𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟏𝟔
— 𝐄 𝐋 𝐃 𝐎 𝐑 𝐀 𝐃 𝐎 —
𝑹𝒐𝒂𝒅 𝑻𝒓𝒊𝒑 - 𝑷𝒂𝒓𝒕 𝑰
𝐅𝐀𝐂𝐓
𝐂𝐡𝐚𝐪𝐮𝐞 𝐚𝐧𝐧𝐞́𝐞, 𝐞𝐧𝐯𝐢𝐫𝐨𝐧 𝟏𝟏 𝟎𝟎𝟎 𝐀𝐦𝐞́𝐫𝐢𝐜𝐚𝐢𝐧𝐬 𝐬𝐞 𝐛𝐥𝐞𝐬𝐬𝐞𝐧𝐭 𝐞𝐧 𝐞𝐬𝐬𝐚𝐲𝐚𝐧𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐨𝐬𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐬𝐞𝐱𝐮𝐞𝐥𝐥𝐞𝐬 𝐞́𝐭𝐫𝐚𝐧𝐠𝐞𝐬.
𝟐 𝐉𝐮𝐢𝐥𝐥𝐞𝐭 𝟐𝟎𝟐𝟑
𝐀𝐮𝐭𝐨𝐫𝐨𝐮𝐭𝐞 𝐀𝟖
𝐒𝐭𝐮𝐭𝐭𝐠𝐚𝐫𝐭 – 𝐀𝐥𝐥𝐞𝐦𝐚𝐠𝐧𝐞
Voyager avec Lando Norris à ça d'intéressant que, eh bien, il dort.
Ouaip.
Gros dodo.
Bon, Charlie aurait dû se douter qu'après un Grand Prix particulièrement important psychologiquement pour lui, le pilote ne serait pas exactement au top de sa forme, mais elle est tout de même surprise en le voyant littéralement piquer du nez sur son assiette de spaghetti bolognaise.
Les yeux brillants de compassion, elle le pousse dans le lit à peine une heure après leur départ et entreprend d'avaler le plus de kilomètres possibles dans la nuit afin de prendre autant d'avance que possible dans leur périple et de faire une petite surprise à son pilote.
Elle finit par s'endormir tard dans la nuit après avoir garé son van sur le parking qu'elle avait repéré en préparant son voyage.
Charlie s'allonge sur la petite banquette plutôt que sur le lit, incapable de se résoudre à rejoindre l'Anglais qui dort profondément dans la mezzanine au-dessus d'elle. D'abord, parce qu'il a besoin de se reposer et que le voyage jusqu'en Angleterre risque d'être pour le moins mouvementé et ensuite parce qu'elle ne s'en sent juste pas capable.
Passer le reste de la nuit en équilibre au bord du lit à fixer le plafond en évitant de respirer trop fort pour ne pas risquer de le réveiller tout en ayant une peur phobique de fermer l'œil et de se réveiller agrippée à lui comme une moule à son rochet.
La blonde connaît la honte, elle sait parfaitement qu'elle préfère simuler une crise cardiaque que de devoir expliquer à Lando pourquoi elle lui a bavé dessus pendant la nuit.
Va pour la banquette donc.
Roulé en boule sur la mousse plus vieille qu'elle, la nuit n'est pas exactement délicate et elle est réveillée vers neuf heure du matin par les bruits de la ville qui s'éveille autour d'eux.
Profitant du sommeil profond de Lando qu'elle entend respirer lentement, elle se débarbouille et enfile une tenue pour la journée. Il fait déjà 17 degrés dehors et les maximales indiquent 25 degrés au plus fort de la journée, un temps parfait pour la Normande qui préfère largement ce type de températures à la chaleur aride de l'été qui les attend.
Rapidement, elle enfile une longue jupe jaune fleurie de petites pâquerettes blanches et fendue à la cuisse avec un débardeur à bretelles blanc et une paire de nike blanche usées par le temps qui seront parfaites pour marcher tout au long de la journée.
Chantonnant doucement, elle coiffe ses longs cheveux blonds qu'elle laisse libres, tirant simplement en arrière les mèches de devant avec une pince afin de dégager son visage. Elle prend le temps de se maquiller légèrement avant de regarder l'heure sur la montre de Lando dont le poignet pendouille dans le vide à hauteur de ses yeux.
9h30, il est l'heure.
Tournoyant sur elle-même, Charlie récupère son téléphone et lance « 99 Luftballons » de Nena, le sourire aux lèvres avant de grimper les deux premiers barreaux de l'échelle qui mène au lit, s'appuyant sur ses coudes pour atteindre le visage du pilote enfoncé dans l'oreiller.
Avec douceur, elle laisse la pulpe de ses doigts glisser le long du dos du Britannique, remontant le long de sa colonne vertébrale à travers son t-shirt avant d'enfoncer ses doigts dans ses boucles brunes ébouriffées et terriblement douces.
Elle aurait dû prendre une photo.
Charlie esquisse un sourire lorsque Lando laisse échapper un premier grognement plaintif et frotte son visage contre le tissu qu'il enserre un peu plus entre ses bras dont les muscles se dévoilent, contractés par l'effort.
Elle ne lavera plus jamais cet oreiller.
Non, disons plutôt : Qu'est-ce qu'elle ne donnerait pas pour être cet oreiller ?
Les paupières encore lourdes de sommeil, il finit par tourner son visage vers elle, clignant plusieurs fois des yeux avant d'esquisser un sourire lorsqu'il la reconnaît.
- Hey.
- Bonjour joli cœur, elle chantonne.
La Normande fait de son mieux pour ne pas juste sourire comme une idiote et dire la première chose qui lui passe par la tête parce que, bon sang, la voix rauque de Lando Norris au réveil.
Wow.
Les papillons dans son ventre semblent soudainement tous être devenus des maîtres des arts martiaux parce qu'ils lui explosent littéralement les entrailles. À moins que ça ne soit son cœur qui se soit mis au pole dance qui l'empêche d'ouvrir la bouche pour lui demander de l'épouser sur le champ.
Vraiment, c'est un son qu'il faut entendre au moins une fois dans sa vie.
Devant son absence de réaction, le brun esquisse un petit sourire amusé avant de se tourner sur le dos et de s'étirer longuement donnant tout le loisir à sa pauvre fangirl d'admirer la peau tendue de son ventre sous son t-shirt, la cambrure affolante de son dos lorsqu'il relève les bras au-dessus de sa tête, les muscles de ses bras qui gonflent lorsqu'il passe une main dans ses boucles échevelées.
KO technique pour Charlie qui assiste actuellement à la scène la plus sexy qui lui ait été donnée de voir de toute sa vie.
Si un jour Lando décide de plaquer la Formule 1, il aura une carrière toute tracée sur Only Fans.
Fier de son petit effet, il plante son regard amusé dans celui de la jeune fille toujours en train d'essayer de compter ses abdos avant de se redresser sur un coude.
- Tu es debout depuis longtemps ? Il demande. Où est-ce que l'on est ?
Larguée, la pauvre Charlie se contente de hocher la tête pour seule réponse à la question qu'elle n'a même pas entendue.
Est-ce qu'elle survivra s'il retire son t-shirt ? Non, sans doute pas.
Mais quelle belle mort, dans les bras d'un Lando torse-nu.
- Charlie ?
On se concentre, Charlie, ce n'est pas le moment de se ridiculiser devant l'homme de tes rêves.
- On est en Allemagne, elle souffle. J'ai conduit cette nuit.
Il fronce les sourcils légèrement, mais la Normande l'arrête d'un regard, cette route, elle l'aurait fait avec ou sans lui donc il n'a pas son mot à dire.
- OK, il capitule. Alors, quel est le programme ?
Un sourire malicieux revient sur les lèvres de la jeune fille qui recule pour descendre du lit.
- Lève-toi, on va faire un tour en ville !
- En ville ?
Charlie l'ignore volontairement préférant laisser échapper un petit rire alors qu'elle se détourne.
C'est sans compter sur la main de Lando qui attrape la sienne et lui fait perdre l'équilibre la faisant tomber, tête la première dans les bras du pilote qui ricane à son tour.
Rouge de honte, elle se redresse prête à lui mettre un coup de tête dans le nez, mais il la devance et glisse une main sous son menton, inclinant son visage en direction du sien.
Happée par le regard perçant de Lando, la Française n'ose plus bouger, figée par le magnifique sourire qu'il lui offre et la proximité affolante de leurs lèvres.
Il suffirait qu'elle se redresse juste un peu...
- Charlie ?
- Hm... ?
Délicatement, presque comme dans un rêve, le pouce de Lando quitte son menton et glisse le long de sa joue jusqu'au creux de sa bouche, tout contre ses lèvres, si proche qu'elle pourrait en embrasser la pulpe.
- Tu avais de la bave là, il sourit à pleines dents.
Elle cligne des yeux.
Hein ?
Qu'est-ce qu'il vient de dire ?
Son expression passe de l'adoration à l'horreur alors qu'il éclate de rire et la relâche précipitamment avant qu'elle n'essaie de lui mordre la main.
- Lando ! Elle hurle, rouge de honte.
- Charlie ! Il l'imite.
Gênée et un peu vexée, elle se jette précipitamment en dehors du lit alors qu'il se tortille pour atteindre son sac de voyage.
Elle tourne le dos au lit pendant qu'il se change et prépare son sac à main pour la journée, gourde, lunettes de soleil, crème solaire, appareil photo jetable et batterie externe au cas où.
Charlie ne se retourne pas quand elle entend l'échelle grincer ni quand le pilote McLaren passe un bras autour de sa taille et dépose son menton sur son épaule, elle lui donne même un coup pour le faire reculer.
- Reste loin de moi toi, elle grogne. Je pourrais bien avoir la rage.
Il lève les yeux au ciel avant de revenir à la charge, un rictus au coin des lèvres.
- Allez, Charlie, soit pas vexée, je rigolais.
- Eh, bah, ce n'était pas drôle, elle râle. Je ne bavais même pas.
- Bien sûr que non, tu ne bavais pas, excuse-moi princesse.
Devant l'insistance du pilote qui a passé ses deux bras autour d'elle, la Normande finit par secouer la tête d'amusement et se défaire de son étreinte pour se retourner et le regarder.
Purée, s'il essaie de l'achever, il est sur la bonne voie.
Un jean noir près du corps, un t-shirt noir tout aussi ajusté et une paire de Jordan beige et noir, le tout sublimé par les nombreux bracelets et bijoux qui complètes la tenue à la perfection.
Ce qui attire le regard de Charlie, au-delà du charme fou qu'il arbore, ce sont les motifs de papillons dessinés un peu partout sur le devant de son t-shirt. Détaillés et colorés, ils lui semblent plus vrais que nature.
Elle esquisse un petit sourire avant d'enfoncer son doigt dans le ventre de Lando qui recule par réflexe.
- Tu as des papillons dans le ventre ? Elle demande.
Il la regarda un instant, perdu, avant de suivre son regard et de baisser les yeux sur son t-shirt puis il lève les yeux au ciel et grimace un sourire.
- Ça se pourrait.
Il ponctue sa réponse d'un clin d'œil qui ramène le rouge sur les joues de la blonde avant qu'elle ne se détourne.
- Tu es prêt ? On prendra un petit-déjeuner en route ? Elle propose.
- Tu ne m'as toujours pas dit où nous sommes Charlie.
Elle termine de récupérer ses affaires et pense à ajouter une casquette pour Lando dans son sac avant d'ouvrir la porte du van pour le laisser sortir en premier.
- Est-ce que tu es déjà allé en Allemagne Lando ? Elle demande.
- J'ai été à Berlin.
- Tant mieux ! Parce que nous sommes à Stuttgart !
Il écarquille légèrement les yeux, surpris, avant de la suivre dehors.
- Nous sommes passés par Munich cette nuit, mais j'ai décidé de pousser un peu pour nous laisser une journée complète plutôt que de devoir accélérer après. J'espère que ça te va ?
Amusé, il se tourne vers et lui adresse un sourire resplendissant.
- C'est parfait, Charlie, il approuve. Par quoi est-ce que tu veux commencer ?
La jeune fille prend le temps de le regarder un instant, s'assurant qu'il n'est pas en train de mentir pour lui faire plaisir. Il faut dire qu'elle avait une idée bien précise en tête en choisissant Stuttgart et elle espère sincèrement qui va apprécier.
- J'ai fait une liste, elle sourit.
Ils passent la matinée entre rues passantes et monuments historiques, Charlie trimbalant le pilote dans les quatre coins de la ville : La Schlossplatz, le Vieux Château, La Markthalle. Une visite effrénée de la culture Allemande dans laquelle Charlie s'extasie et Lando suit docilement, la plupart du temps un petit sourire amusé aux lèvres, immortalisant discrètement l'instant lorsqu'elle a le dos tourné.
Sur l'heure du midi, il l'oblige à s'arrêter pour manger et ils s'installent dans l'un des nombreux parcs de la ville pour déguster un sandwich beaucoup trop cher et regardant les locaux évoluer autour d'eux.
Soucieuse du temps, la blonde regarde sa montre de temps à autre pour s'assurer qu'ils ne prennent pas de retard sur son planning chargé avant de finalement se laisser tomber dans l'herbe, rattrapé par la fatigue de sa nuit passée à conduire.
Elle tourne sur elle-même pendant plusieurs secondes, à la recherche de la meilleure position avant de se traîner jusqu'au pilote qui la regarde faire silencieusement, un air amusé toujours plaqué sur ses lèvres pâles.
- Je peux ? Elle demande.
- Fais comme chez toi.
Contente, elle roule sur le flanc et pose sa tête contre la cuisse de Lando qui s'adosse un peu mieux à un arbre en réponse. Finalement à l'aise, Charlie laisse échapper un soupir de contentement avant de fermer les yeux.
La sensation des doigts de Lando qui se glissent dans ses mèches blondes pour jouer avec est tout simplement divine et elle se surprend plusieurs fois à pousser son crâne contre ses mains alors qu'il retire la pince qui retenait ses cheveux.
Au bout d'un moment, il ose enfin briser le silence sans trop savoir si la jeune fille devant lui s'est endormie.
- C'est incroyable de se trouver ici, il souffle.
- Ce n'est qu'une ville, elle répond sans ouvrir les yeux.
Il secoue la tête.
- Non, c'est plus que ça.
Doucement, Charlie se retourne, la joue à présent appuyée contre la cuisse du pilote alors que leurs regards se croisent et qu'il plonge à nouveau la main dans ses cheveux blonds.
- Explique-moi, elle chuchote.
Il baisse la tête vers elle une seconde et esquisse un sourire avant de reporter son regard sur le paysage verdoyant qui les entoure.
- Depuis que l'on est arrivés ce matin, personne n'est venu me demander d'autographe, personne ne m'a interpellé ou même regardé étrangement. Je sais bien que la Formule 1 n'est pas populaire partout, mais là, c'est comme si personne ne m'avait reconnu.
- C'est une bonne chose, non ?
- Oui évidemment, dans d'autres endroits, on n'aurait même pas pu sortir du premier musée sans créer un attroupement parce que la planète entière semble se passionner pour ce que je fais de mon temps libre. C'est reposant et en même temps étrange.
- Peut-être que certaines personnes t'ont reconnu, elle suppose. Mais qu'elles n'ont pas osé venir te voir ou qu'elles n'ont pas voulu te déranger en voyant que tu étais occupé.
- Dans tous les cas, je ne me rappelle pas de la dernière fois où j'ai pu passer une journée complète à l'extérieur sans avoir besoin de cacher mon visage et de faire des détours pour éviter les espaces publics alors merci pour ça aussi.
Touchée, Charlie se redresse sur ses coudes, ses longs cheveux blonds cascadant sur les jambes du pilote qui les regardent scintiller sur son vêtement noir.
- Tu sais, je n'y suis pour rien, je n'ai pas demandé aux habitants de Stuttgart de t'ignorer et puis là où je veux t'emmener cet après-midi tu peux être sûr que l'on va te reconnaître, elle sourit.
- Ah ? Et où est-ce que tu prévois de m'exposer au public ?
- C'est une surprise, elle ricane.
La Française se laisse retomber sur les jambes du garçon qui lève les yeux au ciel en comprenant qu'elle ne dira rien de plus.
- Profite de ton anonymat Lando, elle souffle avant de fermer les yeux. D'ici à ce que Poppy lance un avis de recherche à ton nom, la moitié de l'Europe sera à nos trousses.
- Ne parle pas de malheur, il se plaint. Elle en serait bien capable.
Elle laisse échapper un doux rire alors que Lando joue avec ses cheveux qu'il constelle de dizaines de petites tresses éparses qui se nouent et se dénouent au gré du vent.
Le soleil caresse leurs visages et comme Lando l'a dit, personne ne vient les interrompre pendant l'heure qu'ils passent dans le parc, lui assit contre un arbre et elle allongée contre lui.
Lorsque 14h approche, le réveil de Charlie sonne, la tirant du pays des songes alors qu'elle cligne des yeux difficilement et se redresse lentement.
- Hey, elle sourit.
- Salut rayon de soleil.
Assise dans l'herbe, elle s'étire, tirant ses bras vers le ciel alors qu'il se redresse, époussette ses vêtements et lui tend une main pour l'aider à se relever. Il la tire à lui souplement et elle titube une seconde, rougissant lorsqu'il passe un bras autour d'elle pour la stabiliser.
Rougir, elle a l'impression de ne faire que ça.
- Tu as dormi un peu ? Elle demande.
Il secoue la tête en s'écartant doucement.
- Pas la peine, j'ai dormi cette nuit.
- On ne va pas en reparler, tu étais fatigué et tu venais de terminer un Grand Prix. Moi je n'ai rien fait du week-end à part manger et m'énerver contre Max.
- Peut-être, mais maintenant, c'est toi qui es fatiguée, il contredit. Cette étape, on est censé la faire à deux, je ne veux pas être un poids que tu trimballes, je veux aider. C'est moi qui conduirai demain, il annonce.
Charlie le dévisage un instant avant d'esquisser un petit sourire charmé.
C'est presque injuste, comment est-il possible d'être aussi beau, aussi riche, talentueux tout en étant le garçon le plus gentil qu'elle ait jamais rencontré ? Il y a forcément un piège quelque part et pourtant, quand Charles regarde Lando dans les yeux, la seule chose qu'elle voit, c'est le bleu magnifique de ses prunelles et cette volonté de l'aider peu importe la difficulté.
Subjuguée, elle pince les lèvres pour faire semblant de réfléchir alors que son choix est déjà fait.
- C'est d'accord, elle accepte. Mais je veux l'on alterne, chacun son tour, OK ?
Le sourire éblouissant qu'il lui renvoie traduit toute la joie du monde.
- À vos ordres madame, il rit. Tu viens ? J'ai hâte de découvrir ta surprise !
Amusée, elle ramasse son sac et le suit jusqu'à la sortie du parc avant de reprendre les devants à travers la ville.
- À ta place, je ne serai peut-être pas aussi enthousiaste, elle rit. Je t'ai pris une casquette, tu risques d'en avoir besoin.
Intrigué, il fronce les sourcils avant de saisir ce qu'elle lui tend et de l'enfoncer sur sa tête.
- Comment ça ? Il questionne.
- Tu vas voir, elle reste mystérieuse. On est presque arrivés.
Quelques rues plus loin, en plein centre-ville, se dessine enfin la silhouette du prochain bâtiment qu'ils vont visiter et Charlie ne peut que pince les lèvres pour s'empêcher de rire alors que le visage de Lando devient de plus en plus pâle alors qu'il découvre l'ampleur de la crasse qu'elle est en train de lui faire.
Arrivés juste devant l'immense infrastructure, elle ne peut plus se retenir et éclate d'un grand rire alors qu'il lui lance un regard déconfit, vérifiant autour de lui que personne ne les regarde.
- Dis-moi que tu rigoles, Charlie ? T'es pas sérieuse ? Il se plaint.
- Oh, mais je suis on ne peut plus sérieuse Lando, elle lui sourit machiavéliquement. Qu'est-ce qu'il y a, tu préfères m'attendre dehors ?
Il la regarde à présent avec dégoût, conscient qu'il s'est fait piéger.
- Je ne suis même pas sûr que mon contrat avec McLaren m'autorise à rentrer là-dedans, il grince.
Elle lève les yeux au ciel.
- Arrête de faire ta diva, elle ricane. Ce n'est qu'un petit musée.
- Non Charlie, ce n'est pas un petit musée, il imite des guillemets. C'est le musée Mercedes !
Rien que de l'entendre le dire déclenche un nouveau rire chez la Normande qui essuie une larme sous ses yeux alors que Lando semble à deux doigts de la crise d'urticaire.
- Oh allez Lando, elle lève les bras en direction du bâtiment. Tu ne veux vraiment pas y aller ? Il y a la toute première voiture du monde à l'intérieur, tu te rends compte ? En plus, ils ont toute une section réservée aux voitures de course, c'est génial, non ?
Les sourcils froncés, il croise les bras sur sa poitrine et lui tourne le dos, mais Charlie commence à connaître l'homme qui lui fait face et le tressaillement des bords de sa bouche lui montre qu'elle est sur la bonne voie.
- Leur tout premier modèle de course date de 1894, il faut qu'on la voie non ? Les toutes premières flèches d'argent, les monoplaces victorieuses de Lewis Hamilton ? Franchement Lando, est-ce que tu auras une autre occasion de venir ici ?
Il lui tourne toujours le dos, mais ses épaules tressaillent discrètement, elle y est presque.
À court d'argument, elle lève les yeux au ciel et soupire lourdement avant d'abaisser sa dernière carte.
- Je t'offre un repas dans le restaurant de ton choix après la visite, elle capitule.
- OK ! Très bien, allons-y ! En route Charlie !
Sans l'attendre, il enfonce la casquette sur sa tête, fonce en direction du bâtiment sans l'attendre et elle est obligée de courir pour le rattraper, outrée par son soudain changement de comportement.
- Tu avais très envie d'y aller, avoues, elle accuse.
- Non, il nie. Mais tu m'as eu au moment où tu as parlé de la première voiture au monde, il ricane avant d'accélérer.
Elle s'arrête une seconde, bouche ouverte avant d'esquisser une grimace vengeresse.
Oh d'accord.
Il veut la jouer comme ça ?
Très bien, mais il ne faudra pas venir pleurer après.
Elle le rattrape en trottinant jusque dans le hall du musée, Lando est déjà dans la queue et elle sourit poliment à quelques personnes avant de les doubler pour le rejoindre. Il ne la regarde même pas lorsqu'elle le rejoint, un petit sourire victorieux aux lèvres dissimulé derrière la visière de sa casquette.
- Tu es une peste, elle chuchote.
- Je préfère dire que je suis difficile en affaires.
Elle lève les yeux au ciel -encore- et se place juste devant lui pour pouvoir prendre les billets. Lorsque la jeune femme au comptoir qui n'a, visiblement, pas du tout calculé la présence de Lando Norris juste devant elle demande leurs deux prénoms pour inscrire sur les badges d'accès, Charlie voit une occasion en or.
Sans laisser le temps à l'Anglais de parler, elle se racle la gorge pour attirer l'attention à elle avant de parler, captant du coin de l'œil le regard suspicieux du pilote.
Oh Lando, tu n'as pas idée.
- Je suis Charlie, elle se présente. Et mon ami s'appelle Rango.
Seul le silence lui répond, entre l'air surpris de l'hôtesse d'accueil et celui totalement horrifiée de Lando à qui elle tire la langue discrètement.
- Rango ? Elle s'assure.
- Oui, Rango, confirme la Française. C'est d'origine Celtic, ça veut dire « Le dormeur », il parait que c'était un bébé assez mou, si vous voyez ce que je veux dire.
L'Allemande hoche vigoureusement la tête avant de glisser un regard plein de compassion en direction du pilote encore choqué. Elle glisse deux pass sous la vitre de protection et Charlie les attrape avant d'entraîner Lando avec elle vers la borne d'entrée.
Sur le chemin, elle se retourne pour lui faire face et lui tendre son billet avant de murmurer en le pointant du doigt, un sourire narquois aux lèvres :
- Un point pour toi et deux points pour moi ! Elle sourit.
Bouche bée, il la dévisage un instant avant d'esquisser une grimace amusée et de la suivre à l'intérieur.
Ils passent l'après-midi à découvrir la totalité des modèles exposés, s'arrêtant pour comparer leurs avis au sujet des différentes évolutions et innovations technologiques en matière d'automobile durant les dernières décennies.
C'est réellement passionnant pour Charlie qui tombe en adoration pour les paroles pleines de passion de Lando qui la couvre d'anecdotes et de comparaisons alors qu'ils traversent les différentes époques de l'exposition.
Lorsqu'enfin ils parviennent à la section des voitures de course, elle qui s'attendait à le voir redoubler d'informations est surprise par le silence qui tombe entre eux. Le temps d'un instant, elle détache son regard de l'impressionnante collection de voitures pour les poser sur le pilote qui les admire avec tant de dévotion, tant d'admiration et cette lueur pétillant dans le fond de ses yeux, il lui fait penser à un enfant le jour de Noël.
Et même si Charlie prend un plaisir fou à découvrir tous ces modèles d'anthologie, elle sait parfaitement que la plus belle œuvre d'art dans la pièce n'est pas faite d'huile et de métal, mais de chair et de cœur palpitant, éblouissant et juvénile.
Discrètement, elle immortalise l'instant, gravant à tout jamais le souvenir de cette journée dans leur mémoire.
Et si elle s'écarte discrètement lorsque quelques personnes viennent demander au pilote photos et autographes, elle ne regrette pas son choix de l'avoir entraîné jusqu'ici, c'était une bonne idée.
Née d'une blague et sur fond de sentiments inavoués.
Ils profitent ensemble de l'exposition jusqu'à la dernière minute, remerciant chaleureusement le personnel qui leur permet de rester presque une heure après l'horaire de fermeture officiel, avantage des célébrités et sortent pour découvrir le soleil déclinant doucement à l'horizon.
Toujours silencieux, ils prennent la route du centre-ville et Lando est le premier à ouvrir la bouche après ce qui lui semble être une éternité.
- Merci pour aujourd'hui, il souffle. Mais d'où vient le Rango ? Je ne te pardonne pas pour ça.
- C'est la seule chose que tu as retenue ? Elle rit.
- Non, mais ne compte pas sur moi pour laisser passer ça.
Elle lève les yeux au ciel avant de répondre.
- C'est le nom du héros d'un film d'animation que je regardais petite, elle explique. Tous les personnages sont des animaux et ils évoluent dans une parodie de western.
À côté d'elle, Lando soupire rien qu'à l'idée qu'elle ait pu aller chercher cette idée si loin.
- Au moins, je suis le héros, il s'exaspère. Et quel animal je suis censé être exactement ?
- Un caméléon domestique, elle sourit de toutes ses dents.
- Ah ! Parce que tu trouves que j'ai une tête de caméléon en plus ? Il s'offusque.
- Non ! Mais je te jure qu'il est très drôle et très courageux, elle se moque.
- Tu sais que les caméléons mangent les bourdons Charlie ?
- Mais pourquoi est-ce que tu en reviens toujours à ça ? Elle râle. Les bourdons ne t'ont absolument rien fait alors arrête de te moquer d'eux.
Leur petite querelle se poursuit jusqu'à ce qu'ils débouchent dans une rue piétonne bordée de bar et de restaurant, les forçant tous les deux à conclure une paix provisoire le temps de trouver un endroit où passer le début de soirée.
Comme Charlie est une femme de parole, elle laisse au Britannique le choix du restaurant, croisant les doigts pour qu'il ne jette pas son dévolu sur le restaurant le plus cher de la ville et ils finissent par entrer devant le plus animé de tous.
L'endroit, une immense auberge, est bondés et bruyante, dans le fond de la salle, un groupe de musique joue par-dessus le brouhaha et quelques personnes danse au pied de l'estrade. Autour d'eux, des serveuses en tenue traditionnelle bavaroise évoluent pour répartir les nouveaux clients et Charlie a à peine l'occasion de détourner le regard une seconde que trois personnes ont déjà demandé un autographe à Lando.
Soucieux de ne pas créer un embouteillage devant la porte, Lando cherche son regard une seconde et lui adresse un petit sourire avant d'indiquer aux personnes qui l'entourent de sortir pour pouvoir continuer à discuter.
À présent seule dans la file, la Normande patiente jusqu'à ce qu'une serveuse en tenue bavaroise, jupe bleu marine, corset rouge et chemisier blanc de se plante devant elle, grand sourire commercial aux lèvres.
- Bonsoir, elle prononce avec un accent prononcé. Je suis Agnès, c'est moi qui vais m'occuper de vous ce soir.
Charlie sourit à la jolie femme blonde aux yeux bleus.
- Bonsoir Agnès. Il me faudrait une table pour deux s'il vous plaît.
Les sourcils de l'Allemande se haussent alors qu'elle cherche autour d'elle la deuxième personne sans se départir de son sourire.
- Ah, oui, elle sourit avant de se tourner vers l'extérieur. Mon ami est là-bas, elle pointe du doigt. Vous pourrez lui montrer la table quand il reviendra ?
Le regard de la serveuse fait un rapide aller-retour entre Lando, entouré de fans toujours plus nombreux, et Charlie, tout sourire.
- Pas de soucis ! Elle s'exclame. Je vais vous trouver une table à l'écart.
La Française n'en demande pas tant, mais elle est plutôt contente qu'on lui propose. Elle n'a rien contre le fait d'être dérangée par des fans lors de leur repas, après tout, elle est une fan aussi, elle peut comprendre, mais elle sait aussi qu'à la longue la situation peut devenir pénible pour le pilote.
Elle se laisse guider jusqu'à une table en haut de la mezzanine d'où on a une vue parfaite sur la salle en contrebas et sur la scène où le groupe joue toujours.
- Désolé de vous demander, c'est peut-être indiscret, s'excuse Agnès. Il est célèbre votre copain ?
Tout sourire, la Normande prend place et accepte la carte que lui tend l'autre femme.
- On peut dire ça oui, elle valide. C'est un pilote de Formule 1.
- Oh, je vois d'accord ! En-tout-cas, vous avez de la chance, il est vraiment mignon !
Charlie s'étrangle alors que l'autre lui adresse un clin d'œil de connivence et tourne les talons sans demander son reste.
Rouge écarlate, Charlie se refait le film des dernières minutes jusqu'à bloquer sur le terme « copain ».
Oh oui, d'accord.
Faisons comme si de rien n'était.
Lando finit par la rejoindre quelques instants plus tard, le sourire encore accroché sur les lèvres d'avoir pu contenter ses fans.
- Ça va ? Il demande doucement.
- Oui ? Pourquoi ?
- Tu es toute rouge, il sourit.
- Oh ! Hm... Il fait chaud ? Elle tente.
Il hoche la tête doucement avant de plonger le regard dans le menu et elle fait de même. Agnès revient quelques minutes plus tard et Charlie prie de toutes ses forces pour qu'elle ne fasse pas de gaffe devant le pilote.
- Bonsoir, elle sourit au garçon. Bienvenue dans le plus vieux restaurant de Stuttgart, vous avez choisi ce que vous voulez ?
Lando donne sa commande puis Charlie la sienne et le regard d'Agnès pétille à chaque fois qu'elle les regarde.
Pitié Agnès, pitié.
Mais les lois de l'univers sont impénétrables et quelqu'un -sans doute un philosophe- a dit un jour que si l'on souhaite absolument éviter quelque chose, cette chose finit toujours par arriver.
À l'instant où l'Allemande ouvre la bouche, Charlie sait.
Est-ce que se jeter du haut de la mezzanine lui évitera la gêne intergalactique qu'elle est sur le point de se taper ?
Peut-être, oui.
Le regard de Charlie glisse lentement vers la rambarde.
Il suffirait qu'elle prenne un peu d'élan.
- Je vous trouve vraiment beaux, tous les deux, vous formez un beau couple, elle pépite. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à m'appeler, c'est un plaisir de vous avoir dans notre restaurant.
Trop tard pour le vol plané.
Catastrophée, Charlie relève les yeux vers Lando dont les sourcils sont remontés haut sur son front alors qu'il sourit toujours à la serveuse heureuse de leur avoir fait un compliment.
- C'est très gentil, merci à vous. Je suis certain que nous allons passer un bon moment.
Ravie par sa réponse, Agnès tourne les talons dans un froufroutement de jupe, les laissant plongés dans le silence le plus total.
- Tu m'expliques pourquoi cette fille pense que l'on est ensemble ? Finit-il par demander, un rire dans la voix.
Charlie passe une main devant ses yeux et se pince l'arrêt du nez, cherchant comment expliquer la situation sans la faire passer pour la pire des fangirls.
- Quand j'ai demandé une table toute à l'heure, tu étais toujours dehors et je pense qu'elle sait fait un film. Elle a proposé de nous donner une table à part ce que j'ai trouvé être une bonne idée et puis quand je me suis installé, elle m'a demandé si tu étais célèbre et j'ai répondu avant de comprendre qu'elle avait dit « copain » et pas « ami ». Ensuite, elle est repartie et je n'ai pas eu le temps de corriger l'erreur.
- OK, il souffle. Donc tout le personnel du restaurant pense que l'on est ensemble ? Il s'assure.
- Je pense que oui, elle chouine.
- Bon, il sourit. Je peux vivre avec ça.
- Je suis désolé Lando, j'aurais dû lui dire.
- Ce n'est pas de ta faute, la situation est étrange et elle en a tiré ses propres conclusions, il hausse les épaules.
Mais quel homme.
Attends...
Comment ça la situation est étrange ?
Elle a à peine le temps de relever la tête qu'il embraye déjà sur un autre sujet et Charlie ne trouve pas le courage de poser la question qui lui brûle les lèvres malgré l'appréhension.
Le reste de la soirée se déroule comme dans un rêve, les plats qu'ils dégustent sont délicieux, la musique n'en finit plus de virevolter dans l'air à mesure que le verre de Charlie diminue et est toujours resservie.
Elle n'a pas pu résister, l'Allemagne, la musique, la bière, Lando qui la regarde tout sourire, rayonnant dans la lumière tamisée de cette fin de soirée.
L'alcool pétille dans le sang et les yeux de Charlie dont la spontanéité explose tous les records ce qui implique une suite d'événements improbables et de nombreux fou-rire pour Lando qui découvre de nouveaux aspects de la personnalité de la Française.
Elle ne saurait dire à quel moment exact ses vêtements disparaissent pour laisser place à une tenue bavaroise gracieusement offerte par le restaurant, peut-être au moment où elle monte sur le bar avec les autres serveuses pour performer en fin de soirée.
Charlie n'est pas bourré, elle est joyeuse, pompette à la limite, mais c'est plus que suffisant pour la désinhiber.
Debout sur le bar, acclamé par des dizaines de clients, ses yeux ne quittent pas un seul instant ceux de l'Anglais qui se tient presque à ses pieds, le regard pétillant d'intérêt alors qu'il s'assure qu'elle ne tombe pas.
Lando finit par l'obliger à rentrer vers deux heures du matin à la fermeture du bar, refusant poliment la proposition du staff de les accompagner pour prolonger la soirée jusqu'au bout de la nuit.
Charlie y serait bien allé.
On ne dit pas non à une nouvelle aventure.
Mais la main de Lando qui se glisse dans la sienne alors qu'il l'entraîne dans les rues de Stuttgart en direction du van, chaude et douce dans la sienne, suffit à lui couper toute envie d'escapade nocturne.
Surtout quand son cerveau surchauffé à l'alcool lui rappelle avec un peu trop de détail qu'une fois rentrés, ils iront dormir, ensemble.
Ensemble, tous les deux, dans le même lit.
Seigneur, comment est-ce qu'elle va survivre à ça ?
Aucune foutue idée.
Alors elle se laisse faire, le regard figé sur leurs mains liées dérivant parfois sur les épaules du pilote qui, elle le remarque à l'instant, porte également son sac à main sur l'épaule, elle comprend qu'il a récupéré ses affaires après qu'elle se soit changée.
Quelque part entre l'anxiété et la curiosité, Charlie n'ose pas dire un mot quand il lui tient la porte et qu'elle se plante au milieu de la pièce comme une petite fille perdue.
- Ça va ? Demande Lando. Tu devrais boire de l'eau, ça t'évitera d'avoir mal à la tête demain.
Il l'y incite d'un petit mouvement et elle se détourne rapidement pour se servir un verre. Elle ne bronche pas en entendant des bruits de vêtements dans son dos, comprenant qu'il en profite pour se changer et patiente de longues secondes, les lèvres pincées sur les bords de son verre vide.
- Tu peux te retourner Charlie, il souffle.
Le souffle court, la blonde se retourne et s'adosse à la porte du frigo.
D'accord, ça va vraiment arriver.
Elle n'ose même pas penser à la couleur de ses joues, ni à sa respiration rapide ou ses cheveux ébouriffés, la façon dont ses genoux tremblent d'appréhension.
Bon, arrêtons juste de penser.
- Ça va aller pour te changer ? Il demande, prévenant.
- Tu sais, je n'ai pas bu tant que ça, elle lève les yeux au ciel.
Il hoche la tête lentement, signe qu'il lui fait confiance, mais elle se rappelle soudainement de quelque chose.
- Mais...elle hésite. Peut-être que tu pourrais m'aider avec le corset ? C'est Agnès qui l'a noué tout à l'heure, je ne suis pas sûr de pouvoir y arriver.
Tout en parlant, elle fait glisser ses cheveux le long de son épaule pour dégager son dos et se retourne, dévoilant l'astucieux corsage aux yeux du pilote.
Elle retient sa respiration lorsque les doigts de Lando effleurent sa peau au travers de sa chemise alors qu'il s'applique à dénouer chaque laçage délicatement, son souffle caressant sa nuque à chaque expiration.
Aucun des deux ne parle, mais le silence n'est pas lourd, l'ambiance est douce, chargée de sentiments refoulés, Charlie ferme les yeux.
Lorsqu'il vient à bout du dernier ruban, un bref soupir échappe au garçon dont les doigts s'échouent un instant le long de la courbe de son dos, lui tirant un long frisson, avant de reculer et de dire d'une voix rauque par l'appréhension.
- Je t'attends en haut, prends ton temps.
Sans rien ajouter, il termine de s'écarter et grimpe l'échelle jusqu'au lit surélevé, disparaissant dans les draps.
Charlie déglutit, sonné et dans l'expectative.
L'esprit en surcharge totale, elle se déshabille et enfile un t-shirt et un short, retire son maquillage et applique sa routine de nuit avant de grimper à son tour les quelques marches qui mènent au lit.
À sa grande surprise, Lando à les yeux fermés, ils ne les ouvrent pas lorsqu'elle s'installe à ses côtés et sa respiration calme donne l'impression qu'il dort. À présent complètement sobre, Charlie veille à garder une certaine distance entre leurs corps, elle se positionne totalement à l'opposé du pilote qui ne bronche pas et n'esquisse même pas le plus petit mouvement.
Uniquement éclairée par l'écran de son téléphone, elle prend le temps de le regarder, le nez plongé dans l'oreiller qui sent son odeur, le souffle court.
C'est tout ?
Elle qui avait peur de trop imaginer, d'extrapoler, la voilà plutôt désarçonnée. Au fond d'elle, Charlie se sent également rassurée, rassurée qu'il ne tente rien, que dormir avec elle ne soit pas forcément synonyme de plus, ne pas lui mettre la pression pour quoi que ce soit.
Elle aime ça.
Et en même temps, elle est déçue.
C'est paradoxal.
Perdue dans ses réflexions, le regard toujours figé sur Lando qui, elle en est certaine à présent, dort profondément, elle ne sait pas quoi faire.
Elle pourrait tenter quelque chose ? Se glisser dans ses bras et espérer qu'il l'enlace en sachant pertinemment que demain matin, elle va paniquer et dire des conneries.
Elle pourrait aussi ne rien faire ? S'arrêter sur la sensation brûlante des doigts de Lando contre son dos et le souvenir de cette journée merveilleuse.
Que faire ?
Oui, vous ne rêvez pas, Charlie vous pose la question.
C'est un jeu maintenant alors à vous de choisir.
♡♡♡♡♡♡♡♡♡♡
Je tente des choses avec cette histoire, clairement.
Début de l'aventure en duo pour nos héros qui découvrent Stuttgart avant de reprendre la route vers l'Angleterre et Charlie est déjà en surtension alors que Lando profite de la balade pour lui en faire voir de toutes les couleurs.
Qu'est-ce qu'on pense du musée Mercedes ? L'idée m'a fait beaucoup rire sur l'instant et en bonne fan de F1 Charlie ne peut pas traverser l'Allemagne sans s'arrêter dans ce lieu iconique, Lando n'est qu'une victime collatérale.
Je ne pense pas qu'ils auront une autre journée comme celle-ci dans leur voyage pour des raisons de temps alors dans le prochain chapitre, Charlie se réveille aux côtés de Lando dans quelle position ?
C'est à vous de décider et nos deux loustics devront apprendre à passer le temps sur la route et en gros, ça donne une surconsommation de Spotify, des aires d'autoroute et un GPS en sueur.
Bye lescopains ♡
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