[61]
Kaynaa.
Chicago, Etats-Unis...
Villa de Alinaa...
09 février...
09h21...
- Arrête de me mettre la pression bon sang tu vas me faire déborder mon anti-cernes.
Kaïs: dépêche-toi alors.
Non mais je rêve.
Je lui demande d'arrêter de me mettre la pression mais j'ai l'impression que je fais la conversation avec un sourd.
C'est mieux que je ne lui parle plus. J'essaye tant bien que mal de maquiller le dessous de mes yeux pour cacher un peu les cernes mais ça ne servait à rien.
Les cernes étaient toujours aussi voyantes, la prochaine fois j'éviterais de faire une nuit blanche.
Avec Liham on est rentré autour de 03h du matin, on a silloné les rues de Chicago comme des SDF on montait, on descendait en visitant un peu par ci, par là. Vraiment Chicago la nuit c'est un pur délice.
Comme je n'arrive pas à les cacher, j'attrape mes lunettes de soleil, je crois qu'elles feront l'affaire.
Je quitte enfin ma coiffeuse et je vais rejoindre Kaïs devant ma porte, le regard qu'il m'a lancé n'était pas des plus accueillants d'ailleurs.
On descend rejoindre les autres dans le salon, ils étaient déjà tous prêts donc visiblement c'est nous qu'ils attendaient.
Tío Edan: bon je crois que princesa Kaynaa a enfin fini on peut y aller.
Dit-il en ouvrant la porte.
Je roule des yeux et je sors la première, comme d'habitude je vais monter avec mes triplés mais visiblement ce n'est pas moi qui conduira cette fois.
Kayden vient débloquer les portières et moi je m'empresse de monter sur la banquette arrière avec Kamal.
Une fois que toutes les voitures étaient fin prêtes, on démarre. On roulait en fil indienne pour éviter de se perdre de vue ou un truc du genre.
Durant le trajet, je fixais à travers ma vitre, j'ai vraiment passé un bon moment avec Liham en soirée. J'ai aussi pu découvrir une nouvelle facette de lui et de moi aussi par la même occasion.
Je ne savais pas que je pouvais être aussi gentille et attentionnée. Mais bon, peut-être on a une influence l'un sur l'autre.
Je suis vite redescendue sur terre quand mes pensées se sont redirigées vers tío Leonardo. Généralement il est au courant de mes moindres faits et gestes peu importe que je sois proche ou loin de lui.
Et si il était au courant de ma proximité avec Liham?
Je sais qu'il ne sera pas d'accord, puisque pour lui lorsque tu ouvres ton coeur à une personne, les autres profiteront de cette petite ouverture pour y pénétrer aussi, et je risque d'être la seule perdante à la fin.
Et si il avait raison?
Kamal: eh Kay!
Il me pousse légèrement.
- Hum?
Kamal: on est arrivé.
Je regarde autour de moi et effectivement on était au cimétière.
- Déjà?
Kamal: il faut dire que tu as rêvé durant tout le trajet.
Il descend de la voiture après cette parole et moi je fais de même.
C'est vrai que j'aime bien le deuil, mais je le préfère quand je tue et que c'est moi qui fait verser du sang.
Alors que là...
L'athmosphère est morose, il y a plein de gens mais ils sont tous vêtus de noir. Ce qui fait que au lieu d'y avoir de la joie et de la gaieté dû à cette affluence, c'est plutôt une brise de tristesse.
Je soupire avant de suivre les autres, je sens que je vais m'ennuyer ici. Alors vaut mieux m'adonner à mon passe-temps préféré, critiquer les gens dans ma tête.
On dit qu'on est à un enterrement, mais pourquoi est-ce que la majorité des femmes présentes sont habillées aussi mal? Mini robe moulante, talons de cinquante centimètres, le maquillage alors laissons tomber.
Le reste de la famille s'était déjà éparpillée un peu partout pour ne pas changer, ce qui fait que j'étais seule à marcher comme une affamée.
Quand je pense qu'après l'enterrement, il y a une réception à laquelle je suis obligée de participer.
...: Kaynaa ma copine!
Eh mince.
Je soupire d'agacement avant de me stopper dans ma marche et de me tourner lentement dans la direction de cette voix que je reconnaîtrais parmi milles.
Elle arrive à ma hauteur et me prend dans ses bras toute enthousiaste, elle me lâche au bout de cinq minutes et me regarde en souriant.
Rachel: finalement on se retrouve.
Normalement comme on devait quitté New York elle était censé retourner en Espagne, mais malheureusement elle est là.
- Tu fais quoi ici?
Rachel: je suis venue accompagner mon père, monsieur Décans était l'un de ses colaborateurs. Cool la coïncidence non?
Je roule des yeux avant de me retourner et de continuer mon chemin sans destination fixe, bien-sûr elle m'a suivie.
Rachel: même le destin est pour notre amitié, il nous a unie encore une fois.
Je ne réponds rien et je fixe devant moi, elle est trop collante ce n'est pas possible.
Rachel: tu sais là où il est Jiress? J'aimerais lui faire la surprise, il sera trop content de me voir.
Qui peut être content de te voir, sincèrement?
- Suis-je sa baby-sitter?
Rachel: non mais tu es sa prima (cousine)
- Et prima veut dire baby-sitter?
Elle roule des yeux.
Rachel: tu ne comprends rien...ah voilà Nizar elle au moins saura me dire où il est.
Elle s'en va après ça, il était temps. Je continue mon chemin jusqu'à atteindre l'espace qui était réservé pour les places assises. Il y avait quelques personnes installées là.
J'ai préféré m'installer sur la dernière rangée de chaises parce que me connaissant, je risque somnoler. J'en profite pour observer les alentours et c'est vrai qu'il y avait des hommes armés presque de partout, sans compter les snipers.
Ça me manque quand-même de ne plus pouvoir tirer en longue distance et réussir du premier coup. Il faudra que je m'y remette sérieusement.
Je continue de balayer le paysage du regard, quand je tombe sur une Rolls-Royce noire qui venait tout juste de garer de l'autre côté du cimétière.
Deux hommes en costard ouvrent les portières arrières, celle de gauche et celle de droite.
Du côté droit une femme fait son apparition, une blonde plus précisément, grande de taille, aussi fine que la mine d'un crayon. Je retire mes lunettes de soleil et je plisse les yeux pour voir si ce n'est pas un rêve.
Et oui, je ne rêve pas c'est Mirha. La femme de tío Leonardo. Du côté droit, je le vois descendre suivi de Soraya, elle et sa légendaire crinière de lion, sauf qu'elle les a coloré. D'habitude ses cheveux sont bruns mais cette fois-ci elle a teinté la racine en noir et les longueurs sont blonde platine.
Elle m'étonnera toujours avec ses goûts qui laissent à désirer.
La joie qui s'est manifestée en moi était juste indescriptible, ça m'a manqué de ne plus voir leurs têtes. Rares sont les fois où je suis ravie de voir quelqu'un donc ils doivent se sentir privilégiés.
Je remets mes lunettes de soleil et je m'apprêtais à me lever pour aller les rejoindre sauf que je suis stoppée dans mon élan.
Bien-sûr.
Quelqu'un venait de prononcer mon prénom, je tourne ma tête dans sa direction les sourcils froncés.
Expression qui disparaît très vite quand je me rends compte de qui il s'agit, je me lève et lui souris.
- Oui?
Liham: tu peux venir avec moi quelques secondes s'il-te-plaît?
- Pour aller où?
Liham: j'ai un truc à te montrer.
Je me tourne dans la direction de mon tío qui était en train de faire la conversation avec je ne sais qui, puis je ramène mon regard sur lui.
- Ça ne peut pas attendre?
Liham: non...je veux te présenter à quelqu'un ça ne prendra pas beaucoup de temps.
Je me tourne encore vers mon oncle avant de ramener mon regard sur lui.
- Ok mais on ne met pas long je dois parler à quelqu'un.
Liham: ne t'inquiète pas.
Il me tend sa main que je saisis sans hésitation. On slalomait entre les gens pour se créer un passage.
Je sens une légère pression sur ma main, je baisse la tête et je vois qu'il la serrait légèrement. Je lève mes yeux vers lui et il avant la mâchoire contractée.
Qu'est-ce qui lui arrive encore?
J'effleure sa joue avec les doigts de ma main libre.
- Qu'est-ce qui ne va pas?
Liham: hum...tu sais l'homme qui est sur le point de se faire enterrer c'était mon grand-père quand même.
- Tu n'as pas besoin de faire cette tête et...bon contente-toi de ce que je viens de dire parce que je ne sais pas réconforter les gens.
Il me lance un sourire presque crispé et puis se reconcentre droit devant lui.
Je n'ai pas cru en son histoire.
Depuis quand il se montre aussi vulnérable pour des choses aussi futiles? Je ne dis pas que la mort de son abuelo (grand-père) ne le touche pas mais je le connais déjà un peu.
On continue de marcher, jusqu'à s'éloigner des autres et parvenir à la route.
- Tu m'as dit que tu voulais me présenter à quelqu'un. Il est où ce quelqu'un?
Liham: tu verras.
Je le guette du coin de l'oeil et je ne dis rien. On traverse la route et juste de l'autre côté il y avait un immeuble.
Là, je ne le sens plus.
Je m'arrête tout d'un coup et comme il tenait ma main, il s'arrête aussi et se tourne vers moi.
- Sérieusement Liham où est-ce qu'on va?
Liham: tu n'as pas confiance en moi?
Il se rapproche de moi et pose sa main droite sur ma joue gauche.
- Si, mais...je veux juste savoir où l'on va et puis si tu voulais me tuer? J'aurais été trop naïve et je t'aurais suivi bêtement.
Il rigole face à ma réplique.
Liham: réfléchis princesse si je voulais te tuer il y a longtemps que je l'aurais fait et puis j'ai eu tellement d'occasion pourquoi seulement maintenant?
- On ne sait jamais.
Il sourit et pose sa main gauche sur ma joue droite avant de me rapprocher de lui et d'embrasser mon front et chuchoter.
Liham: fais-moi confiance.
Je hoche la tête de haut en bas lentement.
Il se sépare de moi et m'attrape par la main, on continue notre chemin en empruntant la voie qui mène au parking souterrain.
C'était drôlement calme, en même temps dans ce genre d'endroit il n'y a jamais de bruits et c'est ici que se passe très souvent les meurtres, cette pensée me fait sourire.
Si il m'a emmené là pour tuer quelqu'un je serais la femme la plus heureuse.
En effet, chacun a sa définition du mot « heureux ».
On entendait que le bruit de mes talons dans cette athmosphère lugubre. On marche jusqu'au fond du parking et il finit enfin par s'arrêter. Je regarde autour de moi pour apercevoir la fameuse personne qu'on est venu voir.
- Alors? Elle est où cette personne?
Il soupire et me met face à lui en m'attrapant par les épaules.
Liham: Kaynaa..
- Qu'est-ce qu'il y a?
Liham: dans la vie il arrive parfois qu'on soit contraint de faire des choix aussi durs qu'ils soient.
- C'est quoi cette histoire je ne comprends rien là, sois plus clair.
Liham: sache que tout ce que je t'ai dit était vrai mais j'ai dû faire un choix, que je vais assumer jusqu'au bout. Je suis vraiment désolé.
Mais il joue à quoi encore?
- Mais...quoi?
Au même moment j'entends des portières claquer. Je me détache de son emprise et je me tourne.
Je vois des hommes armés sortir des voitures. Ça y est, je suis totalement perdue.
Je me tourne vers Liham qui ne semblait pas être surpris. Je me retourne vers les hommes.
- Vous êtes qui encore?
Une autre portière s'ouvre, laissant apparaitre une silhouette que je connais trop bien à mon goût. Il se rapproche de nous et tapote l'épaule de Liham.
Marvrick: bon travail mon cher ami, je te félicite. Honnêtement je croyais que tu allais tout faire foirer.
Liham: je tiens toujours mes promesses et tu le sais.
Promesses?
Cher ami?
Bon travail?
Je fais la navette entre Liham puis Marvrick et ça, pendant au moins trente secondes. Et quand l'information parvient enfin à mon petit cerveau je lâche mon sac à main à cause de ma main tremblante.
Et je porte ma main à ma poitrine pour sentir mon coeur mener une danse endiablée.
Je n'y crois pas.
C'est moi ou je viens de me faire avoir de la pire des manières?
Mon regard était posé sur Liham il ne semblait n'y avoir aucun signe de culpabilité dans son regard. De toute façon je m'attendais à quoi?
Je retire mes lunettes de soleil et je les balance à même le sol.
Là je suis encerclée même si je le voulais je ne pourrais pas m'en fuir. J'ai envie de parler mais aucun son ne veut sortir de ma bouche, j'ai tellement la haine que parler même ne saurait m'aider à extérioriser.
Il faut que je me défoule.
D'un geste incroyablement rapide et d'une force inouïe, j'applique une gifle sur la joue de l'autre connard.
Il n'a même pas daigné réagir et tant mieux.
Il m'a prise pour une autruche alors que j'ai baissé ma garde avec lui.
Marvrick: vous règlerez vous différends plus tard pour l'instant on a un mariage à organiser.
Dit-il en riant.
Il claque des doigts et un homme vient m'attraper par le bras.
Marvrick: évitez de lui faire mal okay?
Il arrive sans trop de mal à m'attirer avec lui, je ne me débats pas, je ne cris pas, je ne parle pas. Mon regard est posé sur cet imbécile.
Pourquoi il a fait ça?
D'un coup je m'arrête et je pointe mon doigt en sa direction.
- Je te jure Liham que je te ferais payer ce que tu viens de faire à ma manière et ne t'inquiète même pas que tu vas souffrir.
L'homme qui me tenait finit par me faire monter dans une voiture et referme la portière.
Je garde toujours mon regard sur ce crétin.
Bizarrement ça me fait étrangement mal au coeur. Je ne sais pas pourquoi.
Mais ce qui est sûr c'est qu'il me le payera, soyez-en sûr.
A suivre...
Cartel.
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