𝐗𝐗𝐗𝐕 - 𝐆𝐖𝐄𝐍𝐇𝐀𝐄𝐋
«Gamberro»
Trente-cinquième chapitre:
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Gwenhael:
Je ne dis rien et me contente de le fixer, je n'ai aucun mot à ce moment là en fait.
— Bon, c'était juste pour t'en informer, demain je viendrais te chercher pour qu'on y aille. Dit Andrian en remarquant mon silence.
— Mais...demain c'est dimanche.
— J'ai insisté pour qu'elle, la police, accélère les choses. Plus vite on découvrira qui a fait ça, mieux c'est.
Je hoche simplement la tête positivement.
— A demain alors.
Il me tapote l'épaule et retourne à l'intérieur de la maison. Moi je reste immobile un instant, pensive.
Je ne peux même pas vous décrire à quelle vitesse mon coeur battait, c'est comme un mélange de peur et d'angoisse.
Alyda finit par klaxonner ce qui me fait légèrement sursauter, je monte dans la voiture et j'attache ma ceinture.
— Qu'est-ce qu'il y a? Me demande-t-elle.
— Hum? Rien...rien on peut y aller.
— Gwen? On peut passer dans un fast-food? J'ai un peu faim là, s'il-te-plaît. Demande Malya.
— Sans problèmes ma chérie.
Je regarde Alyda et elle hoche simplement la tête avant de démarrer.
Durant le trajet, elle a connecté son téléphone au bluetooth de la voiture pour qu'on puisse parler avec Rhéane, elle nous racontait comment se déroule la rencontre de la famille de son fiancé avec la sienne.
Elle discutait plus avec Alyda, puisque moi-même je n'avais pas le moral. J'avais ma tête collée contre la vitre et je regardais les voitures défiler.
Je répondais quelques fois par des « hum », des « okay » ou encore des « d'accord ».
On finit par arriver dans un fast-food non loin de là en moins de dix minutes.
— On prend au drive ou on s'installe à l'intérieur? Me questionne Alyda.
— Malya qu'est-ce que tu décides?
— On peut s'installer à l'intérieur? J'aime m'asseoir à côté de la fenêtre.
Alyda gare dans le parking et on descend direction l'intérieur.
On trouve vite une table, puisque ceux qui l'occupaient avant venaient tout juste de la libérer.
Je laisse Malya occuper la place prêt de la fenêtre comme elle le voulait puis je lui laisse mon portable pour ne pas qu'elle s'ennuie.
J'ai une panoplie de jeux pour enfants ça devrait faire l'affaire, je suis une vraie gamine dans ma tête, je le reconnais.
— Tu peux m'expliquer maintenant ce qui ne va pas? Depuis tout à l'heure tu es bizarre.
Un serveur vient nous donner le menu du jour, et on passe nos commandes.
— C'est une longue histoire. Réponds-je.
— Abrège alors mais je veux savoir, peut-être que je pourrais t'aider.
— Personne ne peut m'aider en ce moment. Je soupire. Tu vois le bar que tu veux acheter n'est-ce pas?
Elle hoche simplement la tête positivement.
— Bah, il appartenait à mon oncle ça je te l'avais déjà dit. Un soir, alors que je faisais mon footing habituel il a demandé à me voir, j'y suis allée. On a parlé pendant un moment, et puis on a entendu un coup de feu venant de l'extérieur.
Elle s'arrange dans son siège, comme pour mieux m'écouter.
— Il m'a demandé de me mettre sous la table, ce que j'ai fait. Quelques instants après des gars sont rentré dans le bureau, ils ont commencé à discuter à propos d'argent ou je ne sais plus quoi et puis ils l'ont tué.
Elle me regarde fixement, comme si elle n'avait pas capté ce que je venais de dire.
Après au moins trente secondes elle finit par ouvrir la bouche.
— Donc tu veux dire que l'ancien propriétaire du bar est mort dans son bureau et en plus sous tes yeux.
Je hoche simplement la tête positivement.
— Je n'avais jamais osé en parler à quelqu'un il n'y a que Rhéane qui le sait. Et maintenant la police demande à m'interroger.
— Mais tu racontes tout simplement ta version des faits.
— Si seulement ça pouvait être si facile, le problème c'est que...il m'avait vu.
— Qui t'avait vu?
— L'un d'eux, je crois celui qui a tiré, il était venu sous la table, m'avait fixé pendant un bon bout de temps et puis....je ne sais pas pourquoi mais il m'a laissé la vie sauve.
— Si tu as pu voir l'un d'eux c'est génial, comme ça tu pourras facilement le reconnaître si tu le croises, qu'il paie pour ce qu'il a fait.
— Non, il était cagoulé et puis ma vue était brouillée par les larmes à ça se rajoutait le stress. Comment veux-tu que je le reconnaisse?
— En tout cas, on verra ce qu'ils te diront là-bas.
Nos commandes arrivent au même moment, je demande à Malya de déposer le téléphone pour commencer à manger.
Pour ne pas plomber l'ambiance et me changer les idées j'ai commencé à lui poser des questions sur sa soirée d'hier. Et bien-sûr ça l'enchantait de me raconter tout ça.
Bref.
[•••]
16h19
J'introduis ma clé dans la serrure mais à ma grande surprise la porte n'était même pas fermée.
Je l'ouvre donc et je fais entrer Malya avant moi. Le reste de la journée s'est bien passée, on a fait un tour au manège et j'ai gagné un ours en peluche tout blanc pour Malya, et on a gagné d'autres cadeaux aussi.
Je pose tous mes sacs par terre et je l'aide à retirer ses chaussures et son pull, je retire ma veste et mes chaussures à moi aussi.
Elle court directement dans la cuisine, pour chercher son reste de cookies. Elle mange trop cette petite c'est grave.
Je vais tout d'abord déposer tous les sacs dans ma chambre avant de redescendre dans la cuisine.
Là-bas, j'y ai trouvé Darwin assis sur une chaise haute et ma mère en face de lui avec Malya dans ses bras.
— Bonsoir. Lancé-je à leur égard.
— Ah tu es là ma chérie, elle est mignonne c'est qui?
— Euh...la fille d'un ami. Je la garde pour le week-end.
— Elle est vraiment jolie, je ne sais même plus quand était la dernière fois que j'ai porté une enfant dans mes bras.
— On en aura plein ne t'inquiète pas. Lui dit Darwin.
Je n'ai pas pu m'empêcher de rire après sa phrase.
Non mais sérieusement, j'ai vingt quatre ans. Imaginez que ma mère accouche encore. Cet enfant là, sera forcé de m'appeler « tata ».
J'aurais pu être sa mère quand-même.
— Qu'est-ce qu'il y a de si drôle? M'interroge ma mère.
— Rien, je venais de me souvenir d'un truc amusant. Malya viens tu te laves les mains avant le goûté.
Elle s'accroche au cou de ma mère.
— Malya...
— Pourquoi il faut se laver les mains d'abord?
— Parce qu'il y a plein de petits microbes dessus et si tu ne le fais pas, tu risques tomber malade.
— Papa il ne se lave jamais les mains pourtant il n'est jamais malade.
— Elle marque un point la petite. Dit Darwin en prenant une gorgée de jus.
— Tais-toi toi! Allez ma chérie si tu te laves les mains tu auras une salade de fruits en plus. Lui dit ma mère.
Elle ne s'est pas fait plus prier et elle est descendue des bras de ma mère puis est venue me prendre par la main pour me tirer jusqu'aux escaliers.
Je secoue la tête négativement en souriant puis je la suis.
Je l'aide à laver ses mains et j'en profite pour faire de même avec les miennes.
— Dis Gwen.
— Hum?
— La tata en bas comment je dois l'appeller?
Sa question m'a un peu surprise.
— Tu vois la tata en bas c'est ma maman, alors tu peux l'appeler tata ou tatie ou mamie.
— Je vais l'appeler mamie alors.
— Et pourquoi mamie?
— Parce que c'est ta maman.
Je n'ai pas trop compris le rapport mais bon.
Je l'aide à sécher ses mains et on descend dans la cuisine, maman était assise à côté de Darwin maintenant.
Nous on s'installe juste en face d'eux, et on commence à déguster nos salades de fruits.
Darwin nous racontait ses multiples voyages et toutes les rencontres qu'il a fait, le pire c'était que ma mère riait à tue-tête alors que ce n'était même pas drôle.
Moi je faisais semblant de sourire quand il me regardait pour ne pas le décevoir.
— Mamie tu peux me passer un mouchoir s'il-te-plaît? Demande Malya à ma mère.
Ma mère qui riait jusque là, a tout de suite fait disparaître son sourire et me regarde avec incompréhension.
— Je crois que c'est bien à toi qu'elle parle. Lui dit Darwin.
Elle le regarde toute aussi perdue et finit par prendre un mouchoir pour le donner à Malya.
— Merci.
On finit de goûter toujours en discutant et tout. A la fin, maman est partie se changer parce que ce soir elle sort avec son « bien aimé », j'ai laissé Malya devant la télévision. Moi j'ai fait la vaisselle, pendant que Darwin manipulait son téléphone.
— Gwenhael?
— Oui?
— Je sais que cette petite c'est la fille de Tayssir Miller mais je n'ai rien dit devant ta mère pour ne pas l'inquiéter.
— Mais...l'inquiéter à propos de quoi?
— Cette famille, est un vrai puit à secrets, alors vraiment si tu...désolé si ce que je vais te dire va te gêner mais si tu entames une relation avec Tayssir, il faut t'attendre vraiment à tout.
J'arrête ce que je fais et je le fixe.
— Ne t'inquiète pas il m'a juste demandé de garder sa fille c'est tout. Mais d'où est-ce que tu les connais?
— Son père et moi nous sommes partenaires de travail et meilleurs amis, donc je suis au courant de tout ce qui s'est passé au sein de cette famille.
Mon coeur commence anormalement à battre. Pourquoi tout ce mystère? J'ai voulu ouvrir ma bouche mais ma mère est descendue au même moment.
— Alors comment vous me trouvez?
Elle fait le tour sur elle-même.
— Tu es ravissante ma chérie. Commente Darwin.
Elle pose son regard sur moi attendant ma réponse, je lui souris malgré moi.
— Tu es très belle.
— Tant mieux alors, Darwin on y va?
— Oui ma chérie.
Il quitte sa chaise et tend son bras à ma mère, elle le saisit en souriant. Et puis ils s'en vont.
Je savais déjà que la famille Miller était une famille à problèmes, mais de là à être un « puit à secrets » comme il le dit, ça je ne m'y attendais pas.
Je finis la vaisselle et je vais chercher Malya pour lui donner son bain et puis la mettre en pyjama, je la laisse dans la chambre avec ses crayons et ses papiers.
Une grande fan de dessin cette petite, elle m'a carrément ramené toute sa collection de dessins.
Je vais me doucher à mon tour, me mets en pyjama et je viens m'installer avec elle.
— Qu'est-ce que tu dessines ma puce?
— Je dessine une maison en campagne.
Je me baisse pour regarder son dessin, et autant vous dire que je n'ai rien compris. Je ne sais même pas si elle a déjà vu une maison en campagne mais bon.
— Gwen?
— Oui?
— Je veux raconter ma journée à papa, tu peux l'appeler s'il-te-plaît?
— Ah comme tu veux.
Je vais chercher mon téléphone et ainsi que le bout de papier qu'il m'a laissé et je le compose sur mon téléphone avant de lancer l'appel.
J'ai directement passé le téléphone à Malya, j'ai paniqué, moi-même je ne sais pas pourquoi. Mais j'ai quand-même mis le haut parleur.
— Allô? Dit sa voix grave à l'autre bout du fil.
— Papa?
— Ah ma princesse comment tu vas?
— Je vais bien et toi?
Elle ne lui a même pas laissé le temps de répondre qu'elle a enchaîné avec sa journée, elle a décrit tout ce qu'elle a fait. Comment on a mangé, comment on s'est filmé, bref tout.
— Wow ça fait beaucoup.
— Papa je peux rester encore un peu ici?
— Ah princesse tu sais que tu dois aller à l'écoler et Gwenhael a un travail, le temps de te préparer et de se préparer elle-même elle ne pourra pas.
— Mais toi tu réussis très bien à le faire.
— Tu sais quoi? On en reparlera une fois à la maison. Tu peux me passer Gwenhael maintenant?
Mon coeur a fait trois bonds en arrière s'il-vous-plaît. Bon j'exagère un peu, mais c'est pour vous faire comprendre mon état d'esprit.
Elle me passe le téléphone et j'enlève le haut parleur pour le coller à mon oreille.
— A...allô?
A suivre...
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