Tout était noir, la douleur dans mes poignets devenaient de plus en plus forte.

Où suis-je ? Le bandeau sur mes yeux m'empêchait de comprendre. Mes pensées divaguent, je deviens folle ? Comment sait-on lorsque l'on devient fou ?

Soudain, quelqu'un retira brusquement mon bandeau et la lumière de la pièce m'aveugla quelques secondes. La personne qui se tenait devant moi me ressemblait tellement que le doute d'être face à un miroir me vînt rapidement.

Où suis-je ?

Je me sentais incapable de prononcer un mot, j'étais attaché à un siège les poignets tenus sur les accoudoirs par des sangles de cuir. Mon crâne devait avoir subit le même sort car je n'étais incapable de bouger la tête. Je pouvais voir que mon avant bras droit était relié à une poche de sang mais j'étais incapable de savoir si je donnais ou si je recevais un produit douteux dans mon corps. Au dessus de me moi des lumières aveuglantes. Face à moi, mon sosie et un vieux monsieur qui me regardait avec un grand sourire.

- Tu vois Ryme, on a toujours été des battants dans la famille mais toi.. Toi tu es plus que ça, c'est pour cela qu'on a décidé de t'étudier, mais maintenant tu ne nous sert plus à rien.

Je regardais autour de moi, cherchant une raison sur ce qu'il venait de dire.

- Ton immunité t'a été enlevée, tu seras obligé de vivre dans l'enceinte de la capitale avec moi. Si tu sors, tu subiras le même destin que ton amie Angélique.

Je serrais les dents et regardais mon sosie qui se situait juste à côté de mon interlocuteur.

- Oh tu regardes la nouvelle version de toi ? Voici l'intelligence artificielle qui va te représenter à l'extérieur, comme tu as pu rentrer dans la résistance nous allons pouvoir connaitre tous leurs plans en avance grâce à toi et à ton perpétuel sentiment de rébellion.

Je grognais en secouant la chaise, il n'avait pas le droit ! Après toutes les difficultés que les non privilégiés avaient traversés, il ne pouvait pas juste venir et détruire tous leurs espoirs en utilisant mon visage. Une infirmière se jeta sur moi alors que mes poignets commençaient à saigner sous mes actes. La colère couvrait la douleur et elle le savait, je la voyais du coin de l'œil préparer un sédatif.

- Tu ne veux toujours pas parler ?

- Maintenant que tu n'es plus utile, nous allons utiliser ton frère Mathias, puis Alex quand nous l'aurons récupéré des mains des résistants.

- Pourquoi ? Pourquoi faites vous ça ?

- Car les gens comme vous ne méritez pas le don que la nature vous a donné, les privilégiés ont toujours tout fait pour chercher à créer un monde meilleur et vous n'avez fait que le détruire.

- Vous ne pourrez pas détruire Mathias, son cœur ne bat plus pour vivre, il bat pour rendre justice de ceux que vous avez sacrifié pour une cause perdue. Laissez les immunisés profiter de leur chance car ce sont ceux qui en eu le moins le reste de leur vie qui ont l'avantage aujourd'hui, hurlais-je.

- J'ai toujours su que tu ne serais pas dans mon camp, mais Mathias tient plus à toi qu'à sa propre vie et c'est ce qui provoquera sa perte. Il tombera de haut et tu n'auras plus de héros à espérer.

- Mathias viendra !

- Arrête de t'obstiner, tu vas te détruire de l'intérieur Ryme Hiten.

- Il viendra, il vient toujours..

Une douleur dans le bras tourna mon attention sur l'infirmière, elle venait de me donner son sédatif. Je lui fis le plus grand des sourires pour que même endormie je leur montre qu'ils ne peuvent gagner.

Les paupières lourdes et un sourire jusqu'au dent, mon esprit s'éteignit.

Comment peut-on savoir lorsque l'on devient fou ?