𝐋𝐗𝐕 - 𝐓𝐀𝐘𝐒𝐒𝐈𝐑

«Gamberro»

Soixante-cinquième chapitre:

Dernière partie

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Tayssir:

2 mois plus tard...

Je ne sais pas ce que je fais là.

Je déteste les fêtes.

Mais je suis obligé d'être là.

Parce que ça la rend heureuse.

Et si elle est heureuse, moi aussi je le suis.

De là où j'étais, installé au fond de la salle, loin des lumières et du monde, j'observais Yoram qui s'amusait sur la piste de danse en se déhanchant comme un cinglé malgré le fait que la piste était peuplée de couples bougeant au rythme du slow.

Caelan, installé à une table en train de sortir ses meilleures phrases pour s'emparer du coeur d'une belle brune. Qui cédait peu à peu aux avances de mon ami.

Gwenhael, installée à la table d'honneur en train de rigoler avec une autre femme. Ce qu'elle est magnifique...

Et puis Malya, s'amusant à tourner sur elle-même pour montrer sa robe à une petite qu'elle venait de rencontrer.

Et enfin moi, sirotant mon verre de whisky assis seul à ma table, attendant que Gwenhael se fatigue enfin et qu'elle se décide à rentrer. Enfin, c'est ce que je souhaite depuis deux heures maintenant.

Nous sommes au mariage de sa copine, l'insolente, je ne vois pas l'utilité de ma présence ici mais bon. Comme je l'ai dit : ce qui la rend heureuse me rend heureux.

Je soupire une énième fois, en me versant encore une fois du whisky dans mon verre. Je sors mon téléphone, pour regarder l'heure : 23h03.

C'est encore assez tôt mais vraiment ce genre d'endroit ne me correspond pas. Je vide mon verre cul-sec et je m'apprête à me lever pour aller chercher Gwen pour simuler une excuse pour qu'on puisse enfin s'en aller, mais...

Pas la peine puisqu'elle venait déjà vers moi. Je murmure un « enfin » dans ma barbe croyant qu'elle s'est enfin décidé sauf que...

Tayssir...

Elle ne veut pas rentrer.

— Hum?

J'ai une envie folle de danser.

Il ne manquait plus que ça.

— Pardon?

J'ai envie de danser mais pas toute seule comme une droguée...

Elle me regarde avant de sourire et de poser sa main sur la mienne.

En plus d'être là contre mon gré, il faut encore que je me ridiculise devant des individus bourrés et à moitié conscient.

— Gwen.

Allez...Juste une danse, en plus regarde les couples se former sur la piste. Allons montrer au monde à quel point nous sommes beaux tous les deux.

— On n'a pas besoin de se mélanger à eux pour ça...

S'il-te-plaît...

Elle resserre encore plus la pression sur ma main en faisant de petites caresses avec son doigt.

Vu que je ne réagissais pas, elle s'est levé et a attrapé mon bras pour m'inciter à me lever. Je râle légèrement avant de céder et de me lever. Elle sourit de toutes ses dents et m'entraîne sur la piste.

Une fois au milieu de tous les autres, elle s'arrête et pose sa main droite sur mon épaule gauche, et elle entre-croise les doigts de sa main gauche à ceux de ma main droite, tandis que moi je pose ma main gauche autour de sa taille.

Elle lève la tête et les yeux vers moi, tandis que moi je balaie la salle du regard pour voir s'il y en a qui nous observent comme elle le voulait, avant de reposer mon regard sur elle.

Elle me fixait déjà et ne bougeait pas son regard, elle scrutait chaque partie de mon visage tout en bougeant au rythme du slow.

— Avoue que je suis beau.

Elle sourit légèrement et arrête de me scruter pour me regarder cette fois-ci dans les yeux.

Si on veut...

— Comment ça si on veut? Je sais que je suis l'être le plus beau que tu n'as jamais connu. Juste, tu es trop fière pour l'avouer. Pas grave.

Elle se met à rire.

N'importe quoi!

Elle ne dit plus rien et baisse la tête, on continue tout de même de danser. Je m'en sors plutôt bien je dirais.

Qu'est-ce que je raconte?

Je suis un vrai pro je viens de me découvrir un talent caché je crois.

Tayssir?

— Oui?

Tu as déjà songé à fonder une famille?

Je fronce les sourcils d'incompréhension.

— On est déjà une famille avec Malya. Comment songer à créer ce qui existe déjà? Et puis pourquoi cette question?

Pour rien...juste que, je ne sais pas. On vit ensemble, on se comporte comme une vraie petite famille alors je me disais...bref laisse tomber.

— Attends, tu doutes de moi?

Non! Surtout pas, mais j'ai l'impression qu'on est ensemble mais qu'il y a encore beaucoup de choses qui nous séparent. Je ne sais pas comment t'expliquer.

— Comment ça des choses qui nous séparent?

Par exemple ça fait deux mois qu'on a arrêté de travailler et pourtant je n'en ai pas l'impression. On vit bien, on mange bien, je ne t'ai jamais entendu te plaindre du manque d'argent. Sachant tout ce qui se passe entre ta famille et toi.

Il fallait bien qu'un jour, elle se pose des questions.

— On survit grâce à mes économies et ma mère nous aide aussi quelques fois mais bon...tant que vous vivez bien c'est le plus important non?

Oui...mais tu...tu ne plonges pas dans l'illicite par hasard?

Je fais mine d'être choqué et j'arrête de danser. Pour déculpabiliser, il faut jouer la victime.

Elle s'arrête aussi et lève la tête vers moi.

Je suis désolée, je ne...

— Non t'inquiète. Ça me choque que tu penses ça mais c'est normal que tu te poses des questions. Pour l'instant, on ne va pas en parler ici. On est venu pour que tu profites du mariage de ton amie et c'est ce qu'on va faire. Okay?

Elle hoche juste la tête positivement et moi j'attrape sa tête à l'aide de mes deux mains et je lui embrasse la joue.

Elle me sourit et puis souffle péniblement en fermant les yeux.

— Ça va?

Oui...juste j'ai envie de prendre de l'air, il fait beaucoup trop chaud ici.

— Tu veux que je t'accompagne? Tu sais, si tu ne te sens pas bien on peut rentrer ou...

— Ne t'inquiète pas, je vais juste prendre de l'air dehors et puis je reviens. Ne t'en fais pas.

Elle effleure ma joue de ses doigts en me souriant et puis me lâche, pour se faufiler entre les couples et enfin disparaitre de mon champ de vision. Je reste tenu là, tout seul, malgré le fait qu'elle ne soit plus là.

Pourquoi est-ce que je ressens subitement un vide? Comme un manque?

Peut-être parce que je me suis un peu trop habitué à sa présence. Et l'avoir tout le temps à mes côtés.

Je finis par retourner m'asseoir à ma place tout seul tout en gardant un oeil sur ma fille.

Cinq minutes.

Dix minutes.

Quinze minutes.

Vingt minutes.

Et elle ne fait toujours pas son apparition pourtant j'ai le regard rivé sur la porte principale. Je commence à m'impatienter.

Je tape du pied nerveusement en faisant pression sur mon verre.

Trente minutes.

C'est bon, je vais la chercher. Je pose mon verre sur la table et je me lève d'un bond afin de me diriger vers la sortie.

Une fois dehors, l'air frais me frappe directement au visage. C'est vrai qu'à l'intérieur il faisait un peu plus chaud.

J'avance sans trop savoir où je vais puisque l'entrée de la salle donnait sur un grand parking. Je me mets à marcher en jetant de bref coups d'oeil aux rangées de voitures.

Mais aucune trace d'elle.

Je m'apprêtais à rentrer à l'intérieur afin de prendre mon téléphone que j'ai laissé sur ma table pour pouvoir l'appeler au lieu de tourner en rond comme une âme en peine.

J'étais sur le point de rebrousser chemin sauf qu'un cri de femme, m'a fait me stopper.

Pas le cri de n'importe quelle femme.

Je fronce les sourcils et je contracte légèrement les poings. J'espère que ce n'est pas ce que je crois. Je passe ma main dans mon dos pour me saisir de mon arme, mais...

Elle n'est pas là...je l'ai laissé dans le sac à main de Gwenhael. Puisque j'avais un enfilage et je ne pouvais pas me permettre de trainer avec elle sur moi.

Tant pis! J'avance, tout en restant sur mes gardes, vers la provenance du cri. Et c'était juste derrière le bâtiment qui abritait le mariage.

Là-bas, il y avait juste un lampadaire qui éclairait, donc c'était moins éclairé que l'avant qui comptait au moins cinq lampadaires.

Une fois que j'ai fait le tour en m'apprêtant enfin à découvrir ce qui se cache derrière le bâtiment, j'ai d'abord pensé à aller chercher mon arme et de revenir mais on ne sait pas ce qui peut se passer entre-temps.

Je fais donc mon apparition derrière le bâtiment et la scène qui s'offrait à moi...

M'a fait inconsciemment rire, un rire plutôt nerveux je pense.

Mon oncle, le père de Ayoub, pointant une arme sur sa tête, tenu debout à côté d'elle, à genoux. Les mains attachées et la bouche scellée par un vieux tissu.

Son visage était inondé de larmes et elle respirait fortement.

Il va le regretter...

Quoi? C'est tout ce que tu trouves à faire? Rigoler, alors que je suis sur le point d'exploser le crâne de ta bien-aimée?

— Si tu te dis homme, relâche la et réglons ça de toi à moi, d'homme à homme si tu en es un.

Bien-sûr que j'en suis un, si non comment crois-tu que j'ai eu un fils comme Ayoub?

— C'est cet imbécile d'Ayoub là dont tu vantes les mérites? Ma foi. Vas-y laisse la partir.

Bien-sûr que non qu'est-ce que tu crois? J'aurais bien aimé profiter de son joli petit corps avant d'en finir avec elle.

Il disait ça en baladant le bout de son arme sur son visage. J'ai avancé d'un pas sentant une pression énorme me nouer la gorge.

Un pas de plus et c'est ta tête que j'explose. Et je prendrais du plaisir à te voir agoniser tout comme avec ton père.

— Ne parle pas de lui...

Tu le défends alors que tu ne l'as même pas connu. C'était un chien, tout comme toi. Vous êtes des chiens, un sang maudit vous ne méritez pas de vivre.

— Je t'ai demandé de ne pas parler de lui.

J'ai encore essayé d'avancer d'un pas mais il a tiré à mes pieds ce qui a provoqué un cri d'horreur chez Gwenhael.

Je la regarde et je repose mon regard sur lui.

— Tu vas le regretter.

Ah oui? Pourtant actuellement c'est moi qui suis en position de force, c'est moi qui tiens l'arme et à tout moment, je peux en finir avec vous.

— Laisse la partir.

Je dois la laisser partir comment? Dis-moi. Comme toi tu l'as fait le jour où tu as tué son oncle sous ses yeux?

Putain.

Tu n'avais pas osé la tuer elle aussi parce que tu es un lâche Tayssir tu n'en avais pas le courage. Mais je vais le faire pour toi ce soir. Ce que tu aurais dû faire, il y a quelques mois maintenant je le fais pour toi aujourd'hui. Et puisque ton patron n'a pas pu te faire assez de chantage ou même t'envoyer en prison comme je le voulais, je vais te descendre ici et maintenant.

— Donc tout ça c'était toi...

Qu'est-ce que tu croyais? Ta naissance est la chose la plus horrible qui soit arrivée sur cette terre, tu ne mérites pas de vivre et ceux qui t'aiment méritent tous de mourir.

Mon coeur battait à tout rompre.

La haine.

La haine que je ressentais à ce moment-là s'est révélée un peu plus violente cette fois, j'avais des pulsions meurtrières, je voulais qu'il meurt. Mais si j'osais bouger il allait s'en prendre à elle.

Et elle...

Je sentais son regard plein de mépris et interrogateur sur moi, mais je n'avais ni la force ni le courage de la regarder. Comment lui expliquer?

Comment lui expliquer qu'en fait depuis le début, je suis à la base du meurtre auquel elle a assisté. Comment lui expliquer la raison pour laquelle je lui ai laissé la vie sauve? Comment me verra-t-elle? Est-ce que ses yeux brilleront toujours autant à chaque fois qu'elle me verra?

Questions qui n'auront pas de réponses puisque j'ai vite été coupé de mon inconscience par un bruit de balle terminant son vol dans la boite crânienne de mon oncle.

Son corps tombe sèchement sur le sol dans un bruit qui frôle le ridicule.

Je me penche pour savoir qui est cette personne qui vient littéralement de me sauver la vie puisque la personne était dans le dos de Victor. Et c'était...

Yoram.

Son arme fumait encore, il avait le regard rivé sur le corps inerte de celui qui se faisait passer pour mon père.

Je repose ensuite mon regard sur elle, et je me précipite pour lui enlever son baillon et la prendre dans mes bras.

Sauf qu'une fois le baillon retiré, elle a eu un mouvement de recul et m'a regardé encore avec plus de mépris les larmes au bord des yeux.

Dis-moi que ce n'est pas vrai, dis-moi qu'il mentait Tayssir, dis-moi que ce soir là tu étais avec Malya en train de la border lui lisant une histoire pour qu'elle s'endorme.

Je la fixe sans rien dire, je voulais tellement que ce ne soit pas vrai. J'aurais tellement voulu remonter le temps.

Tayssir...tu l'as tué, et tu me l'as caché pendant tout ce temps...

Elle s'arrête, laissant les larmes dévaler sur ses joues. J'ai mal, vraiment mal...

Personne ne doit couler des larmes pour moi, encore moins elle. Je ne les mérite pas.

J'ai essayé de la toucher pour essayer de la rassurer mais elle a eu un autre mouvement de recul mais cette fois-ci plus violent et accompagné d'un cri.

Un cri qui a réussi à me déchirer le coeur, et encore...

Dégage je ne veux plus te voir, va-t-en! Qu'est-ce que tu attends? Dégage! Crit-elle en insistant sur le dernier mot.

Je voulais riposter, trouver les bons mots pour la rassurer mais quand la police s'en mêle...

Le bruit des gyrophares s'entendait jusqu'ici, quelqu'un a sûrement dû appeler la police à cause des coups de feu.

Je n'ai pas refléchi deux fois et je me suis redressé pour me diriger vers Yoram et Caelan qui vérifiaient qu'il était vraiment mort.

Je prends l'arme des mains de Yoram et je fais l'effort de mettre le plus d'empreintes possibles.

Qu'est-ce que tu fais? Me demande Caelan.

— J'assume mes erreurs.

Non arrête...rappelle-toi qu'on va et qu'on doit tomber tous les trois.

— Je n'arriverais jamais à vivre sachant que tout ce qui vient de se passer est en partie de ma faute. Allez la détacher.

La voiture de police gare violemment là où on se trouvait. Et je me retourne en levant mes deux bras vers le ciel et en mettant l'arme en évidence.

Ils sortent de leurs voitures en brandissant eux aussi leurs armes.

Jetez votre arme! Crit l'un d'eux.

Je fais ce qu'il me dit sans hésiter et je balance mon arme vers lui. La policière qui était avec lui se rapproche et viens tester le pouls du cadavre.

Mais peine perdue, il est déjà mort.

— Vous n'avez plus besoin de chercher le coupable c'est moi qui l'ai fait. Dis-je doucement.

Elle se redresse, range son arme et sort les menottes. Je lui tends mes deux poignées et elle les menotte.

Elle me conduit ensuite vers leur voiture et avant qu'elle ne m'incite à me baisser pour rentrer dans la voiture, je jette un dernier regard à Gwenhael.

Qui n'osait pas me regarder et qui s'était faufilée dans les bras de Caelan.

Qui lui me regardait presqu'au bord des larmes.

J'ai juste pu lui chuchoter un « prenez soin d'elle » avant de rentrer définitivement dans la voiture.

J'ai fait le voyou, à moi d'assumer.


















































𝐆 𝐀 𝐌 𝐁 𝐄 𝐑 𝐑 𝐎
Fais le voyou dans ta bouche, mais assumeras-tu?

























𝙵𝚒𝚗.

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