[1]
Séville, Espagne...
15 Octobre...
10h13...
Je boucle la dernière valise et la pose à même le sol. C'est fatigant de faire des valises. Et celle qui est chargée de m'aider : Marjorie n'a même pas fait son apparition une seule fois dans ma chambre. Elle est plus concentrée à attirer l'attention de mon oncle.
Bref.
On toque à la porte, et rien qu'à sa façon de toquer j'ai su de qui il s'agissait.
- C'est ouvert!
Elle entre et ne se gêne pas de sauter sur mon lit.
- Vas-y ne te gêne surtout pas.
Soraya: c'est ce que je viens de faire je te signale.
Je me contente de rouler des yeux sans rien répondre.
Soraya: mon père vient de me dire que tu pars demain. En vrai tu vas grave me manquer si c'est vraiment le cas.
- Ne t'inquiète pas ce n'est pas du tout réciproque.
Soraya: dit-elle...bref ça te dit qu'on fasse une dernière sortie toutes les de...
- Non.
Soraya: euh...je ne te demandais pas ton avis en fait tu viendras avec moi un point c'est tout. Sois prête à 11 heures.
Après ça, elle me fusille du regard, et sort de la chambre. Un jour je vais la gifler cette fille, depuis le temps que j'en rêve, j'irai à sa sortie juste parce que je m'ennuie et non parce qu'elle m'a menacé.
À 11 heures comme prévu, on était toutes les deux prêtes alors on sort avec sa décapotable.
- Passe-moi les clés de voiture s'il-te-plaît.
Elle me les lance, je monte côté conducteur et lui fais signe de monter.
Soraya: t'es qu'une manipulatrice en fait ça ne se fait pas du tout.
- C'est un rappel en fait monte si non je te laisse là, au moins tu es prévenue.
Elle monte et je démarre direction un restaurant, parce qu'elle a insisté pour qu'on se remplisse la panse avant toute autre chose. Une fois au restaurant, on choisit une table qui venait tout juste de se libérer.
En attendant que nos commandes arrivent, elle me racontait sa vie, très inintéressante au passage, raison pour laquelle je manipulais mon téléphone en hochant la tête si nécessaire. Le pire dans toute cette histoire c'est qu'elle sait pertinemment que je ne l'écoute pas mais elle continue avec engouement en plus.
Soraya: j'ai juste eu une envie c'était de lui tran...
- Tu m'excuses? Je vais aux toilettes deux secondes.
Soraya: vas-y
Elle commence vraiment à me casser les oreilles à force de parler sans arrêt comme ça, on dirait qu'elle ne se fatigue jamais. En marchant pour aller aux toilettes, je fais tomber la clé de la voiture. Je me baisse pour la ramasser et en me relevant je me heurte à quelqu'un.
Il n'y a pas quelque chose que je déteste plus que ce genre de situation, c'est perdu d'avance, je ne compte même pas m'excuser. Je lève la tête vers la personne et c'était un homme, il était plus grand que moi alors j'ai dû reculer de quelques pas pour ne pas le regarder de haut. Je lui un regard plein de remontrances attendant qu'il s'excuse.
...: Tu pourrais au moins avoir l'amabilité de mieux me regarder après m'avoir heurté comme tu viens de le faire.
Un petit rire nerveux s'échappe d'entre mes lèvres, sans toutefois le quitter du regard.
- C'est le malade qui se fout complètement de la charité en fait, tu as bien vu que j'étais dans une position inconfortable, impossible que ça soit moi qui t'aie heurté.
...: Écoute, je n'ai pas très envie de me disputer avec toi. Alors on va faire un truc très simple, aucun de nous deux ne va s'excuser, puisque tu ne veux pas reconnaître ton tort.
- Pardon? C'est plutôt toi qui refuse de reconnaître ton tort, tu ne regardais pas où tu mettais les pieds et tu m'as heurté.
...: On arrivera à rien avec cette discussion alors c'est mieux que tu te décales légèrement pour me laisser passer, sur ce point là au moins on est d'accord?
- La galanterie est morte à ce que je vois.
Il a soupiré d'agacement puis il s'est contenté de se décaler du chemin, sans pour autant ajouter quoi que ce soit.
...: qu'est ce tu fais Liham? Ça fait plus de cinq minutes que je t'attends!
Je n'avais pas encore eu le temps de le dépasser qu'un autre homme est apparu derrière le fameux Liham.
Liham: j'ai eu un petit accrochage avec une demoiselle qui m'accuse de l'avoir heurté mais rien de très grave, des gamineries.
Celui qui venait d'apparaître derrière Liham pose son regard sur moi et me fixe pendant quelques secondes avant de ramener son regard sur Liham.
...: Viens on y va, ma soeur risque s'impatienter toute seule dans la voiture.
Liham ne proteste pas et s'en va sans même m'adresser un regard supplémentaire. Par contre, son ami ne s'en va pas et se tient devant moi, me fixant.
- Quoi? Une photo?
...: On ne s'est pas déjà rencontré par hasard?
- Non je ne pense pas.
Soraya: il te faut cent ans pour aller aux toilettes?
Elle tombe bien elle, pour une fois.
- On remet notre conversation a plus tard, d'accord?
J'attrape Soraya par le bras et l'incite à me suivre à l'extérieur du restaurant. Elle me suit sans rien dire et on va monter dans la voiture.
Soraya: c'était qui?
- Je n'en sais rien du tout.
Soraya: pourquoi tu lui parlais alors?
Je me contente de lui lancer un bref coup d'oeil et je démarre sans rien dire. Parfois je me demande si son cerveau est en bon état, maintenant c'est interdit de parler à de nouvelles connaissances?
Une connaissance qui n'est pas si nouvelle que ça en fin de compte.
Jamila.
Séville, Espagne...
12h26
- Disparaissez de ma vue et tâchez de ne faire aucun bruit si non je vous promets que vous allez regretter vos naissances respectives.
Ils ont tous déguerpis pour se réfugier dans le jardin. Je sais même s'ils ont encore l'âge pour faire se genre de gaminerie. Je m'installe dans le fauteuil en ramassant un magazine, ils sont vraiment fatigants ces enfants.
Miranda: moi aussi je n'en peux plus d'eux...ça vous dis de les envoyer aux Bahamas?
Layla: c'est trop de privilège ils ne méritent pas ça
Oui, huit années sont passées mais on reste toujours les mêmes. J'ai fini par m'habituer à l'absence de ma fille même si ça me fait très mal. On est ici en Espagne parce que d'après mes sources Leonardo se trouverait ici mais on ne sait pas encore exactement où.
- Ils sont où les autres?
Miranda: je sais pas je ne les ai même pas vu sortir
La porte claque, quand on parle du loup, ça doit être eux, une silhouette se dessine à l'encadrement de la porte, en fait non, ce n'était pas le loup, c'est Liham, le fils de Miranda et Jiress.
Miranda: comme d'habitude il passe sans même saluer sa propre mère.
Jiress: il était au téléphone cette fois-ci, je plaide pour lui.
Layla: sérieusement?
Miranda: il défend son ami c'est normal.
Il était déjà monté vers la piscine, sans même jeter un coup d'oeil en notre direction. Jiress finit par monter à son tour après avoir haussé les épaules.
- Bon, il faut que j'aille prendre une douche et on continuera avec nos recherches
Layla: vas-y
Je me lève et je monte pour me diriger vers ma chambre, mais en passant devant celle des triplés, j'entends une conversation qui attire mon attention. Oui, malgré mon vieil âge, je continue d'écouter aux portes.
Jiress: mais promettez-moi de rester calme
Kinash: la prochaine fois que tu répètes cette phrase je risque perdre mon calme pour de vrai
Kamal: vas-y parle on t'écoute
Jiress: la fille avec qui Liham a eu un léger accrochage je crois...qu'il s'agissait de Kaynaa
Personne ne parle. Silence total. Moi non plus je n'osais pas bouger.
Jiress: vous ne dîtes rien?
Kayden: tu es sûr de toi la?
Jiress: plus sûr que moi n'existe pas en ce moment, elle avait la même tête que vous mis à part la couleur des yeux
Kinash: ce n'est pas possible
Jiress: mais puis...
Kayden: arrête de raconter n'importe quoi, mon frère tu divagues complètement
Kamal: moi je crois que c'est vrai...quoi? Vous pensez qu'elle est morte?
Personne ne parle encore une fois.
Kamal: pour l'instant on va garder ça pour nous le temps de faire des recherches mais surtout et surtout ne rien dire à maman
J'entre au même moment, sentant que c'est le moment idéal pour rentrer en scène.
- Ne pas me dire quoi?
Ils se retournent tous vers moi de façon synchronisée, d'un air surpris.
Kinash: rien d'important
- Ah! Parce que vous me cachez des choses maintenant?
Kayden: non juste que c'est une affaire classée confidentielle, voila
- D'accord.
Je sors de leur chambre. Si ils croient pouvoir jouer à ce jeu là avec moi, ils se trompent j'ai plus d'expérience qu'eux dans ce domaine là.
Je vais me doucher rapidement et puis je reviens dans la chambre. Evrad y était déjà et il tenait mon téléphone entre ses mains en fixant un point imaginaire.
- Euh? Je peux savoir ce que tu fais?
Il ne dit rien, et ne fait rien aussi, puisqu'il ne daigne pas me regarder.
Je me rapproche de lui et et je claque des doigts devant son visage. Il tourne enfin la tête vers moi.
- Qu'est-ce qui t'arrive?
Il me tend juste le téléphone, qui était allumé et donnait sur une conversation avec un numéro inconnu.
«bonjour ma chère et tendre petite soeur, ça fait un baille non? En vrai ça me manque de voir ta petite tête et t'entendre crier partout. Mais t'inquiète on deviendra enfin comme une vraie famille. Comment va la petite? Elle se porte a merveille. Tu la veux? Pas de problèmes. J'aimerais faire une sortie avec toute ta troupe et toi si ça te dit. Demain a l'hippodrome à 10h. Surtout ne soit pas en retard.
Ton frère qui t'aime et qui t'aimera toujours.
Leo »
Je jette le téléphone sur le lit et je vais m'habiller dans le dressing
Evrad: tu es sérieuse là?
- À propos de quoi?
Evrad: ton psychopathe de frère revient comme ça, comme une fleur et tu ne dis rien
- Et qu'est-ce que je devais dire? Elle est vivante c'est le plus important non?
Evrad: vous êtes tous pareils dans votre famille de fous
Dit-il en secouant la tête négativement. Il s'en va à ces mots. S'il n'est pas content, il peut toujours acheter une corde et se pendre. Apparemment, ça aide à faire disparaître les soucis.
Kaynaa.
20h14
Soraya: qu'est-ce que ça te fait de revoir tes parents?
- Rien pourquoi?
Soraya: tu es bizarre comme fille tu sais?
Je la regarde. On dirait une aveugle qui traite une autre aveugle d'aveugle.
- Et toi tu sais que tu n'es pas mieux?
Elle se contente de me fusiller du regard sans rien répondre.
On continue chacune de notre côté à manipuler nos téléphones respectifs. Vaut mieux ça que de l'écouter parler.
A suivre...
Cartel.
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