok ouvrit la bouche mais la referma lorsqu'une ombre traversa la pièce. Jimin suivit son regard et regarda, souriant quand il vit que c'était Sungwoon qui les avait rejoint. 

« Hé », salua-t-il surpris mais content, un pincement de culpabilité le traversant quand il réalisa qu'il n'avait pas du tout parlé avec Sungwoon. 

« Hé mec. Très bien Minnie, j'ai apprécié cette conversation mais des ailes m'appellent. » Hoseok bougea en premier, tapotant l'épaule de Sungwoon alors qu'il passait et annonça qu'il redescendait. Une fois qu'il fut parti, Jimin s'avança, un sourire d'excuse en place alors qu'il observait l'autre homme. Simple et gentil, Sungwoon n'avait pas changé d'un iota.

 « Comment vas-tu ? Tu passes un bon moment ? Puis-je t'offrir quelque chose ? ».

Les lèvres de Sungwoon se contractèrent en un petit sourire et il secoua la tête affectueusement.

 « Non, je vais bien. Euh, je suis en fait prêt à partir et je voulais te dire au revoir. »

Jimin cligna des yeux, les lèvres retroussées. 

« Mais n'es-tu pas venu avec Hobi et Tae ? »

« Non, je les ai juste suivis jusqu'ici. J'habite assez loin et les infos disent que les routes se dégradent, alors je veux rentrer chez moi et éviter de me faire piéger. Je travaille aussi le matin, donc il y a ça. »  Sungwoon dirigeait maintenant l'entreprise familiale de techniciens en chauffage et était à juste titre la meilleure entreprise du secteur. « Je suis désolé de partir si tôt. » Expliqua Sungwoon et remonta sa veste, que Jimin remarqua enfin, qui était pliée sur son bras avant de glisser.

Jimin hocha la tête en signe de compréhension, même s'il avait l'air un peu nostalgique. 

« Ne t'excuse pas, je veux que tu rentres chez toi en toute sécurité. Je me sens juste mal parce que nous n'avons jamais pu nous rattraper. Puis-je t'apporter de la nourriture à emporter ? Nous avons fini avec plus que ce à quoi je m'attendais et je ne veux pas que ça soit gaspillé. »

« Je vais bien, vraiment Jimin. » Sungwoon rit doucement devant la douce insistance affichée par le blond.

« Si tu le dis, laisse-moi au moins t'accompagner jusqu'à la porte. Sais-tu à quel point ils prédisent que le temps va être mauvais ? » demanda Jimin tandis que Sungwoon le suivait dans le silence de l'étage. Quelques pas ici et là jusqu'à ce que la porte d'entrée apparaisse. Sungwoon se sépara et se dirigea vers ses bottes soigneusement jetées.

« Il est prévu que la neige va geler pendant la nuit et que la situation va empirer à partir de ce moment-là. Mardi, on s'attend à ce qu'il neige, environ 10 cm sur la glace et il neigera sans interruption pendant quelques jours. La semaine prochaine, on parle d'une tempête de verglas, mais vous vous souvenez de la tempête de neige dont on nous avait parlé l'hiver dernier, mais qui n'a jamais eu lieu ? Nous allons donc attendre et voir, je suppose. »

Jimin renifla d'amusement. Oui, il se souvenait du blizzard dont on les avait prévenus. C'était la même semaine que ses récitals d'hiver et il se souvenait de l'e-mail qu'il avait envoyé aux parents pour les informer de la possibilité qu'ils annulent le récital. Cela n'est jamais arrivé. Oui, on avait vraiment eu l'impression qu'il faisait en dessous de zéro, mais le ciel était bleu et le soleil brillait, juste une légère poussière de neige poudreuse sur le sol.

« Ouais, je ne leur en tiendrai pas rigueur tant que je ne l'aurai pas vu moi-même », répondit l'homme blond en regardant Sungwoon tirer sur une de ses bottes. « Fais attention en conduisant sur le chemin du retour. Envoie un message ou quelque chose pour me faire savoir que tu es arrivé sain et sauf. »

Jimin manqua le sourire sombre qui s'étalait sur les lèvres de Sungwoon.

«Toujours une mère poule, à ce que je vois. » 

L'homme se leva, son regard fixé profondément sur le blond. Ils avaient à peu près la même taille et l'avaient toujours été depuis leur adolescence, mais c'était Jimin qui avait quelques centimètres de plus que Sungwoon, même si cela n'était perceptible que lorsqu'ils se tenaient côte à côte. Sungwoon fit un petit pas en avant, ses yeux sombres affichant les émotions qui les traversaient pour que Jimin les voie. Le blond avait un sentiment dans son ventre, le même sentiment qu'il avait eu tant d'années auparavant après que Sungwoon, quatorze ans, lui ait avoué au camp. C'est là qu'ils se sont rencontrés pour la première fois et qu'ils ont immédiatement accroché, mais les sentiments que Sungwood a développés pour Jimin étaient complètement unilatéraux. À l'époque, c'était le début de sa relation avec Jeongguk, mais même si Jeongguk n'était pas dans le tableau, Jimin ne voyait Sungwoon que comme un ami très proche. Jimin le repoussa doucement et Sungwoon n'essaya de le faire changer d'avis qu'une seule fois, en lui proposant un rendez-vous sans savoir que le blond était déjà pris par quelqu'un d'autre. Jimin lui avait montré sa bague et c'est tout, il s'arrêta.

Mais maintenant... Jimin regarda l'autre, n'aimant pas l'aura étrange qui s'installait autour d'eux.

« Est-ce que ça va ? » demanda Sungwoon.

Jimin cligna des yeux. Un air d'incertitude traversa ses traits, comme s'il se faisait poser une question piège.

« Euh. Oui ? Pourquoi ne le serais-je pas ? »

« Je sais que ce ne sont pas mes affaires, mais j'ai entendu parler de toi et de Jeongguk. Je ne vais pas sonder ou m'impliquer, ce n'est pas mon intention d'aborder ce sujet. Je veux juste que tu saches que je suis un ami vers qui tu peux toujours compter pour quoi que ce soit, quand tu en as besoin. Quand tu en as besoin, d'accord ? »

« J'apprécie vraiment ça, Sungwoon, mais je vais bien », lui assura Jimin avec un petit sourire.

 Mais Sungwoon continuait à le fixer, son regard troublé devenant plus évident et cela fit soupirer Jimin. Les mots suivants de l'homme l'ont cependant fait taire.

« Je ne te ferais jamais de mal. »

« Sungwoon- »

« Si tu étais à moi, je ne te ferais jamais envisager de divorcer avec moi. »

« Sungwoon. » Jimin le méprisa, son doux visage durci sous tous les angles alors qu'il lançait un regard sévère à l'autre. Non seulement c'était contradictoire avec ce qu'il prêchait auparavant, mais maintenant il dépassait les limites de Jimin. « Assez. Tu dois laisser tomber, me laisser partir et passer à autre chose. S'il te plaît, je te le demande. Te languir de moi ne fera rien d'autre que nous épuiser tous les deux, et je ne veux pas te blesser. Ne me mets pas dans cette position. »

Sungwoon se retira avec une expression douloureuse mais compréhensive. Il hocha la tête solennellement et détourna le regard. 

« Je sais, je suis désolé, mais c'est juste frustrant d'être sur le côté et de savoir que tu mérites mieux, de savoir que je ne te traiterais jamais mal. »

Jimin se hérissa légèrement à ces mots qui le touchèrent, fronçant les sourcils en une courbe descendante. Il savait que l'autre avait de bonnes intentions, mais ils étaient déjà passés par là plus d'une fois, et peu importe le nombre de fois, rien ne changera. Jimin et Jeongguk étaient comme deux rochers obstinément verrouillés ensemble, ils ne pouvaient pas être éloignés l'un de l'autre parce que c'était là qu'ils appartenaient, quels que soient les obstacles et les obstacles qu'ils rencontraient. Pourquoi certaines personnes ne pouvaient pas saisir ce mémo était au-delà d'eux. Et Jimin n'était pas du tout content que son ami d'enfance du camp sorte de la ligne en dégradant son mari comme ça alors que Jeongguk était un partenaire merveilleux et que seul Jimin avait accès à leurs moments intimes en coulisses.

« S'il te plaît, ne parle pas de manière déplacée. Oui, Jeongguk et moi avons traversé une période difficile, mais cela ne te donne pas le droit de supposer qu'il me traite mal ou que je mérite mieux, car ce n'est pas le cas, Sungwoon. Jeongguk est la seule personne que je veux, celle que j'aime. Il n'y a personne d'autre qui soit meilleur pour moi, personne d'autre que je veux. Et peu importe ce que nous traversons dans notre relation, au bout du compte, cela ne change rien. Bien que j'apprécie sincèrement ton inquiétude, tu n'as pas le droit de parler comme si tu connaissais Jeongguk. Tu n'as pas le droit de tirer ce genre de conclusions.»

Le regret qui traversa le visage de Sungwoon était évident et l'homme ouvrit la bouche pour s'excuser mais fut privé de cette opportunité. Jimin sursauta lorsqu'un bras se serra autour de sa taille, un corps solide se formant dans le sien avec une chaleur suintante. L'odeur de la forte pluie inonda ses sens et Jimin leva les yeux vers Jeongguk dont les yeux de biche noirs fixaient Sungwoon d'un air vide. 

« Gguk », salua doucement le blond, surpris de ne pas avoir entendu le plus jeune s'approcher d'eux. 

Le bras se resserra autour de sa taille.

« Te voilà. Je te cherchais, bébé. »

Jimin se fondit dans Jeongguk et expliqua que Sungwoon partait donc qu'il était là pour lui dire au revoir. Évidemment, il laissa de côté les autres parties, ce que Jeongguk ne savait pas ne ferait pas de mal. De plus, ils n'avaient pas besoin de plus de drame pour ce soir. Jimin se sentait déjà assez épuisé, mais bien sûr, rien ne fonctionne jamais en sa faveur.

« Oh, eh bien, a-t-il besoin d'aide pour rejoindre sa voiture ? » Le ton suggestif dans la voix de Jeongguk fit que Jimin lui frappa légèrement le bras.

Mais Sungwoon écarta la menace et enfila lentement son manteau.

« Tu as toujours été un gosse », murmura-t-il en se mettant à l'intérieur, des souvenirs passés de leur jeunesse lui revenant à l'esprit. Toutes les fois où ils avaient passé du temps ensemble, Jeongguk était la deuxième couche de Jimin. Il gardait le blond à distance et ne s'échauffait guère avec Sungwoon. Même à l'époque, Jeongguk avait une agressivité passive effrontée avec lui. Sungwoon croisa les yeux de biche. 

« C'est une chance que tes sens soient revenus à toi quand ils l'ont fait et t'aient fait réaliser ce que tu as presque perdu. Si tu ne l'avais pas fait, comprends que sans aucun doute, j'aurais volontiers pris ta place parce que n'importe qui aurait de la chance d'avoir Jimin. Mieux vaut que tu t'en souviennes, Jeongguk. »

« Regarde-là- » Jeongguk avait l'air tonitruant. Pour qui se prenait ce connard, avec son ton hautain et puissant (le ton de Sungwoon était neutre, pas du tout condescendant, mais c'était ce que Jeongguk avait entendu). Il avança mais Jimin était un flou souple alors qu'il lui bloquait le chemin avec sa petite silhouette, se plaçant devant son mari recroquevillé qui était prêt à bondir, le dos pressé contre un torse robuste.

« Je m'excuse d'avoir dépassé les bornes, ce n'était pas mon intention Jimin mais je maintiens ce que j'ai dit. Je serai toujours à portée de téléphone. » Sungwoon reporta son attention sur le blond qui lui sourit gentiment en retour.

« Quelqu'un là-bas ne sait pas à quel point il aura de la chance lorsqu'il t'aura. » Jimin s'éloigna de Jeongguk et se dirigea vers la porte en l'ouvrant.

« Fais-moi signe quand tu les auras trouvés. Quoi qu'il en soit, merci de m'avoir accueilli. Je suis désolé de partir si bientôt, mais les conditions météorologiques sont préoccupantes. »

« Non, je comprends et comme je l'ai dit, préviens-moi quand tu seras rentré sain et sauf. Sois prudent. » 

Jimin fit un signe de la main en regardant Sungwoon se diriger péniblement vers sa voiture, ignorant l'air froid qui envahissait l'entrée chaude. Ce n'est que lorsque les phares de Sungwoon disparurent qu'il ferma la porte et se retourna face à son mari irrité. Il rigola légèrement et se dirigea vers le plus jeune, glissant ses bras autour de la taille fine de Jeongguk. 

« Ne sois pas comme ça. »

« Je n'arrive pas à croire que tu sois toujours ami avec ce crétin. C'est un crétin. »

« Gguk, bébé, tu ne peux vraiment pas parler. »

« Qu'est-ce que ça veut dire ? Tu as quelque chose à dire ? »

Jimin gloussa et déposa un rapide baiser sur la joue du plus jeune. 

« Je l'ai déjà fait. Allez, redescendons. J'ai l'impression de négliger les invités de gauche à droite, c'est ridicule. Nous sommes les pires hôtes qui soient. » 

Le blond entrelaça leurs mains et tira, ouvrant la voie pendant que Jeongguk grommelait à voix basse. Ce à quoi le couple ne s'attendait pas lorsqu'ils revinrent dans le groupe, c'était la mèche qui se fraya un chemin vers une grosse explosion entre les trois cris de joie.

Bam Bam, Yugyeom et Mingyu se tenaient au milieu de la pièce tandis que tous les autres s'agitaient autour d'eux, les expressions tremblantes sous le choc. Hoseok et Taehyung étaient les seuls à se tenir debout à côté du trio en dispute, Taehyung planant derrière Bam Bam tandis que Hoseok encadrait Mingyu, tous deux essayant de calmer la situation enflammée. Yugyeom était planté au centre et la frustration était claire comme le jour sur son visage et son langage corporel.

« Descends de ton putain de cheval, » ricana Mingyu. « Tu te promènes sans arrêt en le maternant comme s'il était incapable de gérer ses propres émotions et c'est embarrassant. Je me sens mal pour lui, d'avoir une ombre aussi autoritaire collée à lui comme un chewing-gum agaçant vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept. »

« Va te faire foutre, tu es la dernière personne qui essaie de me dire comment je traite mon partenaire alors que tu n'es même pas capable de rester fidèle au tien. » aboya Bam Bam avant que ses yeux brillants ne se tournent vers Wonwoo qui avait tressailli de là où il était toujours assis sur sa chaise. Tout en lui criait de malaise et Bam Bam se moquait. « C'est plutôt audacieux, tu ne trouves pas ? Toujours l'amener avec toi et ton visage alors que tu sais très bien que Yugyeom sera présent, tu ne ressens aucun remords pour tes actes ? Aie la décence de garder ta petite relation pathétique au minimum. »

« Les gars- » intervint Jeongguk mais il fut complètement noyé par la voix forte et en colère de Mingyu alors qu'il répondait. Jeongguk serra la mâchoire et se dirigea vers Taehyung tandis que Jimin se dirigeait vers Wonwoo, tous deux demandant simultanément aux deux ce qui n'allait pas.

« Euh, eh bien. Donc en gros, Mingyu a dit à Hobi et moi que son anniversaire de six mois avec Wonwoo approchait, mais Bam Bam a entendu et est passé en mode attaque directe. Yugyeom était sorti de la pièce mais est revenu une fois que les cris ont commencé. Et puis, trois minutes plus tard, tu es revenu donc. Nous avons essayé d'éteindre ça mais. » Taehyung fit un geste vers le trio en querelle.

Jeongguk se sentait assez exaspéré maintenant. Parce que pourquoi Mingyu partageait-il des informations comme ça sous le même toit que Bam Bam sachant que cela ne ferait que déclencher la colère. Il lança une malédiction mentale au grand avocat tout en se jetant dans la mêlée. C'était exactement pourquoi il ne voulait pas qu'ils soient au même endroit parce qu'à chaque fois qu'ils y étaient, l'histoire entre eux s'entrechoquait et s'emmêlait avec ardeur, ils ne pouvaient jamais être simplement civilisés . Pourquoi, parce qu'avant qu'il y ait Yugyeom et Bam Bam, c'était Yugyeom et Mingyu. Et puis c'était Bam Bam qui ramassait les morceaux que Mingyu avait laissés à Yugyeom quand il l'avait trompé avec Wonwoo.

Bam Bam souhaitait vraiment que le plafond s'effondre sur la tête de Mingyu et brise la bêtise de son être idiot. Un nettoyage complet du corps parce que le fait qu'il ne pensait pas avoir tort de se montrer encore et encore avec l'homme avec qui il avait trompé Yugyeom était époustouflant. Mais ce qui frustrait le plus l'homme aux cheveux argentés était le fait que Yugyeom se disputait contre lui , ennuyé par lui pour avoir dénoncé les conneries de Mingyu et cela l'énervait et le blessait à la fois.

« Arrête ? » répéta Bam Bam, incrédule, Yugyeom, les yeux fixés sur son petit ami. « Qu'est-ce qu'il a ? Hein ? Pourquoi tu le défends toujours ?! »

« Je ne défends personne ! » siffla Yugyeom en tendant le bras, faisant un geste vers le reste des occupants de la pièce. « Tu es tellement irrespectueux en ce moment, tu ne prends pas en compte les gens qui t'entourent et tu fais ça à chaque fois quand il s'agit de Mingyu. Nous en avons parlé d'innombrables fois, combien de fois encore devons-nous le faire pour que tu arrêtes ? Il faut que ça s'arrête ! Je suis passé à autre chose, il est passé à autre chose, tu es le seul à devoir passer à autre chose parce que cette merde est vraiment vieille maintenant. »

Bam Bam se détourna de Mingyu et fit face à Yugyeom, le visage rouge de colère. Pourquoi était-il comme ça ? Pourquoi agissait-il de cette façon ? Pourquoi Yugyeom s'en prenait-il à lui comme s'il était le méchant ici ? Ce n'était pas lui qui avait trompé Yugyeom, il ne le ferait jamais et le fait que Yugyeom soit resté ami avec son ex méprisable exaspérait Bam Bam au plus profond de lui-même, cela faisait bouillir son sang. Bien sûr, ils travaillaient dans la même entreprise, mais devait-il vraiment continuer à défendre Mingyu pour ses actions ? Bam Bam serra les dents, les émotions le traversant à la vitesse de la lumière. Que Mingyu dise ce genre de conneries avec Yugyeom dans les parages était vraiment du sel sur une plaie. Même si Yugyeom dit qu'il a tourné la page, Bam Bam ne l'a pas fait. Comment pouvait-il, il n'oublierait jamais les nuits consécutives où il avait entendu son béguin pour Mingyu pleurer étaient gravées dans son esprit, un rappel douloureux de ce qu'il avait lutté pour empêcher que cela ne se reproduise. Comment pouvait-il simplement « passer à autre chose » alors qu'il n'oublierait jamais d'avoir tenu et écouté le plus jeune, et d'avoir donné le meilleur réconfort qu'il pouvait offrir, mais que ses efforts étaient vains. Cela faisait mal de voir celle dont il était irrévocablement amoureux nourrir tant d'angoisse, cela faisait mal d'entendre les sanglots brisés, et il ne se souviendrait jamais de ce qui se passait. Pardonnez à celui qui a causé ça. C'était nul parce que Bam Bam avait aimé Yugyeom bien avant de rencontrer Mingyu, et juste au moment où il se sentait prêt à avouer, il se fait gifler par Mingyu sortant avec Yugyeom. Devoir assister à leurs moments tendres dans la relation qu'il avait rêvé d'avoir avec Yugyeom était l'épreuve la plus difficile qu'il ait jamais endurée. Et puis Mingyu a baisé Wonwoo. C'était une erreur d'ivresse lors d'une soirée d'affaires et Mingyu l'a avoué à Yugyeom seulement quelques jours plus tard. Sauf que Wonwoo l'avait battu en premier et était allé voir Yugyeom le lendemain, honteux et coupable mais honnête et plein de regrets. Yugyeom a attendu et attendu que Mingyu lui apporte la vérité, c'était une douleur atroce de prétendre qu'il allait bien. En le découvrant, Bam Bam était plus que furieux. Il était complètement livide et voyait rouge, prêt à commencer sa chasse à l'homme sur le morceau de merde qui ne méritait pas Yugyeom. Et il raconta cela au plus jeune pendant qu'il le tenait dans ses bras toute la semaine, le chouchoutant et le comblant de l'attention dont il avait le plus besoin. Il dit à Yugyeom que Mingyu était le plus stupide des connards vivant pour ce qu'il faisait, que Yugyeom méritait mieux, puis il se mit à s'effondrer, bafouillant en larmes sa confession au plus jeune un soir et disant qu'il ne pouvait plus supporter de le voir comme ça. Mingyu n'était pas quelqu'un qui en valait la peine et Bam Bam continua à avouer qu'il l'aimait, qu'il ne trahirait jamais sa confiance. Cette nuit-là, les rôles s'inversèrent et Yugyeom, bien que choqué par la révélation, tint Bam Bam pendant que son esprit brisé se tournait vers la soudaine lumière chaude se répandant sur l'obscurité. C'était naturel qu'ils fusionnent ensemble, rien de forcé et aucun sentiment faux. Bien qu'ils se disputent beaucoup et se séparent fréquemment pour des bagatelles, ils se remettaient toujours ensemble.

Plus il fixait le visage en colère de son petit ami, plus Bam Bam se sentait petit et insignifiant. Il pinça les lèvres pour lutter contre le léger tremblement, clignant rapidement des yeux pour ralentir les larmes qui couvaient. Pourquoi Yugyeom ne pouvait-il pas voir qu'il ne se souciait que de lui ? Qu'il ne voulait pas qu'il souffre à nouveau comme ça ? Bam Bam pleurait rarement mais il en avait marre de ça, d'avoir l'impression que Yugyeom choisissait toujours Mingyu à sa place et qu'il était une épine dans son pied. « Tu veux parler d'embarrassant mais tu es le seul pote avec l'ex qui a baisé un autre homme dans ton dos. Toi et tes amis voulez m'appeler dramatique et merde, très bien, si c'est comme ça que tu me vois. Désolé que je me soucie autant de toi et que je pense que ce connard ne mérite ni ton temps ni ton attention à cause de la chose la plus merdique qu'il t'a faite. Désolé que je puisse paraître autoritaire alors que je suis juste protecteur et que je refuse de te revoir dans cet état, alors essaie au moins de comprendre ma frustration quand tu continues à le soutenir. » Bam Bam claqua d'une voix épaisse, les yeux larmoyants et brillants, et Yugyeom ne s'attendait pas à voir la larme couler sur la joue pâle de son petit-ami avant qu'il ne se retourne et ne monte à l'étage en trombe, laissant un lourd silence dans son sillage.

Jimin fut le premier à bouger, suivant le chemin que Bam Bam avait pris sans un mot mais échangea un regard pointu avec Jeongguk avant de partir. A l'étage, il ne fallut pas longtemps pour localiser Bam Bam lorsque la traînée de reniflements et de marmonnements colériques résonna dans le couloir vide. Jimin tourna le coin et entra dans le couloir où se trouvaient la salle de bain et le placard du couloir, et ses yeux se posèrent sur la grande silhouette mince affalée contre le mur, le téléphone à la main. Le plus souvent, Jimin avait tendance à oublier que le jeune homme était un mannequin. Le charme de Bam Bam était trompeur pour la plupart des gens. Il ressemblait à un mannequin, marchait et s'habillait, et avait parfois l'attitude d'un, mais il semblait aussi pouvoir être un expert dans de nombreux autres domaines. Derrière ses vibrations excentriques, Bam Bam était en fait une âme assez terre à terre et beaucoup de gens supposent donc qu'il est un mannequin, mais quand il le confirme, ils sont toujours surpris, bizarres mais courants. Ou, comme Jimin, la plupart oublient tout simplement. Lorsque Bam Bam le remarqua, il se redressa, frottant ses mains sur son visage légèrement tacheté.

« Putain. Jimin... » soupira lourdement le plus jeune. « Je suis désolé, j'ai gâché la soirée de tout le monde avec mon attitude ratée. Je commande un Uber maintenant mais euh, j'ai besoin du mot de passe de ton wifi si ça ne te dérange pas. »

Le blond cligna des yeux avant de secouer la tête en s'approchant.

« Désolé, mais tu penses vraiment que je te donnerais le mot de passe pour que tu puisses avoir accès à un Uber ? » 

Jimin s'installa à côté de l'autre et posa une main réconfortante sur son bras. 

« Pour qui me prends-tu ? Ne te sens pas du tout mal pour ce qui s'est passé, Bam Bam, tu vas bien. Je voulais juste m'assurer que tu vas bien et non, tu ne quittes pas ma maison en Uber. Tu veux en parler ? »

Le mannequin fixa le sol et rigola sèchement.

« Je viens de mettre mon entreprise là-bas... » Bam Bam soupira, la frustration portant le souffle dur. « Je suis putain d'énervé. Et fatigué. C'était peut-être vraiment une mauvaise idée de venir. Je me connais mieux que quiconque, je savais qu'ils allaient être là et je savais, même si je m'étais promis de ne rien dire pour commencer la merde, que cela arriverait de toute façon. Mais j'ai vraiment essayé, pour le bien de Yugyeom, mais quand j'ai entendu ce connard dire ça, j'ai perdu le contrôle. Yugyeom n'était pas encore dans la pièce, mais quand même, et s'il l'avait été ? Pourquoi évoquerais-tu ton anniversaire dans la même pièce que la personne avec qui tu l'as trompé, avec la personne avec qui tu l'as trompé ? C'est un tout autre niveau de stupidité, comment pourrais-je rester silencieux ? J'aime Yugyeom, Jimin. Je veux seulement le voir heureux et éloigner tout ce qui est négatif, mais je pense que je deviens une source négative pour lui ces derniers temps. »

« Ne dis pas ça, Bam. Vous deux... »

« Mais il m'a dit ça. » Bam Bam l'interrompit sèchement et une autre larme glissa sur sa joue. Cette vue tira la poitrine de Jimin parce qu'il était sur la voie de la guérison avec sa relation avec Jeongguk mais maintenant c'était comme si Bam Bam glissait dans la position dans laquelle il se trouvait. « Notre dernière dispute récente, avant que nous nous remettions ensemble, il m'a dit que j'étais devenue trop négative ces derniers temps pour lui et qu'il avait besoin d'une pause pour pouvoir « penser » à nous. » Bam Bam baissa la tête, la larme descendant jusqu'à ses lèvres fermées dont il tira la peau souple inférieure entre ses dents. « J'avais peur qu'il rompe avec moi pour de bon. Je sais que je peux être difficile mais c'est seulement parce que je tiens tellement à lui. Si tu l'avais vu, à quel point il était blessé... putain, ça me tuait tous les jours de me réveiller avec lui comme une coquille vide et donc c'est vraiment frustrant qu'il dise qu'il est passé à autre chose, comme ça. À mon avis, il a pardonné à Mingyu trop tôt. »

Jimin fredonna, le son bas était une vibration apaisante. Il pouvait honnêtement voir d'où venait le jeune homme mais en même temps, si c'était la décision de Yugyeom...

« Les gens réagissent différemment à ce genre de choses, Bam, tu devrais au moins essayer de respecter ça. » Jimin murmura. « Je comprends, quelqu'un qui te tient à cœur a été blessé et tu veux lui soulager de sa douleur, mais si Yugyeom dit qu'il va bien, alors tu devrais lui parler de la raison pour laquelle tu te sens comme ça, et te rencontrer pour résoudre le problème. »

« Nous l'avons fait, mais tout ce qu'il fait, c'est me repousser et dire qu'il en a fini avec ça et qu'il ne veut pas en parler », a souligné Bam Bam.

« Ensuite, tu le prends par l'oreille, tu le mets à genoux et tu lui expliques pourquoi tu ressens ça et comment vous allez tous les deux trouver une solution pour avancer ensemble . Parce que ce n'est pas juste pour toi qu'il se mette en colère alors que tu fais seulement ce que tu penses être le mieux. Mais ce n'est pas non plus juste pour lui que tu le harcèles constamment à propos de quelque chose qu'il t'a dit à maintes reprises et dont il est passé à autre chose. Et c'est là que réside le schéma qui vous rend tous les deux fous. »

« Je vais l'attraper par sa putain de bite puisqu'il réfléchit le plus avec ça. » marmonna Bam Bam avec aigreur et la bouche de Jimin fit un mouvement bizarre mais décalé avant qu'il ne hoche la tête une fois.

« Eh bien, je n'avais pas besoin de cette image mentale, mais merci. »

Le mannequin haussa les épaules en s'excusant. 

« Vous savez, j'essaie de respecter ses raisons. Mais la façon dont il me saute à la gorge pour les miennes n'est pas juste. Mon point de vue sur la question est valable. » 

Jimin sourit doucement. « Bien sûr que c'est le cas. C'est ce que tu devrais lui dire quand tu en parles. Il doit savoir que la position dans laquelle tu te trouves est complètement différente de celle où il se trouve. Fais-lui comprendre, discute des choses et tout ira bien parce que vous êtes tous les deux fous l'un de l'autre de vous laisser aller. »

Bam Bam se détacha du mur et Jimin devint son remplaçant en quelques instants. Le blond fut surpris de trouver des bras fins enroulés autour de lui, mais ils se réchauffèrent rapidement, les siens se refermant sur Bam Bam. 

« Merci. »

« Bien sûr, à tout moment. »

──── ∗∙⋅:✯:⋅∙∗ ────

Jeongguk retint un énième soupir voulant s'échapper en l'espace de cinq minutes car maintenant il avait affaire à Yugyeom et Mingyu qui se disputaient, le trio dans une autre pièce avec seulement les murs minces comme public.

« Tu devrais au moins te contrôler, tu sais comment il se comporte quand il est énervé. Tu donnes un coup de bâton à un ours, idiot. » Yugyeom grondait son ex qui le regardait fixement.

« Ou peut-être qu'il pourrait grandir et apprendre à se contrôler et à ne pas s'en prendre à moi pour chaque petite chose ! Je ne lui parlais même pas... » commença Mingyu avec véhémence mais Yugyeom l'interrompit.

« Et alors ? Quoi que tu aies dit, ça l'a fait craquer, mais je suppose que ça a quelque chose à voir avec moi, parce que cette fusée ne sort pas aussi chaude quand elle ne l'est pas. Alors, qu'est-ce que tu as dit ? »

Jeongguk s'avança, les mots de Taehyung se répétant dans sa tête comme un signal d'avertissement.

« Est-ce que ce qu'il a dit a vraiment de l'importance ? Le problème ici, c'est que vous devez tous les trois régler vos conneries. Il n'y a absolument aucune raison pour que Bam Bam et toi vous battiez toujours comme des hommes des cavernes. Vous pouvez être civilisés si vous faites tous les deux de gros efforts ».

Yugyeom rigola sans humour, le son était sec et fit grimacer les deux autres.

« Je ne vois pas pourquoi nous rencontrons toujours ce problème. C'est épuisant d'avoir deux personnes qui me sont chères qui se disputent à chaque fois qu'elles se voient. Le nombre de fois que j'ai parlé avec Bam est plus que suffisant, mais j'attends au moins de toi une attitude plus raisonnable. Vous m'avez tous les deux mis dans une position délicate et je ne pense pas que tu t'en rendes compte. Alors peut-être que nous ne devrions pas continuer à nous disputer. »

Jeongguk poussa enfin un gros soupir et regarda son ami sans s'amuser.

« Non, ce que vous devez faire, c'est vous mettre sur un pied d'égalité collectivement, régler cette merde et passer à autre chose. Je comprends, vous avez tous les deux prétendu l'avoir déjà fait, mais ne mettez pas Bam Bam de côté alors qu'il fait également partie de cette équation. S'il n'a pas réussi cela, alors il est évident que quelque chose ne va pas et il est clair que vous n'avez pas compris la source, ce qui devrait probablement être votre prochaine étape. Et toi », les yeux de Jeongguk se tournèrent vers Mingyu. « Tu dois arrêter d'être un imbécile. C'est une voie à double sens et tu as contribué à ce désordre. Je pense que vous devriez tous les deux vous excuser parce que, sans vouloir offenser Gyeom, mais tu avais l'air d'être du côté de Mingyu et si je pense ça, imagine ce que ton petit ami a ressenti. C'est une poignée et un extra, mais il se soucie beaucoup de toi. Ne néglige pas ses sentiments, fais-moi confiance. » Le doux visage de Jimin flotta dans l'esprit de Jeongguk comme un rappel. « Tu ne sais pas ce qu'il ressent. » 

 La pièce resta silencieuse pendant un moment avant que Yugyeom ne réfléchisse : « Est-ce que Big Boss a déteint sur toi ? »

Jeongguk laissa passer l'affaire, mais seulement pour cette fois, compte tenu des circonstances et de la tentative de Yugyeom d'éclaircir l'atmosphère. Alors au lieu de riposter avec agacement, il répondit : 

« J'espère que tout s'arrangera pour toutes les parties. »

 Il se dirigea vers la porte et jeta un coup d'œil aux deux autres. « Ne vous attendez pas à une autre invitation à l'avenir, c'était une affaire unique chez moi, Dieu merci, elle est toujours intacte. » Jeongguk grommela en sortant, laissant Yugyeom et Mingyu seuls.

« Je suis désolé, Gyeom. »

Yugyeom regarda l'autre et haussa les épaules. 

« Tant que nous n'aurons pas réglé nos différends, ce sera comme ça. »

Mingyu soupira. « Je suis aussi vraiment désolé pour ce que je t'ai fait, c'était inexcusable et c'est quelque chose que je regretterai toujours . » L'image d'un Yugyeom aux yeux larmoyants se tenant devant lui après avoir avoué son acte d'infidélité était gravée dans sa mémoire, imprimée dans sa tête de façon permanente. Lorsque Yugyeom ne dit rien, Mingyu fit un pas en avant, l'expression sombre. « Hé- »

« Putain, te voilà. Hé, connard, retourne-toi et va chercher ton petit ami au cul bleu avant qu'il ne pense qu'il doit rentrer à pied dans la neige ou quelque chose de déprimant. » La voix de Bam Bam s'infiltra dans la pièce et les deux se tournèrent vers la porte où le mannequin se tenait appuyé contre l'embrasure ouverte. Ses bras étaient croisés contre sa poitrine, ses hanches fines ressortaient en une courbe oblique, et ses yeux orageux, bordés de rouge par les conséquences des larmes, se fixaient sur Yugyeom.

« Attends, quoi ? » demanda Mingyu et Bam Bam fit un geste paresseux du pouce derrière lui.

« Va t'occuper de ton homme. Je l'ai croisé à l'étage et je lui ai demandé où il allait. Il a répondu la voiture. Mais elle est fermée à clé, alors il va peut-être essayer de marcher. »

Ses yeux de chat se rétrécirent d'un air accusateur. « Tu lui as dit quelque chose ? »

Bam Bam et Jimin étaient sur le chemin du retour après leur petit tête-à-tête et tombèrent sur Wonwoo qui remontait. La culpabilité gravée sur son visage était évidente et ne fit qu'empirer lorsqu'il croisa le regard de Bam Bam. Après sa conversation avec le plus jeune, Jimin crut que Bam Bam était suffisamment équilibré pour ne pas repartir, mais il offrit néanmoins un sourire encourageant à Wonwoo avant de s'excuser tranquillement. N'étant jamais du genre à tourner autour du pot, Bam Bam souffla. « Tu pourrais penser que je suis un con, évidemment je me fiche complètement de ce que tu penses de moi, mais je veux quand même m'excuser pour la façon dont je t'ai abordé ce soir. Je suppose que pour toutes les autres fois aussi, peu importe. Où vas-tu ? » demanda Bam Bam et Wonwoo resta, pour une fois, silencieux, non pas parce qu'il le voulait, mais à cause de la direction capricieuse que Bam Bam avait prise dans leur conversation. Ne sachant pas comment répondre, l'autre murmura simplement : « La voiture. Pour attendre. »

Ses sourcils délicatement taillés se haussèrent. « Et attendre quoi exactement, l'observation du traîneau du Père Noël ? Tu te rends compte à quel point il fait froid, n'est-ce pas, ne sois pas bête. »

« Je ne suis pas stupide, je... ce sera mieux si j'y vais, je ne suis pas vraiment à ma place et j'ai causé des problèmes... »

« Pleure-moi une rivière, ma puce. Écoute, c'est quelque chose entre Yugyeom et moi. Tu n'es plus un problème même si tu as fait autant de conneries que ton petit-ami. Quelle que soit la culpabilité que tu ressens, ce n'est pas pour moi, je n'en veux pas, ni de pitié. Peut-être que je ne suis pas un grand fan de toi, mais tu n'es pas la cause de... quoi que ce soit maintenant, ton rôle est strictement révoqué alors arrête de t'inquiéter à ce sujet. »

Les émotions qui le traversaient étaient un poids lourd qui le noyait. Wonwoo n'arrêterait probablement pas de s'inquiéter à cause de la façon dont ses actions blessaient quelqu'un, Yugyeom, qui ne méritait pas ce qui lui était arrivé. Bam Bam avait parfaitement le droit de le détester, de lui lancer un mauvais regard à chaque fois qu'ils se voyaient. Il était audacieux, restant toujours avec Mingyu et acceptant les invitations à des événements sociaux où ils savaient tous les deux que Yugyeom et Bam Bam seraient présents. Il était stupide de venir ici ce soir et à une occasion aussi spéciale. Il était rare que les Jeon aient des invités et que font-ils lorsqu'ils sont accueillis avec des sourires chaleureux ? Ils gâchent tout avec leurs problèmes personnels.

« Je suis désolé. » dit doucement Wonwoo.

Bam Bam le regarda tranquillement pendant un moment avant de dire : « Je sais que tu le fais. » Avec une tape maladroite sur l'épaule, Bam Bam contourna l'autre et commença sa descente. « Ne sors pas ou je vais dénoncer. » lança-t-il par-dessus son épaule.

« Va juste le chercher, bon sang, et laisse-moi passer un moment avec Yugyeom. » Bam Bam lui lança un regard noir et Mingyu jeta un dernier regard à l'homme mentionné avant de se précipiter dans sa quête pour retrouver Wonwoo. En reportant son attention sur son petit-ami, les yeux de Bam Bam s'adoucirent. « Gyeom... »

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Jongin, Taemin, Hyejin et Wheein étaient regroupés au stand de boissons et discutaient entre eux. Au cours des dix dernières minutes, ils avaient été témoins d'un cycle de petites séries qui se déroulaient. L'une d'elles était lorsque Jeongguk et Jimin revenaient à peu près au même moment, se collant l'un à l'autre alors qu'ils s'éloignaient vers le côté. Mais avant cela, Wonwoo s'était levé en silence et était parti, Hoseok l'appelant mais se faisant seulement saluer. Et puis ils ont vu Bam Bam revenir, une tache blonde argentée alors qu'il passait en trombe et quelques instants plus tard, Mingyu s'est pratiquement précipité dehors.

« Pourquoi est-ce que ce sont toujours les gays qui ont plus de problèmes que les hétéros ? Tu t'en es rendu compte ? » commenta Jongin en buvant une gorgée de son Sex on the Beach fait maison. Il reçut un coup de poing de la part de Taemin et grimaça. « Quoi ? Dis-moi que je mens, j'attendrai. »

Mais avant que quoi que ce soit ne puisse être dit, Yugyeom et Bam Bam réapparurent tandis que Mingyu et Wonwoo se retrouvèrent main dans la main alors qu'ils descendaient les marches. Les deux couples étaient assez énervés par leurs vêtements froissés.

« J'attends toujours », dit Jongin en se penchant vers sa tasse.

« Tout le monde va bien ? » Taehyung a eu le courage de poser la question avec prudence, et lorsque la réponse a été positive, la tension s'est évaporée et la fête a lentement repris son cours. « Attends, où est passé Sungwoon ?

« Je pense qu'il est parti », répondit Hoseok en regardant autour de lui. La dernière fois qu'il l'avait vu, c'était quand il était à l'étage avec Jimin, mais il n'était jamais redescendu, c'est donc ce qu'il suppose. Il fronça les sourcils et sortit son téléphone pour envoyer un message au plus jeune, au cas où.

Pendant ce temps, le couple Jeon restait sur le côté. « Pourquoi cette nuit s'est-elle transformée en feuilleton ? » demanda Jeongguk à son mari qui était blotti contre lui comme un chaton nouveau-né, doux et réchauffé par la chaleur.

« Je... n'en ai aucune idée. » répondit Jimin avec lassitude, mais un petit sourire éblouissait ses lèvres. La soirée n'était pas ce à quoi il s'attendait, mais malgré le drame, c'était agréable de voir leurs amis s'entendre. « C'était assez intéressant. Je suis sûr que Yoongi va s'amuser. »

Jeongguk soupira, probablement pour la millionième fois, en d'autres termes, un disque rayé. « C'est pour ça qu'on ne peut pas avoir de belles choses. »

Mais son cerveau supplia lentement de différer quand des lèvres chaudes et douces ne provoquèrent rien d'autre que de douces sensations contre sa joue. Avant que Jimin ne puisse se retirer, il fut capturé par la taille, son visage guidé vers les lèvres recouvrant les siennes tendrement. Souriant dans le baiser, Jimin murmura contre des lèvres brûlantes : 

« N'oublie pas mon bain après ça. Je te tiens toujours dans mes bras. »

Jeongguk rit et s'écarta, mais garda son bras enroulé autour de la taille fine. 

« Bien sûr. »

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Et c'était probablement le meilleur bain que Jimin avait pris depuis longtemps, l'eau chauffée à la température parfaite et remplie à ras bord, scellant le corps détendu de Jimin, les muscles fondant sous la sensation de chaleur. Jeongguk ajouta même son savon moussant parfumé préféré et lui versa un verre de champagne que Taehyung lui avait acheté, faisant que le blond se sentait tout simplement indescriptible. Jimin ne s'était pas senti aussi à l'aise avec Jeongguk, débarrassé de l'air étouffant qui les séparait autrefois. C'était un bonheur pour eux deux de savoir que la connexion qui avait été endommagée était maintenant en train de revivre, ils se rétablissaient enfin et étaient sur la bonne voie.

Mais bien sûr, c'est seulement quand les choses commencent à s'améliorer que tout retombe à nouveau dans l'oubli.

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Curieusement, la familiarité du bureau était un confort pour les jeunes, mais il fallait s'y attendre compte tenu du temps qu'ils y passaient. Le canapé et son espace étaient inutiles, plus nécessaires lorsque le couple était désormais assis côte à côte sans problème. Yoongi se demanda brièvement si Jimin allait simplement se planter sur les genoux de son mari, étant donné sa façon de se blottir. Et comme toujours, Yoongi lui-même était assis sur sa chaise avec une jambe élégamment croisée sur l'autre, position de signature qu'il choisissait souvent. Cependant, au lieu du presse-papiers qui reposait toujours sur ses genoux à chaque séance, il avait juste remplacé ses mains qui étaient entrelacées. C'était le début de leur septième séance et comme il le faisait toujours lorsque ses clients passaient la moitié du chemin, il leur prépara une question simple. C'était en quelque sorte un rituel pour lui, leur demandant comment ils s'étaient rencontrés et quelle était leur histoire. Comment ils sont devenus ensemble et ce qui, selon eux, les a amenés à se retrouver dans son bureau. Mais avant d'y arriver, il leur a d'abord posé des questions sur leur mission de groupe.

Le couple échangea un regard entendu.

« Euh, eh bien. C'était intéressant », proposa Jimin et Jeongguk hocha la tête en signe d'accord. Yoongi haussa un sourcil. Le blond expliqua plus en détail. « Eh bien, pour commencer, la plupart de nos amis sont des amis communs puisque Jeongguk et moi avons grandi avec les mêmes personnes, surtout au lycée. Mais il y a eu quelques présentations et tout le monde semblait bien s'entendre, seulement un incident mineur mais dans l'ensemble, c'était une grande participation, de manière inattendue. »

« Dois-je être au courant de l'incident ou pas ? », a demandé Yoongi au couple.

« Pas vraiment, c'était une dispute entre un de mes amis et son ex avec son petit ami actuel. » Jeongguk soupira.

Ah, c'est révoltant. Yoongi n'avait pas besoin d'un autre mal de tête alors il est passé à autre chose. 

« Normalement, j'aimerais connaître ton point de vue sur les amis de l'autre, mais il semble que vous partagiez tous les deux le même groupe d'amis. Cela m'amène donc à ma prochaine question, qui est : comment vous êtes-vous rencontrés ? Je suis curieux, vous partagez le même groupe d'amis, vous êtes ensemble depuis si longtemps mais vous êtes jeunes. Quelle est l'histoire, si je peux me permettre. »

La question était inattendue mais désormais malvenue. Jimin pencha la tête.

« Comment nous sommes-nous rencontrés ? »

Yoongi hocha la tête. « Si vous êtes tous les deux d'accord pour partager. »

Jeongguk se remit dans une position plus confortable et sentit le poids chaud de son alliance pressé contre sa poitrine. Il jeta un œil à la bague de promesse que Jimin lui avait offerte il y a des années, l'anneau en argent qu'il n'avait jamais enlevé depuis qu'il avait été glissé dessus par de petits doigts délicats, et sourit faiblement à ce souvenir.

« Nous étions jeunes quand nous nous sommes rencontrés pour la première fois, j'avais sept ans et lui cinq. Ma famille a beaucoup déménagé quand j'étais petit, à cause du travail de mon père, et nous sommes donc devenus voisins. Nos mères se sont tout de suite entendues, mais il était très timid et j'avais du pain sur la planche avec lui. » Jimin taquina doucement, faisant référence à Jeongguk qui le poussa doucement avec sa jambe. 

« Ouais, ce n'est pas de ma faute si tu étais un grand fanatique et que tu ne savais pas ce que signifiait l'espace personnel. J'étais un enfant timide en général, mais après quelques années, nous sommes devenus inséparables. Nous sommes allés à la même école malgré des années différentes et nous traînions toujours chez l'un l'autre. »

Jimin fredonna. « Nous avons commencé comme amis, mais je l'ai aimé dès le moment où nous nous sommes rencontrés. Évidemment, j'étais trop jeune pour exprimer ce que je ressentais, mais mes sentiments pour lui sont devenus forts à mesure que nous grandissions. Cependant, c'était lui qui insistait pour sortir avec quelqu'un alors qu'il avait 12 ans ? Il n'arrêtait pas de me harceler- »

«Harcelé ? »

« J'ai persisté », corrigea Jimin en entendant le ton de son mari et il rigola. « Il était mignon et a insisté pour être des petits amis après avoir compris ce qu'étaient les petits amis et j'ai cédé le jour de son treizième anniversaire, date à laquelle nous nous sommes mis ensemble. »

Yoongi était plus curieux que choqué. « Vous êtes ensemble depuis votre plus jeune âge ? Comment ça s'est passé exactement ? C'est de la curiosité sincère, pas de jugement. »

Eh bien, même leurs parents avaient été surpris lorsqu'ils avaient avoué qu'ils étaient ensemble depuis le treizième anniversaire de Jeongguk et avaient été bombardés de questions préoccupantes concernant des activités sexuelles ou des actions suggestives entre eux. Évidemment, la réponse était non. Bien sûr, ils s'aventuraient dans d'autres méthodes agréables en vieillissant, mais le sexe n'avait jamais eu lieu avant que Jeongguk n'ait dix-sept ans. Leurs parents et amis auraient pu penser qu'ils étaient trop jeunes et naïfs pour se qualifier de petits amis à un si jeune âge, mais Jimin et Jeongguk n'avaient jamais bronché envers quelqu'un d'autre que l'un l'autre. Même lorsqu'ils ont grandi et que les filles ont commencé à remarquer l'attrait qui brillait en eux deux, personne d'autre n'a capté leur attention lorsqu'ils gravitaient physiquement et émotionnellement autour de l'autre comme des aimants. S'ils n'étaient pas des petits amis, il y avait toujours un lien défini entre eux deux auquel personne ne pouvait accéder, un lien incassable que personne ne pouvait pénétrer.

« Non, ça va », a dit Jimin en jouant avec son alliance. « Nous étions jeunes, sans aucun doute, et quand les gens l'apprennent, je pense qu'ils supposent que parce que nous avions cet âge, nous ne savions pas de quoi nous parlions. Un peu comme les enfants qui jouaient aux « petits amis » ou aux « petites amies », ils ont probablement vu cela comme ça et l'ont ignoré, ce qui était bien mais ce n'était pas du tout le cas. Jeongguk et moi savions tous les deux que nous nous aimions, nous avons tous les deux compris que nous étions trop jeunes à l'époque pour faire quoi que ce soit, alors nous avons attendu. »

« Ça a été un sacré moment. » marmonna Jeongguk à côté du blond qui souriait.

« Tu as survécu. »

« Survécu à quoi ? » intervint Yoongi et cette fois, c'est Jeongguk qui prit la parole.

« Jusqu'à ce que nous ayons atteint l'âge approprié pour sortir du placard et être de vrais petits amis. Il était strict, ne me laissait jamais faire autre chose que de lui tenir la main et a même refusé d'être mon petit ami quand je lui ai demandé pour la première fois... »

« Parce que tu avais genre dix ans. »

« -en tout cas, il ne l'était pas. Il m'a dit d'attendre d'avoir treize ans pour voir si c'était toujours ce que je voulais et il a accepté que nous puissions passer à autre chose à partir de là. Les deux premières années de notre relation ont été littéralement faites de marchandages et d'accords, et de toute une liste de règles. » Jeongguk a craqué.

Jimin soupira mais une tendresse se peignit sur son visage lui donnant une douce lueur.

« Tu étais trop impatient de faire des choses pour lesquelles nous étions trop jeunes, je devais nous protéger tous les deux de ton exubérance. »

« Je veux dire, je savais ce que je voulais. » Le ton soyeux fit rougir les joues de Jimin, même Yoongi dut faire une légère pause après avoir entendu la voix de Jeongguk sortir avec une tendresse sincère, si sûre et brute. « Ce qui est une autre chose, en grandissant, je n'ai jamais été attiré par les filles. Je n'ai jamais été attiré par les garçons non plus, il n'y avait que Jimin. C'était un peu frustrant que même lui ne comprenne pas ça, me faisant toujours attendre pour être sûr qu'il était celui que je voulais et juste un tas de merde supplémentaire que je ne voulais pas gérer mais que je supportais quand même pour son bien. Je pense que la plupart des gens ont commencé à croire que nous étions sérieux quand nous sommes devenus des amoureux au lycée. Je veux dire, nous étions déjà ensemble mais à ce moment-là, nous n'essayions même plus de nous cacher. »

Yoongi a tout absorbé comme si c'était une découverte fascinante.

« Si je ne me trompe pas, il semble que ce soit toi qui aies fait tout ce qu'il fallait pour avoir une relation amoureuse. » On aurait pu facilement supposer que c'était l'inverse. « Mais qu'en est-il de tes parents ? Quand l'ont-ils découvert ? »

Jimin rougit.

« Ils... le savaient déjà. Enfin, nos mères, au moins, elles l'ont compris en cours de route. Nous pensions être discrets, mais seules les mères ont cette intuition maternelle. Au début, nous avons gardé notre relation secrète pendant toute une année après notre rencontre. J'ai deux ans de plus, donc je pense que c'était quand j'avais dix-sept ans que ma mère nous a surpris en train de nous embrasser et c'était en quelque sorte la rupture. »

« Oh mon Dieu. Et elle a appelé ma mère. » Jeongguk se frotta l'arête du nez, la couleur gonflant à cet endroit alors qu'il se rappelait ce souvenir mortifiant. La légère couche de rouge rubis était juste un peu trop amusée par Yoongi.

« Et que s'est-il passé ensuite ? » a demandé le conseiller, dissimulant son amusement.

« Elles nous ont fait une trouille d'enfer », a expliqué l'homme aux cheveux noirs, se souvenant encore de la façon dont son cœur s'est arrêté lorsque le petit halètement de la mère de Jimin a rempli la pièce, doux mais assourdissant par rapport au bruit glissant de leur séance de baisers. « Et mortifiant pour être honnête. » Parce que voir la mère de son petit ami le surprendre alors qu'il avait son fils gémissant sur ses genoux et les mains partout sur ses fesses était la dernière chose qu'il voulait qu'il se passe.

« Non, je veux dire, oui, nous étions nerveux parce que nous ne savions pas comment elles allaient réagir, mais elles ont fini par nous soutenir. Elles nous ont fait asseoir et ont admis qu'elles avaient une intuition mais qu'elless attendaient que nous nous en sortions seuls. Je me suis senti mal mais elles nous ont fait comprendre à tous les deux que notre bonheur était la seule chose qui comptait et elles ont dit qu'elles n'étaient pas du tout en colère. Maintenant, elels ont essayé de discuter des oiseaux et des abeilles avec nous, mais cela ne nous a pas vraiment présagé... Jeongguk était contrarié qu'ils nous aient donné plus de règles de base, mais à part ça, comme je l'ai dit, nos mères nous ont vraiment soutenus. Elles ont parlé à nos pères et tout, tout s'est bien passé. » Les lèvres de Jimin se sont courbées en un sourire chaleureux après avoir terminé. « Quant à notre groupe d'amis communs, comme Jeongguk l'a dit, nous avons fréquenté la même école et tout, c'est donc là que nous avons rencontré une poignée de nos amis, puis à l'université. »

Yoongi hocha la tête. « Et quand le mariage est-il entré en jeu ? »

« J'avais donc acheté ces alliances en argent assorties pour le treizième anniversaire de Jeongguk et, d'une certaine manière, elles faisaient office de bagues de promesse. Nous en avions parlé une ou deux fois quand nous étions plus âgés, mais j'avais vingt ans lorsque nous avons acheté les bagues officielles. »

« Qui a demandé qui ? »

Le blond rit doucement.

 « Jeongguk m'a demandé. Pour son anniversaire. » 

Le souvenir de ce jour fatidique ne lui serait jamais effacé. Il se souviendrait toujours de l'odeur des hamburgers carbonisés faits maison qu'ils avaient préparés pour le déjeuner ce jour-là, ni de l'arôme fraise-banane des smoothies qu'ils avaient mixés en se retournant de la cuisinière où il avait fait griller leurs hamburgers en allant chercher des assiettes et en se retrouvant face à son petit ami agenouillé devant lui, sur un genou au milieu du sol de la cuisine, sonnant à la vue des yeux choqués de Jimin.

« Tu as été surpris ? »

« Bien sûr que je l'étais. » Aucune des conversations qu'ils avaient eues sur le mariage n'aurait pu atténuer le choc que Jimin ressentit à ce moment-là. « Mais Gguk semblait encore plus choqué que j'aie dit oui alors que c'était lui qui m'avait dit pour son dix-huitième anniversaire qu'il voulait que je porte sa bague. Génial. » Ajouta Jimin en regardant son mari.

« C'était un trac de dernière minute », s'est défendu le jeune homme. « Et nous avions attendu un an parce que je terminais encore ma dernière année, donc c'était un gros trac de dernière minute. »

« Pourquoi, tu pensais que je ne dirais pas oui ? » L'éclat taquin de Jimin s'estompa et l'inquiétude prit le dessus ; il ne le savait pas mais Jeongguk secoua la tête, un minuscule sourire narquois sur ses lèvres rose pâle.

« Non, j'avais peur que tu nous fasses attendre jusqu'à ce que j'aie vingt et un ans ou quelque chose comme ça pour nous marier. »

Jimin plissa les yeux, toute inquiétude disparue. « Tu sais quoi- »

« Pardonnez-moi mon interruption, mais si je me souviens bien, vous avez dit que vous vous étiez mariés à l'âge de vingt et dix-huit ans respectivement ? Vous me dites donc que l'année où vous avez fait votre demande en mariage est la même année où vous vous êtes mariés ? » demanda Yoongi, les sourcils légèrement haussés lorsque le couple acquiesça.

« Son dix-huitième anniversaire était le 1er septembre et nous nous sommes mariés le 11 novembre », a précisé Jimin.

« Et comment tes parents ont pris ça ? »

Jeongguk haussa les épaules et ni lui ni Yoongi ne virent le regard sombre qui se dessina soudainement sur les traits de Jimin.

« Elle m'a soutenu, mais elle aurait préféré que nous attendions plus que deux mois. Ma mère s'est nommée femme responsable et a tout coordonné pour notre mariage, mais nous avons eu la cérémonie dans le jardin de Jimin, car la mère de Jimin avait l'impression que la mienne faisait trop de choses toute seule. »

« Un mariage en plein air ? En novembre ? »

« C'était vraiment sympa ce jour-là, mais si ça n'avait pas été le cas, nous aurions eu la fête à l'intérieur. Il y avait un petit public, juste nous et nos familles, et quelques amis proches. »

« Vos mères semblent très proches d'après ce que j'ai compris. » commenta Yoongi. « Est-ce qu'elles sont toujours là ? » L'homme le plus âgé tourna son regard vers Jimin après avoir remarqué la façon dont Jeongguk se tourna rapidement vers lui, ses yeux de biche tendres sur le blond dont l'attention s'était émoussée.

« Ma mère est décédée trois jours après notre mariage. On lui a diagnostiqué une leucémie quand j'avais dix-huit ans et elle n'a pratiquement pas réagi au traitement dès le début. Nous étions en lune de miel quand j'ai reçu l'appel de mon père. Mais oui, ils étaient de bons amis. » Jimin parla doucement et Yoongi pinça les lèvres avec sympathie. Il n'eut même pas besoin de demander si Jimin avait été proche de sa mère, l'angoisse inscrite sur son visage était évidente, une blessure pas encore guérie.

Yoongi regarda Jeongguk glisser sa main sur celle de Jimin et murmura : « Mes plus sincères condoléances. » Le timbre bas de sa voix n'était rien d'autre que de la pure sincérité, car pour la plupart des gens, perdre un parent est un processus de guérison difficile et Yoongi fit volontairement une pause en signe de respect avant de poser la question suivante qu'il avait préparée. « As-tu déjà fêté ton anniversaire ? Je me souviens qu'au début de nos séances, c'était sur le point d'arriver. »

« Nous n'avons pas encore eu l'occasion de le faire, mais je pense que nous avons convenu d'un petit week-end avant la fin du mois, rien de spécial. Novembre est un mois très chargé pour moi parce que j'ai mes récitals d'hiver ainsi que notre anniversaire et celui de ma mère. » répondit Jimin. « Comme je l'ai dit, nous essayons d'avoir le nôtre après le sien, juste par respect, mais cela me donne aussi le temps de faire mon deuil. » Le blond expliqua plus en détail et soupira doucement.

Yoongi hocha la tête avec compréhension.

« Vous le ferez donc à la fin du mois. Il nous reste moins d'une semaine, avez-vous cherché des endroits en particulier ? La raison pour laquelle je vous pose la question est que nous proposons un temps partagé ici. Habituellement, nous attendons la fin des séances, une escapade tous frais payés pour les couples réconciliés, mais elle expire le 1er décembre, donc si vous souhaitez l'utiliser, n'hésitez pas. Le processus de renouvellement est problématique car nous l'avons en rotation, où il est conjoint aux séances, de sorte que le prochain client que je reçois est automatiquement le premier arrivé, premier servi. Nous le faisons également correspondre au week-end mais, encore une fois, comme il expire, il tombera au milieu de la semaine. Mardi, mercredi, jeudi, et votre retour serait vendredi. Si cela vous convient et que c'est quelque chose que vous voulez examiner ? » 

Aucun des deux ne remarqua l'étrange expression sur le visage de Jeongguk.

 « Où se déroulera le voyage ? » demanda Jimin, le cœur battant de joie lorsque Yoongi répondit Tokyo au Japon. L'homme expliqua plus loin que tout était payé pour eux et les yeux moka expressifs de Jimin s'illuminèrent. 

« Oh mon Dieu. C'est merveilleux ! Je ne savais pas que vous faisiez des multipropriétés mais ce serait incroyable en fait, n'est-ce pas Jeongguk ? Attends, la semaine prochaine sera déjà décembre, mardi est le troisième, alors ne sera-t-il pas trop tard à ce moment-là ? »

« Ce serait le cas, mais si tu décides de le prendre, je leur ferai savoir aujourd'hui que quelqu'un l'utilise, donc tout ira bien », assura Yoongi.

Le blond était tout sourire. « Eh bien, je pense que c'est une bonne affaire. Tu n'es pas d'accord, Jeongguk ? Je vais demander à Hobi de me suivre pendant mon absence... »

Yoongi bafouilla à l'adresse de son propre mari et le cacha rapidement d'un raclement de gorge étranglé. Hobi ?

« Je ne peux pas. » La voix de Jeongguk fit s'arrêter le petit bureau en silence. Deux paires d'yeux se posèrent sur lui avec un mélange de confusion et de surprise, cette dernière venant de Jimin.

« Hein ? Jeongguk, comment ça, tu ne peux pas ? » répéta Jimin, la voix empreinte de confusion et le regard fixé sur son mari.

Ce n'était pas ce à quoi il s'attendait lorsqu'il a été appelé ici. Jeongguk regardait son patron à travers le bureau élégant, l'homme rayonnant d'une aura puissante qui n'était pas du tout autoritaire mais il serait intelligent de ne pas essayer de le tromper. Des yeux courbes exotiques peints dans le plus riche opaque fixaient Jeongguk avec un regard plein d'espoir, profond et constant.

« Il s'agit d'une demande spécifique pour notre cabinet et d'un dossier très particulier que je vous confie. Vous êtes l'un de mes meilleurs collaborateurs et je pense pouvoir rassurer notre client en lui disant qu'il sera entre les meilleures mains possibles. »

Bien sûr, Jeongguk a accepté.

Jeongguk se pinça l'arête du nez tandis que les souvenirs lui revenaient comme une rivière rapide. Comment pouvait-il oublier alors que l'épais dossier que Jaebum lui avait donné reposait dans le tiroir de sa table de nuit, lourd des informations qu'il avait en quelque sorte complètement oubliées. Mais bon, cela faisait presque un mois et tant de choses se sont passées depuis. Pourtant, sa cliente n'était autre que Lee Ji-eun (IU), la chanteuse chérie de la Corée du Sud et quelqu'un de son statut en tant que cliente n'aurait pas dû s'égarer aussi facilement dans son esprit, distraite ou non.

« Quels jours as-tu déjà dit ? » demanda Jeongguk, les yeux fermés avec une légère irritation et les lèvres pincées de mécontentement lorsque Yoongi énuméra une fois de plus les jours disponibles. Bon sang, il serait absent jeudi et vendredi, il devait partir en raison de l'emploi du temps de la chanteuse (ce qui était une autre raison pour laquelle il avait oublié cela, son manager n'arrêtait pas de reprogrammer les dates, ce qui les repoussait encore plus loin) et se rendait chez elle pour faire des affaires. Tout avait déjà été fixé il y a un mois, il ne restait plus que les dates à finaliser et à bien y penser, Jaebum l' avait contacté ; le soir de leur réunion sociale, il avait reçu un SMS de son patron sur son téléphone professionnel contenant les dates confirmées et les informations de vol, mais n'avait jamais eu la chance de répondre et vu la façon dont cette nuit s'était déroulée, il était sûr de comprendre pourquoi. Et pourtant, la lourde culpabilité commençait à s'accumuler au creux de son estomac à cause de la position dans laquelle il se trouvait coincé. Jaebum mettait toute son entreprise sur les épaules de Jeongguk, il ne pouvait pas reculer.

« Je ne peux pas. Je dois rencontrer un client jeudi, un client très important et sa date d'audience est vendredi. Depuis des mois, nous essayons de faire coïncider nos emplois du temps et c'était une demande, donc je ne peux pas le manquer. » Jeongguk jeta un coup d'œil à son mari, mais Jimin ne regardait plus dans sa direction. Se mordant la lèvre, l'homme aux cheveux de jais lança son regard vers Yoongi. « Y a-t-il un moyen d'obtenir une prolongation pour le temps partagé ? »

Yoongi secoua la tête, sentant déjà la lourdeur s'installer dans la pièce. 

« Malheureusement non. »

« Et si on utilisait deux jours ? » demanda Jimin, la poitrine serrée face à ce faible compromis.

« Et bien non. Ça ne marche pas comme ça. » répondit Yoongi et Jeongguk jeta un coup d'œil à son mari.

« Partir seulement deux jours ne servirait à rien, autant y aller seuls, ce sera plus facile. »

Quelque chose à l'intérieur de Jimin se fissura. « Annule-le. »

Cette fois, c'était Jimin sous des regards jumeaux, ses yeux de biche sombres clignant rapidement. « Jimin, je ne peux pas- »

Mais Jimin ne se laissait pas faire, il ne pouvait pas continuer à faire face à ça. L'expression peinée mais déterminée, le blond continua : 

« Ce n'est pas que tu ne peux pas , c'est que tu ne le feras pas et ce sont deux définitions très différentes. Tu peux et tu m'as promis qu'à la fin du mois nous irions quelque part ! Et maintenant que l'opportunité nous est littéralement offerte, tu as soudainement de meilleures choses à faire ! » La voix de Jimin passa de zéro à dix, et s'éleva toujours alors qu'il se levait du canapé. Yoongi soupira mais joignit les mains en regardant le couple. « Peut-être que Yugyeom peut couvrir le procès pour toi- »

Jeongguk sentit une pointe d'irritation s'emparer de lui, mais il se retint en levant les yeux vers Jimin. 

« Ça ne marche pas comme ça. Changer mes horaires de travail n'est pas aussi simple que le tien. Je ne peux pas- »

« Tu ne veux pas, il y a une différence. » Jimin bouillonnait, la colère et la frustration le traversaient comme le tonnerre. « Ce n'est pas de ma faute si tu as oublié de m'informer d'un autre problème important concernant ton foutu travail ! Pourquoi dois-je être celui qui est puni ? Un report de plus ne fera évidemment de mal à personne. »

« Ça ne marche pas comme ça ! C'est quelque chose auquel je me suis engagé, Jimin, j'ai accepté cette offre il y a des mois ! » Jeongguk se leva alors, les narines légèrement dilatées.

Jimin serra les dents, ses yeux couleur moka étincelant. « Donc, un engagement envers ton travail est bien plus important que l'engagement promis à ton mari ? Honnêtement, je ne devrais même pas être surpris quand cela vient de toi. » Remarqua le blond avec amertume.

« Ce n'est pas juste. » La voix de Jeongguk était épaisse, pleine de tons émotionnels.

Mais ce n'était rien comparé aux mots suivants que Jimin prononça d'une voix chargée d'un froid impitoyable.

« Non, tu sais ce qui n'est pas juste ? Ça. Nous ici, depuis combien de semaines, je crois aux progrès que nous avons faits et je vois que tout cela a été un putain de gâchis parce que tu mets toujours ton travail au-dessus de moi. C'est pour ça que nous étions là en premier lieu et après tout ce que nous avons traversé depuis le début de ces séances, c'est vraiment bien de voir que rien n'a changé. Absolument rien. » 

Et pour la première fois, ce fut Jimin qui sortit du bureau en trombe.

Mais qui pourrait le blâmer ? Certainement pas Yoongi qui observait Jeongguk qui fixait la porte ouverte que Jimin n'avait jamais fermée. Il détourna le regard lorsque Yoongi lui parla.

« Pourquoi ne lui as-tu jamais dit ? » demanda l'homme à lunettes, d'une voix inhabituellement sérieuse.

Au lieu de se sentir agacé comme il l'aurait probablement été six semaines plus tôt, Jeongguk se laissa retomber lourdement sur le canapé. « J'ai oublié », marmonna-t-il, les mots semblant avoir de la plomb sur sa langue. Il avait aussi oublié d'annoncer sa promotion. Les yeux de Yoongi brillèrent, pensant clairement à la même chose. « À l'époque, ça ne m'avait jamais traversé l'esprit. »

 Je pensais que nous avions dépassé ce stade. Ce n'est pas le problème de Jimin, c'est un problème personnel que tu dois régler toi-même. Comment as-tu pu oublier ? »

Jeongguk a craqué. « Je sais que c'est le cas, putain, mais j'étais préoccupé par d'autres choses comme mon mariage par exemple. Tu ne comprends pas, j'aime Jimin. Je l'aime, et en aucun cas je ne préfère travailler à lui, même s'il le voit, mais ma carrière, c'est mon travail. Je sais que je me suis engagé envers lui, mais je prends aussi mes affaires au sérieux. J'ai été appelé pour cette affaire il y a des mois et le client n'est pas n'importe qui, c'est une célébrité, ce qui signifie que c'est une affaire privée que je gère. Cela signifie également que je devais me conformer à leur emploi du temps et que les dates n'arrêtaient pas d'être repoussées, mais c'est quelque chose que j'ai accepté de faire avant tout cela. »

Yoongi soupira.

 « Bien que cela puisse être compréhensible, tu dois aussi prendre en compte la façon dont Jimin voit les choses. Tu ne peux pas lui dire que tu ne choisis pas ton travail plutôt que lui alors que c'est exactement ce que tu fais, Jeongguk. Dans une main tu le tiens et dans l'autre ton travail. La main qui tient Jimin est lâche prise et si ce n'est certainement pas choisir ton travail plutôt que lui, je ne sais pas ce que c'est. Vas-y après lui, il est clair que nous avons de toute façon écourté cette session et qu'il n'y aura pas de devoirs à donner. Tout ce que je te demande, c'est de résoudre ce problème, vous avez tous les deux fait tellement de chemin pour laisser tomber tout ce que vous avez travaillé. »

Jeongguk était flou en partant et Yoongi ferma les yeux et se frotta les tempes une fois qu'il fut seul. Ces gamins feraient mieux de se défouler, il commençait juste à s'échauffer avec eux. Les yeux profonds de Lagoon s'ouvrirent lentement et regardèrent dans le vide.

Ne tombe pas.

──── ∗∙⋅:✯:⋅∙∗ ────

Il neigeait quand Jeongguk sortit, le ciel était d'un gris trouble et l'air était glacé jusqu'aux os. Il fourra ses mains dans les poches de son manteau et se dirigea rapidement vers sa voiture où il trouva Jimin appuyé contre la portière passager. Le nez du blond était teinté de rose et chaque bouffée d'air de sa bouche semi-cachée faisait tourbillonner son souffle.

« Il fait trop froid ici, tu aurais dû m'attendre à l'intérieur », dit Jeongguk en cherchant ses clés.

« Déverrouille la porte », coupa Jimin.

Jeongguk ne dit rien, sachant que son aîné n'était pas de la meilleure des humeurs et donc, le trajet du retour à la maison fut silencieux et tendu, le calme avant la tempête. Il avait à peine garé la voiture que Jimin s'envolait par la porte, la claquant avec la puissance d'un conjoint en colère et Jeongguk poussa un profond soupir avant de glisser lui-même dehors. Il n'y avait aucun abri contre cette tempête qui se préparait qu'il avait provoquée.

Jimin ne comprenait pas. Il ne pouvait pas comprendre comment tout semblait enfin se remettre en place et s'était simplement déchiré aux coutures, juste comme ça parce qu'un client était bien plus important que lui. Il a dit exactement la même chose à Jeongguk qui était perché sur le bord de leur lit, en train de retirer ses chaussures de travail. Jimin a regardé son mari d'où il se tenait raide près de leur porte fermée, les yeux moka tourbillonnant d'émotions étincelantes.

« Je ne comprends tout simplement pas. Je n'ai aucun problème à t'accueillir au-dessus de mon travail, mais je ne peux jamais obtenir la même chose en retour. Est-ce que tu te rends compte à quel point c'est frustrant pour moi ? Ou est-ce que tu t'en fiches, aide-moi ici Jeongguk. Quel genre de mari fait ce genre de merde. »

« Jimin, je te l'ai déjà dit. » Jeongguk soupira et enleva légèrement ses chaussures avant de se lever et de retirer sa cravate. Comme toujours le mardi après le travail, il se rendit directement du travail à Libra Stars pour récupérer Jimin et les conduisit à leur séance de thérapie, et le soulagement d'avoir enlevé son costume et sa cravate serait normalement un abandon s'il n'avait pas un mari flamboyant. « J'avais ça dans mon emploi du temps bien avant le début des séances. Je suis désolé de ne pas t'avoir prévenu et je comprends que tu sois énervé, tu as tout à fait le droit de l'être parce que je suis une merde pour t'avoir fait ça deux fois. Mais tu dois comprendre que ce n'est pas simple pour moi de faire changer les choses comme c'est le cas pour toi. Ce n'est pas si simple et c'est un préavis trop court quand je pars dans deux jours. »

« Comment ça, tu pars dans deux jours ? Putain, où vas-tu ? » demanda Jimin et Jeongguk s'arrêta. N'avait-il pas dit à Jimin qu'il s'agissait d'une affaire en dehors de la ville ? Il se creusa la tête et n'eut aucune réponse. Merde. « C'est là que se trouve ton client ? Incroyable. Tu es incroyable, comment as-tu pu oublier de me dire quelque chose comme ça ! »

« Je suis désolé-. »

« Oh, enfonce-le dans ton cul. » s'exclama Jimin. 

Les yeux de Jeongguk brillèrent. « Eh bien, que veux-tu que je fasse ? Je ne peux rien changer ! J'ai dit que j'étais désolé. Nous pourrons partir en voyage à mon retour. »

Le blond secoua la tête. « Ce n'est pas pareil. Tu oublies complètement la réalité, tu repousses notre anniversaire comme si de rien n'était. On n'a rien fait depuis deux ans, ça ne te touche pas ? »

« Si faire de moi le mauvais mari te fait te sentir mieux, tant mieux. Mais tu n'es pas le seul à être frustré, alors ne pense pas que je mets ça de côté, ce n'est pas ce que je fais et nous n'arriverons à rien avec cette histoire de Rosie. »

« Clairement pas, puisque tu me fais toujours croire que je suis en second plan par rapport à ton foutu travail. Et n'ose pas me dire que ce n'est pas ce que tu fais, tu n'as pas le droit de me dire ce que je ressens ! Je ne devrais pas me sentir comme ça, alors tu devrais arranger les choses et non les empirer, mais de toute évidence, cela ne te concerne pas. » Jimin lui lança un regard noir. « Tu vas vraiment y aller et je me demande quel était le but de nos séances, vraiment. Tu ne postules pas, tu n'essaies même pas de loin et j'en ai marre. »

Jeongguk plissa les yeux. Cela le bouleversa plus qu'il ne voulait l'admettre. « Je ne me souviens pas d'avoir été celui qui a appelé ce foutu thérapeute en premier lieu », répliqua-t-il sèchement, les mots coupant profondément l'air. « Je me sens déjà assez idiot pour ne pas te l'avoir dit parce que ça m'avait honnêtement échappé, ce qui est de toute façon une erreur, je n'aurais pas dû oublier ça si facilement mais tu ne sembles pas essayer de reconnaître que je comprends ça. »

« S'il te plaît, trouve dans ton cœur le courage de pardonner à celui qui se sent comme un foie haché depuis que tu as commencé à travailler à ce foutu boulot. » Jimin grogna avant de partir, la porte claquant comme un tonnerre derrière lui. Jeongguk laissa échapper un flot de jurons avant de s'effondrer en arrière, les mains couvrant son visage

Ils ne se parlèrent pas pendant le reste de la nuit. Ils ne se parlèrent plus du tout pendant les jours suivants, revenant à la case départ où il n'y avait que des coquilles d'œufs et un air tendu et épais autour d'eux. Les émotions les traversèrent, les faisant rouler comme des vagues, mais aucun des deux ne sentit à ce stade qu'il était prudent de rompre le silence, toujours accroché à leur dispute. Mercredi soir, quand Jimin rentra chez lui, Jeongguk était déjà là et enfermé dans son bureau, la lumière sous la fente de la porte se moquant de Jimin qui passait devant, les yeux piquants. Il dîna seul et se coucha seul, et le lendemain matin se réveilla seul. Il supposa que Jeongguk était parti et était suffisamment en colère pour ne pas lui laisser de mot ou de message, donc toute la journée d'aujourd'hui, il était de mauvaise humeur et grincheux, blessé et empêtré dans une tourmente émotionnelle qui ne le laissait pas partir. Pendant la pause, il n'avait jamais remarqué Hoseok au téléphone, parlant doucement au téléphone tout en le regardant avec des yeux compatissants. Il ne savait pas que le « doux amour » de Hoseok était en fait Min Yoongi qui était à l'autre bout du fil essayant de consoler son amant tout en se sentant lui-même désolé. Après tout, c'étaient ses clients qu'il avait promis de recoller et pourtant, ils semblaient bien plus séparés que lorsqu'ils avaient commencé avec lui. Les petits de Jimin étaient de doux anges avec une énergie rayonnante qui supprimait son humeur nuageuse pendant si longtemps jusqu'à ce qu'il se retrouve à s'arrêter devant sa maison et puis tout est revenu comme une mouche embêtante. La voiture de Jeongguk n'était pas garée à la place qui lui avait été attribuée et ne l'avait pas été depuis ce matin. À l'insu de Jimin, quelques larmes silencieuses coulaient sur ses joues alors qu'il se traînait à l'intérieur et montait les escaliers jusqu'à leur chambre. Jeongguk n'avait pas besoin d'être un tel connard, il aurait au moins pu lui donner une sorte de préavis de son départ même s'il était en colère.

Jimin ouvrit la porte sans se rendre compte de la lumière qui coulait de l'intérieur. Soit il était trop fatigué, soit trop perdu dans ses pensées, Jimin fut complètement déstabilisé lorsque ses yeux se posèrent sur Jeongguk. L'homme avait une valise ouverte sur leur lit, des vêtements et des affaires soigneusement rangés à l'intérieur et son téléphone de travail était calé entre son oreille et son épaule. Un jean noir couvrait des cuisses de dieu du tonnerre et des jambes musclées et un simple pull à col roulé noir superposé sur son torse, les manches articulant des biceps dotés. S'arrêtant à celui avec qui il parlait, Jeongguk regarda son mari choqué avant de murmurer dans l'écouteur qu'il rappellerait dans quelques minutes.

Après avoir raccroché, Jeongguk posa son téléphone sur les vêtements dans la valise ouverte et fit face à l'homme blond, ses yeux de biche se plissant lorsqu'il vit les taches de larmes. Il fit un pas en avant. « Jimin- »

Jimin se détourna de Jeongguk et se dirigea rapidement vers leur dressing, troquant son manteau contre un de ses gros pulls. « Je pensais que tu étais déjà parti. »

« Non, je devais quand même aller au bureau aujourd'hui. Mais je pars maintenant. Mon chauffeur arrivera bientôt. »

Jimin voulait se moquer de lui. Il voulait crier et être difficile, et faire une crise de colère à Jeongguk, lui demander pourquoi il le quitterait encore après tous les progrès qu'ils avaient faits. Mais maintenant, Jimin se sentait épuisé, fatigué. Une petite partie de lui se sentait accablée de culpabilité toute la journée après leur dispute, étant donné qu'il avait toujours l'impression que Jeongguk était parti, il regrettait la façon dont ils étaient partis sans rien dire. Jeongguk n'était pas encore parti, il était toujours là et plus que tout, Jimin voulait enfin célébrer leur anniversaire comme le font les couples mariés normaux, il voulait que son mari reste.

Il exprima cela en se tournant vers le plus jeune. 

« Je ne veux pas que tu partes. »

« Je sais, je suis désolé, mais au moins ce n'est que pour deux jours. »

Quelque chose brûlait à l'intérieur du blond et Jimin enroula ses bras autour de lui en silence.

«Alors tu ne resteras pas. » 

Il était vraiment mis de côté pour une date d'audience. 

Jeongguk pinça les lèvres d'un air mécontent, la persistance de Jimin ne faisant qu'accroître sa culpabilité.

« Je ne peux pas, Jimin. Je te promets que je me rattraperai à mon retour. »

« Comme l'année dernière, n'est-ce pas ? » Jimin se moqua cette fois, la lourdeur de son ton étant évidente, sa voix s'épaississant de consternation et de tristesse.

Jeongguk fronça les sourcils. 

« Jimin- »

Le blond secoua la tête et commença à marcher vers la porte.

« Tu vas me laisser attendre, alors oublie ça. Parce que chaque fois que je pense que nous avons enfin surmonté nos problèmes, tu en rajoutes d'autres qui nous font reculer et j'en ai marre. Je suis vraiment malade et fatigué. »

Et quand il fut seul de l'autre côté, debout dans le hall, Jimin garda la main autour de la poignée, les doigts pas prêts à lâcher prise à moins que ce ne soit Jeongguk qui les enlève, attendant qu'il les serre fort pour l'assurer de ne jamais les lâcher, mais seul le silence resta à l'intérieur sans aucun mouvement. Il avait attendu et maintenant le cœur de Jimin était comme de la pierre, mais la bague à son doigt semblait l'alourdir encore plus. Les doigts mous, ils glissaient sans bruit, tout comme lui quand il s'éloignait.

Les épaules de Jeongguk se tendirent lorsque l'écho de la porte d'entrée claqua et ferma ses yeux, cherchant un moment de paix. Son téléphone sonna. Il soupira une fois qu'il eut raccroché et rangea tranquillement son téléphone de travail dans sa poche avant de fermer sa valise et de la sceller par sa fermeture éclair. Il était temps de partir.

C'était trop dangereux de conduire par ce temps, mais Jimin s'en est rendu compte trop tard.

Il avait à peine réussi à se retenir qu'il se précipita vers la porte, vers la maison où il avait vraiment l'impression que deux étrangers vivaient là au lieu de maris aimants. Ses larmes coulèrent une fois qu'il s'enfonça derrière le volant, de doux sanglots lui échappant alors qu'il démarra le moteur et partit, sans destination indiquée. Il devait juste s'éloigner. Il ne pouvait pas rester là une minute de plus à se sentir comme s'il n'était rien pour Jeongguk, comme s'il ne signifiait rien. Comme si leur mariage et le temps passé ensemble, les semaines de leurs séances les faisant fleurir ne signifiaient absolument rien. Dans son état émotionnel, il n'enregistra presque pas la neige qui tombait en grosses vagues ou les routes devenant plus glacées à chaque minute qui passait. Il pleura fort pendant une bonne quinzaine de minutes alors qu'il conduisait sans but avant de décider que le chocolat chaud lui semblait apaisant et fit un arrêt chez Starbucks. C'est lorsqu'il s'arrêta à la fenêtre pour payer qu'il réalisa que sa propre fenêtre était gelée et ne voulait pas descendre. Il avait ouvert sa porte pour payer sa boisson, et quand le souffle d'air froid raidit ses cuisses gainées de jean, Jimin prit enfin conscience des conditions météorologiques dans lesquelles il s'était imprudemment mis. Il lui avait fallu un certain temps pour comprendre non seulement où il était mais aussi jusqu'où il avait conduit, mais une fois qu'il eut trouvé le chemin le plus rapide pour rentrer chez lui, il n'a pas perdu de temps. 

« Putain », jura doucement l'homme blond, les deux mains froides et moites alors qu'elles serraient le volant, ses yeux moka gonflés plissant les yeux par la vitre embuée. Son chauffage était à fond parce qu'il avait bêtement oublié ses gants et il faisait un temps glacial. Dehors, le temps était gris et sombre, cassant et froid. Jimin voulait juste rentrer chez lui, recroquevillé dans son lit et se réprimanda une fois de plus pour avoir décollé comme il l'avait fait. Les routes étaient dangereusement glacées sur lesquelles il avait glissé plusieurs fois de façon effrayante, la neige qui tombait épaisse rendait tout difficile à voir, et il avait déjà dépassé trois épaves. Malheureusement, il était encore à une bonne vingtaine de minutes de chez lui, peut-être même plus longtemps vu la vitesse à laquelle il roulait.

Jimin s'arrêta lentement au feu rouge avec quelques autres voitures, la lueur rouge furieuse se détachant sur le fond gris du paysage, le cœur battant dans sa poitrine lorsqu'il vit l'une des voitures traversant l'intersection glisser hors de contrôle, les pneus crissant sur la surface glacée. Heureusement, le conducteur réussit à reprendre le contrôle et continua sa route mais à un rythme beaucoup plus lent, clairement secoué. Jimin regarda la plaque de glace dont la voiture avait perdu le contrôle et se dit qu'il devait être très prudent lors du dépassement. Et compte tenu de l'ampleur de cette intersection spécifique, Jimin était obligé de se retrouver face à plus d'une plaque de glace. La voiture devant lui bougea et Jimin le suivit à une distance de sécurité, les mains resserrées sur le volant alors qu'il sentait les vibrations de la neige granuleuse et de la glace dure pelletées sous ses pneus comme du gravier. Il dérapa quelques secondes après avoir bougé et inspira avant de reprendre un rythme régulier. « Jésus. » dit l'homme blond à voix haute, la voix et les épaules tendues. La neige tombait rapidement, le monde extérieur se transformant en une boule à neige blanche et grise, mais ses essuie-glaces étaient trop rigides pour être utilisés et Jimin ne voulait pas qu'ils claquent contre sa vitre. Il devenait de plus en plus difficile de voir, mais Jimin suivait la lumière floue des feux arrière de la voiture devant lui, et espérait que l'autre côté était proche.

C'était le cas, il venait juste d'atteindre la moitié du carrefour mais c'est à ce moment-là que tout a dégénéré. De sa vision périphérique, la voiture à sa gauche était un peu en avance, patinant de temps en temps à cause du conducteur utilisant un peu plus d'essence que ce que Jimin aurait tenté de faire sur ces routes, mais ce n'était pas le léger dérapage de la voiture qui faisait battre le cœur du blond dans sa poitrine. Non, c'étaient les phares aveuglants d'un autre véhicule qui pivotait hors de contrôle dans l'intersection vers eux à une vitesse alarmante avant de percuter la voiture à côté de Jimin. L'impact brutal a envoyé les deux voitures déraper dans la direction de Jimin et il a crié lorsqu'il s'est mis à voler dans un mouvement violent en zigzag, sa vision brouillée et ses oreilles bourdonnant à cause du bruit du grincement et du craquement du métal. Il est entré en collision avec quelque chose de dur et s'est évanoui pendant un moment, les sens devenant fous et le cerveau embrouillé.

Est-ce de la fumée ? Ou de la neige ? Jimin se sentit figé dans le temps alors qu'il revenait lentement à sa dernière once de conscience, le corps paresseux et faible. Il ne pouvait ni vraiment rien sentir ni voir, et tout était un bruit blanc. Et pourtant... il sentit une étrange paix l'envahir lentement. Les yeux vitreux, soudainement son esprit était plein de Jeongguk et à son insu, des larmes s'accumulaient dans ses yeux moka vitreux débordant des globes oculaires. Il n'était pas conscient du verre brisé transperçant ses vêtements et incrusté dans sa peau ou de la façon dont sa voiture s'était renversée sur le dos après avoir été retournée deux fois, et coincée entre deux autres voitures impliquées dans l'embouteillage de six voitures. Il ne sentait pas son bras cassé pendre de son corps dans un angle gênant, n'entendait pas les sirènes, il n'enregistrait rien d'autre que Jeongguk.

La voix de Jeongguk, le sourire de Jeongguk, le rire de Jeongguk, l'odeur réconfortante de Jeongguk, Jeongguk.

Jimin s'éteignit lentement tandis que son corps sombrait dans l'obscurité. Sa dernière pensée cohérente était peut-être qu'il avait essayé trop fort et que c'était ce qui avait poussé Jeongguk à s'éloigner de lui.

──── ∗∙⋅:✯:⋅∙∗ ────

« Allons nous présenter à nos nouveaux voisins, mon bébé garçon. On pourra leur faire des biscuits plus tard, ça te semble une bonne idée ? »

C'était... c'était la voix de sa mère. Elle lui manquait quand elle cuisinait. Était-elle proche ? Il ne pouvait pas voir... attendez, qu'est-ce que c'était ? Une voix d'enfant ?

Un brouillard nuageux emplissait sa vision comme un écran de cinéma, lui rappelant des souvenirs du passé. Il vit un petit garçon. Un petit garçon portant une salopette un peu trop grande et un sourire radieux. Oh. C'était lui.

Jimin applaudit. Il adorait cuisiner avec sa maman et il adorait les nouveaux voisins. ET il y avait un petit garçon comme lui, alors ils étaient les meilleurs amis du monde en jouant ensemble. Le premier jour dans un nouvel endroit était déjà amusant ! « Allez, on y va maman, on y va, on y va ! »

« Park Jimin ! Qu'est-ce que je t'ai dit à propos de courir dans la maison ! » La réprimande de sa mère était légère et suivait sa petite boule d'énergie arborant un sourire affectueux.

« Chérie, peux-tu saluer nos nouveaux voisins ? »

Jimin sautillait sur place, les yeux pétillants fixés sur l'autre petit garçon dont la mère avait parlé mais il n'entendait presque pas un mot, trop concentré sur l'imagination de tous les jeux que lui et son nouvel ami pourraient jouer. Jeongguk était son nom et après avoir passé de plus en plus de temps avec lui, Jimin était heureux de tout ce qu'ils avaient en commun. Il était surpris d'être plus âgé de deux ans, mais l'âge n'a toujours été qu'un chiffre. Tout ce qui l'intéressait et ce qu'il espérait, c'était que lui et Jeongguk resteraient amis pour toujours.

──── ∗∙⋅:✯:⋅∙∗ ────

Ces sentiments étranges ont commencé à faire surface quand il avait dix ans. Jimin se retrouvait à penser à quel point Jeongguk était mignon bien plus souvent qu'il ne l'aurait souhaité et ne comprenait pas pourquoi il le fixait toujours. Jeongguk était plus que mignon, il était si joli aux yeux de Jimin avec son sourire de lapin mignon et son rire contagieux, et Jimin voulait souvent le serrer dans ses bras. Ses yeux étaient les plus beaux que Jimin ait jamais vu, si sombres et brillants et il était devenu collant avec Jimin, agrippant sa chemise ou lui tenant la main, ce qui n'aidait pas Jimin à long terme. Il ne pouvait pas s'arrêter. Le plus jeune garçon devenait soudainement plus qu'un simple ami pour Jimin, le changement en lui-même sur la façon dont il voyait Jeongguk l'effrayait alors il les repoussa, faisant comme si rien de tout cela n'existait. Ce qu'il ressentait n'était pas réel.

Puis, deux ans plus tard, Jeongguk a brisé tout cela lorsqu'il lui a demandé ce qu'était un petit ami.

Le cœur battant, Jimin força un sourire sur son visage et tendit la main, caressant doucement sa peau douce. Pourquoi diable son petit garçon posait-il une telle question ? Était-ce parce qu'aujourd'hui c'était la Saint-Valentin ? Néanmoins, Jimin fit de son mieux pour dissuader la curiosité du plus jeune. « Tu n'as pas à t'inquiéter, petit garçon. Tu es trop jeune pour me demander ça. »

Mais Jeongguk était têtu et acharné, et la journée de Jimin avait été longue, il était fatigué et voulait dormir. Alors il se laissa aller, espérant que cela suffirait à satisfaire le plus jeune et se blottit contre le radiateur avec lequel il partageait le lit. « Tu comprendras quand tu seras plus grand », dit-il à Jeongguk.

Ils le feraient tous les deux.

──── ∗∙⋅:✯:⋅∙∗ ────

Au début, Jimin était irrité. Il venait juste de réussir à se concentrer sur ses études quand, quelques secondes plus tard, il fut déstabilisé par des coups soudains, bruyants et erratiques sur la porte. Je jure devant Dieu... Il fronça les sourcils en franchissant le seuil, s'efforçant de garder la formule qu'il avait connectée dans son cerveau et ouvrit la porte, prêt à dire à quiconque se trouvait de l'autre côté.

« Jimin hyung- »

Les yeux de Jimin s'écarquillèrent alors qu'il observait son meilleur ami. Mon Dieu, mais Jeongguk était un désastre. La sueur mouillait ses cheveux et ses joues rougies alors qu'il haletait durement sur le pas de la porte de Jimin dans son pyjama Iron Man. Jimin sentit une alarme instantanée le traverser et l'inquiétude se mêla dans son ton alors qu'il commençait à demander ce qui n'allait pas, mais fut interrompu par Jeongguk qui lança :

« Jimin hyung, je veux que tu sois mon petit ami ! Tu as dit que j'étais trop jeune pour savoir ce que ça voulait dire et que ce n'était pas quelque chose dont il fallait s'inquiéter, mais j'ai fait des recherches ce matin et de toute façon, de quoi s'inquiéter, c'est comme ça que nous sommes déjà et ce n'est pas grave, alors tu devrais juste l'accepter. »

L'esprit de Jimin s'est vidé.

Est-ce que Jeongguk... s'est vraiment précipité pour lui dire ça... dans son pyjama Iron Man. En imaginant le plus jeune surfer sur Internet pour trouver des réponses à toutes les définitions de petit ami qu'il pouvait trouver, Jimin pouvait facilement voir la détermination sur ses lèvres maintenant- oh mon dieu. Et les escaliers, Jeongguk a dû les descendre à toute vitesse pour arriver ici- les lèvres de Jimin tressaillirent. Une vraie mignonne. "Pft... Qu'est-ce que tu- HAHAHA, chignon, s'il te plaît, je ne peux pas. Tu es trop." Honnêtement, il était amoureux de la plus mignonne du monde. "Hyung doit aller finir ses études maintenant." Jimin s'essuya les yeux et ne put résister à la tentation d'ébouriffer les cheveux noirs et doux de Jeongguk avant de fermer la porte, les rires le quittant toujours alors qu'il retournait au bureau où il faisait ses devoirs.

Cependant, une fois l'amusement passé, Jimin se ressaisit avec un froncement de sourcils troublé. Ce n'était pas la première fois que Jeongguk allait lui demander d'être son petit ami. Après leur discussion sur ce qu'étaient les petits amis, Jeongguk a répété à plusieurs reprises qu'il voulait être avec Jimin. Bien sûr, Jimin a paniqué et a grondé le plus jeune, exigeant qu'il ne puisse pas simplement dire ce genre de choses avant d'en comprendre vraiment le sens. Il aurait dû savoir que l'entêtement de Jeongguk aurait pris les choses en main et fait des recherches de manière obsessionnelle. Il savait que, malgré le lien fort entre lui et Jeongguk, les enfants de leur âge ne devraient pas déjà penser aux relations. Et si leurs parents le découvraient... Jimin gémit et laissa sa tête cogner sur les pages ouvertes de son manuel.

« Tu es gâté. »

Jeongguk rit dans son cou, son souffle chaud imprégnant la peau de Jimin. « Je suis adorable, c'est tout. »

Jimin sourit, le menton délicatement accroché au-dessus de la tête du plus jeune alors qu'ils partageaient le même oreiller. Eh bien, il n'avait pas tort. Demain était le jour où il partait pour son camp d'été et Jeongguk avait quand même réussi à passer la nuit malgré cela. Comme toujours, ils partageaient le même lit mais à cause de la chaleur de la nuit d'été, Jimin n'avait pas été aussi proche que d'habitude, ce qui dérangeait Jeongguk qui se mit à se plaindre pour avoir des câlins. Jimin résista au début parce qu'il avait trop chaud et continuait à repousser le plus jeune à chaque fois qu'il se rapprochait de lui, mais finalement il céda après que Jeongguk se soit levé pour ouvrir les fenêtres de Jimin et les ait négociés pour dormir sur les draps.

──── ∗∙⋅:✯:⋅∙∗ ────Jimin avait simplement soupiré tandis que son chignon se blottissait contre lui, mais il ne ressentait rien d'autre que du contentement. Maintenant, les yeux fermés, il passa doucement ses doigts dans les cheveux indisciplinés de Jeongguk (la chaleur les faisait s'emmêler en boucles) et posa son menton sur la tête bosselée, détendu par les battements de leur cœur qui les traversaient.

« Oui, tu es très aimable. »

« Tu dois être fatigué pour être d'accord avec moi », dit Jeongguk d'une voix étouffée.

Jimin ouvrit un œil. « Et quand ai-je été en désaccord avec toi, gamin ? »

« Tu ne veux pas être mon petit ami. »

Le sommeil qui était autrefois à portée de main lui était désormais arraché. Jimin soupira et se recula suffisamment pour regarder les yeux de biche. « Je vais être absent pendant deux semaines, je ne veux plus en parler maintenant, pas quand je pars », dit-il laconiquement avant de se dégager et de se tourner sur le côté, de retour vers Jeongguk.

Jeongguk regrettait déjà ce qu'il avait dit en se mordant la lèvre inférieure. Il ne plaisantait qu'à moitié mais cela rendait Jimin furieux et Jeongguk ne voulait pas que son hyung le quitte alors qu'il était en colère contre lui. « Jimin hyung, je suis désolé. S'il te plaît, ne sois pas en colère contre moi. Puis-je être à nouveau proche ? » demanda Jeongguk dans un petit murmure et attendit d'entendre un soupir agacé et de voir Jimin hocher la tête avant de bouger.

Les yeux de Jimin restèrent fermés mais la moue sur ses lèvres disparut quand il sentit le plus jeune se blottir contre son dos et sentit des bras l'entourer, le serrant fort. « Quel petit garçon gâté », murmura-t-il affectueusement et s'enfonça lentement dans le sommeil.

Il a raté la réponse douce.

« Le vôtre.»

──── ∗∙⋅:✯:⋅∙∗ ────

Les cabanes étaient sombres et silencieuses, pleines de campeurs endormis et de jeunes membres du personnel fatigués par la longue journée d'activités du dernier jour du camp. Les deux semaines avaient été réservées à rien d'autre qu'à du plaisir sans fin, de nouvelles amitiés, des chansons autour du feu de camp et des s'mores. En y ajoutant la délicieuse nourriture et le soleil merveilleux, ce serait doux-amer de tout laisser derrière soi.

C'est pourquoi deux campeurs étaient éveillés, se faufilèrent tranquillement au bord du lac avec des couvertures enroulées autour de leurs épaules, pressées l'une contre l'autre. Désireux de ces derniers instants, Jimin et Sungwoon partagèrent le dernier paquet de bonbons que Sungwoon avait et conversèrent tranquillement sur le temps qu'ils avaient passé ici. Au début, Jimin avait été assez timide, mais Sungwoon s'approcha de lui, déclenchant une conversation qui le fit sortir de sa coquille. Ils devinrent inséparables, une véritable amitié se noua, mais il semblait que Sungwoon avait développé quelque chose d'un peu plus...

« Sungwoon... » Jimin s'arrêta au milieu de sa mastication et regarda l'autre dont la tête était baissée. Je t'aime bien, venait de lui avouer Sungwoon. Évidemment, dès le moment où Jimin monta dans le bus qui les emmènerait au camping. Un mélange d'émotions s'infiltra en Jimin qui reporta son attention sur le lac, les ondulations instables et la nature gazouillante devenant leur toile de fond.

« Pourrais-tu s'il te plaît... dire quelque chose ? Même si c'est parce que tu me détestes. » La petite voix de Sungwoon était douce et Jimin réalisa avec un sursaut qu'il était resté silencieux bien trop longtemps.

« Hé, » commença-t-il doucement, la voix douce alors qu'il glissait tout son bras sur les épaules étroites de l'autre garçon, tirant plus près de lui. « Je ne te déteste pas, je ne le ferais jamais pour quelque chose comme ça. Mais... » Il s'arrêta quand le visage souriant de Jeongguk lui vint à l'esprit. Le nez qui se fronçait et les yeux qui se plissaient, tout cela adoucissait Jimin. Mon Dieu, son bébé chignon lui manquait, c'était indéniable même avec le plaisir que ces deux dernières semaines avaient été. Il était content qu'ils partent demain parce qu'il avait encore plus hâte de voir Jeongguk maintenant. Serrant l'épaule de son ami pour le réconforter, Jimin lui offrit un petit sourire même si Sungwoon ne pouvait pas le voir. « Je suis flatté, Sungwoon mais je suis désolé, je ne te rends pas tes sentiments. J'espère que cela ne ruinera pas notre amitié. »

C'était un autre genre de chagrin. Pas comme quand son chien est décédé et que son ami d'enfance a dû déménager à dix mille kilomètres de chez lui, de l'autre côté de l'océan. Mais Sungwoon a fait de son mieux pour sourire et a doucement bousculé Jimin. « Bien sûr que non. Je voulais juste que tu le saches avant de partir, au cas où, tu sais, on ne se reverrait plus. »

« Oh, s'il te plaît. Je te donnerai mon numéro avant que tu ne t'éloignes trop. » promit Jimin, heureux qu'ils soient facilement revenus à eux-mêmes, en plaisantant de manière légère. Et quand le lendemain arriva, ils ratèrent leur premier train, mais la mère de Sungwoon les aida à en prendre un nouveau et les rejoignit à la gare. Le trajet de deux heures et quarante-cinq minutes fut mouvementé avec les frères et sœurs de Sungwoon impliqués et se prolongea lorsque le trafic devint dense, mais Jimin et Sungwoon furent tous deux heureux de passer quelques heures supplémentaires ensemble avant que Jimin ne soit déposé.

Et là, pour l'accueillir alors qu'il sortait de la camionnette, se trouvait la raison pour laquelle son cœur s'était emballé, avait plongé et avait fait un bruit de battement. Souriant doucement, Jimin se dirigea vers Jeongguk. Le garçon de douze ans avait soufflé et soufflé à cause de son retard, mais à la fin de la soirée, les deux étaient à nouveau unis par la hanche. Cependant, la soirée a pris une tournure différente après que Jeongguk ait prononcé le mot B, mais elle s'est terminée comme aucun des deux ne s'y attendait.

« Je ne veux pas que tu me considères comme un enfant. Pourquoi ne peux-tu pas comprendre que je t'aime bien ? Je t'aime bien . »

C'étaient les mots que Jimin n'avait jamais su qu'il avait besoin d'entendre venant de Jeongguk. Et pourtant, il se sentait en conflit. Même après en avoir parlé et être parvenu à un accord sur le moment où ils pourraient devenir petits amis. Jeongguk demandait des choses que Jimin ne pouvait tout simplement pas lui donner pour le moment.

« Je fais ça pour te protéger. » pour me protéger. « Et si tu arrêtais de m'aimer ? Et si tu changeais d'avis à notre sujet ? » Il pense savoir ce qu'il veut maintenant, mais qu'en sera-t-il plus tard ? Ce genre de pensées a hanté Jimin pendant longtemps, même après qu'elles soient devenues officielles. C'était une insécurité négative qui s'était accrochée à lui et Jeongguk a fait de son mieux pour se battre de toutes les manières possibles. 

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Le brouillard se déplaça et un nouveau flux de souvenirs afflua, ceux dont la conscience confuse de Jimin se souvenait comme s'ils s'étaient tous produits hier. Les doux moments et les difficultés qu'il avait traversés avec Jeongguk : leur premier rendez-vous, leur premier baiser, leur première fois, leur première dispute... tout cela brillait comme des lumières clignotantes derrière des paupières closes.

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Jimin se mit à rire, sa voix hypnotique résonnant dans l'air du soir. Jeongguk fit la moue, mais cela rendit la situation encore plus précieuse pour l'adolescent plus âgé qui descendit ses marches, impatient d'atteindre une destination merveilleuse. Garée sur le trottoir et ronronnant doucement, se trouvait la Jeep Patriot rouge de M. Jeon. Et debout au pied du trottoir, appuyé nonchalamment contre la portière du passager, se trouvait son petit ami ringard. Qui vivait littéralement à côté. Honnêtement, Jeongguk a-t-il démarré et fait marche arrière ou a-t-il fait le tour du pâté de maisons ? Quoi qu'il en soit, Jimin sauta les derniers pas et bondit vers le plus jeune alors qu'il sentait un bourdonnement de bonheur vibrer en lui. Jeongguk le rattrapa et ils trébuchèrent ensemble contre la voiture, emmêlés l'un dans l'autre comme des ivrognes.

« Tu es trop fort. Je n'arrive pas à te croire. » Dit Jimin en s'éloignant, ses yeux moka plus éblouissants que les légères étoiles qui commençaient à apparaître dans le ciel qui s'estompait.

Jeongguk savait ce qui était sous-entendu et oui, il a fait le tour du pâté de maisons (deux fois, il a raté leur rue par accident, mais ce que Jimin ne savait pas ne le tuerait pas) juste pour se garer devant la maison plantée juste à côté de la sienne. C'était leur premier rendez-vous après tout et il voulait que chaque étape soit bonne et enrichissante pour eux deux. En regardant dans des yeux amusés, Jeongguk ne pouvait que sourire. Un filtre si enfantin qui avait le pouvoir de couper le souffle à Jimin.

« Pour toi. Allez, papa veut le récupérer avant dix heures et je n'ai pas traversé l'enfer pour l'avoir. »

(« Papa, est-ce que ça te dérange si je peux utiliser ta voiture ce soir ? Je voulais emmener Jimin au cinéma ce soir. » demanda Jeongguk à son père qui était assis en face de lui à la table du dîner, mâchant tranquillement sa nourriture. Il fit semblant de ne pas entendre le rire affectueux de sa mère et se redressa un peu plus lorsque son père croisa leurs regards.

« Je suppose que tu peux. Mais j'aimerais que tu me le rendes avant dix heures. J'ai une réunion demain matin et je ne peux pas rester éveillé à me demander si tu as eu un accident ou non. »

Jeongguk se renfrogna et fit une moue offensante. « C'était une fois et c'était une voiturette de golf , allez. »)

Bon, pas vraiment, mais ses parents aimaient le taquiner quand il s'agissait de Jimin. « Je veux passer chaque seconde avec toi puisque c'est notre premier rendez-vous officiel que j'attends depuis trois ans, alors je veux que ça compte. »

Jimin ne put s'empêcher de s'échauffer aux paroles du plus jeune. Ils étaient jeunes quand ils se sont mis ensemble, Jeongguk venait d'avoir treize ans et Jimin était sur le point d'en avoir quinze. Cependant, après l'incident mortifiant de sa mère qui les avait surpris en train de s'embrasser, Jimin ne les autorisa qu'à se tenir la main et à s'embrasser sur la joue ; tout ce qui allait au-delà, y compris les rendez-vous exclusifs sans surveillance, Jimin le jugea interdit jusqu'à ce que Jeongguk ait seize ans. Et comme cela s'était passé il y a deux jours, tous deux étaient excités et prêts à aller à leur premier rendez-vous officiel en tant que petits amis. C'était en fait assez mignon, ils avaient prévu cela à la fin du mois, décidant et réfléchissant à ce qu'ils voulaient faire quand ils pourraient enfin sortir. Après de nombreuses discussions sur les parcs d'attractions et les excursions en mer, ils convinrent que le meilleur premier rendez-vous de tous les temps serait un film en plein air. Jeongguk avait emballé tout le nécessaire à l'arrière et Jimin prépara des cookies aux pépites de chocolat et aux guimauves, les préférés de Jeongguk. C'était définitivement une nuit à attendre avec impatience pour eux deux.

Jeongguk se pencha vers Jimin pour ouvrir la portière, l'incitant à monter. Jimin le fit et il regarda Jeongguk courir autour de l'avant de la voiture jusqu'à ce qu'il se glisse sur le siège conducteur. « Dans quelle allée allons-nous ? »

« Je ne sais pas encore. Mais la priorité, c'est de faire un arrêt là où il y a les meilleurs hamburgers gras. » Jeongguk tira sur sa ceinture de sécurité et Jimin le suivit rapidement parce qu'il avait oublié. C'était peut-être pour ça qu'il échouait sans cesse à ses leçons de conduite. Contrairement à Jeongguk qui avait réussi la sienne du premier coup.

« Des frites extra larges ? » Jimin haussa les sourcils et Jeongguk poussa un grand cri, faisant rire le garçon plus âgé alors qu'ils s'éloignaient.

Il leur sembla que quelques minutes s'étaient écoulées lorsqu'ils revinrent et que Jeongguk s'arrêta devant la maison de Jimin. Mais il était plus de neuf heures et demie et leur film s'était terminé depuis peu. Sur le chemin du retour, ils s'étaient arrêtés chez Sweet Cream et avaient commandé leurs plats habituels, mais le cornet et la glace avaient disparu depuis longtemps et le jeune couple était ravi.

Jeongguk coupa le moteur et un moment de silence passa entre eux pendant qu'ils étaient assis là avant que Jimin ne se détache. « C'était très amusant », il lança un sourire à Jeongguk qui lui rendit son sourire.

« Oui. Les drive-in sont bien meilleurs que les cinémas et bien moins chers aussi. En plus, on ne quitte pas le confort de sa voiture. »

Jimin rit et déboucla sa ceinture. « C'est bien noté. Oh, tu veux que je les jette pour toi ? Je me sens mal, on a un peu saccagé la voiture de ton père. » Jimin tapota le sac de fast-food qui était sur le sol taché de graisse sèche à ses pieds.

« Non, je l'ai, ne t'inquiète pas. Mais je veux t'accompagner jusqu'à ta porte. » Dit Jeongguk, la voix soudainement beaucoup plus calme et sérieuse.

Derrière ses mots se cachait un message que seul Jimin pouvait déchiffrer. Le cœur battant et les joues s'échauffant, le message fut reçu. C'était comme si Jeongguk tenait religieusement à cœur chaque promesse que Jimin lui avait faite, c'était comme à l'époque où Jeongguk, douze ans, était déterminé à devenir son petit ami sur-le-champ, mais Jimin l'avait à peine retenu avec la promesse de son treizième anniversaire. Maintenant, il avait vraiment l'impression que ce n'était pas différent ; Jeongguk avait seize ans maintenant et la promesse que Jimin lui avait faite n'avait jamais quitté sa mémoire.

« Bun, je sais que c'est frustrant mais s'il te plaît, attends-moi encore un peu, d'accord ? Je te promets que lorsque tu auras seize ans, je ne serai plus aussi stricte. Tu seras alors assez grande pour avoir tous les bisous que tu veux. Nous pouvons faire plus de choses que tu veux, mais jusque-là, tu dois garder tes mains loin de mes parties inférieures, je pleurerai si maman nous surprend à nouveau. Tu as compris ? C'est ma promesse. »

« Tu veux juste un baiser. » Jimin masqua sa nervosité excitée avec des accusations plaisantantes, mais les yeux de biche de Jeongguk fixés sur lui restèrent immobiles.

« Tu as dit que je pouvais avoir tous les baisers que je voulais. Où je voulais. Alors. » Jeongguk sortit de la voiture, laissant à l'intérieur un Jimin bafouillé aux joues fleuries.

« Où tu veux, ces mots ne quittent jamais ma bouche ! »

Cependant, toutes les plaintes ont disparu, tout comme Jimin lui-même, lorsque Jeongguk a finalement pressé leurs lèvres ensemble pour la toute première fois depuis un an, la chair picotant d'un contact aussi intime et avide de plus.

──── ∗∙⋅:✯:⋅∙∗ ───

« Non bébé, quelle est la première étape que je t'ai apprise ? » Jimin rigola doucement, sa petite main enroulée autour du biceps de Jeongguk, l'empêchant de mettre la pâte à biscuits crue dans la poêle. Le dix-huitième anniversaire de Taehyung approchait et Jimin s'était porté volontaire pour faire cuire ses célèbres brownies au chocolat et au caramel, et Jeongguk avait décidé qu'il voulait aussi cuisiner et donc, tout en préparant ses friandises cuites au four, Jimin aidait également son petit ami à préparer des flocons d'avoine et des pépites de chocolat. C'était samedi et Jeongguk avait la maison pour lui tout seul car ses parents étaient sortis de la ville pour assister aux funérailles d'un parent éloigné que Jeongguk n'avait jamais rencontré. Le jeune couple était donc allé faire les courses pour les ingrédients dont ils avaient besoin et avait passé une bonne partie de leur matinée enfermés dans la cuisine de Jeon.

Jeongguk haussa les sourcils en regardant son petit ami qui était adorable au-delà de toute croyance dans l'une des vieilles chemises de Jeongguk. Jimin aimait cuisiner sans pantalon pour une raison quelconque, alors il portait toujours des shorts ou des chemises super grandes qui couvraient sa silhouette mince. Il a dit quelque chose sur le fait qu'il se sentait moins tendu mais Jeongguk ne s'en plaignait pas. « Euh, tu règle toujours tes minuteurs ? »

« Oui, mais il faut aussi toujours lustrer les moules. Il ne faut pas que les brownies collent et brûlent. » expliqua Jimin en lui tendant une bombe de spray antiadhésif que Jeongguk accepta avec un « Ah oui, c'est vrai. »

Jimin déposa un doux baiser sur sa joue avant de s'éloigner. « Tu t'en sors très bien, bébé. »

Jeongguk se réchauffa comme le four préchauffé et posa la boîte en gémissant. « Fais-moi plus de bisous. »

Il n'a reçu en réponse que des rires, mais ils se sont vite transformés en cris perçants lorsque Jeongguk a mis la main sur son mini-petit ami.

──── ∗∙⋅:✯:⋅∙∗ ───

La chaleur atroce qui montait entre eux deux était un territoire nouveau et dangereusement excitant. Jimin se déplaça sur le dessus, ses cuisses s'enfonçant davantage alors qu'ils s'écartaient sur les genoux de Jeongguk, et gagna une respiration saccadée de la part du plus jeune. L'adrénaline se précipita dans leurs oreilles, parcourut leurs veines et laissa leurs corps pressés l'un contre l'autre, pulsant d'un besoin qu'ils n'avaient jamais éprouvé auparavant. Honnêtement, Jimin ne se souvient pas comment ils en sont arrivés là, dans son lit et leurs corps verrouillés comme un seul alors qu'il chevauchait Jeongguk. Leurs lèvres brûlaient l'une contre l'autre, humides et glissantes alors qu'ils exploraient les profondeurs. Leurs baisers légers et innocents se tournèrent en quelque sorte vers ce monstre avec un appétit insatiable qui laissa leur cerveau muet et leur esprit flou. Jimin frissonna lorsque les mains de Jeongguk parcoururent ses flancs, touchant ses hanches inclinées avant de descendre pour prendre hardiment ses fesses.

« O-oh... » Jimin ne put s'empêcher de lâcher prise, le souffle saccadé et saccadé alors que le plus jeune pétrissait ses joues habillées, sans se retenir. Son cœur se mit à monter dans sa gorge, se serrant comme son corps lorsqu'il sentit quelque chose de dur et de ferme commencer à surgir sous lui. Oh mon Dieu-

« Hé, Min-ah, ton père a dit que tu avais mon- AHHH ! » hurla la voix de sa mère, perçant l'air, brisant indéniablement l'état de flammes dans lequel ils étaient devenus de la fumée.

Les quelques instants qui suivirent furent sans aucun doute la situation la plus humiliante que Jimin et Jeongguk aient jamais connue. La conversation qui suivit entre les deux mères fut encore plus douloureuse. Mais au final, ça a marché et le soulagement de savoir qu'ils avaient le soutien de leurs parents signifiait tout.

──── ∗∙⋅:✯:⋅∙∗ ───

Jimin se souvient à quel point il était heureux dans sa vie. Il avait une famille aimante et un petit ami merveilleux, un excellent élève et était entouré de son cercle d'amis. Il a passé sa soirée de bal de fin d'année sur le toit de l'école avec des bougies allumées et la lumière des étoiles, les vibrations de la musique réverbérée venant de l'intérieur du gymnase s'élevant jusqu'à eux alors que lui et Jeongguk dansaient en contre-temps. En raison de la différence d'âge qui les séparait, Jimin a vécu le bal de fin d'année en premier, mais au lieu de participer avec sa classe, il a décidé de faire irruption sur le toit de l'école avec son petit ami pour créer leur propre soirée de bal de fin d'année spéciale serait infiniment mieux. Et ce fut le cas. Cette nuit était, aussi ringarde que cela puisse paraître, magique.

La soirée de bal de Jeongguk était peut-être encore plus spéciale.

Jeongguk venait juste de rentrer des toilettes quand la musique mélodique saturée de la nouvelle chanson commença, remplissant la piste de danse de couples. Il retrouva Jimin là où il l'avait laissé, c'est-à-dire près des portes de sortie de la salle de sport avec un groupe d'amis et de connaissances de Jeongguk. Il semblait que la plupart d'entre eux s'étaient dispersés pendant son absence, mais cela n'avait pas d'importance, pas quand son petit ami ressemblait à une lumière d'étoile éthérée sous les lumières fluorescentes. Le costume que Jimin portait était une réplique exacte du sien, étant donné qu'ils avaient décidé d'être ce couple ringard et d'aller au bal ensemble. Cependant, contrairement à la façon dont le costume allait à Jeongguk, la façon dont il collait à Jimin comme une seconde peau était un spectacle divin et Jeongguk ne put s'en empêcher alors qu'il se glissait silencieusement derrière son joyau innocent qui se balançait au rythme de la musique, et glissa ses mains sur la taille fine de Jimin.

La réaction de Jimin fut comme du beurre fondu dans une poêle chaude. Il replongea dans Jeongguk avec un doux sourire, sentant la chaleur se répandre en lui là où son petit ami l'agrippait et sa large poitrine s'adaptait à son dos comme un bouclier protecteur.

« J'aime cette chanson », murmura Jeongguk à l'oreille de Jimin en le tirant plus près. C'était No Promises de Shayne Ward et il semblait que c'était la version acoustique car le piano doux était lent et doux, et attirait le couple dans une danse lente composée par eux-mêmes.

Hé bébé, quand nous sommes ensemble à faire des choses que nous aimons

Chaque fois que tu es près de moi, j'ai l'impression d'être au paradis et de planer.

Je ne veux pas lâcher prise

J'ai juste besoin que tu saches

Je ne veux pas m'enfuir

« Bébé, tu es celle dont j'ai besoin ce soir, sans promesse », chantait Jeongguk. « Bébé, maintenant j'ai besoin de te serrer fort. »

Jimin ferma les yeux et pencha la tête en arrière jusqu'à ce qu'elle repose contre le cou lisse et incliné de Jeongguk. « Je ne l'ai jamais entendu auparavant, mais c'est agréable. Mais ça sonne bien mieux quand tu le chantes. »

Jeongguk rit et Jimin se tourna dans ses bras, ses propres bras fins se levant pour se draper autour du cou de Jeongguk, se rapprochant tandis qu'il le regardait. « Je préférerais te chanter une autre chanson. »

Jimin haussa les sourcils, un sourire plissé, sournois et beau. « Tu vas chanter pour moi ? »

« Je dis juste que ce ne serait pas cette chanson. » Jeongguk commença à tourner lentement autour d'eux, les mains plongeant plus bas sur le corps de Jimin alors qu'il l'attirait vers lui.

Ses lèvres pulpeuses et charnues lui firent la moue. « Chante pour moi. »

Peu importe qu'une chaîne stéréo joue une chanson ou que le volume soit élevé. Jeongguk céda et se pencha jusqu'à ce que sa bouche effleure l'oreille de son petit ami, la main prenant l'arrière de la tête de Jimin. Ignorant les perturbations extérieures, Jeongguk laissa les paroles qu'il avait en tête sortir.

« Si notre amour était un conte de fées, je viendrais te sauver sur un yacht, bébé, nous naviguerions jusqu'à une île où nous nous dirions oui. Et si nous avions des bébés, ils te ressembleraient. Ce serait tellement beau si cela devenait réalité. Tu ne sais même pas à quel point tu es spéciale. Tu me laisses sans souffle, tu es tout ce qu'il y a de bon dans ma vie. Tu me laisses sans souffle, je n'arrive toujours pas à croire que tu es à moi. Tu viens de sortir d'un de mes rêves, si belle, tu me laisses... sans souffle. »

Inutile de dire que Jimin et Jeongguk étaient encore plus inséparables à la fin de la nuit, au grand dam de leur groupe. Et une fois à la maison (celle de Jeongguk), ils se sont plongés dans les draps ensemble, étant aussi silencieux que possible (ce qui signifiait que Jeongguk gardait sa main serrée sur la bouche gémissante de Jimin) pendant qu'ils fusionnaient leurs corps en un seul.

Et puis tout s'est effondré le jour de la remise de son diplôme.

──── ∗∙⋅:✯:⋅∙∗ ───

L'euphorie n'était pas comparable à ce qu'il ressentait en traversant la scène, le pompon de sa casquette se balançant à chaque pas qu'il faisait pour accepter son diplôme.

Personne d'autre n'avait d'importance alors qu'il regardait le public en liesse, ses yeux moka rivalisant avec le soleil, ils brillaient si fort. Il trouva Jeongguk en premier, debout dans une rangée partagée avec Yugyeom et son père, une caméra vidéo à la main pointée directement sur Jimin qui rayonnait et faisait signe de la main. Il lui lança un regard idiot avant de regarder son père, son sourire se renforçant. Il promena ses yeux à côté de l'homme, s'attendant à voir une petite femme avec une bannière faite maison avec son nom en gras, mais le sourire fondit devant le siège vide réservé à sa mère. Il fronça les sourcils. Où était-elle ?

Il reporta son regard sur son père, la confusion se transformant en un froid glacial face au regard que lui lançaient les yeux moka de son père, légèrement vieillis par les rides. Quelque chose n'allait pas.

Son intuition était juste quand il se retrouva assis dans le salon avec ses parents, l'atmosphère étant suffisamment lourde pour peser sur Jimin jusqu'à son âme. Il regarda sa mère qui n'était pas baignée de cette lueur de miel qu'elle portait si naturellement et sentit son estomac se retourner. Elle avait l'air plus pâle que d'habitude et c'était le teint maladif qui s'infiltrait dans sa peau comme la peste. Ses yeux étaient assombris malgré le sourire rassurant qui adoucissait ses traits émaciés. Jimin ne se sentait pas du tout rassuré, cependant. Son estomac était à fleur de peau, l'estomac le rongeait de l'intérieur à cause de son malaise.

« Que se passe-t-il ? » demanda-t-il, la voix déjà rauque. Il ne manqua pas la façon dont le visage de son père se figea, ni la façon dont sa mère posa une petite main réconfortante sur le genou de son mari. Ils étaient perchés sur le canapé tandis qu'il était assis dans le fauteuil en cuir.

Sa mère le regarda par-dessus la table basse en verre et sourit tristement. « Eh bien, en ce moment, je suis en pleine dépression nerveuse, sachant que j'ai raté la marche de mon bébé sur une grande scène acceptant son prochain chapitre de vie. Je suis vraiment désolé, mon ange. J'espère que Kookie a filmé chaque seconde pour que je puisse la regarder. Malheureusement, j'étais dans le cabinet d'un médecin espérant comprendre pourquoi j'avais ce gonflement étrange et douloureux sous mon aisselle parce que vous savez, j'ai d'abord pensé que c'était une réaction allergique à cette nouvelle crème à raser que j'utilisais, mais non. Ils ont fait des tests sur moi et- et ils ont dit que j'avais une leucémie. » Le cœur de Jimin s'est arrêté. Sa mère a expiré, prononçant les mots à voix haute, la secouant plus qu'elle ne voulait l'admettre. « Je ne voulais pas les croire au début, mais tout ce qu'ils me disaient s'ajoutait aux symptômes que je leur avais dits auparavant. Mes étourdissements et pourquoi je me sentais si malade ces derniers temps, les fièvres incohérentes. Mais je n'aurais jamais imaginé que ce serait quelque chose comme ça. Ils veulent que je commence mon traitement la semaine prochaine et on m'a donné des médicaments pour l'instant jusque-là.

« Je suis déjà en train de prendre des dispositions pour partir en congé du travail, j'ai promis que je resterais avec elle à chaque étape du chemin. » Son père murmura et entrelaça la main délicate posée sur son genou avec la sienne et la serra doucement.

Le cœur de Jimin se serra et la vue de ses parents aggravait ses sentiments. Comment la vie pouvait-elle être cruelle et leur arracher sa belle mère ? Elle était la lueur positive de leur vie quotidienne, elle était attentionnée et nourrissante, toujours prête à sacrifier tout ce qu'elle pouvait pour rendre ses garçons heureux. Jimin déglutit difficilement mais il ne s'effondrerait pas maintenant, pas quand sa mère avait l'air comme elle, épuisée et fragile, comme si la nouvelle elle-même se propageait comme une maladie dans tout son corps au lieu d'un cancer. Il devait être son soutien dans cette épreuve, peu importe à quel point cela allait devenir difficile.

Debout, Jimin s'approcha de ses parents et s'agenouilla aux jambes de sa mère, les bras croisés soigneusement calés sur ses cuisses. « Je vais sauter une année d'université, je ne peux aller nulle part en te laissant. Je trouverai des cours en ligne ou quelque chose pour me retenir, mais je ne suis pas... Je ne peux pas partir maintenant, laisse-moi être ici avec toi aussi, maman. » Les yeux moka brillaient mais Jimin retenait ses larmes, clignant furieusement des yeux lorsque sa mère le prit dans ses bras fins mais forts. Il la serra dans ses bras, savourant le flux de sa chaleur qui s'infiltrait en lui.

« Mon bébé... tu es trop bon avec moi parfois. Je ne veux vraiment pas que tu sautes ta première année d'université mais je comprends. Sache juste que je ne vais nulle part, ta mère a du cran et elle ne se laissera pas faire sans se battre. » Elle entendit un petit rire mais ne savait pas s'il venait de son petit garçon ou de son mari. Soupirant doucement, elle passa ses doigts dans ses cheveux noirs d'encre. « C'est ironique de voir que je suis venue dans ce monde en tant que Cancer et que je le quitterai avec un cancer. Je ne sais pas pourquoi mais pour une raison quelconque, savoir cela m'apaise en quelque sorte. »

Jimin perdit son souffle et il attira sa mère plus près de lui, les yeux fermés et déversant le barrage de larmes qu'il essayait de retenir. « Maman, arrête », croassa-t-il. Elle avait toujours été fascinée par l'astrologie mais il ne voulait rien entendre à propos des signes astrologiques. Pas quand le plus brillant s'affaiblissait dans ses bras.

Il a séché la fête de remise des diplômes et a passé le reste de la soirée avec ses parents. Et quand la nuit est tombée, il s'est enfoui dans les bras de Jeongguk, le visage strié de larmes alors qu'il pleurait dans le cou de son petit ami. « Comment est-ce arrivé ? Ce n'est pas juste. » Jimin hoqueta doucement et Jeongguk l'embrassa sur le haut de la tête, le rapprochant par sa taille fine. « Ce n'est pas juste. »

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« On a une légère commotion cérébrale, le bras gauche fracturé et trois côtes cassées. Son cou était un peu raide, rien de grave, mais on lui a mis un corset par précaution. Il s'est retourné deux fois, donc il va ressentir le coup du lapin. C'est étonnant qu'il soit reparti avec seulement ces blessures après ce genre de dommages collatéraux. Deux personnes n'ont pas réussi à s'en sortir, l'une est dans un état critique, mais lui et les autres sont sortis en un seul morceau. Hagard, mais intact néanmoins. Il sera absent un jour, voire deux, car son corps est en état de choc et essaie de guérir. On remet le bras en place et les côtes seront meurtries pendant deux semaines, peut-être moins s'il y va doucement. Corrigez-moi si je me trompe, mais vous avez dit qu'il était danseur ? » Le docteur regarda son épais bloc-notes et fixa les deux hommes devant lui. Le plus jeune hocha la tête, ses yeux couleur beurre de cacao teintés de rose autour des bords. « Il doit rester loin du sol jusqu'à ce que son cou et ses côtes soient complètement guéris, sinon aggraver leur état risque fort de provoquer de nouvelles blessures graves. »

« Mais il va s'en sortir ? » demanda le plus âgé des deux, la voix rauque et épuisée. Le médecin lui offrit ce qu'il espérait être un sourire réconfortant.

« Il va bien se porter. J'ai été choqué d'apprendre qu'il faisait partie des voitures au milieu de l'accident, je n'aurais jamais pensé à ça après l'avoir vu. Il était assez amoché, mais pas autant que je l'avais imaginé. Il a de la chance, l'ange qui veillait sur lui lui a vraiment sauvé la vie ce soir. »

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Le dix-septième anniversaire de Jeongguk est arrivé en même temps que le quatrième anniversaire du jeune couple en tant que petits amis.

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Le nuage vaporeux scintilla dans un nouveau souvenir, un souvenir qui était tatoué dans l'esprit de Jimin de façon permanente. Comment cela ne pouvait-il pas être possible ? Ce jour-là, Jimin s'était donné pour mission de gâter son amoureux. Ils ont commencé par des bisous et des câlins matinaux paresseux, et un petit-déjeuner cuisiné avant que Jimin ne laisse Jeongguk ouvrir l'un de ses nombreux cadeaux alignés pour la journée. Le plus jeune lui avait demandé s'il avait un gros cadeau pour plus tard et Jimin l'avait taquiné en l'appelant gourmand avant de l'embrasser sur le front en disant gentiment : « Tu devras attendre jusqu'à ce soir parce que les meilleurs cadeaux sont toujours gardés pour la fin. »

Il n'y avait pas de déclaration plus vraie lorsque cette nuit-là fut la nuit où ils se donnèrent l'un à l'autre corps, cœur et âme si intimement et si sûrement.

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Bien que la journée ait été rigoureusement passée au premier jour de la foire d'automne, énergiques et bruyants avec leurs amis, tout cela n'était rien comparé à maintenant, les corps s'imprégnant de la chaleur du moment qu'ils avaient créé dans la chambre faiblement éclairée. Les plats savoureux et les boissons festives, et les prix remportés aux stands de jeux, rien de tout cela - pas même les cadeaux que Jeongguk avait reçus ou la grande roue qu'ils avaient montée (qui comprenait une séance de baisers doux pendant la moitié du trajet parce qu'aucun des deux ne pouvait garder ses mains loin de l'autre) n'était à la hauteur de l'intimité qui les unissait désormais.

Les draps de Jeongguk s'accumulaient sur leurs hanches nues comme des toges et une accumulation de transpiration commença à mouiller leur peau, les cuisses nues glissant facilement l'une contre l'autre. Jimin planait au-dessus ressemblant à l'ange gardien de Jeongguk avec son éclat rouge et ses cheveux hirsutes, ses petites mains regroupant l'oreiller sur lequel reposait la tête de son petit ami et ses cuisses célestes comme un support moelleux autour des hanches de Jeongguk. Les lèvres crues et mordues étaient gonflées et tendres, les yeux moka lourdement paupière dans un glaçage trouble alors qu'il testait ses hanches en faisant rouler ses hanches, gagnant un gémissement étouffé. Il donnait les ordres dans cette position à cheval, voulant donner à Jeongguk rien d'autre qu'un doux plaisir leur première fois avant la fin de sa journée spéciale. Le plus jeune était autorisé à toucher et à laisser sa marque librement, mais sinon Jimin le maintenait fermement cloué au sol avec son poids chaud, donc sa chevauchée faisait tout le travail. La douleur n'était rien de ce qu'il avait déjà enduré auparavant, mais elle valait vraiment la peine d'être endurée, car au fil des secondes, Jimin commença à se sentir parfaitement complet. C'était comme si leurs régions inférieures fusionnées créaient une chaleur étouffante, une flamme addictive dans laquelle ils voulaient brûler pour l'éternité.

« Putain. » Jeongguk parla le premier, sa voix méconnaissable dans ce ton rauque et profond et ferma les yeux. Son esprit et son cerveau étaient à deux endroits différents, et la seule pensée cohérente qu'il traitait était à quel point la chaleur grésillante dans laquelle il était enfermé était incroyable. Jimin était doux comme de la pâte intouchable et son passage si incroyablement étroit et dégoulinant d'essence, cela rendit fou Jeongguk. Il avait une forte prise sur les hanches de Jimin, ses pouces dessinant des motifs invisibles sur la peau douce dans des mouvements apaisants servant de réconfort à la fois à Jimin et à lui-même afin de ne pas enfoncer son petit ami davantage malgré son désir de se garer plus profondément dans le pouls de Jimin.

Un léger tremblement parcourut Jimin lorsqu'il sentit Jeongguk tressaillir dans son confinement, les yeux papillonnant lorsqu'il fut allongé. Son souffle devint court pour avoir une telle taille logée à l'intérieur de son corps, mais la douleur s'estompa jusqu'à ce que la pénétration ne soit plus qu'un battement sourd, le plaisir affluant lentement. Il jeta à nouveau ses hanches en arrière, utilisant plus de force qu'avant et se prélassant dans le tremblement que son action provoquait chez le plus jeune. Son corps vibra à la sensation d'être délicieusement rempli et se redressa lentement, les mains venant se poser sur le pack de six tendus de Jeongguk, les fesses débordant sur le haut des cuisses de Jeongguk.

« Je vais bouger maintenant. » Dit doucement Jimin et guida les mains du plus jeune pour tenir sa taille, offrant un petit sourire à couper le souffle avant de faire tournoyer expérimentalement ses hanches dans un lent grincement et tout ce que Jeongguk pouvait faire était de le regarder avec stupeur alors qu'il se sentait aspiré plus étroitement dans la chaleur pulsatoire de Jimin. Jimin accéléra progressivement le rythme jusqu'à ce qu'il soit installé dans un rebond confortable et régulier, l'écho doux de leur peau contre peau claquant entre eux. Les mains de Jeongguk sur ses hanches et ses mains en équilibre sur l'abdomen du plus jeune étaient ce qui empêchait Jimin de basculer alors qu'il plongeait plus fort, plus vite. Cela, et les motifs de plaisir traversant les traits de Jeongguk. Jimin était absolument hypnotisé par eux et ne voulait pas manquer un seul froncement de nez ou un seul froncement de sourcils. Et puis Jeongguk rejeta sa tête en arrière lors d'un claquement particulier et son cou nu était comme la lumière d'un papillon de nuit. Jimin n'y réfléchit pas à deux fois et se pencha, ses lèvres moelleuses revendiquant la peau lisse et sans marque.

Jeongguk se cambra, ses hanches tremblant tandis qu'il gémissait et que sa vision se brouillait. Un mélange de douleur et de plaisir le traversa lorsqu'il sentit des dents percer vers le bas, et sa prise sur la taille minuscule de Jimin vacilla. La bouche chaude se fraya un chemin sur le côté du cou de Jeongguk et voyagea jusqu'à son oreille, suçant le lobe avec de doux tiraillements. « B-bébé- » gémit Jeongguk et quelque chose commença à se former au plus profond de lui, devenant excessivement plus intense à chaque fois que Jimin faisait rouler ses hanches vers le bas. Glissant ses mains sur le cul hors de ce monde de son petit ami, Jeongguk verrouilla sa mâchoire alors qu'une nouvelle vague de plaisir le noyait lorsqu'il écarta encore plus Jimin sur son membre qui coulait. « Putainputainputain- »

« Tu es proche, bébé ? » Jimin haleta doucement. Il retira les mains de son petit ami de ses fesses et les attacha avec les siennes avant de les plaquer au-dessus de la tête moite de sueur de Jeongguk. Il ne voulait pas jouir en premier, il voulait voir son chignon se défaire et ranger cette belle vue pour la garder en sécurité. S'abaissant jusqu'à ce que leurs poitrines soient alignées sans un pouce de liberté, Jimin utilisa sa forte prise sur leurs mains comme levier avant de rejeter ses fesses en arrière dans des cercles rythmiques, rencontrant les coups désespérés que Jeongguk lançait de front. Enfouissant son visage dans le cou de Jeongguk, Jimin ferma les yeux, savourant les nouvelles sensations qui le traversaient et se délecta des sons essoufflés qui sortaient de la bouche du plus jeune. « Tu peux- tu peux jouir en moi. » Jimin consentit d'un ton essoufflé, les mots se transformant en bouillie alors qu'il gémissait, la sensation de Jeongguk glissant dans et hors de son entrée bouffie brouillé le fil de ses pensées. Ils avaient laissé tomber les préservatifs, les questions de sécurité avaient été prises en compte (leurs mères s'en étaient assurées avec des sermons détaillés qu'elles leur avaient donnés) mais c'était inutile étant donné que Jeongguk était asexué avec les deux sexes à l'exception de Jimin et que l'esprit, le cœur, le corps et l'âme de Jimin refusaient quiconque n'était pas Jeongguk. Ils pouvaient les utiliser s'ils le voulaient, mais ils avaient décidé que cela ne servirait à rien puisque Jimin n'avait pas l'intention de prendre une bite d'une autre personne que Jeon et que Jeongguk n'avait pas l'intention d'en donner à quelqu'un d'autre que Jimin. De plus, la sensation de Jeongguk se déplaçant à l'intérieur de lui à l'état brut provoquait des émotions inexplicables que Jimin ne voulait jamais remplacer.

« Veux- tu... oui , merde, vais-je... puis-je ? » Répondit Jeongguk de manière incohérente et planta ses pieds contre le matelas pour obtenir plus d'élan, la chaleur tourbillonnante accumulée à l'intérieur brûlant pour être libérée. Il se libéra des mains de Jimin et les ancra sur ses hanches fines, guidant Jimin de haut en bas à un rythme qui les rapprochait tous les deux de leur apogée. « Tellement serré. C'est bon, bébé, tellement bon. »

Jimin rayonna de joie devant ces compliments et se soumit de tout cœur lorsque les bras de Jeongguk glissèrent autour de lui, le tirant plus près de lui de façon impossible alors qu'il s'asseyait, Jimin tombant au sommet de ses genoux. Ils se séparèrent ensemble, non pas que Jimin se plaignît, les orgasmes transformant leurs esprits en bouillie et leurs corps léthargiques.

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La semaine où il est rentré à la maison pour les vacances de l'université et a passé tout son temps à s'occuper de Jeongguk qui était tombé malade à cause d'un virus passager est apparue avant de se transformer en une nouvelle image de quand ils sont allés avec leur groupe d'amis dans un bowling, leur esprit de compétition les plaçant dans des équipes opposées. Ils ont tous les deux obtenu un strike en même temps quand c'était leur tour et leurs réactions célébrées étaient comiques pour leurs amis parce que Jimin avait tourné gracieusement avec un cri de joie aérien et Jeongguk avait vidé l'air avec son poing en laissant échapper un agressif « Oui ».

Entre ces flashbacks dignes d'un film, le beau visage de sa mère a fait de multiples apparitions. Certaines avec juste elle souriant et riant, d'autres qui étaient sombres, par exemple le matin où il lui a apporté le petit déjeuner au lit et l'a trouvée en pleurs. Son père était sorti faire des courses mais quand il est rentré à la maison, il a été confronté à la vue de sa femme et de son fils blottis l'un contre l'autre sur son lit, tous deux endormis avec des traces de larmes sur leurs visages. Une autre fois, elle n'arrivait pas à dormir et était debout au milieu de la nuit pour faire ce qu'elle aimait le plus : faire de la pâtisserie, et Jimin est descendu mais au lieu d'essayer de la remettre au lit sachant que son médecin voulait qu'elle se repose autant que possible avec son état, Jimin l'a aidée toute la nuit à préparer des pâtisseries pendant qu'ils discutaient doucement et riaient des histoires. La remise des diplômes de Jeongguk, leurs fiançailles et leur première dispute - tout cela s'est déversé dans Jimin comme dans un film.

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Jimin s'est évanoui lorsque Jeongguk lui a adressé un autre sourire de lapin et a roucoulé doucement en prenant plusieurs photos avant de passer l'appareil photo en mode vidéo. La nouvelle cohorte de nouveaux diplômés couvrait la scène et au premier rang se trouvaient Jeongguk et Yugyeom, se bousculant l'un l'autre tout en souriant à la section dans laquelle se trouvait Jimin. Lui-même, les parents de Jeongguk, les parents de Yugyeom et son frère Youngjae, Taehyung et l'ami de Taehyung, Bogum, avaient tous pris une partie d'une rangée, et la cérémonie venait de se terminer.

Il a fallu un certain temps mais le jeune couple s'est finalement rencontré, Jimin bien enveloppé dans les bras de Jeongguk et déversant des baisers sur le visage rougi du plus jeune. « Félicitations, petit. Tu as réussi. Je suis si fier de toi ! »

« Est-ce que je recevrai un cadeau du genre "Je suis tellement fier de toi" plus tard ce soir ? »

En regardant les sourcils onduler, Jimin frappa la poitrine de son petit ami. « J'ai créé un monstre. »

« Mais ce n'était pas un non. »

« Non, non, ce n'était pas le cas. »

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Le dix-huitième anniversaire de Jeongguk tombait un samedi pendant les vacances d'automne de Jimin à l'université, ce qui était parfait pour le couple qui avait passé toute la matinée à être des koalas paresseux. Le sexe matinal était intense et à peine refroidi qu'ils l'emmenèrent sous la douche pour un autre tour torride, mais après cela, la langueur prit le dessus et Jeongguk ne voulait rien faire d'autre qu'être un aimant humain pour son petit ami - comme si cela pouvait déranger Jimin. En raison de leur départ tardif, ils prirent un petit-déjeuner tardif, ce qui signifiait un déjeuner très tardif qu'ils ne préparèrent qu'à 16h30. Ils avaient prévu de sortir plus tard, Taehyung avait trouvé une boîte de nuit où leur groupe se réunirait ce soir-là, donc jusque-là, Jeongguk voulait se faire plaisir avec Jimin, ce qu'il fit même si cela ne dérangeait pas du tout Jimin.

Toujours en pyjama, le jeune couple se déplaçait dans la cuisine, préoccupé par leurs tâches ; Jimin faisait griller les hamburgers faits maison d'un côté de la pièce tandis que Jeongguk se tenait de l'autre côté en train de couper des fraises et des bananes pour leur smoothie. Du moins, c'est ce que Jimin supposait que l'autre faisait car il était trop concentré sur l'assaisonnement de la viande, mais en réalité, Jeongguk jouait avec la bague qu'il cachait dans la poche de son pantalon en confiture tout en se rapprochant discrètement de son petit ami inconscient, s'agenouillant silencieusement.

Il ne fallut pas longtemps avant que Jimin se retourne, prêt à servir leur nourriture et se figea en voyant Jeongguk.

« Suis-je égoïste de vouloir un bijou sur un bijou ? Veux-tu me donner ta main, chérie, veux-tu m'épouser ? »

Jimin ne savait pas s'il devait rire ou pleurer, ou les deux, sachant qu'il avait déjà accepté le crétin en face de lui comme son éternel. La voix momentanément disparue, Jimin ne pouvait qu'acquiescer, un sourire menaçant de déchirer son visage radieux.

« Viens ici, ma belle. Je veux t'entendre le dire. » ordonna doucement Jeongguk et Jimin le suivit, marchant sur des jambes tremblantes jusqu'à ce qu'il soit à proximité du plus jeune pour lui prendre la main et glisser la bague pleine de promesses et de vérité sur l'annulaire gauche de Jimin. Jeongguk porta le doux doigt à ses lèvres et scella un baiser dessus avant de s'effondrer avec un fiancé très émotif dans ses bras chantant « je le veux » encore et encore comme un mantra. Plus tard, leurs amis les félicitèrent et Taehyung engueula Jeongguk pour ne pas avoir répondu à son message lui demandant s'il avait déjà fait sa demande. Taehyung était celui qui avait aidé Jeongguk à choisir la bague, après tout, alors bien sûr, il voulait être le premier à savoir ce qui s'était passé. Mais le sourire de Jimin en disait long et il était clair qu'à lui seul, il faisait disparaître tout le reste qui n'avait pas d'importance.

Le jour de leur mariage fut quelque chose de magique et indéniablement irremplaçable, une expérience pour leurs cœurs seulement. L'excitation qu'ils ressentirent debout devant l'autel alors qu'ils prononçaient leurs vœux, les mains jointes et les yeux scintillants, c'était surréaliste. L'émotion puissante survint lorsqu'ils enfilèrent leurs alliances les renversa de bonheur, de réalité engloutie. Et leur baiser, un éclat solaire traversant des souffles chauds, scella leur journée spéciale. Ce qui était loin d'être terminé lorsque quelques heures plus tard, ils embarquèrent dans l'avion privé et se dirigèrent vers Saipan pour leur lune de miel. La plage à couper le souffle et le paysage scintillant étaient leur nouveau foyer pour la semaine suivante, et les deux furent catapultés au plus profond de leur propre monde, les jours passés à vivre des aventures et les nuits emmêlés nus dans des draps alors qu'ils se déversaient l'un sur l'autre dans des périodes brumeuses. Tout semblait immensément bien jusqu'à ce que l'appel vienne briser leur esprit.

Leur semaine a été réduite à trois jours lorsque la mère de Jimin est décédée et que le couple nouvellement marié est rentré chez lui, Jimin brisé au-delà de toute réparation dans les bras de Jeongguk.

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Les souvenirs ont commencé à s'estomper et les larmes ont coulé.

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« Il pleure encore. » murmura la voix épaisse de Hoseok dans la chambre d'hôpital bourdonnante et Taehyung se redressa immédiatement de là où il était affalé, posant sa tête près du bras lâche de Jimin et vit les larmes silencieuses couler sur le visage meurtri de son âme sœur. Le cœur serré, le photographe tendit la main pour essuyer doucement les larmes.

 « Jeongguk n'a pas répondu. »

Taehyung se moqua mais son expression resta douce alors qu'il regardait Jimin, traçant son pouce sous ses yeux fermés. Il avait probablement appelé Jeongguk environ deux cent cinquante fois, laissant des messages vocaux en colère et envoyé plus de trente SMS. Soit son téléphone était éteint, soit en mode silencieux, car il était tout simplement impossible que Jeongguk ignore une urgence comme celle-ci, mais quand même. C'était frustrant au-delà des mots pour Taehyung de ne pas pouvoir joindre le plus jeune alors que son épouse était allongée dans un lit d'hôpital.

Un jour s'était déjà écoulé depuis l'accident et Jimin n'avait toujours pas repris conscience malgré ses pleurs intermittents. La seule hypothèse des infirmières sur la raison de ces pleurs récurrents était basée sur un traumatisme grave. Et bien qu'il soit inconscient, le corps de Jimin expulsait l'anxiété et le stress que l'accident avait dû lui causer. Elles étaient complètement à côté de la plaque.

« Ok. Je l'appelle dans une minute. J'ai besoin d'aller aux toilettes de toute façon et j'ai envie d'un café. Tu devrais rentrer chez toi Hobi, dormir un peu parce que tu as l'air d'une merde. » répondit Taehyung en se rasseyant sur la chaise inconfortable.

« Je sais, j'en ai envie aussi. Mais tu es un peu minable toi aussi. Je suis le hyung ici, tu devrais aussi te reposer. » Hoseok souffla en rassemblant son manteau et son chapeau.

« Je le ferai, je pars dès que son père arrive, mais je reviendrai. »

« Bien. Tiens-moi au courant, d'accord ? »

« Ouais. S'il vous plaît, soyez prudents là-bas. »

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Les voix faibles lui étaient familières, mais Jimin avait l'impression que son corps tout entier était fait de plomb lourd, il ne pouvait ni bouger ni parler, et ses yeux refusaient de s'ouvrir sur commande. Il essaya d'émettre un son, mais sa voix était dénudée à ce moment-là. Il était coincé dans une pièce blanche nue dans une partie isolée de son esprit.

Et puis un nouveau flashback a pris le dessus.

Elle était partout où il se tournait et cela l'irritait au plus haut point. Jimin plissa les yeux devant la vue devant lui, sentant une vilaine bête à l'intérieur lever la tête lorsque la fille tendit la main pour effleurer le bras de son mari du bout des doigts, profitant apparemment de leur proximité avec ce qu'elle lui montrait sur son téléphone.

C'était un pub typique que l'on pouvait trouver sur n'importe quel campus universitaire, bruyant et tapageur avec une touche d'ambiance torride provenant de la jeunesse bouillonnante. Bien qu'ils fréquentaient des universités différentes, Jimin vivait pratiquement chez Jeongguk en raison du nombre de fois où il lui était rendu visite, et tous les amis de Jeongguk étaient progressivement devenus proches de lui en raison de ses visites fréquentes. À ce rythme, tout le monde savait que Jeongguk était attirée par lui, tous sauf elle.

"Lalisa" Lisa. Pourquoi était-ce qu'à chaque fois qu'il les voyait ensemble, elle s'étouffait toujours dans son espace ? Jimin se hérissa, mais pas par jalousie, c'était plutôt de la frustration et une légère incrédulité qu'elle poursuive sciemment un homme marié. Néanmoins, il se calma. Il ne perdrait jamais son sang-froid pour une raison aussi triviale quand il savait que Jeongguk ne voulait personne d'autre que lui et la bague à son doigt pleine de promesses et de confiance en disait long sur le désir de Jeongguk. Pourtant, c'était ennuyeux et il se sentait en quelque sorte irrespectueux de savoir que Lisa agissait de cette façon quand il n'était pas là. Il en avait déjà parlé avec Jeongguk à quelques reprises, mais peut-être qu'une autre conversation était nécessaire.

Yugyeom le repéra en premier et lui fit un signe de la main, le sourire qu'il lança à Jimin fit s'adoucir l'homme plus âgé. Bam Bam était à côté de lui en train de siroter quelque chose de fruité, puis les yeux de biche de Jeongguk le trouvèrent ensuite, s'écarquillant de surprise et d'adoration à la vue de son mari. Il se redressa brusquement, faisant fondre Jimin intérieurement car la visualisation était proche d'un chiot et commença à se frayer un chemin vers lui. Il rit lorsque Jeongguk le rencontra à mi-chemin, ses bras forts s'enroulant de manière possessive autour de lui, le serrant contre lui.

« Bébé, tu ne m'avais pas dit que tu venais. »

« Cela irait à l'encontre de mon objectif de te surprendre si je le faisais, chignon. » Jimin pouvait sentir plusieurs paires d'yeux sur eux, mais il n'y en avait qu'une seule qu'il voulait voir au premier rang pour voir ce qu'il allait faire ensuite afin qu'ils puissent voir à quel point Jeongguk était indisponible. C'était l'arche exagérée qu'il posait, l'alignement énonçant la douceur de son dos plongeant jusqu'à sa taille minuscule qui, bien sûr, s'étalait dans son cul bien doté. Se plaçant avec impatience contre Jeongguk, de petites mains guidant le visage du plus jeune vers le bas afin de placer des baisers délicats et bien pensés sur la bouche légèrement entrouverte de Jeongguk.

« On pourrait penser qu'ils forment un couple à distance vu la façon dont ils se retrouvent après une semaine de merde », commenta sèchement Jaehyun, l'un des amis de Jeongguk qu'il avait rencontré à l'université, en observant la scène du couple dans laquelle il n'avait vraiment pas demandé à avoir un rôle, surtout après avoir vu son ami masser les fesses de son mari au milieu des yeux du public. Des grognements et des murmures amusés d'approbation résonnèrent autour de la table mais furent perdus par le couple qui glissa dans son propre monde.

« Tu m'as manqué ou mon cul, choisis entre deux choses, Kookie. » Jimin essaya de paraître déconcerté tandis que les mains chaudes pétrissaient doucement son jean couvert de fesses.

« Mais ce n'est pas juste, c'est un forfait. » Répliqua Jeongguk en mordillant la lèvre inférieure de Jimin avant de l'embrasser doucement. « Tu m'as vraiment manqué. »

« Une semaine, les gars. Une semaine. »

« Je n'ai jamais vu un couple rester coincé dans leur lune de miel aussi longtemps que ces deux-là. »

Yugyeom renifla. « La lune de miel est un jeu d'enfant, c'est une période de sept ans ou quelque chose de ce genre. »

Jimin sourit. « Je veux te parler seul à seul une minute. Viens avec moi ? »

Jeongguk essaya de ne pas laisser transparaître son amusement tandis qu'il se demandait si Jimin savait que lorsqu'il s'agissait de lui, il n'était pas capable de dire non. « Montre le chemin, bébé. »

Ils finirent dehors dans l'allée étroite, Jimin blotti dans les bras de Jeongguk tandis que ce dernier se pressait contre le mur de briques. « Je sais que nous en avons déjà parlé, mais je ne pense toujours pas que Lisa comprenne ses limites avec toi. »

« Que veux-tu dire ? J'ai déjà eu une conversation avec elle, elle sait, bébé. »

« Vraiment ? C'est seulement quand je ne suis pas là qu'elle se fait une idée en pensant qu'elle peut agir en conséquence et ça ne me convient pas. Elle était très gentiment blottie contre toi quand je suis arrivée, complètement indifférente ou apparemment oubliant que tu étais un homme marié. »

Jeongguk prit le visage de son ange dans ses mains et le pencha pour le regarder dans les yeux. « Est-ce que c'est ce qui a provoqué ça ? »

« Eh bien, elle l'était ! » Les lèvres de Jimin se retroussèrent avant de se baisser lorsque Jeongguk rit.

« Elle aurait pu porter de la lingerie si près de moi et je n'aurais quand même pas bronché, tu le sais. »

Mais cela n'avait pas d'importance, ce n'était pas Jeongguk à qui Jimin ne faisait pas confiance, c'était Lisa. Ce n'était pas non plus le point que Jimin essayait de souligner et il se sentait un peu exaspéré envers Jeongguk parce qu'il ne comprenait pas non plus. Mais avant que Jimin ne puisse parler, il sentit un doigt fin s'accrocher à sa lèvre inférieure avant de la relâcher. « Ton regard jaloux est mignon. »

Quoi ? Jimin était presque ébranlé parce qu'en fait, il n'était pas jaloux. Et pourquoi l'était-il ? Pas amusé, il fronça les sourcils. « Arrête. »

« Ne sois pas si en colère bébé- »

« Est-ce que tu m'écouteras ? » s'exclama Jimin en se détachant du plus jeune et en reculant de quelques pas.

Sa réaction soudaine et violente stupéfia Jeongguk qui le fixa clairement sans s'attendre à une telle réponse. Adoucissant son regard, Jimin soupira. « Il n'y a aucune raison pour que je sois du genre jaloux alors que je t'ai déjà, il n'y a aucune raison pour que je m'énerve quand ton cœur, ton amour et ton âme sont liés aux miens et que le seul qui a la capacité de tout foutre en l'air, c'est toi, ce qui n'arrivera jamais parce que tu sais que je t'aime et que je te fais confiance avec tout, mais tu sais aussi qu'il me reste des restes d'insécurités qui aiment me faire chier de temps en temps. Mais je ne deviendrai jamais ce partenaire autoritaire et étouffant pour toi qui exige toujours tes allées et venues et avec qui tu parles au téléphone, avec qui tu es sur le point d'aller te rencontrer, rien de tout ça. Cependant, j'attends du respect pour cette relation de nos deux côtés, ce qui inclut très certainement de faire taire les avances de cette fille sur toi. Sérieusement, Ggukie, je n'aime pas ça. Elle sait que nous sommes ensemble et pourtant elle continue à faire toutes ces allusions comme si tout le monde et leurs mères ne savaient pas déjà qu'elle te veut, et ça me dérange ! Je trouve ça très irrespectueux et ça me fait me sentir encore plus mal quand tu me taquines à ce sujet. C'est ce que je ressens, alors s'il te plaît, n'en fais pas une plaisanterie parce que ça donne l'impression que tu es d'accord avec ça et ça me dérange. Comme je l'ai dit, je sais que tu ne ferais jamais rien et que je te fais entièrement confiance, mais je ne lui fais pas confiance, et j'aimerais que tu lui parles et que tu lui dises d'arrêter.

Jeongguk se sentit mal de ne pas avoir réalisé à quel point cela signifiait pour Jimin. Ce n'était pas son intention et en toute honnêteté, c'était parce que Jeongguk n'avait jamais été attiré par quelqu'un qui n'était pas Jimin que son point de vue sur la situation obscurcissait celui de Jimin et les siens. À ses yeux, ce ne serait que Jimin. Toujours juste Jimin. Et avec cet état d'esprit, quiconque l'approchait avec des arrière-pensées était tout simplement inexistant. Mais ce n'était pas ainsi que Jimin le voyait et Jeongguk maudit intérieurement à quel point il avait pu se montrer insensible tout à l'heure, les yeux de biche baignés de regret alors qu'il comprenait enfin d'où venait l'aîné. Fermant l'espace entre eux, Jeongguk prit de plus petites mains dans les siennes et traça l'alliance de Jimin. Il reconnut Jimin et parlerait à Lisa, mais maintenant il voulait que Jimin voie pourquoi aucune avance qui ne venait pas de lui n'était inefficace.

« Très bien, je vais lui reparler. »

« Merci. Et je suis désolé de t'avoir obligé à faire ça, je le ferais moi-même, mais je ne veux pas empirer les choses. »

Jeongguk frappa doucement le menton de Jimin avec leurs mains jointes. « Hé, je comprends, bébé. Si c'est ce que tu ressens, alors bien sûr, je vais y répondre. Je suis désolé si j'ai donné l'impression que je m'en fichais, honnêtement, je n'ai jamais imaginé ça de ton côté, alors je m'excuse. Mais maintenant que je l'ai reconnu, essaye de voir mon côté aussi. Tu sais que je n'aime pas les femmes, tu sais que je n'aime pas les hommes. L'attirance n'a jamais été là, sauf avec toi. Tu pourrais me mettre dans une pièce avec des modèles à moitié nus des deux sexes et ça irait, mais ajoute-toi là-dedans et je pousserais tout le monde hors de mon chemin pour avoir la seule personne que je voulais, qui est toi et sera toujours toi, Jimin. Crois-moi, mon ange. Je t'ai dit que tu m'avais enroulé autour de ton joli doigt et je te le répéterai encore et encore s'il le faut. Je ne peux pas choisir qui m'aime et je m'en fiche vraiment, mais je vais parler à Lisa et m'assurer qu'elle comprend.

Le visage de Jimin s'épanouit joliment alors que la petite main de négativité qui l'avait serré plus fort fut vaincue. « Je t'aime. »

Jeongguk suivit les petites mains qui le guidaient vers une paire de lèvres chaudes. « Je t'aime aussi. »

──── ∗∙⋅:✯:⋅∙∗ ───

Cette fois, ce n'était pas le souvenir qui s'effaçait, c'était Jimin. Il flotta dans un nuage de lumière et de son, et s'agita, ses yeux moka s'ouvrant enfin. Il se retrouva à fixer sans ciller un plafond blanc, si déprimant et fade et apparemment sans fin. Après un certain temps, ses autres sens commencèrent à redémarrer jusqu'à ce qu'il soit suffisamment bien pour enregistrer les sons des machines qui bourdonnaient, des voix faibles venant du hall et l'odeur dégoûtante d'un désinfectant trop puissant.

Et puis, la douleur.

En sifflant, Jimin essaya de s'en éloigner mais cela venait de partout, la brûlure laissant une touche brûlante dans son sillage et des larmes se formèrent rapidement.

« Jimin ? Oh mon Dieu, bébé, arrête de bouger ou tu vas te faire encore plus mal ! » La voix stressée de Taehyung était comme une sensation rafraîchissante qui éteignait les flammes vacillantes, réconfortante et familière dans la confusion de Jimin. « Bébé, tu m'entends ? Je vais chercher une infirmière, je reviens tout de suite, M. Park. »

Monsieur Park ? Papa ?

Le père de Jimin apparut, son visage fatigué ne reflétant que de l'inquiétude et du soulagement.

 « Jimin, oh merci mon Dieu. Reste tranquille mon fils, une infirmière sera bientôt là, d'accord ? »

Jimin a essayé de répondre mais sa bouche était en caoutchouc alors il a choisi d'hocher la tête, mais ensuite son cou a choisi d'être une douleur intense, alors il est devenu mou, se sentant misérable et confus.

Tout lui fut expliqué brièvement et en détail, et après qu'on lui eut donné de l'eau et des analgésiques, il fut capable de répondre aux questions de l'infirmière, la voix plus rauque que du gravier, lorsqu'il remercia l'infirmière de lui avoir remis le collier cervical. Ils l'avaient retiré à un moment donné en disant que la façon dont il dormait dessus aurait encore aggravé sa blessure. C'était probablement pourquoi son cou lui faisait si mal de toute façon, mais il était réveillé maintenant et ferait attention à ne pas se tordre à nouveau.

Son père resta avec lui un moment, mais il était clair que le vieil homme était plus que simplement épuisé physiquement, surtout qu'il était là depuis neuf heures déjà. Alors Jimin l'encouragea à rentrer chez lui et à se reposer, en lui disant qu'il pourrait venir lui rendre visite demain et que c'était très bien.

Taehyung, cependant, était différent. D'une manière ou d'une autre, son âme sœur s'était trompée avec ses charmes pour rester même après les heures de visite, mais connaissant Tae, Jimin ne devrait honnêtement pas être si surpris quand le plus jeune avait ses manières intelligentes et uniques.

« N'est-ce pas contraire à la loi de l'hôpital ou à un protocole ? » avait demandé Jimin, mais Taehyung haussa les épaules.

« Je ne vois pas comment je pourrais y parvenir alors que je suis simplement assis ici à te tenir compagnie. »

Et pourtant...

Jimin poussa un soupir mais se recroquevilla tout de même plus près du poids chaud qui partageait le lit d'hôpital avec lui. « Si quelqu'un entre, je suis presque sûr que ton traitement VIP sera révoqué. »

« Calme-toi bébé, on est tellement irrésistiblement mignons, on peut s'en sortir comme ça. »

 Taehyung souffla en retour, doucement alors qu'il bougeait parce que la tête de Jimin reposait sur son bras. Son ton s'épaissit alors qu'il dit ensuite, « Je suis si content que tu ailles bien et que tu me parles à nouveau en ce moment, tu ne comprends pas. Quand j'ai reçu l'appel, j'ai vomi, j'étais tellement terrifié, putain. Tu nous as mis Guk et moi dans ta liste de contacts d'urgence, mais ils m'ont dit qu'il ne répondait pas. » 

Un pincement au cœur traversa Jimin en entendant ces mots. 

« Tu as été dehors pendant deux jours et demi, et ces salauds n'arrêtaient pas de prédire que tu serais dehors pour plus longtemps compte tenu de la gravité de l'accident, mais on ne peut pas garder une sale garce au sol. » Taehyung renifla et Jimin laissa échapper un petit « ohh », espérant que sa présence était suffisamment réconfortante pour l'autre. « Tu m'as foutu une trouille d'enfer. »

« Je suis désolé. »

« Ce n'était pas ta faute, c'était hors de ton contrôle. Ce conducteur ivre s'est suicidé, mais je serais damné s'il t'avait aussi pris la vie. J'aurais ramené ce salaud à la vie juste pour lui rouler dessus moi-même. » Taehyung grinça des dents et Jimin sentit un bras se refermer légèrement autour de sa taille.

« Je n'arrive toujours pas à y croire... c'est terrifiant de voir comment il suffit d'un individu irresponsable pour bouleverser des vies. » Immédiatement, le blond grimaça devant son choix de mots car après avoir appris qu'il avait été renversé deux fois dans sa voiture, sur de la glace solide, ce n'était pas une pensée qu'il voulait garder. « Une autre personne est morte. Je me demande comment va sa famille, s'ils avaient même une famille... peut-être un être cher ou des enfants, c'est déchirant. » Jimin murmura et les larmes passèrent silencieusement sur lui, une vague d'émotion le submergeant en réalisant qu'il aurait pu être arraché à la vie et laisser ses proches derrière lui. Il renifla, frottant son nez contre le pull de Taehyung. « Pourquoi Jeongguk n'a-t-il pas répondu ? » murmura-t-il. Il essaya de le garder pour lui mais il se brisa finalement, sa faible résolution qu'il essaya d'accepter lorsqu'il se réveilla et que Jeongguk n'était pas là.

Quand il n'était toujours pas là.

Taehyung s'est retenu de tirer Jimin plus près de lui à cause de ses côtes blessées et s'est contenté de poser son menton sur sa tête penchée. « C'est un idiot. Yugyeom et Mingyu essaient aussi d'entrer en contact, donc son téléphone doit être éteint ou quelque chose comme ça. »

« On s'est disputés avant que je parte et que je me retrouve dans l'accident », admit Jimin en fermant les yeux, essayant de se rappeler pourquoi il avait été en colère en premier lieu. Et puis tout lui revint en mémoire ; ce qui avait déclenché leur dispute, la dispute, le fait de ne pas se parler pendant toute une journée, et le choix de Jeongguk de partir pour un client au lieu de rester pour leur anniversaire - le désordre de tout cela fit couler plus de larmes et Jimin porta ses mains à son visage. « Oh, putain. Putain, putain, putain, Tae. Ce putain de connard. » sanglota le blond et Taehyung fit de son mieux pour l'apaiser et le calmer, laissant le petit homme se défouler dans le creux de son cou, lui lançant des blasphèmes et autres dans la peau, le nom de Jeongguk lui échappant presque à chaque mot pendant sa crise.

Jimin se calma peu à peu, se sentant mal et épuisé, pressé contre son meilleur ami, tandis qu'il se perdait dans ses pensées, se demandant comment ils avaient fini par revenir à la case départ. Penser à son mari lui faisait penser à leur mariage et à toutes les années de luttes qui l'avaient conduit à prendre la décision de consulter un thérapeute. Ils n'avaient pas besoin de se séparer si durement et Jimin ne savait pas combien de temps encore il pourrait supporter de telles disputes avant de complètement s'effondrer. Il renifla doucement tandis que ses pensées s'attardaient sur la zone dangereuse des « peut-être » avant qu'ils n'y pénètrent de force et ne le dominent.

Parce que c'était peut-être Jimin.

Peut-être que c'était vraiment juste lui cette fois.

Peut-être était-il celui qui avait besoin de prendre du recul et de se donner un peu d'espace par rapport à Jeongguk pour comprendre les choses. C'est donc ce qu'il a fait.

Et Jeongguk ne l'a pas vu venir.

Ce qu'il aurait dû faire, vu tout ce que Jimin avait enduré à cause de lui, mais non, il tenait ce qu'il avait pour acquis et les répercussions de ses actes étaient un coup dur. Il n'y avait personne à blâmer à part Jeongguk lui-même, il le savait mais il était égoïste et refusait toujours de laisser Jimin partir.

Le matin où il rentra chez lui, c'était quatre jours après son départ. Il était content d'être de retour après avoir géré le fiasco du scandale de son client ; toutes les conneries qu'il avait endurées pour une seule personne étaient complètement ridicules mais bien sûr, il avait gagné le procès et reçu une grosse rémunération pour ses services, dont il avait dépensé une bonne partie lors du voyage à Tokyo qu'il avait réservé pour leur anniversaire. Leurs billets d'avion étaient scellés en toute sécurité dans la carte d'anniversaire de Jimin que Jeongguk lui avait achetée pendant son absence et il la donnerait à Jimin à la fin de leur dîner, ce que Jeongguk avait mentalement réfléchi. C'était lundi, donc Jimin serait à la garderie et ne rentrerait pas avant plus tard, donc cela donnait à Jeongguk le temps de nettoyer la maison et de préparer le dîner.

Sauf que Jimin n'était pas à la garderie, il était à l'hôpital. Et si Jeongguk avait emporté son téléphone personnel en plus de son téléphone professionnel pendant son absence, il l'aurait su. Mais il ne l'a pas fait, il l'a oublié dans sa valise où il est resté en mode silencieux et branché sur le chargeur portable, inondé de notifications vibrantes dont il n'a pas eu connaissance jusqu'à ce qu'il rentre chez lui et déballe ses affaires. Il s'est juste avéré qu'il bourdonnait lorsqu'il l'a sorti de sous une montagne de vêtements et, sans y penser quand il a vu le nom de Taehyung sur l'écran, a répondu nonchalamment tout en mettant de côté la carte de Jimin.

Et il se figea rapidement lorsqu'il reçut la réprimande de sa vie, mais ce n'était pas la diatribe énervée de Taehyung qui parvint à Jeongguk, c'était la nouvelle que son mari avait eu un accident de voiture et avait été hospitalisé. Jimin et l'accident n'étaient pas liés, c'était absolument faux et l'estomac de Jeongguk se retourna lorsque Taehyung l'informa de l'état de Jimin. Dire que son cœur s'était arrêté serait un euphémisme. Jeongguk avait vraiment l'impression que le temps glacial de l'extérieur jaillissait et s'infiltrait au centre de son cœur de manière impitoyable, lui faisant perdre le sang et rendant la respiration plus difficile à atteindre. Il demanda dans quel hôpital mais Taehyung était livide, lui disant de ne pas s'embêter parce que Jimin ne voulait pas le voir pour le moment. Des conneries, ce n'est pas quelque chose que Jimin dirait jamais et Jeongguk balaya cela d'un revers de main, le besoin urgent d'aller voir son mari, de voir et de s'assurer qu'il allait bien pour lui-même, le fit paniquer. Taehyung a raccroché mais une minute plus tard, un lieu s'est illuminé sur l'écran de son téléphone.

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Incapable d'ignorer son estomac grincheux, Taehyung se leva d'une des chaises et soupira. Pendant qu'il était dehors, il voulait aussi appeler Jeongguk à nouveau.

 « Je reviens, je vais chercher à manger. Vous voulez quelque chose, les filles ? »

La question s'adressait à Jimin et Hoseok qui étaient blottis l'un contre l'autre en train de rire devant la vidéo que Hoseok avait prise des enfants de Jimin. Après avoir entendu parler de son accident, les petits anges ont décidé de travailler encore plus dur et ont exigé d'être filmés pour pouvoir montrer Jimin. Ils étaient adorables alors qu'ils s'entraînaient et sautillaient avant de regarder la caméra en criant si Jimin les regardait. Mon Dieu, ses petits lui manquaient et il se sentait horriblement coupable de rater la présentation. Hyejin, Yixing et les autres ont essayé de la reporter mais il a refusé sachant que ce serait en son nom et qu'il ne voulait pas ça. La mère de Jihyun a dit qu'elle le filmerait pour lui et que cela lui suffisait.

« Si tu passes devant un distributeur, donne-moi quelque chose de sucré et du thé vert. » Hoseok détourna les yeux du téléphone tandis qu'il sortait son portefeuille et tendait le tout à Taehyung.

« Je me demande si je pourrais acheter le tout avec ça. » Taehyung sourit en agitant le portefeuille de Hoseok et reçut un regard noir. « Je plaisante. Bébé, tu veux quelque chose ? »

« D'accord. » Jimin a sonné distraitement, les yeux moka brillant de fierté lorsque Jihyun a glissé à travers l'une des marches avec lesquelles il avait du mal, et a complètement raté le regard amusé partagé entre ses deux amis.

« Alors je suppose que je reviens tout de suite. » dit Taehyung en sortant et Hoseok retourna à sa position, souriant lorsque Jimin se rapprocha.

C'était le cinquième jour d'hospitalisation mais il y avait des discussions pour le libérer avant la fin de la journée, ce qu'il espérait. Il aimait les visites de son père et de ses amis mais il était fatigué de la chambre d'hôpital affreuse, du lit dur et de la nourriture peu appétissante. Il se sentait mieux, physiquement du moins, et voulait juste rentrer à la maison dans ses vêtements avec un verre de vin. En fait, il ne rentrerait pas chez lui, il avait décidé que rester avec Taehyung pendant un petit moment lui ferait du bien et lui donnerait un peu de répit. À ce stade, il était tellement épuisé émotionnellement qu'il ne se souciait plus de savoir si Jeongguk apprendrait ou non ce qui lui était arrivé, il ne voulait pas le voir pour le moment et il l'a dit à Taehyung pendant sa crise qui a accepté. Cela lui faisait mal de le faire mais Jimin réalisa que c'était quelque chose qu'il devait gérer seul, sans Jeongguk, et sans Yoongi et ses missions.

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« C'est Jeongguk. »

Taehyung était sur le chemin du retour vers la chambre et faillit laisser tomber le sac rempli de collations qu'il avait acheté dans la petite épicerie, au diable le distributeur automatique, la bouche entrouverte avec une légère incrédulité. Jeongguk répondit. Son choc se transforma bientôt en colère devant l' indifférence du plus jeune, toujours coincé dans sa voix injectée par le travail et complètement inconscient que l'amour de sa vie était momifié dans un lit d'hôpital. Taehyung craqua.

« Alors maintenant tu sais comment utiliser un téléphone ? » Il fronça les sourcils tandis que ses longues jambes le conduisaient au bout du couloir où il s'appuyait contre le mur, les yeux perçant des trous dans le mur opposé avec son regard fixe. « Mon Dieu, sais-tu à quel point tu es un connard ? Laisser Jimin non seulement sur tes plans d'anniversaire mais rompre la promesse que tu lui as faite pour un foutu client. Et puis tu as apparemment oublié comment utiliser un téléphone, tu n'as pas vu tes appels manqués ? Tu n'as lu aucun des SMS ? Jimin a eu un accident, Jeongguk, et est à l'hôpital depuis la nuit où tu es parti. Deux personnes sont mortes mais Jimin s'en est bien sorti. Cependant, il rentre à la maison avec moi parce qu'il ne veut pas te voir ni te parler pour le moment. Je ne peux pas imaginer pourquoi. Il m'a dit que si jamais je te contactais pour te dire qu'il avait besoin d'espace et qu'il resterait donc avec moi jusqu'à nouvel ordre. Non, je ne te laisserai pas lui parler, je ne suis même pas près de lui mais comme tu es au courant, ce que je vais faire, c'est raccrocher maintenant. » Une courte pause pendant laquelle Taehyung écoutait Jeongguk sur l'autre ligne avant de l'interrompre solennellement : « Ne t'en fais même pas, Kook. Le mal est fait. »

Et pourtant, il a quand même envoyé l'adresse de l'hôpital et le numéro de la chambre à la demande hystérique de Jeongguk après avoir raccroché.

Jeongguk ne se souvient pas de s'être précipité dehors ou de la façon dont il a miraculeusement évité toute forme d'accident de voiture grâce à sa conduite imprudente. Le rugissement de ses pensées a pris le dessus, des « et si » hantant son esprit de manière tourmentée. Jimin aurait pu mourir et il ne l'aurait pas su parce qu'il n'avait pas son téléphone sur lui. Il était tellement stupide d'être parti en premier lieu.

Jeongguk se précipita dans les longs couloirs de l'hôpital avec son manteau flottant contre ses jambes et ses bottes dérapant sur le sol, tout était flou jusqu'à ce qu'il ralentisse à l'extérieur de la chambre 1013. Il entendit faiblement des voix et poussa la porte, ses yeux de biche effleurant immédiatement un Hoseok surpris et se concentrant sur Jimin dont les yeux moka s'écarquillèrent et se couvrirent.

Jeongguk jeta un regard lent à son mari enveloppé de gaze, remarquant les contours flous des ecchymoses et des égratignures, mais à part ça, il semblait aller bien. Pas quelqu'un qui se trouve dans un embouteillage de sardines à six voitures. 

« Jimin- »

« Comment as-tu fait ? Que fais-tu ici ? » demanda faiblement Jimin en s'asseyant et en jetant un coup d'œil à Taehyung qui refusait de le regarder. Coupable. Hoseok jeta un coup d'œil à Taehyung, les lèvres pincées.

Jeongguk s'est précipité en avant, n'aimant pas le ton ou le regard que Jimin lui lançait et s'est arrêté au pied du lit. 

« Bébé, ça va ? Pouvez-vous nous donner un moment, les gars ? » a dit Jeongguk sans quitter Jimin du regard, qui ne voulait pas le regarder.

« Tu as une minute. » prévint Taehyung et Hoseok se leva en le suivant de près, lançant un regard sévère au plus jeune de la pièce alors qu'il passait.

« Tu es à l'heure. »

Le couple resta seul et Jimin laissa tomber son visage dans ses mains, incapable de comprendre la situation soudaine qui se déroulait. Jeongguk était là. 

« Bébé- » essaya à nouveau Jeongguk, sa voix déchirant Jimin qui secoua la tête.

« Je ne veux pas te parler. Je ne veux pas te voir. »

Ignorant la douleur que ces mots lui avaient fait ressentir, Jeongguk s'approcha et donna un coup de pied dans la chaise que Hoseok utilisait pour l'éloigner du lit et tomba à genoux sur le sol froid. Il tendit ses doigts fins et effleura à peine ceux de Jimin avant qu'ils ne soient écartés comme si Jimin avait été brûlé.

L'homme blond leva la tête, le visage strié de larmes alors qu'il fixait le plus jeune.

 « Non, arrête. Pas maintenant, Jeongguk. Je ne peux pas. Combien de fois devrons-nous encore nous disputer pour que tu comprennes ? » Jimin lança faiblement en essuyant les larmes avec le dos de ses phalanges. « Depuis que tu as obtenu ton travail, tu m'as gardé sur ces montagnes russes émotionnelles qui ont plus de bas que de hauts, mais je ne peux pas continuer à chuter juste après avoir commencé à penser que les choses entre nous s'améliorent parce que quand je le fais, tu me laisses tomber. Tu accordes plus de valeur au travail qu'à moi, à nous, à notre mariage. Notre anniversaire. Tu m'as promis et tu as tout gâché, et j'en ai fini avec mon point de rupture. Alors je te demande de me donner un peu de temps. Je reste avec Tae jusqu'à ce que je sois prêt. S'il te plaît. » Jimin renifla doucement. « S'il te plaît, vas-y. J'ai besoin de faire une pause, Jeongguk. »

« Ne me quitte pas », murmura Jeongguk, les yeux de biche tremblants.

« Je ne te quitte pas, j'ai juste besoin d'une pause. Chaque fois que je pense que nous passons à autre chose, nous sommes repoussés. Tu me fais sentir comme la personne la plus importante pour toi, et je comprends l'importance de ton travail, mais avoir l'impression d'être toujours en deuxième position... J'ai besoin d'espace en ce moment. » Expliqua Jimin doucement et baissa les yeux sur ses mains jointes sur ses genoux.

« Je suis vraiment désolé, je ne voulais pas faire ça... Je ne voulais pas- » Jeongguk hésitait parce que ce qu'il disait ne servait à rien. Comme Taehyung l'avait dit, le mal était fait. Et les conséquences étaient toutes sur lui. « Bébé, crois-moi quand je dis que je suis désolé. »

Jimin leva les yeux et vit la tête basse et les épaules voûtées de son mari. Toujours aussi tendre, Jimin voulait tendre la main à Jeongguk mais s'en abstint. Au lieu de cela, tout ce qu'il lui proposa fut un doux :

« Je sais ».

Jeongguk était en guerre intérieure avec lui-même, des vagues de frustration et de regrets déferlaient en lui. Il ne s'en rendait pas compte à ce moment-là, il n'avait aucune idée de l'ampleur de ce qui allait causer autant de dégâts parce qu'il pensait que son dilemme était compréhensible pour eux deux mais il avait tort – mon Dieu, il avait tellement tort et maintenant ses raisonnements égoïstes de merde ont fait que Jimin a besoin de passer du temps loin de lui. Il ne méritait pas Jimin. Mais il était trop égoïste pour le laisser partir. Il ne le laisserait pas partir.

« J'attendrai. Aussi longtemps que tu auras besoin de moi, je serai là parce que je ne vais nulle part, Jimin. Je suis égoïste et indigne mais je t'aime. » Jeongguk se releva lentement du sol et se pencha jusqu'à ce que son front repose contre celui de Jimin. « Je ne peux pas... Je ne peux pas être sans toi, bébé. Je suis désolé. Je suis tellement désolé. »

Jeongguk s'éloigna et Jimin ferma ses yeux larmoyants lorsqu'il sentit des lèvres fraîches effleurer sa peau avant de regarder l'homme plus grand reculer.

──── ∗∙⋅:✯:⋅∙∗ ───

Une semaine s'est écoulée.

Jimin avait les cheveux roses à cette époque, un caprice de Taehyung qui avait également teint les siens et avait presque réussi à s'en tirer avec ceux de Hoseok, mais l'aîné s'est échappé à la dernière minute.

Il était toujours confiné à la maison en raison des ordres du médecin et avait été mis en garde contre toute activité intense qui pourrait potentiellement nuire à la guérison de ses blessures, il s'est donc contenté de dormir et de regarder des films avec Tae, une présence quotidienne qui lui manquait énormément. Le couple d'âmes sœurs se retrouvait à cœur joie, se câlinant soit sur le futon, soit sur le pouf géant que possédait Taehyung chaque fois qu'ils regardaient des films, comme au bon vieux temps. Jimin ne sait pas ce qui a poussé Taehyung à se teindre les cheveux, mais c'était une épreuve amusante et édifiante à une heure du matin, et le rose barbe à papa lui allait plutôt bien s'il le disait lui-même. Ils se sont beaucoup remémorés, Taehyung évoquant leurs plus beaux souvenirs, et ont montré à Jimin toutes les photos qu'il avait prises lors de son dernier long voyage à travers le monde.

Une autre semaine s'est écoulée.

Jimin regarda fixement son poignet qui pendait au bord du lit de Taehyung et poussa son dixième soupir. Il finit par se rendre compte que sa voiture avait disparu et donc pendant une partie de la matinée, Jimin stressa silencieusement et se demanda ce que son assurance couvrirait. Il abandonna finalement cette idée pour le moment tandis que ses pensées se tournaient vers son mari. Bien que le temps passé séparément l'ait définitivement aidé à se ressaisir, Jeongguk lui manquait beaucoup. Non seulement cela, mais tous les vêtements propres qu'il avait apportés avec lui étaient tous sales et il portait les vêtements de Tae, non pas que cela le dérangeait, mais il était prêt à être dans les siens. De plus, sa douche lui manquait. Et son propre lit. Mon Dieu, ses oreillers.

D'accord.

Jimin s'assit, les cheveux ébouriffés et les yeux fatigués. Il allait rentrer. Au moins pour se rafraîchir, il jouerait à l'instinct quand il serait plus tard. Sortant du lit, l'homme aux cheveux roses se dirigea vers le placard de Taehyung au moment même où le propriétaire entrait, une brosse à dents accrochée au coin de sa bouche mousseuse.

« Quoi ? » demanda Taehyung, la voix étouffée. Jimin tira sur le sweat-shirt qu'il avait choisi et enfila un pantalon de survêtement noir sur ses jambes, le roulant bien épais avant de se tourner vers l'homme plus grand, le nez froncé de façon mignonne. Il avait oublié que Taehyung se brossait les dents après chaque repas.

« Tu veux bien me ramener à la maison ? Je n'ai plus rien et j'ai besoin de prendre une douche. »

Taehyung fronça les sourcils avant de lever un index long et fin. Jimin le regarda retourner dans la salle de bain et entendit des gargouillis et le bruit humide de la salive avant que Taehyung ne ressorte. « Il y a une douche parfaitement fonctionnelle ici. »

Jimin lui lança un regard noir. « Je ne peux pas rester ici pour toujours. Ça fait deux semaines maintenant, Tae, il faut qu'on parle à un moment ou à un autre. De plus, je ne peux pas continuer à prendre tes affaires. Je me sens mal. »

« Ne te sens pas mal, bébé, ce qui est à moi est à toi. » Taehyung soupira en avançant et en enroulant ses bras autour de sa petite âme sœur. Jeongguk ne méritait pas deux semaines à son avis, il aurait dû y aller plus longtemps après ce qu'il avait fait à Jimin, mais parfois, il vaut mieux garder ses opinions pour soi. De plus, Taehyung avait le sentiment que son meilleur ami était prêt à partir à cause de l'énergie paresseuse qu'il possédait, alors qui était-il pour l'empêcher de partir. Pourtant. « J'espérais que tu resterais un peu plus longtemps, mais si tu es prêt, je serais avec toi tout de suite. Jeongguk a fait exploser mon téléphone, de toute façon. » Taehyung marmonna avec irritation et Jimin n'eut pas besoin de lever les yeux pour voir le lourd roulement des yeux qu'il ressentait. Il n'aurait jamais pensé que 30 messages pourraient être envoyés dans le laps de temps le plus court d'une minute, mais Taehyung songea que s'il y avait un record, alors Jeongguk l'aurait massacré. « Je suppose que tu es prête à partir maintenant, hein ? Laisse-moi me ressaisir et ensuite nous pourrons partir. »

──── ∗∙⋅:✯:⋅∙∗ ───

Jimin laissa échapper un soupir, ses muscles se détendant sous le jet chaud. Sa peau humide brillait et des pommes de terre savonneuses coulaient sur son corps en touffes bouillonnantes comme une rivière rapide. Jeongguk n'était pas à la maison. Une fois à l'intérieur, Jimin se sentit comme un intrus avec le souffle coupé alors qu'il écoutait le moindre son ou bruit indiquant que son mari était à la maison. Après une marche rapide au niveau inférieur et après avoir vérifié la voiture familière mais ne l'ayant pas vue, Jimin confirma que Jeongguk n'était pas là. Ses nerfs bouillonnaient et il nia la déception qui s'insinuait en montant les escaliers et dans leur chambre. Il remarqua tout de suite que leur chambre était impeccable comme le reste de la maison, ce qui signifiait que Jeongguk se lançait dans une rare frénésie de nettoyage, agité par l'absence de Jimin. Même leurs draps avaient été fraîchement changés et l'air de leur chambre, terreux et trempé de pin qui, il s'est rendu compte qu'il lui manquait vraiment, était plus présent.

Jimin coupa l'eau une bonne quarantaine de minutes plus tard après un lavage et un rinçage minutieux, et sortit de la douche avec toute sa peau brillante et caramel, se sentant bien. Il ne pouvait profiter pleinement des douches que lorsqu'il faisait très chaud, quelque chose dans la vapeur et l'eau chaude enveloppant son corps le détendait profondément. Sans se presser, il se balança tandis que des gouttes d'eau roulaient sur lui, laissant l'air vaporeux recueillir l'humidité jusqu'à ce qu'il se considère sec. Il appliqua son huile corporelle pour l'étape suivante et une fois huilé, il commença à s'habiller avec les vêtements de nuit qu'il avait choisis tout en élaborant un plan qui comprenait une coupe de champagne et Netflix.

Près de vingt minutes passèrent avant que Jimin ne sorte enfin de la salle de bain. S'il pouvait ronronner, il le ferait maintenant car il ne s'était jamais senti aussi frais et léger auparavant. La sensation de vêtements propres et impeccables pressant sur sa peau était paradisiaque. Malgré l'hiver, il portait une chemise transparente boutonnée et un short noir, exposant une grande partie de sa peau lisse et brillante. La tête baissée alors qu'il ajustait tranquillement les manches de sa chemise, l'homme aux cheveux roses ne parvint pas à voir son mari assis au bord de leur lit, les yeux de biche écarquillés mais concentrés sur lui et son apparence surprenante.

« Gemme », dit Jeongguk, la voix douce et l'expression de plus en plus tendre lorsque Jimin se redressa brusquement pour le regarder. Il dégoulinait d'une lumière éthérée. « Nouveau look ? »

« Jeongguk. » Le cœur de Jimin battait fort dans sa poitrine, toutes les pensées qui n'avaient rien à voir avec l'homme en face de lui s'évanouissaient. Le plus jeune était toujours en tenue de travail, le costume qu'il portait ne mettant en valeur que la précision acérée et l'éclat intellectuel qu'il dégageait si naturellement. Cependant, Jimin pouvait voir l'épuisement se profiler sur son mari, les ombres sombres et nuageuses sous ses yeux et l'affaissement de ses épaules. « Euh, ouais, Tae les a teints il y a une semaine. Il a teint les siens aussi. » Jimin s'arrêta tandis que Jeongguk se levait et se dirigeait lentement vers lui, s'arrêtant jusqu'à ce que seuls leurs vêtements les empêchent de se toucher et effleura très doucement ses doigts dans les doux cheveux roses.

« Il a fait ça pour me punir », marmonna Jeongguk sans mordre et il laissa retomber sa main. « Sais-tu à quel point tu es belle avec ça, exactement comme je l'imaginais mais en mieux. »

Jimin cligna des yeux, se sentant flatté et confus.

« J'ai toujours voulu te voir avec des cheveux roses, un désir étrange que tu peux ajouter à la liste des choses que j'ai oublié de te dire mais Taehyung l'a appris. » Murmura Jeongguk avec nostalgie en regardant dans les yeux moka. « Ça a l'air vraiment bien, bébé. »

Jimin détourna le regard. 

« Merci. »

« On peut parler maintenant ? Ou tu es juste revenu pour acheter des vêtements et tu prévois de repartir ? »

Jimin secoua la tête. 

« Non, je reste. Je voulais aussi parler. »

« Viens t'asseoir avec moi ? »

Jimin suivit son mari jusqu'à leur lit et s'endormit avec lui. Son verre pouvait attendre. Jeongguk ne perdit pas de temps. Il prit la main gauche de Jimin dans la sienne, ses yeux de biche sérieux alors qu'ils perçaient le moka.

« Je ne vais pas m'excuser parce que je ne peux pas. Même mille excuses ne suffiraient pas à compenser tout ça, je le sais. Mais je te demande de me donner une chance de plus de te montrer que tu es la pièce la plus importante de ma vie. Pas mon travail, pas mes clients, pas n'importe qui. Seulement toi, comme je l'ai promis il y a toutes ces années. J'ai réalisé mes erreurs qui n'ont aucune excuse adéquate et je les regrette - putain, je les regrette, de ne pas avoir vu que je te repoussais, de ne pas avoir pris en compte que mon travail se manifestait lentement sur nous et de ne pas avoir compris à quel point nous étions tombés à cause de moi jusqu'à ce que nous commencions nos séances de thérapie. Et même là, je me suis battu avec toi. Je ne te mérite pas mais je ne peux vraiment pas être sans toi, Jimin. Ces deux dernières semaines ont été intimidantes, même si je n'ai pas le droit de me plaindre quand je t'ai quitté le jour de notre anniversaire. Je n'ai même pas pensé à te surveiller quand tu es parti parce que les routes étaient mauvaises quand mon chauffeur est venu me chercher. En plus de ça, je n'avais même pas mon portable sur moi, je l'avais laissé dans mes bagages et j'avais raté tous les messages. Mais je les ai lus. Je les ai lus tous les soirs depuis que tu m'as renvoyé de l'hôpital, essayant encore et encore de comprendre que j'avais failli te perdre. » Jeongguk utilisa sa main libre pour prendre le visage de Jimin en coupe, son pouce caressant la peau douce. « Je ne saurais pas quoi faire de moi-même si cela arrivait un jour. J'ai l'impression que c'est presque arrivé avec ton absence ces dernières semaines et le réveil brutal a été un enfer. Je ne veux rien d'autre qui me tient à cœur en ligne. »

Jimin resta silencieux pendant un long moment en regardant Jeongguk. Il digéra chaque mot, les retourna dans sa tête et prit son temps pour savourer le message sincère qui lui était adressé. Puis, « Arrête peut-être d'essayer de me jeter par-dessus bord et il n'y aura pas de problèmes. » Il soupira et éloigna son visage du contact de Jeongguk, fixant ses genoux et manquant le regard abattu qui traversait le visage du plus jeune. « Je t'aime comme un million de morceaux, Jeongguk. Je n'essaierais jamais de t'éloigner de ton travail sachant que ce que tu fais est une passion que tu apprécies vraiment. Tout ce que je demandais, c'était que tu me donnes aussi de ton temps, parce que j'ai commencé à me sentir négligé. À un moment donné, nous nous entendions bien et le suivant, je te voyais à peine. Tu as arrêté de me confier des choses qui au début étaient peu importantes, mais ensuite, la bombe de ta promotion que j'ai apprise quelques jours plus tard, c'est là que cela est devenu un problème. Les disputes, la distance et les désaccords, tout cela est devenu trop lourd, c'est pourquoi je me suis tournée vers l'aide. Je n'ai jamais voulu que tu aies l'impression que je ne me souciais pas de ton travail, tout ce que tu fais qui te rend heureux me rend heureux. Cela me faisait juste mal de me sentir éclipsée et tu ne semblais pas t'en soucier. Avance rapide jusqu'à nos séances et notre anniversaire, quand je pense enfin que nous nous remettons en forme, tu me quittes pour un client. Je ne pense pas que tu réalises à quel point cela m'a brisé le cœur.

« Je suis désolé- »

« Garde tes excuses, elles n'ont plus d'effet. » Jimin coupa son mari et se leva. « Tu ne peux pas revenir en arrière ni changer ce que tu as fait, Gguk. » C'est peut-être ce qui faisait le plus mal, savoir que Jeongguk avait choisi un parfait inconnu plutôt que lui lors d'une étape spéciale de leur vie et que cela resterait toujours gravé dans la mémoire de Jimin. Comme une vilaine tache. Il sortit de la pièce sans un mot de plus, déterminé à aller chercher son champagne et ne revint que quelques minutes plus tard avec la bouteille et un verre. Si Jeongguk en voulait, il devrait implorer la clémence, ce qui semblait juste à Jimin. En rentrant dans leur chambre, il s'arrêta en voyant Jeongguk penché en avant, les mains couvrant son visage.

Jimin cligna des yeux avant de s'approcher doucement, l'inquiétude envahissant ses traits lorsqu'il surprit un nez bouché. 

« Bébé ? »

Jeongguk leva les yeux, le visage rouge et les yeux gonflés. 

« T-tu es toujours là ? »

« Où est-ce que j'allais d'autre ? » demanda Jimin en posant ses friandises pour pouvoir essuyer les larmes de son mari. Il se plaça entre les jambes écartées de Jeongguk et ce dernier enroula ses bras autour de ses hanches.

« Je pensais que tu m'avais quitté... » admit le plus jeune et Jimin fronça les sourcils.

« Ouais, pour mon champagne. N'ai-je pas déjà dit que je restais ? »

« Ouais, mais c'était avant que tu dises tout ça ! Je pensais que tu me disais que je ne pouvais pas changer ce qui a été fait, que tu me quittais – c'étaient des mots qui voulaient dire « je te largue, au revoir » ! »

Jimin voulait frapper son mari avec la bouteille. « Tu ne peux pas changer ce que tu as fait, nous pouvons seulement passer à autre chose ensemble, c'est ce que je voulais dire, Jeongguk, putain de merde. Et ce ne serait pas une rupture, ce serait un divorce, ce que j'ai aussi déclaré que je ne ferais jamais avec toi. Tu t'es vraiment étouffé, je suis touché. » L'homme aux cheveux roses essuya les derniers restes de larmes et caressa la mâchoire sculptée de Jeongguk. « Ne me fais plus jamais subir ça. Je ne veux plus jamais me sentir comme ça. »

Jeongguk le tira contre lui. « Je promets que je ne le ferai pas. »

Jimin glissa ses propres bras autour du cou de Jeongguk et enfouit son visage contre son épaule mais ne dit rien d'autre. Pas même lorsque des bras puissants le soulevèrent sur des genoux chauds et les déplaçaient vers la tête de lit où il était placé sur le matelas, le visage blotti dans le cou de Jeongguk. Ils restèrent ainsi pendant un moment, leurs souffles se mêlant et leurs corps se connectant étroitement, aucun mot n'était nécessaire dans leur état comateux. Jimin commençait à peine à s'assoupir lorsque Jeongguk parla presque une heure plus tard.

« J'ai réservé un voyage au Japon. Si tu veux encore aller quelque part... »

Jimin leva la tête, les yeux écarquillés. « Vraiment ? »

« Ouais. J'ai mis les billets dans ta carte d'anniversaire que je crois avoir collée ici... » Jeongguk glissa sa main sous l'un des nombreux oreillers du côté de Jimin du lit et récupéra la carte blanche. « Je voulais te la donner plus tôt. Je suis désolé. »

Jimin accepta la carte et l'ouvrit, tenant délicatement les billets d'avion entre ses doigts. « Oh mon Dieu. Oui, bien sûr que je veux toujours y aller. »

« Je veux toujours venir avec toi. » Dit doucement Jeongguk et il se retrouva sur le dos avec une brassée chaude de son ange aux cheveux roses pesant sur sa poitrine.

« Merci », murmura Jimin.

Ils sont partis deux jours plus tard.

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« Bébé, vraiment ? »

« Allez, ce sera mignon ! » Jimin entraîna Jeongguk avec lui vers le stand de tatouage au henné du centre commercial et caressa de ses yeux moka excités les innombrables jolis dessins exposés. Ils s'illuminèrent lorsqu'ils atterrirent sur la section du zodiaque. « Nous devrions prendre nos signes respectifs et leur demander de commémorer notre voyage. »

Qu'était censé lui dire Jeongguk, non ?

Une heure plus tard, le couple partait pour leur prochain événement spontané, la hanche de Jimin portant un tatouage de constellation florale à couper le souffle pour la Vierge et l'épaule de Jeongguk marquée du symbole complexe de la Balance.

Ils ne rentrèrent dans leur chambre d'hôtel que bien plus tard dans la nuit, le temps s'écoulant juste après minuit lorsque Jeongguk ferma la porte derrière eux. Il sentit un bourdonnement de bonheur le traverser alors qu'il enlevait ses chaussures et s'effondrait sur le lit moelleux pendant que Jimin se dirigeait vers la douche. Leurs mini-vacances touchaient à leur fin, demain ils prendraient l'avion pour rentrer chez eux et laisseraient derrière eux ce nouveau lieu de souvenirs. C'était un peu doux-amer d'être arrachés si tôt, c'était comme si c'était hier qu'ils étaient arrivés. Mais maintenant, ils avaient tous fait leurs bagages et devaient se lever à l'aube pour prendre leur vol de retour.

Jeongguk se retourna et regarda par la fenêtre, ébahi, le ciel de minuit et les étoiles scintillantes sur Tokyo, un spectacle qui lui manquerait terriblement. Il y a deux nuits, il avait plaqué Jimin contre la vitre, nu et gémissant pendant qu'il lui faisait l'amour, enfonçant profondément dans le passage de velours délicieusement étroit avec de longs et tranquilles coups. Jeongguk se laissa tomber sur le dos avec un soupir et ferma les yeux. Le bruit de la douche de Jimin l'appela à se lever et à se joindre à lui, mais il résista à la tentation malgré la lourdeur qui se contractait entre ses jambes. D'une manière ou d'une autre, il s'assoupit, ne revenant à lui que lorsqu'il sentit sa chemise remonter par de petits doigts de prune adorables.

Jimin se tenait à côté de lui, enveloppé dans rien d'autre qu'une serviette somptueuse, ses jolies mains étalées sur la peau chaude de Jeongguk. « Hé. » Dit Jeongguk avec un sourire idiot tandis qu'il attrapait les doigts errants de Jimin avec sa main.

« Salut », répondit doucement Jimin. Il était hypnotisant aux yeux du plus jeune avec ses traits tendres et son éclat chatoyant, le résidu de la douche fraîche et chaude le teintant délicatement. Des yeux de biche se sont tracés jusqu'à des lèvres exotiques, les courbes moelleuses gonflées et mûres, prêtes à mordre comme une pêche juteuse et sucrée. Jeongguk ferait plus que mordre pour atteindre le cœur, surtout maintenant avec l'expression que son mari lui lançait.

« Viens ici. » Jeongguk tira légèrement et c'était comme si Jimin attendait exactement cela. Il posa un genou sur le lit et se plaça à califourchon sur le plus jeune, ses mains douces soutenant sa poitrine et ses cuisses donnant à Jeongguk la sensation la plus chaude alors qu'elles encadraient ses hanches fines.

Aucun d'eux ne pouvait nier à quel point leur connexion physique leur manquait. La proximité, la proximité passionnée, les picotements nerveux et les émotions débordantes - jusqu'aux respirations saccadées volées - c'était déconcertant de voir combien de temps ils étaient restés sans cela. La première nuit de leur arrivée fut cependant le tournant de la table. Ils passèrent du dessert au restaurant glamour où ils avaient dîné ce soir-là à lécher des garnitures sucrées sur la peau de l'autre dans le feu de l'action cette nuit-là. Jeongguk s'enveloppa dans le tunnel palpitant de Jimin et après ce premier coup, c'était comme si une frénésie s'était réveillée, les laissant tous les deux accrochés. Depuis lors, ils ont des relations sexuelles tous les soirs, et pourtant ils semblaient toujours assoiffés.

« Ne dors pas. Je te veux. »

Jimin réprima le frisson délicieux lorsque de grandes mains modelèrent ses cuisses nues, il se mordit la lèvre lorsque de longs doigts glissèrent sous la fente de la serviette et effleurèrent sa peau. « Tu me possèdes. » Jeongguk était captivé par les plus jolies lèvres qui formaient une courbe douce. Le sourire de Jimin pouvait guérir une épidémie.

D'une manière timide, Jimin remonta lentement sa serviette, s'exposant centimètre par centimètre magnifique à son mari avant de la faire glisser complètement de son corps magnifique. Elle fut négligemment jetée par la même main qui caressait maintenant la joue de Jeongguk, les yeux moka s'assombrissant alors qu'il se baissait. « Je te veux » , répéta-t-il doucement et fit pivoter ses hanches vers l'arrière dans un mouvement lent et alléchant, les fesses rebondies s'ouvrant sur le renflement raide du survêtement de Jeongguk. Jeongguk palpitait et ne pouvait supporter qu'une partie des mouvements glissants effectués par les hanches provocantes avant de les faire rouler et de se jeter dans une chaleur soyeuse en quelques instants, les jambes se refermant fermement autour de lui.

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Eh bien, eh bien. Yoongi regarda le couple assis devant lui. Cela faisait maintenant quatre semaines qu'il ne les avait pas vus et après cinq minutes d'étude, il en arriva à la conclusion que non, ce n'étaient pas les lumières de son bureau qui déclenchaient cette foutue lueur, c'étaient eux. La différence entre la toute première fois qu'ils s'étaient rencontrés et maintenant, Yoongi était presque essoufflé, pour être honnête. Dès le moment où ils entrèrent, il se sentit... non, fut frappé par leur atmosphère vibrante, si nouvelle et vibrante. L'air tendu qui se serrait autour d'eux avait disparu et Yoongi fut plus qu'agréablement surpris, il fut soulagé. Bien que leur démonstration de douceur fût digne d'un gag, c'était ce qui mettait en valeur son travail, ce qui faisait que les hauts et les bas en valaient la peine à la fin.

« Alors... je suppose que vous avez réglé tous les problèmes et que le voyage d'anniversaire a été un succès ? » demanda-t-il, les mains soigneusement croisées sur ses jambes croisées. Ils lui avaient déjà raconté ce qui s'était passé pendant leur absence.

« Oui, nous allons bien et notre voyage était bien en retard mais l'attente en valait la peine. » répondit Jimin avec un sourire.

« La raison pour laquelle vous me voyez maintenant, c'est à cause de vos problèmes professionnels qui s'interposent dans votre mariage. Avez-vous discuté de différentes méthodes ou trouvé un compromis pour éviter que vos emplois ne vous éloignent ? »

« Nous en parlions justement hier soir. Nous avons décidé que deux soirs par semaine, nous aurions notre temps, que ce soit pour sortir ou rester à la maison pour regarder un film ou autre, sans distractions. Bien sûr, nous dînons tous les soirs ensemble, c'est une évidence, mais nous avons pensé que partager le déroulement de notre journée nous aiderait. »

Au lieu du silence assourdissant qui les étouffait pendant leur repas du soir.

Le bras de Jeongguk qui reposait sur le dossier du canapé glissa vers le bas pour venir se poser sur la fine épaule de Jimin. Il tira son mari plus près de lui, appréciant la façon dont l'autre se repliait sur lui. 

« J'ai également parlé avec mon patron de devenir indépendant afin de pouvoir mieux contrôler l'afflux de clients. Notre système est bizarre, mais en gros, nous fonctionnons à partir d'une liste attribuée et ceux qui sont indépendants peuvent réserver leurs propres clients. Grâce à ma promotion, je pourrai bientôt commencer à m'y mettre. »

« Et il commence à écrire des rappels sur son téléphone, ce qui nous sera utile à tous les deux », a ajouté Jimin. Il serait damné de laisser passer une chose de plus que Jeongguk oublie et de provoquer une tension inutile entre eux.

Yoongi sourit. « Je suis heureux de vous entendre. Vous vous êtes réunis et avez finalisé un arrangement approprié auquel j'espère que vous vous tiendrez. » Yoongi se pencha et récupéra son presse-papiers et feuilleta l'épaisse pile de notes. « Bien que je sois terriblement heureux de vous revoir et des progrès certains que vous avez réalisés, en raison des quatre semaines que nous avons manquées, il ne reste que deux semaines de vos séances, donc je voulais discuter de quelques options car je crois que vous êtes enfin de retour sur le bon chemin et que je ne peux plus rien vous offrir. Je n'ai plus de devoirs à vous confier, donc vous pouvez soit y mettre fin aujourd'hui et je vous rembourserai les semaines que vous avez manquées, soit, au départ, ce que je pensais, c'est que vous reveniez dans deux semaines juste pour mon propre accord de dernière mission pour voir comment vous vous en êtes sorti et si vous êtes revenu à vos anciennes habitudes ou non. Essayez de maintenir les câlins et les baisers quotidiens, c'est bénéfique pour vous de les réancrer dans votre routine. » Même si cela ne devait pas être un problème compte tenu de la durée de la séance, le jeune couple ne pouvait pas s'empêcher de se toucher. « Je te rembourserai quand même les semaines que tu as manquées, et Jimin, c'est un grand soulagement de te voir indemne et marcher sur deux jambes. J'ai été informé de ton accident, c'est vraiment malheureux mais je suis content que tu ailles bien. »

L'homme aux cheveux roses sourit avec reconnaissance. 

« Merci, moi aussi. » Jimin sentit son mari l'attirer plus près de lui et releva son visage, rencontrant des yeux de biche inquiets. Il se pencha et déposa un doux et tendre baiser sur la joue de Jeongguk, le rassurant qu'il allait toujours bien. Jeongguk se sentait toujours très coupable de ne pas avoir été là quand tout cela s'était produit, et peu importe le nombre de fois que Jimin lui disait que ce n'était pas de sa faute, le plus jeune était dur avec lui-même.

De longs doigts, élégamment courbés et chaleureux, se recroquevillèrent sous le menton de Jimin et l'attirèrent vers de fines lèvres roses, des restes du baume à lèvres cerise que Jeongguk avait appliqué plus tôt persistant et s'infiltrant dans les papilles gustatives de Jimin. Jimin venait juste de lui effleurer les lèvres en réponse lorsque Yoongi s'éclaircit la gorge. « Je ne suis allé nulle part. »

Le couple se sépara avec un sourire penaud et Yoongi réprima son roulement des yeux, même s'il était affectueux. Cependant, son amusement a dépassé les bornes lorsque le couple est revenu vers lui pour leur dernière séance et n'a même pas essayé de se laver les mains, ce qui leur a rendu difficile de sortir par la porte au moment de partir.

« Oh mon Dieu... » 

Yoongi n'arrivait pas à imaginer comment leurs amis les supportaient à l'époque du lycée, pas quand ils riaient de façon ridicule dans la bouche et les mains des autres, ne se comportant pas comme ils le devraient dans un cadre public. 

« Au moins, sors par la porte, putain, sors. »

Jimin, blotti dans les bras de son mari, passa sa tête autour de la large épaule de Jeongguk et lui fit un signe de la main.

 « Merci beaucoup pour votre aide, M. Min, vous êtes vraiment... bébé, arrête ... »

Si c'était un grognement qu'il entendait de la part de Jeongguk, Yoongi fit semblant de ne pas l'avoir entendu et se frotta les tempes lorsque le couple disparut enfin par sa porte et hors de son bureau pour la dernière fois. Il sourit cependant lorsqu'il les entendit encore provoquer une telle agitation dans le couloir. Ils allaient certainement être un couple inoubliable avec lequel il travaillerait et leur adressa silencieusement ses meilleurs vœux, espérant qu'ils ne se retrouveraient plus jamais dans un cabinet de conseil.